AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Cédric Bannel (370)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Kaboul Express

Wouaouh, ça dépote ! Fermez vos volets, débranchez vos téléphones et envoyez vos enfants chez leurs grands-parents pour le week-end : vous ne pourrez pas vous résoudre à fermer Kaboul Express avant la fin, d'autant plus que ça nous rappelle quelque chose...

Après l'Homme de Kaboul (génial) et Baad (un peu gore à mon goût) , on atteint la le sommet du thriller : une histoire terrifiante entre Kaboul et Paris qui sonne incroyablement juste et rappelle une actualité tragique et brûlante. Et quand on ferme la dernière page, on ne peut pas s'empêcher de se dire... et si c'était vrai ???
Commenter  J’apprécie          80
Baad

Après L’homme de Kaboul avec son héros impressionnant Oussama Kandar, Cedric Bannel nous offre un autre polar toujours en Afghanistan. Cette fois ci son polar sera centré dans le milieu des stupéfiants avec un brin de thriller psychologique.

Donc je vais d’abord encenser l’auteur à multi-facettes qui nous offre une plume extraordinaire, simple et efficace et surtout on sent son intérêt pour les pays du Moyen ou Proche Orient. On sent qu’il veut certes nous montrer l’horreur qui s’y passe mais nous montrer l’espoir que la situation peut évoluer.

Donc cette fois notre héros Oussama se retrouve face à un tueur en série qui assassine des fillettes. Et bien entendu cette affaire ne sera pas simple car il sera confronter encore une fois à la corruption afghane, aux coutumes « ancestrales », à ses principes et ses valeurs et surtout aux islamistes.

Encore une fois Cedric Bannel avant de nous proposer un polar poignant, il nous dévoile un pays qui veut avancer et y croire à la paix. Mais comment faire face à des croyances profondes ? Comment faire face aux mauvais traitements des femmes ? Comment la pauvreté est exploitée par les riches ? Avec cet auteur on y est en Afghanistan, dans ses ruelles pauvres, la corruption bien décrite, les relations hommes/femmes et leur coutume, leur croyances et leurs convictions.

On sent un travail pointilleux et investi de cet homme d’affaire qui m’impressionne. En plus d’être homme d’affaire il a une plume parfaite. Et franchement j’espère avoir d’autres romans de sa part. Vu le parcours atypique, les études de ce Monsieur, je suis sure qu’il peut nous offrir des romans à couper le souffle. Pour moi c’est mon préféré de ces deux romans car il touche une corde sensible : l’amour d’une mère, la cruauté sur les enfants et surtout le comportement de ces « Elitistes » qui profitent de la naïveté et le manque d’instruction de peuple pauvre.

Donc ce sera félicitation à Mr Bannel pour ces deux romans que je conseillerais fortement à mon entourage. L’homme multi-face qui peut rajouter écrivain de talent à son long palmarès. J’ai hâte de le relire.
Commenter  J’apprécie          82
Le huitième fléau

Vous vous souvenez de la crise de la vache folle dans les années 1990? 1996 pour être précis?



Ce roman en reprend les ingrédients pour une crise sanitaire majeure en Europe, en 2001, tendant vers une pandémie si aucun remède n’est trouvé.

Un vaccin est trouvé mais un attentat décime toute l’équipe de ce professeur. La formule est subtilisée.



Le risque mortel est immense, le péril est imminent. L’occasion pour certains pays de collaborer au sein d’une équipe restreinte et hors cadre pour traquer les responsables.



Le huitième fléau est le premier roman de Cédric Bannel, dont le dernier titre, Baad, a été un gros coup de cœur récemment. Donc, me voilà partie à découvrir les autres écrits de ce Môssieur!



Tout en lisant, je me disais que tous les ingrédients d’un bon film américain à la Mission Impossible étaient présents!

C’est une course contre la montre: on voyage de Londres au Caire, en passant par les States et la France en quelques 400 pages. Pas le temps de souffler, le rythme est énergique et exit les problèmes de décalage horaire!



L’équipe est une parfaire alliance dans la diversité. Nous avons le cerveau, Francis Foster, psychiatre anglais et prix Nobel; Milan, agent de la CIA et iceberg imperturbable; Sam, métis africain, ancien taulard, roi de la cambriole et la touche féminine avec la petite frenchie, Vic, fleuron de la DGSE.



Le cerveau et les bras armés ont carte blanche et cela donne une traque implacable avec de belles scènes d’action, de la castagne, des armes bien puissantes, une dextérité dans les combats à toute épreuve.

Cela n’empêche pas une intrigue bien ficelée et bien documentée sur les réseaux islamistes, les services secrets, les armes, l’environnement médical sur les maladies orphelines et la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

C’est une one-shot efficace et addictif avec du suspens et des rebondissements jusqu’aux dernières lignes.



L’émotion est également présente avec un peu d’amour dans l’air et des vies à sauver. Le seul petit bémol est la trop bonne entente spontanée affichée au sein de cette équipe de choc. La psyché des personnages est ainsi bien analysée mais leur faculté à s’épancher grâce à Foster est, à mon sens, trop factice pour générer une empathie profonde, surtout venant d’agents réputés solitaires et endurcis.



En conclusion, pour un premier roman, j’ai bien apprécié. L’auteur pose les marques de ce qu’il aime mettre en scène: des sujets riches, de la bonne documentation, une intrigue dense mêlée à la psychologie et l’émotion, de l’action.



Un bon cocktail à déguster!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
Commenter  J’apprécie          80
Baad

Je crois que ce thriller n’était tout simplement pas fait pour moi, et je regrette d’avoir demandé ce partenariat car je pense que beaucoup de lecteurs vont apprécier voire adorer cette nouvelle parution là où moi je suis restée complètement à côté de la plaque. Du coup, je préfère assumer mon abandon tout en conseillant de ne pas forcément s’attarder sur mon avis car les adeptes des enquêtes sous suspens devraient s’y retrouver.



