AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Contre-histoire de la philosophie tome 1 sur 12
EAN : 9782253083849
350 pages
Le Livre de Poche (06/06/2007)
3.84/5   133 notes
Résumé :
Quatrième de couverture - Depuis longtemps, la tradition universitaire évite de se pencher sur un continent englouti et oublié de la philosophie.
Et depuis trop longtemps, elle ne sacralise que les protagonistes les plus austères de la grande guerre des idées.
Pourquoi ? Parce que l'histoire de la philosophie est écrite par les vainqueurs d'un combat qui, inlassablement, opposent idéalistes et matérialistes. Avec le christianisme, les premiers ont accé... >Voir plus
Que lire après Contre-histoire de la philosophie, tome 1 : Les sagesses antiquesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 133 notes
5
5 avis
4
14 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Bah dites donc si tout le monde pouvait s'intéresser à la philo, on pourrait s'imaginer un monde meilleur, non ? La pensée, la réflexion, La raison, la morale, l'éthique permettent bien des choses…

Malheureusement je ne sais pas parler de philosophie, et quand j'essaie d'expliquer à quelqu'un une notion, une idée, un courant, je me vautre lamentablement et je deviens ridicule, alors je me contente d'écouter dans ma voiture, en version audio les conférences de « Michel Onfray ». Je ne sais pas ce que ça vaut pour des spécialistes, mais pour les novices, c'est tout à fait passionnant, et aujourd'hui en tant que grosse brêle de la métaphysique ça me convient, le bonhomme est clair, sympathique et plutôt intéressant, complètement à ma portée, mes limites intellectuelles étant ce qu'elles sont, je ne vais pas bouder mon plaisir de découvrir les mystères de la nature humaine… Et puis Il est toujours préférable de commencer petite bite, tranquilou, déjà que j'ai du mal à tout retenir et à tout comprendre, autant que je prenne mon temps…

A plus les copains
Commenter  J’apprécie          4815
Le propos de cette "Contre-histoire de la philosophie" est de prendre le contrepied de l'histoire de la philosophie classique influencée par le christianisme et de ses grandes figures, Platon, Descartes, Kant, Hegel,...tous choisis pour leur idéalisme au détriment des philosophes matérialistes. Ce sont ces derniers que Michel Onfray va s'atteler à réhabiliter en dehors des sentiers battus par la pensée dominante.
Ce premier volume "Les sagesses antiques" présente les philosophes grecs qui ont été rassemblés à tord sous le nom de "présocratiques", alors que la plupart d'entre eux étaient contemporains ou même ont vécu après Socrate, jusqu'au premiers philosophes romains. Nous redécouvrons le sens premier de la philosophie - une sagesse, la recherche du bien-vivre, voir du bonheur - et non pas un discours abstrait et hermétique.
La difficulté avec les auteurs de cette période (les quatre derniers siècles avant J.C.) c'est de retrouver leurs traces et de reconstituer leurs pensées fragmentaires, d'où l'importance de toute découverte archéologique. Michel Onfray s'en prend à Platon qui a sciemment ignoré certains d'entre eux, comme Aristippe, Démocrite, Diogène, pourtant figures essentielles pour l'étude de la pensée grecque, et créé un personnage de Socrate éloigné de la réalité. Tous (sauf Socrate) sont athées, à la recherche de la joie ou du bonheur, d'une existence sans troubles, gouvernée par la raison. Pour Démocrite, le monde est constitué d'atomes. C'est en comprenant scientifiquement le monde qu'on se détache de la crainte des dieux.
Antiphon d'Athènes est le précurseur de la psychanalyse : il traite ses patients par une thérapie verbale, il interprète les rêves et sait pratiquer l'humour. D'autre part il décrète que tous les hommes sont parfaitement égaux, hérésie à l'époque.
Pour Aristippe, il faut jouir de l'instant, adhérer au réel, mais toujours dans l'équilibre. le propre du philosophe hédoniste est d'abord d'éviter les causes de déplaisir - donc tous les excès - pour mener une vie tournée vers le bien-être - même si la nature nous a doté d'un corps malingre et souffrant comme Epicure. Ce dernier va créer une communauté, le Jardin, où règne liberté, égalité (y compris entre hommes et femmes), échanges philosophiques...Mais qui sera la cible de médisances, d'accusations diverses d'orgies, de débauches de tous ordres. Médisances liées à ce refus d'envisager que l'homme puisse vivre autrement que ce que prescrit la société. Et surtout loin de la crainte des dieux.
Chez Philomène de Gadara, la recherche du plaisir va devenir plus active, elle n'est plus simplement la recherche d'une absence de troubles. le philosophe doit faire reculer le prêtre en apportant le savoir. Comme chez Epicure la mort n'est rien. Si l'on a bien vécu, on saura bien mourir.
Acètes ou bons vivants, solitaires ou communautaristes, austères ou extravagants, tous ces philosophes ont un point commun : l'amour de la vie terrestre qui est unique qu'il faut vivre le mieux possible sans se soucier de la mort et ne surtout pas l'instiller dans notre quotidien en vivant dans sa crainte.
Dans une langue claire et accessible à tous, Michel Onfray fait revivre ces figures oubliées et leurs leçons de sagesse, toujours vivantes et actuelles après tant de siècles...Car aujourd'hui plus que jamais nous avons besoin de nous ressourcer aux paroles de ces sages de l'Antiquité loin des tentations des arrière-mondes...
Commenter  J’apprécie          304
Si Nietzsche préconise de philosopher à coup de marteau, lire Michel Onfray donne parfois l'impression de philosopher à la hache… En grand admirateur de Nietzsche, une des marques de fabrique du philosophe est de déboulonner les idoles. Sa contre-histoire de la philosophie, en six tomes, se situe résolument dans cette optique. D'un côté, il y a les porteurs de la pensée unique (« L'écriture des vainqueurs »), de l'autre la minorité turbulente, vaincue mais vivante. Ce combat est engagé, politiquement engagé, radical, donc forcément clivant.
Dans ce premier tome consacré aux philosophes grecs et romains, l'adversaire principal est Platon. L'idéologie dominante est l'idéalisme, consistant selon l'auteur « en une distorsion de la réalité qui, répétée dix fois, cent fois, mille fois, devient vérité, d'autant plus quand leur profération émane des grands, des puissants, des officiels, des institutions ». Les alternatives, les résistances aux dogmes se trouvent du côté de Démocrite, Diogène, Epicure, Lucrèce, bref du côté des hédonistes et des épicuriens. J'ai apprécié de faire connaissance avec Antiphon et Aristippe que je ne connaissais que de très loin.
Cette contre-histoire chagrinera peut-être certains spécialistes en philosophie désireux de plus de nuances, mais pour les amateurs d'histoire des idées, c'est un régal qui nous emmène sur des questions passionnantes autour de la mise en place des idées dominantes au fil des siècles.
Commenter  J’apprécie          240
« LES SAGESSES ANTIQUES, CONTRE HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE » DE M. ONFRAY

