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Claude Seban (Traducteur)
EAN : 9782848760216
157 pages
Philippe Rey (15/09/2004)
3.74/5   51 notes
Résumé :
Avec plus d’une centaine d’ouvrages à son crédit et une place de premier plan dans la littérature américaine, Joyce Carol Oates se voit souvent poser la question : comment devient-on écrivain ? Bien que le travail de l’imagination demeure un mystère, elle fournit, à travers ce livre, un certain nombre de réponses à tous ceux qui s’interrogent sur l’acte d’écrire et le processus de création.

Traitant non seulement de l’inspiration, mais aussi de la mém... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Publié aux USA en 2003 et traduit en français l'année suivante, "La foi d'un écrivain" est un essai autobiographique de la romancière américaine Joyce Carol Oates, notamment auteure des romans "Délicieuses pourritures", "Viol, une histoire d'amour", "Premier amour" , "Reflets en eau trouble" ou plus récemment du recueil de nouvelles "Le Musée du Dr Moses".

"La foi d'un écrivain" pourrait s'apparenter à une profession de foi sur le métier d'écrivain bien qu'il ne comporte que quelques lignes directrices, l'auteure confessant que sa réflexion sur l'écriture et le statut de l'écrivain reste en mouvance et "non dogmatique".
Joyce Carol Oates évoque substantiellement son enfance, sa découverte d'"Alice au Pays des Merveilles" et de "De l'autre côté du miroir", deux ouvrages qui tiennent encore une place de choix dans sa vie de lectrice, et sa rencontre avec la poésie (Frost, Yeats, Whitman, Dickinson,...).

Dans le chapitre intitulé "A un jeune écrivain", elle prodigue aux jeunes plumes plusieurs conseils aussi stimulants que sensés : s'abandonner sans réserve à leur sujet, laisser leurs émotions imprégner leur art, lire beaucoup, seulement ce qu'ils aiment, destiner leurs écrits à leur génération et se laisser influencer par leurs aînés, non pour les copier mais pour tirer les leçons de leurs erreurs.
L'auteure dédie également un chapitre à la course à pied, un moyen indispensable pour elle de recréer un univers et de cultiver son imagination en s'abandonnant aux paysages et individus croisés. Elle illustre d'ailleurs son propos par plusieurs exemples d'écrivains "en mouvement".

Dans les chapitres suivants et au travers d'exemples et d'extraits d'oeuvres, Oates analyse le rapport ambivalent à l'échec, à l'inspiration, à la lecture, à l'autocritique pour la personne de l'écrivain et conclut son essai sur un chapitre plus personnel consacré à l'espace dédié à son art, son bureau qui lui sert principalement à "accoucher" de ses romans (l'essentiel du travail créatif se déroulant durant ses séances de jogging ou ses trajets divers).

Bien que cette lecture ait suscité mon intérêt de bout en bout, j'en ressors quand même un brin déçue.
Si je ne m'attendais pas à un énième livre de recettes miraculeuses pour devenir un écrivain talentueux (que je n'aurais d'ailleurs pas acheté), je pensais néanmoins en apprendre davantage sur le quotidien de cette romancière, sur sa façon de travailler ses romans, sur son expérience des débuts, les obstacles rencontrés,...
Et surtout, j'espérais trouver dans cet ouvrage la réponse à la question qui me taraude depuis un bon moment : mais comment fait-elle pour rédiger autant de romans sous différents pseudos ?
Je dois reconnaître que la thèse des nègres s'impose de plus en plus...

Or, celle que j'ai surtout appris à connaître dans cet essai, c'est la prof de Princeton, la théoricienne de la littérature qui à sa propre expérience préfère largement celles de grands auteurs admirés.
Bien sûr cette humilité honore l'auteure et l'on pourrait dire que Oates, à travers son choix des auteurs évoqués et son regard personnel sur certaines oeuvres, se livre ici de façon indirecte en nous dévoilant ses influences.
Mais malgré tout, j'ai été très embêtée en découvrant des analyses d'oeuvres que je n'avais pas lues (ce qui, vous en conviendrez, est plutôt frustrant) et j'ai déploré que cet essai souffre d'une trop grande mise à distance (lorsqu'elle évoque la personne de l'écrivain, parfois j'ai vraiment eu l'impression qu'elle parlait de quelqu'un d'extérieur à elle).

