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Critiques de Camilla Grebe (1311)
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L'énigme de la Stuga

Toujours très heureuse de retrouver Camilla Grebe! L'énigme existait pour moi déjà dans le titre car j'ignorais ce qu'était une stuga. Mais la quatrième de couverture nous le révèle : en Suède, il s'agit d'une dépendance dans un jardin, une cabane.



Tout d'abord, sans que l'on sache vraiment pourquoi, la narratrice, Lykke, est mise en garde à vue. Elle aurait tué quelqu'un, dont on ne nous donne évidemment pas l'identité.



Puis, nous revenons huit ans en arrière, lors de la fête suédoise de l'écrevisse, et nous voici confrontés à un autre meurtre commis en huis clos: celui de Bonnie, une jeune fille fort proche des jumeaux de la famille Andersen, âgés de dix-sept ans. Ils dormaient tous trois dans la stuga, tout était fermé de l'intérieur et les deux frères étaient les seuls à posséder les clés... Une situation qui m'a fait penser au" Mystère de la chambre jaune" de Gaston Leroux. D'autres titres anglais et américains sont évoqués, pas celui-là.



Le lien établi entre le passé et le présent se fait par l'intermédiaire d'un policier, Manfred, déjà présent dans un tome précédent, j'ai eu plaisir à voir l'auteure approfondir ce personnage. Il avait mené l'enquête à l'epoque et c'est lui que Lykke, la mère des jumeaux, désire voir. Je n'irai pas plus loin.



L'intrigue est subtile, les réactions des différents protagonistes analysées avec finesse. le monde de l'édition et des écrivains est décrit avec lucidité et un certain cynisme. Cependant, j'ai deviné assez vite, sans comprendre heureusement pourquoi ni comment, qui était le coupable. Le livre réserve de toute façon d'autres surprises. Encore un excellent moment de lecture!
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L'ombre de la baleine

Je retrouve avec grand plaisir l'auteure, dont les deux premiers livres m'avaient bien plu déjà. Et il est toujours intéressant de suivre certains personnages comme la jeune policière, Malin, maintenant enceinte, et Manfred, son coéquipier . Brièvement, on retrouve aussi Hanne, à la mémoire chancelante.



Comme à son habitude, Camilla Grebe nous fait entendre trois voix: celle du policier Manfred, dont la petite fille est dans le coma, celle de Pernilla, mère celibataire soumise à sa congrégation et de son fils adolescent, Samuel.



L'essentiel du roman se déroule à Stuvskär, dans l'archipel de Stockholm, où des cadavres de jeunes hommes sont repêchés. . C'est là que Samuel se cache, poursuivi par un baron de la drogue dangereux. Il y trouve un travail assez spécial : il doit faire la lecture à un jeune homme gravement handicapé. Et c'est là que des ennuis plus graves encore l'attendent...



L'auteure développe dans cet opus des thèmes très actuels, comme l'addiction aux réseaux sociaux, qui donnent l'impression d'exister, exacerbent le narcissisme, et créent la confusion entre réel et virtuel. Il est question aussi de la domination , dans le cadre familial et religieux. Les rapports difficiles entre une mère et son fils sont également analysés avec finesse.



La première partie est peut-être un peu lente à mettre en place les éléments de l'intrigue mais on s'intéresse très vite aux personnages et ensuite, le rythme s'accélère, l'étau se resserre. Ou plutôt les sangles d'un lit... Encore un fort bon moment de lecture!



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Le jøurnal de ma disparitiøn

Malin est de retour.

Elle revient au bercail.

Ormberg qu'elle s'appelle, la vilaine petite bourgade que l'on ne souhaiterait habiter pour rien au monde. Un hiver de gueux, un taux d'actifs proche du zéro absolu, une activité aussi débordante que Ribéry à l'égard du Bescherelle. Bref, ça craint.

Partie il y a huit ans sur une petite note fruitée, la découverte du cadavre d'une fillette donc légèrement gâté, le fruit, c'est en temps que flic encore un peu verte qu'elle y est affectée afin de réouvrir ce cold case aux côtés de Peter et d'Hanne découverts dans le précédent mais néanmoins très appréciable opus :Un Cri Sous la Glace.

Si Ormberg rime avec emmerg (on va pas ergoter), c'est qu'une nouvelle victime vient d'y être signalée.

Et si ces deux faits divers d'hiver étaient finalement liés, ce serait pas fou-fou, ça ?



J'ai enquillé direct sur mon deuxième Grebe sans passer par la case pause, j'aurais peut-être dû.

Non pas que cette nouvelle enquête soit décevante, loin s'en faut, mais elle peine, trouve-je, à se hisser au niveau de son illustre prédécesseur.



Grebe instaure brillamment un climat anxiogène, c'est un fait.

Faut dire que le contexte social, géographique et criminologique prête bien peu à la gloussade outrancière.

Tout en développant une intrigue plutôt bien ficelée, Grebe parvient à interroger sur la filiation, le racisme gangrenant et la quête d'identité sans faire dans le mille-feuille démonstratif.



Et pourtant je ne parviens pas à expliquer cette relative déception.

Peut-être est-ce dû à une construction sans réelle surprise puisque reprenant l'idée d'un chapitre par personnage.

J'ai trouvé le lecteur de ce journal intime (celui du bouquin, hein) assez poussif, voire tire-au-kanelbullar (dessert Suédois à la cannelle) puisque souvent incapable de se fader plus d'une page.

Un twist final qui fait un peu dans la surenchère promotionnelle.

