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Critiques de Eshkol Nevo (160)
La dernière interview

Chaque expérience de lecture dépend du moment qu'on a choisi pour lire un livre. Lorsque j'ai commencé “ La dernière interview, je venais de reprendre mes lectures après des mois difficiles, suite à un deuil très douloureux. Il faut dire qu'au début le style m'a surpris et la concentration m'a joué des tours.

Mais je savais que je ne pouvais pas être déçue d'un écrivain comme Eshkol Nevo, dont j'ai lu presque tous ses livres. J'ai enfin trouvé le moment opportun et la magie a opéré.



Eshkol Nevo aime jouer avec les lecteurs. Parfois on se pose la question s'il parle de lui-même mais on se rend compte en même temps que c'est la fiction qui guide presque toute la lecture.

Le livre est fait de questions- réponses, où les internautes posent de différentes questions à un écrivain. Dans ses réponses il parle de sa vie de famille, de la crise qui traverse son couple, de sa carrière et de divers sujets et tout cela sous forme d'anecdotes avec l'humour qui ne manque jamais.

Ce sont des histoires qui font réfléchir et peuvent toucher chacun de nous. Pour ma part j'ai beaucoup aimé l'histoire des deux amis qui se soutiennent dans la maladie. Quelques larmes se sont mises à couler, parce que cela m'a rappelé combien c'est difficile d'accompagner une personne qui a le cancer. Mais rassurez-vous, rien n'est triste dans ce livre. Il y a toujours cette légèreté qui nous fait penser qu'on a passé de magnifiques moments de lecture.



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Trois étages

Dans un immeuble de trois étages de Tel-Aviv, vit au premier étage, Arnon, un ancien militaire obsédé par ce qu'il suppose s'être passé entre sa fille de sept ans et son voisin de palier. À l'étage supérieur, Hani s'ennuie de son mari toujours absent, résistera-t'elle aux charmes de son beau-frère ? Au dernier étage Déborah, juge à la retraite, lutte contre la solitude.

Cette différence entre les étages est également différence de registre et de ton. La première histoire est grinçante, noire, cruelle.Le deuxième texte a quelque chose de poignant par son réalisme pathétique . Hani passera son temps à attendre, à moins que… La dernière nouvelle est quant à elle, tout simplement bouleversante.

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Trois étages

Trois nouvelles, trois récits indépendants, (mais reliés par des clins d'oeil)... trois personnages principaux, trois étages d'un immeuble de Tel-Aviv...

Chacun des récits met en scène un personnage principal plus ou moins tourmenté, plus ou moins seul.

Un père laisse sa fille en garde à un couple de personnes âgées, des voisins de palier. La petite fille disparaît et est retrouvée à côté du vieux monsieur inconscient dans un verger. Une tache suspecte macule le pantalon du vieillard...Les pires pensées tournent dans la tête du père, bien que la petite fille ne paraisse pas traumatisée.

A l'étage supérieur, Hani s'ennuie ! Son mari est toujours en déplacements à l'étranger pour son travail. Un mari qui hait son frère...Un frère escroc recherché par la police. Le frère débarque dans l'appartement du couple. Il souhaite se cacher quelques jours avant de trouver le moyen de quitter le pays...Hani, dite la veuve..est face au charme de son beau-frère.

Au dernier étage une veuve, vraie celle-là, ancienne avocate autrefois mariée à un juge... enregistre une cassette pour parler à son mari décédé. Elle souhaite vendre l'appartement..Elle sympathise avec un acheteur potentiel...on découvre le tourment familial de cette veuve..

Tous les personnages sont plus ou moins mal dans leur peau, s'imaginent le pire ou tentent d'échapper à leur mal-être.

Trois nouvelles réunies sous le même titre, sous le même toit de cet immeuble calme de Tel-Aviv. Chacun vit de son côté une vie calme sans soucis. Sans relief ! Mais tous seront perturbés par ce petit grain de sable, ou par cette petite visite imprévue qui poussera leur porte. Mais étaient-ils vraiment tout à fait heureux avant l'imprévu qui fait l'histoire, la nouvelle. Pas certain ! Pourquoi ce petit imprévu, pourquoi cette visite, pourquoi cette rencontre les perturbe autant ?

