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Critiques de Alfred de Musset (590)
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Histoire d'un merle blanc

Formidable texte que celui-ci. Au commencement était un conte initiatique qui, page après page, se transforma en fable digne d'Esope et de Jean de la Fontaine, pour se terminer en farce satirique à l'ironie décapante.



A travers cette œuvre brève et incisive, et sous le couvert d'oiseaux, Alfred de Musset brosse un portrait sans aménité de la famille, du milieu social, du rang, de la mondanité de la société, du mariage et surtout - la partie qui m'a séduite par dessus tout - du métier d'écrivain populaire.



C'est fin et bien amené, sous une légèreté de façade ; Musset pointe du doigt les codes de l'ascension sociale, les ressorts cachés des succès de société comme de librairie. Il traite des difficultés à naître différent et en inadéquation avec son milieu ; il aborde le rejet familial, les faux honneurs et les fausses vertus à défendre devant le monde, la gloire factice des salons parisiens. Acide mais toujours drôle, son "Histoire d'un merle blanc" aurait fait merveille adapté au théâtre mais il était sûrement plus facile d'habiller ses personnages de plumes et de becs à l'écrit que sur des planches.





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Premières poésies - Poésies nouvelles

Premières poésies - Poésies nouvelles d'Alfred de Musset dans la collection "livre de poche classique" est un recueil de poésies. Alfred de Musset est un poète et un dramaturge français de la période romantique, né le 11 décembre 1810 à Paris, où il est mort le 2 mai 1857. Lycéen brillant, le futur poète reçoit un grand nombre de récompenses dont le prix d'honneur au Collège Henri IV en 1827 et le deuxième prix d'honneur au concours général la même année. Il s’intéresse entre autres au Droit et à la Médecine. Alfred de Musset abandonne vite ses études supérieures pour se consacrer à la littérature à partir de 1828-1829. Dès l'âge de 17 ans, il fréquente les poètes du Cénacle de Charles Nodier et publie en 1829, à 19 ans, Contes d'Espagne et d'Italie, son premier recueil poétique qui révèle son talent brillant. Il commence alors à mener une vie de « dandy débauché ». (source Wikipedia)
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Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée -..

Un face à face piquant, subtil, prenant.



Le comte et la marquise prennent de l’âge - la voilà trentenaire, elle s’ennuie, craint de perdre «le talent de vivre», et lui de l’acquérir:

«En prenant des années on devient plat ou fou, et j’ai une peur atroce de mourir comme un sage.»

Bref, c’est la crise de la trentaine, et le temps semble bien venu pour eux de décider s’ils vont ou non fermer cette fichue porte toujours entrouverte, se décider à conclure cette année de fréquentation assidue, s’engager...



On suit avec beaucoup de plaisir et d’intérêt leur jolie joute verbale. C’est très bien écrit, plein de grâce et de finesse... mais trop court à mes yeux, un peu frustrant.
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Fantasio

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu de théâtre. En fait, ce n'est pas tout à fait vrai, l'année dernière j'avais lu "Ubu roi" qui avait été une déception et ne m'avait pas donné envie de m'y remettre. Disons donc plutôt que j'avais oublié combien il pouvait être facile et agréable de lire du théâtre.



J'ai passé un très bon moment avec "Fantasio" de Musset. C'est une lecture fraîche et divertissante tout en étant impertinente et intelligente.

Le personnage de Fantasio est excellent. Loin de tout simplisme, il est à l'image de la pièce, oscillant entre légèreté et gravité. "Fantasio" est en effet une comédie mais qui a une tonalité particulière. Son héros est à la fois drôle et mélancolique. Extrêmement pertinent et observateur, il porte sur le monde un regard à la fois lucide et amusé. Tout en voyant le monde et les Hommes tels qu'ils sont, injustes et n'inspirant pas vraiment l'optimisme, Fantasio prend le parti d'en rire, n'hésitant pas à se moquer aussi bien de lui-même que des autres, d'autant plus si ce sont des puissants. Ce n'est pas pour rien qu'il va revêtir le costume de bouffon, le seul qui offre la liberté de rire de tout et de tout le monde. J'ai d'ailleurs trouvé très audacieux le jeu de miroir entre les travestissements de Fantasio et du prince. En créant un parallèle entre Fantasio se déguisant en fou du roi et le prince prenant l'identité de son aide de camp, l'auteur se permet, l'air de rien, de comparer le prince à un bouffon. D'ailleurs le ridicule et la fatuité de ce personnage seront révélés à travers une plaisanterie bien irrévérencieuse.