Bref, une humeur chafouine que je m'explique difficilement d'autant que les interactions familiales régissant ce bien triste patelin en font un plus indéniable.



Le journal de ma disparition sera finalement celui d'une légère mais persistante contrariété.

M'en vais finalement faire une pause, avant d'y retourner.
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L'ombre de la baleine

Je viens juste de sortir du “Journal de ma disparition”, enchantée, et j'ai eu très envie de poursuivre avec les personnages, tant que c'était frais dans ma tête...

Et pour vous dire la vérité, j'ai eu comme l'impression d'avoir un caillou dans ma chaussures de lectrice... Un élèment de l'histoire, m'a infiniment dérangé, au point de, presque , tout gâcher...



Encore une fois, un mode narratif similaire au "Journal.." : trois personnages prennent la parole en alternance.



- Pernilla, femme très pieuse qui trouve des sachets de cocaïne, dans la chambre de son fils et qui le met à la porte. Elle se fera du souci, et finira par signaler sa disparition à la police.

- Samuel , son fils, livré, donc, à lui-même , risque gros, car sa mère a jeté les sachets de coke, et son patron-dealer est loin d'être un tendre. Il trouvera une planque, sur une île isolée, comme garde-malade/ homme de compagnie d'un adolescent plongé dans le coma, sur lequel veille uniquement sa mère.

- Et Manfred , l'inspecteur déjà croisé dans d'autres enquêtes, sur lequel, le focus est mis dans cette histoire. Sa fille de deux ans, vient d'être victime d'un accident . Elle se trouve (elle aussi) dans le coma, et personne ne sait si elle se réveillera et dans quel état... Outre, ce drame privé , Manfred doit faire face , dans son mètier, à une série de meurtres sur de jeunes hommes, échoués sur la côte.



Mon caillou dans ma chaussure, c'est ce personnage : Manfred.

Comment peut-on croire qu'un père, dont la fille vit peut-être ses derniers instants, parte travailler et soit efficace ? En admettant qu'il n'ait pas droit à des congés en Suéde pour se rendre disponible , est-il crédible qu'une personne qui vive cela, invite à dîner un ami doctorant de sa femme, comme si de rien n'était, comme si la vie pouvait suivre son cours . Ils papotent gentiment tous les trois, de la thése de l'ami, décontractés, c'est tout juste s'il y a une question sur l'état de la petite...Quelques pages plus loin, il déguste un verre de vin avec sa femme. Comment tu peux déguster quoi que ce soit quand la chair de ta chair est dans le coma ? Ridicule ! On ne parle pas ici, d'un coma qui dure vingt ans, c'est très frais... Quel intérét de mettre un personnage dans cette situation si c'est pour la traiter " par dessus la jambe" ? . J'ai trouvé cela invraisemblable, limite une insulte à tous les proches de malades...



Et après , ce malaise s'est étendu comme une tache d'huile sur toute l'équipe de flics.

Hanne , la profileuse surdouée qui est atteinte d' Alzheimer , est-elle vraiment en capacité de conseiller ? Est- ce seulement crédible, du point de vue médical ?

Et Led': comment peut-il séduire en étant si “crado” ?

Et puis, je m'étais attachée au personnage de Malin, et ce qui lui est arrivé ( entre la fin du “ Journal de ma disparition”, et ce tome-ci), est très vite (trop vite) expédié. Comment, alors qu'Andreas ne lui plaisait pas du tout, en est-elle arrivée à tomber enceinte de lui ?

Si c'est pour esquisser des portraits de flics et botter en touche après, ou les oublier dans les tomes suivants, autant ne pas parler de leurs vies privées !

Il me semble, que Madame Grebe, veut trop en dire, et qu'elle s'éparpille avec tous ses personnages, les traite de façon superficielle .



Malgré tout cela, l'intrigue policière est originale et intéressante, ( tout ce qui arrive à Samuel dans la deuxième partie). le personnage de Pernilla et sa dépendance à la religion aurait pu être plus creusé.

Il y a quelques moments de pur délice, "absurdes", incongrus, ( comme ce passage qui pourrait devenir culte dans une série télévisée), où un personnage , pour se donner du courage, se récite tous les titres du groupe ABBA...

Il est dit sur la couverture, que c'était un livre sur la filiation. Je n'ai pas trouvé que les exemples évoqués étaient représentatifs .

Par contre, il y a une réflexion très pertinente sur les réseaux sociaux, leur utilisation, et les dérives malsaines ou stupides que ce moyen de communication suscite.



De très belles choses.

Et du vraiment moins bon,( et tous les passages concernant Manfred, sa femme et leur fillette, à retirer...).
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Un cri sous la glace

C'est le premier roman de l'auteure suédoise en solo, car elle a écrit toute une série de livres policiers avec sa soeur auparavant, que je ne connais pas.



Eh bien, je l'ai trouvé très bon, ce thriller! Sur des bases relativement classiques, une enquête, des morts horribles, Camilla Grebe arrive à construire une intrigue originale, surprenante.



Trois voix alternent: celle de Peter, policier déprimé et ayant une faible estime de soi, c'est le moins qu'on puisse dire... Ce personnage si pessimiste et désabusé m'a quelque peu agacée, je l'avoue. J'avais envie de le remuer.



Celle ensuite de Hanne, consultante pour la police, qui revoit Peter des années après leur séparation brutale et inexpliquée. Hanne qui voit sa mémoire s'effilocher et qui ne supporte plus l'emprise de son mari sur elle.



