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Critiques de Cédric Bannel (370)
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Baad

La fiction, quelle qu'elle soit, est un baromètre sociétal. Une façon de prendre le pouls de générations entières.

Cédric Bannel maîtrise son sujet. Il raconte l'Afghanistan qu'il a appris à connaître et à aimer et pas seulement le pays envahi par la hargne et l'obscurantisme des talibans, gangrené par la pauvreté et la violence.



Il dénonce l'assourdissante conspiration du silence qui permet aux plus forts de régner impunément.

Le rythme sans temps mort, les scènes de bagarre épiques et les nombreuses phrases chocs ravissent le lecteur.



L'acide mordant de Cédric Bannel est savamment utilisé pour raconter la fraternité indissoluble qui lie les hommes en temps de guerre mais aussi tout un peuple qui rêve de pouvoir rebâtir une culture commune perdue.



Le coeur de l'oeuvre est dans la description d'un monde à la fois cynique et optimiste.





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L'homme de Kaboul

Excellente histoire, entre polar et roman d’espionnage, un suspense intense.

Kaboul, un homme d’affaire véreux, Wali Wadi est retrouvé « suicidé » chez lui. Il aurait tué son gardien avant de retourner l’arme contre lui. Le qomaandaan Oussama Kandar est chargé de l’affaire. Rapidement certains faits vont le faire douter des premières conclusions sur la mort du trafiquant.

A des centaines de kilomètres de là, en Suisse, Nick Snee travaille comme informaticien pour une société privée para militaire de renseignements, Willard Consulting. Un des cadres financiers a disparu avec des renseignements compromettants pour des gens très hauts placés. Lorsque le collègue de Nick, Werner, est descendu lors d’une opération dans un squatte par les mercenaires « K » de sa boite, il décide de mener sa propre enquête qui va l’emmener jusqu’au qomaandaan Kandar.

Première enquête d’une trilogie afghane, Cédric Bannel raconte une histoire qui attrape dès les premières pages le lecteur et ne le lâche plus jusqu’au point final de cette aventure épique. C’est très bien narré et extrêmement bien documenté. Le contexte géopolitique de ce pays en guerre depuis plus de quarante ans est très bien détaillé et expliqué. Il y a quelques longueurs mais qui ne nuisent nullement à la qualité de cette histoire rocambolesque.

« L’homme de Kaboul » est un roman à découvrir et Cédric Bannel un auteur assurément à suivre.

Editions Robert Laffont, Points, 543 pages.

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Baad

Polar d’Afghanistan et d’organisations criminelles internationales.



Deux intrigues en parallèle, celle d’abord du policier afghan Ossama qui tente d’élucider le meurtre sordide de petites filles et d’autre part, la Française Nicole, ex-spécialiste de la recherche de grands criminels, dont la famille a été enlevée.



Un polar plutôt brutal, où il sera question de trafic de drogue, mais aussi de la déplorable situation de l’Afghanistan, rongée par la corruption et les guerres entre factions rivales, et avec une population souvent privée de tout.



Malgré ces difficultés, on y trouve aussi des gens déterminés à faire progresser la justice, des gens qui aiment leur pays :

« Il s’arrêta pour humer l’air froid du matin. Un air sublime, sec et vivifiant, qui sentait bon les herbes des montagnes. Il habitait un si beau pays, pourquoi fallait-il qu’il soit pourri de la sorte par la violence, la rapacité et la haine? »

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L'espion français

Un roman addictif qui met en exergue avec beaucoup de réalisme l'ambiance de panique et de peur qui sévissait en Afghanistan , prélude au climat de terreur actuel. On découvre aussi une nature sauvage et belle quand elle n'est pas polluée par l'homme et la guerre.

Un ami qui oeuvrait comme médecin urgentiste (Médecins sans frontière) affirmait que c'était un des plus beaux pays qu'il connaissait.

Le tourisme ne reprendra pas de si tôt !
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Kaboul Express

Je n’arrive pas totalement à comprendre comment Cédric Bannel parvient à faire en sorte que le tableau extrêmement sombre de l’Afghanistan qu’il nous trace ne soit pas totalement sinistre. Concrètement, le Qomaandaan Kandar est lui-même extrêmement pessimiste, Cédric Bannel lui attribue à plusieurs reprises des réflexions autour de la décrépitude de la société afghane, de la déchirure, qui semble tellement profonde entre les différentes ethnies présentes, sur le fait que l’État n’en est plus un. Et pourtant, on à le sentiment que, malgré la violence – les crimes sexuels contre les yazidis, les nomades baloutches contraints, pour survivre, de travailler pour les trafiquants de drogue, les attentats permanents, quotidiens ! – il ne peut pas ne pas rester un espoir pour ce pays.