La pièce est très vivante, dynamique et se lit vite et très facilement grâce à un rythme soutenu et au fait qu'il y ait très peu de didascalies.



J'ai donc beaucoup apprécié ma lecture. J'ai trouvé cette pièce savoureuse et cela m'a réconciliée avec la lecture du genre théâtral.

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Les Caprices de Marianne

Je m'attendais d'autant moins à apprécier cette pièce que je m'étais ennuyée à la lecture de "On ne badine pas avec l'amour". C'est donc une bonne surprise qui m'attendait.



On le sait, il n'est pas évident de lire du théâtre, mieux vaut le voir jouer, c'est son essence même. Je pense avoir trouvé un bon compromis avec le remarquable travail de mise en scène audio des donneurs de voix du site référence litteratureaudio.com #pagedepub dont je vous mets le lien ci-après. Grâce à leur talent, l'heure de repassage hebdomadaire n'est plus une galère !



Concernant la pièce - car vous êtes quand même là pour ça - il s'agit d'un romantique trio amoureux, romantique au sens littéraire bien sûr. Ce qui m'a le plus frappée, c'est qu'on oscille constamment entre comédie et tragédie avec un excellent équilibre entre ces deux dimensions opposées. Je me suis prise au jeu sentimental de Marianne, Octave et Cœlio avec grand plaisir.





Challenge MULTI-DÉFIS 2020

Challenge XIXème siècle 2020

Challenge SOLIDAIRE 2020
Lien : http://www.litteratureaudio...
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On ne badine pas avec l'amour

Cette pièce est la deuxième d'Alfred de Musset que je dévore. La faute à ces histoires passionnantes mais surtout je crois à la plume si raffinée de Musset, le poète déçu en amour, tout comme les deux personnages principaux de cette pièce en trois actes : Camille et Perdican. La première est une jeune fille de dix-huit ans, la nièce du Baron, qui vient de sortir du couvent où elle a entendu bon nombre d'histoires de coeurs brisés et de désespoir qu'elle ne souhaite jamais vivre ; le second, Perdican, est le fils du Baron -et donc cousin de Camille- et vient de recevoir un doctorat. Ces deux héros sont amoureux l'un de l'autre depuis leur plus tendre enfance mais Camille ne fait plus confiance aux hommes, et par conséquent préfère éviter Perdican. Ainsi, en jouant de leurs sentiments, Camille et Perdican finiront par provoquer la plus terrible des erreurs.D'ailleurs, la réplique finale : "Adieu Perdican" nous révèle la gravité de la situation causée par ces êtres si innocents mais finalement coupables...



J'aime beaucoup les drames romantiques comme celui-ci où les personnages se tournent autour avant de s'avouer leurs sentiments, où le décor et les autres acteurs renforcent le caractère tragique de la scène et où l'on découvre avec stupeur la fin de la pièce si chargée en émotions ! Bien évidemment, toutes les pièces de théâtre sont différentes mais celles d'Alfred de Musset sont un peu comme des petits diamants que l'on ne se lasse jamais d'admirer.



A lire !!
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On ne badine pas avec l'amour

Cette pièce de théâtre démarre sur un ton léger (badin ?). Les deux curés sont là pour la touche comique. Les deux héros se frôlent, se heurtent sans comprendre/admettre qu'ils sont faits l'un pour l'autre. Tout cela pourrait rester très léger. Mais non.

Musset multiplie les phrases magnifiques sur l'amour. Je pourrais multiplier les citations tant ce court texte est empli des phrases les connues (cf voir ci-dessous), les plus belles sur ce sujet !



Mais Musset est-il au fond pessimiste ? D'une comédie légère, il fait évoluer sa pièce en un mode plus dramatique. Fermant d'un coup tout espoir de bonheur à cet amour naissant. A tout amour ?
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Les Caprices de Marianne

Dommage, la fin est trop abrupte et plutôt ratée, mais sinon c’est une pièce agréable à lire, qui ne manque pas de charmes. Octave est un personnage séduisant, il y a de la finesse, de l’élégance dans la joie mélancolique de ce beau parleur qui aime la vie libre et joyeuse au pied du Vésuve, le vin de Chypre, les bruyants repas - qui fuit l’amour s’il n’a pas l’ivresse passagère d’un songe. Et Marianne a quelques belles répliques sur la condition de la femme.

