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Critiques de Brigitte Giraud (906)
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Vivre vite

Vingt ans après, elle cherche encore.

Brigitte n’a pas fait complètement le deuil de son compagnon Claude, tué dans un accident de moto le 22 juin 1999. Elle s’en veut de cette mort et cherche par tous les moyens à trouver comment celle-ci aurait pu être évitée. Elle se culpabilise !

Si, si, si oui bien sûr, avec des si on refait le monde mais le destin fait que ces si ne servent à rien, la tragédie est arrivée et c’était l’heure.

En écrivant ce roman, cette enquête, je me demande si elle vide son chagrin ou si elle le ravive ! Elle est intransigeante avec elle-même : si je ne m’étais pas absentée, si j’avais téléphoné…. Mais elle n’y changera rien. La seule chose qui aurait pu éviter cet accident était imputable à Claude, il n’aurait jamais dû emprunter la moto de son beau-frère !

J’ai tout de même été un peu déçue, si on ressent le manque de l’autre, Brigitte insiste trop sur la technique il suffit de chercher la fiche de la moto et on aura tout ! J’attendais un peu plus de sentiments de ressenti psychologique.

Malgré tout son écriture est profonde et impeccable, c’est la première fois que je lis cette auteure et c’est une vraie professionnelle, elle sait employer les bons mots et son récit est addictif, j’ai eu hâte de connaître la fin qui m’a laissée sur ma faim !

Un très bon livre, très bien écrit, il se lit facilement, mais valait-il le prix Goncourt ? J’en ai lu de meilleurs. Pour répondre à cette question, il aurait fallu que je lise les autres nominés.

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Vivre vite

Plus récit que roman, ce livre évoque le hasard qui devient le destin, construit sur une série d'hypothèses, de "et si" qui auraient changé l'existence de Claude, le compagnon d'alors de Brigitte Giraud, qui auraient dévié sa route de la mort. Les phrases longues de l'autrice jouent dangereusement avec le temps, plus factuelles que sentimentales – et l'émotion ne s'invite que tard, à la toute fin (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/11/12/vivre-vite-brigitte-giraud/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Vivre vite

Brigitte Giraud, autrice locale bien connue des lyonnais, est une habituée de la rentrée littéraire et nous propose pratiquement chaque année un de ses romans.



On se souvient évidemment dans ces romans de "A présent", en 1999 le récit touchant et sincère de la mort de son compagnon, père de son fils, décédé soudainement dans un accident de moto. Elle s’em­pare à nouveau de cet événe­ment tragique avec Vivre vite., un texte profond et sensible



L'histoire commence au moment où elle doit vendre la maison qu'elle avait acheté avec son mari, peu de temps avant la mort de celui ci : et si… et si il avait plu ce jour là? Et si la romancière n’avait pas prêté son garage à son frère? Et si Claude n’avait pas oublié 300francs dans le distributeur?? Et si Brigitte n’avait pas eu envie de déménager et de demander les clés de leur nouvelle maison, quelques jours en avance? Brigitte Giraud se frotte aux jeux des si en tentant de comprendre de manière rationnelle ce qui a pu entrainer l'accident. Brigitte Giraud revient sur les choses les plus concrètes et les plus tangibles qui ont gravité autour de cette tragédie et imagine les récits qui auraient pu advenir à la place du scénario de l'accident.



Comme si se fixer aux détails les plus factuels était un moyen de rester sur du concret et mettre à distance la tragédie ...

On pourra certes parfois trouver que l'autrice s'arrête parfois à trop de détails matériels ( difficile pour les non motards de se passionner sur le chapitre de l'inventeur de la moto qui a tué Claude ni sur les péripéties qui entrainent la vente d'une maison) mais en même temps ce parti pris , toujours d'une grande pudeur touche au cœur, notamment dans les dernières pages du livre, profondément bouleversantes..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Vivre vite

Je n'avais pas tellement envie de le lire ce livre. Je n'aime pas trop ce type de témoignage alors j'avais un a priori ; trop triste, trop intime, trop mélancolique.

Et puis, une amie me l'a prêté et je me suis laissée embarquer par ce récit d'avant deuil.

Et si les événements des jours précédents n'avaient pas été ceux-là et si une seule seconde avait pu être modifiée : On devient fou à ressasser ça.

