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Critiques de Jirô Taniguchi (2170)
Le gourmet solitaire : Suivi de Les rêveries ..

Si je devais faire de grossières comparaisons, le mangaka Hayao Miyazaki lorgnerait vers l'art d'un Akira Kurosawa tandis que Jirô Taniguchi se rapprocherait d'un Yasujirô Ozu. Bien évidemment, il y a aussi du Ozu chez Miyazaki et du Kurosawa chez Taniguchi, surtout dans la première partie de la carrière de ce dernier. Cette comparaison vaut ce qu'elle vaut, c'est juste pour se faire une idée du style de Taniguchi, à la fois célébré par certains et honni par d'autres, le trouvant trop terne.



En effet, depuis les années 1990, Taniguchi a affiné son style, au character design très particulier, à la fois très standardisé et figé pour les personnages humains, surtout leurs visages, s'inscrivant dans les codes du manga, quoiqu'avec sobriété (on ne retrouvera pas d'expressions outrées et puériles chez Taniguchi). Par contre ses décors sont très finement élaborés, très réalistes, avec une grande recherche dans le trait, la lumière et les nuances de gris, à l'aide de ces fameuses trames dont Taniguchi est un expert. Et aussi et peut-être avant tout, cette recherche d'une véritable atmosphère.



Car surtout, ce qui est caractéristique de son art c'est cette douce mélancolie, cette matérialisation du temps qui passe et de l'impermanence des choses, cet état d'esprit typiquement japonais. On retrouve également dans ses mangas les bonheurs simples, un attrait pour les petites choses du quotidien et de leur beauté que plus personne n'aperçoit.



Si on voit le verre à moitié vide, les mangas de Taniguchi sont lents, hésitants, fades, presque tristes. Si on voit le verre à moitié plein, on ne peut qu'apprécier la subtilité et la finesse des sentiments qu'il retranscrit, avec une indéniable nostalgie mais également une psychologie fouillée de ses personnages, qui ne sont pas toujours aimables en raison de leurs défauts, mais qui sont toujours très humains. En cela, ses mangas, du moins les meilleurs d'entre eux, sont très riches, parfois même poignants, comme son chef-d’œuvre « Quartier Lointain », récit bouleversant, ou « Le Journal de mon père », œuvre très touchante.



Ici, l'émotion brute n'est pas de mise. L'intérêt de ce manga est ailleurs, justement dans cette fine observation de la société japonaise, dans ce regard subtil qui sonde le Pays du Soleil Levant à travers ses rituels et notamment celui du repas, aussi important qu'en France semble-t-il... peut-être même plus ! Taniguchi, en charge de l'illustration, est accompagné de Masayuki Kusumi au scénario. Le mangaka et le scénariste nous offrent ainsi comme des instantanés du Japon contemporain, avec tout ce qu'il a de beau et de cruel. Certes on mange avec les yeux, Taniguchi dessine les mets avec ce qu'il faut de talent pour nous mettre l'eau à la bouche.



Mais ce qui est également remarquable, c'est que chaque repas est pris dans un endroit bien précis : chaque repas / chapitre a un titre composé du plat mangé par le héros et par l'endroit où il prend ce repas. Ainsi le scénariste Masayuki Kusumi en profite pour nous offrir un kaléidoscope de vues sociologiques de tel ou tel quartier et de telle ou telle population qui fréquente les restaurants locaux. On croise ainsi peu ou prou l'ensemble de la population japonaise, notamment tokyoïte, dans ce qu'elle a de plus divers.



« Le Gourmet solitaire » offre ainsi un autre regard à la fois sur le Japon mais aussi sur l'art de Taniguchi et plus largement sur celui du manga ou de la BD. Composé de 18 courts chapitres, construits à peu près de la même façon, c'est un moyen pour le dessinateur et le scénariste de se libérer par la contrainte. Et ainsi, touche après touche, les deux auteurs nous plongent dans le Japon d'aujourd'hui (du moins celui de la fin des années 90), avec une grande richesse sociologique et même une certaine poésie.