« UN VOYAGE INITIATIQUE ET INTERESSANT AU COEUR DE LA MATIERE »

le livre est original et facile à lire pour les professionnels de la philosophie antique. Pourquoi original ? Précisons qu'il est découpé en 14 parties, reprend quelques philosophes et s'intéresse à la partie présocratique, une partie souvent méconnue de la philosophie – dommage, très dommage – car c'est néanmoins intéressant. Mais pas seulement,...

Rappelons que l'auteur – Michel Onfray – est, à cette période (publié en 2006), un professeur de philosophie – et l'ami, également, du philosophe Alexandre Jollien. Pourquoi le titre Les Sagesses antiques ? Il faut remonter aux origines de la période antique et « décortiquer » le mot. En effet, le mot « philosophie » signifie l'enseignement par les sages – sophie exprimant la sagesse et philos l'enseignement en grec – sans doute. Donc, la philosophie est réservé aux « sages » et ce sont les Grecs, les premiers – suivis par les Romains – nous ayant fait connaître les questions existentielles (sur la vie et la mort, comment vivre, se nourrir, qu'est-ce que le rire ?, pourquoi rire ?, définition du bonheur,...) C'est ça la réelle définition de la philosophie.

Mais pourquoi alors ce sous titre Contre histoire de la philosophie ? Car l'auteur va s'intéresser, non pas aux philosophes socratiques – tels Platon, Aristote, Xénophon, Euripide ou Socrate que nous connaissons tous par les philosophes des Lumières (même si les idées ont été remaniées) – mais à une période totalement inconnue de la philosophie, la réflexion présocratique. Ce livre n'est donc pas ordinaire (dans le sens où nous l'entendons – ce n'est pas un roman – mais extraordinaire là non plus, il ne s'agit pas de science fiction ou de fantastique) mais d'un voyage et d'une épopée à travers la matière et l'exploration du temps. Il nous explique pourquoi l'Etat a voulu nous faire oublier cette période – pourtant si importante et intéressante – et nous cite des noms de philosophes pourtant connus – mais inconnus pour nous – par les experts en la matière (A. Jollien en parlera aussi dans le livre La Construction de Soi – édité la même année).