Enfin celle d'Emma, la fiancée de Jesper Orre, disparu mystérieusement et dans la maison duquel on retrouve le premier cadavre...décapité.



Même si l'auteure ne distille que petit à petit les indices, j'ai compris assez vite qui était coupable. Peu importe. Ce qui fait la force et l'intérêt de ce livre, outre le suspens, c'est l'aspect psychologique. Les relations conjugales complexes, le goût de la domination sur l'autre, le sentiment de culpabilité qui gèle toute une vie, les traumatismes de l'enfance qui déterminent le comportement futur, ces thèmes sont creusés avec beaucoup de justesse et de finesse. De plus, l'atmosphère enneigée de Stockholm est bien rendue.



Une auteure à suivre, à la fin on présente son deuxième livre" Le journal de ma disparition" qui a eu un prix en Suède. Je vais essayer de me le procurer. Grand plaisir de lecture en tout cas !
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L'Horizon d'une nuit

Les apparences sont parfois trompeuses et il devient difficile de se fier à son jugement...

Alors qu'elle passe une agréable soirée avec des amies, Maria reçoit un inquiétant coup de téléphone de Samir, son mari. Yasmin, sa belle-fille n'est pas rentrée à la maison. Très vite une enquête pour disparition inquiétante va être ouverte après que les affaires de la jeune fille soient découvertes sur les bords d'une falaise. Est-ce un suicide? A-t-elle été poussée dans le vide? Petit à petit les enquêteurs vont découvrir de nouvelles preuves qui vont incriminer Samir, un père pourtant si dévoué... Maria va alors faire face à l'un des pires sentiment que l'on puisse ressentir à l'encontre de son compagnon: le doute. Samir a-t-il un lien avec la disparition de Yasmin? Pourrait t-il faire du mal à sa fille avec laquelle la communication était parfois difficile? Même si elle a l'habitude de les côtoyer au quotidien, finalement, est-ce que Maria connait t'elle vraiment ses proches? Quelle sera l'issue de cette situation qui va impacter sa vie et celle de Vincent, son fils atteint du syndrome de down?



Depuis mon inscription à Netgalley en janvier dernier, je découvre avec plaisir certains maîtres du polar suédois dont j'avais entendu parler sans jamais prendre le temps de les lire. Une fois de plus mon choix d'ouvrage (livre audio ici) a été une réussite. Camilla Grebe nous offre ici un roman policier addictif et original par sa forme car chacun des personnages livre tour à tour les événements qui ont entouré ce drame... L'écoute de "l'horizon d'une nuit" est très agréable et les voix de Marie Bouvier et de Philippe Spiteri nous emportent complètement dans l'histoire.

D'un point de vue écriture, le style et la plume du dernier roman de Camilla Grebe m'ont complètement conquise et c'est pour cela que je compte me plonger dans la lecture de ses précédents polars à l'ambiance si particulière...



#Netgalleyfrance
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L'énigme de la Stuga

Voici un thriller qui m’a marquée et dont je me souviendrai pendant un long moment !



En tant que maman, l’Énigme de la Stuga est un récit qui m’a beaucoup touchée et qui m’a menée à de longues réflexions personnelles.

Comment réagirions-nous si notre enfant, un adolescent bientôt majeur est suspecté de meurtre ? En se plongeant dans l’histoire on ne peut que s’identifier au personnage de Kykke Andersen, une mère de famille forte qui voit sa vie basculer après que le corps sans vie de Bonnie, la meilleure amie de ses fils, est retrouvé dans la stuga où loge ses jumeaux.

J’ai beaucoup aimé ce personnage déterminé à mener sa propre enquête pour tenter de comprendre ce qu’il s’est passé dans cette dépendance où il était impossible de rentrer sans avoir la clé détenue par ses jumeaux.



Je pense que ce sentiment d’attachement à cette mère aimante s’est renforcé par mon choix de découvrir le dernier ouvrage de Camilla Grebe en version audio car la voix de Lola Naymark qui interprète les personnages feminins nous prend à la gorge.

J’ai rapidement été emportée par le duo de lecteur qui nous offre un récit dynamique plein de rebondissements et d’intrigues que l’on souhaite résoudre à notre tour.



Après avoir découvert « l’Horizon d’une nuit » grâce à Audiolib, j’ai été contente de continuer l’expérience pour l’Énigme de la Stuga. Je tiens donc à en remercier la maison d’Éditions et Netgalley France car ces polars s’adaptent complétement au format audio et je prends toujours beaucoup de plaisir à les écouter.
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Ça aurait pu être le paradis

Siri, psychothérapeute, travaille dans son propre cabinet qu’elle a fondé avec sa meilleure amie Aina et Sven, plus âgé que les deux amies trentenaires. Très impliquée dans son travail, Siri filme les séances avec ses patients et tente de leur apporter des clefs pour décrypter leur mal-être et trouver des parades à leurs phobies, délires ou obsessions. Mais si elle fait tout pour aider les autres, la psychologue est loin de mener une vie saine et équilibrée. Elle noie dans l’alcool la colère et le chagrin qu’elle ressent depuis la mort accidentelle de son mari et elle est incapable d’affronter le noir et dort toutes lumières allumées dans sa petite maison isolée du bord de mer. Ses angoisses s’accentuent encore lorsqu’on retrouve une de ses patientes noyée près de chez elle. Sur la rive, une lettre la désignant comme coupable de son suicide. Et ce n’est là que le début d’une spirale infernale où quelqu’un semble vouloir l’entraîner. On l’espionne, on l’observe dans la nuit, on fait tout pour détruire sa réputation et sa santé mentale. Qui lui veut donc tant de mal ?