Et on parcourt cet ouvrage avec beaucoup de plaisir. Comme c'est la première fois que je l'ai lu, j'ai enchaîné les chapitres les uns après les autres, mais on peut sans peine picorer un chapitre de ci de là, revenir en arrière, s'arrêter sur un plat, un quartier ou une ambiance qui retiennent notre attention. Comme ce gourmet solitaire, qui suit son instinct pour découvrir de nouvelles saveurs ou retrouver des saveurs aimées, nous pouvons lire ce manga à notre guise. On trouve toujours quelque chose d'intéressant dans chaque chapitre / histoire. Alors quand on s'intéresse à l'histoire, à la civilisation japonaise, à son art et à sa gastronomie, « Le Gourmet solitaire » est un festin royal, un vrai régal.



En parallèle, les auteurs dépeignent en filigrane la vie d'un homme japonais contemporain. A travers les repas qu'il prend et les lieux où il se rend, Goro Inogashira révèle beaucoup de sa personnalité et de son histoire personnelle, faite de certaines déceptions, notamment amoureuses. C'est peut-être (sans doute même) son attrait prononcé pour le travail qui lui a fait perdre le cœur de femmes ne demandant pas autre chose que son attention. Si tant est que son travail relève d'un choix vraiment voulu. Car on sent que c'est finalement à table, partant à l'aventure d'un restaurant connu ou inconnu, que notre héros trouve l'apaisement. En prenant du plaisir à se sustenter... tout en repensant à des souvenirs passés, définitivement passés... Nos auteurs illustrent ainsi mieux que personne, avec beaucoup de finesse et de retenue, toutes les tensions, les contradictions et les désillusions des Japonais d'aujourd'hui, tiraillés entre tradition et modernité... presque perdus entre ces deux forces opposées.



Quelques mots également sur la belle édition Casterman. Elle regroupe « Le Gourmet solitaire » et « Les Rêveries d'un gourmet solitaire ». Composée de 32 chapitres, les 18 premiers appartiennent donc au premier volume, les 14 autres au second. L'ouvrage est de très belle facture, et surtout, ce qui est appréciable, c'est qu'à presque chaque chapitre, sur la page de garde, des précisions nous sont données sur tel plat, telle coutume, tel quartier, telle population d'habitués, permettant de mieux percer et comprendre la complexité des mœurs japonaises. Sans cela, on passerait à côté de beaucoup de choses. Et encore, le traducteur précise en préface que certaines choses lui échappent, c'est dire toute la subtilité d'une civilisation décidément bien mystérieuse.



Au total, le ton général de ce manga est particulier, et je dois dire assez réjouissant, tant on se croirait plongé au cœur du Japon, assis à la table de Japonais tantôt réservés tantôt expansifs, ou au comptoir d'un petit restaurant de quartier à la cuisine simple mais délicieuse. L'atmosphère de cet ouvrage est à la fois légère et profonde, gourmande, généreuse, poétique... mais aussi foncièrement mélancolique. Le titre de cet ouvrage est explicite : notre gourmet est solitaire. Et quelqu'un qui mange seul... c'est toujours un peu triste...
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Venise

Cela faisait un petit moment que je souhaitais découvrir les œuvres de Jirô Taniguchi, et que dire à part: quelle merveille !



Ce livre nous emmène en voyage à travers Venise, en compagnie d’un jeune homme en quête de ses origines. Il vient de perdre sa maman, et dans une mystérieuse boite, il découvre de vieilles photos et des peintures. Mais qui est donc cette femme et cette petite fille dans ses bras. Il pense tout de suite que c’est sa grand mère, dont il ne connait que très peu de choses et sa mère. C’est ainsi que la quête commence, et autant dire qu’elle est dépaysante et passionnante !



