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Critiques de Alejandro Jodorowsky (784)
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Bouncer, tome 4 : La Vengeance du manchot

Ce 4ème tome démarre sur les chapeaux de roue avec un grand classique des westerns : la ferme encerclée par des bandits armés jusqu'aux dents.

Après ce morceau de bravoure brutal et jouissif, la suite du récit sera plus calme mais tout aussi intéressante. Ce 4ème volet est plein d'émotion et humanise encore un peu plus le Bouncer qui apparait ici beaucoup plus sensible et sentimental qu'on aurait pu le penser.



Là encore, le scénario est bien construit, les flash-back toujours utilisés à bon escient. On en apprend d'avantage sur le Bouncer mais aussi sur sa mère qui prend ici de l'épaisseur.



Encore une fois, je finis un tome avec l'envie de lire le suivant au plus vite. La marque d'une très bonne série.



Challenge B.D 2017
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Bouncer, tome 1 : Un diamant pour l'au-delà

Avec Jodorowsky au scénario, on pouvait s'attendre à un western violent, éloigné de toute imagerie romantique. Et on est servi !



L'ouest dépeint par Jodorowsky est peuplé par des femmes et des hommes brutaux, avides, violents, aussi sauvages que les paysages qu'ils traversent.

Si "Bouncer" était adapté au cinéma, il serait loin de la vision classique américaine qui s'est attachée à créer un mythe autour de l'Ouest. Il se rapprocherait plutôt du western italien, plus cru, plus sale, avec une violence exacerbée, parfois stylisée à l'extrême. On retrouve aussi quelques éléments récurrents du cinéma de Jodorowsky, un certain goût pour le mystique, un estropié...



L'intrigue est très plaisante. Cette histoire classique de vengeance couplée au mystère d'un diamant perdu est très prenante. Le scénario est bien mené, bien construit, notamment le flash-back qui intervient au bon moment.



Les personnages sont bien campés. Le Bouncer est très iconique et je sens que je vais prendre plaisir à le suivre.

On dit souvent que pour faire une bonne histoire, il faut un bon méchant. Ralton remplit parfaitement ce rôle. Abject, effrayant, en voilà un que je vais adorer détester.



J'ai aimé le dessin de Boucq. Les paysages sont très beaux. Les personnages ont de parfaites sales gueules comme on les aime dans ce type de récit.



Bref, voilà une série qui démarre très bien et que je vais m'empresser de poursuivre.



Challenge B.D 2017
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Les Chevaliers d'Héliopolis, tome 1 : Nigredo..

Les chevaliers d'Héliopolis sont une secte d'alchimistes immortels. Il leur est présenté un jeune homme susceptible de faire partie de leur confrérie lequel doit passer différentes épreuves.

C'est bien compliqué tout cela, le scénario de Jorodowsky est brouillon au possible, ce qui n'est pas son habitude, mêlant l'histoire et son imagination, certes prolifique, parfois incompréhensible.

Un Louis XVII échappant à son sort, mort quand même et né à nouveau, bref pas simple.

Jérémy est un dessinateur de talent que je suis depuis quelques temps et sa collaboration avec Jodorowsky ne pouvant être que bénéfique je me suis précipité sur cet album sans retenue. J'aurais dû, car si le dessin est irréprochable, trait et couleurs chatoyantes formant un ensemble agréable à l'oeil pouvant justifier la lecture, le scénario - comme dit ci-dessus - abaisse l'ensemble et c'est dommage.

C'est exact, cependant, qu'il s'agit du premier tome, à suivre donc.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Face de Lune, tome 2 : La Cathédrale invisible

Ce 2ème tome de la série « Face de lune » m’a peut-être un peu moins emballée que le 1er. L’univers dépeint est toujours aussi intéressant et les enjeux évoluent de façon prenante. Mais on est chez Jodorowsky et le meilleur et le pire du scénariste culte se retrouvent ici. Autant j’ai apprécié le délire mystique qui se développe peu à peu dans ce tome, autant la surenchère de vulgarité m’a un peu saoulée. J’ai trouvé que par certains aspects Jodorowsky cédait à la facilité et se caricaturait lui-même. Mais Jodo n’est pas culte pour rien. Il est capable, après s’être vautré dans la vulgarité la plus facile, de proposer des scènes de poésie pure. Les dernières pages de « la cathédrale interdite » sont sublimes. L’émotion et la grâce qui se dégagent de ces dernières pages ne donnent qu’une envie, se jeter sur la suite.
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Le Lama blanc, tome 1 : Le premier pas

