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Martine Keyser (Traducteur)
EAN : 9782070750825
656 pages
Gallimard (06/12/2000)
4.03/5   17 notes
Résumé :
Paru en 1857 (la même année que «Madame Bovary»), ce dernier des grands romans d'éducation poursuit un idéal esthétique et moral d'une extrême ambition. Traduit pour la première fois en français, ce roman a marqué des générations de lecteurs. De Nietzsche à Kundera et Handke, ce classique est, à leurs yeux, un des sommets de la prose allemande.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un pavé de 656 grosses pages. Que l'on pourrait, si on s'en tient à l'intrigue, ou plutôt la trame, résumer sans doute en dix lignes Un jeune homme se promène, il arrive par hasard, en fuyant un orage qui s'approche, dans une maison. Une relation se noue avec le maître de maison. Qui lui montre sa maison, et lui parle de ses activités. le jeune repart, revient, un certain nombre de fois. Il collecte des roches. Il finit par faire connaissance avec une jeune fille, fille du grand amour de son hôte. Ils décident de se marier, tout le monde en est heureux. Avant le mariage, le jeune homme part encore voyager.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le rythme est lent. Les gens regardent les paysages, de beaux objets, et ils parlent. Des petits gestes du quotidien, comme mettre des chaussons de feutre, sont disséqués. Je crois que l'on pourrait appeler la vision du monde de traditionnelle, voire pire : les femmes ont des aptitudes innées aux soins du ménage, les classes laborieuses ont besoin de supérieurs qui organisent leur vie, en toute bienveillance mais avec fermeté.

En même temps, des questionnements intéressants émergent : comment vivre au fond de la façon la plus juste. Avec une sorte de philosophie épicurienne, de la tranquillité de l'âme, en refusant les passions et les excès. Une recherche de petits bonheurs quotidiens, dans la mesure et l'équilibre. Et l'écriture avec ses lenteurs et répétions, en devient presque hypnotique par moments, si on prend le temps de suivre son rythme.
Une expérience un peu étrange, presque en décalage complet avec le monde dans lequel nous vivons. Stifter ne va pas devenir mon écrivain favori, mais ce livre est incontestablement troublant à sa façon.
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Heinrich Drendorf, issu d'un milieu bourgeois, a vécu dans un foyer où respire la concorde, entouré d'une mère aimante et soumise à son mari, d'une soeur qui lui est très attachée et d'un père, négociant rassis et respecté. L'éducation rigoureuse et choisie, axée notamment sur la connaissance scientifique, dont il a bénéficié, l'a conduit à se tourner vers le métier de géologue. Durant une de ses pérégrinations à travers le haut pays autrichien, devant le spectacle menaçant des nuées qui lui semblent promettre une forte ondée, il demande asile dans une demeure en tout point remarquable, propriété d'un homme non moins exceptionnel. Cet hasard est le prélude à de nombreuses rencontres ultérieures, qui vont marquer son développement personnel et compléter sa formation de parfait honnête homme.

Unanimement salué à travers les générations par de grandes figures de la culture germanique, l'Arrière-saison est considérée comme le chef-d'oeuvre de l'auteur, oeuvre phare de la période Biedermeier. La prose de ce roman de vastes dimensions est absolument impeccable : il s'en dégage une impression d'extrême rigueur et, osons le terme, d'une grande probité. Maintenant, c'est principalement une oeuvre descriptive, il n'y a pas vraiment d'action au sens spectaculaire du terme. Beaucoup de contenu cela étant dit et l'auteur a mis évidemment de lui-même et de ce qui a fait sa vie, lui qui fut par ailleurs peintre et pédagogue. En revanche l'oeuvre ne prétend pas à un quelconque réalisme psychologique. Que du beau et du noble pour le lecteur, les personnages font preuve d'une parfaite urbanité, nulle trace de sentiments vils ou de destin funeste. Tout va bien dans le meilleur des mondes, la vie se déroule harmonieusement, le temps qui n'est ici que luxe, calme et volupté, est consacré aux aménagements paysagers, aux délices esthétiques et artistiques les plus raffinés, on goutte fort les promenades et les voyages dans des cadres enchanteurs, et on se rend des visites entre gens de la meilleure compagnie. C'est dire assez que le présent roman est une oeuvre pour esthète, riche en considérations artistiques, éthiques pédagogiques et qui fait la part belle et peu commune à l'horticologie, servi par un style d'une précision rare, qui fera les délices de ceux qui n'ont pas à consacrer vulgairement la majorité de leur temps à travailler. Il est à craindre que la longueur du propos, l'absence complète de rebondissements, rebutent la majorité du lectorat moderne. Ceci explique peut-être le fait qu'un roman publié en 1857, et qui est considéré comme un chef-d'oeuvre absolu dans la langue de Goethe, n'ai néanmoins bénéficié d'une traduction française qu'en 2000.