Plus d'infos sur ma chronique :)
Lien : http://la-riviere-des-mots.b..
Commenter  J’apprécie          80
L'homme de Kaboul

Un bon polar qui nous emmène, notamment, aux quatre coins de l'Afghanistan. L'auteur, Cédric Bannel, nous dépose au centre de ce pays d'Asie centrale - ou plutôt vers l'ouest -, à Kaboul, une ville éphémère peuplée de personnes vivant encore avec le souvenir et surtout l'influence de l'invasion des troupes soviétiques à la fin des années soixante-dix ou encore avec la crainte et la peur de cet ancien "gouvernement" islamiste, celui des Talibans, cassé en 2001 par la coalition.



Une intrigue intéressante, passionnante et bien ficelée qui nous fait voyager entre la Suisse et l'Afghanistan, à pieds ou au volant de vieux 4x4 Toyota déglingué sur des chemins terreux et dangereux, en compagnie de personnages bien variés; des salopards, des faux-culs, des paumés, des trafiquants, des terroristes, des femmes soumises, violées et humiliées mais aussi des femmes fortes et combattantes. Mais je retiens surtout l'image d'un homme juste, intègre et incorruptible, Oussama Kandar, la cinquantaine, chef de la police criminelle de Kaboul. Un homme qui croit encore en la justice, qui tente de l'appliquer, ce qui se fait de plus en plus rare dans ce pays corrompu. Un homme très croyant aussi, correct et modéré, qui n'hésitera pas à dérouler son tapis de prière au beau milieu d'une perquisition. Un homme qui a la foi et qui en aura bien besoin.



Kaboul. Une ville que Cédric Bannel semble bien connaître et/ou un auteur très bien documenté. Nous évoluons dans cette ville dépravée, avec ses bazars immenses, ses ruelles étroites où chaque recoin semble annoncer un danger imminent. Une ville déstabilisée, en sursis, au sein de laquelle tout se règle à grands coups de Kalachnikov. Les attentats suicide se succèdent et sèment la mort au hasard, dans une rue ou encore dans une autre, sur une place et encore dans une autre rue, ceci au gré de la demande et des personnes qui s'y trouvent... Les dommages collatéraux, ce n'est pas grave, l'important c'est le résultat. Inch'Allah et on recommence...



Une ville encore bien marquée par les actes barbares des Talibans, un gouvernement qui a pourtant été démoli, mais qui garde toujours quelques têtes hors de l'eau, prêts à reprendre le pouvoir. Ce n'est d'ailleurs pas le gouvernement actuellement mis en place qui va leur donner beaucoup de difficulté à revenir sur le devant la scène. Mais cela, Dieu seul le sait! Lequel au fait?



Je vous ai parlé avant d'Oussama Kandar. Ce flic expérimenté qui, dans le passé, s'est battu avec hargne contre les Talibans, se retrouve sur une nouvelle enquête; un suicide. La victime est un homme riche, puissant, pas trop net, qui trafiquait un peu à gauche et à droite; il s'est visiblement flingué après avoir abattu son domestique. Egalement sur place (étonnant?), le ministre de la Sécurité, corrompu et pire qu'une girouette, tente de clore rapidement l'affaire en privilégiant la thèse du suicide. Kandar, quant à lui, ce suicide il n'y croit pas du tout et va le prouver. Avec ses hommes, il va aller jusqu'au bout pour découvrir la vérité; envers et surtout contre tous, ou presque...



Parallèlement, l'auteur nous entraîne à Berne, en Suisse, au sein d'une organisation un peu particulière, une structure chargée de missions secrètes oeuvrant pour le compte de gouvernements ou de multinationales. Cette organisation recherche activement un homme qui détient des informations qui ne doivent en aucun cas être dévoilées au grand public, un certain rapport "Mandrake". Le fugitif reste introuvable, malgré une magnifique et mémorable chasse à l'homme qui se déroule dans un grand squatte dégueulasse de Zurich; à gerber. Bref, l'homme s'est fait la malle et le retrouver devient une priorité mondiale.



Mais voilà, nous apprenons qu'une copie de ce rapport accablant se situe en Afghanistan, détenu par une autre personne. Il s'agit de l'homme qui s'est "suicidé" à Kaboul, respectivement la victime dont s'occupe Oussama Kandar. Le document n'a cependant pas été retrouvé. Le responsable de cette fameuse structure à Berne, sous l'impulsion de son client influent, donne carte blanche à ses équipes pour stopper et éliminer toute personne susceptible de découvrir ce fameux rapport.



Oussama Kandar, avec son acharnement à vouloir effectuer son travail dans les règles de l'art, devient bien malgré lui un homme à abattre à tout prix. Une puissante chasse va alors débutée dans ce pays d'Asie centrale; mais notre flic, bien que pourchassé et traquée de tout les côtés, va vouloir qu'une seule chose, aller jusqu'au bout de son enquête, quitte à mourir.



Trois personnes vont jouer un rôle clé dans cette affaire extrêmement délicate et complexe. Oussama Kandar, évidemment, mais aussi le mollah Bakir, un chef Taliban - modéré, cultivé et très bien renseigné - auprès de qui notre flic trouvera une aide très précieuse. Contact ambigu entre ces deux hommes que tout oppose, à savoir les idéaux, la politique et la conception de la vie. Par ce personnage d'ailleurs, l'auteur nous apprendra beaucoup sur la vie afghane, les coutumes et les rapports humains, sur les Talibans bien sûr mais aussi sur la politique du pays; instructif et passionnant! Une troisième personne clé dans cette intrigue, Nick, un brillant mathématicien suisse qui bosse pour cette organisation basée à Berne et qui s'est vu remettre le dossier du fugitif qui détient ce fameux rapport. Nick est bon, très bon même, mais commencerait à en savoir un peu trop, surtout au goût de ses supérieurs.



Un trio qui va éventuellement nous faire la lumière sur cet étrange secret qui sème bien des morts sur son passage, une bombe à retardement qui peut faire changer le cours des choses si elle explose au grand jour. Qu'est ce qui peut bien relier un fugitif en Suisse-allemande et l'Afghanistan?