Un bouquin tout simplement excellent ! Pas de crimes sanglants ou de courses poursuites, pas de flic alcoolique ou de détective omniscient mais un suspense qui monte en puissance, un sentiment de malaise persistant, une peur que l’on ressent jusqu’au fond de son canapé. Peut-être qu’en effet ça aurait pu être le paradis pour Siri que cette maison isolée en bord de mer, loin de l’agitation de Stockholm…Mais sa vie ressemble plutôt à un enfer entre son veuvage précoce, sa solitude insurmontable et cette maison choisie par son mari où elle ne se sent plus à l’aise. Heureusement, il lui reste son métier, ses patients, ses collègues. On sent la patte de Camilla Grebe, spécialiste des polars, dans l’intrigue bien maîtrisée, mais aussi la touche de sa sœur psychiatre, Åsa Träff, pour la profondeur psychologique de l’héroïne, les cas médicaux évoqués et la psychologie comportementale et cognitive que pratique Siri.

En bref, ce premier tome d’une série écrite à quatre mains est une belle réussite, un polar intelligent et prenant. Malheureusement, la suite n’est pas traduite en français.

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Un cri sous la glace

Les thrillers scandinaves sont réputés pour être bons et Un cri sous la neige ne fait pas exception. C'est ma première rencontre avec Camilla Grebe et pas la dernière car ce roman m'a vraiment conquise.



On suit trois personnages et une enquête pour meurtre : Peter, flic déprimé, Hanne, profileuse et enfin Emma, une jeune femme qui cache bien des mystères. En effet, cette dernière est une jeune femme qui travaille dans un magasin de vêtements et qui peine à joindre les deux bouts. Mais elle est fiancée au PDG du groupe pour qui elle travaille. Son fiancé ne veut pas que leur relation apparaisse au grand jour, jusqu'au jour où il disparait sans laisser de traces. Deux mois plus tard, une jeune femme est retrouvée décapitée chez lui. Que cachent Emma et Jesper ? C'est ce que Peter et Hanne vont essayer de trouver.



C'est une enquête très atypique : ici pas de rebondissements en tout genre, pas d'action mais plutôt un rythme lent où l'auteure choisi plutôt de miser sur ses personnages et de les travailler au maximum. On connaît tout de leurs états d'âme, de leur vie et l'enquête se superpose doucement en arrière-plan. J'ai beaucoup aimé cette construction qui a quelque chose de déroutante dans les premières pages mais qui très vite devient très prenante.



J'ai aimé le duo Peter et Hanne, deux êtres peu gâtés par la vie qui se retrouvent après dix ans. En couple ou au travail, ils forment une belle équipe. Emma, elle, est assez fascinante et je n'avais rien deviné de cette fin si renversante. Comme personnage secondaire, je dois dire que j'ai beaucoup apprécié Manfred et sa répartie. Enfin, en ce mois de mars, où l'on commence à sentir le printemps pointer le bout de son nez, j'ai aimé le dépaysement et cette balade suédoise sous la neige et dans le froid.
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L'Horizon d'une nuit

J’entends dire beaucoup de bien de ces auteures suédoises, dont les thrillers semblent se vendre comme des petits pains. Trouverai-je dans leurs œuvres les qualités narratives qui, selon moi, manquent dans de nombreux polars français ? Il fallait que j’en aie le cœur net. Au hasard de mon inspiration, j’ai choisi le dernier roman en date de Camilla Grebe : L’Horizon d’une nuit.



Un titre qui prend son sens dans les premières pages. Au cours d’une nuit en l’an 2000, dans une zone résidentielle au bord de la mer, non loin de Stockholm, Yasmin, une jolie jeune fille pour le moins frivole, disparaît. Tout bascule dans la famille recomposée de Maria, une enseignante quadragénaire, mère longtemps célibataire d’un petit garçon « différent » âgé de dix ans, mariée sur le tard au père de Yasmin, Samir, un médecin chercheur français d’origine marocaine.



Yasmin s’est-elle enfuie, s’est-elle suicidée, a-t-elle été assassinée ? Et dans cette dernière hypothèse, par qui ? Dans une très longue — trop longue — première partie dont Maria est la narratrice, il est établi que père et fille entretenaient une relation conflictuelle, que certains indices sont accablants et que les personnes au poil et à la peau sombres suscitent de la méfiance dans le pays. Les soupçons se portent donc sur Samir. Maria voudrait ne pas y croire, mais les apparences semblent avoir raison de ses convictions.



Bien sûr, tout sera beaucoup, beaucoup plus compliqué que cela, un peu tarabiscoté, même, car comment, sinon, faire durer les incertitudes pendant quatre cent cinquante pages ?



J’ai failli abandonner la lecture après une centaine de pages, tant la longue narration de Maria est alourdie d’ennuyeuses professions de foi empreintes de bien-pensance naïve et mêlée de lamentations compassionnelles interminables. Heureusement, d’autres personnages finissent par prendre la narration à leur compte, apportant un éclairage nouveau sur les faits et sur leurs circonstances. La lecture retrouve alors de l’intérêt. La vérité se fait jour vingt ans plus tard, après reprise de l’enquête par Gunnar, un policier intervenu au moment de la disparition de Yasmin et qui avait été entre-temps lui-même confronté à de graves problèmes personnels.