Est-ce de l’inconscience ? Une sorte de vœu pieu ? De l’irréalisme ? En tout cas, on a envie de rêver avec lui d’un Afghanistan dans lequel les filles et les femmes pourraient juste vivre normalement, dans lequel les homosexuels ne seraient pas menacés de mort, dans lequel les puissants ne se contenteraient pas de taper dans la caisse et de se gaver sans se préoccuper des autres.



Les folies de l’EI, de Daech, on en a tous entendu parler. Mais ici, elles s’incarnent. Elles deviennent palpables, avec ces personnages qui sont décrits comme n’ayant plus peur de mourir parce qu’ils sont déjà en dehors de notre monde. Posant, de ce fait, un problème majeur aux services de renseignements qui luttent contre eux, ainsi que Cédric Bannel nous le fait voir. Et pourtant, ces hommes qui prétendent à la pureté la plus haute, qui en font leur étendard, s’autorisent les pires exactions sexuelles.



On découvre dans cet épisode les baloutches. Et c’est fascinant. On effectue une incursion dans la vallée de la Kâpîssâ. Et c’est terrifiant.



Et puis, en contrepoint, on suit tous les efforts déployés pour faire échouer l’attentat. En la matière, les quatre-vingt dernières pages sont haletantes, entièrement consacrées à la course-poursuite après les trois camions chargés d’explosifs et de gaz qui traversent l’Europe. À cette occasion, Cédric Bannel fait preuve d’une connaissance approfondie des rouages des services, du moins pour autant qu’on puisse en juger, tout béotiens que nous soyons.



Enfin, Cédric Bannel continue à distiller des éléments sur ses deux personnages, qui vont permettre d’alimenter la suite de la série. Nicole Laguna est confrontée à l’obstination d’un policier qui la soupçonne d’avoir franchi la ligne rouge – des faits qui remontent à Baad – ; du côté d’Oussama Kandar, Malalai supporte de moins en moins bien la vie à Kaboul et en Afghanistan…



C’est angoissant, c’est terrible, mais ce roman vaut vraiment le coup d’être lu. Pas pour se changer les idées, mais pour mieux comprendre… tout ce que nous ne pouvons pas comprendre de ces terroristes et des ressorts de ce pays incroyable qu’est l’Afghanistan…
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Baad

Doit-on ajouter de l'horreur à l'horreur ? Ajouter de la nuit à la nuit ?

Le néant au néant ?





Pourquoi ai-je choisi ce livre ? Moi, qui ne lis jamais de roman policier,

de thriller, moi, qui n'aime pas que l'on prenne prétexte de meurtres

pour commettre tous les crimes.





Baad c'est un peu l'air irrespirable de notre temps. Une certaine idée

phénoménale. Une remise gracieuse d'un ordre que l'on voudrait moral.

Un happy-end qui se voudrait fondamental. Une utopie peut être.





Alors pourquoi avoir choisi ce livre ?



Parce que le cœur de son histoire bat en Afghanistan.



Parce qu'il décrit l'enfer que traversent des femmes , des filles,

tous ces enfants, tous ces peuples, ces villages.



Parce qu'il me rappelle également la beauté de ce pays, malgré tout,

malgré ces innombrables guerres, le carnage, malgré le trafic de

drogue, l'esclavage des corps, malgré l'horreur fanatique engendrée

par une pseudo secte politico-religieuse de mafieux.



Non il n'était pas nécessaire d'ajouter de l'horreur à l'horreur.

Mais j'aime croire que Jehol reviendra.

Qu'il n'est pas mort, qu'il est là-bas, quelque part sur ces montagnes.

Qu'il veille sur l'esprit du Lion du Pandjchir.



Alors voilà pourquoi ce titre a retenu mon attention.

Voilà pourquoi je l'ai choisi.

Même si parfois l'action est par trop véloce, par trop évidente ,

les ficelles un peu grosses.





On voudrait croire que tout est possible. Que les méchants seront bien

les perdants. Que l'horreur s'arrêtera.

Mais est- ce là le rôle de la littérature ? Mettre de l'ordre ?

Il y a eu ,déjà, tellement, tellement de fois.



Est-ce que je demande trop ? Peut on écrire sans littérature ?



Est ce bien sur ce terrain que mes propos doivent rejoindre le propos de

ce livre ?





Ces sales guerres ne finiront qu'en décompte de faits.



Une longue, si longue liste de crimes, d'abominables méfaits.



Il fait tellement nuit qu'on ne distingue plus l'immensité du mal.