Je retiens encore trois choses dont l'auteur nous fait part lors du déroulement de son intrigue. D'abord, au niveau des procédures police, c'est fascinant, un autre monde! Nous sommes loin des "Experts à Miami"... Les moyens sont restreints; je repense à Kandar qui doit appeler une collègue de la police russe pour obtenir un set, périmé de surcroît, servant à révéler des résidus de poudre sur les mains d'une victime. J'ai également été frappé par la droiture de ce flic qui, pourtant, lors d'une perquisition, laisse tout de même un de ses hommes emporter un pavot d'un demi-kilo pour se faire un peu d'argent pour faire vivre sa famille, ou alors une bouteille d'alcool (prohibé là-bas) à revendre pour quelques sous. Ah c'est clair, on est loin de nos procédures! Leur code pénal est d'ailleurs assez malléable non? Jugez plutôt:



"Le code pénal était un curieux mélange de tradition afghane et de droit occidental: les gardes à vue étaient limitées par la loi à soixante-douze heures, mais rien n'interdisait de facto de torturer les suspects pendant ce délai, ce dont la police se privait rarement dans les affaires de terrorisme."



Seconde chose, l'auteur nous parle beaucoup de la vie privée d'Oussama Kandar, un homme qui cultive un énorme respect envers l'autre, mais surtout envers son épouse. Nous sommes témoins d'un couple que je qualifierais de moderne, qui respecte les valeurs de l'islam, mais qui tente d'évoluer et de conserver un respect mutuel fort. Une épouse qui se bat justement pour les femmes en Afghanistan, pour leur liberté et leur considération qui n'existent absolument pas. Des femmes humiliées, traitées avec mépris, qui n'ont pas plus de valeur qu'un animal. L'auteur, par la voix de Malalai Kandar, nous plonge dans cet univers malsain, dans ce pays hostile et injuste pour les afghanes, mais la voix de cette femme courageuse donne de l'espoir pour ses êtres camouflées sous leur burqa qui restent, pour l'heure, réduites à l'état de merde, n'ayons pas peur des mots. L'impulsion des Talibans donnée lors de leur règne n'est pas prête de s'effacer dans ce pays...



La troisième chose revient un peu à ce sujet. Lors de son périple, respectivement lors de sa traque, Oussama Kandar nous fait grimper dans les hautes montagnes afghanes, au nord-est de Kaboul, dans des contrées extrêmement hostiles, primitives et dangereuses. Nous rencontrons ce qui se fait de plus primitif comme peuple afghan, des combattants arriérés vivants comme à l'âge de pierre, des hommes frustes, violents et déments, qui interprètent le Coran à leur manière... Immoral! Jugez plutôt par ce passage qui m'a fait extrêmement mal, mal pour ce pays qui ne risque pas d'évoluer de sitôt:



"- vous l'avez tous violée et lapidée! s'exclama mollah Bakir, horrifié.

- pas violée, mollah, consommée, selon les règles de l'islam, qu'Allah soit loué, elle y a pris beaucoup de plaisir. Nous sommes tous vigoureux. J'ai consommé mon mariage le premier, hier en début d'après-midi, et encore avant la prière de cinq heures, et encore après la prière. J'ai consommé mon mariage toute la soirée, Allah m'est témoin que la santé était avec moi, j'étais fort comme un taureau. Puis Abdul a consommé, et Muhammad après lui, et Hazrat après Muhammad, et Younous après Muhammad. Toute la nuit. Abdullah, Zalmay, Bismullah, Wahid, Sebghatollah, Jarollah, Zarar... tous l'ont honorée de leur ferveur, et Allah m'est témoin qu'elle est grande. Peut-être que la fille n'a pas encore été lapidée, peut-être certains guerriers ont-ils mis du temps pour consommer leur mariage, eux aussi."



Cédric Bannel nous lègue une intrigue internationale fort intéressante, peut-être pas si fausse par rapport à la réalité, dans un contexte très dur, soit finalement la vie de tous les jours d'une afghane ou d'un afghan. Par sa plume très descriptive et précise, il nous plonge profondément dans cette atmosphère où les bombes explosent les unes après les autres autour de nous - suivies d'une pluie de membres et de peau calcinée -, et où les coups de Kalasch nous frôlent le bout du nez sans s'interrompre. Pour ma part, j'en ai appris beaucoup et je dois admettre que c'est pire que ce que j'en savais déjà... Mais l'Afghanistan semble également être un magnifique pays, géographiquement parlant, peut-être qu'un jour... Allez bonne lecture, n'hésitez-pas.



Ah! un petit détail pour l'auteur; en tant que suisse je me sens obligé de lui en faire part: les billets de 5 francs suisse n'existent pas, et non... ;-)



Bonne lecture.
Lien : http://passion-romans.over-b..
Commenter  J’apprécie          80
L'homme de Kaboul

Deux enquêtes parallèles à des milliers de kilomètres l'une de l'autre dans des endroits totalement différents à tous niveaux. L'une se passe en Suisse dans un univers hyper informatisé où la technologie la plus pointue est utilisée pour traquer l'ennemi de cette organisation toute puissante, l'autre se passe à Kaboul avec le manque de moyens inhérent à la situation politique du pays et débute par un suicide qui n'en est pas un. Ce roman met en scène deux hommes que tout oppose à première vue et pourtant que tout va réunir, deux hommes intègres qui vont refuser le système et poursuivre coûte que coûte leur enquête au risque d'y perdre la vie.

J'avoue que j'avais un petit à priori avant de commencer ce livre, je n'aime pas particulièrement ce genre d'univers. Les romans d'espionnage ou les thrillers politico judiciaires ne sont pas vraiment ma tasse de thé, et j'avais un peu peur de me retrouver dans une histoire improbable remplie de situations abracadabrantes. Mais j'aime aussi aller vers d'autres genres de récits que ceux que j'affectionne habituellement et bien m'en a pris car... j'ai adoré ! Dès les premières pages j'ai accroché à l'intrigue avec une préférence pour la partie de l'enquête se déroulant à Kaboul où petits marchands ambulants, femmes voilées et énormes 4 x 4 blindés se côtoient dans les rues bondée et poussiéreuses. J'ai trouvé le récit de la vie afghane avec toutes les difficultés rencontrées au quotidien, le manque de moyens, la condition des femmes... vraiment intéressant. Les personnages sont attachants, notamment Oussama, l'afghan, proche de ses hommes, un policier intègre qui se refuse à accepter le jeu des politiciens véreux. Un homme tiraillé entre tradition et modernité, marié à une femme aux idées progressistes qui lutte pour améliorer la condition féminine dans son pays et qui refuse le joug de l'intégrisme religieux.

