Essai sur les femmes de
Schopenhauer est une méditation publié en 1851, ce pamphlet misogyne d'une froideur absolu du philosophe allemand, d'une écriture glaciale, sans concession, rend la femme esclave de l'homme, elle doit lui obéir, c'est sa nature. Cette mise en bouche explosive, de nos jours, aurait un impact assassin, comme vous le savez tout propos déviant des bonnes moeurs et de la pensée collective serait mis au pilori, dans un tsunami médiatique sans précédent, les féministes crieraient au scandale, la censure sociétale priverait l'auteur d'une quelconque réponse à cet écrit, et sans chercher à défendre ce texte, et croire à une véracité à ces propos tellement caricatural de la femme, je vais tenter de comprendre, et ne pas m'insurger comme un démon et avoir des propos orduriers, il faut avoir un pragmatisme intellectu
el , savoir garder cette conscience humaine.
Schopenhauer est un philosophe de formation commerciale voulu par son pére, voyageur dès sa jeunesse, couvrant l'Europe, de France, d'Angleterre, d'Italie et j'en passe, pour parfaire son érudition des langues vivantes et celle morte du latin qu'il maitrise parfaitement, d'un pessimiste viscérale, empreint de déprime maladive, cette souffrance est illustrée parfaitement par cette phrase « La vie oscille, comme un pendule, de la souffrance à l'ennui » extraite du Monde comme Volonté et comme Représentation. Revenons à cet essai de lâcheté masculine, sur le rôle de la femme selon
Schopenhauer, qui pour Zemmour devrait être son livre de chevet, petite ironie sur cet homme frustré, la gent féminine danse autour de lui, étant le totem d'un monde préhistorique en déclin, voir en perdition, « L'avenir de l'homme, c'est la femme », disait
Louis Aragon, et de simone de Beauvoir dans le deuxième sexe, « Toute l'histoire des femmes a été faite par les hommes. », je vais juste exposer les propos de
Schopenhauer, pouvons-nous dire que c'est une satire ironique de la connerie humaine depuis que l'être humain pense être doté d'un intelligence supérieur !
Tout d'abord, « le mensonge est la défense naturelle de leur faiblesse », comme si cette délicatesse du mensonge était seulement l'adage féminin, c'est surtout l'anathème de toute l'humanité, le vice est propre à l'être humain. Il blâme leur beauté, cette esthétique passagère, cette grâce dépossède leur intelligence, limitée surtout face à l'homme, elle lui doit obéissance, car pour
Schopenhauer, la femme est soumise à l'homme, elle a besoin du mâle pour exister et vivre en société….Son seul rôle dans la vie c'est l'enfantement, cette souffrance est son lot immuable à survire à son existence, elle doit et a ce devoir de la pérennité de l'espèce, son devoir est de s'accoupler, « elle doit obéir à l'homme, être une compagne patiente qui le rassérène. » Voilà en une page recto-verso, ce que peut être la femme aux yeux de cet homme, une plante verte que l'on arrose, c'est tellement un sophiste misogyne d'un homme si fermé au monde qui l'entoure, occultant toutes les lectures des philosophes anciens comme
Sophocle et son
Antigone, une femme de toute puissance, un être magnifique de révolte et de détermination, une femme opposée à la conception de notre chère
Schopenhauer, est-il devenu aveugle ou juste comme la plupart des hommes, un dominant de leur faiblesse du pouvoir et d'orgueil de puissance. Continuant dans l'infamie des défauts des femmes, les considérant comme futiles, puériles, bornées, demeurant toutes leurs vies des enfants, ayant cette phrase si drôle de non-sens et aussi humiliante, comme tous ses arguments d'homme drapé d'une suffisance, « elles demeurent toute leur vie de grands enfants, une sorte d'intermédiaire entre l'enfant et l'homme.»
Schopenhauer d'un milieu confortable, ayant droit à une culture plus que nécessaire, une mére littéraire étant à l'opposé de sa définition, qui semble-t-il, le frustrant de sa médiocrité à comprendre les femmes et de ne pas en connaitre la saveur, ce nectar si subtil, comme il sait le dire qu'elles n'ont aucun goût pour celui-ci, en utilisant Rousseau « Les femmes en général n'aiment aucun art, ne se connaissent à aucun et n'ont aucun génie », la femme est cet art que cet ne peut en connaitre le goût !