Une fois qu’on l’a comprise, l’architecture du livre, fondée sur des narrations croisées alternant l’époque des événements et celle de la reprise de l’enquête, est assez astucieuse. Il est dommage que pour montrer la subjectivité de chacune de ces narrations, l’auteure en ait exagéré les traits de dramatisation et de sentimentalisme.



Il est aussi dommage que la structure du roman, bien qu’intelligemment conçue, soit déséquilibrée par la trop longue première partie. Un déséquilibre accentué par le titre, L’Horizon d’une nuit, dont j’ai dit qu’il trouvait son sens dans les premières pages. Le problème est qu’il ne le trouve que là !



A cet égard, le titre suédois d’origine, Alla ljuger, en français : Ils mentent tous, est plus cohérent avec le principe des narrations subjectives. Ils mentent tous ? Dans la frénésie actuelle d’inclusivité, impossible d’afficher un tel titre ! Il faudrait quelque chose comme Toutes et tous mentent ! Vous imaginez cela  ? Impossible !… Impossible est devenu français !


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Le jøurnal de ma disparitiøn

Tout est efficace dans Le journal de ma disparition : l’intrigue aux nombreux rebondissements, les personnages et bien sûr l’écriture. Si les histoires très très noires ne vous gênent pas, c’est un livre que je vous recommande.



Des adolescents, dont Malin, découvrent le squelette d’une petite fille alors qu’ils pensaient s’amuser à boire de la bière et à fumer. Des années plus tard, Malin est devenue policière et fait partie de l’équipe chargée de résoudre le cold case.

Le début du roman annonce la couleur : la nuit, un squelette d’enfant, ce sera noir, très noir.



Les rebondissements sont nombreux, il y en a même un peu trop, et je serais surprise que vous voyiez arriver le tout dernier, à quelques pages de la fin.



Même si j’ai trouvé certains éléments tirés par les cheveux, je n’ai pas boudé mon plaisir (surtout après avoir lu des livres de la rentrée littéraire), c’est un roman policier et il fonctionne. Que demander de plus ?



Le roman se déroule de nos jours à Ormberg, sur fond de désindustrialisation, de chômage, d’alcoolisme et de racisme.



Oui, c’est noir, je vous aurais prévenu.

Mais derrière ce thriller réussi, l’auteur envoie un message dont vous ne comprendrez la force qu’à la fin.


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L'archipel des lärmes

Camilla Grebe est une de mes auteures favorites alors forcément quand un nouveau roman sort, je me jette dessus et encore une fois c’est un coup de cœur, dévoré en 24h. Et puis, c’est toujours avec plaisir que je retrouve certains personnages au fil de ses romans, il s’agit ici d’un tome 4, sa plume et son style et ses intrigues toujours aussi passionnantes. Chapeau bas à l’auteure qui ne tombe jamais dans la routine, ou dans la facilité aux fils des tomes, mais au contraire qui arrive à se renouveler et à innover avec brio.



Ce thriller est un peu particulier puisqu’il se déroule dans quatre époques différentes : les années 1940, les années 1970, les années 1980 puis de nos jours où un mystérieux tueur en série semblent frapper des femmes. Pas facile ce genre de scénario et pourtant l’auteure réalise un tour de force, celui de captiver ses lecteurs et ceux quel que soit la période décrite. Et je dois dire que c’est formidablement analyser et l’on voyage véritablement dans le temps. On y découvre avec stupeur comment les femmes ont dû se battre pour faire leur place dans la police (ce corps de métier est ici présenté mais bien évidement les femmes ont dû se battre dans bien d’autres domaines). L’évolution des mœurs prend des années et il n’est pas facile de faire évoluer les mentalités. Les hommes n’ont pas vraiment le beau rôle dans ce livre et il en prenne tous un peu pour leur grade. On sent que le mouvement #metoo a délié bien des langues et que les femmes osent aujourd’hui dénoncer (fort heureusement) des paroles / comportements qui ne devraient pas avoir lieu.



Camilla Grebe révèle dans les remerciements que ce roman lui a pris beaucoup de temps et de recherches et je ne suis pas surprise. En tout cas rien que pour ça, le livre vaut vraiment le détour, tant il est passionnant.



Niveau intrigue, encore une fois, c’est une réussite. L’enquête est bien menée à chaque époque. On découvre les moyens (ou le peu de moyens devrais-je dire) que les policiers utilisaient à l’époque. Encore une fois, c’est un impressionnant travail de recherches qui nous est présenté ici. Les meurtres font froid dans le dos et en tant que femme et maman, on s’offre quelques sueurs froides. On soupçonne bien du monde mais on est loin de la révélation finale qui nous attend.



Niveau personnage, j’ai adoré faire la courte connaissance d’Elsie, d’enquêter aux côtés de Britt-Marie que j’ai adoré et puis c’est avec un grand plaisir que j’ai découvert une Hanne toute jeune et que j’ai retrouvé Malin et Manfred de nos jours, pour une quatrième enquête.



Je n’ai qu’un mot à dire pour finir, a quand le cinquième tome ?
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L'ombre de la baleine

Avant de débuter cette critique, je tiens à remercier Babelio et leur opération Masse critique ainsi que la maison d’édition Calmann Levy pour l’envoi de ce roman. Camilla Grebe est une auteure que j’aime beaucoup et qui m’a conquise avec ses deux premiers romans Un cri sous la glace et Le journal de ma disparition, j’avais donc hâte de continuer cette saga et de retrouver les personnages auxquels je me suis tant attachée. Pourtant, mon bilan est un peu mitigé avec cette lecture que j’ai trouvé un peu en dessous des deux premières enquêtes.