Michel Onfray nous dit que l'historiographie est vue comme l'art de la guerre (comme l'histoire est écrite par les vainqueurs, dit-on) et nous cite de nombreux philosophes – tels Leucippe, Aristippe, Démocrite, Diogène ou Epicure – qu'il compare ensuite à des exemples contemporains. Il nous raconte quelques anecdotes – drôles, tristes – et réfute l'hypothèse des philosophes socratiques. En effet, pourquoi les philosophes présocratiques n'auraient-ils pas la même place que Platon, Aristote ou Euripide ? Pourquoi les philosophes de l'ère contemporaine de Socrate sont-ils connus et célèbres ? Pourquoi sont-ils tombés dans l'oubli ?

En effet, Michel Onfray se désintéresse complètement de Socrate (ce qui ne sera pas le cas d'A. Jollien) et dénigre totalement les philosophes socratiques. Il utilise beaucoup de termes techniques, spécifiques – il compare la philosophie hédoniste et l'eudémonisme, nous parle de sophisme,... - en se basant sur des exemples concrets. Par rapport au sophisme, il trouve que Platon était trop sévère envers eux car en fait ils demandaient une contribution – de l'argent – et selon lui, le Savoir ne s'achetait pas mais devait, au contraire, être gratuit. Il se moque du philosophe et nous apprend que pourtant, bien qu'il ne s'entendait pas avec les sophistes, il écrivait des dialogues avec eux. Il cite Protagoras, le Banquet ou encore Gorgias. Tout comme M. Onfray, je pense que la philosophie présocratique est très intéressante et peut nous apprendre beaucoup de choses (peut-être plus même que la période socratique). En effet, on a aussi droit – comme tout homme et tout le monde – d'avoir des envies, des plaisirs,... Ainsi, l'auteur nous apprend qu'un penseur était proxénète (ce qui était, à l'époque, inadmissible pour un penseur selon Platon). Pour lui, les hommes sont des sages qui, avant tout, ne doivent pas commettre d'erreurs. Ainsi, Michel Onfray se réfère-t-il toujours aux philosophes présocratiques (comme dans ses autres ouvrages dont l'Invention du Plaisir ou La Sculpture de Soi). Il cite notamment Démocrite, Antisthène ou Diogène.

Sur Démocrite, par exemple, nous apprenons qu'il souriait, se dépeignait d'un visage jovial, et pensait que le monde était plus beau si on était aveugle – d'ailleurs, il est devenu aveugle vers la fin de sa vie – et je pense, tout comme Michel Onfray que Démocrite a raison car quand nous sommes aveugle, notre vision du monde est changée (peut-être que Diderot s'en est inspiré pour La Lettre Sur Les Aveugles, écrit lui ayant valu l'emprisonnement). D'ailleurs, nous apprenons aussi que le philosophe riait beaucoup – d'où l'expression « le rire de Démocrite » - et qu'il donnait comme conseil mieux vaut rire que pleurer. On apprend également que la psychanalyse ne date pas du XIXme siècle, mais d'avant. Déjà, l'ère présocratique s'y intéressait mais cela n'est dit dans aucun manuels scolaires. C'est cela que Michel Onfray dénonce et veut remettre en lumière – ces philosophes oubliés et intéressants. Parfois, nous avons l'impression que Michel Onfray se dédouble – dans le sens où il s'adresse à nous comme philosophe (exemples pris sur la temporalité du moment) et comme professeur de philosophie (anecdotes, analyses de certains penseurs, analyse des exemples,...)

le seul philosophe présocratique que l'on connaisse – peut-être car ses écrits nous sont parvenus – est Epicure. Onfray dénonce donc qu'à l'heure actuelle, on ne connait que Platon ou Aristote pour ne citer que ces deux-là. Il faut savoir que Platon a été la source de beaucoup d'écrivains et de penseurs célèbres comparé à Aristote (qui a influencé entre autres Hannah Arendt). Notons aussi que Platon a inspiré certains écrits orientaux et a été, lui même, inspiré par les penseurs présocratiques.

Par son savoir et sa dialectique, Onfray cible un public bien particulier et exprime – sans le moindre regret – ses idées. le voyage est donc très intéressant – riche en anecdotes, vocabulaire, exemples – et nous donne envie de faire des recherches sur ces penseurs (Aristippe, Démocrite, Epicure, Leucippe...)
Commenter  J’apprécie          70
Dans le premier tome de sa Contre-histoire de la philosophie, Michel Onfray nous présente des philosophes de l'Antiquité que le milieu bien-pensant (universitaire) a écartés de son programme. On les a appelés «présocratiques» (alors que certains d'entre eux ont survécu à Socrate…), fourre-tout commode dans lequel on pouvait jeter, en gros, ces hommes qui, par une pensée libertaire, s'opposaient à l'hégémonie de l'Église.