L'intrigue est très bien menée, pleine de rebondissements, que ce soit en Suisse ou en Afghanistan. Les personnages sont remplis de contradictions, ce qui n'est pas pour me déplaire. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et j'ai lu ce roman pratiquement d'une traite. Le style est fluide et rythmé grâce aux nombreux dialogues et à certains mots de vocabulaires dari ou pachtoun qui viennent ponctuer les conversations et qui rendent le récit particulièrement vivant. J'ai trouvé l'atmosphère de Kaboul, avec sa violence, ses attentats suicides, ses contradictions, son passé et son histoire bien rendue. Le contraste entre les deux enquêtes n'en est que plus saisissant. On passe d'un pays rempli de bruits et de fureur où le poids de la misère et de l'intégrisme reste très présent à un monde froid et aseptisé où la technologie est reine et où les marginaux sont chassés des centres villes vers des terrains vagues et des zones déshumanisées. A aucun moment je n'ai deviné la solution de cette intrigue et j'ai savouré le dépaysement et le suspens jusqu'au bout... avec des terroristes qui ne sont pas forcément ceux que l'on croit et cela ne donne que plus de poids à l'idée que manipulation et corruption sont des armes aussi efficaces qu'une bombe dans une rue de Kaboul ou de Bagdad.

Commenter  J’apprécie          80
L'espion français

Coup de coeur ❤

C'est simple : en pleine lecture de ce roman, j'avais déjà acheté les autres titres de la série. C'est vous dire à quel point j'ai apprécié ce roman. L'auteur Cedric Bannel, que je découvre, démontre dans ce roman une grande connaissance de l'Afghanistan et de sa géopolitique : guerre des clans, terrorisme, enlèvements, Talibans, Daesch . C'est tellement réaliste et malheureusement terriblement effrayant.



Qomaandaan Oussama Kandar Tome 4/4
Commenter  J’apprécie          70
Kaboul Express

Comme d'hab, lecture des 60 (!) critiques précédentes. Celle de WillyDelaunay est exactement ce que je pensai écrire !

Je vais donc juste rajouter quelques touches à son tableau.



Bien que reprenant deux personnages des précédents romans (Nicole L. et Oussama K.), celui-ci est très différent. Pas d'intervention spectaculaire où ça pète de partout, pas de piano jeté du haut de l'immeuble par Khan Durrani, pas de paquet de personnages secondaires explosé ou sulfaté, on a en effet plutôt un documentaire encore plus fourni que dans les épisodes précédent sur les techniques de surveillance des big brothers occidentaux.

Je trouve notamment passionants le suivi et les explications exhaustives sur les techniques de recoupement.



L'intrigue est en effet assez linéaire et l'issue prévisible, ce qui explique pour moi que C. Bannel conclue sobrement.



De même, le héros de l'histoire n'est ni un seigneur de la guerre sanguinaire, ni un criminel international sadique, mais un ado surdoué sadisé par les militaires occidentaux. Agréable renouvellement.



Ce qui ne change pas, c'est le rendu hyper-réaliste des atmosphères des différents lieux de l'action, la documentation fouillée, l'entrelacement des intrigues en France et en Afghanistan, avec en plus une enquête sur Nicole L., séquelle d'un épisode antérieur. Aussi, une certaine retenue bienvenue dans les scènes de violence et de brutalité, ainsi qu'un style nerveux, sans trop de temps mort.



Et malheureusement revient également cette lourde caricature des barbares islamistes, tous plus sadiques, violeurs, obsédés, incultes, grossiers les uns que les autres. On peut comparer avec les délires anti-allemands de la presse française dans les années 1910. Ou avec ceux de la presse républicaine américaine dans les années 1990. On voit où ça a mené dans les 2 cas. Des millions de morts en France ou en Irak.



Sans nier la réalité de l'obscurantisme des intégristes religieux de tous bords, moins de scènes de viol de mineurs ne nuirait pas au récit.



Mais bon, j'ai quand même dévoré ce tome en trois jours !
Commenter  J’apprécie          70
Les Fantômes de Kiev

Mon premier livre de Cédric Bannel.



Le premier mot qui me vient à l'esprit est addictif. C'est diablement bien construit pour qu' on soit pris dès le début : Courts chapitres, tressage serré de plusieurs intrigues, arrivée bien dosée de personnages se multipliant entre la France, l'Ukraine, la Russie., lien direct avec la plus brûlante actualité, tension permanente. de la belle ouvrage.



Retrouver les épigones de la tcheka un siècle plus tard en ennemis farouches vous a un très plaisant arôme des premiers James Bond, quand tout était simple. Et c'est quand même d'un autre niveau que les Jean Bruce, Gérard de Villiers, Paul Kenny ou André Fernez.

On apprécie notamment la part belle faite aux forces de police locales, la multiplicité des points de vue ( même au sein d'un couple russe dans une ferme), la profondeur de certains protagonistes, capables des pires forfaits et de la plus grande humanité selon les circonstances, et j'avoue avoir aussi été captivé par toute la description minutieuse de l'organisation et du déroulement des opérations, qui donne une belle épaisseur au récit.



De plus, les adversaires russes et ukrainiens ne sont pas caricaturés avec l'insistante lourdeur des barbus de la série du Qommaandaan Kandar, qui pouvait aller jusqu'à gêner la lecture.



Comme toujours, avant de faire une critique, je lis les avis déjà publiés, et quand il y en a 33 comme ici, dont la plupart résument bien le livre, en plus de sa présentation, je me demande si j'ai quelque chose à ajouter qui n'ait pas déjà été dit. La plupart du temps, je m'abstiens donc.



Parfois, je rédige ma modeste contribution.



Alors, juste un avertissement : pour apprécier ce livre, mettez en veilleuse votre sonar anti-héroisme patriotique (activé avec la GRANDE guerre), vos réticences sur les actions des barbouzes françaises en France (Ben Barka, Curiel, Goldman, Juge Renaud...) ou en Afrique (Sankara, Habré, Allex), en Nouvelle-Calédonie (Fernando Pereira, pacifique journaliste assassiné par la DGSE), ainsi que votre méfiance suite au prix des lecteurs du Point (!!!) attribué à un des romans de la série Kaboul.