Le mélange de légèreté et de cruauté ne serait pas fait pour me déplaire, mais le basculement de la comédie dans le drame est assez cahoteuse, ça ne fonctionne pas vraiment bien je trouve, ça aurait demandé à être plus travaillé, l’œuvre aurait gagné à être étoffée.
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Lorenzaccio

Et voilà donc le Hamlet français, ou plutôt le croisement entre Brutus et Hamlet... Le drame romantique me manquait (qu'est-ce que c'est bon!!) et celui-ci étant encore plus lié à l'Histoire que d'habitude, on a de véritables scènes de village, un nombre encore plus élevé de personnages et de lieux... À tel point que la pièce, de par son rythme, sa variété, son foisonnement, nous fait davantage penser à un roman du XIXème. J'ignorais beaucoup de choses sur Musset avant sa lecture, et j'ai particulièrement apprécié les touches autobiographiques avec le double fantômatique de Lorenzo, son désenchantement si complexe... On voit toute l'inspiration d'Hamlet, sauf qu'il part moins dans tous les sens, son tiraillement est résolu et mis noir sur blanc à l'acte III, scène III, passage crucial, alors que le spectateur nageait face à ce Severus Rogue "glissant comme une anguille" pour les deux camps! Le propos de Lorenzo, et celui de la pièce, est un constat amer, encore très actuel. Il résonne plus que jamais à notre époque sans espoir et où l'humain a abandonné toute participation au changement de la civilisation. La pièce est une démonstration très violente de l'inactivité humaine et de l'immuabilité de l'Histoire... On a du mal à digérer l'acidité de Lorenzo, mais on finit par accepter cette triste vérité, bien pessimiste... Il m'a fait penser à Raskolnikov trente ans avant, mais un Raskolnikov après le meurtre... On parle d'une oeuvre sur le mal du siècle (du XIXème) mais elle est encore plus valable au XXIème.



Coup de coeur pour Lorenzo ainsi que pour le pauvre Philippe, son évolution est très bien faite, très psychologique, Musset sait construire ses personnages... La mort de Louise Strozzi est venue comme un couperet, une véritable guillotine narrative à la Cordélia du Roi Lear, et c'est ce que j'ai envie de congratuler le plus dans cette pièce : chaque acte se terminait par un rebondissement incroyable, qui nous laissait dans un suspense de tous les diables!! Paradoxalement, Musset aime bien l'anti-climax pour nous surprendre également, comme avec la mort minimaliste d'Alexandre...



Je mets pas les cinq étoiles parce que malgré les fulgurances du texte, on est loin de la tempête hugolienne... Mais une pièce majeure du drame romantique, ça c'est sûr.
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Margot

Autant je n'apprécie pas plus que ça Musset dramaturge, autant je le trouve tout à fait à l'aise dans les nouvelles. Pour être honnête, je ne savais même pas qu'il en avait écrit. J'ai découvert cela par hasard.



Margot, diminutif de Marguerite, est la fille des Piédeleu, couple de fermiers cultivant la terre de Madame Doradour, vieille dame de la bonne bourgeoisie. Cette dernière avait une dame de compagnie, Ursule, en qui elle avait toute confiance... jusqu'au jour où elle découvrit que la petite protégée était en train d'accumuler un petit pécule en volant sa maîtresse. Madame Doradour, ne voulant pas faire de scandale, la renvoya. Cependant, la solitude lui pesant, elle ne put s'empêcher de prendre à son service une autre demoiselle... aussi peu honnête. En désespoir de cause, elle écrivit à son fils, Gaston, de venir lui tenir compagnie. Il demanda aussitôt un congé qu'il obtint mais c'était sans compter sur ses dulcinées qui ne voulurent pas le laisser partir. Rongée par l'isolement, Madame Doradour tomba malade. Les médecins se voyaient impuissants. Un jour, elle reçut un petit mot de Marguerite Piédeleu, qui n'était autre que sa filleule. Mais bien sûr ! Ce serait elle sa dame de compagnie ! Ragaillardie, la vieille dame exigea alors que la petite, alors âgée de 16 ans, vint la rejoindre. Margot était la dernière de la fratrie. Elle avait huit frères, des forces de la nature. Mais elle était la seule à être toute fine, à savoir lire et écrire, broder... Elle faisait la joie de ses parents et ses derniers mirent bien du temps à se décider. Mais comment refuser à leur patronne ?



