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Critiques de Gérard de Cortanze (256)
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Suite aux terribles événements qui ont endeuillé notre pays en janvier 2015, "Le livre de poche" a pris l'initiative de publier plusieurs textes d'auteurs et de reverser le bénéfice de la vente à Charlie Hebdo.



60 textes d'auteurs contemporains et d'auteurs des siècles passés composent ce recueil.



Autant d'auteurs, autant de points de vue, autant de manières de réagir face à la barbarie.



Certains textes apportent des pistes de réflexions, d'autres écrits à chaud sont davantage empreints d'émotion. Les textes d'auteurs des siècles passés nous apprennent que certaines problématiques ont la vie dure, que la liberté de pensée est un combat.



Autant d'auteurs, autant de points de vue, écrivais-je plus haut. Donc difficile d'adhérer à toutes les opinions publiées, question de sensibilité, de vécu, de personnalité. Mais je ne peux que louer l'élan de solidarité suscité par cette belle initiative.
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L'an prochain à Grenade

Un beau texte, fluide et bien écrit (après le pseudo-chef d'oeuvre que je viens de lire, on voit la différence!).

Tout commence à Grenade en 1066, Ibn Kaprun est le vizir de l'émir, il est puissant, sage et cultivé. Dans une première partie de l'ouvrage nous suivons cet éminent personnage, en coulisse, cachée, comme le sont les femmes de l'époque, sa fille Gâlâh ne fait que de brèves apparitions. Si son père est du côté du pouvoir et de la culture, la toute jeune fille, elle, n'est qu'amour et humanité.

La longue période de lumières d' Al-Andalus vit ses derniers feux. Iblis, un agitateur bouffi de haine et d'obscurantisme pousse la ville au carnage. Gâlah semble être la seule juive sortie indemne du massacre, abominable. C'est que son père lui a offert un talisman, un objet qui va lui permettre de traverser l'espace et le temps avec sa communauté. Arrivée en des temps de paix et de tolérence, cela ne dure jamais longtemps et la belle doit fuir de nouveaux massacres, jusqu'à nos jours.

En dehors des événements historiques qu'il rapporte, ce roman est un aussi un plaidoyé pour la tolérance et témoigne de ce que la communauté juive a enduré depuis la nuit des temps.
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Laisse tomber les filles

Au travers du destin de quatre amis, une fille et trois garçons, l'auteur nous conte 50 ans de la société française. C'est une radiographie érudite, passionnante où se mèle le roman et la sociologie. J'ai aimé, j'ai été touchée par les destins des personnages et très intéressée de découvrir des époques que je n'ai pas connue et d'autres que j'ai vécue et revécue grâce à cet ouvrage.
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Moi, Tina Modotti, heureuse parce que libre

En ouvrant ce livre, je ne connaissais ni l’auteur, ni le personnage principal, tout juste aperçu dans Rien n’est noir – autant vous dire que je ne savais pas à quoi m’attendre. Et là, je me suis retrouvée dans le tourbillon d’une vie incroyable, dans les pas d’une femme admirablement forte et talentueuse, emportée par une plume d’une exactitude infinie, exprimant avec un souci de véracité méticuleux chaque détail historique à considérer. Nuancé, dense, poétique, ce récit ne pouvait que me plaire – et ça n’a pas raté.



J’ai été époustouflée par les « sept vies » de Tina Modotti, tour à tour couturière, actrice, photographe, bureaucrate, révolutionnaire, espionne infiltrée, qui a dédié sa vie à la lutte contre le fascisme sous toutes ses formes, tout en défendant au passage sa propre liberté et son droit d’exercer son art. Ayant traversé les époques, l’existence de Tina Modotti a été marquée par tous les tournants politiques du XXème siècle, notamment les montées en puissances successives du communisme et du fascisme. Toute sa vie, et ce malgré son engagement incommensurable dans une cause qui la dépassait, Tina Modotti s’est cherchée, à tel point que sa personnalité semble changer avec chaque homme qu’elle fréquente et chaque pays qu’elle habite.