La quatrième de couverture mentionnait : "L’auteur y esquisse le portrait d’une société meurtrie par les affaires politiques et traversée par une profonde crise identitaire" ...ce qui m'a poussé à emprunter ce livre. Mais tout compte fait, on découvre très peu ces affaires politiques et cette crise identitaire, mis à part le coût du logement, les malversations d'escrocs...mais est-ce propre à Tel-Aviv ?...Juste quelques mots sur les kibboutz dans la dernière nouvelle, au troisième étage.

Faut-il y voir une approche plus psychologique des personnages ? Au vu de la formation de l'auteur on peut le supposer! Mais, mes connaissances en cette matière, ne m'ont pas permis de creuser leur personnalité, de la comprendre et apprécier totalement un autre message de l'auteur. S'il y en a un !

Bref, "le portrait d’une société meurtrie par les affaires politiques et traversée par une profonde crise identitaire" m'a beaucoup manqué.

Je suis peut-être passé à côté de ce livre, bien écrit par ailleurs.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Jours de miel

Voici un livre GENIALISSIME! Avec sa superbe couverture toute colorée et fleurie, il promettait une lecture sucrée et drôle! Chaque personnage était attachant, ils avaient tous une double face, à la fois drôle et triste. L'auteur arrive à parler de religion, sans jamais en faire de trop! Il mêle l'amour, la foi, la sexualité, la tromperie avec justesse et tendresse.

Je ne connaissais rien au judaïsme, j'ai même dû faire une recherche sur l'utilité d'un Mikvé!

Ce livre a clairement eu la fonction voulu par Gallimard! Voyager! Ce qui est sûr c'est que ce ne sera pas ma dernière lecture avec Eshkol Nevo.
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Trois étages

Qu'est-ce qu'une relation de bon voisinage ?



Une belle journée souhaitée avec automatisme dans la cage d'escalier avec au coin des lèvres le timide dessin d'un sourire poli ? Les services rendus, les plantes arrosées, les enfants gardés, les dépannages de sucre ou café ?



Mais on ne se risquerait pas à demander de la moutarde, pas vrai ? On marche sur le fil. Il ne faudrait pas déclencher les hostilités. Après tout les voisins, on les croise tous les jours. On attend que leur dos fuyant ait tourné au coin de la rue pour s'autoriser à employer le petit surnom pas très malin, dont on est pas très fier non plus, mais dont on a pris l'habitude dans l'entre-soi de la famille. On apprend à baisser les paupières sur les petites manies étranges, à devenir sourd et amnésiques face aux éclats de voix de disputes qui ne nous regardent pas. Il ne faudrait pas empiéter sur leur intimité. Qu'arriverait-il s'ils empiétaient sur la nôtre, que diraient-ils s'ils connaissaient nos secrets ? Non, on ne se risquerait pas à croiser leur regard moralisateur. On préfère voir les commissures de leurs lèvres s'étirer machinalement, quand à leur tour ils nous souhaitent une bonne journée.



Pourtant, parfois, on a désespérément besoin d'une oreille attentive, d'un regard aiguisé, quelqu'un qui nous remarque, qui nous connaît et qui saurait, si ce n'est comprendre, du moins accepter d'être le témoin de nos fêlures, de nos erreurs, de la culpabilité qui nous ronge.



Alors que leurs certitudes vacillent, que le sol qui les a toujours porté semble se dérober sous leurs pieds, les trois narrateurs suffoquent sous le poids du silence. Tous trois vont se livrer, comme ils ne l'ont jamais fait auparavant. Mais pas à leur voisin, non, les secrets ne traversent pas les étages. Ils trouveront chacun le réceptacle adéquat. Celui dont la loyauté passée et l'éloignement présent permet la confession. Et tour à tour, l'auteur nous convoque, nous lecteur, à incarner cet autre dans cette pièce en trois actes.



Jugerons-nous? Comprendrons-nous ? Quelle importance puisque demain, en passant la porte familière, ils ne croiseront pas nos œillades, ils n'auront pas à tenter d'interpréter nos gestes et nos silences. Chacun poursuivra son existence allégé du fardeau oppressant de ce qui ne pouvait pas être dit en pleine lumière.





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Trois étages

Dans cet immeuble, près de Tel Aviv, il y a trois étages.



