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Critiques de Joseph Kessel (1415)
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L'Armée des ombres

En 230 pages à peine romancées, Kessel nous livre, sur le vif -puisque rédigé à Londres en 1943- avant tout un témoignage, celui de tous les anonymes qui ont fait vivre la résistance, l'armée des ombres ; leurs difficultés matérielles, permanentes, leur engagement, divers, la violence et la trahison, qui survient sans crier gare.

Avec son style brut et sans fioritures, mais qui laisse toujours percer sa sensibilité aux événements et aux êtres, Kessel nous offre une plongée dans ce monde secret, dan un héroïsme du quotidien, à travers une galerie de portraits saisissante.

Une lecture indispensable, qui prend aux tripes...

Point n'est trop utile de développer le commentaire de cet ouvrage : le Chant des Partisans en est le contrepoint sonore, et Kessel a lui-même expliqué très clairement dans son ouvrage, au titre parfait, sa démarche : il savait, en bon reporter, qu'il portait témoignage d'un morceau d'Histoire, écrit -comme toujours, finalement ?- par des humbles.
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Les cavaliers

Attention, déclaration d'amour...



De Joseph Kessel, François Mauriac a écrit : « Il est de ces êtres à qui tout excès aura été permis, et d’abord dans la témérité du soldat et du résistant, et qui aura gagné l’univers sans avoir perdu son âme. » Pour moi, un grand écrivain, de la tempe de Cendrars ou Hemingway... aventurier, reporter, aviateur, résistant... un héros de roman à lui tout seul... qui, mieux que lui, aurait pu nous révéler l'âme des cavaliers afghans et écrire leur épopée ?



Les Cavaliers est un chef-d'oeuvre, et pour moi une évidence parmi les évidences :

Quand on aime Saint Exupéry, comment ignorer ses compagnons et amis et l'aérospatiale, Mermoz et Kessel ? Quand on s'émeut de la lecture du Lion, comment ne pas approfondir l'univers psychologique si riche de son auteur, suivre la piste du lion ? Quand enfin on découvre que l'on est aussi fan du neveu, Maurice Druon, on se dit que décidément c'est là un auteur avec lequel on pourra longtemps cheminer sans s'ennuyer...

Les Gardiens des monts pakistanais, livre imagé, m'avait fait rêvé, enfant, de voyages et de reportages auprès de ces montagnards rudes et fiers ; jeune homme, Kessel m'y a transporté, comme tant d'entre nous, avec son oeil de reporter, qui capte et déroule non seulement sous nos yeux, mais aussi sous notre nez et sous nos pieds nus, la beauté rude de ces contrées, de ces modes de vie, de ces personnalités burinées.



Je ne parlerai pas de la trame des Cavaliers. C'est une grande épopée dramatique, qui se déploie sur 570 pages ; un grand roman plein d'émotions fortes et complexes, révélatrices d'une connaissance riche des hommes et des aléas de la vie ; une mise en scène intelligente et sensible de destins croisés, dont le seul élément fixe serait l'amour du cheval, de l'afghanistan, d'un mode de vie authentique.



Dans Les Cavaliers, comme dans ses autres romans, Kessel est bien ce "barbare au coeur sensible", qui hésita enfant entre l'écriture et la boxe. Comme Monfreid, comme Conrad, il conte, sans grandiloquence et sans dissimuler leur part sombre, l'aventure et l'héroïsme. Trop concret pour se faire moraliste ou philosophe, il nous ouvre pourtant toute sa sensibilité quand il s'agit de décrire les tourments passionnels des hommes et les souffrances des faibles.



Un livre inoubliable donc, un must ; l'aïeul de tout le monde, Jeol, Ouroz et Zere hanteront encore longtemps mon imaginaire, quand toute connaissance sera évanouie : comme le disait Kant, "imaginer c’est tout, savoir ce n’est rien du tout...." Merci, donc, Joseph, pour ce supplément de vie.



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Les mains du miracle

Parfois un ange s’égare parmi les humains.

« Or, il s’est trouvé un homme qui, durant les années maudites de 1940 à 1945, semaine par semaine, mois par mois, a su arracher des victimes au bourreau insensible et fanatique. Cet homme a obtenu de Himmler le tout-puissant, de Himmler l’impitoyable, que des populations entières échappent à l’épouvante de la déportation. »

Cet homme, c’est le docteur Kersten, de nationalité finlandaise après avoir vécu dans plusieurs pays d’Europe, dont le magnétisme de ses mains et ses connaissances en médecine tibétaine font des miracles, et qui va être attaché auprès du Reichsführer Himmler, deuxième personnalité la plus importante après Hitler, pour lui soulager ses atroces maux d’estomac.

Joseph Kessel après avoir recueilli le témoignage de cet incroyable docteur, écrit en 1959 « Les mains du miracle » qui retrace toute cette fabuleuse histoire.

C’est passionnant ! à découvrir !

Editions Gallimard, Folio, 400 pages.

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La règle de l'homme

Une très jeune prostituée est à l’origine d’une tension et même d’un affrontement entre deux hommes, tous deux militaires, l’un étant le chef de l’autre. L’histoire se déroule à Beyrouth et les saveurs de l’Orient vont imprégner ce conflit.