Et lisez ce livre comme on regarde un Sean Connery, un Matt Damon, un Tom Cruise, un Gene Hackman, ou un Bruce Willis bien troussé. Vous aurez le film en cinémascope dans la tête avec l'avantage de choisir vous-mêmes les têtes des acteurs.
Commenter  J’apprécie          70
L'espion français

Ahhh... de la difficulté de passer après 62 autres critiques plutôt soignées et pertinentes. Certains le comparent à SAS (racisme+misogynie+machisme+sadisme+sexe explicite+clichés+intrigues clonées d'un livre sur l'autre). Ben non, non, C. Bannel n'est pas Gérard de Villiers. D'autres le taxent de catalogue détaillé de Satory. C'est sévère et injuste, le livre présente bien d'autres aspects.



Evacuons tout d'abord l'aspect Cocorico, Vive la France, gentils barbouzes français pétris de qualité, et vilain barbus pétris de vices et de méchanceté.



Oublions le SDECE, le SAC, Pasqua, les réseaux Foccart, les faux époux Turenge, les assassinats de Ben Barka, Henri Curiel, Pierre Goldman, Robert Boulin, Thomas Sankara, le sanglant échec Denis Allex, et les dernières barbouzeries de l'affaire des "légendes".



Alors, on a un récit mené tambour battant, des personnages attachants, des descriptions cinématographiques - on voit le film - et une certaine retenue dans les scènes violentes qui nous permet de respirer.



J'ai lu d'abord les fantômes de Kiev, puis l'espion français (titre pas très glamour). Les méchants passent mieux dans les fantômes, les vilains KGB de Kiev sont moins lourdement accentués, moins caricaturaux que les barbus de Kaboul, principale lourdeur de ce palpitant récit (une fois la suspension de la conscience historique opérée, bien sûr !).
Commenter  J’apprécie          70
Les Fantômes de Kiev

Décidément j’enchaîne deux romans d’espionnage, moi qui n’en avais jamais lus, et c’est encore une fois un succès ! Après « L’homme sans nom » de @jackbeaumontofficiel que j’ai adoré, ce roman d’espionnage m’a complètement embarquée.



« Punir la France de son soutien à l'Ukraine, telle est la nouvelle mission assignée par Vladimir Poutine à ses services de sécurité. Un plan démoniaque que la DGSE est décidée à faire échouer.

Mais elle ne possède que deux informations. Un nom, Ouragan de feu. Une photo de missiles, sans indication de date ou de lieu.

Elle envoie son meilleur agent, Edgar Van Scana, en Transylvanie puis dans le Donbass. »



La plume est fluide, immersive, cinématographique même, et l’histoire captivante, complexe mais totalement compréhensible, et rythmée par des chapitres courts. Aucune longueur malgré ses 504 pages car il est d’une telle fluidité…



Pour moi c’est plus un thriller qu’un roman d’espionnage. C’est un livre difficile à lâcher tant il est addictif avec un suspense qui s’intensifie au fil de l’intrigue. Les actions et rebondissements s’enchaînent au point que l’on est happés et on finit même par en être presque essoufflés 😱. Pour autant rien d’exagéré, tout est crédible et l’on est loin des James Bond au ciné.



Quant aux personnages, ils sont humains, forts mais pour autant crédibles aussi. Pour moi c’est un sans faute, j’ai vraiment frôlé le coup de cœur sans pouvoir dire ce qu’il m’a manqué. Peut-être plus d’émotion ? Dans tous les cas je vous le recommande absolument !
Commenter  J’apprécie          70
Les Fantômes de Kiev

Un roman en pleine actualité !



Nouvelle aventure aussi secrète que dangereuse pour Edgar van Scana, l'espion français bénévole, « avocat international » opérant sous sa propre identité et à l'occasion en tant que « Sigma », agent très spécial des services de renseignement et d'action français.



Cette mission le conduit en pleine zone ennemie : le Donbass. Un « honorable correspondant » informateur des services de l'ambassade de France à Bucarest a été assassiné par les Russes avant d'avoir pu transmettre un document d'importance capitale à son officier traitant. Dans une première étape, il faut retrouver ce document – une photo de missiles – puis remonter la piste du renseignement et exfiltrer des griffes russes ceux ou celles qui l'ont transmis.



Voyage au coeur des services de contre-espionnage russes quadrillant la pseudo république séparatiste de Dombass.



Car au-delà des nombreuses péripéties de la traque, jalonnée de cadavres, c'est toute l'ambiance angoissée de ces populations sous occupation et tiraillées entre deux mondes qui est montrée, avec pour base une documentation particulièrement actualisée : systèmes d'armes et contremesures, psychologie des combattants, attitude collaborationniste ou résistante de la population subissant les bombardements, fracture idéologique entre les familles ukrainiennes de cette région qui fut toujours pro-russe : eux les nomment "nazis", les Ukrainiens les appellent "collabos"). On peut en cela faire totale confiance à la compétence de l'auteur …



Rien n'est totalement simple : il y a comme toujours des clivages entre les services français mais Edgar peut compter sur le soutien sans faille de Paul, leur patron opérationnel, mais plus encore des haines irréconciliables chez les Russes : les services extérieurs (SVR où les anciens du KGB soviétiques sont nombreux) et le renseignement militaire (GRU), ultraviolent et partisan de la Grande Russie de Poutine, le renseignement intérieur FSB.



L'opération qu'il s'agit de contrecarrer à tout prix est une monstrueuse manipulation baptisée « ouragan de feu », comme savent si souvent la pratiquer les Russes : faire croire à une attaque engagée contre la France par des islamistes – eux aussi manipulés - sans que personne ne soupçonne la main russe. Une opération de représailles contre la livraison des canons Caesar à l'Ukraine, qui provoquent tant de dommages à l'envahisseur.



Mais c'est sans compter sans le courage, l'abnégation et l'instinct d'Edgar. Une opération commando dangereuse de bout en bout, où les femmes jouent un rôle déterminant. Un catalogue exhaustif des méthodes d'obtention des renseignements par les pays totalitaires et aussi le nôtre.