La petite Margot s'habituera très vite à sa nouvelle vie. On s'accoutume vite au luxe. Elle fera fortuitement la connaissance de Gaston et rencontrera toutes les contradictions du cœur et de la raison...



Très plaisante à lire, cette nouvelle, datant de 1838, n'a pas vieilli. Le narrateur intervient de temps en temps afin d'énoncer quelques pensées philosophiques, une morale. Le style est vraiment très différent du Musset du Lorenzaccio. Eh bien, je vais aller mettre le nez dans les autres, sans aucun doute !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée -..

Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée fait partie de ce qui est un genre théâtral, les proverbes, qui connut un certain succès au XIXème, et déjà au XVIIIème. Ces proverbes faisaient partie des pièces à lire de l'auteur, connues sous le titre de Spectacle dans un fauteuil. Musset s'en servit pour renouveler la comédie moeurs.





Ici, on a une Marquise et un Comte, typiques de la société riche et oisive du XIXème, dont l'auteur se moque, et qui pratiquent d'ailleurs eux-mêmes l'auto-dérision. Chaque jour, le Comte entre chez la Marquise, mais chaque jour la société qu'elle reçoit - car il faut bien recevoir la société - finit par le faire fuir le salon de la Marquise. Or un beau jour, il entre, soi-disant sans savoir pourquoi, comme ça, en passant, par ennui... et elle est seule. S'ensuit une véritable discussion entre eux deux, seuls, peut-être et même sans doute la première. S'ensuit une joute verbale, mais aussi une tentative du Comte, qu'on imagine maintes fois avortée, de déclarer sa flamme. Mais c'est qu'il n'est pas question pour la Marquise de parler sentiments. Dès que le mot en question est prononcé, la voilà qui s'exclame : "Ah ! Ciel ! vous allez faire une phrase."





Courte pièce de théâtre dans laquelle Musset aborde la difficulté de parler de ce qu'on ressent, la difficulté d'accepter ce qu'on ressent, le jeu qui permet d'éviter d'aborder le sujet qui fâche, et la critique sociale ; à l'énorme agacement de la Marquise face au comportement des hommes avec les femmes, qui ne leur parlent que de leur beauté, répond la réaction du Comte qui l'accuse de mettre tous les hommes dans le même panier pour mieux les écarter.





C'est court mais finement analysé et composé, et pas seulement agréable à lire.











Challenge Théâtre 2020
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La Confession d'un enfant du siècle

La Confession d'un enfant du siècle

Un livre complètement possédé! Rien n'y est normal ou juste, tout est à l'extrême comme si l'enfant du siècle avait peur que l'on ne croit point à sa confession, que l'on ne prête pas d'oreille à son appartenance à ce siècle à la fois de l'intelligentsia et de la débauche, une référence qui a été en partie la cause de son malheur....



Oui Octave nous décrit d'abord le siècle auquel il appartient, ensuite il nous plonge dans l'histoire de la maîtresse qui a marqué sa jeunesse...en fait tout cela n'a été que des prémisses pour nous mener à comprendre la folle vie amoureuse qu'il aura plupart avec Brigitte-la-Rose, une femme qu'il aimera de tout son cœur mais le mal du siècle planté outrageusement dans le cœur et dans les pensées d'octave transformera cet amour en une espèce de torture passionnelle...



En effet, c'est une autobiographie, une histoire sur la liaison amoureuse entre l'auteur et George Sand. Une liaison tumultueuse entre deux génies de la littérature française.



L'histoire en elle-même n'est pas du tout belle, on aurait parfois envie de dire à Octave hé merde tu en fait un peu trop mec, espèce de crétin! Mais ce qui enivre dans ce livre est la puissance avec laquelle l'auteur y est mis toute son âme... la consonance des mots, des phrases est tellement exquise qu'on oublie son aspect trop idéaliste...ça se lit à haute voix pour sentir cette musicalité...



J'avoue que j'ai eu un grand plaisir à lire ce livre à haute voix et d'être possédée par les pensées de l'auteur, même si je n'ai pas épousé ses folies!!!
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Les Caprices de Marianne

Pour la première fois que j'ai lu cette pièce je n'ai pas pu aller plus loin je trouvais l’intrigue trop banale. Mais j'ai eu la volonté de lire à nouveau la pièce, je me suis rendu compte de mon impatience lors de sa première lecture.