Si j’ai eu quelques difficultés à entrer dans le récit au début à cause du style très documentaire employé par l’auteur, une fois habituée aux multiples références et citations dans le texte, j’ai été incapable de reposer ce livre. Ce qui constitue une petite barrière à l’entrée s’avère finalement être l’un de ses énormes points forts : grâce aux nombreuses références citées, le récit gagne en véracité et en profondeur, l’auteur invitant notre sens critique à s’associer à notre lecture pour déterminer ce que nous voulons, ou pas, croire, des témoignages des contemporains. Ça donne finalement une vision très riche du personnage principal, cette Tina Modotti pleine de complexité et de relief, qui, bien qu’elle ait existé, excite encore notre imaginaire.
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Laisse tomber les filles

Laisse Tomber Les Filles s'attache aux pas d'un quatuor amoureux, trois garçons et une fille, de 1963 à la France traumatisée de 2015. Comme le laisse supposer l'intitulé, (Laisse tomber les filles est le titre d'une chanson de France Gall de 1964), le livre s'intéresse principalement aux années 1960. C'est en quelque sorte Jules et Jim chez les Yéyés.



Gérard de Cortanze (Prix Renaudot 2002) joue avec notre nostalgie. Chaque chapitre de son livre, rédigé au présent, se réfère à une chanson des années 60. La musique est partout, on peut même se procurer une bande originale du livre en deux CD ! de nombreux couplets de l'époque sont cités. Des objets aussi, juke-box, scopitone... Trop, peut-être...



A l'instar d'un Inventaire 66 de Michel Delpech, l'auteur parsème son récit de madeleines de Proust. Et de données statistiques. Tout y passe, de la contraception au taux de réussite au baccalauréat. Une surabondance qui gêne la crédibilité du récit lorsqu'elle se glisse jusque dans les conversations des héros : "- Je suis en train de lire Victor Hugo, le premier tome des Misérables. J'adore les gros livres, poursuit-elle avant d'ajouter : Plus de 58 % des Français ne lisent jamais de livres et parmi eux, cinq agriculteurs sur six et deux ouvriers sur trois." Parlé des adolescents des années 60 ?



Pourquoi couler ces données partout ? Comme Virginie-Musarde, cette surenchère de statistiques, de références, de mots, d'objets, de citations de chansons des années 60 me gêne.



Le livre de Gérard de Cortanze (Prix Renaudot 2002) n'est pas un mauvais roman. Il peut clairement susciter l'engouement, et les avis des lecteurs, ainsi que l'a souligné Albertine22, sont très tranchés.



J'ai une grande sympathie pour les années 60, mais l'ouvrage de Gérard de Cortanze n'est simplement pas le livre que j'attends. Ma madeleine de Proust insérerait les éléments dans le récit d'une manière plus fluide, elle parsèmerait l'ouvrage d'humour et de légèreté ici ou là. Merci cependant aux éditions Albin Michel pour cette lecture, et merci à l'équipe Babelio pour cette proposition.
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Les amants de Coyoacan

« Je ne crois pas au destin. Je ne veux que vivre, c’est le but central de ma vie »

Frida Kahlo



En 1936, Léon Trotski et sa femme Natalia quittent le port d’Oslo pour le Mexique. Voyageant en tant que prisonniers en liberté surveillée, cette terre d’accueil leur promet un asile politique, pour autant qu’ils prêtent le serment de ne s’impliquer dans aucune activité liée au marxisme. Président du premier soviet de Saint-Pétersbourg, créateur de l’Armée rouge et de la révolution d’Octobre, Trotski est accusé d’espionnage et de terrorisme, aux suites desquelles Natalia et lui se sont vus retirer la citoyenneté soviétique. 24 heures sur 24, policiers et gardes privés – des Trotskistes mexicains - assurent une surveillance accrue sur un large périmètre encerclant la Maison bleue de Coyoacán, qu’ils habitent, depuis leur arrivée, avec Frida Kahlo et Diego Rivera. Trotski est menacé par les agents de la Guépéou. L’exil tant attendu ne sera qu’une suite de la longue descente en enfer que le Mexique se proposait de réparer en eux.