Schopenhauer continue sa critique si ironique, car j'aime lire ces mots d'une conviction si personnel, en, s'appuyant sur des auteurs connus, j'ai même l'impression d'assister à un sketch de Jérémie Ferrari, cet humour noir, décalé, morbide, cet essai est une farce, la femme reste un mystère pour cet homme aigri, il va même à dire sur les femmes « Les femmes sont le sexus sequior, le sexe second à tous égards, fait pour se tenir à l'écart et au second plan. Certes, il faut épargner leur faiblesse, mais il est ridicule de leur rendre hommage, et cela même nous dégrade à leurs yeux. » Ce second sexe que plus tard
Simone de Beauvoir dans le deuxième sexe considérant la féminité comme une construction culturelle, notre philosophe conçoit pertinemment, que la femme est plus précoces, arrivant à une maturité intellectuelle à l'âge de 18 ans, pour l'homme a 28 ans, mais cette qualité est toute suite mise en berne par des banalités encore futiles comme il peut le dire des femmes. Et lorsqu'il commence à critiquer la monogamie pour une polygamie bienfaitrice pour la gent féminine, il vante même les Mormons, il accuse même la communauté germano-chrétienne de mettre en avant la femme, de cette Dame qu'il choie d'une galanterie inutile.
Je ne sais pas si
Schopenhauer garde en lui une rancoeur contre les femmes et sa maladresse de leur plaire, tout commence avec le rapport avec Johanna, sa génitrice, un lien conflictuel, une rupture définitive aura lieu, se moquant de son fils et de sa thèse, puis ce constat réaliste et fataliste de notre misogyne dans cette phrase de frustration, « Quant aux femmes, je leur étais très favorable – si seulement elles avaient voulu de moi ! », mais en rien n'excuse cet essaie d'une pensée si réductrice et absurde, comme ce roman Cannibale de Daeninckx Didier, dénonçant le racisme, considérant l'homme de couleur noire comme un arriéré, un animal face à la supériorité des blancs, dans ce décor de l'exposition universel de 1931 à Paris, et aussi ces trois pamphlets antisémites de
Ferdinand Céline,
Bagatelles pour un massacre (1937) ,
L'École des cadavres (1938),
Les beaux draps (1941), il y a eu toujours des aprioris sur certaines personnes, les femmes, les noirs, les juifs et autres, pour justifier une supériorité quelconque, de nos jours le combat est toujours là, la femme subit toujours ce rabaissement face à l'homme, en ce moment la femme se bat pour sa liberté de s'habiller comme elle le veut, que dirait ce philosophe allemand face à cette cabale vestimentaire, le mouvement militant Black Lives Matter (La vie des Noirs compte), amène à penser que ce racisme noir est persistant, comme aussi celui Juif toujours existant, nous vivons un monde tout même injuste, l'être humain se chamaillant de son sexe, de sa couleur de peau, de sa religion, de son origine, de sa classe sociale, et tellement d'autres critères insignifiants et futiles.
Dans l'édition Carnet de L'Herne, Essaie sur les femmes est suivi d'un extrait de l'entretien entre le philosophe allemand et français
Paul-Armand Challemel-Lacour, extrait du livre
Études et réflexions d'un pessimiste. Dans ce cours passage sur la notion belle de l'amour entre deux êtres,
Schopenhauer est d'un constat presque psychopathe, sans compassion et empathie, un pessimiste absolu, l'amour serait une consolation, une compensation à cette nature sournoise, cachant son rôle, broyant les individus, il continue ainsi tout le long de ce dialogue, l'amour est une création féminine de leur spiritualité naturelle, considérant les mouvements de l'individus destinés exclusivement à la procréation, cette femme berceau de l'humanité, est pour cet homme aigri, une identité qu'il n'a jamais pu percevoir les rondeurs psychologiques propres à l'homme, car la femme est un homme, et non celles faiseuses de mensonges, de moeurs bourgeoises qu'elles ont créé, elles ne sont pas aussi d'une pauvreté intellectuelle, « Elles sont trop débiles de corps et d'esprit »,
Schopenhauer va dans sa réflexion maudire leur capacité d'enfanter pour refuser l'acte charnel pour le bien de l'humanité, ne plus enfanter, « le seul bonheur est de ne pas naitre. », il s'acharne sur la femme mais aussi sur notre humanité, la notion d'être né et heureux , ce plaisir de vivre, alors que notre
Schopenhauer regrette la misère du monde, et porte sur ses épaules toutes ces injustices humaines, tous ces morts….
Je sais que pour un petit essaie ridicule et un petit extrait court, j'ai été prolixe, je sais fortement au fond de mon être que le monde actuel est dans un chaos sans nom, avec ce COVID19, source de restrictions de libertés, catalyseurs d'autorités dictatoriales, et le rôle de la femme reste encore précaire sur cette terre, l'homme domine de sa toute puissance et asservit cette féminité, mais la femme combat cette injustice historique, ce printemps j'ai lu des romans de femmes, comme
Les femmes et le pouvoir de
Mary Beard,
Nous sommes tous des féministes de
Chimamanda Ngozi Adichie,
Une si longue lettre de
Mariama Bâ, et tous les autres comme
Françoise Sagan,
Georges Sand,
Simone Weil,
Hannah Arendt… Je ne me suis jamais posé de questions comme ce philosophe allemand sur la femme qui est comme moi un être humain à part entière.