Je me suis retrouvée en 1999 avec les mêmes souvenirs : les groupes de rock, les disques qu'on emprunte à la médiathèque, boire des coups en terrasse avec les copains, l'absence de portable, la vie de jeunes parents, les relations frère/soeur, l'an 2000 qui approche, Paco Rabanne qui prévoit la fin du monde, la Croix-Rousse et l'éclipse qui arrive.

Alors oui c'est nostalgique et un peu triste aussi mais rien n'est larmoyant.

L'écriture est élégante.

Et moi, je vais au travail à pied ou en bus. J'emprunte le boulevard des Belges, lieu de l'accident, alors forcement, je le verrai maintenant autrement.
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Vivre vite

« Quand aucune catastrophe ne survient, on avance sans se retourner, on fixe la ligne d’horizon, droit devant. Quand un drame surgit, on rebrousse chemin, on revient hanter les lieux, on procède à la reconstitution. On veut comprendre l’origine de chaque geste,c chaque décision. On rembobine cent fois. On devient le spécialiste du cause à effet. On veut tout savoir de la nature humaine, des ressorts intimes et collectifs qui font que ce qui arrive, arrive. »



C’est exactement ce que fait Brigitte Giraud, vingt ans après le décès de son mari dans un accident de moto, véritable machine à tuer.

Elle a survécu à ce deuil qui a failli la dévaster, et maintenant, oui, elle dissèque chaque instant qui a précédé l’accident.

Dissection originale dans la construction : « SI » je n’avais pas voulu vendre l’appartement, « s’il avait plu »… Elle va reconstituer l’histoire en se disant qu’elle aurait dû, qu’elle aurait pu, que son mari aurait dû, qu’il aurait pu : vingt-trois « si » où elle se livre tout entière, dans une franchise et une innocence sans pareille.



Elle m’a émue, cette femme, car j’ai retrouvé dans toutes ses réactions celles que j’aurais probablement ressenties aussi, si j’avais dû subir une telle catastrophe.

Mais en même temps, si je me dis que le procédé est original, je ne peux m’empêcher de me sentir un peu gênée, prise comme témoin d’un drame si personnel.

Les circonstances, les faits cités sont uniques, et donc importants pour l’auteure, mais pour le lecteur ? Un prix Goncourt est-il nécessaire pour couronner une confession, certes bien écrite, mais tellement privée ?



J’ai lu ce livre en un jour, prise par l’urgence de la reconstitution. En ressort un certain malaise, que j’assume totalement.

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Vivre vite

Si ce texte obtient le Goncourt je promets de mélanger tous les vaccins contre le Covid dans un verre d’eau et de les boire à l’heure de l’apéritif. Si je reste en vie après ça, alors c’est que les miracles existent, et si les miracles existent, alors c’est que le Prix Goncourt a choisi plus sérieusement le dernier pamphlet de Patrick Sébastien qui écrit comme sa prostate : par à-coup.
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Vivre vite

« Il y a des deuils dont on voudrait ne jamais se remettre, pour pouvoir ne jamais s’habituer vraiment à la perte. » (S’en aller – Sophie d’Aubreby)



Cette citation glanée tout récemment résume bien ce livre, ce beau roman sur le deuil, où, je pense, chacun se reconnaitra et aura cette impression peu ou prou de lire son histoire. Certes le décor, les circonstances, les personnes sont différentes, mais les mots, les émotions ressenties, les souvenirs décrits sont universels.



Entendre que d’autres sont passées par les mêmes étapes, se sont escrimées à trouver du sens là où il n’y a rien d’autre que le vide et l’absence et à rejouer encore et encore les derniers jours, les dernières paroles échangées. Et surtout se rendre compte qu’on n’est pas seule à ne pas vouloir passer à autre chose. Ça fait énormément de bien et ça allège, le temps d’un roman, du terrible poids d’un chagrin inconsolable.



C’est l’autopsie d’un long deuil, un deuil de plus de vingt ans. Une très belle écriture fluide, un découpage en paragraphe très intelligent, au rythme du souffle, une lecture charnelle et tout en pudeur. L’auteure écrit les yeux, la voix, les mains de l’Absent, là où moi aussi j’ai tenté d’écrire tes yeux, ta voix, tes mains dont il ne me reste plus que le souvenir de leur caresse.