Onfray écrit : « Les présocratiques ne sont pas des préphilosophes, mais d'autres philosophes que les suivants de Platon. Bon nombre d'entre eux pensent le réel à partir de lui-même et ne cherchent pas son principe ailleurs.» Épicuriens et cyrénaïques, entre autres, furent évincés à l'origine par les tenants du christianisme. La haine du corps a en effet amené ces derniers à adopter plutôt la pensée éthérée de Platon pour qui les Idées s'élèvent au-dessus du corps au lieu de naître à partir de lui. Alors que chez les philosophes matérialistes, on ne peut philosopher sans le corps -après lequel il n'y a que le néant, et non le paradis promis aux obéissants et l'enfer, aux récalcitrants. »

De Leucippe (le premier à considérer le plaisir comme pilier d'une philosophie en tant qu'art de vivre) à Diogène d'Oenanda (qui a fait graver sur les murs de sa ville les principes d'Épicure), Michel Onfray retrace les philosophes dont la pensée nourrira l'hédonisme.

J'ai surtout lu ce manuel de philosophie anticonformiste comme une réflexion sur le plaisir conçu intelligemment, celui qui n'entraîne pas de souffrance et qui célèbre la vie en ce qu'elle est brève et ne nous sera pas redonnée dans un ciel hypothétique, après notre mort. Onfray parle d' «une diététique des désirs qui génère une authentique pratique du plaisir entendu comme jubilation d'être libre, indépendant, autonome, affranchi de toute crainte, de toute peur ou angoisse». Découvrir ce qui nous convient le mieux, peu importe que ce soit en-dehors des diktats de la société et tant que cela ne nuise pas à autrui, découvrir sa propre «diététique des désirs», c'est-à-dire un équilibre entre travail et loisirs, plaisirs et discipline, réflexion et détente, c'est bien là le propre de la sagesse.

À travers le parcours historique d'une philosophique méconnue, une réflexion intelligente et vivifiante qui invite l'individu à se détacher des conditionnements sociaux pour se construire comme une oeuvre unique, en s'appuyant sur la pensée de ces hommes éminemment libres que furent les philosophes hédonistes.

Commenter  J’apprécie          150

Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
La lucidité s'acquiert ainsi : ne pas se contenter de l'apparence, bien souvent trompeuse, récuser les évidences transmises de génération en génération pour préférer le travail philosophique, écarter les opinions, opter pour l'investigation. User des sens, certes, savoir que la connaissance passe par eux, évidemment, mais ne pas s'en contenter et ajouter les pouvoirs de la déduction, de la raison, de la réflexion. Partir de ce qu'enseignent la vue, l'ouïe, l'odorat, le toucher, le goût, oui, mais parvenir aux certitudes par le biais d'une opération intellectuelle déductive.

353 - [Le Livre de Poche n°4410, p. 270]
Commenter  J’apprécie          141
La vérité d'une école ne se réduit pas aux seuls textes, aux documents et aux livres recopiés par des générations de glossateurs à l'esprit critique endormi. Le premier qui recopie la première erreur avancée par un compilateur malintentionné ou mal informé fabrique une vérité révélée que des générations se contentent de reproduire - avec l'aide de l'Université la plupart du temps. La vérité en histoire de la philosophie se réduit bien trop souvent à la somme des lieux communs cristallisés par l'habitude et la paresse intellectuelle.
Commenter  J’apprécie          141
«Un hédoniste digne de ce nom calcule ses plaisirs et n'obéit pas à un désir parce que désirable tel quel. Il y consent et l'engage sur la voie de la satisfaction si, et seulement si, la somme de déplaisir n'excède pas celle des plaisirs. Ce qui réjouit dans l'instant sera récusé s'il suppose un prix à payer en conséquence. Toute jouissance qui met en péril l'ataraxie est déclarée non désirable et à écarter. »
Commenter  J’apprécie          141
Pour bien calomnier, il faut travestir la réalité, la tordre, lui infliger de légères distorsions, partir du vraisemblable, s'arranger pour qu'il semble véritable. Une hypothèse possible, une volonté de nuire, une perversion, il suffit de peu pour lancer un bruit, constuire la réputation, nuire véritablement, profondément. Car quelques-uns de ces reproches porcèdent de faits avérés, certes, mais mal interprétés à desseins.

180 - [Les Sagesse antiques, Le Livre de Poche, p. 189]
Commenter  J’apprécie          100
L'épicurisme s'épanouit davantage dans une époque en ruine. La construction de soi comme seule et unique réponse à la désintégration d'un monde, voilà qui fait songer à d'autres périodes de l'histoire...
Commenter  J’apprécie          210

Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
+ Lire la suite
autres livres classés : philosophieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (425) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
833 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}