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Jean-François Ménard (Traducteur)
EAN : 9782070757688
240 pages
Gallimard (01/04/2001)
3.2/5   301 notes
Résumé :
La vie de William, jeune musicien en quête de gloire, parmi les clubs de jazz et les HLM de Londres, n'est qu'une longue suite de frustrations. Les membres du groupe où il joue transforment ses compositions subtilement rythmées en de sinistres parodies de rap ; la belle et froide Madeline reste insensible à ses charmes; même attendre le bus un dimanche matin requiert de l’héroïsme.
Les choses, semble-t-il, ne peuvent pas empirer. Mais si, pourtant : lorsque W... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Après une lecture qui m'avait fait une très forte impression, je n'arrivais pas à choisir la suivante dans ma monumentale PAL.
Afin de pallier à ces devantures, j'ai en stock quelques jokers, des livres dont je sais d'avance qu'ils me feront franchir cette étape de transition, et Jonathan Coe est l'un d'entre eux.

L'auteur anglais possède ce goût de l'imagination fertile, de par sa manière d'explorer des romans à tiroirs et composant souvent une musique littéraire tout en arpèges.

Même si sa formule est quasiment toujours la même, chacun de ses romans est nourri d'éléments personnels, atypiques et un brin déjantés, calqués sur une satire sociale toujours alerte.
On y croise des figures qui représentent les abandonnés, les punis, les trahis, constituant autant de voix qui peuvent toucher tous les publics.

On rit aussi au fil des Nains de la Mort, qui fait se succéder comme dans une boîte à rythmes, les péripéties et les songes des personnages.

Cherry on the top avec Jonathan Coe c'est qu'il porte toujours un regard optimiste et vivifiant sur le monde, quoique décalé à la British, et surtout toujours bienveillant.

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Lu dans le cadre du dernier club-lecture organisé par la médiathèque de ma ville, j'avoue avoir été un peu déçue par cette découverte une fois lues les cinquante première pages, l'écriture s'enlise un peu à mon goût.
Ici, l'auteur nous plonge dans un univers pitoyable : celui de Londres à la fin des années '80 dans lequel, un jeune artiste rêve de pouvoir vivre de sa musique. Doux euphémisme car si lui ne manque pas de talent et de connaissances dans le monde musical, les autres membres du groupe auquel il appartient (exception faite d'un seul), eux, sont réellement pitoyables. Quant à son manager, il trempe dans de sombres affaires dont le narrateur, William, alias Bill, ignore tout. Pour ce qui est du studio dans lequel nos jeunes musiciens font leur répétitions et du gérant de celui-ci, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. William, qui a quitté sa douce campagne avec pour seul espoir de se faire connaître dans une grande ville doit alors vite déchanter. Pour ce qui est de ses amours avec la jeune et belle Madeline, ce n'est guère plus réjouissant? A part quelques baisers et des sommes astronomiques qu'il dépense pour lui faire plaisir, lui, ne se voit guère attribuer grand chose en retour. Les rares soirées qu'ils partagent sont sans grand intérêt autant pour chacun des deux que pou le lecteur. Elle ne s'intéresse absolument pas à ce qu'il fait et notre pauvre William ne sait plus sur quel pied danser avec elle (c'est le cas de le dire). L'auteur nous entraîne également dans un monde (celui de la composition) où pour le novice que je suis, les portées rédigées sur ces pages n'ont absolument aucun sens. Il connaît son domaine, cela va sans dire mais si il n'en donne pas les clés, le lecteur se laisse rapidement perdre dans le cours de ses pensées.
Grand revirement de situation cependant lorsque les apparences se révèlent trompeuses et que le lecteur découvre que derrière cette apparente vie tranquille dans laquelle il ne se passe rien, le narrateur se laisse entraîner dans une histoire des plus macabres qui soient et don il n'aurait jamais soupçonné toute l'horreur et l'impact que cela aurait sur lui.