C’est principalement en images, que nous est relaté l’histoire de cet homme. On se sent comme happé et immergé par cette atmosphère où précision, poésie et émotion règnent. Quelques notes écrites sont là pour nous guider au fil des découvertes que l’on fait avec le personnage principal. Au fil des pages, on se laisse enchanter par les magnifiques illustrations à l’aquarelle. Et c’est dans un cadre apaisant et enchanteur que l’histoire défile tellement vite. D’ailleurs pour notre plus grand bonheur, on a le droit à de belles surprises à la fin du récit. Chaque lieu dévoilé est identifié tel un guide de voyage.



Tout en délicatesse, on est invité au voyage, et il est sûr que j’ai d’autant plus envie de visiter Venise maintenant !
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Un zoo en hiver

Hamaguchi nous semble être, pour nous occidentaux, la représentation d'un jeune homme qui souhaite réussir dans la vie et va se donner corps et âme à son travail pour parvenir à son but, son rêve. Le sien, c'est de devenir mangaka. Il devient assistant d'un manga à Tokyo et ce travail va l'épuiser, l'emporter dans le tourbillon de la vie adulte. Taniguchi y dépeint avec beaucoup de détails et de petites touches la vie trépidante des japonais et des tokyoites, qui travaillent jusqu'à pas d'heure et se retrouvent entre collègues pour boire ou manger très tard. Jusqu'au jour où il est rencontre Mariko, jeune femme malade qui va lui donner la force, l'inspiration pour sortir son propre manga. Très émouvant, cette histoire ne tombe jamais non plus dans le mièvre, transmettant avec beaucoup de justesse la solitude ressenti par le jeune homme au fil du livre. La fin est belle mais suspendue ! On souhaite en savoir davantage.
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Icare

Suite à la réédition en version de luxe cartonnée des principaux titres de Jirô Taniguchi ("Le sommet des Dieux", "Le journal de mon père" et "Quartier lointain"), c’est maintenant au tour d’"Icare" d’être réédité. Outre la nouvelle illustration sur la couverture, le lecteur a également droit à un carnet de croquis de 13 pages en fin d’album.



Fruit d’une collaboration entre deux grands auteurs du neuvième art, Jean Giraud (alias Meobius) au scénario et Jirô Taniguchi au dessin, cette œuvre plonge le lecteur dans un environnement futuriste pour le moins étrange, en compagnie de terroristes kamikazes capables de s'auto-exploser, d’hommes-éprouvettes et d’un nourrisson, baptisé Icare, capable de voler. Si le récit et l’univers ne manquent pas d’intérêt, l’enthousiasme est surtout sapé par une fin abrupte, qui abandonne le lecteur avec beaucoup de questions et de frustrations. L’interview en fin d’album explique d’ailleurs que l’histoire n’a pas pu être menée à terme, dû au manque de succès de la série. Dommage !



Le graphisme de Jirô Taniguchi est par contre toujours aussi séduisant. Si on était déjà habitué à son sens du détail au niveau des décors, c’est ici sa capacité à dessiner des scènes d’action débordantes d’énergie qui m’a beaucoup plu.



Une œuvre réservée aux fans des deux auteurs !

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Garôden

Bunshichi Tanba n’a connu qu’une seule défaite dans sa vie, contre un jeune catcheur inconnu devenu une star du catch professionnel depuis. Six ans après ce revers essuyé face à Toshi Kajiwara, il n’a toujours qu’une seule idée en tête : devenir le meilleur combattant et prouver sa supériorité à celui qui l’a vaincu. Cela fait des années qu’il s’entraîne sans relâche et affronte les plus vaillants adversaires afin de parfaire cette technique hybride qu’il a développé au fil des ans. Lorsqu’il apprend le retour de Kajiwara au Japon après une carrière internationale, il est temps pour lui de mettre fin à cette longue attente et de balayer ses derniers doutes.



Prépublié dans l’Équipe Magazine durant tout l’été, ce manga n’est pas le premier roman de Baku Yumemakura adapté par Jirô Taniguchi. Après "Le Sommet des Dieux", c’est donc ce récit paru au Japon entre 1989 et 1990 qui se retrouve édité en français.