Une lecture que je ne regrette pas mais dont j'attendais un propos moins théorique.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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J'imagine que les apprentis écrivains sont friands de connaître les ficelles des plus grands.
En tant que lectrice, j'apprécie dans ces conseils la part de l'expérience qui n'est pas celle de l'écriture mais plutôt celle du chemin qui y amène.
Cet essai n'est pas exactement ce à quoi je m'attendais. JCO, comme elle s'appelle elle-même, donne peu de conseils et parle peu de son propre parcours. On découvre qu'elle aime courir et laisser vagabonder son esprit. Rien d'inattendu ni de croustillant.
En revanche, elle fait une analyse littéraire de nombreux grands écrivains et poètes et c'est un vrai régal. Cela ouvre des fenêtres vers d'autres autrices et auteurs. Que de belles phrases à découvrir !
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Apprenti écrivain, il est toujours intéressant d'apprendre et de comparer son rapport à l'écriture en parcourant les textes des auteurs reconnus.
Dans cet essai, Joyce Carol Oates nous livres sa découverte de l'écriture durant son enfance en imitant par gribouillage ses lectures. Elle convoque des auteurs tels que Oscar Wilde, John Updike, Walt Whitman, Henry James, Virginia Woolf. Elle dialogue avec le lecteur et compare l'exercice de l'écriture au sport, plus particulièrement à la course à pied qu'elle pratique assidûment.
Ecrire est un art, il est la trace d'un monde qui disparaît rapidement. L'écriture est un moyen d'explorer son environnement, d'inventer une vie autre., souvent de s'échapper d'un réel exigeant.
Ouvrage à conserver dans ma bibliothèque.
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Mitigé. En effet, je ne peux pas dire que cette suite d'articles (mini-essais, même si c'est assez pompeux, vu leur faible densité) soit inintéressante à lire, mais, de mon point de vue, je n'y ai pas appris grand-chose. J'en attendais plus, il est vrai, d'où un léger sentiment de déception.

Joyce Carol Oates ne nous apprend presque rien sur sa façon d'écriture (sauf si l'on considère comme important le fait de savoir qu'elle court pour réfléchir à ses histoires, ou qu'elle regarde par la fenêtre de son bureau avant d'écrire), ni même fondamentalement ses motivations propres à l'écriture, ni même son cheminement personnel en tant qu'écrivain, ni rien de tout ça, en tout cas, rien de ce que j'attendais.

Disons qu'elle saupoudre, ici un souvenir d'enfance, là une émotion de lecture, plus loin sa perception de différents écrits ou son interprétation biographique à propos de tel ou tel des écrivains de son panthéon…

Bref, ce n'est pas très creusé tout ça et, quand je m'interroge sincèrement sur ce que j'en retiendrai, je ne trouve pas énormément de chose au fond de mon sac. On est très loin de l'intérêt que peuvent revêtir à mes yeux les écrits de Mario Vargas Llosa, Milan Kundera ou Edith Wharton, par exemples, sur le même sujet. Toutefois, d'autres que moi peuvent peut-être y percevoir bien autre chose, donc je vous invite à ne pas vous arrêter à mon opinion pour vous faire une idée de ce livre.
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Ces treize articles, écrits de 1973 à 2003, offrent un mélange de confidences et de conseils sur l'engagement de l'écrivain dans son oeuvre. JCO multiplie les points de vue – l'enfant précoce, la lectrice, l'universitaire, la sportive, la lutteuse dans le succès et dans l'échec. Elle présente des théories peu compatibles sur la genèse de l'art (p 46-47) pour nous rappeler que nous sommes faits de contradictions. Sa méthode est impitoyablement optimiste : « Ayez confiance : la première phrase ne peut être écrite avant que la dernière l'ait été. Ce n'est qu'alors que vous saurez où vous alliez, et où vous étiez » (p 35). Elle montre dans son chapitre sur l'inspiration qu'elle a lu les journaux, carnets, autobiographies et interviews de nombreux contemporains, mais elle ne se livre pas : le temps des lettres « du voyant » ou « à un jeune poète » est révolu. du bon sens seulement. On apprend plus des autres que de sa muse splendide : « Il serait naïf d'imaginer que la grâce nous arrive vraiment du dehors : pour être visité, il faut y être spirituellement préparé » (p 87). « Lisez beaucoup, lisez avec enthousiasme, suivez votre instinct plutôt qu'un plan établi. Car si vous lisez, vous ne deviendrez pas nécessairement un écrivain : mais si vous espérez en devenir un, vous devez lire » (p 112).