Au premier étage, habite un couple (Arnon et Ayélet) parents de deux petites filles : Ofri et Yaéli. Leurs voisins de palier (Herman et Ruth, des juifs allemands) gardent régulièrement l’aînée de sept ans, et ce depuis sa naissance …



Au deuxième étage, Hani ne se sent pas vraiment heureuse : Assaf est toujours en voyage et elle est trop souvent seule avec leur fille Liri. Jusqu’au jour où Eviatar, le frère d’Assaf, vient frapper à sa porte …



Au troisième étage, Déborah est à la retraite. Déborah est mélomane et terriblement « isolée » psychologiquement. Son fils Adar (qu’elle ne voit plus) vient d’avoir à son tour un enfant (Binyamin) aussi a-t-elle décidé de donner un coup de main à son épouse, Assia. (Michael, le père d’Adar n’est plus là …)



Un roman tout en délicatesse et sensibilité – découpé en trois parties – où les principaux protagonistes et narrateurs (Arnon, Hani et Déborah) confient leurs états d’âme à un proche absent (un auteur de best seller pour le premier, Neta pour la seconde et Michael pour la troisième …) Des regrets, des non-dits, des malentendus et parfois même un peu de mauvaise foi … Je suis très curieuse à présent de visionner le film (qui sort justement cette semaine !) et de découvrir de quelle façon Nanni Moretti a adapté ce récit. Une interprétation dans laquelle il a transposé l’immeuble en Italie, bien sûr !
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Trois étages

Ce livre fera partie de ceux que j’ai voulu lire d’une traite car le suspense est intense. Pas un polar, loin de là, mais des questions autant que de révélations. J’ai partagé les soupçons d’un père, la culpabilité des femmes, les attirances physiques et morales, le deuil, la vieillesse, les relations complexes parent/enfant, la jeunesse d’Israël en révolte et plein d’autres choses encore. Les trois étages de l’immeuble bourgeois, les 3 « états d’âme » avec un Freud vulgarisé, les 3 modes de confidence révèlent une société complexe. Drôle, émouvant, réaliste, instructif, plein d’espoir.
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Trois étages

Un immeuble, 3 étages, 3 histoires sans lien apparent.

Un style fluide, prenant, sans longueur rend ce roman passionnant.

On a envie de mieux connaître les protagonistes, de comprendre leur histoire alors on continue la lecture.

L’auteur campe bien ses personnages dans leur temps et dans leur pays, Israël est un protagoniste à part entière.

Dans ma collection « vivement que je puisse lire »
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Le cours du jeu est bouleversé

J'ai eu un très grand plaisir à lire cette belle histoire d'amitié.

« Belle histoire d'amitié » est un terme que l'on emploie en général pour décrire un groupe d'ami(e)s qui a défié les années et continué à se voir malgré les aléas de la vie. Mais ce roman nous plonge avec talent sur une vision de l'amitié qui m'a plus semblé juste. L'amitié n'est jamais parfaite, elle l'est peut-être au début, quand le groupe est jeune, insouciant, puis elle finit toujours par s'auréoler de non-dit, de petites tensions qui peuvent se transformer au fil du temps et pourrir de l'intérieur les belles relations des débuts.

Comme dans un couple finalement.

A la différence que l'on pourrait penser que des amis ne sont pas « obligés » de rester ensemble car ils ne sont pas liés par les liens du mariage ou par des enfants, mais ce livre nous montre avec brio qu'il n'en est rien. de vrais amis sont liés à vie et chacun des membres évolue au fil du temps, prenant parfois des chemins si différents qu'on se demande parfois pourquoi ils restent amis ! Ils restent amis car, comme le dit Fried (un des « amis » de ce roman) ; « on ne se refait pas d'amis dans la vie ». C'est ainsi (disons que c'est sa vision des choses… mais quelque part, il n'a pas tout à fait tort : on a souvent des amis de jeunesse avec qui on a toujours à partager, on se refait des connaissances dans la vie, mais les « vrais » amis restent bien souvent ceux du début).

Et pourtant, que serions-nous sans nos amis ?!

C'est finalement la grande question auquel essaye de répondre ce roman : et à laquelle il propose d'ailleurs une réponse avec talent.

La construction du roman est très originale puisqu'il s'agit de la version de l'un des protagonistes, avec parfois quelques annotations de celui qui a été confié le manuscrit à transformer en roman papier.