Ce one-shot raconte l’histoire d’un dôjô-yaburi : un combattant amateur qui passe son temps à défier les représentants de dojos afin de faire évoluer son style et sa technique de combat. À l’inverse des récits plus introspectifs de Taniguchi, celui-ci se concentre sur la quête d’un homme à la recherche de la perfection depuis cette unique défaite qu’il n’a jamais su digérer. Ce dépassement de soi à travers le combat à mains nues est rythmé par de nombreux affrontements violents et sanguinaires, ainsi que quelques scènes de sexe plutôt dispensables. Ce seinen bourré de testostérone, qui pousse des personnages tuméfiés et ensanglantés dans leurs derniers retranchements, ne manquera donc pas de surprendre les fans de ce mangaka, adepte de récits beaucoup plus contemplatifs.



Visuellement, le dessin toujours aussi réaliste, mais beaucoup plus musclé, de Jirô Taniguchi ne manque pas de séduire. Entremêlant les corps au fil des planches, il restitue avec brio le dynamisme des combats, ainsi que la complexité et la précision des différentes prises qui se succèdent.



Malgré une couverture qui laisse présager du caractère plus violent du contenu, "Garôden" risque de surprendre les nombreux inconditionnels de Taniguchi. Reste à espérer qu’il ne resortiront pas KO de cette lecture...
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Quartier lointain, tome 1

Jirô Taniguchi fait figure de classique : c'est le mangaka que lisent, de gauche à droite pour une fois, même les lecteurs qui n'aiment pas les mangas.

De Taniguchi, j'avais déjà lu "Le gourmet solitaire", balade nostalgique et culinaire au milieu de traditions enfouies sous la modernité, le parfum des ruelles et l'exotisme des chemins de traverse. C'est le même thème qui est développé dans ce premier volume de "Quartier lointain" sur une trame digne d'un roman de science-fiction : de retour d'une réunion à Tokyo, un homme se trompe de train et revient au pays natal. Là, alors que les rues de son enfance n'existent plus en tant que telle, et qu'il échoue à retrouver sa madeleine de Proust, le battement d'ailes d'un papillon le propulse dans la peau de l'adolescent qu'il était à 14 ans, à table avec sa sœur et ses parents, tout en songeant à sa vie actuelle et à ce qu'il aimerait modifier dans son passé...

On comprend qu'outre les thèmes du temps qui passe et des liens familiaux, un certain suspense s'installe, d'évocation en évocation.

À lire. Je ne vais d'ailleurs pas tarder à dévorer le tome 2.
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Terre de rêves

5 nouvelles. Les 4 premières sur le quotidien, la vie qui passe, la mort du chien, la vie du chat, la nièce qui grandit. C’est routinier, tendre, doux et terrible. La vie quoi. La dernière nouvelle est elle différente, là, on parle aussi de quotidien, de famille mais il y a là un autre personnage, immense, fascinant, l’Himalaya. Et sa panthère des neiges, sublime dessin. C’est en noir et blanc et pourtant on voit le soyeux de son pelage, l’intensité de son regard. Fascinant Tchango.



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Un sandwich à Ginza

Quel livre. ..On le déguste...

Au fil des saisons nous decouvrons. non seulement la grande variété de la cuisine japonaise mais aussi le rapport particulier des japonais avec la nourriture, les pratiques, les coutumes, les restaurants bien sûr.

Un vrai voyage au coeur du Japon.

Et tout est décrit avec tellement de sensualité que l'on en salive tout au long de la lecture

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Nos compagnons

De la poésie, du fonds, de la douceur, un hors du temps. J’adore
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Quartier lointain, Tome 2

La suite de l'histoire extraordinaire de notre héros, voyageur du futur. Il continue à observer sa famille, sa vie passée, pour comprendre la fuite de son père. Une belle histoire avec comme moral : on ne peut que se changer soi et il n'est jamais trop tard !
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Les contrées sauvages, tome 1

Le style est là; Quand Jiro TANIGUCHI encore jeune s'attaque aux histoires de trappeurs, western, en y mêlant parfois des héros japonais, cela donne un recueil d'histoires à différentes époques. On y trouve scènes de chasse, de guerre, il ne fait pas bon d'être un ours, un loup ou un indien. L'ensemble reste assez moralisateur mais la patte de TANIGUCHI agit.
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Le Journal de mon père, tome 1 : le grand inc..

