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EAN : 9782742737093
65 pages
Actes Sud (10/03/2002)
3.76/5   27 notes
Résumé :
Un auteur et ses personnages créent une histoire ensemble, comme dans un rêve éveillé. Même si, tout autour, c'est la guerre.

source : Actes Sud
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Après avoir terminé la tétralogie du Sang des promesses (Littoral, Incendies, Forêts, Ciels) et en attente d'une suite à ce qui est promis d'être un quintette domestique (Seul(s) et Soeurs qui devraient se compléter par Frères, Père et Mère), il me reste à explorer les pièces "solitaires" de Mouawad.

Solitaire est bien le mot ici puisque Mouawad explore avec Rêves les abîmes de la création. Lui qui explique régulièrement dans ses préfaces à quel point ses textes de théâtre sont le plus souvent le fruit du travail avec ses acteurs, qui sont presque ainsi ses co-auteurs, cherche ici à décortiquer l'inspiration et le processus d'écriture d'un roman, en se penchant sur Willem, double de Wajdi, qui s'isole dans une chambre d'hôtel de seconde zone hors saison pour écrire un roman. Comme Mouawad convoque ses acteurs à sa création, Willem ne peut que s'entourer de personnages qui lui servent de miroir pour avancer dans l'écriture.

Pour moi qui ait découvert l'auteur par son roman Anima, publié en 2015, il est intéressant de constater que dans cette pièce de 2002 figure certains éléments rappelant particulièrement la construction du roman. le travail de Mouawad frôlant très souvent l'autobiographie, on ne peut que se demander quelle chambre d'hôtel a pu accueillir l'auteur dans ses premières recherches autour d'Anima. Il ne s'agit là que d'éléments très partiels mais l'importance donnée aux formes animales dans le roman écrit par Willem ne peut que faire écho à Anima.

Dans sa préface cette fois-ci, Mouawad nous explique comment le texte s'est petit à petit condensé au fil des représentations de la pièce (passant de 2h40 pour la création en 1999 à 1h20 en 2000, réduction de moitié tout de même !) et comment il a aussi fait évoluer la répartition des passages entre les personnages, donnant notamment plus de corps à celui de l'hôtelière. Cela prend place dans la réflexion de l'auteur qui cherche à imaginer comment ses créations peuvent être accueillies et comprises par les "gens qui disent ne rien connaître de tout ça" comme il le dit lui même. C'est parfaitement louable de se poser ce genre de question en tant qu'auteur d'un théâtre contemporain qui a parfois tendance à s'écarter du commun par un élitisme assez hermétique.

Le théâtre de Mouawad sait amener le spectateur à une forme très moderne de théâtre mais en passant toujours par des histoires concrètes, un humour qui permet d'accrocher et amène à des moments beaucoup plus subtils, une approche de la folie intérieure de l'Homme , de la violence subie et de comment elle peut être retranscrite sur scène. Pour avoir vu sur scène Mouawad lui-même interpréter un de ces textes (Seul(s) à Sète, en 2019), ces moments de "folie" sont d'une intensité impressionnante, et il faut débrancher sans doute un peu la raison pour apprécier ces moments dans leur sincérité.
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Comment décrire ou plutôt comment dire? le propos est à priori intéressant : le processus de création littéraire puis tout part en vrac et surtout dans le trash voire le gore …. histoire de vouloir donner du poids à la galerie de personnages fruits de l imagination de Willem. Willem un auteur en quête d inspiration dans un hôtel du bout du monde.
Défilent alors en désordre des femmes décapitees, emmurées , des hommes allongés … autant de figures fantasmagoriques sans lien les unes avec les autres si ce n est la violence . Une violence gratuite. C'est si gore que cela en devient risible car cela ne mène à rien! A la fin de la pièce rien
n'a évolué …. Que de verbiage, que de logorrhée….. le dira t on assez … N'est pas Siméon qui veut , n'est pas Racine ou Chedid qui veut.
Non vraiment ….. on se demande comment cet auteur peut avoir la notoriété qu'il a avec des textes d ‘une si piètre qualité.
Amatrice de tragédie , mes yeux saigne devant de tels textes grotesques et outrés.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le philosophe me dit : raisonne.
L’anthropologue me dit : observe.
Le sage me dit : accepte.
Et le psychanalyste me dit : assume.
Et moi qui désire simplement
Que,
Par amour,
On touche ma peau pour y laisser la marque de la tendresse.
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Alors ce soir j'ai une peur bleue, tu comprends, de commencer à écrire ça, parce que j'ai peur de briser une illusion, et de voir qu'au fond il n'y a rien dans cette idée. Que cette idée, qui me tient depuis si longtemps, sur laquelle je fantasme depuis si longtemps... que ce roman soit, au fond, totalement vide.
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J’en suis à me dire que
Beaucoup de gens m’aiment.
De différentes façons.
Certains penchent vers la sympathie,
D’autres vers l’amour le plus passionné.
Mais les uns comme les autres,
Vraiment,
Ne changent que peu de chose aux ravages de ma solitude,
Puisque personne encore
N’est parvenu à me rendre mystérieux l’amour qu’il me porte.
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L'essence même de la raison qui pousse un personnage à apparaître à tel auteur plutôt qu'à tel autre est très simple : tous deux portent, au fond du coeur, la même perte! Exactement la même ! C'est ce qu'on appelle le miracle de la création, celle qui se tient en dehors de toute raison, de toute logique, celle qui vit en pleine liberté et qui est tout incompréhensible! Qu'un être qui n 'existe pas porte la même douleur qu'un être qui existe, et alors le papier c'est le lieu de leur rencontre, le lit où ils vont finir par baiser ensemble pour que, de leur perte, ils accouchent de la beauté qui est la leur!
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J’appartiens à une civilisation qui ne marche pas.
Une civilisation qui,
Ménageant son souffle,
Tente d’aller de plus en plus vite.
Allant de plus en plus vite,
Elle sait de moins en moins vers quoi elle se dirige.
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Vidéo de Wajdi Mouawad
Wadji Mouawad est dramaturge, romancier, metteur en scène, Grand prix du théâtre de l'Académie française et il dirige actuellement le Théâtre national de la Colline depuis 2016. Cet homme d'origine libanaise est venu donner son point de vue sur la question "Que faire de notre héritage culturel?". "On a semé en moi la graine de la détestation, qui consistait au fond à détester tout ce qui n'était pas de mon camp et mon clan", a expliqué Wadji Mouawad, qui a grandi au Liban pendant la guerre civile, dans une "culture de la détestation". Aujourd'hui, il a choisi de réfléchir à la manière dont son héritage personnel l'encombre dans la situation que nous vivons actuellement, et notamment le conflit israélo-palestinien, et plus particulièrement depuis les attentats du 7 octobre 2023. Selon lui, il n'est pas possible d'être neutre du fait de notre héritage. Après ce constat, il en vient à se poser la question suivante : "Est-ce que notre héritage ne devient pas un obstacle à notre capacité à l'empathie?".
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