Un livre très bien écrit, je ne le nie pas mais au cours duquel, je me suis parfois ennuyé et c'est très regrettable car l'auteur avait toutes les clés pour le rendre plus palpitant ! A découvrir !
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Je ne me lasse pas de lire Jonathan Coe. Certains romans me parlent plus que d'autres. Celui-ci m'a bien emballé. le pitch : un jeune pianiste londonien tente de se faire une place de musicien professionnel dans le Londres des années 80. le jazz est en pleine mutation, le rap, le punk arrivent, les boîtes à rythmes, les synthés... La vie du héros est une suite de galères plus ou moins assumées. Il garde néanmoins une certaine dignité et surtout une grande passion pour la musique. L'auteur s'est bien tracassé sur le côté musical. On connaît le soucis de l'artiste de rendre ses thèmes crédibles. Il est allé jusqu'à mettre des partitions et bien sûr toute la littérature de zicos illuminés. L'intrigue est maigre mais tient au corps. Ce pauvre loseur, tentant de changer de perspective, se met en cheville avec un groupe pas très net et BIM, il se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment. Les nains de la mort assassinent quelqu'un sous ses yeux. Dont acte, sauf que rien ne se passe comme on peut l'imaginer. La violence ne provient pas d'où on le pense. On a parfois l'impression d'être dans un mix de "Pulp fiction" et" Crime arnaque et botanique". Mon propos est décousu ? Oui, j'assume et il est un peu influencé par la structure du roman. En gros le procédé est classique, mais efficace : l'auteur nous met d'entrée de jeu dans le vif du sujet puis digresse tout le long du roman pour raconter comment on en arrive là pour conclure à la fin. Ça fonctionne, certes, je ne suis pas toujours fan de ce genre de procédé. Je pense que le roman aurait tenu avec une structure plus linéaire, mais cela n'a pas non plus gâché mon plaisir de lecture. Bien au contraire. Et je tiens à noter que les citations de Morissey en début de chaque chapitres sont très bienvenues.
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William musicien et compositeur de son état (il joue du clavier et parfois du piano dans les pubs) est invité par son manager à rencontrer "the Unfortunates" où il est témoin du meurtre de leur leader dans une maison isolée de la banlieue de Londres. Ce qui complique sérieusement sa vie et ses amours avec la belle Madeline.
William vient de Sheffield et il partage actuellement un appartement à Londres avec Tina, la soeur de son ami et professeur de piano, Tony. Or leurs métiers respectifs font que Tina et William ne se voient pratiquement jamais et communiquent par papier A4 interposé. On sait que Tina mène une vie amoureuse orageuse avec un homme du nom de Pedro. de même, William a ses habitudes dans un pub où sert Karla , visiblement une ancienne chanteuse de rock et qui attire physiquement William.
Dans sa vie professionnelle, William doit enregistrer une démo d'une chanson qu'il a composée avec les membres du groupe The Alaska Factory, au guitariste frimeur et au batteur incompétent (qui fait toujours le même rythme quel que soit le morceau) mais au bassiste sympathique (NB : les bassistes sont TOUJOURS sympathiques ;)).
Or tous ces éléments vont se mêler pour notre plus grand plaisir dans une histoire rocambolesque pour le calme William, pauvre musicien perdu au milieu de la tempête et dans l'oeil du cyclone.

"The only assumption I had ever made about my life- that it would never lose sight of a basic sanity and normality – had been casually shot to pieces.
(La seule hypothèse que j'avais jamais faite sur ma vie – qu'elle ne perde jamais de vue le bon sens et la normalité – s'était simplement dispersée en morceaux.)

Tout y passe depuis le meurtre jusqu'au trafic de drogue, la pédophilie, la trahison, le suicide, la nostalgie de la période punk où sévissaient moult petits groupes dont ces fameux « Nains de la Mort » justement. Rien ne nous est épargné et les coïncidences sont peut être un peu abusives dans ce roman qui se lit presque d'une traite et dont on devine assez vite les tenants et aboutissants. le narrateur ne se départit pas de son humour et de son détachement so British :

"I'd never had anyone aim a gun at me before : as an aid to decision-making, I'd say it can't be bettered."
(Personne n'avait pointé d'arme sur moi auparavant : comme moyen de prendre une décision, il semblerait qu'il n'y en ait pas de meilleur.)