Bien sur il faudra du courage, de l'obstination, beaucoup d'espoir pour

que l'horreur s’arrête. Bien sur. Certainement.

Mais il faudrait surtout l’innocence, l'innocence de le croire.

Pour cela il faudra qu'il nous en reste, encore, ne serait ce même

qu'un peu.



Opération Masse critique, mai 2016, Babelio.





« I call. You’re stone.



One day you’ll look and find I’m gone. »



Landay.





http://www.poetryfoundation.org/media/landays.html



Astrid Shriqui Garain

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Les Fantômes de Kiev

Après L’espion français, roman d’espionnage réaliste et très réussi, Cédric Bannel reprend le personnage d’Edgar van Scana, membre d’une unité secrète de la DGSE, pour un roman très actuel sur les risques de dérives liées au totalitarisme de plus en plus affirmé en Russie.

En pleine guerre en Ukraine, voilà que la principale conseillère occulte du chef d’État russe lui propose un plan diabolique visant à utiliser contre la France ses propres armes livrées à l’Ukraine pour sa défense. Nom de l’opération : Ouragan de feu.

Edgar van Scana est d’abord envoyé en Roumanie pour essayer de comprendre pourquoi un informateur occasionnel des services secrets français a été poursuivi par des tueurs manifestement envoyés par les services russes et est mort en dissimulant un message. Grâce à lui et à une photo habillement sortie des territoires russifiés de Donesk, les services français vont alors comprendre une partie du complot. Il faut maintenant retrouver l’informateur en territoire occupé pour s’assurer de sa crédibilité, et surtout découvrir où sont stockées les armes qui menacent la France. Edgar van Scana va se charger de cette mission, avec l’aide de la veuve de l’informateur. Leur chemin jusqu’au delà de la ligne de front en Ukraine sera complexe et parsemé de morts.



Bannel maîtrise le vocabulaire des espions, leurs organisations, et est manifestement très bien informé de ce qu’il se passe là-bas, dans les zones que la Russie occupe en Ukraine et où règne la terreur russe. Son récit est glaçant et prenant. Par son rythme et la présence de scènes d’action soutenues, le roman rappelle du Tom Clancy, et ce n’est pas un petit compliment, dans un genre (trop) longtemps réservé aux anglo-saxons.

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L'espion français

L'enlèvement de quatre jeunes bénévoles japonaises et leur accompagnatrice, nous fait traverser l'Afghanistan. Cet étrange pays où la guerre succède à la guerre, où les clans s'entretuent, où la corruption est norme, nous le découvrons au travers d'une région située entre Afghanistant et Iran. De l'Iran il sera question pour ses rapports "complexes" avec les talibans et autres terroristes. C'est le Qommaandan Kandar qui va mener l'enquête avec ses adjoints et se frotter à ses ennemis .



Du côté de la France on recherche une femme psychopathe qui sévit dans cette région et qui se délecte de faire souffrir ses victimes. Les renseignements secrets, officiels et non, vont prendre en chasse cette femme.



C'est mon troisième roman de cet auteur, tous se déroulant en Afghanistan, j'y retrouve donc des personnages récurrents et ce pays toujours plus en vrac mais avec une lueur d'espoir qui s'ouvre au travers des jeunes qui ont été instruits et formés à l'occidentale.



Une excellente lecture !
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L'espion français

Je retrouve dans ce dernier roman de Cédric Bannel toute l’intensité dramatique de son excellent livre Baad . Ceux qui suivent l’auteur depuis quelque temps retrouveront avec plaisir les héros de ces précédents romans : en Afghanistan le commandant Oussama Kandar et son fidèle acolyte Gulbudin, en France la commandante Nicole Laguna.

Roman prémonitoire qui montre les derniers soubresauts d’un régime afghan corrompu, soutenu à bouts de bras par les USA alors que les talibans semblent de plus en plus pressants. On connaît la suite …



Le pitch de ce roman est l’enlèvement de jeunes femmes japonaises, infirmières stagiaires pour une ONG, Care Children, qui gère un orphelinat au Pakistan. Mais leur vieil avion affrété par une compagnie low-cost a dû atterrir en urgence sur la base militaire de Bagram, à quelques encablures de Kaboul, la capitale afghane.

Le camion qui devait conduire les japonaises et leur accompagnatrice à destination est ensuite arraisonné avant que le groupe soit embarqué manu militari dans un 4X4 pour une destination inconnue. Les stagiaires venaient de se transformer en otages.