Merci, madame Giraud, d’avoir partagé votre histoire et de m’avoir aidée quelque temps à supporter le vide des jours et le silence des nuits. Une phrase très juste me revient, lue dans votre texte à propos d’autre chose: « Le bonheur tenait à ce désir qu’on éprouvait et que l’attente aiguisait. Le bonheur, c’était le peu, c’était le rare. ». Cette phrase résonnera longtemps en moi.

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Vivre vite

C'est bien connu, avec des "si" on referait le monde! Ça ne sert peut être à rien, mais ça permet de rêver, d'imaginer, de fantasmer et, parfois, d'essayer de comprendre. C'est, en tout cas, ce qui hante Brigitte Giraud, de manière parfois obsédante, depuis 20 ans, depuis la mort de Claude, son compagnon et le père de son fils, dans un terrible accident de moto survenu le 22 juin 1999.



Était-ce ce que l'on nomme le destin ou tout simplement l'accumulation de plusieurs concours de circonstances qui ont eu raison de la vie de l'être aimé ? Cela aurait-il pu être évité ? Faut-il se sentir coupable ? Tant de questions qui l'ont hanté pendant des années et qu'elle nous livre aujourd'hui dans un livre extrêmement intime, qui dit la violence de l'incompréhension dans la perte et le long travail de deuil qui s'ensuit…



Reçu en service de presse, ce livre de Brigitte Giraud était dans ma PAL depuis près de six mois et ne m'attirait pas plus que ça… Son caractère autobiographique, ainsi que le sujet abordé me faisaient redouter une lecture plombante et un brin nombriliste dont je préférais me passer. Néanmoins, l'obtention du prix Goncourt, prix que je n'affectionne pas spécialement au demeurant, lui préférant largement le Goncourt des Lycéens, a tout de même réussi à éveiller ma curiosité. Le roman étant court et n'ayant jamais rien lu de cette autrice pourtant confirmée, je me suis dit "Pourquoi pas après tout?". Me voilà donc lancée dans une lecture d'environ 3h et menée d'une traite, comme quoi!



Alors, je ne dirais pas que "Vivre vite" m'a réconciliée avec le prestigieux prix. Il m'a semblé lire durant cette rentrée littéraire des romans plus originaux, plus aboutis, plus profonds ou au style plus travaillé que celui-ci. Néanmoins, je dois reconnaître que Brigitte Giraud a su me faire pénétrer dans son histoire avec une facilité déconcertante. Le style est simple, sans fioritures mais très agréable et fluide. Moi qui redoutais ce rôle de voyeuse que l'on risquait de m'imposer, je me suis au contraire sentie à l'aise dans cette narration intime sans être indécente. Après plus de 20 ans depuis l'accident, on sent que l'autrice est parvenue à faire son travail de deuil et que c'est peut-être avec ce texte qu'elle l'achève. Ce n'est jamais larmoyant ou pathétique et Brigitte Giraud ne s'auto-apitoie à aucun moment, elle met seulement en lumière une attitude terriblement humaine qui consiste à chercher des réponses à tout, surtout à ce qui nous paraît le plus injuste et qui parfois ne s'explique pas…



Le roman est ainsi construit en 23 chapitres qui commencent principalement par "Si" et nous dévoile tout le cheminement intellectuel de l'autrice pour expliquer comment et par quel malheureux concours de circonstances, l'accident a pu se produire et comment, si un seul de ces facteurs avait été différent, cela aurait pu, qui sait, être évité… Un raisonnement proche de la torture pour celui qui le mène, mais auquel on a sans doute tous été, un jour ou l'autre, confronté… Un roman profondément humain et touchant donc, qui, contrairement à ce que j'imaginais, ne traite pas du deuil mais d'une histoire d'amour sincère, qui se ressent encore par delà la mort. Bien que triste et émouvant, ce n'est jamais plombant et ça se lit aussi vite que son titre le suggère! Si "Vivre vite" ne révolutionne pas le monde littéraire, il permet tout de même de passer un agréable moment de lecture!
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Nico

Il y a Nico et moi, sa grande sœur. Nico c’est mon petit frère. Et au-dessous ou à côté ou ailleurs, si l’on veut faire des liens généalogiques, maman et notre père. C’est donc plus l’histoire entre Nico et notre « père ». C’est plus d’ailleurs une histoire d’ambiance pseudo-familiale, de liens rompus, et d’atmosphère étouffante voir oppressante. Nico a d’ailleurs fugué. Une nouvelle fois, devrais-je dire. C’est pas que c’est une habitude, mais c’est pas la première fois non plus. Que dire de plus, d’ailleurs.