Un récit nostalgique, sur l'enfance revisitée avec le regard adulte d'où émergent les erreurs de perceptions ayant entraîné des attitudes adultes sans rapport avec la réalité non déformée par le prisme de cette enfance. Pour certains c'est bien souvent un idéal qui se brise, ici c'est plutôt l'inverse, c'est la prise de conscience de la valeur d'une personne que le héros a négligé.

C'est la découverte de la vraie personnalité d'une personne que l'on a mal connue avec le regret d'être resté sur cette fausse idée et de ne s'être pas donné la peine de tenter de revisiter cette impression.



Une histoire dans laquelle chacun trouvera un ou plusieurs passages voir l'ensemble du récit semblables à sa propre vie.



Des graphismes précis, nette, évoquant immanquablement la ligne claire belge, dégageant bien souvent une certaine poésie étroitement liée à la nostalgie que cela titille chez le lecteur



Un très agréable ouvrage qui mérite largement le détour.
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Un zoo en hiver

Un zoo en hiver est une sorte de manga d’apprentissage puisque le personnage principal, au gré de ses rencontres, va entrer dans l’âge adulte. On retrouve ici le charme un peu suranné des histoires habituelles de Taniguchi, qui mélangent parfois des aspects autobiographiques, avec cette fois l’expérience d’un jeune mangaka dans lequel il est facile de voir l’auteur. Entre Hamaguchi et Taniguchi, la proximité est réelle.



Et puis, c’est très intéressant de découvrir l’envers du décor de la production de manga. On découvre un Kondô qui se contente des grandes lignes et laisse à ses assistants le gros du travail, alors que seul son nom figure sur la couverture. C’est propre à générer une frustration qui éclate à tour de rôle chez chacun des assistants, prenant des formes différentes. Pour Hamaguchi, cela se traduit essentiellement par un manque de motivation pour travailler à sa propre œuvre.



Il se dégage du récit assez lent, qui prend le temps de l’introspection, une forme de poésie courante dans les récits japonais, une sérénité et une douceur de vivre évidente, malgré les périodes de stress lorsque le travail doit être terminé. Pourtant, cela parait parfois trop lent justement : peu d’actions et des sentiments assez lisses font que l’histoire peine à trouver du relief.



Autres réserves : j'ai trouvé qu’entre la première partie, justifiant le titre de l’œuvre, et le reste, il y avait peu de cohérence. Quels sont les impacts de cette première expérience professionnelle sur la vie de l’auteur ? En quoi cela l’a-t-il amené à modifier son avenir ? Ce n’est pas très évident et le récit aurait pu directement commencé sur cette deuxième expérience. De plus, la parenthèse sentimentale me semble assez dispensable.



Bref, un bon moment de lecture mais on est loin du chef d'oeuvre qu'est Quartier lointain.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Le journal de mon père

Les personnages se ressemblaient tous.

Je ne comprenais pas tout.

Je n'ai pas réussi à le lire jusqu'au bout
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Nos compagnons

Trois histoires pleines de sensibilité sur l'affection, la curiosité, l'incompréhension parfois qui nous lient à ces animaux familiers qui partagent nos vies. Un vrai moment de douceur, d'humanité, de tendresse.

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Kaze No Sho : Le livre du vent

Bien que les arts martiaux ne soit pas une passion, j'ai bien apprécié ce manga qui m'a donné un aperçu du japon ancestral, un peu complexe pour notre culture. Jirō Taniguchi sait nous captiver avec ses sublimes dessins.
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Furari

Si la marche, et les réflexions qu’elle engendre, est un élément que j’apprécie particulièrement dans les mangas de Taniguchi, je dois dire que dans Furari la magie n’a pas opérée. Habituellement, je m’émerveille en même temps que le protagoniste et me penche sur ses observations. Ici, plongée dans le Japon d’antan, une période que pourtant j’apprécie fortement, je me suis ennuyée. Je dois le dire. Pour la première fois, le temps fut long alors que j’avais un Taniguchi entre les mains. Arpenter les rues, mesurer les pas…encore et encore. J’étais dans l’attente. Et rien n’est arrivé.