Le commandant Kandar et son équipe sont chargés de les retrouver si possible vivantes sans savoir que les japonaises font l’objet de transactions entre différentes factions terroristes dont l’une , ralliée à DAESH, est dirigée par une française surnommée la veuve noire . Elle est justement la cible des services secrets français qui ont chargé l’un de leurs meilleurs agents clandestins , Edgar, de la débusquer puis de “ l’effacer” , définitivement.





L’auteur reprend l’habituel scénario des deux précédents livres : une enquête sur le terrain en Afghanistan et l’autre menée en parallèle depuis la France par la DGSE .

Il nous détaille cette société afghane où tout est affaire de clans , qui remplacent officieusement la hiérarchie officielle du pouvoir . Une société dont le pouvoir est complètement désorganisé, menacé par les talibans qui progressent à grands pas , haï par une population aux abois et en permanence déstabilisé par les guerres d’influence internes.

À contrario, le commandant Kandar fait un véritable travail d’enquêteur sur le terrain en utilisant le peu de soutien qu’il peut trouver dans ses réseaux , notamment celui de Mollah Bakir, toujours très bien informé.

On suit pas à pas les investigations du commandant et des nombreuses embûches qu’il rencontre sur sa route. On se laisse porter par cette enquête comme par celle menée discrètement par les services secrets à Paris et en Banlieue où des ramifications terroristes sont toujours présentes.

Vous ne vous ennuierez à aucun moment dans ce roman vif au scénario parfaitement huilé . Mi polar mi roman d’espionnage il vous fera explorer ce pays souvent conquis mais jamais soumis. Pourvu que cet adage tienne avec les talibans maintenant au pouvoir ...





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Baad

Qui se préoccupe actuellement du devenir de l'Afghanistan ? malheureusement, un conflit ou une guerre chasse l'autre ...



Il reste gravé dans ma mémoire , le portrait du Commandant Massoud, ce héros au sourire franc et aux yeux pétillants dont l'assassinat a marqué la fin de l'époque d'une relative insouciance pour le monde occidental , car en ce qui concerne l'Afghanistan, cela n'a été que la poursuite de combats et d'invasions.



Cédric Bannel nous plonge dans la réalité crue d'un pays toujours tourmenté, où les talibans sont à l'affut partout , où les conflits tribaux sont toujours présents et où la société des hommes de pouvoir est gangrenée par la corruption , tout cela sur fond de commerce lucratif du pavot que ce soient les paysans qui le cultivent ou ceux qui en font commerce, cartels de la drogue sur laquelle louchent également les différentes mafias du monde entier !



Mais des hommes intègres, il en reste heureusement : Oussama Kandar , le chef de la police criminelle et son équipe de policiers bravent leurs nombreux ennemis , ceux qu'ils se sont mis à dos parce que ne rentrant pas dans leurs combines pour effectuer leur difficiles missions et lorsqu'il s'agit de traquer un assassin de petites filles , ils affrontent tous les dangers n'hésitant pas à aller au devant des talibans .



De son coté , Nicole Laguna, une ex flic lutte pour sauver sa famille des griffes de la mafia italienne en cherchant un chimiste hors pair .



Çà va vite, c'est prenant à souhait , un excellent policier !



Baad , un mot afghan qui va marquer les lecteurs longtemps .
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Baad

« Quand l'heure a sonné, il n'est plus ni de beauté ni de dignité. Il ne reste que le tranchant de la mort dans son obscène crudité. » Oussama Kandar, chef de la brigade criminelle de Kaboul, examine le cadavre dénudé d'une fillette. C'est la troisième petite victime découverte ces derniers jours. Kandar découvre qu'il existe un intervalle de dix jours entre chaque meurtre. Il ne lui reste donc que dix jours pour identifier le tueur sans quoi la série macabre continuera.



Mais en Afghanistan rien n'est simple, la police judiciaire a peu de moyens, la médecine légale est balbutiante, le pouvoir et la justice sont largement corrompus et la population est soumise aux traditions tribales et aux préceptes religieux.



Kandar est surnommé 'qomaandaan' du fait de ses faits d'armes glorieux. Son passé de mojahid au côté de Massoud lui vaut beaucoup de respect mais aussi de nombreux ennemis. L'enquête s'annonce compliquée mais ce combattant vertueux est prêt à faire front avec son équipe. le décompte est lancé. Dix jours…



Au même moment, à Paris, Nicole Laguna est kidnappée. Ancien cadre du bureau action de la DGSE, elle s'est spécialisée dans la traque et la capture des grands criminels. Elle découvre qu'elle est entre les mains de la Cupola, une organisation qui chapeaute les mafias italiennes.