Nico. Une enfance meurtrie par un père autoritaire et maltraitant. Nico. Avec ses frêles épaules et son esprit rebelle. Il subit les remontrances et les châtiments, sans rien dire, par fierté même. Une façon de se forger une carapace. De s’endurcir. De se muscler intérieurement. Vu de l’extérieur, c’est aussi un moyen de s’isoler et de s’échapper de ce carcan familial. Je parle de notre père mais dois-je mentionner dans l’histoire notre mère… Je pense qu’il lui en veut également. Médecin généraliste, elle s’occupe de ses patients avant tout, et surtout. Du coup, elle s’est mise à l’écart de notre famille, et par moment, je me demande si elle ne nous prend pas plus comme des patients plutôt que ses enfants. Elle a abandonné sa vie de couple. Elle a jeté l’éponge sur ses enfants aussi. Du moins, c’est mon sentiment.



Nico. On s’imagine déjà comment cela va finir. Mal. Ce genre d’histoire finit toujours mal. C’est presque une loi, une sentence irrémédiable. C’est une famille en dérive qui forcément fait des dégâts. Le seul moment où les enfants peuvent souffler, c’est chez les grands-parents. Mais là aussi tout a une fin. Chaque instant de la vie de Nico pèse son lot de souvenirs et de brimades. L’impuissance d’une vie. Et ce ne sont pas de simples affichettes "Porté Disparu", comme l'on fait pour les chats, sur le plexiglas des abribus qui vont le faire revenir. 
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Vivre vite

Si je ne m’étais autan ennuyé pendant mon étrange enfance

Si je n’avais pas fréquenté assidûment la bibliothèque de la Croix-Rousse

Si je n’y avais pas fait des rencontres déterminantes

Si ma relation aux livres avait été à peu près normale

Si je n’avais jamais habité un "canut" aux poutres apparentes

Si je n’avais pas emprunté régulièrement le périphérique lyonnais sur une Honda CB 500 , en tant que passager, pour me rendre à la fac

Si je n’avais jamais été abonné à Rock&Folk et même , brièvement à Moto Journal

Si je ne possédais pas de vielles cassettes et des gravures de CD de Dominique A et de Death in Vegas

Si , en bon transfuge de classe et futur bobo, je n’avais acheté une maison dans la proche banlieue de Lyon.

Si « Monter à Paris » n’était pas toujours associé à l’idée de « Faire une expo »

Si je n’avais peiné dans la montée du Belvédère pour rejoindre le Clos Bissardon et mon groupe d’amis

Si je n’avais pas travaillé au pied des tours, dans la Z.U.P. de Rillieux-la-Pape

Si je n’avais pas consacré une partie de ma carrière à la Consolation

Si je ne visualisais pas très exactement l’endroit du Boulevard des Belges où se trouve l’hôtel de Reine Astrid

Si je ne m’étais pas cassé le ciboulot avec ce concept de Destin, navigant entre Théorie du chaos, Eternel Retour, Système complexe et Ethique spinozienne

Si je ne foutais pas tant que ça du prix Goncourt



Et bien je n’aurais pas lu Vivre Vite et je n’aurais pas écrit ce qui suit et ce qui précède….



Je n’avais rien lu de Brigitte Giraud, rien, aucun roman. Je savais juste qu’elle s’occupait de la Fête du Livre de Bron.

Je ressors de cette lecture comme après avoir été immergé dans une vague géante de sincérité fulgurante . Un peu fracassé. Tout cela résonne très fort, c’est assez bouleversant , un peu étrange aussi . Je me dis que j’aimerais pouvoir écrire (et penser) comme elle. Et pourtant son écriture est toute en retenue , précise et sensible bien sur.

23 chapitres de Si dans Vivre Vite dont l'étonnant "Si Stephen King était mort le 19 juin 1999"!!!!!!

J’ai donc trouvé ce récit magnifique et c’est la conséquence de tous les Si qui sont au coeur de mon récit, de nos récits personnels. C'est ce qui fait sans doute que ce drame intime prend une dimension universelle. Dans l'expérience du deuil mais aussi dans d'autres expériences tragiques.



Vivre vite donc mais pas trop.