Cette petite déception ne m’empêchera pas de poursuivre ma découverte de ce mangaka dont certaines de ses histoires me transportent littéralement.

Si vous tombez par hasard sur mon article, je vous conseille mille fois de lire cet auteur dont les maitres mots sont, à mes yeux, bienveillance et douceur ! Ses mangas appelés » tranches de vie » sont juste exceptionnels ! Je pense notamment à Quartier lointain, Les années douces, Le promeneur et Le journal de mon père.
Lien : https://labibliothequedeceli..
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Le journal de mon père

Le journal de mon père fait, dans l'esprit des amateurs de Jirô Taniguchi, partie des œuvres majeures du grand auteur japonais, au côté de Quartier lointain ou Le sommet des dieux.



En reprenant ce long roman graphique - près de 300 pages - pour une nouvelle lecture, j'ai été frappé par les multiples résonances qui existent entre cette oeuvre nostalgique et Quartier lointain.



Le thème principal, bien sûr, la quête de vérité d'un adulte sur son enfance et sur ses parents.



Découvrir ce qu'étaient réellement ses parents, une fois que l'âge - celui qu'ils avaient alors qu'on était enfant - nous a à notre tour atteint. Se débarrasser des images de l'enfance, images déformées, limitées, pour aller au cœur de la réalité...



La recherche du père, ensuite. Celui qui n'est plus, ou qui n'a jamais été celui qu'on espérait, ou qu'on croyait vouloir.



La nostalgie enfin, celle de l'enfance, de son passé, du temps d el'innocence. Une nostalgie douce amère, jamais un bonheur complet, franc, sans ombre.



Mais, si Le journal de mon père est une oeuvre admirable, elle ne possède pas la magie définitive de Quartier lointain. Pour quelle raison ?



(Lire la suite de ma critique sur le site Le Tourne Page)
Lien : https://www.letournepage.com..
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Les enquêtes du limier, Tome 1 : Chien d'aveu..

* Cette critique concerne les deux volumes de la série *



Taku Ryûmon est un détective solitaire qui vit dans la montagne avec son fidèle chien-loup qu’il a recueilli et dressé. Amateur de chiens de chasse, il est également détective privé; sa spécialité, retrouver les chiens de race qui ont disparus. Dans son domaine, c’est le meilleur ! Un jour, une femme prend contacte pour une enquête très délicate : le chien-guide de sa petite fille aveugle a été subtilisé…



Ce résumé concerne le premier tome, mais il suffirait presque de remplacer le chien-guide disparu par un cheval pour avoir l’intrigue de base du second. Car Taniguchi développe en seulement deux volumes une structure sérielle efficace, qui permet de comprendre que chaque tome se focalise sur une enquête particulière pour notre héros. Et puisque l’on aborde le personnage principal, autant le dire tout de suite, il est une des principales qualités du récit.



Ryûmon vit en ermite dans sa grande propriété au milieu des bois avec son chien-loup, et la relation qui se noue entre les deux est un des éléments qui nous le rend d’emblée attachant. Cependant, j’ai un point important à noter me concernant. En tant qu’amoureux des animaux, je suis totalement opposé à la chasse. Or, notre héros est au contraire un excellent chasseur, et on a droit à plusieurs battues durant le récit. Mais je pense personnellement qu’il est possible d’éprouver de l’empathie pour un personnage dont la vision des choses n’est pas en accord avec la notre, et j’arrive donc à passer outre. Il est d’ailleurs à noter que ce point ne doit pas être ambigü pour Taniguchi qui était lui-même chasseur, et néanmoins proche de la nature. Je pense juste que nos visions des choses sont assez différentes.