Ses ravisseurs lui apprennent que son mari et ses deux enfants ont également été enlevés. Le chef suprême de la mafia, Alfredo Vipere, lui ordonne de retrouver Franck X, un chimiste qui a mis au point une nouvelle drogue, « la neige », qui ne rend pas dépendant. « La neige devrait rapidement inonder les rues occidentales et la mafia risque de perdre le monopole mondial de la drogue. L'homme est introuvable. Nicole, qui est une pointure en matière de recherche de grands criminels, doit absolument retrouver ce chimiste sans quoi, sa famille sera massacrée…



Le Baad, c'est le mal, la part noire de l'âme faite de cruauté et de violence. le Baad est également une coutume afghane qui fait froid dans le dos : elle consiste à sceller la réconciliation de deux clans par l'offrande, de la part de l'offenseur à l'un des hommes de l'autre clan d'une petite ou jeune fille de sa famille. L'esclave devient alors objet de « punitions » pouvant entraîner sa mort ou des mutilations, sans que son ou ses tortionnaires soient inquiétés.



J'étais assez sceptique en débutant cette lecture. J'avais en tête l'excellent « Pukhtu : Primo » de DOA, la marche était donc assez haute. Je craignais également de retrouver les stéréotypes du thriller simplement exportés dans un contexte exotique. Mais ces réticences se sont vite dissipées. le récit est entraînant, je n'ai ressenti aucune lassitude. le roman mérite d'être qualifié de « page-turner ».



Et en plus d'être un thriller efficace, « Baad » permet de parcourir l'Afghanistan, d'une capitale, Kaboul, écartelée entre la modernité et le poids des traditions, aux zones montagneuses isolées où règnent des djihadistes et des narcotrafiquants. L'auteur rend hommage à la richesse multiculturelle du pays. Il parvient également à dépeindre les sublimes paysages.



Allez, vous aussi, rendez vous dans l'Afghanistan de Cédric Bannel, vous n'en reviendrez pas.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour cette lecture.
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Les Fantômes de Kiev

Je retourne faire un petit tour dans le Donbass via ce roman d'espionnage.

J'ai bien aimé le personnage principal (Edgar), un mélange de Malko Linge et de James Bond .

C'est un roman addictif et instructif avec une idée de départ originale.

Contrairement aux autres critiques toutes enthousiastes, deux éléments m'ont vraiment dérangés.

1 : Une enquête un peu bâclée et qui tient plus de la magie que d'une enquête policière.

2 : Des scènes de torture très (trop) détaillées, qui n'apportent rien à l'histoire .

Mais ceci reste du Mad ressenti
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Les Fantômes de Kiev

Un nouveau livre de Cédric Bannel qui mixe avec un bel équilibre, roman d’espionnage et policier à suspens.

Un récit qui montre toutes les capacités de nuisance de la Russie quand il s’agit de faire payer un allié de l’Ukraine contre son agression guerrière. Cet allié c’est la France que Poutine et sa responsable des services secrets ont décidé de durement punir. Pour se faire, un plan machiavélique est ourdi. Pour tenter de le contrer, suite à la défection définitive de l’un des correspondants ukrainien de la DGSE en Roumanie, la Boîte décide d’envoyer sur place l’un de ses agents Sigma, Edgar Van Scana. Sa mission : découvrir ce qui se cache derrière l’opération « Ouragan de feu » organisée par les russes et donc tenter par tous les moyens de l'empêcher , même si elle est potentiellement très dangereuse compte tenu de la situation dans l’Est de l’Europe et alors qu’une partie de sa mission l’emmènera dans le Donbass, occupé par les russes et leurs milices locales.





Si le début du roman m’a paru chercher ses marques, la suite du récit nous plonge rapidement dans la lutte fratricide que se mènent les services secrets d’autant qu’un plan funeste est en œuvre du côté russe. Pour une fois ce n’est pas un combat USA - Russie mais bien les services secrets français qui sont au premier plan.

La mécanique du récit est parfaitement rythmée et n’est pas exempte de son lot de cadavres, car dans ce genre de combats souterrains il n’y a pas de place pour les sentiments. L’histoire- on ne peut plus d’actualité - nous embarque donc sur les traces des différents protagonistes quel que soit leur camp et leurs objectifs, de la Roumanie aux territoires ukrainiens occupés en passant par la France. Le récit, parfaitement crédible et réaliste, sait maintenir le suspense intact jusqu’au dénouement final. Profitant de l’actualité brûlante du moment , il apporte un regard inédit sur toutes les manigances que se livrent les différentes puissances en présence alors même qu'au milieu de tout cela , sous le feu des armes et des bombes russes , une population innocente souffre et meurt en silence.