Mais avant l’abîme il y eut l’amour, celui entre Frida et Trotski, un amour passionné, passionnel, pimenté d’escapades nocturnes dans la maison de campagne d’Hidalgo à Bojorquez. Les amants se glissaient d’abord des mots d’amour dans les livres qu’ils s’échangeaient secrètement. Puis vint les heures des nuits torrides sous la chaleur du Mexique. Communions de corps et d’âme, ils remplissaient chez l’autre le vide que Diego et Natalia n’arrivaient plus à combler.



« L’amour dure autant de temps qu’il donne du plaisir » - Frida Kahlo



« Frida, mon amour, je couvre de baisers tes épaules, tes mains, tes seins, ton ventre… » - Léon Trotski



« Nul besoin de l’aube, dit Léon, le nez enfoui dans le sexe de Frida. Te sentir toi, ici, c’est comme sentir le premier de tous les matins. Ton parfum ressemble au parfum perdu de l’ancien lac de Mexico. » - Léon Trotski



Gérard de Cortanze nous peint, avec le mérite qui lui revient, le portrait d’une femme libre. De la belle mexicaine à la beauté mystérieuse, avant-gardiste, rayonnante, théâtrale et indépendante. Les années plus sombres aussi, les dépressions, l’accident de tramway qui, s’il ne lui a pas coûté la vie, l’aura cloué dans un lit avec des douleurs atroces au dos et l’impossibilité d’avoir des enfants. Un drame qu’elle aura souvent peint, d’ailleurs n’a-t-elle pas transposé ses souffrances, ses amours, ses passions, ses folies et ses euphories à l’ensemble de son art? À 13 ans, Frida Kahlo rejoignait les Jeunesses communistes. Ses voyages à Paris et New York lui ont ouvert la voie d’une renommée internationale ; elle était admirée de Kandinsky, Picasso, Miro et tant d’autres artistes...



J’ai eu un énorme coup de cœur pour ce roman! C’est le plus complet que j’ai eu l’occasion de lire sur la vie de cette femme passionnante. Si l’auteur nous parle plus spécifiquement de sa relation d’amour à Trotski, il nous raconte aussi, inévitablement, sa vie avec Diego, leur mariage, leurs séparations puis le divorce. Ses amants, ses maîtresses, Franck, Nick, Maria, Jacqueline et plusieurs autres… Le lecteur découvre la provenance de ses œuvres et leurs sources inépuisables d’inspiration. Quel régal... L’ensemble du roman est placé dans le contexte historique de la Révolution mexicaine. À lire et relire
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Le roi qui voulait voir la mer

J'ai toujours pensé que Louis XVI était au mauvais moment au mauvais endroit.

l'histoire est un continuum évènementiel porté par des idéaux que bousculent les évènements aléatoires. La révolution, et surtout la terreur, en sont un bel exemple, je vous invite à lire

"Sept Jours" d'Emmanuel Waresquiel qui nous déroule le journal intime de cette période.

Avec "le roi qui voulait voir la mer", Gérard de Cortanze, nous montre un monarque intime et sensible, érudit et progressiste, mélancolique et embarrassé, comme victime de lui-même, artisan de sa propre perte.

Tout commence avec un voyage bucolique à travers une Normandie, terre de légendes et de phantasmes, pour finir en épopée maritime qui voit Louis XVI se muer en vieux loup de mer, le temps d'une pause salutaire loin des intrigues politiques et des cabales de cour.

Ce livre est un roman teinté de poésie humaniste et de songe ésotérique

et la douceur du récit contraste avec la brutalité des évènements qui vont suivre.

C'est très réussi, c'est un roman qui mérite une large audience, et la fin, très inspirée est à l'image du

talent de l'auteur.
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Le roi qui voulait voir la mer

En 1886, alors âgé de 32 ans, Louis XVI décide de se rendre à Cherbourg. Ce passionné de cartes marines et de géographie n’avait encore jamais vu la mer.

Il décide de partir en équipage réduit, sans tout le cérémonial que lui impose la couronne, contre l’avis de ses conseillers. Cela va tout de même représenter quelques dizaines de personnes à sa suite, pour traverser les villes et les villages entre Versailles et Cherbourg, et enfin découvrir le peuple de cette Normandie qu’il connaît bien peu.