En dehors de ce personnage principal et de son animal qui se sont tout de suite attiré ma sympathie, ces deux volumes partaient déjà avec un gros avantage me concernant, puisqu’ils mettent la question des animaux et de notre rapport à eux au centre de l’histoire. Et si je traite les deux tomes conjointement, c’est tout simplement du fait de cette unité thématique (et stylistique, bien évidemment, puisque l’écriture et le visuel sont typiques du travail de Taniguchi). En effet, je trouve ces deux histoires absolument passionnantes car elles sont le fruit d’un travail parfaitement documenté et dont l’écriture retranscrit très bien les enjeux. Ainsi, le premier tome explique avec une grande clarté l’importance des chiens d’aveugles pour les personnes atteintes de ce type de handicap, tout comme le rapport particulier qui les lient à leur animal. De plus, il est question de la façon dont ces chiens sont éduqués afin de répondre à leur mission.



Le second volume quand à lui, étant centré sur la disparition d’un pur sang (un cheval donc), traite davantage de la question de l’élevage des chevaux, de la pureté des races et du rapport des soigneurs à ces animaux également. De ce fait, dans les deux cas nous nous retrouvons face à des rapports très particuliers aux animaux, que je qualifierai d’utilitaristes (en opposition aux animaux de compagnie dont on ne tire, en principe, aucun profit autre que l’affection mutuelle). Et personnellement, le rapport aux animaux étant un sujet qui me passionne dans sa globalité, voir des œuvres centrées sur ce type de relation dans des cadres différents, et donc avec des enjeux différents, me fait vraiment très plaisir et me procure un grand enrichissement. D’autant plus qu’encore une fois, ces deux récits sont vraiment documentés afin de toucher à une réelle authenticité.



De plus, comme je l’ai rapidement évoqué, cette richesse thématique est mise en valeur par un travail d’écriture et esthétique à la hauteur de ce qu’on attend d’un artiste tel que Jiro Taniguchi. De ce fait, l’auteur laisse la place à la contemplation, prend le temps de poser ses ambiances et n’oublie pas de nous procurer de belles émotions. Ainsi, comme d’habitude avec Taniguchi, je ressors de ces lectures avec un sentiment d’apaisement, en plus de l’enrichissement que m’a apporté sa réflexion sur notre rapport aux animaux. Tous ces éléments mis bout à bout en font de ce fait une lecture à côté de laquelle il ne faut pas passer si l’on s’intéresse à l’auteur (ou simplement si on aime les histoires de qualité).



Avant de conclure, un petit mot sur l’édition. Casterman a publié les deux tomes dans sa collection Sakka, avec laquelle j’ai un peu de mal pour une raison toute simple. Je trouve que le prix de 12,99€ n’est pas vraiment justifié. On se retrouve avec un prix qui est presque le double d’un manga au format poche classique, mais dont la valeur ajoutée ne justifie pas un tel écart de prix. Le format est un tout petit peu plus grand, les volumes sont un peu plus épais (mais il n’y a pas beaucoup plus de pages pour autant), l’impression est propre, mais rien de réellement éclatant. Alors que dans la collection Écritures, on trouve des récits plus longs, dans un plus grand format avec une couverture et une reliure de meilleure qualité pour 3 à 5 euros de plus. Ainsi, si l’édition est de qualité, son prix est selon moi trop élevé. Mais c’est le prix à payer pour deux histoires de très grande qualité.



En résumé, Les Enquêtes du Limier est une série en deux tomes dont on parle finalement assez rarement lorsque l’on évoque le travail de Jiro Taniguchi et c’est un tort selon moi car je la classerai dans ses incontournables. Le travail esthétique et narratif est à la hauteur de ce dont l’artiste est capable, et nous propose en plus une belle réflexion sur notre rapport aux animaux, tout en nous procurant de belles émotions. Le meilleur des deux mondes en somme !
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Elle s'appelait Tomoji

Comme je m'y attendais avec Taniguchi (mon mangaka préféré), une histoire toute en simplicité et délicatesse :)
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