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Vivre vite

Rien de bien dans ce roman, ni le sujet, ni le style. Les "si" offrent à l'auteure la possibilité de décliner son quotidien: j'achète ou pas une maison, je vais ou pas à Paris, je dors ou pas à l'hôtel, j'appelle ou pas mon mari...etc. C'est inintéressant et pénible à lire. Pourquoi le Goncourt?
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Vivre vite

Dans cette autobiographie, la narratrice quitte la maison qui selon elle est à l'origine du malheur qui l'a frappée 20 ans plus tôt, son mari est décédé d'un accident de moto, la laissant seule avec son fils, c'est alors l'occasion pour elle de faire surgir les réminiscences des événements qui ont précédé l'accident.



De cet impossible deuil qui martèle Chaque Chapitre de « Si » obsédants découlent des histoires qu'elle se raconte sur les causes de l'accident et les partage avec le lecteur. C'est une tentative de reboot, et si l'enchaînement de tous ces événements avait été autre ?



Les événements fantasmés dès lors défilent à rebours, ils sont vus à la lumière du prisme déformant des souvenirs, du regret, du chagrin, de la culpabilité puisqu'elle s'attribue une part de responsabilité dans la mort de son mari qui a voulu vivre trop vite, tout comme elle.



Selon Brigitte Giraud, tout devrait recommencer. La réécriture des événements l'aide sans doute dans cette tentative de reconstitution de son enquête personnelle et vraisemblablement de sa reconstruction après le deuil.



L'histoire réécrite rend les choses presque palpables, c'est comme si l'auteure pouvait s'octroyer une deuxième chance de rendre un souffle, un brin de vie à son mari qui devient grâce au récit le personnage central, celle d'une presque résurrection fictionnelle.



Au fil du récit on suit avec intérêt le fil des événements, le lecteur suit l'autre histoire, celle qui dans la réalité n'a pu avoir lieu, celle qui confère peut-être trop de coïncidences au pur hasard.



A travers ce récit, c'est une sorte d'hommage posthume, de cadeau de la vie que Brigitte Giraud offre à son défunt mari.





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À présent

La narratrice apprend la mort de son mari au retour d’un bref déplacement professionnel. Elle est comme sonnée, elle est là sans l’être vraiment. Tous s’enchainent très vite, l’annoncer à son fils, à la famille aux amis, les démarches pour organiser les obsèques, choisir la tenue, … on se demande comment l’accident est arrivé ? Il y a enquête mais pas de réelles explications. Heureusement elle est bien entourée car il y avait un déménagement de prévu et donc, tous un tas de choses à faire. Un projet qu’elle avait avec lui et elle comprend qu’il y a eu un « avant » et un « à présent »

Brigitte Giraud évoque les sentiments avec beaucoup d’émotions et de pudeur. Ce livre est très difficile à lire et peut rappeler des moments très difficiles si on a perdu un être très proche, car elle utilise les mots justes, qui rend le récit réaliste mais il peut aussi aider la personne à comprendre ce qu’elle ressent est quelque part « normal ». En peu de pages, elle a tout dit sur ces premiers instants. Je ne sais pas si tous ses livres sont aussi forts car pour moi c’est mon premier mais si je dois résumer mon ressenti après sa lecture, j’utiliserai le mot : bouleversant.

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Un loup pour l'homme

Comme dans toute rentrée littéraire, quelques thématiques se croisent au gré de plusieurs romans. Cette année trois grands romanciers français ont choisi de parler de la guerre d’Algérie et de le prendre comme cadre principal de leurs intrigues. C’est le cas des derniers romans d’Alice Zeniter, Jean Marie Blas de Roblès et de Brigitte Giraud, le seul des trois que nous avons lu jusqu’à présent dans cette très abondante rentrée.



Pour son neuvième roman, et le premier qu’elle a écrit à la troisième personne, la romancière lyonnaise (c’est peut-être cela qui nous a décidé à le lire, chauvins que nous sommes :o) née à Sidi Bel Abbès choisit de s’inspirer de l’histoire de ses propres parents dont le père a été appelé dès son très jeune âge à combattre , et qui intégrera l’hôpital militaire de Sidi Bel Abbès et de sa mère,, Lila qui, enceinte, va décider de le rejoindre en plein conflit, de cette guerre taboue qui n’ose dire son nom.



Antoine, jeune infirmier va peu à peu se lier d’amitié avec Oscar le jeune soldat blessé qui va lui délivrer quelques confidences et secrets terribles sur cette guerre cruelle, comme toutes les guerres, et où tant de jeunes hommes ont été obligés de combattre sans le vouloir a priori.