Du même duo Jodorowsky / Bess, j'avais récemment lu "Anibal 5", une série de SF humoristique très gratinée. Dans "le lama blanc", si l'humour n'est pas absent, le ton est bien moins potache.



Dans ce premier tome, Jodo propose un scénario très prometteur dans lequel il peut laisser libre cours à son attrait pour tout ce qui est mystique. Son côté libertaire est également bien présent. Il critique vertement les abus de pouvoirs des clergés (quels qu'ils soient), la violence des conversions forcées et la bêtise de l'aveuglement religieux. Jodorowsky semble préférer une foi plus naturelle et personnelle, loin de tout dogmatisme.

Le dessin de Bess n'est pas laid, c'est même plutôt bien fait mais ce n'est pas ma tasse de thé.



Je vais bien évidemment poursuivre cette série, curieuse de voir dans quelle direction Jodorowsky va l'emmener.
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Les fils d'El Topo, tome 1

"Les Fils d’El Topo" c’est une trilogie faisant suite au long métrage arty du chilien Alejandro Jodorowsky. On y retrouve El Topo, le bandit devenu saint, et sa descendance dans une ambiance western mélangeant folklore latino-américain, mythologie chrétienne et philosophie new age…

L’introduction est confuse tellement il y de trucs qui déboulent de nulle part en même temps : El Topo cherche à délivrer d’une caverne des mendigots qui se font massacrer par une communauté random, et il devient Colère et déchaîne le Feu du Ciel sur ladite communauté random (on avait la même chose dans "Lynortis" de Karl Edward Wagner, mais c’était autrefois mieux fait qu’ici en plus d’avoir le bon goût d’être compréhensible)… Dans le même temps son fils Caïn qui est celui qu’il fut autrefois cherche à le tuer, mais il y renonce pour tirer vengeance de son demi-frère Abel qui n’est pas encore né, et El Topo condamne son fils aîné à être un paria que personne ne verra et auquel personne ne conversera sous peine de mort… Caïn traîne donc sa misère entre gueuletons, beuveries, sexe soft, hard voire carrément violent alors que tous les marchands du temple tentent de faire de son père le nouveau Veau d’Or, dont le tombeau fait désormais office de Siège Périlleux…

Tout dans cette BD n’est qu’allégories mystiques, mais c’est complément parasité par les délires habituels du scénariste qui ici font figure de fantasmes déviants : une orgie où des évêques forniquent avec des nonnes et des abbesses prostiputes, des batifolages avec une cougar obèse et aveugle comme catharsis soft, et le viol d’une jeune fille vierge comme catharsis hard… Et je n’ai rien compris à Abel le marionnettiste qui anime des saynètes existentialistes avec sa mère mourante (sans doute une marotte arty) avant de demander l’aide de celui qui veut le tuer pour enterrer cette dernière, ou au cacique qui organise un pignata piégée pour humilier les enfants y participant, ou à la jeune fille qui préfère se jeter du haut d’une falaise que de devenir nonne (mais qui traverse le désert sans aucune peine avec ses deux jambes pétées : il faut arrêter la drogue !), et à Caïn le paillard sans foi ni loi comparé à Jésus Christ (un Gary Stu complètement barré de l’auteur ?)…

Rien à redire aux graphismes du mexicain José Lädronn qui sont beaux, voire très très beaux, mais pour apprécier cette BD à sa juste valeur il faut accepter les délires de l’auteur qui mélange intellectualisme sous acide et pornographie crade, ce qui n’est pas mon cas !