Une plongée dans l'actualité la plus brûlante, à quelques centaines de kilomètre de nos frontières. Un roman passionnant, addictif, un suspens jusqu'à la dernière phrase. Un excellent moment de lecture.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          70
L'espion français

Edgar, un parisien de 33 ans, est avocat la plupart du temps. Sauf quand la DGSE l’appelle pour des missions sensibles. Si sensibles qu’elle doit faire appel à des agents de l’ombre. Sa mission ? « Neutraliser » Alice Marsan, une française qui a basculé opportunément vers le terrorisme, pour assouvir ses penchants pervers. On la surnomme « la Veuve blanche » et elle sévit au Moyen-Orient. Au même moment, un groupe d’infirmières japonaises est enlevé en Afghanistan, prêtes à tomber dans les serres de la veuve blanche. Sur place, le qomaandaan Oussama Kandar s’empare de l’enquête. Le temps presse…



« L’espion français » est un excellent roman d’espionnage écrit par Cédric Bannel. Il allie à merveille action et suspense sur un fond d’empathie vis-à-vis de ses protagonistes, du moins ceux qui s’efforcent de traquer le fanatisme.



Malgré ses 500 pages, le livre se lit très vite. C’est un véritable page-turner : les chapitres, courts, se concluent chacun sur un rebondissement qui empêche d’arrêter la lecture. Deux intrigues se croisent, deux lieux se répondent dans une chronologie qui va croissant et s’étale sur 9 jours : l’enlèvement des infirmières et la traque d’Alice Marsan, l’Afghanistan — notamment Kaboul et Paris.



L’intrigue est saisissante de réalisme, preuve d’un énorme travail de documentation réalisé par l’auteur : les dimensions politiques, géopolitiques, historiques et militaires sont abordées avec autant d’aisance et de maîtrise que les armes et techniques de combat par Edgar.



L’écriture est soignée, ciselée, alternant avec brio les descriptions, les dialogues, les temps d’introspection avec les épisodes d’action. Et au fil des pages qui se tournent, du temps qui passe, le suspense — fil rouge de l’ensemble — va croissant. Au carnage que provoquent les armes — « un spectacle terrible, cruel et magique » — succèdent des moments suspendus où la beauté de l’Afghanistan peut saisir les cœurs, même les plus figés par le fanatisme, « un mélange de grandeur, de sérénité et d’archaïsme qui évoquait le commencement du monde. »



Noirceur et lumière, c’est sur ce fil ténu qu’avance Cédric Bannel, équilibriste de talent.
Commenter  J’apprécie          70
L'espion français

Découvert au hasard dans une libraire, je ne connaissais pas du tout cet auteur. Le sujet très actuel m'a convaincu de le lire. Dès les premières pages on est emporté dans u n avion miteux aux côtés de Cedo et des infirmières japonaises. L'atmosphère est extrêmement bien reproduite.



Ce roman fournit une multitude fortements d'une extrême précision le rendant particulièrement réaliste. Les personnages principaux sont attachants et conservent une grande part d'humanité malgré l'ambiance environnante.



La traque contre Alice Marsan occupe tout le fil de l'histoire. D'autres histoires parallèles viennent enrichir la trame narrative et rend ce livre vraiment plaisant à lire.



Commenter  J’apprécie          70
L'espion français

Roman policier, d'espionnage, de guerre, qui décrit deux enquêtes parallèles entre la France et l'Afghanistan. Très violent, la lutte contre le terrorisme n'a pas de limite et la police afghane pas vraiment de règles à respecter, mais passionnant. L'auteur est évidemment bien documenté, son récit bénéficie de l'expérience accumulée pour ses livres précédents. Des personnages bien trempés, tranchants, percutants. Les principaux, Edgar le barbouze français, Oussama Kandar, l'ancien combattant "qomaandaan" de la police de Kaboul et Alice Marsan, la veuve blanche, la lionne, cheffe d'un réseau de Daech, finiront par se rejoindre après de multiples péripéties, pour le pire, bien entendu. Les secondaires sont aussi nombreux qu'intéressants. Cedo, la jeune et courageuse infirmière japonaise kidnappée, Rangan le courageux bleu de la brigade, Zana la hackeuse qui pense à émigrer car les talibans vont gagner, l'auteur a le don de les rendre attachants. Vous trouverez aussi des méchants cruels et repoussants, pour écrire une bonne histoire, il faut aussi des mauvais de qualité. Fortiche Cédric Bannel!
Commenter  J’apprécie          70
L'espion français

Quatrième épisode de la série des enquêtes du Qomaandaan Oussama Kandar. L'histoire se déroule en simultané à Paris et en Afghanistan, au moment où les troupes américaines se retirent et où les Talibans sont en passe de submerger à nouveau le pays. On nage en pleine actualité.



Une interception de conversation téléphonique permet aux services secrets français de remonter la piste d'un enlèvement de jeunes infirmières japonaises. le temps est compté, la collaboration entre Paris, et plus particulièrement le second héros de cette opération hautement périlleuse et parfaitement discrète : Edgar Scan, la Commissaire Nicole Laguna et la brigade criminelle de Kaboul, devra être exemplaire, même à des milliers de kilomètres de distance.



La carrière de l'auteur est celle d'un fameux surdoué : Sciences Po et l'ENA, haut fonctionnaires aux Finances, cadre dirigeant dans le Groupe Renault, fondateur de Canalblog, champion de karaté … Les techniques d'infiltration en territoire ennemi, les descriptions de combats dans les montagnes, les types d'armes, les opérations « homo » : Cedric Bannel sait de quoi il parle et c'est haletant.



La nouveauté de cette opération est que le mal absolu est incarné, cette fois, par une Française, chef de bande psychotique affiliée à Daesch. Edgar, comme ses homologues des Sigmas, dispose d'un périmètre d'action presque illimité : l'élimination des djihadistes les plus dangereux, où qu'ils soient et quel que soit leur sexe ou la couleur de leur passeport. Mais il lui faudra aller chercher cette criminelle « à la pique à escargots » si nécessaire.