Le subalterne, c’est Hippolyte Bibard, le chef c’est le commandant Féroud, officier français converti à l’Islam, qui incarne un mythe tant vis-à-vis de ses soldats que des populations locales.



Joseph Kessel prend le temps pour installer cette rivalité, il décrit ainsi dans le détail tous les protagonistes, explore leurs sentiments, les plus cachés, ceux que les autres devraient ignorer.



Et l’aventure est au rendez-vous dans les décors somptueux du Liban jusque dans les bouges de Beyrouth. C’est un livre où la virilité exacerbée fait perdre le contrôle, où la femme joue un rôle inconscient peut-être mais déterminant, un livre sans concession à la médiocrité même si celle-ci affleure à tout moment.



Un beau livre, peut-être un peu décalé de nos jours, mais qui reste très prenant.



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Le bataillon du ciel

Un petit morceau d’histoire.



L’histoire d’un bataillon de parachutiste français droppé en Bretagne la veille du débarquement.



Écrit en 1947 et adapté au cinéma sous le titre éponyme. Un grand succès littéraire et surtout cinématographique de l’époque.

Inspiré de faits réels. Les héros (les officiers) sont également issus de personnages ayant existé. Pas les hommes (ceux qui font le boulot). Il ne faudrait quand même trop exagérer.



Rapide et facile à lire, les portraits sont consistants et les anecdotes, détails physiques et historiques y contribuent. L’action est bien présente, mais on sent le poids des années dans la lecture. C’est un récit militaire et cela devrait être intemporel. Un soldat, attitude, comportement et réactions, c’est un grand classique, mais le traitement de l’information, la littérature a évolué, et au regard de ce qui se fait aujourd’hui, j’ai trouvé ma lecture un peu fade. Dommage.
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Les cavaliers

Deux-cent critiques sur Babelio, voila qui se fête ! Avec une chronique un peu particulière, sur un livre avec lequel on entretien un lien spécial, par exemple…



Sortons dans la rue. Repoussez les maisons qui vous entourent loin, au-delà de l'horizon. Remplacez le macadam par une herbe drue s'étendant jusqu'à rencontrer le bleu cru du ciel. Écoutez, maintenant. Une rumeur monte. Peu à peu on distingue des cris, des hennissements, le tambourinement des sabots sur la terre. Et dans un nuage de poussière, surgissent les cavaliers… Épuisés, couverts de sueur et parfois de sang, leur troupeau mouvant se forme et se déforme au gré de violents mouvements. L'enjeu de leur lutte et de leurs souffrances ? Les restes informes d'une dépouille de mouton… Celui qui parviendra à la porter jusqu'au cercle tracé à la chaux remportera la victoire, et pendant des années son nom sera sur toutes les lèvres. Voici le bouzkachi.



Le héros se nomme Ouroz. Fils d'un ancien champion, lui-même champion, il compense son physique frêle par la ruse et l'adresse. Doté d'une fierté maladive et d'un orgueil surdimensionné, il résume ainsi son rapport aux autres : « ce n'est pas vrai que je n'aime que moi. Seulement, j'aime encore moins les autres. » Blessé à l'issu d'un tournois, humilié, il fuit l'hôpital et décide de rentrer chez lui sur son cheval, accompagné de son seul serviteur. Plusieurs centaines de kilomètres à travers la montagne, avec une jambe brisée dont il a arraché le plâtre. Peu à peu, un plan insensé et pervers germe dans sa tête pour rentrer chez lui la tête haute…



Quand on est un adolescent nul en sport et trop cultivé, la figure d'Ouroz et sa philosophie sont furieusement et bien trop fascinantes. La steppe immense et les montagnes lointaines deviennent un rêve. La pléiade de peuple qu'on découvre – pachtouns, hazâras, ouzbeks – est en elle-même un monde inconnu. Et les nuristanis et leurs idoles de bois et d'ivoire le sujet le plus frustrant qu'il soit, car il est impossible de trouver quoi que ce soit là-dessus, Kipling mis à part !



‘Les cavaliers' est une oeuvre magnifique, violente, dure. le cadre en est splendide, chargé de mystère et d'inconnu. le héros en est cruel, détestable, haïssable… Et fascinant.
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L'Armée des ombres

Il y a les armées visibles, celles qui portent l'uniforme et avancent avec fracas, celles qui font claquer les bottes pour effrayer l'ennemi, les armées entrainée à briser, à tuer.



Et puis il y a les armées invisibles, les armées d'anonymes, toujours cachées qui glissent dans la pénombre, rasent les murs, se terrent au fond des campagnes et dont les noms disparaissent et échappent à la mémoire. Les Monsieur, les Madames tout le monde aux multiples visage perdus dans la foule, noyés dans le nombre.

Pour eux, le risque est quotidien et permanent et ce risque ils le connaissent, ils vivent avec car ils savent que dès l'instant où ils s'installent dans la résistance leur vie est menacée ainsi que celle de toute leur famille. Pourtant, ils sont tous plus ordinaires les uns que les autres et bien souvent semblent ne pas mesurer les dangers qu'ils prennent.