C'est une pièce de théâtre bien écrite, les phrases font tellement voyager qu'on prend gout à l'histoire et on se laisse emporter par la philosophie de chaque personnage. Les personnages ici sont plus convaincants que ceux de la nuit vénitienne. On se rattache à eux un peu plus facilement, chaque pas est exploitation de nouvel horizon, aussi l'apparition brève de la mère de Coelio qui lui raconte son histoire d'amour de jeunesse dans laquelle un amoureux s'est donné la mort pour elle....



C'est alors que Coelio décide d'abandonner sa quête envers la capricieuse Marianne dont il est très épris. Mais est-il que l'histoire peut-être vengeresse contre sa mère va le rattraper, si bien que cela coûtera à sa vie...



Une petite pièce de théâtre bien intime, l’auteur ne s’y prend pas la tête, le lecteur aussi bien sûr!
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La Confession d'un enfant du siècle

Contrairement à ce que j'ai lu d'autres critiques, je n'ai pas été déçu par cette lecture, sans doute parce que je savais assez précisément à quoi m'attendre.



Avec ce livre publié en 1836, le romantisme initié en Allemagne et engagé en France par le souffle hugolien prenait un tour morbide. Toute une génération née après le cataclysme de la Révolution se sent alors perdue, et écrit son amertume, son désespoir, son dégoût de tout et sa perte d'idéal.



Roman autobiographique, La Confession d'un Enfant du Siècle -qui porte donc bien son nom- s'inspire de la vie de Musset, "enfant terrible", et de sa passion ayant tourné court avec George Sand, pour conter les amours de cet homme-enfant qui se laisse porter par la passion de l'instant, sans parvenir à se raccrocher ni au passé, ni à l'avenir.



Voilà pour le thème du livre. Maintenant, qu'est ce que j'ai trouvé dans ce livre de si conforme à mes attentes ?



D'abord, on ne peut pas reprocher à Musset de ne pas être sincère lorsqu'il met en scène dans son -seul- roman les affres de l'amour et de la passion, qu'il a réellement vécues avec George Sand. Il décrit avec lucidité les débordements issus de l'ascenseur émotionnel généré par le sentiment amoureux. La femme y tient certes le mauvais rôle, et son épanchement par le "Je" nous fait parfois prendre en pitié cet perpétuel insatisfait qui sombre successivement dans la débauche et la jalousie, là où la vie , et surtout la mort, de l'auteur, s'avère bien moins romantique.



Ensuite, avec quel art de la langue Musset réalise-t-il sa confession ! Proche du Lys dans la Vallée de Balzac ou des Confessions de Rousseau, son roman prend parfois des allures de poème en prose. Aussi, si je peux comprendre qu'on ne puisse s'identifier à ce personnage de tout jeune homme, agaçant par son auto-persécution, son caractère morbide menant l'histoire au mélodrame, je ne me suis pour ma part pas ennuyé, considérant le lyrisme franc, à la fois pathétique et enflammé, de son épanchement. S'il faut le lui reprocher, pour moi alors il faut y intégrer Baudelaire, Verlaine et Rimbaud. Et, sinon, si l'on accepte de se laisser porter par l'émotion au delà des petitesses du réel le temps de poème, pourquoi ne pas le faire à la lecture de 300 pages de roman ?



Enfin, et je rejoins là la plupart des commentaires, l'un des aspects les plus originaux du roman est sans doute ce dédoublement de personnalité de l'auteur qui nous fait percevoir le caractère désabusé des intellectuels et artistes de ce début de XIXème siècle. Sans doute, historiquement, ne trouve t-on un tel dégoût de la vie et des hommes dans la littérature française que dans l'entre-deux-guerres. Il me semble que ce qui fait d'Alfred le dandy aux prostituées le digne représentant de cette "génération sacrifié" -ou qui se pense telle- est cette double voix qu'il emploie : il est à la fois ce jeune homme névrosé, instable, égocentré, et à la fois un vieillard, rongé par une vie brûlée prématurément, qui s'observe lui-même avec une douloureuse lucidité... Musset aura pratiquement tout écrit son oeuvre avant Les Confessions de 1836, et sombrera, durant ses 20 dernières années, dans l'alcool et la dépression...