Et l'ensemble est vraiment plaisant à lire, dans un style simple et riche à la fois. Une petite pépite sur une tranche de vie de quatre amis confrontés comme tout humain à l'amour, la jalousie, le poids de l'éducation parental, les tromperies, la solitude, les rêves. le tout avec une légère trame de fond footballistique amusante.

Un livre à lire sans aucun doute !

Avant d'aller rejoindre ses amis :)

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Trois étages

Je ne connaissais absolument pas cet auteur et je dois dire que c'est une belle surprise.

J'aime assez les romans chorales, l'unité de lieu ici étant un immeuble à Tel -Aviv. La première histoire est racontée par l'occupant du 1er étage Arnon. Il raconte à un ami ce qui est arrivé à sa fille aînée Ofri. Celle-ci a 7 ans et lui et sa femme la confient souvent à leurs voisins de palier, un couple d'allemands retraités Ruth et Hermann, or Hermann perd un peu la mémoire et a un comportement un peu bizarre. Il va s'enfuir avec la petite dans le verger et on ne saura pas ce qui s'est passé. Suite à cet événement, Arnon culpabilise de l'avoir laissée chez lui et se pose de nombreuses questions. Il avoue à son ami être aussi attiré sexuellement par la petite-fille du couple d'allemands.

La seconde histoire concerne l'habitante du 2ème étage, Hani, elle se confie à une amie d'enfance sur son couple, son mari souvent absent pour son travail, le fait d'élever ses enfants qui ne l'épanouit pas totalement et son émoi lorsque son beau-frère, en fuite pour des problèmes financiers, lui demande de l'héberger.

La dernière histoire est celle d'une juge retraitée et veuve qui vit au 3ème étage. Elle a un fils unique avec qui elle est brouillée, elle parle avec son défunt mari via un vieux répondeur téléphonique et lui raconte les changements qui ont eu lieu récemment dans sa vie.

J'ai trouvé ces tranches de vie très intéressantes, les personnages sont complexes et sincères dans leurs sentiments, leurs émotions car ils parlent à des proches. L'aspect psychologique est très développé.

Pour moi, une belle découverte, je pense en lire d'autres de cet auteur.
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Le cours du jeu est bouleversé

Entre deux mondiaux de foot, voici la chronique de 4 amis trentenaires israéliens qui se sont donné pour but de réaliser en 4 ans des voeux écrits sur des petits papiers.

Bien entendu, rien ne se passe comme prévu ou espéré et c'est Youval, le narrateur qui écrira leur histoire et réalisera finalement le voeu d'un de ses amis.

Malgré quelques longueurs, j'ai bien aimé ce roman sur l'amitié, la fragilité de nos vies, la littérature, mais aussi la vie en Israël entre Haifa et Tel Aviv.

C'est aussi une belle réflexion sur les objectifs que l'on s'impose et les hasards de la vie qui viennent tout chambouler,

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La dernière interview

Par le biais d’un interview sur Internet, un écrivain israélien qui traverse une période difficile dans sa vie, se prête au jeu des questions - réponses avec un journaliste, dont les questions sans lien apparent conduisent l’auteur à se dévoiler, mettant en lumière ses doutes, ses fragilités mais aussi ce qui le tient debout et le fait avancer, à savoir l’amour-passion qu’il voue à sa femme et ses enfants ainsi que les liens très forts qui l’unissent à un ami très cher qui va bientôt mourir.

Le personnage, confronté à des abandons successifs se bat pour garder la tête hors de l’eau, malgré un fort courant qui pourrait le faire dériver, sans l’intelligence, et la volonté dont il fait preuve, ainsi que l’amour dont il est l’objet.

Ce livre pose la question suivante : un écrivain peut-il se servir de sa vie ainsi que des sentiments et des émotions de ses proches pour nourrir et construire son oeuvre, au risque de briser la confiance de ceux qui l’aiment et donc de les perdre, ces derniers s’estimant trahis quand leur intimité profonde apparait, à peine voilée dans les romans l’auteur.

Ce livre, écrit avec subtilité, intelligence et honnêteté s’avère interessant et attachant. Eshkol Lévy à beaucoup de talent et le héros qu’il dépeint avec élégance et efficacité doit certainement présenter des similitudes avec lui-même, ce qui donne un intérêt supplémentaire à ce livre, remarquable à divers titres.