Tout d’abord, je me suis un peu ennuyée dans la première moitié du roman ou il faut l’avouer, il ne se passe pas grand-chose. Heureusement, l’action se met bien en place dans la seconde partie du roman. L’auteure garde la même trame que les précédents récits : des chapitres courts ou alternent plusieurs narrateurs. Manfred, que je suis vraiment ravie d’avoir retrouvé, Samuel, un jeune homme qui cumule les bêtises et sa mère Pernilla, bigote et qui s’est fait manipuler toute sa vie. A part Manfred, j’ai eu du mal à m’attacher aux deux autres personnages. Autant dans Le journal de ma disparition, j’avais adoré suivre Jake, autant ici Pernilla et Samuel, ne m’ont pas plu.



L’enquête est bien construite, le suspense est omniprésent mais l’intrigue est selon moi un peu tiré par les cheveux. Les références bibliques sont partout et c’est parfois difficile à suivre pour les gens non croyants qui n’ont pas de connaissances en la matière. Le personnage de Rachel est complexe et j’ai aimé retrouver Hanne qui nous présente des conclusions très intéressantes. Dommage qu’Hanne ne soit pas plus présente dans ce tome trois.



Enfin, je retiendrai les références à l’évolution des gens notamment face aux réseaux sociaux ou l’auteure nous expose une réalité bien triste mais tellement réaliste. Je ne sais pas si ce tome trois vient terminer une trilogie ou si on peut espérer d’autres enquêtes mais malgré ma petite déception avec cette lecture, je me jetterai les yeux fermés si un nouveau roman de Camilla Grebe sort prochainement.
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More bitter than death

+++++ PLUS AMÈRE QUE LA MORT +++++



Le titre de ce deuxième roman de Camilla Grebe, écrit avec sa soeur Åsa Träff, après "Ça aurait pu être le paradis", est basé sur un extrait de l'Ecclésiaste, vers 7:26 :

"Et j'ai trouvé plus amère que la mort la femme dont le coeur est un piège et un filet, et dont les mains sont des liens ; celui qui est agréable à Dieu lui échappe, mais le pécheur est pris par elle."



La version originale "Bittrare än döden" est parue en Suède en 2010, la version anglaise 3 ans plus tard. Il n'y a, hélas, toujours pas de version française.



Le récit commence par une scène carrément horrible, qui se déroule dans la banlieue de Stockholm un 22 octobre après-midi : la petite Tilda, 5 ans, qui est en train de dessiner le soleil et un nuage sous la table de la cuisine, voit comment sa mère est brutalement tuée par un inconnu qui porte de grosses bottes foncées.



Quelque deux mois avant cet évènement tragique, deux psychothérapeutes, Siri Bergman et son amie Aina décident de créer un groupe d'entraide pour femmes victimes de violence masculine.



Au cours d'une première réunion, 5 femmes racontent brièvement leur expérience dramatique. Trois, Kattis, Sirkka et Hillevi ont été abusées par leur époux, la jeune Sofie, 17 ans, a été battue par son beau-père et Malin a été violée par un homme rencontré sur internet.



Le but de Siri et Aina est de permettre à ces femmes de se libérer des conséquences psychologiques liées à des actes de violence, telles les troubles du stress post-traumatique (TSPT), sans recours à des sessions psychiatriques individuelles ou voies médicamenteuses.



Pour Siri, elle-même ancienne victime de violences, ces réunions sont dures, dans la mesure qu'elles lui rappellent involontairement de sombres et tristes souvenirs. En plus, son mari bien-aimé est mort dans un accident et sa nouvelle relation avec Markus, un inspecteur de police beaucoup plus jeune qu'elle, s'avère compliquée.



Le roman se caractérise par le développement de plusieurs récits en même temps. Il y a l'enquête policière visant l'arrêt du meurtrier de la mère de la petite Tilda, il y a les interactions surprenantes au sein du groupe d'entraide des femmes victimes de violences par les hommes, il y a l'histoire d'un enfant qui présente des signes d'inadaptation à son environnement et évolution mentale et il y a la relation problématique entre Siri et Markus.



Si le fait qu'il y ait des liens entre ses 4 récits ne devrait pas nous étonner, les auteures nous réservent par contre plein de surprises dans l'enchaînement des événements dans les 4 récits individuels et leur interconnexion.



Camilla Grebe a déjà plusieurs fois prouvé qu'elle est une valeur sûre dans le domaine des romans policiers et thrillers. Sa soeur cadette de 2 ans, Åsa Träff née en 1970, avec qui elle a écrit 5 ouvrages, est une neuropsychiatre réputée, spécialisée dans les troubles d'anxiété pathologiques.



Je présume que ce soit la grande expertise d'Åsa Träff qui a rendu les réunions du groupe d'entraide relatif à la violence dont les femmes sont victimes tellement fascinantes et instructives.



C'est un peu dommage, pour nous lecteurs, que sa pratique médicale à Älvsjö près de Stockholm soit si florissante qu'elle n'a, depuis 2015, apparemment plus le temps d'assister sa soeur aînée dans la préparation de romans captivants.

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L'archipel des lärmes

L’assassin est-il difficile à trouver ? C’est le cas. En arrière-plan, un thème intéressant ? C’est aussi le cas. Enfin, L’archipel des Lärmes est-il un livre qui ne se lâche pas ? Oui, carton plein pour ce roman policier.