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Cabaret mystique : Histoires spirituelles

J'avais entendu parler de Jodorowsky surtout en tant que cinéaste. J'ai un souvenir lointain de « La montagne sacrée », comme quelques chose de complètement iconoclaste et déroutant. J'ignorais qu'il s'intéressait au tarot, au mysticisme et à la spiritualité. C'est donc sur ces souvenirs que j'ai lu « Cabaret mystique ». Il s'agit en fait de conférences qu'il a données à Paris dans les années 80 et qui ont eu un grand succès. C'est la transcription de ces causeries qui sont rassemblées ici. Ce concept est de prime abord surprenant. L'auteur récite d'abord une blague, une de ces blagues humoristiques que l'on retrouve un peu partout et s'en sert comme point de départ de réflexions plus poussées sur nos comportements et plus généralement sur le sens que nous souhaitons donner à notre vie. Réflexions autour de différents thèmes comme le désir, l'amour, l'argent, le mensonge, les déviances… mais aussi les croyances, le dieu intérieur, les niveaux de conscience… C'est souvent intéressant, parfois un brin moralisateur. Mais personnellement, je n'ai pas appris grand-chose, et les blagues m'ont souvent agacé au point de ne plus les lire. On sent une très grande culture qu'il veut partager pour nous faire comprendre nos erreurs de vie. Mais j'ai eu l'impression souvent d'un grand fourre-tout dans lequel on se perd aisément. De plus, Jodorowsky que j'imaginais plutôt comme un excentrique ayant une vision décalée de la vie, se révèle plutôt à travers ce livre comme un simple vulgarisateur de pensées largement répandues.

Cela n'en fait pas moins un livre intéressant pour qui veut réfléchir sur sa vie.
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Sang royal, tome 3

Ce 3ème volet est dans la lignée des précédents. Jodorowsky y creuse le même sillon et continue d’explorer les mêmes thèmes. Le dessin de Liu est de plus en plus beau. Les couleurs sont particulièrement splendides. Apparemment, aucune de ses B.D n’a été traduite en français, c’est vraiment dommage. Merci donc à Jodo d’avoir déniché ce talent. J’espère avoir un jour l’occasion d’admirer d’autres œuvres de ce talentueux illustrateur. J’aimerais particulièrement découvrir sa version du Roi Singe.
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Les Technopères, tome 2 : L'école pénitentiaire d..

Notre long chemin de l’exil est semé d’embûches, de navires prédateurs, de barbares pré-psychos… Les pauvres. Ils ne peuvent rien contre notre pantechnique mentale… Comment peuvent-ils oser croire que la matière est plus rapide que l’esprit !

Notre galaxie entière est corrompue par un excès de science… Et son manque total de conscience !



Critique :



Et me voilà débarqué du deuxième tome des Technopères, toujours aussi largué que dans le premier. Apaté par le graphisme de Zoran Janjetov et la superbe couverture de Fred Beltran, acheté en même temps que le premier tome, je me suis laissé embarqué dans les délires de Jodorowsky qui poursuit les aventures des trois jumeaux et de leur mère dans un espace débridé où j’ai du mal à m’accrocher au récit. J’avoue avoir éprouvé un tout petit plus d’intérêt pour cet album que pour le premier, mais ce sera le dernier. Je n’irai pas plus loin. Des livres plus alléchants m’attendent…

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Contes de l'intramonde

Tantôt clown mystique, tantôt gourou lunatique, Alejandro Jodorowski nous convie en son cirque. Les numéros sont dédiés à ses fils comédiens, à son père pompier, et peut-être à son saint esprit si son amour-propre va jusque-là.



Les personnages et les rebondissements ne s'avèrent pas toujours très crédibles, mais qu'importe, Jodo n'a jamais été porté sur les compos narratives immaculées. Il préfère débrider son imagination, qui pioche un peu partout comme dans un jeu de tarot chaotique.



Dans le premier conte, tendre et cruel, le héros se fait ainsi non seulement pompier pyromane, mais aussi mage élémentaliste de conte de fée (tant qu'à faire), rejouant l'émancipation du jeune Jodorowsky attiré par un autre destin que celui promis par sa famille dans son Chili natal.