Ce roi que l’on imagine bien naïf et si peu à sa place est un homme instruit, passionné par la géographie, la marine, la technique. Il parle plusieurs langues et connaît parfaitement bien ses dossiers. Mais il est hélas très mal accompagné par les nobles et les flatteurs de son gouvernement ou de la cour, par tous ceux qui s’ils se pressent à Versailles pour récolter les honneurs ne se privent pourtant pas de dire le plus grand mal de celui qui les gouverne.



J’ai aimé ce roman qui nous fait découvrir la personnalité de ce roi méconnu. A part son rôle avant et pendant la révolution, sa fin sur l’échafaud en 1793, je ne me souviens pas d’avoir entendu souvent évoquer ses qualités, ses compétences, ses ambitions ou ses réalisations.



Et pourtant, son souci d’égalité homme femme, son désir avorté d’abolir l’esclavage, son acceptation des juifs et des protestants dont il souhaite le retour en France, son envie de faire le bien de son peuple, pour ne citer que ces actions là sont quasiment passées sous silence.



ma chronique complète est en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/11/10/le-roi-qui-voulait-voir-la-mer-gerard-de-cortanze/
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Femme qui court

Violette, une femme extraordinaire qui est née cinquante ans trop tôt.

Ceci est une biographie romancée de la vie tumultueuse de Violette Morris.

Je ne connaissais pas du tout cette dame. Il y a quelques temps, une BD éponyme est sortie nous racontant en images la vie de cette sportive de haut niveau.

L'auteur a fait revivre cette personne, ce bouc émissaire que les Français ont montée aux nues car elle a osé braver certains interdits.

L'histoire commence par son entrée au pensionnat pour finir par sa mort suspecte. Son amie Sarah a bien essayé de faire réhabiliter sa réputation mais elle a malheureusement dû renoncer car un livre est paru appelé "la sorcière de la Gestapo". C'est révoltant! Heureusement que l'auteur a restitué , par cette biographie, la place qui lui revient enfin.



Le titre "Femme qui court" joue sur plusieurs tableaux: le sport à profusion (énormément de disciplines, ça en donne même le tournis quand on voit toutes les médailles qu'elle a gagnées!) et également la course à l'amour. Un sentiment d'abandon de sa famille d'abord, puis de son amante et ensuite un mariage raté. Violette est en manque d'amour (de reconnaissance, filial, par ses pairs du sport....).

Elle assume totalement son homosexualité et pour cela elle a fait son coming out de manière remarquable. Elle fait fî des jugements malgré sa mise au ban des compétitions sportives. C'est une combattante, une "fighteuse" que j'admire. Une vraie courageuse qui n'a eu peur de rien.



Mais elle s'est perdue totalement vis à vis de son pays quand elle est passée à l'ennemi. Peut-on la comprendre? Elle a été traitée comme une "moins que rien" dans les journaux. C'est devenu un bouc émissaire et quand elle a trop gêné, elle a été "effacée de la carte" .

Les historiens ne sont pas d'accord entre eux sur les raisons de son "assassinat". Les portraits deviennent contradictoires sous la plume des différents biographes. Qui croire?

Ce que je sais, c'est que l'auteur s'est bien documenté. Il nous a dressé un personnage vivant, vibrant, lumineux et sulfureux. Cette biographie est bien construite, réaliste tout en "brodant" la partie de ses pensées intimes. Il nous l'a rendu humaine avec ses failles, ne la jugeant pas.

J'ai passé un bon moment avec Violette, l'indépendante!