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L'arrière saison est l'exact opposé de la Recherche de Proust. On pourrait rapprocher les deux oeuvres dans le fait qu'elles mettent toutes deux au premier plan l'élite bourgeoise et aristocratique de leurs sociétés respectives mais en fait Stifter ne fait que brosser un Idéal sans aucune articulation sociale, psychologique ou historique quand Proust au contraire vise à caractériser au plus près le Réel de cette société.
En définitive, Stifter me semble être un Idéologue conservateur: chacun doit trouver la place que Dieu lui a destiné dans une nature magnifiée et un monde social sans contradictions ou la perfection réside dans l'artisanat et les choses bien faites.
Il y a beaucoup de réflexions sur 'l'Art" et l'esthétique mais uniquement dans l'idée de la perfection des matériaux et du savoir faire sans jamais s'intéresser davantage au sujet des oeuvres sinon que le Beau devrait se rapprocher de l'Art de l'Antiquité grecque et romaine sinon en le reproduisant mais du moins en retrouvant son essence.
Que dire de l'écriture? On pourrait la qualifier de "marivaudage" ou là encore seule la forme du discours et les bonnes manières de dire sont reprises sans aucune prise dans aucune sorte de réalité.
Au total, cet Idéalisme conservateur et de tonalité très protestante associée à la glorification de la petite entreprise artisanale qui cherche à magnifier la nature est un manifeste du capitalisme anglo-saxon et peut-être du national socialisme des Nazis car il y a bien la notion de perfection de la race et de l'élite, la recherche d'une perfection perdue du fait de la décadence de notre époque qu'il faudrait dépasser.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le nombre ne croit-il pas que l'homme est le fleuron de la création, qu'il est supérieur à tout, même à l'inexploré ? Et ceux qui ne parviennent pas à franchir les bornes de leur moi ne croient-ils pas que l'univers n'est que le théâtre du moi, y compris les mondes innombrables de l'espace éternel ? Il se pourrait pourtant qu'il en soit tout autrement.
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Prôner les choses évoque trop souvent l'indigence des expériences.
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Ce qui est sans prétention a également sa fierté et sa grandeur.
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Je ne puis déjà décider ce que sera demain puisque demain n'est pas encore.

Page 55
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Videos de Adalbert Stifter (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Adalbert Stifter
Adalbert Stifter - der Film "Adalbert Stifter" ist ein Unterrichtsfilm im Auftrag des BildungsMedienZentrums (Bimez) des Landes OÖ für den Einsatz in österreichischen Pflichtschulen. Darsteller: Karl Glaser (Adalbert Stifter), Daniela Wagner (Journalistin), Matthias Märzendorfer (Adalbert mit zwölf) u.v.a.
Comenius Edu-Media-Preis 2005 der GPI (Gesellschaft für Pädagogik und Information e.V.)
"Adalbert Stifter - der Film" is an educational filmon behalf of the BildungsMedienZentrum of Upper Austria. Cast: Karl Glaser (Adalbert Stifter), Daniela Wagner (journalist), Matthias Märzendorfer (Adalbert at the age of 12).
+ Lire la suite
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature des langues germaniques. Allemand>Romans, contes, nouvelles (879)
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