La seconde histoire, « Loïe du ciel », mélange habilement visions enchanteresses et macabres, en des tableaux que je verrais bien dessinés par Moebius.



La troisième est une variation sur le « Rapport pour une académie » de Kafka, où le singe anthropomorphe de l'auteur tchèque se réincarne ici sous les traits… d'une mouche, tragiquement poussée à nier sa nature en cherchant à ressembler à l'homme, ce bipède inepte qui ne sait pas voler de ses propres ailes.



Le recueil se clôt par une série de micro-nouvelles à la Jacques Sternberg, profusion inégale (mais savoureuse) d'idées et d'humour noir, sans qu'il en résulte d'idées noires, juste un regard décalé sur la vie, un petit pas de danse sur la piste pour conclure la représentation.
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Le pape terrible, Tome 1 : Della rovere

Vatican, 18 août 1503.



Alexandre VI, le Saint-Père se meurt emporté par un mal mystérieux.

Le 19 août, Rome semble tombée entre les mains du Diable. On picole, on se bâffre et on fornique de tous les côtés…



Les Romains savent que suite au décès du pape, dès l’aube, dix jours de deuil obligatoire s’abattront sur la ville : jeûne et abstinence… Et l’excommunication pour ceux qui ne respecteraient pas ces ordres ! Autant en profiter durant quelques heures… Et les prélats ne sont pas les derniers à en jouir (au propre comme au figuré… enfin… « propre » n’est peut-être pas le mot le plus adéquat).



Giuliano della Rovere vient de passer une nuit torride comme il les aime, en compagnie de son jeune amant. Il lui révèle comment il s’est débarrassé de son ennemi mortel. Borgia et della Rovere, tous deux hommes d’une Eglise qui prêche l’amour et le pardon, mais qui se sont toujours détestés prêts à s’éliminer, avaient de bonnes raisons de se méfier l’un de l’autre. Il y en a, plus rusé, qui a fini par l’emporter…



Un nouveau pape doit être nommé par le collège des cardinaux. Della Rovere n’est pas assez riche pour corrompre ces braves émissaires de Dieu. Les Espagnols ont toutes leurs chances. Ainsi que les Français ! Ils ont amené assez d’or que pour acheter les consciences (enfin, le fantôme de leurs consciences) des cardinaux qui vont désigner le futur pape. Della Rovere n’est pas riche, mais il a un plan !



Critique :



Bien chers frères, bien chères sœurs ! Si vous pensez que les papes ont toujours été des hommes saints guidés par l’Esprit de Dieu, passez votre chemin ! Lire cette BD va vous faire beaucoup de mal car Jodorowsky ne peut être que l’incarnation du démon pour s’être laissé aller à concocter un scénario aussi dur envers la papauté et l’Eglise catholique… Et pourtant… C’était une époque où leurs saintetés se permettaient de transgresser allègrement toutes les règles à l’application desquelles ils devaient veiller : assassiner, forniquer, corrompre, mentir, trahir… A côté d’eux, Judas est la naïveté incarnée. Le scénariste s’appuie sur des faits historiques et comble les vides par le fruit de son imagination. Attention, c’est une BD historique, mais pas forcément un livre d’histoire !



Les dessins de Théo sont grandioses et donnent énormément de caractère à l’histoire, soutenus par la splendide mise en couleurs de Sébastien Gérard.

J’aurais pu mettre 5 étoiles… Mais non ! Quand on traite d’histoire, j’aime autant qu’on ne déforme pas les faits connus. L’assassinat en Espagne de César Borgèse, et d’autres petites choses m’ont dérangé et procuré une mauvaise conscience (preuve qu’il m’en reste un petit peu). Mais si vous n’êtes pas un grand fan de la vérité historique pure, laissez-vous emporter par le scénario bien ficelé d’un Jodorowsky particulièrement en forme, solidement servi par un Théo et un Sébastien Gérard.

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La Caste des Méta-Barons, tome 1 : Othon le t..