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Les Fantômes de Kiev

Chronique de Serial Lectrice : Le petit avis de Kris pour Collectif Polar

Je le savais … je le savais …. que je ne serais pas déçue par Cedric Bannel !!

Plus qu’un roman d’espionnage, plus qu’un thriller, on est pieds et poings liés lorsque l’on commence ce roman. En plus de nous éclairer sur bien des points, (où je ne suis pas toujours d’accord avec lui … 😉😉) mais où d’autres (points) paraissent hélas logiques, il s’agit bien là d’un état des lieux qui reste inquiétant.

Vladimir Poutine demande à ses services de punir la France pour son soutien à l’Ukraine. La DGSE est au courant mais ne possède que deux informations : un nom, Ouragan de feu, et une photographie de missiles, sans indication de date ni de lieu. Son meilleur agent, Edgar Van Seana, est envoyé en Transylvanie puis dans le Donbass pour tenter d’en savoir plus.

L’écriture est parfaite, le déroulé logique, du coup ça sent le vécu. Mais vu tout ce que j’ai pu lire de cet auteur je ne serais qu’à peine surprise. Bon on va prendre tout ça au second degré même si on en ressort un peu inquiet. Cedric Bannel ne dément pas ici ses grandes qualités d’écrivain. Je vous le conseille fortement !!
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Baad

Mais finalement que sais-je de l’Afghanistan ? Voila la première question que soulève ce livre, avant même de l’avoir ouvert. Et la réponse se résume malheureusement à « presque rien », bien que j’entende parler de ce pays depuis toujours, entre l’intervention soviétique, la guerre civile, la prise du pouvoir par les talibans, l’intervention de l’OTAN…



Le premier mérite de ce livre est donc de nous faire découvrir cette société, sorte de patchwork d’ethnies : pachtounes, hazaras, tadjiks, ouzbeks (groupes les plus nombreux) mais également aimaks, baloutches, turkmènes, pashayis, kirghizes, nouristanis… Oussama Kandar, dans sa pratique, ne peut pas négliger le fait que l’appartenance à telle ou telle ethnie, tel ou tel clan, peut avoir des conséquences.



Le deuxième mérite de ce livre, c’est de nous faire toucher du doigt ce qu’est la condition féminine en Afghanistan, et, plus largement, la situation sociale de ce pays. On sait que c’est terrible, mais certaines des indications qui nous sont données ici sont tellement inimaginables pour nous qui vivons dans notre petit monde de Bisounours… Le viol, la soumission, les mariages forcés, les mollahs qui abusent de leur position pour obtenir des faveurs sexuelles, tout cela est affreux. L’idée que, lorsque son mari meurt, une femme doit épouser l’un des frères du défunt me paraissait déjà éminemment médiévale ; mais, chez les pachtounes, la vengeance est inscrite dans les traditions, et que le nouveau mari dont mener cette vengeance sous peine d’exposer toute la famille à une profonde honte sociale. La question de la drogue est également très frappante : l’auteur nous décrit une société dans laquelle le désespoir a entraîné de très nombreux adultes vers les opium houses, avec toutes problématiques que cela soulève – déchéance, prostitution pour se procurer l’argent nécessaire…



Bref, la description de ce pays est brutale. Et pourtant, on sent que Cédric Bannel est en quelque sorte sous le charme de ce pays – un point que nous essaierons d’approfondir prochainement avec lui -. Il semble y avoir un contraste de majesté et de bassesse. À la fois dans les paysages et les lieux, et chez les hommes, certains abusant de leur pouvoir sans états d’âme, alors que d’autres se battent pour conserver leur humanité, et sont d’autant plus admirables pour cela.



Oussama Kandar est, évidemment, la grande figure de ce livre. Cet homme, profondément croyant, est touchant dans son amour profond et sincère pour sa femme, Malalai, médecin et féministe, dans un pays qui n’est tendre ni avec les uns, ni avec les autres ; il est beau dans son irréductible volonté de ne pas plier face au mal ; il est émouvant dans sa façon d’essayer de survivre malgré les vies qu’il a du prendre ; il est impressionnant dans ses capacités de combattant… Bref, il est multi-facette, et cela le rend d’autant plus humain.



Ce livre, je l’ai littéralement dévoré. Pratiquement 500 pages en deux jours. Et je vais le recommander à tous ceux qui aiment les romans noirs – parce qu’il est noir ! -, les thrillers, et tous ceux qui aiment voyager – quand je dis voyager, j’entends par là découvrir des pays, des personnes différentes, pas aller s’enfermer dans un club pour se reposer, ce qui est également très honorable, mais dans un style différent !
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Baad





Présent le week end dernier à Quais du Polar, Cédric Bannel, écrivain aux multiples vies né en 1966, est un écrivain qui n'aime rien de plus que se froter aux contrées lointaines et peu connues de la littérature, que ce soit les banlieues poussiéreuses de Kaboul aux montagnes impénétrables du Badakhchan.