Dans cet ouvrage écrit en pleine guerre, de multiples portraits défilent sous le paysage de l'occupation française. Il y a de la gravité et de l'insouciance dans cette armée improvisée qui doit apprendre a se dissimuler. C'est une partie de cette réalité qui est retracée par Joseph Kessel de manière tout à fait précise, dans toute sa terrible froideur mais aussi dans toute son humanité en nous infiltrant dans un réseau de la résistance. Il nous laisse entrevoir le cœur de l'hydre, les règles qui la régissent, son fonctionnement mais aussi tout ce qui questionne ses hommes et ses femmes dont l'espoir d'un monde libre anime les actes jusqu'au dernier souffle.
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L'Armée des ombres

Loin des grands discours patriotiques encensant le résistant et l'érigeant en héro à grand renfort de civisme et de trémolos dans la voix, Joseph KESSEL livre un récit tout en humilité et en simplicité. Pas question de faire pleurer dans les chaumières ou d'apitoyer le lecteur. Juste dire la vérité, sans emphase ni superflue. Ce serait insultant. Un hommage digne en accord avec la nature de ces hommes et de ces femmes qui ne furent que des ombres, des anonymes aux multiples identités, logeant partout mais n'ayant plus de foyer, perdus dans la masse. Les résistants ne se limitent pas aux hommes réfugiés dans le maquis. Un résistant c'est une mère de famille son bébé dans les bras, un vieillard qui prend appui sur une canne, un ado à peine pubère, une jeune femme,… C'est une bourgeoise, un paysan, un coiffeur, un médecin, un rentier, une ouvrière … mais c'est avant tout celui qui risque sa vie que ce soit tous les jours et de manière organisée et réfléchie, à l'occasion ou instinctivement juste pour tendre la main.

C'est à eux que Joseph KESSEL rend hommage en racontant ce quotidien fait à la fois de petits gestes de la vie et d'actes extraordinaires d'une audace folle. De moments de courage insensés, de coups de chance et de malchance, d'instinct et de prudence, de méfiance poussée à l'extrême. de cette menace qui plane au dessus de leurs têtes. de cette peur non pas d'être torturé mais de parler. de cette fierté et cette humanité qui les anime, les fait avancer quand les forces sont si déséquilibrées. De ces décisions de ces choix qui crèvent le cœur et hantent les nuits.

Et au dessus de tout ça il y a ce choix jamais remis en cause : ne pas se rendre, ne pas cesser de lutter quel qu'en soit le prix. Pour eux il n'y a pas d'alternative.



Ce livre est fait de pudeur et de dignité. Chaque mot est affirmé, assené avec force et détermination. Rien de trop, juste l'essentiel.
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Fortune carrée

Je ne veux pas vous raconter d’histoires, je veux simplement que vous appréciiez les embruns piquants du sel de la Mer Rouge gifler votre visage. Je veux que vous ressentiez vos pieds s’enfoncer dans le sable meuble et brulant du désert. Je veux que vous observiez vos équipiers exténués, l’ombre de leurs pommettes avachies, rougies et rendues mobiles par les flammes vivantes d’un feu de camp qui crépite tout en écoutant les chants entêtants de vaillants guerriers.



Je veux, comme moi que vous vous laissiez emporter par l’aventure brute et virile où l’on se forge des amitiés loyales à la densité rare que l’on a autant de difficultés à clore qu’à couper le cordon ombilical de votre chair, de votre sang.



Bien sûr, vous allez penser que j’en fait des caisses mais c’est à la mesure du plaisir d’avoir renoué avec ce genre que j’ai tant adoré et pourtant délaissé depuis deux à trois années : Les romans d’aventures.



Et moi qui suis plus sérieux que cavalier, qui mieux que Joseph Kessel aurait pu me remettre le pied à l’étrier dans ce sujet où il excelle ? J’apprécie vraiment cette remise en selle.



Incontestablement, dans ce Kessel, il y a du Jules Verne et du Pierre Benoit.

De notre grandiose visionnaire, la beauté racontée des paysages, la douceur et la rudesse des climats et des mers, la hardiesse légendaire des animaux et la prodigieuse diversité de la botanique mais sans l’excès de précision monotone du romancier magnifique du 19ème siècle. De notre écrivain inoubliable de l’Atlantide, de Koenigsmark ou de la Chatelaine du Liban il y a toute la puissance et l’épaisseur des personnages confrontés à des situations inextricables où la valeur et l’honneur de l’homme font la différence. Cet écrivain controversé aimait tellement les femmes qu’il a élevé certains hommes au rang de chevalier…servant.

Lui, devait être plus cavalier que sérieux. (Hihihi)



Et puis, avec quelques notes de musique on embellit toujours la solitude de l’aventurier tel le Capitaine Nemo devant son orgue sur le Nautilus on écoute Mordhom et son clavecin sur le plateau Abyssin.



De toute évidence, ce roman fait la part belle aux castes, aux tribus, aux ethnies du Yémen, de Somalie et d’Abyssinie en général et à trois personnages en particulier : Igricheff, le bâtard kirghiz, Mordhom et Philippe Lozère, les aventuriers français.