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Le cours du jeu est bouleversé

Le cours du jeu est bouleversé fut mon premier livre d’Eshkol Nevo. Depuis, j’en ai lu encore trois autres avec le même plaisir.

Dans ‘Le cours du jeu est bouleversé, l’auteur met en scène quatre amis qui se rassemblent toutes les quatre ans pour regarder les matchs à la télé durant la Coupe du monde de foot. Ils décident de faire un pari pour voir si les objectifs imposés seront réalisés dans 4 ans. Ce laps de temps est assez long et tout peut arriver et chambouler la vie de chacun…

Eshkol Nevo analyse avec finesse les relations amicales à travers les épreuves de la vie. Il nous pousse à réfléchir aussi sur les objectifs que l'on s'impose et tout ce que peut les faire chambouler, le hasard ou même le comportement de quelqu'un...



Un magnifique roman superbement construit que j'ai pris plaisir à lire durant quelques jours, grâce au talent de Nevo et de l’humour qui accompagne tout le récit.





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Turbulences

Eshkol Nevo est un écrivain israélien réputé dans son pays. Son œuvre est donc imprégnée d’une part de culture juive et de références religieuses qui échapperont donc en partie aux lecteurs non avertis et d’autre part du climat de tension régnant en ce pays.



Turbulences regroupe trois récits d’une centaine de pages chacun.

Ce qui fait lien entre ces trois histoires, ayant écouté une interview de l’auteur ce sont trois éléments, succomber, libido et un événement qui vient tout chambouler.



1ère histoire.



En vacances en Amérique du sud, Omri, 39 ans croise un jeune couple venant de se marier. Il la voit et tombe sous le charme, elle dénommée Mor, est elle sensible en retour à Omri ou au regard qu’il lui a porté ce qui n’est pas du tout pareil.

Je vous laisse découvrir la suite de ce récit qui vire thriller, et regrette de n’avoir pu mettre les pieds dans le plat, mais que peut un lecteur face à la toute puissance de l’auteur. Omri donc, prends garde et pense avec ta tête et non pas avec tes hormones.

Entre être sous le charme ou être sous emprise, je vous laisse réfléchir à ce qui vous ôte toute responsabilité.



2ème histoire.



Un mandarin, 68 ans, ah ces hommes plus âgés !, s’attache à une jeune interne qui bien sûr l’accusera de harcèlement. Mais c’est beaucoup plus compliqué que vous ne le pensez et idem, lecteur impuissant que n’ai pu dire à ce mandarin citronné de faire attention. Attention que diable.



3ème et dernière histoire.



Hali, la femme. Ils se promènent en se tenant la main. C’est un parc verger. Il s’éloigne pour une envie pressante et exit l’homme de ma vie avec qui cela n’allait pas si bien. Idem, thriller avec Hali et Ori sa fille en quête du disparu. A noter, Ofer, le mari écrivait des textes d’une demie page, attendant la centaine en vue de publication. Ces textes vont servir de recherche façon puzzle



Ce dernier récit est plus confus. En introduction une parabole avec un verger paradis et des postulants, 4, dont un seul élu. Cette dernière histoire s’inscrit dans cette parabole. Ajoutons, homme, femme, qui est qui qui est quoi, qui se prend l’un pour l’autre, où tout cela mène t il ?



Turbulences.



- Trois histoires dont chacune plus amplement développée n’aurait pu en faire qu’une bien livrée.

- Un mode thriller qui vous tient en haleine.

- Des hommes plutôt nigauds et des femmes plutôt ambiguës. Cas particulier ou vision trop négative de l’auteur d’autant que d’habitude ce sont les hommes qui ont le mauvais rôle.

- Une dernière histoire non accessible à tous.



Enfin, où veut en venir l’auteur ?



La phrase de la fin ainsi que j’aime à les citer.

De quelle façon cela lui avait permis ( à Ofer via l’écriture ), durant tout ce temps, de supporter le renoncement.