En Suède et à des époques différentes, un assassin sévit.

En 1944, la dispute violente pour laquelle Elsie Svenns a été appelée est en fait un meurtre des plus terribles, une femme est retrouvée clouée au sol, morte. Les policiers ne trouvent pas l’assassin. Ce dernier récidive dans les années 1970.

À chaque époque, l’enquêtrice est une femme. L’auteur nous fait revivre la difficile lutte quotidienne pour l’égalité. Du refus de leurs compétences — les femmes font le café et tape à la machine et peu importe qu’elles aient le même diplôme que les hommes — au harcèlement sexuel des années 1980, bien avant l’ère Meetoo.






Lien : https://dequoilire.com/larch..
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L'ombre de la baleine

Polar suédois, une enquête du duo Manfred et Malin, un roman enlevant, avec tour à tour les points de vue de différents personnages.



— Manfred, policier dont la vie est chamboulée lorsque son enfant tombe par la fenêtre. Drame, culpabilité, couple en péril. Comment passer à travers l’épreuve tout en continuant son enquête avec sa collègue très enceinte Malin ? Car on a trouvé un cadavre, puis un autre, ils pourraient faire face à un tueur en série.



— Samuel, un jeune homme qui a du mal à trouver sa place dans la société et qui est entraîné vers l’argent facile du trafic de drogues. Sa vie dérape encore plus lorsque le « paquet » qu’il avait sous sa garde est détruit.



— La mère de Samuel, une mère célibataire qui ne l’a pas eu facile avec son père pasteur. Elle est démolie par la disparition de son fils qui disparait au moment où elle perd la confiance qu’elle avait dans le chef de sa congrégation religieuse. Mais elle est résolue à se battre…



Un roman qui critique l’omniprésence des réseaux sociaux où les grands malheurs suscitent beaucoup plus de « likes » que la vie heureuse ordinaire et qui sont un nouveau miroir pour le narcissisme où il faut « exposer » sa vie…



Un bon suspens pour terminer l’été!

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Un cri sous la glace

J'ai souvent du mal à lire les polars nordiques il y a même certains auteurs que j'ai renoncé à lire comme Jussi Adler-Olsen ou Jo Nesbo, je trouve souvent le rythme lent et je m'ennuie fréquemment.



Mais il m'arrive de temps à autre de tomber sur un livre que j'aime vraiment lire comme ce fût le cas de celui-ci.



Tout commence ici déjà rapidement le corps d'une femme est retrouvée décapitée et la tête posée à la verticale dans l'appartement de Jesper Orre qui est le patron d'une chaine de prêt à porter.



Ici le récit est à 3 vois Emma jeune fille qui travaille pour l'entreprise de Jesper, Peter qui est le flic chargé de l'enquête et Hanne profileuse qui s'est chargé entre autres d'un meurtre similaire il y a dix ans.



On navigue avec ces personnages entre le passé et le présent et on découvre les fêlures de chacun à travers leur récit.



J'ai beaucoup aimé le style de Camilla Grebe, j'ai même relevée de très belles phrases mais je ne les ai pas indiqué ici car il dévoile des moments clés de l'intrigue à mes yeux.



Une réussite je ne me suis pas ennuyée du tout et je n'ai qu'une hâte lire Le Journal de ma disparition.



En plus d'être douée pour l'écriture Camilla Grebe est également très accessible et à l'écoute de ses lecteurs comme j'ai pu le constater à deux reprises en me faisant dédicacer ses deux livres.
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Le jøurnal de ma disparitiøn

Adolescente, Malin s'est retrouvée au cœur d'un drame qui a secoué son paisible village en découvrant le corps sans vie d'une enfant dans les bois entourant Ormberg. Huit ans plus tard, c'est en tant qu'agent de police qu'elle est de retour sur les lieux du drame, pour reprendre l'enquête sur ce meurtre resté impuni. Intégrée à l'équipe de Manfred, Peter et Hanne, elle se réjouit de pouvoir faire ses preuves tout en appréhendant de retrouver le village et les souvenirs qu'elle a fuis. Même si sa mère y vit encore, Malin revient peu souvent dans ce coin perdu de Suède, sinistré par la crise où l'usine qui faisait vivre la région a été remplacée par un foyer pour réfugiés, au grand dam des locaux.

Mais très vite, l'enquête tourne mal. Le corps d'une femme est découvert à l'endroit même où était morte la petite fille inconnue, Peter est porté disparu et Hanne est retrouvée hagarde, frigorifiée et amnésique dans la forêt. La psychologue souffrant de problèmes de mémoire tient un journal de bord où pourrait se trouver une explication à la disparition de Peter mais ce précieux carnet est introuvable. C'est Jake Olsson, un adolescent présent dans la forêt en même temps qu'Hanne, qui désormais possède le journal. Mais plutôt que de le remettre à la police et d'avoir à expliquer sa présence sur les lieux, il préfère se plonger dans les souvenirs d'Hanne.



Tempêtes de neige, secrets de famille et misère sociale sont les ingrédients du deuxième opus de la série mettant en scène l'équipe de Manfred, Peter et la psychologue Hanne. Camilla Grebe leur adjoint deux nouvelles recrues, pas forcément des plus sympathiques, l'ambitieuse Malin, et le trop sûr de lui Andreas. Dans un village replié sur lui-même où les fermetures d'usine, le chômage, les vitrines baissées et l'exode rural ont insufflé aux rares habitants des sentiments d'abandon et de rancoeur, attisés encore par l'installation d'un foyer de réfugiés, l'auteure s'amuse à mêler un cold case et un crime récent, peut-être liés à travers le temps mais tous deux protégés par les taiseux du coin. Au milieu des habitants solidaires, parfois résignés, parfois racistes, s'élève la voix discrète de Jake, un adolescent qui se cherche, coincé entre la peur de sa différence et l'irrésistible envie d'être lui-même. A travers lui, on entend aussi les mots du journal d'Hanne qui seuls pourront peut-être expliquer la disparition de Peter et mener vers le tueur.