La fortune carrée est en fait une voile de tempête qui soudera l’amitié sans voile de ce triangle d’hommes insolites.



Au-delà des faits d’armes, on croise la destinée de contrebandiers, de mercenaires, de pécheurs de perles, de guides, de matelots et de guerriers tous fiers de porter haut leur dessein avec un dévouement allant parfois jusqu’au sacrifice ultime.



"Vous savez, j'ai l'impression de sortir d'un songe, d'avoir rêvé que je vivais les histoires que je lisais dans mon enfance. Je le regrette déjà."



En définitive, je veux que vous partagiez mon émoi à faire revivre ces pages foisonnantes de péripéties, écrites à la suite d’authentiques voyages avec le cran, la frénésie et l’envie de la grande aventure « Kessel » de la vie.

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Le lion

Joseph Kessel, je l'ai rencontré la première fois en lisant "L'équipage"... puis un peu plus tard "Les amants du Tage"... mais j'ai toujours retardé la lecture du Lion... parce que j'appréhendais un épilogue tragique qui ne pourrait pas me satisfaire. Parfois on désire que tout reste rose, idyllique. Je manquais de courage... J'ai surmonté ma lâcheté. Le Lion ne pouvait que me séduire, j'ai longtemps rêvé d'Afrique et j'aime les animaux... Un livre qui ne raconte pas uniquement une amitié entre une petite fille et un lion... Un texte beaucoup plus profond, qui dit le mal être au sein d'une famille, les incompréhensions, les non-dits, les idéaux, les espoirs déçus... Superbe promenade au Kenya, avec en fond "d'écran" le Kilimandjaro couronné de neige... Belle amitié aussi qui se développe entre une petite fille et le narrateur... Ames sensibles s'abstenir! Mais si l'histoire est sombre, la plume de Joseph Kessel reste magnifique.
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Le lion

Patricia, jeune fille de 10 ans vit au Kenya, avec ses parents Sybil et John directeur du parc royal dans la région du Kilimandjaro. Depuis son plus jeune âge Patricia se glisse parmi les animaux sauvages sans éveiller la crainte ni l’inquiétude de son entourage. Bercée par les sons des animaux du parc, éduquée par les leçons de son père - un homme expérimenté par 20 ans de brousse - Patricia développe avec le temps un pouvoir fascinant sur toute cette faune sauvage.

Dans cette réserve, Patricia a un ami hors du commun King, un lion recueilli à l’âge 2 jours. Alors qui gémissait de faim, de soif et de peur, la jeune fille soigne, fortifie et sauve le lionceau. Depuis King et Patricia ne peuvent vivre l’un sans l’autre, ils sont inséparables.

Tout paraît idéal dans cette belle famille, mais derrière ce beau tableau familial se cache une vérité bien moins réjouissante. John le père ancien chasseur reconverti, est une brute insensible sauf avec ses bêtes, Sybil femme snob et nostalgique de sa vie européenne, est très terrifiée par la relation qu’entretient sa fille avec King, elle veut les séparer, et, enfin Patricia fillette dominante, ne mesure pas le danger de cette faune sauvage, recroquevillée dans son monde elle s’éloigne de la vie des hommes.

Tous les trois s’aiment pourtant et ne peuvent vivre l’un sans l’autre mais sont-il faits pour mener la même vie ?

Le narrateur émerveillé par l’Afrique et Patricia, nous conte l’histoire de cet amour exclusif que porte la fillette pour le lion. Au fil des pages le lecteur attend le dénouement car « c’était une inexplicable certitude – il y aurait un dénouement ».

Roman mené par la délicieuse plume de Joseph Kessel, j’ai été transportée parmi les Masaï, dans la savane, au pied du Kilimandjaro ; paysage magnifique décrit par des passages tout poétiques.

Mais "Le lion" est avant tout un récit tragique qui nous plonge au cœur de l’Afrique où règnent les lois coloniales…

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Belle de jour

Pierre et Séverine Sérizy forment un jeune couple à qui tout semble sourire. Pierre est un médecin réputé, il est aussi beau que Séverine est resplendissante. Par-dessus tout, les mariés s’aiment à la folie et vivent dans l’adoration l’un de l’autre. « Quoi qu’il advînt, jamais Pierre ne souffrirait par elle. Quelle merveilleuse chaleur elle se sentait pour cet homme à la respiration d’enfant. Puisqu’entre ces mains reposaient toute sa peine et toute sa joie, elle saurait faire pour lui de chaque journée une journée heureuse. Et cela jusqu’à la fin de leur vie jumelée. » (p. 35) Mais derrière les portes closes de la chambre conjugale, la froideur amoureuse de Séverine fait peser un nuage triste sur le couple, nuage qui se gonfle peu à peu de l’amertume et des remords de l’épouse frigide.