Merci à Masse critique pour cette découverte haute en couleurs.
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Zazous

Suis souvent restée en lisière de cette histoire. Une sensation que l’auteur, après avoir déniché une multitude de renseignements sur les zazous, a voulu tous les mettre. Chansons, artistes, de multiples noms. Ce qui en fait un vrai bazar là-dedans ! (comme dirait le chanteur Arno) Un gros travail de l’auteur mais qui, pour moi, a plus écrit avec la tête qu’avec le cœur. Une bande de jeunes parisiens qui se revendiquent haut et fort zazou durant l’occupation allemande. Quelques passages forts quand le lecteur arrive à se sentir dans l’action. Nul doute que le ‘héros’ principal est la guerre, mais aussi Josette, jeune fille qui se voudrait tant libre. Gênée par le fait qu’il n’y a nulle mention des parents, frère et sœur, etc. Une belle histoire d’amitié et d’amour qui aurait été renforcée en élaguant ce roman de 528 pages. Lecture ennuyeuse dans l’ensemble. Pour divertir faire des pauses avec Brigitte Fontaine et Mathieu Chedid Y'a Des Zazous

https://www.youtube.com/watch?v=86MnpJ40Kwk

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Laisse tomber les filles

Quel tour de force ! Réussir à nous faire partager 52 ans d'actualité politique, sociale, économique d'un pays au travers des chansons à succès du moment, Gérard de Cortanze l'a fait ! Laisse tomber les filles est un titre réducteur par rapport à l'ambition de ce roman mais il fallait bien choisir le titre d'une chanson en vogue…

L'intérêt d'un livre est bien sûr dans ce qu'on lit et dans ce que cette lecture évoque, rappelle ou apprend. L'ambiance musicale du livre a été enregistrée sur un double CD, une compilation de 52 titres choisis par l'auteur, le tout complété par un vinyle aux Éditions E.P.M.

Revenons au texte qui débute en 1963, avec Lorenzo qui n'a pas 15 ans : « Façonné par l'école religieuse, il n'en admet aucun des principes. Lorenzo a le sentiment de n'être nulle part à sa place. » Il fait partie de ma génération : « Une génération, la première, à n'avoir jamais à craindre sérieusement la mort. » le mot adolescent est à la mode. On parle de baby-boom…

Dans le métro, Lorenzo, comme beaucoup d'autres jeunes entre 15 et 20 ans, lit Salut les Copains : « Ils arrivent à l'âge de la consommation tandis que leurs géniteurs accèdent à une aisance jusque-là inconnue. »

Place de la Nation, Salut les Copains fête son premier anniversaire. Ce magazine lancé en juillet 1962 connaît un succès foudroyant grâce à Europe 1 et surtout à la généralisation du transistor. Danyel Gérard, Richard Anthony, Johnny Halliday, Sylvie Vartan… se succèdent sur scène. On danse le twist, on commence à flirter mais vous l'avez compris, nous sommes à Paris, ce qui permet bien des choses à l'auteur, lui donnant une immense palette pour faire évoluer ses quatre héros.

Si Lorenzo est le premier rencontré, vont suivre Michèle, Antoine et François. Ils vont, au fil des pages et des années, se rencontrer, se perdre, se retrouver, se révéler beaucoup d'amour, se cacher plein de mystères, être heureux ou malheureux, un peu comme nous tous mais en étant souvent au coeur d'une actualité trouvant son paroxysme au cours de ce fameux mois de mai 1968. Ceux que l'auteur appelle les mousquetaires se rendent à la Sorbonne : « Ils sont partie prenante de l'Histoire en train de se faire. Ils en sont les acteurs, les protagonistes. »

Titres ou extraits de chansons ouvrent les chapitres et sont toujours bien choisis, adaptés à la situation. Les évolutions techniques comme ce Teppaz sur lequel on peut enfin écouter des disques, sont importantes et chaque famille a pu fêter son apparition comme une petite révolution.

Michèle, je peux le dire sans nuire à l'intérêt du livre, est le personnage central de l'histoire. Elle rompt avec la vie des femmes de la génération précédente mais tout de même, « chez ces mêmes yéyés, une fille reste une fille et un garçon un garçon. Chacun reste à sa place. »

Au fil des années, Gérard de Cortanze a voulu mener ses héros jusqu'à nos jours, ce qui n'était pas chose facile, jalonnant toujours le récit d'événements importants, souvent oubliés mais il offre une fin complètement différente du reste du livre, où le fantastique côtoie le réel, preuve, peut-être, que les souvenirs s'effacent…

Laisse tomber les filles est un roman qui s'adresse à toutes les générations, même si ceux qui ont vécu ces années, ont un ressenti différent. Gérard de Cortanze a rafraîchi ou entretenu les mémoires et l'a bien fait avec réalisme et fantaisie parfois, des rêves de jeunesse au mot fin qui clôture toute vie.