Avec cette bande dessinée, Alejandro Jodorowsky nous plonge dans un univers foisonnant, baroque, et même un peu trop foisonnant par moments ( mais ça reste très supportable... ) !... Il sert cet univers avec sa grande imagination, son sens de l'intrigue, son trait beau et précis, qui me rappelle les dessins animés du réalisateur japonais Hayao Miyazaki...

Il n'hésite pas à mettre en scène, de terribles drames, tout cela, dans un univers à la technologie futuriste, où les moeurs semblent parfois curieusement médiévales...

Je trouve les personnages remarquables et ils sont tout à leur place dans l'histoire, créée par Jodorowsky.

Un vrai bonheur !
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Borgia, Tome 4 : Tout est vanité

La 4ème de couverture compare les Borgia à des parrains mafieux. A l'image des récits de gangsters, la série de Jodorowsky et Manara est en effet un "rise and fall". Et comme dans les histoires de ce type, le dernier acte est souvent le moins passionnant. L'ascension est toujours plus intéressante que la chute. Et le déclin des Borgia a semble-t'il moins inspiré Jodorowsky.



Dans ce dernier tome tout va vite, trop vite. Le personnage de Lucrèce disparait du récit brutalement sans que sa mort n'ait véritablement d'incidence. On passe en à peine quelques pages du guerrier César beau comme un dieu au César vérolé.



Malgré tout, ce tome réserve encore des passages complètement fous qui valent le détour. Les scènes de bataille permettent à Manara de monter l'étendue de son talent dans un registre où on n'a pas forcément l'habitude de le voir. La mort de Savonarole est un grand moment, un délire gore et cru très drôle dans son exagération.



Malgré cette conclusion en demie-teinte, la série Borgia reste un sommet d'outrance, d'excès de sang et de sexe qui m'aura beaucoup amusée.



Challenge B.D 2017
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L'arbre du dieu pendu

"Oh Dieu! Après ce que tu nous as fait tu mérites d'être pendu!", s'écrie Teresa Groismann après la mort de son fils, et elle décide de devenir goy. L'arrière-grand-mère de Jodorowsky rompt avec la tradition familiale et c'est ainsi que commence l'épopée des siens, cet extraordinaire voyage à travers l'Europe et au-delà des mers.

Le titre original du roman est "Donde mejor canta un pájaro", inspiré d'une citation de Jean Cocteau, "Un oiseau chante d'autant mieux qu'il chante dans son arbre généalogique". Alejandro Jodorowsky le dit dans le prologue, notre arbre généalogique "constitue un trésor qui renferme l'essentiel de nos valeurs". Le Chilien est un peu comme Tristram Shandy, le gentilhomme de Sterne. Le récit de son existence passe par celle des siens, par l'évocation de toutes les branches de son arbre, les Levi, les Arcavi, les Prullansky, une famille nombreuse mue par la passion.

Jodorowsky apparaît bien ça et là, présidant à sa propre gestation: "Lorsque j'ai constaté que les ovaires de ma mère étaient en période de fécondité, je leur ai donné l'ordre de s'accoupler (...) Pendant les mois qui ont suivi, j'ai poussé tranquillement. Ayant réussi à réunir les géniteurs de mon choix, je me suis livré à la sagesse des cellules: elles possédaient la connaissance millénaire pour me former." Mais ce sont les souffrances et les apprentissages de ses ancêtres qui ont fait de lui un citoyen chilien.

De l'Ukraine aux rives de la Méditerranée, du Chili à l'Argentine, les aïeux de Jodorowsky se font dompteurs de puces, liseurs de tarots dans les yeux des fauves, syndicalistes...laissant le lecteur désarçonné mais enthousiaste, avec l'impression que les histoires de shtetl de Bashevis Singer ou de Hilsenrath ( celui du Retour au pays de Jossel Wassermann) se laissent emporter par le tourbillon du réalisme magique des grands auteurs latino-américains. Jodorowsky est un merveilleux conteur, et cette oeuvre hybride, transcendée par la puissance de son écriture, magnifiée par la tradition orale, fait de l'histoire familiale une légende empreinte d'un syncrétisme mystique, qui revendique le droit au bonheur et au plaisir. Il est des livres qui vous coupent du monde et vous font passer une nuit blanche. L'arbre du dieu pendu est de ceux-là.
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L'incal - Intégrale