Un véritable page-turner qui ménage sa part de suspense tout en s'intéressant à la psychologie des différents personnages. On s'immerge sans peine dans ce village de carte postale aux maisons de bois rouges, sous une épaisse couche de neige immaculée et qui cache des drames humains et de sombres secrets. Encore une réussite pour Camilla Grebe qui a su se faire une place dans le monde du polar scandinave.
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Ça aurait pu être le paradis

Stockholm : août - décembre 2009, une jeune thérapeute, Psychologue diplômée —-Psychothérapeute diplômée : Siri, travaille dans un Cabinet qu'elle a fondé avec son amie intime depuis l'université de Stockholm Aina et Sven , leur collègue et ami.

Elle travaille dans l'idée d'aider les autres, : adopter des techniques afin ——non pas non seulement changer la vie de quelqu'un d'autre ——-mais pour soigner et guérir .

Ses patients Sara Mateus , ex - prostituée , toxicomane, Peter Carlson, entre autres, souffrent de diverses pathologies, angoisses secrètes ,délires, peurs diffuses, tous plus ou moins dépressifs ou phobiques sociaux.



Peter Carlson souffre d'un délire obsessionnel où il se voit tuer sa petite amie, Charlotte Mimer cherche constamment à tout contrôler ,et fait régulièrement des crises de boulimie ....



S'ils savaient que Siri elle- même souffre d'une réelle incapacité à affronter ses propres abîmes, peur panique du noir, souffrance crée par son veuvage récent : elle a perdu son mari Stefan apparemment accidentellement, s'endort toujours la lumière allumée ...

L'alcool absorbé en grande quantité l'aide à surmonter la solitude , le noir et l'immense désarroi du veuvage ...



Elle a l'impression qu'un homme sans nom ni visage, qui lui veut du mal, qui n'existe peut- être même pas la suit, la harcèle, l'espionne sans cesse , que quelqu'un ,la regarde , nue et grelottante qui cherche son chat Ziggy , sous les arbres .



Il faut dire qu'elle habite une petite maison isolée , près de l'eau , c'était le souhait de son mari Stefan. ...

Un premier roman écrit à quatre mains par deux soeurs dont l'une est psychiatre.

Suspense, rebondissements , fausses pistes, découpage en très courts chapitres donnent une belle accélération au récit —- addictif et prenant......sans noms de lieux ni pléthore de personnages , sans beaucoup de sang, plutôt un roman fin, psychologique , très maîtrisé.

De très courts chapitres en italique donnent la parole au psychopathe , l'origine de cette haine meurtrière serait à rechercher dans un traumatisme du passé .



L'intimité de l'héroïne se dévoile en même temps que l'intrigue , les séances de thérapie révélées ajoutent au réalisme et au rythme haletant .

Au fil des pages l'ambiance s'alourdit ....

Les auteures savent donner corps à tous leurs personnages —- accentuant la dimension humaine, intéressante .

Un polar psychologique réussi et efficace!

Bravo aux auteures , grand merci à Sabine !







«  Comment juger la vie d'un être humain?

Est -ce qu'il y a une force divine qui déverse la souffrance et la misère à parts égales sur nous tous? »

«  Qui introduit de la justice et de l'équilibre dans ce qui était autrefois du chaos? »

«  Une enfance et une adolescence difficiles , des maladies et de la solitude? .
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L'Horizon d'une nuit

Dans la plupart des romans polyphoniques la narration est souvent alternée, sous forme de chapitres plutôt courts où les différents personnages racontent leur version de l'histoire par bribes, rapportant des éléments qui finissent par se compléter et dérouler le fil de la narration.



Dans L'horizon d'une nuit, Camilla Grebe donne un souffle nouveau souffle à ce procédé narratif.

Chaque protagoniste raconte sa version quasiment complète de l'histoire, d'un seul trait, en plusieurs chapitres. Ils reviennent ensuite à la fin pour "remplir les blancs" et apporter les dernières réponses aux questions.



Cette particularité crée une véritable émulation dans la lecture car la vérité revêt plusieurs visages et est sans cesse ébranlée successivement au fil du récit, maintenant le suspense et les interrogations. 

Les doutes fusent, les pièces du puzzle viennent s'emboîter et des certitudes s'envolent.



Comme dans tous ces romans, empreints de thèmes sociétaux d'actualité, l'auteure suédoise profite pour évoquer et dénoncer le racisme, les préjugés liés à la religion et à la culture qui empoisonnent le jugement et détruisent des vies.

La peur de l'autre, de l'étranger plus particulièrement, pousse les gens à émettre des jugements hâtifs et biaisés.



Le grand twist littéraire de Camilla Grebe c'est d'annoncer la météorologie des sentiments et de s'en servir pour y calquer l'intrigue.



Elle signe encore une oeuvre noire et acide qui raconte la fin des illusions.



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LE JØURNAL DE MA DISPARITIØN (Camilla Grebe)

Malin est originaire ...

de Stockholm
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