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Laura

Précurseur(e) du féminisme, éternelle combattante pour la libération des provinces italiennes du joug autrichien, infatigable «soldate» de l’unification de l’Italie, Laura Di Trivulzio est une femme hors du commun.

Papesse des réceptions parisiennes à l’égal de Mme Récamier, elle envoûte, émeut, passionne toute l’aristocratie et le monde de l’art du XIXème siècle.

La Fayette, Balzac, Musset, Heine, Liszt sont de ses proches.

Tantôt adorée, tantôt malmenée par ses contemporains qui lui reprochent ses mœurs saphiques, se donnant également aux hommes par passion, elle restera quoiqu’il arrive fidèle à ses desseins, sa force de caractère la préserve mais ne lui évite pas ses crises d’épilepsie.

Son destin hors norme est parfaitement décrit par Gérard de Cortanze bien que j’ai eu quelques difficultés à entrer dans cette histoire.

Est ce le contexte que je connaissais très mal ; la naissance de la patrie « Italie » ?

Est-ce la galerie de personnages quelques peu glacés, énigmatiques et distants à mon goût ?

Le dernier tiers du roman est plus exotique et plus tragique, la fuite d’elle-même et de ses détracteurs l’entraîneront vers….d’autres aventures.

Laissez le charme, la sensualité et l’aura de Laura vous ensorceler !

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Frida Kahlo, la beauté terrible

Frida Khalo pourrait être un personnage de fiction tant son existence est une métaphore de la vie, de la mort et de la liberté. Artiste majeur du Xxième siècle, elle marquera la peinture autant par son esprit de liberté, son talent que par sa façon de mener sa vie. Fille d’une mère mexicaine et d’un père allemand c’est un effroyable accident de tramway qui la révèle à elle-même. Après une polio. qui la laisse légèrement handicapée, cet accident va définitivement faire de son corps une prison de douleurs. La légende commence là sur le trottoir où on la retrouve, étrangement nue, couverte de sang mais aussi … de poudre d’or (le tramway en transportait). Cette femme à la colonne vertébrale atteinte qui va subir des dizaines d’opérations, va sombrer dans l’alcool pour lutter contre ses souffrances reste pourtant d’une stupéfiante séduction. Inclassable tant dans son art que dans sa façon de vivre et de s’habiller elle sort parée de bijoux indiens, de robes et de coiffures ethniques qui sont autant de masques et elle supporte stoïquement ses prothèses orthopédiques qu’elle magnifie (au passage soulignons qu’elle inspirera nombre de Jean Paul Gaultier). Si elle supporte les douleurs physiques, les affres de l'amour seront pour elle plus difficiles à accepter ; mariée au muraliste Diego Riviera cette union va la meurtrir autant qu'elle va l'inspirer. « Frida Kahlo » de Gérard de Contanze a le mérite de la simplicité, il va droit au but : raconter sans arabesques la vie de Frida. Sans trop forcer sur l’analyse esthétique et sémiologique, il nous permet cependant d’accéder à la partie artistique et nous livre les clefs de certaines œuvres qui s’insèrent parfaitement dans la biographie de l’artiste . « La beauté terrible » de Frida s’exprime autant dans ses œuvres que dans sa vie. Une vie de souffrances pour elle, de fascination pour nous ; fascination devant cette femme que rien ne fait fléchir à part son amour féroce pour Diego et pour la peinture. Une telle passion est forcément admirable parce qu’elle dépasse la peur de la mort. Frida c’est la sublimation de la souffrance et de la mort mise à notre portée.
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J.M.G. Le Clézio : Le Nomade immobile

agréable biographie qui nous permet d'approcher Le Clézio. comprendre mieux son amour des déserts, des peuples deshérités, des malheureux en général et l'ambiguité : peur et dédain ...
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Femme qui court