Coe , semble-t-il, a voulu faire un polar musical et commence- c'est sa veine- à multiplier ici les langages : entre les notes que s'écrivent Tina et William, on trouve aussi des lignes mélodiques sur portée avec accords en sus genre F#dim-Em9 etc. ( je plains les non musiciens mais pour ceux qui connaissent un peu c'est amusant surtout de les reproduire sur son logiciel préféré !) des rythmes de batterie (mais c'est toujours le même !) et des paroles de chansons nouvellement composées par le narrateur ou traditionnelles.
Les situations en revanche s'enchaînement avec brio et vraisemblance, ce qui permet de passer un bon moment en montée d'adrénaline.
Un bon roman qui n'ennuie jamais.
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Un Jonathan Coe, sans doute mineur, reste un livre de Coe quand même : sarcastique, assez noir et souvent désopilant.
L'auteur nous entraîne dans le Londres des musiciens de la fin des années 80, avec l'histoire d'un looser du clavier, William, dont on suit les déambulations pathétiques, ridicules, comiques. Sa vie, entièrement construite sur des faux-semblants, s'effiloche au fil des pages, et on assiste impuissant et rieur à sa lente agonie.
L'ensemble baigne dans une culture pop-rock bien sympathique et, sur certains passages, traite de musicologie pour plus érudits. Si on connait un peu le solfège, on peut même s'amuser avec quelques phrasés. On appréciera également la structure du livre, construit comme un véritable morceau de musique avec des titres de chapitres tels que intro, premier thème, solo, reprise… On peut retenir également l'hommage appuyé à Morrissey et aux Smiths dont on trouve des extraits de textes au début de chaque chapitre.
Dommage que l'histoire s'essouffle dans le dernier quart du livre (les rappels sont moins bons en quelque sorte…), pour finir sur une conclusion un peu décevante. Mais dans l'ensemble, un bon moment de détente à la sauce rock/punk !
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Enfin, il y avait Jake, notre batteur, un existentialiste pur et dur avec un béret noir et des lunettes modèle sécurité sociale cerclées d'or. [...]. Il travaillait la batterie dans sa chambre en utilisant un exemplaire de L'être et le Néant comme caisse claire et les trois volumes d'A la recherche du temps perdu en guise de toms. [...]. Ses passions jumelles pour la métaphysique et la pop music ne s'étaient jamais conjuquées en un tout cohérent. Il finissait par écrire un morceau qui combinait la complexité philosophique de Meat Loaf avec l'énergie rock'n'roll de Schopenhauer.
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"Si c'était bel et bien la vérité, elle était cruelle ; mais d'une certaine manière, j'en éprouvais un certain réconfort. Finalement, n'importe quelle explication valait mieux que pas d'explication du tout."
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- Ce qui est important, c’est de mourir avec dignité. La mort peut être douce, calme, elle peut même être belle. Si on quitte cette vie avec dignité, qu’y a-t-il à regretter ?
- C’est très vrai, avait dit Tony.
- De quoi votre père est-il mort ?
- D’une gangrène des testicules.
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"[...] ce qui est important, c'est de mourir avec dignité. La mort peut être douce, calme, elle peut même être belle. Si on quitte cette vie avec dignité, qu'y a-t-il à regretter ?"
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Violent Life est une plongée de deux minutes dans l'enfer urbain de Glasgow: viol, vol, agression, guerre de gangs et drogue constituent apparemment leurs principales références. Tout cela ne paraîtra cependant qu'un aimable poème pastoral comparé au morceau de la face B, Insomnia, qui, pour autant qu'on puisse en comprendre les paroles, semble mettre en scène une femme hurlant dans le micro pour souhaiter à son amant il ne connaisse plus jamais une seule nuit de vrai sommeil. On a un peu l'impression d'entendre un bout ce craie crisser sur un tableau noir. Bref, c'est un disque dans la grande tradition punk, c'est à dire, une musique idéale pour vomir.
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Videos de Jonathan Coe (41) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jonathan Coe
Grand entretien avec Jonathan Coe. Modéré par Camille Thomine.
38e édition Comédie du Livre - 10 jours en mai Dimanche 14 mai 2023. 15h - Espace Albertine Sarrazin
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