C’est alors que Séverine décide de chercher ailleurs le plaisir qu’elle ne trouve pas avec son mari. Elle entre dans une maison de rendez-vous et offre son corps à des hommes de passage. « Le sentiment qu’elle eut de devenir une machine impure la fit frémir encore d’humiliation perverse. » (p. 91) Étrangement, elle trouve enfin le plaisir, loin de Pierre et de son foyer parfait, en devenant Belle de Jour, femme sensuelle et généreuse. « Elle n’était pas venue chercher rue de Virène de la tendresse, de la confiance, de la douceur (de cela Pierre la comblait), mais ce qu’il ne pouvait pas lui donner : cette joie bestiale, admirable. » (p. 99) Malheureusement, la félicité des sens ne dure pas et la double vie de Séverine va causer la ruine de son couple.

Ce roman décrit avec finesse la scission entre cœur et corps, entre sentiment et plaisir. Malgré l’immense amour, voire la ferveur d’amour, que Séverine éprouve pour son époux, elle ne sait pas passer au-dessus d’une barrière physique inexplicable. Son corps ne vibre qu’auprès du vulgaire et s’exalte dans le commun. La pureté de l’affection qui unit le couple est précisément trop grande pour laisser place à l’immédiateté du plaisir. « Séverine eût voulu se faire la servante de Pierre, pourtant elle ne put se résoudre à l’accueillir dans son lit quand, ému par tant de chaleur, il montra le désir qu’il avait d’elle. » (p. 89 & 90)

Pierre est entièrement tourné vers son épouse, obéissant à tous ses désirs, et elle le lui rend bien. Chacun veille sur l’autre, jusqu’à la dévotion. « Quand tu es malheureux, je vois bien que tu es toute ma vie. » (p. 31) Mais Séverine ne peut cesser de se chercher, convaincue qu’elle est de ne pas être accomplie, ni épanouie. Hélas, même la révélation de sa complétude ne suffit pas à l’apaiser puisque cela nourrit une nouvelle culpabilité. D’épouse incomplète, elle devient épouse infidèle et souillée. Et Séverine vit dans la terreur que sa vie secrète, sous toutes ses formes, soit découverte.

Joseph Kessel, dès le début du roman, écrit l’histoire d’un couple qui court à l’abîme parce que le cœur entrave le corps et parce que le corps a honte de n’être pas aussi sublime que le cœur. La dichotomie est presque monstrueuse, mais Séverine ne l’est pas. J’ai éprouvé une grande compassion et beaucoup de tendresse pour cette femme tellement éprise de son époux qu’elle ne veut lui offrir que son âme, et pas son corps qui est contingent et faillible.

On a dit de ce roman qu’il était sulfureux et il l’était probablement lors de sa sortie. Les esprits bien pensants aiment se gausser et médire des histoires bancales des autres. Mais Séverine et Pierre partagent un amour si sublime qu’il est transcendé par les erreurs de l’épouse, comme la plus belle des fleurs qui s’épanouit sur le fumier. Jamais Séverine n’aime autant son mari que lorsqu’elle commet ce qui peut l’en éloigner pour toujours. Alors, qu’ils médisent ceux qui vivent dans un confort médiocre. Séverine, le temps d’un instant qui reste immortel, a été plus sublime que les plus vertueux.

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Les mains du miracle

Tout le monde connait Schindler, personne ne connait Kersten.

Et pourtant ! Oui, et pourtant, celui-ci a sauvé bien des vies pendant la guerre 40-45 !



Médecin de Himmler, c’est à la base un bon docteur hollandais mais ayant des racines dans le monde nordique, qui a suivi pendant sa jeunesse des cours de massage finlandais, et puis de massage tibétain, donnés par des experts. Lorsqu’on le contacte pour soigner Himmler souffrant de maux de ventre extrêmes, son premier mouvement est de refuser, horrifié. Mais les politiques lui font comprendre que pour le bien des peuples, il vaudrait mieux qu’il se penche au chevet du chef de la Gestapo et des SS, afin de l’influencer en douceur…



Et c’est ce qu’il se passe ! En continuant sa vie de bon vivant (il adore manger, il aime beaucoup sa femme et ses enfants, a des amis très chers, adore la nature et le grand domaine rempli de bêtes où il habite la plupart du temps), il se rend immédiatement au chevet d’Himmler dès que celui-ci l’appelle au secours, c’est-à-dire très souvent !

Devenu un familier de cet odieux personnage qui le considère comme un ami et a toute confiance en lui, Kersten peut donc commencer à peser sur les décisions d’Himmler. C’est ce qu’il fera jusqu’à la fin de la guerre.



Joseph Kessel est un conteur-né ! J’ai suivi avec énormément d’attention et d’intérêt la vie de ce bon docteur jusqu’en 1945, et ai appris beaucoup de choses sur le cours de la guerre et les décisions des nazis, leur lutte pour le pouvoir, leur jalousie les uns envers les autres, leurs décisions odieuses.



Je me souviendrai du docteur Kersten comme ayant un double pouvoir : celui de guérir les corps et celui de sauver des milliers de malheureux entrainés dans la « danse macabre supervisée par le roi des fous ».

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Les mains du miracle

Joseph Kessel n'a pas son pareil pour nous plonger dans les affres de la Grande Histoire par des chemins insolites et tortueux.