Avec BAAD, un de ses derniers polars, sorti très récemment en poche chez POINTS, il situe son intrigue criminelle à Kaboul , loin de nos repères habituels d'occidentaux, comme il l'avait déjà fait avec « l’homme de Kaboul » paru en 2011 et qui a connu un grand succès en France ainsi que dans plusieurs pays européens.



Dans BAAD, l'intrigue commence avec la découverte d’un corps d’une petite fille. Oussama Kandar, flic intègre et chef de la brigade criminelle de Kaboul, déjà héros de l'homme de Kaboul, s'aperçoit que deux corps de fillettes ont été découvert. avant celle ci dans 3 bidonvilles différents et qu’une 4ème va mourir dans 10 jours s’il ne trouve pas le meurtrier.



Dans le même temps, Nicole Laguna est enlevée à Paris par la Mafia. L’ancienne de la DGSE qu’elle est, ex-spécialiste de la traque de criminels doit retrouver un chimiste, inventeur d’une drogue parfaite. Si elle échoue, sa famille sera assassinée…



Les deux intrigues, a priori totalement éloignées l'une de l'autre, vont finalement se rejoindre progressivement grace à l'habileté narrative de Cédric BANNEL ..



Le lecteur est tenu en haleine autour de cette double enquête, qui multiplie les rebondissements et les surprises, avec en toile de fond un coté très documenté sur le pays dont Bannel semble parfaitement maitriser les us et coutumes et un contexte politique et économique particulièrement complexe et explosif, pays tiraillé entre la modernité et le poids des traditions et gangréné par la corruption et la guerre



Cédric Bannel nous livre ici un roman de fort belle facture profondément addictif, rempli de personnages particulièrement charismatiques avec lesquels on vibre totalement dans leurs combats respectifs contre l'honneur et la survie .



Un page turner de très bonne qualité littéraire- assez journalistique mais cela n'est en rien génant- et surtout d'une efficacité redoutable...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Baad

Bienvenue au coeur d'une contrée de poussière, de bruits, d'odeurs et de paysages lunaires. Bienvenue dans Baad. Quel voyage dépaysant !



Il y a de nombreux personnages ayant des fonctions variées dans ce livre et cela m'a pris un bon moment à tous les départager, car ces noms sont longs, un peu compliqués et se ressemblent tous. Heureusement, se trouve une liste des personnages principaux à la fin pour nous aider à mieux s'y repérer. Une fois cela fait, on rentre plus dans l'histoire.



On sent que l'auteur maîtrise très bien son sujet et c'est avec beaucoup d'intérêt que nous découvrons ainsi une petite portion de ce qu'est l'Afghanistan d'aujourd'hui. Un lieu peut-être un peu méconnu pour nous, Occidentaux, et tout à la fois intriguant. Une longue histoire, tellement de déchirements entre les clans, peuples et ethnies diversifiés ce de pays !



Ce roman, à travers une enquête policière, nous apprend une panoplie d'éléments sur ce pays qui pourrait sans doute être grandiose et magnifique s'il n'était morcelé de toutes ces chicanes, déchiqueté par toute cette destruction. Il y a bien longtemps que ses habitants n'y ont pas vécu en paix et on le ressent à travers le personnage unique et génial du qomaandaan Kandar. Si tous les policiers pouvaient être comme lui ! On l'aime, cet homme. Honnête, intègre, qui fait tout ce qu'il peut pour rendre un peu de justice en ce pays corrompu par tout un chacun, peu importe son titre ou sa position dans la communauté, chacun étant prêt n'importe quand à vendre son voisin, à retourner sa veste s'il venait qu'à flairer le moindre avantage. En cette contrée assez pauvre, c'est encore et toujours, là aussi, l'argent et l'appât du gain qui mène le monde. La loi du plus fort. Le chantage...la corruption à tous les niveaux. Un monde dangereux.



L'enquête se divise en deux parties et traite de deux sujets; meurtres de fillettes à Kaboul et cartel de drogue. L'une débute en France, mettant en scène la commissaire Nicole Laguna, l'autre en Afghanistan avec Kandar pour dénicher le meurtrier des fillettes. Les deux parties se rejoindront plus tard, leur affaire ayant un lien entre elles. On y trouve également la partie de Nahid - mère de Badria, la dernière fillette "achetée" de force - mais peu présente dans le roman, contrairement à ce que la quatrième de couverture laisse entendre. J'aurais aimé que l'histoire de Nahid soit un peu plus développée, qu'elle prenne plus de place, qu'elle soit plus enragée, mais il faut bien sûr tenir compte de ses ressources...



