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Citations de Emil Cioran (2665)


Emil Cioran
« Le lecteur vrai est celui qui n’écrit pas. Lui seul est capable de lire un livre naïvement,— unique manière
de sentir un ouvrage. »
< 2 décembre 1964 p.246 >


Carnets 1957-1972 / nrf Gallimard 1997
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Une civilisation n'existe et ne s'affirme que par des actes de provocation. Commence-t'elle à s'assagir ? Elle s'effrite.
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Tant que l’homme ne pensait pas son âme, celle-ci imitait la condition des fruits : elle fleurissait sans la peur de tomber. Mais la pensée l’a rendue blette bien avant l’âge de mûrir.
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J'ai toujours pensé que Diogène avait subi, dans sa jeunesse, quelque déconvenue amoureuse : on ne s'engage pas dans la voie du ricanement sans le concours d'une maladie vénérienne ou d'une boniche intraitable.
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N'a de conviction que celui qui n'a rien approfondi.
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Qui aime la mystique, la musique et la poésie a nécessairement une nature érotique –voluptueux raffiné qui, ne trouvant pas pleinement satisfaction en amour, a recours aux délices qui dépassent la vie.
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Tout est frivole –y compris l’Ultime. Une fois arrivé là, on a honte de toute interrogation capitale.
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Depuis que la théologie existe aucune conscience n’y a gagné une certitude de plus, car la théologie n’est que la version athée de la foi. […] L’Eglise et la théologie ont assuré à Dieu une agonie durable. Seule la mystique l’a réanimé de temps en temps.
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Entouré de joyeux crétins, souriant avec indulgence de leurs lacunes, on étouffe sa nostalgie des lointains et, chacun méprisant sa chacune, on besogne les illusions. Une vaine agitation dans des continents stériles.
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On ne croit en Dieu que pour éviter le monologue torturant de la solitude. A qui d’autre s’adresser ? Il accepte, semble-t-il, volontiers le dialogue et ne nous en veut pas de l’avoir choisi comme prétexte théâtral de nos abattements.
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La musique, système d'adieux, évoque une physique dont le point de départ ne serait pas les atomes, mais les larmes.
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Avoir la conscience d’une longue agonie, c’est arracher l’expérience individuelle à son cadre naïf pour en démasquer la nullité et l’insignifiance, s’attaquer aux racines irrationnelles de la vie elle-même. Voir la mort s’étendre, la voir détruire un arbre et s’insinuer dans le rêve, faner une fleur ou une civilisation, vous porte au-delà des larmes et des regrets, au-delà de toute forme ou catégorie.
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Avoir toujours aimé les larmes, l'innocence et le nihilisme. Les êtres qui savent tout et ceux qui ne savent rien. Les ratés et les enfants.

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SERMENT DEVANT LA VIE : Jamais je ne te trahirait complètement ; bien que je t'ai trahie et que je te trahirai à chaque pas ;
quand je t'ai haïe, je ne pouvais t'oublier ;
je t'ai maudite pour te supporter ;
je t'ai repoussée pour que tu changes ;
je t'ai appelée et tu n'es pas venue ; j'ai hurlé et tu ne m'as pas souri ; j'étais triste et tu ne m'as pas consolé.
(...)
Mais mon âme t'est reconnaissante pour le sourire qu'elle a vue, elle seule et personne d'autre ; reconnaissante pour cette rencontre ignorée de tous ; cette rencontre qui ne s'oublie pas ; la confiance retrouvée, elle résonne dans le silence, reverdit les déserts, adoucit les larmes et rassérène les solitudes.
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Je peux dire que ma vie a été dominée par l’expérience de l’ennui. J’ai connu ce sentiment dès mon enfance. Il ne s’agit pas de l’ennui que l’on peut combattre par des distractions, la conversation sou les plaisirs, mais d’un ennui, pourrait-on dire, fondamental ; et qui consiste en ceci : plus ou moins brusquement, chez soi ou chez les autres, ou devant un très beau paysage, tout se vide de contenu et de sens. Le vide en soi et hors de soi. Tout l’univers demeure frappé de nullité. Et rien ne nous intéresse, rien ne mérite notre attention. L’ennui est un vertige, mais un vertige tranquille, monotone ; c’est la révélation de l’insignifiance universelle, c’est la certitude, portée jusqu’à la stupeur ou jusqu’à la clairvoyance suprême, que l’on ne peut, que l’on ne doit rien faire en ce monde ni dans l’autre, que rien n’existe au monde qui puisse nous convenir ou nous satisfaire. A cause de cette expérience –qui n’est pas constante mais récurrente, car l’ennui vient par accès, mais qui dure beaucoup plus longtemps qu’une fièvre-, je n’ai rien pu faire de sérieux dans ma vie. […] Une précision s’impose : l’expérience que je viens de décrire n’est pas nécessairement déprimante, car elle est parfois suivie d’une exaltation qui transforme le vide en incendie, en un enfer désirable…»
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On opte, on tranche aussi longtemps qu’on s’en tient à la surface des choses ; dès qu’on va au fond, on ne peut plus trancher ni opter, on ne peut plus que regretter la surface…
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La valeur intrinsèque d'un livre ne dépend pas de l'importance du sujet (sans quoi les théologiens l'emporteraient et de loin) mais de la manière d'aborder l'accidentel et l'insignifiant, de maîtriser l'infime. L'essentiel n'a jamais exigé le moindre talent.
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La critique est un contresens : il faut lire, non pour comprendre autrui mais pour se comprendre soi-même.
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Je pense à mes « erreurs » passées, et je ne peux pas les regretter. Ce serait piétiner ma jeunesse ; ce que je ne veux à aucun prix.

Mes emballements d’autrefois émanaient de ma vitalité, de mon désir de scandale et de provocation, d’une volonté d’efficacité malgré mon nihilisme d’alors.
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Lorsqu'on se refuse à admettre le caractère interchangeable des idées, le sang coule. Sous les résolutions fermes se dresse un poignard, les yeux enflammés présagent le meurtre. Jamais esprit hésitant, atteint d'hamlétisme, ne fut pernicieux : le principe du mal réside dans la tension de la volonté, dans l'inaptitude au quiétisme, dans la mégalomanie prométhéenne d'une race qui crève d'idéal, qui éclate sous ses convictions et qui, pour s'être complue à bafouer le doute et la paresse — vices plus nobles que toutes ses vertus — s'est engagée dans une voie de perdition, dans l'histoire, dans ce mélange indécent de banalité et d'apocalypse.
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