Ici, dans ce récit, Les mains du miracle, c'est un témoignage particulier et très peu connu de la Seconde Guerre Mondiale, et sans doute ne figure-t-il pas dans les manuels scolaires. Pour ma part, je l'ai découvert par ce récit et j'en ai été ébahi...

C'est une véritable aventure humaine, comme Joseph Kessel aime nous les raconter.

Nous faisons connaissance ici avec un médecin, Felix Kersten, d'origine estonienne, de nationalité finlandaises, habitant la Hollande, tous ces détails ayant leur importance. Le docteur Kersten est spécialisé dans les massages thérapeutiques, formé auprès d'un imminent professeur asiatique, le docteur Kô initié aux sciences de guérison chinoise et tibétaine, au travers de préceptes et traditions de la plus haute sagesse. Le docteur Kô va enseigner et transmettre sa discipline à Felix Kersten, de sorte qu'au final ce dernier saura utiliser ses doigts et les paumes de ses mains au service de l'humanité...

Tout se passe dans le meilleur des mondes pour le docteur Kersten, un homme affable et gourmand, très proche des siens, tandis que les États de l'Europe se préparent déjà à la montée du nazisme chez leur voisin allemand, ou peut-être ne s'y préparent-ils peut-être pas suffisamment...

C'est dans ce contexte que "notre" docteur va recevoir une sollicitation surprenante en la personne d'un certain Heinrich Himmler, numéro deux tout juste après Hitler, dans la hiérarchie de l'organisation du nazisme déjà bien installée au pouvoir dans l'Allemagne de 1938, la réputation du médecin ayant dépassé les frontières hollandaises... L'homme est en proie à d'horribles douleurs abdominales, à l'estomac... Aucun médecin ne sait résoudre son problème...

Nous voilà entrant avec Felix Kersten dans le grand quartier des S.S., au 8 de la Prinz Albert Strasse, où se côtoient officiers S.S., hauts policiers, agents secrets, dénonciateurs, suspects convoqués pour un interrogatoire... L'antre de l'horreur...

Sous ses dalles qu'il foule pour la première fois lorsqu'il pénètre en ce lieu, il ne sait peut-être pas encore que les tortionnaires de la Gestapo procèdent dans les caves à des interrogatoires sans merci.

Voilà l'antre de la bête, la folie et l'humain réduits à la dimension bestiale, l'arrière-salle au service d'un projet d'une horreur sans nom qui aura comme dessein l'extermination du peuple juif, qui va envoyer des millions d'hommes, de femmes et d'enfants dans les camps de la mort... Cette tanière où d'ailleurs les loups entre eux se guettent, comme dans une jungle, se livrant sans arrêt à des intrigues et des contre-intrigues, recherchant chacun la prééminence sur l'autre...

La force d'un médecin est de pouvoir traiter un malade de la même manière qu'avec tout autre malade, les mêmes méthodes, le même comportement, les mêmes attitudes, tout malade quel qu'il soit à droit au même dévouement qu'un autre malade...

Et puis voilà qu'une porte s'ouvre, on l'invite à entrer dans un grand bureau, voici le tortionnaire qui souffre, ôtant ses habits, devenant nu, ce Reichsführer, ce général S.S., Heinrich Himmler, chef des S.S., maître de la Gestapo, l'homme le plus puissant du IIIème Reich après Hitler, réduit à l'état d'un patient, un homme maladif, chétif, qui souffre et attend d'être délivré de son mal et de sa douleur...

Et voilà que le médecin sous ses mains, sous ses doigts, le délivre de ses tourments !

Dès lors, Himmler éprouve reconnaissance, confiance et amitié entières pour Kersten.

Et comme ces douleurs sont récurrentes, le médecin est fortement incité à s'inscrire dans une sorte de pacte tacite avec son patient, et donc de revenir...

C'est alors qu'une autre relation va s'établir entre les deux hommes, un pacte étrange se tisse où se mêlent les confidences, les faveurs, l'éthique médicale, l'horreur, la folie totale, le désir de sauver le monde d'un apocalypse proche, où un pan de l'humanité en danger deviendra une sorte de monnaie d'échange pour les bons et loyaux services apportés par le médecin à l'égard de son malade...

Nous découvrons dans ce personnage complexe d'Himmler, et c'est là tout l'art de savoir peindre l'ombre et la nuit, et aussi ce qui s'en détache pour mieux discerner les ténèbres, une fidélité absolue et fanatique au-delà du raisonnable envers Hitler, une forteresse imprenable sur les faits, mais fragile sur le territoire des émotions... C'est sur ce terrain que Felix Kersten, en subtil connaisseur de l'âme humaine, saura avancer dans sa mission que lui confient les autorités finlandaises, mais bien au-delà dans son dessein humaniste, sauver des vies, sauver, sauver, sauver...

J'ai adoré ce récit, j'ai été emporté par sa sidération. Tout semble irréel, parce que terriblement horrible.