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Lorenzaccio

Une pièce que je voulais lire depuis longtemps. Très sombre, c'est un drame qui raconte la vie de débauche d'Alexandre de Médicis et son meurtre en 1537 par son compagnon de beuveries et violences multiples, Lorenzaccio.

Un texte passionnant, très bien écrit. Un grand classique. Il faut noter aussi que cette oeuvre très pessimiste a été écrite par un auteur alors très jeune, Alfred de Musset n'avait que 23 ans lorsqu'il a rédigé cette pièce.
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On ne badine pas avec l'amour

Il ne pouvait en être autrement. Du théâtre, une histoire d'amour impossible, de la jalousie, une mort. En bref, tout pour plaire.

C'est la première fois que je lis Musset, je ne connaissais pas, je suis donc conquise et je recommanderais chaudement cette petite pièce à toute personne voulant découvrir le théâtre classique.
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Il ne faut jurer de rien

"Il ne faut jurer de rien" est une pièce de théâtre écrite par Alfred de Musset en 1836. Cette comédie en trois actes explore les thèmes de l'amour, de la séduction, et de la moralité dans la société parisienne du XIXe siècle. L'histoire tourne autour du personnage de Valentin, un jeune homme qui fait un pari avec oncle Van Buck : si sa promise tombe amoureuse de lui en huit jours alors il ne l'épousera pas. Cependant, les événements prennent une tournure inattendue lorsque Valentin est confronté à des tentations et à des situations compliquées.



La pièce est connue pour son humour, sa satire sociale et son exploration de la dualité entre les idéaux moraux et les désirs humains. Musset utilise des dialogues vifs et des personnages intrigants pour critiquer les hypocrisies de la société de son époque.



"Il ne faut jurer de rien" est une œuvre qui continue d'être appréciée pour sa pertinence et son charme, car les thèmes abordés sont toujours d'actualité. Elle offre également un aperçu fascinant de la vie parisienne du XIXe siècle. La pièce est une exploration captivante des contradictions humaines et des dilemmes moraux, ce qui en fait une œuvre théâtrale mémorable

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André Del sarto - Il ne faut jurer de rien.

Il ne faut jurer de rien

Une pièce de théâtre que j'ai bien plus aimé que la nuit vénitienne. Les personnages sont mieux conçus, les situations bien ficelées. C'est une lecture agréable que de lire cette pièce. L'air un peu comique a sa raison d'être sans que les personnages paraissent burlesques. On s'y plait dans toutes les scènes où chaque oui et chaque non se martèlent dignement. Et puis ce personnage de l'abbé qui n'en a pas l'air détend l'atmosphère avec ses airs soupçonneux.



Le jeune valentin a juré de ne jamais se marier. Depuis qu’il a été témoin à 16 ans, étant amant de femmes mariées, des manies que usent celles-ci pour ganter leurs maris, il refuse à pied ferme de devenir un mari ganté plutôt qu'un amant vénéré. Sous l'insistance de son oncle Ban Vuck qui veut à tout prix qu'il épouse Cécile de Mantes, il le défie dans un pari où il espère bien lui prouver sur un délai de huit jours, la légèreté des femmes. Malheureusement tous ses plans rencontreront comme un mur l’intelligence de la jeune Cécile qui à la fin paraîtrait comme l'instigatrice du jeu. Valentin qui croyait avoir piégé, tombe lui-même dans ses propres pièges.... Sans résister face à la femme savante le je jure se fond comme la cire...



Une pièce qui vous détend agréablement!!!
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On ne badine pas avec l'amour

Une pièce immensément connue, qui se doit d'être lue, très brève mais qui en dit tant sur l'amour... Ou comment la jalousie et les caprices humains mènent à la déraison et à la perte, chez l'homme comme chez la femme, Perdican n'est pas davantage coupable que Camille, même si ses manigances à lui ont coûté la vie à une tierce. Les deux sont pour moi à égalité, ils ont été chacun victimes de travers, d'incompréhensions propres à leur sexe. Cette pièce, qui commence comme une farce sympathique, finit donc progressivement en tragédie... Avec une réplique très célèbre de Perdican, acte II scène V, et une succession de paysages qui font voyager l'esprit, comme seul le romantisme en est capable...