Etre une femme, lesbienne, sportive, féministe et ayant mené une vie bien remplie et parfois contreversée dans la période d'entre les deux guerres, c'est un combat de toute une vie, sans fin, honorable et admirable. L'auteur dresse dans ce roman le beau portrait de Violette Morris, une femme que l'histoire a oubliée et qui pourtant a été une des pionnières du féminisme où la liberté d'être femme est une nécessité absolue. J'ai été emballée par le livre et très marquée par cette personnalité admirable. Je recommande.
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Femme qui court

Au delà des frasques, des performances sportives c'est une réhabilitation que tente de faire Gérard de Cortanze dans se livre, où tout va vite, comme la vie dissolue de son héroïne Violette Morris, soumis au mythe de la Collaboration et de la Résistance dans une France qui aura toujours peinée à reconnaitre les différences.
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Femme qui court

Sportive de haut niveau à une époque où l’on ne se posait pas la question de savoir si les filles et les femmes pouvaient ou devaient faire du sport, Violette Morris fait figure d’exception. Au début du XXe siècle, la place des femmes est au foyer, à pondre des bébés et s’occuper du mari. La pratique du sport leur permet à la rigueur d’améliorer leur santé pour fabriquer de beaux enfants ! Cette place-là, Violette la refuse d’emblée. Elle a compris que le sport qu’elle aime tant sous toutes ses formes pouvait être une passion assumée et réalisée avec succès.



Amoureuse des femmes, passionnée par le sport, par la vitesse, elle affirme ses différences et ses goûts en faisant fi des contraintes. Elle s’affiche en pantalon à une époque où son port est stigmatisé chez les femmes (on se souvient à l’occasion que l’interdiction du port du pantalon pour les femmes a été officiellement levée dans les années 2010 !). Après un mariage raté avec Cyprien Gouraud, mariage qui se termine par un divorce, cette homosexuelle assumée a vécu librement et sans entrave. Souvent mise au ban de cette société qui refuse les différences, qui les craint et les stigmatise. Rejetée de tous du fait de sa singularité et de son caractère entier, y compris par les femmes de son époque.



Femme libre avant l’heure, elle a tout essayé, la course à pied, le lancer du javelot ou du disque, la boxe, le cyclisme et les courses automobiles. Tout au long de sa carrière elle accumule les coupes, trophées, médailles, titres de championne dans de multiples disciplines. Il faut dire qu’à cette époque il n’était pas rare de pratiquer des sports différents et d’y exceller. On était loin alors de la spécialisation à l’extrême de nos sportifs actuels. Violette Morris a par exemple souvent participé à des courses cyclistes ou automobiles en étant la seule femme parmi les hommes. Tout comme il existait des équipes mixtes, faute de participants suffisants dans le cas contraire.



Ses succès sportifs, mais surtout ses incartades à répétition vont pousser les fédérations nationales à lui retirer toute possibilité de concourir, sa radiation par la FFSF en 1930 la détruisant à petit feu. Elle quitte les champs de course et devient l’amie intime des vedettes de son époque. Joséphine Baker, Yvonne de Bray, Jean Cocteau et Jean Marais partageront quelque temps son quotidien, sur sa péniche ancré en bord de Seine. Avec eux, elle va même s’essayer à la chansonnette et au théâtre. Mais la France des années post Première Guerre Mondiale est terriblement patriarcale, Violette se distingue, donc Violette dérange. Pendant la guerre, partagée entre sa passion du sport et des femmes et ses ennuis financiers, elle va être accusée de collaborer avec l’ennemi.



L’auteur a l’art de dénicher des personnalités singulières, et de nous les dévoiler avec passion. Avec Femme qui court, Gérard de Cortanze restitue à Violette Morris la place qui lui revient, et surtout nous fait découvrir cette femme exceptionnelle. Ce roman est particulièrement bien construit, étayé par une longue recherche, cela se sent sans être prégnant, et donne du corps à l’intrigue.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/02/16/femme-qui-court-gerard-de-cortanze/
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Laisse tomber les filles

Le titre, je le fredonne encore, ainsi que d'autres chansons des années yé-yé.



La maison d'éditions a eu la géniale idée d'accompagner le roman d'une play-list et d'une compil de 3 cd et 98 titres pour revivre pleinement l'époque en musique et chansons.