Joseph Kessel nous relate ici un fait véridique, prouvé plus tard par les experts et historiens, l'engagement d'un homme, ce médecin, le docteur Kessel, pour se servir de la relation de dépendance qu'il noue avec ce patient un peu atypique, relation de dépendance d'ailleurs dans les deux sens, de l'émotion de son patient aux fins de sauver, tout d'abord quelques victimes de la guerre ici et là, et puis le sauvetage sera massif, au péril de sa propre existence et celle des siens... Avec comme seules armes ses doigts et les paumes de ses mains...

Tout paraît si insensé dans ce récit ! Nous avançons dans l'intrigue qui se construit pas à pas sous nos yeux, avec pour décor lointain les bruits de la guerre, les déportations, ces silhouettes fragiles, perdues dans la nuit et le brouillard, qui ne reviendront jamais de là-bas, et ceux qui en reviendront pourront nous aider à dire plus tard de génération en génération : "plus jamais ça !"

Ce que j'ai aimé dans cette histoire, c'est ce thème vieux comme l'humanité, ce tiraillement entre l'éthique et l'horreur, peut-on, doit-on soigner un salaud, une canaille de la pire espèce, le numéro deux de la pire organisation politique qu'est connue notre humanité, au service d'une folie humaine qui portait un apocalypse à venir...?

Joseph Kessel, journaliste, romancier, s'avère ici un grand témoin de son temps... Bien sûr il y a mis son empreinte romanesque, mais ne s'éloignant jamais des faits implacables.

Lorsque je lisais ce récit incroyable, j'ai appris que Joseph Kessel venait enfin d'entrer dans la collection de la Pléiade. C'est largement mérité !

Mais qu'il est révoltant de découvrir que le docteur Kersten n'ait jamais été hissé au rang de Juste...!
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Les mains du miracle

" les mains du miracle" roman qui devrait se retrouver dans celles de tous ceux qui sont intéressés par la Seconde Guerre mondiale. "Les mains du miracle" sont celles du docteur Felix Kersten, médecin qui va devenir celui qui soulage Himmler des terribles douleurs qu'il ressent au niveau de l'estomac. Grâce à ses mains qui arrivent à apaiser les souffrances d'Himmler, Kersten va réussir à sauver des milliers de personnes.

Très intéressant, très instructif, ce roman est passionnant et pourrait être qualifié de document historique.

"(...) les Juifs sont des hommes comme les autres.

- Non, glapit Himmler, non ! non ! Hitler l'a dit. Il y a trois catégories d'êtres : celle des hommes, celle des bêtes et celle des Juifs. Et ces derniers doivent être détruits pour que les deux autres puissent exister."

Lorsqu'une personne est capable de penser et de dire cela on a du mal à imaginer que cette même personne puisse accepter de sauver des milliers d'hommes. C'est pourtant, ce que fera Himmler, non qu'il réprouve les ordres d'Hitler, loin de là mais parce que ses liens tout à fait exceptionnels avec Kertsen, le poussent à céder.

Ce roman doit être lu pour en comprendre le fonctionnement, la subtilité mais aussi le courage de ce médecin injustement peu ou mal connu.
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Les mains du miracle

Ce livre est extraordinaire et sa lecture fait un bien fou.

Le contexte historique n'est pourtant pas rose : la seconde guerre mondiale et l'horreur de la Shoah. Mais Joseph Kessel a choisi de mettre en avant un épisode méconnu de cette période effroyable et de nous raconter la vie d'un être exceptionnel.

Chaque être humain a son point faible.

Chaque homme a son talon d'Achille.

Heinrich Himmler n'échappait pas à la règle. Lui, l'insensible, le rigide, l'inhumain.

Son talon d'Achille, c'était son ventre.

L'intraitable Reichsführer souffrait de maux chroniques atroces. Jusqu'à ce qu'il fasse venir Felix Kersten à son service.

Le docteur Kersten est spécialiste des massages. Il a suivi une formation poussée et arrive à soulager même les douleurs les plus rebelles.

Il manipule physiquement le maître des SS et le déleste de ses souffrances, mais il le manipule également psychologiquement. Il tire profit de l'emprise qu'il exerce sur son malade pour obtenir des vies sauves.

Felix Kersten sait quand il peut demander, et jusqu'où il peu aller, en fonction de l'intensité des douleurs et de la réponse qu'il peut y apporter.

Il agit avec beaucoup de doigté.

En prenant des risques inouïs.

Car si la moindre de ses actions avait été révélée au grand jour, c'en aurait été fini de lui, d'autant plus que nombreux sont ceux, dans l'entourage de Himmler, qui se méfiaient de ce docteur qu'ils jugeaient trop influent.

Cette histoire paraît incroyable, et pourtant, tout est vrai. Lorsqu'un ami lui en a relaté les différents éléments, Joseph Kessel s'est dit qu'il fallait raconter au monde entier ces faits stupéfiants.

L'écrivain a dit lui-même que ce qu'avait vécu le docteur Kersten pendant la seconde guerre mondiale était une "aventure unique dans l'histoire humaine". Il a su nous la raconter avec beaucoup de finesse et de talent dans un roman historique passionnant, dont je m'étonne qu'il n'ait jamais été adapté au cinéma.