En trois chapitres qui portent tour à tour le nom d’un des personnages principaux de l’intrigue, l’auteur dessine un pan d’une histoire méconnue et une belle leçon d’humanité et offre une jolie vision d’un pays, l’Algérie, aussi solaire que dangereux et incandescent.



Malgré quelques longueurs, on est vite happé par la plume élégante et le talent de portraitiste de la romancière…
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Avoir un corps

Naître fille, grandir, découvrir les obligations imposées par la féminité quand on a envie d’être libre, d’être juste un corps, devenir une femme puis une mère… Dans « Avoir un corps », Brigitte Giraud raconte étape par étape l’évolution d’un corps de femme, ses différents passages, pas toujours obligés (l’avortement), mais toujours délicats à gérer. Qu’est-ce que c’est que d’avoir un corps ? Comment l’habiter ?



D’une écriture délicate et précise, Brigitte Giraud détaille toutes ces expériences, ces évolutions d’un corps, du point de vue de ce corps et donc d’un point de vue forcément extérieur, où les sentiments et le psychique ne sont pas réellement de mise, pas souvent convoqués. Il en résulte un roman certes intéressant, mais que j’ai trouvé extrêmement froid et qui n’échappe pas à l’effet de liste (le bébé devient petite fille, puis adolescente, puis femme, etc.). Je n’ai pas réussi à m’attacher au personnage principal de ce fait, et même si j’ai apprécié ce roman, souvent très juste (notamment le passage où la jeune femme refuse d’envisager d’avoir un enfant, puis change d’avis ; les pages sur la maternité, cette découverte d’un autre corps issu du sien, pour les vivre, m’ont semblé très exactes), je n’ai pu occulter l’impression de lire plus un essai de style (l'ouvrage a d'ailleurs été écrit en vue d'une "lecture dansée") qu’une véritable intention de raconter une histoire.

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Nous serons des héros

Portugal, années 2010 : destination en vogue pour les touristes français - pas trop lointaine, pas trop coûteuse...

Portugal du début des années 70 : dernières heures de la dictature de Salazar, répression accrue, exil. C'est ce Portugal que nous présente Brigitte Giraud à travers six années de la vie du petit Olivio. Il a quitté son pays avec sa mère à huit ans après le décès de son père opposant, il y revient en vacances six années plus tard. Entre temps, ils se sont installés à Lyon, d'abord chez des amis portugais réfugiés, puis seuls dans un HLM, puis dans le petit pavillon de Max, le compagnon de sa mère, un 'pied noir' amer d'avoir dû quitter l'Algérie.



J'ai retrouvé des thématiques déjà rencontrées chez Brigitte Giraud : l'exil, le dépaysement, l'apprentissage d'une nouvelle langue (cf. 'Une année étrangère'), l'importance des liens fraternels, le couple parental, les adultes toxiques.

J'ai appris sur la dictature portugaise et la Révolution des Oeillets, période noire du XXe siècle absente de nos manuels d'Histoire.



Il m'a fallu du temps pour m'intéresser vraiment à ce roman, que j'ai d'abord trouvé lent, mou, anecdotique - à l'image de la vie de cet enfant, cela dit. Mon intérêt s'est éveillé après le premier tiers : mais qui est Max, qu'a-t-il fait, que fait-il ou pas, que va-t-il faire ? Quid de l'amitié entre Olivio et Ahmed ? Hélas, une fois le livre refermé, on n'en sait guère plus, on ne peut que supputer... ou attendre une suite ? (ce n'est pas le genre de Brigitte Giraud de faire des séries)...



Il me reste quelques ouvrages à découvrir de cette auteur, j'avais beaucoup aimé 'Une année étrangère', 'Nico', 'Marée noire'... J'aime son style, sa sensibilité, ses descriptions (cf. l'extrait sur le camping qui restitue parfaitement une ambiance, il ne manque que l'évocation de l'odeur bien particulière de la toile repliée toute l'année et chauffée par le soleil, je me suis rappelé ce parfum toute seule, ça s'imposait !).