Des chapitres courts, une construction efficace, des combats dignes d'un grand film hollywoodien – ou d'un jeu électronique particulièrement violent - des personnages attachants et qui se reconnaissent comme des héros aussi habiles et valeureux que loyaux, dans un pays particulièrement hostile, ravagé par la guerre, où les clans, les ethnies, les corrompus et les corrupteurs interagissent. Un excellent thriller …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          70
Kaboul Express

Zwak, 17 ans, programme un attentat à Paris impliquant trois camions syriens bourrés d'explosifs. Un policier de Kaboul, Oussama Kandar, et une commissaire des services secrets français, Nicole Laguna, traquent ces camions et l'adolescent afin d'arrêter le massacre. Mais Zwak a tout prévu.

Une enquête de Nicole LAGUNA et du qomaandaan KANDAR

J’ai découvert Cédric BANEL avec « BAAD » et sa connaissance de l’Afghanistan m’a beaucoup marquée ! Je reprendrais ici ses propres termes que je trouve tout à fait appropriés « Il existe un autre Afghanistan que celui décrit par les médias » et « son » Afghanistan est de fait bien différent de tout ce que peuvent nous asséner les médias.

Cette nouvelle enquête policière autour de faits qui collent à l’actualité comme ce jeune Zwak , d’une intelligence supérieure, qui rejoint DAESH , la traque du qomaandaan KANDAR aidé de Nicole , une Commissaire française, ancienne de la DGSE et avec qui il a déjà mené plusieurs investigations, nous livre de nouvelles facettes de ce pays bien méconnu.

Il y a l’enquête policière, certes captivante mais qui dévoilera en réalité un beaucoup plus gros gibier puisque qu’elle se transformera en enquête antiterroriste (un vrai travail de fourmi). Ce « Kaboul Express » qui désigne un pick-up qui ne transporte que des Afghans d’Istanbul à la Syrie vous entraînera dans les contrées détenues par DAESH et apportera un éclairage avisé sur leur mode de fonctionnement.

Et puis il ya le charisme du qomaandaan KANDAR (sniper hors pair), son épouse, gynécologue qui refuse le port du voile, l’entourage dévoué du qomaandaan, enquêteurs, gardes du corps qui sont marqués au fer rouge par cette guerre contre les talibans et puis ce peuple nomade, surprenant par sa liberté de penser, tout un panel d’une population ignorée du monde occidental.

Mené tambour battant cette nouvelle enquête que nous sert Cédric Banel est d’une grande dimension humaine et c’est à regret que j’ai tourné la dernière page.


Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          70
Baad

Un pays, un flic, un polar….



‘‘Quand l’heure a sonné, il n’est plus de beauté ni de dignité. Il ne reste que le tranchant de la mort dans son obscène crudité’’

C’est par cet incipit percutant que Cédric Bannel donne le ton et l’atmosphère du roman.

L’angoisse et le trouble atteignent le lecteur immédiatement !!! Puis les personnages s’installent.



Oussama Kandar est chef de la police criminelle de Kaboul.

Une petite fille de 10 ans vient d’être découverte morte dans un petit village pauvre de Kaboul : Tchelsetoum. Le chef va mener l’enquête et va de surprise en surprises.

Deux autres petites filles ont été retrouvées tuer dans les mémés circonstances.

Un tueur en série ? Le compte à rebours est lancé, il ne reste plus que neuf jours à Oussama et son équipe pour retrouver la prochaine victime.

Parallèlement, en France, Nicole ancienne chef de la brigade nationale de recherche des fugitifs se fait kidnapper avec son mari et ses deux enfants.

Quel lien existe-il entre ces deux histoires ?



A travers son policier, l’auteur emmène son lecteur, non seulement dans une enquête et un voyage envoutant, mais aussi dans un pays, l’Afghanistan que le lecteur découvre sous un nouvel angle.



Un Afghanistan dans lequel les corruptions judiciaires et politiques sont maitresses.

Une culture profondément ancrée dans les racines. Violence et talibans pervers peuplant ce pays aux magnifiques paysages.



L’auteur y décrit aussi la place de la femme. Pour elles c’est la soumission totale, l’homme est roi !!

On y découvre aussi la culture et les règles de bien séances, des personnages qui savent accueillir leurs convives avec générosité.



Un polar fait de chapitres courts et une écriture fluide qui font de ce roman une lecture très agréable.

Plus le lecteur avance dans sa lecture, plus le rythme s’accélère, c’est du pur : action, réaction, action…, tout s’enchaine naturellement.



Un magnifique polar, qui ne vous laissera pas de répit dans votre lecture.


Lien : https://livresdeblogue.blogs..
Commenter  J’apprécie          70
Kaboul Express

Tout d’abord, je remercie NetGalley et La Bête Noire de Robert Laffont pour l’envoi de ce roman!



Quel plaisir, mais quel plaisir de retrouver le qomaandaan Oussama Kandar, chef de la Crim de Kaboul, sniper exceptionnel et ancien compagnon de Massoud!



Quand Oussama est appelé sur les lieux d’un assassinat taxé de banal dans un bidonville de Kaboul, la découverte de quelques feuillets noircis d’équations mathématiques et d’une carte de Paris met le feu aux poudres.

C’est étrange, et surtout très inquiétant!

Il faut faire vite, prévenir la commissaire française de la DGSI, Nicole Laguna, avec qui Oussama avait déjà coopéré dans l’excellent Baad.



Crimes il y a et morts innombrables il y aura si l’enquête échoue! Une enquête anti-terroriste à 1.000 à l’heure à travers l’Afghanistan et toute l’Europe pour empêcher un attentat d’ampleur inégalée jusqu’à présent, sur Paris!



Ce roman est flippant parce que tellement réaliste! Anxiogène parce que ancré dans l’actualité. Le terrorisme frappe sans prévenir, les cœurs, les corps et les esprits.

C’est une guerre qui ne porte pas son nom quand ce sont des civils innocents qui sont touchés et surtout parce que nous, occidentaux, portons la culture de la vie alors que les terroristes utilisant Allah pour bouclier ont le culte de la mort.



Un roman trépidant, avec un suspens allant crescendo au fil du décompte des chapitres qui nous rapprochent de la date fatidique du 02 Mai. On retient son souffle et on tourne les pages en tremblant (oui, même si c’est une édition numérique!) parce que c’est du lourd: un génie se cache parmi les méchants, son plan semble infaillible et l’issue inéluctable!