Commentaire, de quel renoncement s’agit il ? Pour l’écriture cela peut s’appliquer à l’auteur. Et comme prévu elle a le dernier chapitre, pardon le dernier mot.
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Trois étages

Défi ABC 2022/2023

Trois étages, trois appartements, trois familles, trois histoires. Et Freud dans tout cela? Il est là, omniprésent, c'est même le fil conducteur, le lien entre les récits. Pourquoi pas? Un livre plaisant, des personnages un rien agaçants, un livre qui laisse un sourire parfois, c'est bien agréable.

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Le cours du jeu est bouleversé



Ce livre décrit les dessous de quêtes identitaires - conscientes ou non - de quatre amis, jeunes de 20 ans, originaires de Haïfa et vivant "dans les larges avenues de Tel-Aviv [...] comme autant d'impasses".



Le point de départ est un jeu anodin où chacun formule ce qu'il voudrait avoir accompli d'ici quatre années, c'est-à-dire au prochain Mondial de foot où ils se liront leurs souhaits qu'ils se tiennent secrets.



De désillusions en déceptions, les réalités de chacun prennent des formes aussi aléatoires que seule la vie peut leur donner. Après les étapes des études ou de l'armée, s'ouvre le grand vide où chacun à sa manière se perd. "Les années de plâtre" où la vie de chacun se modèle, les années de "mélasse de doutes".



D'un voyage en Amérique latine entre Youval et Churchill, Ofir embauché dans une agence de pub où grimper les échelons finira par le briser, Amihai attendant ses jumeaux de "Llana la pleureuse" au chagrin d'amour pour Yaara qui servira de boussole pendant des années, on suit leurs dissimulations, leurs allures et leurs vérités.



Cette jeunesse aux prises d'un destin si particulier, menant l'Intifada sans fierté dans les rues de Naplouse, Jabalya ou Rafiah où les hommes ne sont plus des êtres humains mais des Juifs et des Arabes, des occupants "face à des occupés", "un lanceur de pierres face à sa cible".



Entrelacés d'extraits de la thèse inachevée en philosophie - "Métamorphose. Les penseurs ayant changé de doctrine" - où Youval explore en vain le champ infini des questions sans réponse, la narration pourrait se résumer à ces mots écrits dans une lettre de Youval à Churchill : "Je ne sais plus ce qui se trouve derrière le mot "Moi" ".



Ce livre fait sans doute la synthèse entre "l'école américaine tournée vers le futur et l'école européenne enracinée, grosse modo, dans le passé." - sujet d'un article que Youval se retrouve à traduire. Et la question "D'où vient-il?" - d'une enfance sans oxygène où "même la reine Elizabeth, dont une gravure trônait au salon, semblait vouloir échapper à son cadre et s'enfuir en Angleterre" - est autant posée, évoquée, brossée que la question " où cet homme veut-il arriver ?" - et dont l'unique réponse est d'être un "wagon [...] encore bloqué à quai".



Les circonstances finales tragiques bouclent la boucle d'une mise en abîme d'écriture et scelle autant l'absence de réponse que le rôle du hasard dans la définition de nous-même ou de ce qui se révèle être nos socles de vie.











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Trois étages

Trois récits de nos solitudes, trois étages d'un immeuble de Tel-Aviv, trois « topiques freudiens », avec précision et empathie, Eskhol Nevo livre surtout trois très belles conversations avec l'absence. Trois étages se révèle alors un très beau roman sur nos arrangements avec la réalité, avec la violence de la société israélienne.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Le cours du jeu est bouleversé

Ofir, Amihaï, Churchill et Youlav sont les meilleurs copains du monde. Ils vivent en Israël, à Haïfa et ils ont l’habitude de se retrouver devant la télévision pour suivre les matchs de football, et plus particulièrement ceux de la coupe du monde. Ce mondial 1998 est le cinquième qu’ils regardent ensemble. Après le but d’Emmanuel Petit contre le Brésil, alors que la France est désormais assurée de gagner, l’un d’eux a l’idée de leur faire écrire sur des billets 3 souhaits, 3 courtes phrases qu’ils souhaitent voir réaliser dans quatre ans, lors de la prochaine coupe du monde.

« J’ai toujours pensé que chacun d’entre nous pourrait écrire sur un billet où il rêve de se trouver dans quatre ans. D’un point de vue personnel, professionnel. A tous points de vue. Et, au prochain mondial, nous ouvrirons ces billets pour voir ce qui nous est arrivé entre temps».