• forcément, ce titre m'évoque la chanson 'Heroes' de David Bowie (disparu cette semaine, un artiste dont je salue le talent, la grande classe, jusqu'au bout...) ♪♫

https://www.youtube.com/watch?v=Tgcc5V9Hu3g
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Vivre vite

Vingt ans après le décès accidentel de son Mari, la narratrice revient sur les heures, les jours, les événements personnels, familiaux, nationaux ou internationaux qui ont précédé cette terrible épreuve. Chapitre après chapitre, elle imagine ce qui aurait pu NE PAS se passer et aurait ainsi évité le drame. Le style est dynamique, l'écriture claire et concise, cela donne un peu le vertige.

L'auteure a choisi de ne pas exprimer la douleur, les sentiments, la détresse qu'elle a du ressentir. Mais au fil des chapitres on devine aisément qu'elle a cherché encore et encore à comprendre, à expliquer pour tenter d'apaiser sa souffrance.

Cet ouvrage peut être déstabilisant pour certains lecteurs, mais il a le mérite d'offrir une approche originale du processus d'un deuil intolérable. Et quelle prise de conscience sur le fait que la destinée de chacun ne tient qu'à des petits riens.
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Vivre vite



Il me semble indécent de juger les écrits d’un ou d’une endeuillée, mais après tout le texte de B.Giraud sort au grand jour , cela est voulu par elle-même. Le grand malheur qui l’a frappée il y a 20 ans, c’est l’accident de moto qui a tué son compagnon.

Elle y revient avec une litanie de « si », malheureusement , on ne refait pas l’histoire avec des « si » , elle restera inconsolable avec les mystères de la vie et de la mort.

Je ne me suis pas sentie invitée dans cette lecture , les motos, la musique de son compagnon sont partagées par des initiés certainement. Ce texte reste sur la liste de certains Prix d’hiver,
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Vivre vite

« Vivre vite, mourir jeune » écrivait le rocker américain Lou Reed. Claude, le mari de Brigitte Giraud avait la quarantaine, il aimait la musique, le rock, la vitesse. Un inexplicable accident de moto lui a coûté la vie, à Lyon, le 22 juin 1999.



Dans une certaine euphorie, le couple venait d'acheter une maison dans le quartier de Croix Rousse, hélas Claude n'y a jamais vécu, il n'a pas eu le temps de l'habiter. Brigitte Giraud, âgée à l'époque de 36 ans, y a emménagé seule avec leur fils. « Un enchainement chronologique brutal : Signature de l'acte de vente. Accident. Déménagement. Obsèques » Une famille brisée.



Vingt après, l'autrice s'interroge toujours sur les circonstances du drame, elle opère un retour en arrière pour enfin comprendre cet enchainement de faits, en apparence anodins, qui ont conduit à l'inévitable. Elle « revient sur la litanie des SI qui a l'a obsédée pendant toutes ces années, et qui fait de son existence une réalité au conditionnel passé. »



Leur maison, après avoir longtemps résisté aux assauts des promoteurs, Brigitte Giraud vient d'en signer la vente. Il lui avait fallu vingt ans pour la rénover petit à petit. Les travaux étaient une chose, mais son obsession était autre, elle devait comprendre comment était arrivé l'accident, cet accident dont on n'a jamais expliqué la cause. le destin ? Dans ce récit très personnel, la narratrice fait une sorte de dernier tour du propriétaire et énumère toutes les conditions par lesquelles le drame aurait pu être évité. Une sorte de compte à rebours oppressant, d'innombrables "Si" qui auraient peut-être permis que Claude soit encore vivant.



Brigitte Giraud a reçu le prix Goncourt 2022 pour ce roman intimiste très touchant, écrit avec pudeur et simplicité. Cette récompense est, à mon avis, amplement méritée. Elle a été contestée par certains, ce que je trouve injuste et totalement déplacé. Comme beaucoup d'autres lecteurs, j'ai été accrochée par ce livre, qui se lit facilement. Et même si bien sûr on connait l'issue fatale, on ne peut s'empêcher de se poser de multiples questions et d'espérer vainement.



#Challenge Riquiqui 2024

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Vivre vite

Les journaux ont relaté les péripéties des votes pour décerner le prix Goncourt 2022 à Brigitte Giraud pour Vivre vite, récit poignant, disent les médias, de la mort de son compagnon.

J’ai voulu compatir à cette douleur en achetant le livre et me suis retrouvé au Japon dans les circonstances de la construction de la moto sur laquelle s’est tué son ami, chez le notaire, chez le frère qui part sur la côte…

J’ai sauté beaucoup de pages dans cette “banale autobiographie“, comme le dit le juré Goncourt Tahar Ben Jelloun.
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