J'ai trouvé l'enquête en tant que telle plus ou moins spéciale. Ce qui fait qu'elle est unique et rare, c'est le lieu où celle-ci se déroule, son contexte politique. On est dans un monde et un environnement tout-à-fait nouveau et cela la rend passionnante. Malheureusement, on y voit également quel sort est réservé aux femmes de façon générale dans ce pays lointain. Sans pitié. Cela est très choquant et éprouvant. Cela nous atteint. C'est épouvantable.



Je décrirais ce roman comme étant PERCUTANT et le recommanderais sans hésiter. J'ai eu l'impression de voyager, même si c'est au pays du BAAD. Il y a de l'action. De la bagarre. Des combines. Les personnages sont attachants, Nicole aussi qui a vraiment du "guts" ! Bien heureuse d'avoir trouvé ce titre grâce à Babelio !
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L'espion français

J'ai vraiment dévoré ce roman d'espionnage tendu et bien documenté qui m'a fait penser, comme il se doit, à une version plus trash du bureau des légendes.

L'histoire, relativement complexe ( mais on n'est pas chez John Le Carré, si cela peut rassurer) se déroule entre Paris et l'Afghanistan et si l'on excepte ce qui concerne la "veuve blanche" qui j'ai trouvé un peu too much dans le livre le reste est quand même assez passionnant. Nous sommes notamment vraiment plongé en Afghanistan d'une manière je dois dire tout à fait saisissante. Les personnages afghans sont attachants et ce qui est dit du pays et de l'état dans lequel il se trouvait à la date d'écriture du livre fait froid dans le dos.

On est donc plongé dans un monde violent et redoutable. Chaque chapitre commence par une indication comme "Kaboul 7h02". Le livre foisonne de détails très précis qui laissent imaginer un lourd travail documentaire et une connaissance précise du fonctionnement du monde du renseignement. Ici l'Iran est aux premières loges et si l'on regarde en même temps la série Téhéran, on a un cours en accéléré sur des services très redoutables.

En googlant l'auteur on tombe sur un profil très très curieux entre ENA, bourse, karaté qui ne laisse d'ailleurs pas d'intriguer.

Pour ce qui est de l'écriture, rien de notable, sur ce plan on n'est pas non plus chez John Le Carré.

Une lecture vraiment passionnante tout de même.

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Les Fantômes de Kiev

Il s’agit du 2ème tome, mais il peut se lire de façon indépendante et ce fût le cas pour moi, et par la même occasion j’ai découvert cet auteur. Ce roman nous plonge dans la réalité du conflit russo-ukrainien. Un roman d’espionnage qui m’a beaucoup plu.

Edgar Van Scana, avocat international, travaille en sous-marin pour la DGSE, et plus exactement au service des Archives. C’est un service secret. En tant qu’agent secret Edgar va devoir déjouer l’opération « Ouragan de feu » lancée par les russes contre la France. Le périple d’Edgar l’emmène en Roumanie et dans le Donbass pour retrouver l’informateur et la cache des missiles. Va-t-il réussir sa mission ?

On suit le personnage d’Edgar et sa progression dans ses recherches. Cette lecture m’a plongée dans les coulisses des agents secrets (les bons comme les méchants), mais aussi dans l’horreur de la guerre. Les cadavres s’accumulent tout le long du récit. Les émotions, les ressentis des différents personnages sont bien exprimés de même que l’ambiance et les tensions. La guerre fait aussi apparaître la misère sociale à laquelle est parfois confronté la population et aussi aux idées qui diffèrent. En effet, l’auteur nous explique la situation politique passée et présente.

Il y a du rythme, des rebondissements, du suspense. Les chapitres sont courts. Le style d’écriture est fluide.l’intrigue est bien construite. Le suspense est maintenu jusqu’au dénouement final. L’intrigue est captivante.

Un roman addictif pour ma part entre fiction et réalité avec beaucoup de crédibilité que je vous conseille.
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Baad

Très bon bouquin, même s'il est un peu difficile sur la première moitié du livre de se plonger dans la complexité géopolitique de l'Afghanistan. Au final, j'ai appris plein de choses intéressantes sur ce pays. De plus, l'auteur nous entraîne au fur et à mesure dans une intrigue policière plutôt bien ficelée. Je recommande !
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