Je voulais lire L'Incal parce que j'étais curieux de lire Jodorowsky depuis la sortie du documentaire "Jodorowsky's Dune".Je voulais lire L'Incal parce que c'est le titre phare des vieux Métal Hurlant, qui représentent un morceau de l'histoire de la SF et des BD que je me connais pas assez.Je voulais lire L'Incal parce qu'il est admis que les dessins de Moebius ont directement inspirés l'esthétique visuelle des Star Wars, Aliens, Blade Runner et compagnie.Je voulais lire L'Incal parce qu'il est souvent cité comme précurseur du Cyberpunk.Et je voulais L'Incal parce qu'il vient d'être annoncé une adaptation en film par nul autre que Taika Waititi. ?Alors, L'Incal, c'est quoi? Un Space Opera pour adultes, complètement ridicule dans le bon ET le mauvais sens du terme. C'est une histoire qui s'éparpille, flirte avec le mysticisme, l'érotisme, mais ne nous amène jamais là où l'ont croit aller. Chaque page est une surprise. (Je ne tenterai même pas de vous résumer l'histoire.)Certains tropes de L'Incal sont éculés. Une bonne partie le sont justement parce que L'Incal les a d'abord établi. La BD avait 20 ans d'avance sur son temps, 40 ans plus tard, beaucoup de choses y ont évidemment mal vieilli. (Les personnages féminins, particulièrement.) Mais je n'ai aucune difficulté à m'imaginer qu'un Waititi parviendrait à dépoussiérer cette grande saga et à en faire une oeuvre plus magnifique encore.
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Sang royal, tome 4

« Vengeance et rédemption » clôt la série « Sang royal » de belle façon. Jodorowsky propose une conclusion à la hauteur des tomes précédents. Bien sûr, cette série n’est pas à mettre entre toutes les mains et si vous êtes allergiques aux outrances de Jodo, « Sang royal » ne vous réconciliera pas avec le génial touche-à-tout. Mais je pense sincèrement que ceux qui ne voient chez Jodorosky en général, et tout particulièrement dans « sang royal », un étalage gratuit de violence et de sexe sont dans l’erreur. Jodo est un auteur très moral et « sang royal » le confirme totalement. Alors oui bien sûr, il y a du gore, des viols, des tortures… mais l’auteur cherche toujours la part de lumière dans l’Homme. Ce dernier volet de la saga porte d’ailleurs très bien son titre, « Vengeance et rédemption ». De vengeance, il est question en effet mais aussi et surtout de rédemption. C’est cela qui intéresse Jodorowky. En parvenant à trouver une lueur d’humanité et même de bonté au cœur des êtres les plus vils et corrompus, il offre ainsi des moments émotionnellement intenses, voire bouleversants.



« Sang royal » est un sommet de noirceur tant Jodorowsky va loin dans les outrances. Les éclats de lumière qui émaillent le récit n’en sont que plus forts.

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Les Technopères, Tome 1 : La Pré-école Techno

Moi, Albino, Suprême Technopère, j’emmène 500.000 jeunes pan-technos des deux sexes vers la galaxie promise, loin de la galaxie maudite.

Mon corps est devenu celui d’un vieillard, mais pas mon âme…



Mon histoire commence quand Oulrij-le-Rouge attaqua l’astéroïde sacré où on cachait Panépha, ma future mère, jeune vierge, de beauté légendaire, destinée à être l’oracle de la Maison impériale. Les pirates éliminèrent les gardes impériaux et détruisirent le temple. Ce jour-là, Panépha fut violée par les soixante pirates…



Critique :



J’avoue tout : les délires d’Alexandro Jodorowski m’ont quelque peu égaré, au point qu’il m’aura fallu une vingtaine d’années entre l’achat et la lecture complète de cette BD, achetée essentiellement pour son caractère graphique, la couverture de Fred Beltran ayant été déterminante dans l’acte d’achat, ainsi que le graphisme du dessinateur Zoran Janjetov que je trouvais exceptionnel pour l’époque.