Cet auteur avait une réputation niaise quand j'étais au lycée, et j'ai mis longtemps à me pencher sur lui, le comble quand on pense que je suis souvent qualifié de niais... Il faudra que je me procure Lorenzaccio sans faute!
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Les Caprices de Marianne

Deux pièces de Musset cette année, deux pièces qui m'ont plutôt gonflée. Soit c'est pas de chance, soit il s'avère que, finalement, je n'aime pas le théâtre de Musset, soit je n'aime pas Musset du tout. Il faudra donc que je relise les pièces auxquelles je n'ai pas touché depuis bien des années et quelques autres œuvres pour en avoir le cœur net. L'avantage des Caprices de Marianne, c'est que ça se lit vite. le défaut, c'est que ça se lit vite.



Musset s'y amuse à reprendre une situation bien connue au théâtre : un jeune idiot, Coelio, se dit amoureux d'une jeune femme, Marianne, mariée à un vieil imbécile. Or, contrairement à ce qu'on peut voir en général dans le théâtre des XVIème et XVIIème, Marianne, bien que n'aimant pas son mari, n'a aucunement l'intention de tomber dans les bras d'un inconnu qui ne lui a même jamais adressé la parole. Coelio, lui, compte sur divers autres personnages pour jouer les intermédiaires, dont essentiellement son ami Octave, un jeune idiot cynique. Et contrairement à ce dont on a l'habitude dans ce genre de pièce, tout ça finit soudainement mal, de façon très emphatique.



Marianne est-elle une prude, une hypocrite, ou bien plus que cela ? On ne le saura pas, son personnage est peu développé. Si Musset met dans sa bouche des répliques cinglantes et un plaidoyer pour les femmes, que les hommes ne prennent que pour des objets de désir ou de mépris - selon qu'elles cèdent à leurs avances ou pas -, le titre laisse à penser qu'elle est inconstante, légère, versatile, etc, etc. Or ce n'est pas l'impression que donne le personnage, sinon par la faute De Musset qui la précipite dans une situation un peu vite amenée (elle décide de prendre un amant sur un coup de colère). Situation qui, d'ailleurs, n'induit pas un caprice pour autant. Quant au pluriel de "caprice", on se demande bien ce qu'il fait là.



En revanche, ça aurait clairement pu s'appeler Les Caprices de Coelio et Octave, tellement l'un se plaît à jouer - j'insiste que le terme "jouer" - les amoureux transis, malheureux, las de vivre, au point de se jeter dans les bras d'un funeste destin volontairement, de façon absurde et grotesque (ce qui colle assez bien avec l'étiquette de "comédie" qu'avait d'abord assignée Musset à la pièce), et tellement l'autre joue à la perfection les jeunes sots indolents et insolents revenus de tout. On notera que la situation de départ que j'ai exposée fonctionne très bien chez Molière et chez bien d'autres, parce que c'est une convention théâtrale communément acceptée. Ici, le mécanisme est (volontairement, je pense) grippé : Coelio n'ose même pas adresser la parole à Marianne, il n'est pas amoureux d'elle (mais il veut bien coucher avec elle), il se contente de jouer un rôle ; or, ce rôle, personne n'en veut. Ni Octave, qui s'en fiche pendant un long moment et qui prend la chose comme un jeu, ni, surtout, Marianne.



On a tellement insisté sur le fait que Musset avait clamé être à la fois Octave et Coelio que je ne reviendrai pas là-dessus. Mais, à regarder la pièce de près, j'imagine qu'il avait bien en tête, en l'écrivant, de faire de Coelio une caricature (du jeune homme romantique, de lui-même), tout en lui opposant un autre personnage tout aussi caricatural dans sa posture. Or, cette lecture que je pourrais faire de la pièce ne colle plus du tout avec la fin, très, mais vraiment très très précipitée, et notamment avec la toute dernière scène, où la posture ridicule de Coelio devient soudainement tragique et où Octave se met tout aussi soudainement à prendre au sérieux les soi-disant sentiments de son ami. C'est d'une grandiloquence que, d'abord, je déteste, et qui ensuite me paraît enlever toute cohérence à la pièce. Et puis cette fin m'a en sus un air de vite emballé qui sent le travail bâclé. Mais qu'a bien pu voulu faire Musset avec Les Caprices de Marianne ?



En somme, en sortant de ma lecture, j'avais la désagréable impression que Musset avait cherché, lui aussi, à jouer son rôle d'auteur romantique avec un peu trop d'application. Mais allez, comme je suis dhumeur indulgente aujourd'hui, je mets ça sur le compte de l'âge : Musset n'avait après tout en 1833 que 23 ans.







Challenge Théâtre 2018-2019
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