L'après-guerre ne sera pas facile pour le docteur Kersten, qui aurait pourtant dû goûter un repos amplement mérité.

Alors qu'il avait arraché des mains du bourreau des milliers de vies, sa proximité avec Himmler le rendit suspect et il fut accusé de complicité avec le troisième Reich.

Il fallut dix ans à des experts et des historiens pour faire admettre la vérité.

Felix Kersten a été fait Grand Officier de l'Ordre d'Orange-Nassau au Pays-Bas, Chevalier de la Légion d'honneur en France, mais il n'a jamais été reconnu "Juste parmi les nations" par l'État d'Israël, comme l'a été par exemple Oskar Schindler.

Felix Kersten a été toute sa vie un homme discret et Joseph Kessel a bien fait de le sortir des oubliettes de l'Histoire.

La lecture de ce livre fait vraiment du bien ! Elle apporte un rayon de soleil dans cette horrible période, un peu d'espoir en l'Homme, en sa capacité à faire le bien et à agir malgré les obstacles, à résister à la barbarie.

Felix Kersten a sauvé des milliers de vie au péril de la sienne.

Merci à Joseph Kessel d'avoir écrit ce livre pour faire connaître cet homme profondément bon.

Une lecture extraordinaire que je vous recommande !

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Belle de jour

J'ai déniché ce roman par hasard en errant dans un magasin de livres. J'ai aimé le résumé et je connaissais cet auteur pour Le lion (que je n'ai pas encore lu mais qui, d'après beaucoup de personnes est vraiment bien), alors je me suis dit pourquoi pas pour celui-ci.



Cette histoire m'a beaucoup rappelé Adultère de Paulo Coelho (mais sous une forme beaucoup plus réussie selon moi): une femme pour personnage principal ayant une vie presque parfaite mais qui s'adonne à des fantasmes pas très corrects. Ici le thème principal tourne autour de la prostitution en plus de l'adultère.



L'écriture de Kessel est assez envoûtante je dois dire. Même si cette histoire traite de fantasmes sexuels (puisque Séverine ne va pas chez Mme Anaïs pour de l'argent), l'auteur ne tombe jamais dans la vulgarité, il reste même assez poétique et j'ai trouvé un charme particulier à ce roman pour cela.



Concernant les personnages, je n'ai pas eu d'attache particulière envers Séverine, mais cet aspect n'a en aucun cas gêné ma lecture. Chez Pierre son époux, réside une gentillesse hors normes que j'ai plutôt apprécié. L'auteur jongle bien entre le côté sombre de Séverine,dite "Belle de Jour", et l'idéalisme qui transparaît de son époux quand elle rentre le soir.

On suit Séverine dans ses bouleversements, entre les rencontres qu'elle peut faire (bonnes ou mauvaises), ses peurs, ses plaisirs et ses souffrances. Elle a parfois des sentiments que j'ai du mal a saisir et qui me dépassent un peu, mais le charme du roman reste toujours présent.

L'intrigue m'a tenue jusqu'au bout et je n'ai pas été déçue.



Un roman que je recommande et un auteur que je compte découvrir un peu plus.
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Le lion

Quand on commence, on ne peut plus s'arrêter...

On est tout de suite absorbé par le monde mystérieux du Kenya, les animaux sauvages de la réserve d'Amboseli et par Patricia, la petite fille héroïne du roman et sa relation avec King le lion.

C'est une très belle mais cruelle histoire d'amour. C’est aussi un compte rendu intéressant sur la vie des occidentaux en Afrique à l'époque des colonies, souvent isolés, et confrontés à des ethnies nombreuses et aux coutumes parfois mystérieuses.

Un magnifique roman qui nous offre des scènes de toute beauté, d’un humanisme profond et qui font prendre conscience de ce qu’est la nature, l’humanité, et les rapports possibles entre humains et animaux… On n’est pas encore à l’époque du développement durable, mais certaines interrogations de Joseph Kessel trouvent encore des échos aujourd’hui en dépassant le romantisme de l’amour de l’homme pour la nature…

Mais plus qu'un roman, c'est une partie de l'injustice de la vie qui est illustrée

Egalement Un livre avec une très belle écriture, indéniablement.

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Le lion

Le narrateur arrive dans une réserve au pied du Kilimandjaro. Il est très vite fasciné par la fille des gérants. Au point qu’il va prolonger son séjour. On dit, que parfois, cette petite gamine dort entre les pattes d’un lion.

Même en relecture, la magie opère. C’est tellement bien écrit que le lecteur s’immerge dans l’histoire en y croyant. Un joli conte inoubliable pour les petits et les grands.
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L'Equipage

Son deuxième roman écrit à 25 ans en 1920.

Je l'avais choisi sans conviction, juste pour Kessel.

Dès le début, la magie de l'écriture m'a emporté. Chaque mot est ciselé, bien en place. chaque adjectif dit plus qu'une phrase entière.

Un pur bonheur de lecture.

François Mauriac disait de lui :

"il aura gagné l'univers sans avoir perdu son âme."

Nous ajouterons qu'Il a aussi touché le cœur des lecteurs.





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Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

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Potemkine
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