Mais l’action, c’est bien pour les montées d’adrénaline mais ce n’est pas tout! Il y a de la réflexion derrière. De la réflexion et des questionnements!



Cédric Bannel possède une connaissance très pointue de l’Afghanistan et son analyse est très fine sur les luttes intestines auxquelles se livrent ce pays, ainsi que ses voisins. La haine se transmet de génération en génération, nourrit sans cesse les esprits tordus, alimentent les réactions plus ou moins désintéressées des pays occidentaux provoquant sans discontinuer des réactions toujours plus meurtrières. Il ne semble pas y avoir de fin possible…



Il nous alerte, avec le personnage de Zwak, sur le fait que les terroristes de tout poil ne sont pas à sous-estimer.

Si le choc culturel nous laisse apparaître les islamistes comme une bande de fous barbares, Cédric Bannel nous montre qu’en fait, les djihadistes et l’État islamique sont très organisés, que si leurs bras armés sont malades ou vus comme tels, leurs têtes pensantes, elles, peuvent être très intelligentes, posées, prévoyantes et calculatrices.



Le plan que Zwak mûrit est démoniaque, pensé jusqu’au détail le plus minuscule. Son côté autiste, dénué de toute émotion, rend la situation encore plus glaçante. Ce personnage est fascinant parce qu’il est jeune et qu’à travers lui, le lecteur peut appréhender les raisons qui poussent les jeunes à s’engager dans des groupes extrêmes comme DAESH.

Mais réelle foi, manipulation ou esprit de vengeance, Zwak est le seul à savoir et malgré sa fragilité, saura naviguer entre ces fanatiques totalement imprévisibles et incontrôlables!

Il a tout d’un ado « normal » avec son addiction aux jeux vidéos mais peut-on vivre dans la normalité quand le monde réel n’est perçu que par la succession de « level » à passer?



Qui dit « terroriste » dit « lutte contre le terrorisme » et ce roman qui nous balade à travers l’Europe, à partir de pays sous haute surveillance internationale, aborde également le sujet de la coopération des pays européens et américain dans cette lutte nécessaire. L’auteur survole les difficultés d’harmonisation des droits de l’homme entre les différentes parties, le souci d’informations et d’interaction entre les nombreux organismes d’état engagés dans cette entreprise ardue. Vaincre les fous d’Allah est loin d’être aisé!



Le mal est partout mais toujours et encore au cœur de l’Afghanistan, pays superbe mais meurtri par des décennies de guerre, souillée par les extrémistes, gangréné par la corruption et la pauvreté.

Avec les déboires de Malalai, l’épouse d’Oussama, on ressent le malaise de certains Afghans quant à l’évolution de leur pays. L’horizon s’assombrit mais faut-il pour autant baisser les bras?

Le retour d’Oussama dans sa région natale, le désert de la mort, est aussi le témoignage de l’évolution des peuples nomades commes les Baloutches, forcés de s’adapter au monde moderne au détriment de leurs traditions ancestrales sous peine d’extinction.

Et quand cette adaptation dans un territoire au cœur du Croissant d’Or passe par la culture du pavot et le trafic d’opium, on ressent à travers la tristesse d’Oussama que l’avenir, s’il est matériellement florissant, marque le deuil spirituel de toute un peuple.



Entre Malalai en Afghanistan et ses doutes grandissant, et Nicole en France que les fantômes de Baad poursuivent et risquent de rattraper, nous avons peut-être là les prémices du prochain roman à venir… to be continued…



Juste un mot sur l’image de la couverture: elle illustre un moment bref mais fort du roman alors merci pour ce choix réfléchi, elle est magnifique!



Le style de l’auteur m’a encore une fois transportée! Entre fiction (oui, oui, il faut que cela reste de la fiction!) et fondements réels, je suis restée scotchée dès la première page! Et malgré l’angoisse et la paranoïa engendrées par le simple mot de « terrorisme islamique », Cédric Bannel dépeint un pays qu’on arriverait presque à aimer… je dis bien presque…



Vous êtes où, le 02 Mai? Mmmmhh, j’espère que l’aube ne sera pas noire…
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
Commenter  J’apprécie          70
Kaboul Express

J’ai découvert Cédric BANEL avec « BAAD » et sa connaissance de l’Afghanistan m’a beaucoup marquée ! Je reprendrais ici ses propres termes que je trouve tout à fait appropriés « Il existe un autre Afghanistan que celui décrit par les médias » et « son » Afghanistan est de fait bien différent de tout ce que peuvent nous asséner les médias.

Cette nouvelle enquête policière autour de faits qui collent à l’actualité comme ce jeune Zwak , d’une intelligence supérieure, qui rejoint DAESH , la traque du qomaandaan KANDAR aidé de Nicole , une Commissaire française, ancienne de la DGSE et avec qui il a déjà mené plusieurs investigations, nous livre de nouvelles facettes de ce pays bien méconnu.

Il y a l’enquête policière, certes captivante mais qui dévoilera en réalité un beaucoup plus gros gibier puisque qu’elle se transformera en enquête antiterroriste (un vrai travail de fourmi). Ce « Kaboul Express » qui désigne un pick-up qui ne transporte que des Afghans d’Istanbul à la Syrie vous entraînera dans les contrées détenues par DAESH et apportera un éclairage avisé sur leur mode de fonctionnement.

Et puis il ya le charisme du qomaandaan KANDAR (sniper hors pair), son épouse, gynécologue qui refuse le port du voile, l’entourage dévoué du qomaandaan, enquêteurs, gardes du corps qui sont marqués au fer rouge par cette guerre contre les talibans et puis ce peuple nomade, surprenant par sa liberté de penser, tout un panel d’une population ignorée du monde occidental.

Mené tambour battant cette nouvelle enquête que nous sert Cédric Banel est d’une grande dimension humaine et c’est à regret que j’ai tourné la dernière page.

Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Cédric Bannel (1354)Voir plus

Quiz Voir plus

Jacques Chardonne

Quel est le vrai nom de Jacques Chardonne?

Jacques Laurent
Jacques Barnery
Jacques Dutourd
Jacques Boutelleau

10 questions
10 lecteurs ont répondu
Thème : Jacques ChardonneCréer un quiz sur cet auteur

{* *}