Chacun note alors ses désirs les plus profonds. Amihaï désire ouvrir une clinique de soins alternatifs, Ofir veut faire ses adieux au monde de la pub et publier un recueil de nouvelles, Churchill, qui est avocat, veut avoir la responsabilité d’une affaire importante. Quant à Youval, le narrateur de ce récit, une seule chose est importante à ses yeux: Yaara, la jeune femme dont il est fou amoureux et qu’il a rencontrée deux mois plus tôt. Ses trois vœux la concernent: il veut être toujours auprès d’elle dans 4 ans, et même l’épouser et aussi avoir un enfant avec elle, de préférence une fille. Mais deux semaines plus tard, elle le quitte pour un du quatuor… Le cours du jeu sera ainsi bouleversé, pour lui mais aussi pour ses quatre copains.



J’ai beaucoup aimé ce roman, formidablement construit et écrit. Il met en scène des vies d’hommes, bousculées par des évènements inattendus, par des drames avec en exergue toujours cette amitié omniprésente. Je dois dire que j’ai été aussi particulièrement touchée par la magnifique histoire d’amour que nous raconte ce roman brillant et ambitieux, réussi jusqu’à la dernière page. J’ai du coup emprunté le premier livre de cet auteur «Quatre maisons et un exil», que je suis en train de lire, et je me régale.
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Trois étages

Après l'avoir découvert avec le magistral Neuland, j'ai souhaité retrouvé Eshkol Nevo avec l'espoir de conserver l'excellente idée que j'ai de cet auteur israélien.



Trois étages est un roman particulier, divisé en trois parties faisant référence à la seconde topique de Freud divisée en trois instances : le ça, le moi et le surmoi. Si comme moi vous n'y connaissez absolument rien, ne vous inquiétez pas ce n'est absolument pas grave ! Il est juste intéressant de connaître la raison de cette division interne du roman.



Ainsi, trois histoires se succèdent et sont racontées par trois habitants du même immeuble de Tel-Aviv. La narration est originale : dans la première histoire le père de famille s'adresse à un ami écrivain dont nous ne connaissons pas les réponses, dans la deuxième une mère de famille écrit une longue lettre à une amie tandis que dans la dernière une retraitée communique avec son défunt mari via un vieux répondeur.



En plus d'être originale, cette narration permet de mettre en valeur l'incroyable capacité qu'a Eshkol Nevo pour mettre ses personnages à nu. La confession est progressive, on ressent les hésitations, les interrogations, les tourments des protagonistes avec une telle sincérité qu'on dirait que c'est avec nous qu'ils communiquent.



Comme dans Neuland, ces différentes histoires mettent en avant la société israélienne et son histoire, sa complexité et son instabilité. Moi qui ne connaît que très peu ce pays, c'est un régal que de le découvrir par la plume de cet auteur.



Je reste donc en admiration face à cet auteur qui mérite une grande reconnaissance. Vivement ma prochaine lecture !
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Turbulences

La vérité. Qui la détient ? Peut-elle différer d’un être à un autre ? Faut-il la cacher ? Le mensonge nous délivrera-t-il du mal?



Nous appréhendons tous le réel différemment. À travers trois histoires différentes, l’auteur va confronter ses personnages, les maltraiter et révéler leurs secrets. Mor rencontre Omri pendant sa lune de miel en Bolivie qui tourne au cauchemar (mon histoire préférée). Le docteur Acher Caro éprouve une étrange attraction pour sa jeune interne Liat. Lors de leur balade du dimanche, Ofer disparaît dans un verger laissant Hali en proie aux doutes.



J’ai beaucoup aimé ce roman malgré quelques défauts. Le lien entre les 3 histoires est travaillé à la truelle et tiré par les cheveux mais ça ne gâche pas le plaisir de lecture. Ces 3 micro fictions quasi indépendantes se lisent comme un thriller, on tourne les pages frénétiquement. Et vous savez quoi, ça fait du bien !



Et puis, en profondeur, il y a d’une part ce portrait de la société Israëlienne, société hétéroclite et complexe, et d’autre part cette interrogation sur la vérité.



Après tout, est ce que cela ne fait pas partie de la nature humaine d’être sélective avec le réel et la vérité ?
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