Je n’ai pas vraiment accroché à l’histoire qui est assez tirée par les cheveux : des humains vivant dans l’espace sans scaphandre… Des personnages plus proches des comics américains façon super héros… Du Camenvert… Le fromage produit par une prêtresse violée pour s’en sortir afin de prendre sa revanche sur le destin…

On le sait, Jodorowski a beaucoup d’imagination, mais je n’ai pas trouvé là ce qu’il fait de mieux. Après une petite vingtaine d’années, j’ai décidé de lire jusqu’au bout cette histoire qui a aucun moment ne m’a b-vraiment accroché.

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Anibal 5 - Intégrale 2004

Anibal 5 est un cyborg hyper-musculeux, bourré de gadgets intégrés et obsédé sexuel, au service d'une organisation de défense chargée de maintenir la paix dans l'univers. Il est envoyé dans des missions plus périlleuses les unes que les autres.



Cette B.D n'est vraiment pas un must dans l’œuvre de Jodorowsky. Cette comédie SF est originale et propose des situations vraiment surprenantes, tout ça est très ludique et divertissant mais "Anibal 5" ne brille pas par sa finesse. L'humour est ici très très gras même si j'avoue que j'ai souri souvent et même ri parfois.

Le dessin, sans être laid, ne m'a pas séduite plus que ça.



Bref, il ne faut pas s'attendre à une grande B.D mais si on veut juste se divertir en mettant son cerveau sur off "Anibal 5" se lit sans déplaisir.



Challenge B.D 2017
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Bouncer, tome 9 : And back

Cet ultime tome de la série "Bouncer" n'est pas le meilleur mais est tout de même très réussi et vient clore en beauté cette très bonne saga.



Même si certains développements sont un peu attendus, ce dernier volume propose une histoire solide et bien maîtrisée. La course-poursuite dans le désert est parfaitement menée, rythmée sans tomber dans l'hystérie. Les auteurs ont su encore une fois conjuguer leurs talents et créer une galerie de personnages réjouissante. Mention spéciale aux skulls, mercenaires effrayants à l'allure quasi-surnaturelle ainsi qu'à Goyathly, guide du Bouncer qui fait penser à Geronimo (d'ailleurs le nom indien du grand leader apache était Goyathlay).



Tout au long de ces 9 tomes passionnants, Boucq et Jodorowsky nous ont gratifié d'une série qui revisite avec brio les grands thèmes du western. Boucq a apporté son trait personnel et singulier, donnant corps à des personnages expressifs et charismatiques, offrant des décors sublimes et des ambiances impressionnantes. Jodorowsky a une nouvelle fois pu laisser libre cours à ses obsessions dans des intrigues addictives tout en rendant, en filigrane, un bel hommage à l'âme indienne.



Challenge B.D 2017
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Borgia, Tome 3 : Les Flammes du Bûcher

Ou l'Histoire dérive dangereusement vers le fantasme...

De moins en moins convaincue par la trame de la série, je poursuis tout de même ma découverte car, si proche du but, autant aller jusqu'au bout.



Le cauchemar se densifie dans l'entourage des Borgia et les noirceurs criminelles infinies des membres de cette famille maudite se fondent à l'envi dans les noirceurs des calamités de l'époque : peste, guerre, violences, empoisonnements...



Ce troisième tome s'ouvre sur la description d'une longue orgie dont le point d'orgue est l'union incestueuse du pape Alexandre VI avec sa fille Lucrèce qui, masqués, forniquent sur un autel dédié à la Vierge. Scènes plutôt répugnantes que fascinantes ; les symboles et les allégories comptent pour beaucoup dans ce volet qui annonce le déclin de la puissance usurpée des démons Borgia.



Excessif, le récit perd grandement en crédibilité et même la beauté des dessins de Manara ne parvient pas à me rendre cet album sympathique. Ou alors, est-ce tout simplement mes yeux et mon esprit qui se lassent du spectacle de tant de crimes ?





Challenge Petits Plaisirs 2016

Challenge Petit Bac 2016 - 2017

Challenge ABC 2016 - 2017
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