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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Je fais partie de ces écrivains qui ont besoin de connaître la fin d’un ouvrage avant de pouvoir s’y atteler avec confiance et énergie. Naturellement, il évoluera ; toutes les oeuvres d’imagination évoluent avec le temps, une fois que leurs racines sont bien en place. Mais la fin doit être là, au moins dans l’inconscient, pour permettre un début fort.

L'ATELIER DE L'ÉCRIVAIN
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Les histoires nous viennent sous la forme d'apparitions qu'il est nécessaire d'incarner avec précision. La course à pied semble m'accorder, dans l'idéal, un champ de conscience élargie grâce auquel je peux voir ce que j'écris comme un film ou un rêve; j'invente rarement assise devant ma machine écrire, je me remémore ce que j'ai éprouvé; je ne me sers pas d'un traitement de texte, mais écris à la main, très longuement. (Une fois encore, je sais : les écrivains sont fous).
Le temps que j'en arrive à taper mon texte à la machine dans les formes, je l'ai vu en imagination à plusieurs reprises. Pour moi, écrire n'a jamais été arranger des mots sur une page mais tenter d'incarner une vision; un ensemble d'émotions; des expériences brutes.
Ce que s'efforce de faire une oeuvre d'art dont on se souvient, c'est de susciter chez le lecteur ou le spectateur des émotions à la mesure de cet effort.
Courir est une méditation; de façon plus pratique, la course me permet de faire défiler dans mon esprit les pages que je viens d'écrire, d'y chercher les erreurs et les améliorations à apporter. p.43
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L’écriture est le plus solitaire des arts. Se retirer du monde afin d’en créer un autre, « imaginaire », « métaphorique », est un acte si curieux qu’il échappe à la compréhension. Pourquoi écrivons-nous ? Pourquoi lisons-nous ? Pourquoi choisir la métaphore ? Pourquoi certains d’entre nous, écrivains comme lecteurs, font-ils de ce monde « autre » une culture dominante dans laquelle, parfois à l’exclusion du monde réel, ils sont capables de vivre ? Ce sont des questions auxquelles j’ai réfléchi une grande partie de ma vie, sans jamais arriver à des réponses qui me paraissent définitives ou entièrement convaincantes. Il faut se satisfaire d’admettre, comme le fait Sigmund Freud dans son essai tardif et mélancolique, Le Malaise dans la culture, qu’« il n’apparaît pas clairement que la beauté apporte un profit ; sa nécessité culturelle ne se laisse pas discerner et cependant on ne saurait en concevoir l’absence dans la culture ».
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Mes convictions d'écrivain

Je crois que l'art est la plus haute expression de l'esprit humain.
Je crois que nous aspirons à transcender le fini et l'éphémère; à participer à quelque chose de mystérieux et de collectif appelé "culture"...et que cette aspiration est aussi puissante chez l'être humain que le besoin de reproduire l'espèce. (p. 11)
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Pourquoi écrivons-nous ? Pourquoi lisons-nous ? Pourquoi choisir la métaphore ? Pourquoi certains d’entre nous, écrivains comme lecteurs, font-ils de ce monde « autre » une culture dominante dans laquelle, parfois à l’exclusion du monde réel, ils sont capables de vivre ? Ce sont des questions auxquelles j’ai réfléchi une grande partie de ma vie, sans jamais arriver à des réponses qui me paraissent définitives ou entièrement convaincantes. Il faut se satisfaire d’admettre, comme le fait Sigmund Freud dans son essai tardif et mélancolique, Le Malaise dans la culture, qu’« il n’apparaît pas clairement que la beauté apporte un profit ; sa nécessité culturelle ne se laisse pas discerner et cependant on ne saurait en concevoir l’absence dans la culture ».
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Videos de Joyce Carol Oates (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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Joyce Carol Oates (difficile si vous ne connaissez pas son oeuvre)

Un des nombreux romans de Joyce Carol Oates est consacré à Marilyn Monroe. Quel en est le titre ?

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