Le livre débute le 22 juin 1963. On y découvre nos quatre protagonistes adolescents , tous présents à la nation pour le concert organisé par SLC Salut les copains. Les idoles des jeunes sont au rendez-vous : Danyel Gérard, les Chats sauvages, Richard Anthony, Dick Rivers, Les chaussettes noires, Sylvie et Johnny... toute une génération, actualité oblige qui malheureusement nous quitte peu à peu.



Le concert sera interrompu par l'arrivée de blousons noirs.



Le ton est donné, Gérard de Cortanze nous propose ici une fresque mettant en scène l'évolution de notre société de 1963 à 2015.



Quatre adolescents, issus de milieu différents:



- François : fils de cadre, blouson noir à la recherche d'artifices, drogues pour s'évader et trouver sa voie.



- Lorenzo, fils de commerçant, plus cérébral, il est fou de cinéma et de littérature, il écrira le livre de sa vie



- Antoine, fils d'ouvrier qui aura sa revanche avec l'accès aux études, il est passionné de politique



- Michèle, issue de la bourgeoisie , féministe , en quête d'émancipation et de liberté.



Quatre ados qui deviendront les quatre mousquetaires, les amis inséparables durant leur adolescence. Leur rencontre sera le fil rouge de ce roman. Avec eux, nous allons parcourir cinquante années d'histoire.



Adolescence, c'est en 1963 que naît ce terme. Nos amis ont quinze ans, tout est permis ou presque.

C'est la première génération à réellement s'opposer à l'autorité des parents, La génération des baby-boomers en quête de liberté, de changement.



Ils ont connu mai 68, l'accès aux études, l'assassinat de JFK, l'arrivée de la contraception, de la libération sexuelle, de l'avortement, les yé-yés, les beatniks, la guerre du Vietnam, love & peace, les drogues, les communautés.... C'est cette longue première partie que j'ai préféré apprenant un maximum de choses sur les années de ma petite enfance. C'est super bien documenté.



Mais l'histoire ne s'arrête pas là, le lien est l'amour porté pour les trois garçons à Michèle dont ils sont tous éperdument amoureux, on suivra leurs retrouvailles au fil du temps, continuera à parcourir les années Mitterrand, la Perestroïka ( Gorbatchev), la chute du mur de Berlin jusqu'à nos jours et les attentats de Charlie Hebdo.



Un livre bien documenté, roman choral aux couleurs musicales. C'est une génération, celle des baby-boomers qui nous est présentée avec nostalgie et qui semble désenchantée.



J'ai moins apprécié la seconde partie mais j'ai malgré tout passé un excellent moment. Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette découverte.



Ma note : 8.5/10


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Le New York de Paul Auster

Envers et contre la richesse et la complexité d'une oeuvre romanesque à la portée universelle, Paul Auster reste aujourd'hui encore le romancier d'une ville.



S'attachant à suivre les pas de l'écrivain et de ses personnage dans les rues de New-York, Gérard de Cortanze dresse de chapitre en chapitre le plan d'une pensée, d'une littérature, d'un lieu géométrique : la ville debout.



Photos, cases de B.D., plans urbains, peintures, autant de pas que le lecteur accomplit à chaque page.

Un livre géopoétique. Suivi d'une courte mais concise biographie de Paul Auster et d'une demi-douzaine d'essais consacrés par G. de Cortanze à son ami.



Un ouvrage indispensable pour les amoureux de Paul Auster comme de N.Y.

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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Il s'agit d'un recueil de textes de 60 écrivains classiques et surtout contemporains unis pour défendre la liberté d'expression suite aux attentats de janvier.

Certains textes sont ecrits à chaud et se situent plutôt dans le registre de l'émotion, d'autres se situent plus dans la réflexion.

Si tous sont intéressants, ils sont de styles et de longueurs variables , et il y a sans doute moins d'unité et de cohérence que dans la BD car les événements sont abordés sous des angles très différents. L'initiative n'en reste pas moins à encourager.

Pour ma part, j'ai été plus particulièrement sensible aux textes d'Eric-Emmanuel Schmitt, Bernard Pivot, Gérard Mordillat et Julien Blanc-Gras pour ne citer qu'eux.
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