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Critiques de Karine Rennberg (89)
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Meute

Je n’attendais absolument rien de ce roman. Je n’étais d’ailleurs pas particulièrement convaincue par la couverture – pour une fois – et le résumé ne m’appelait pas. En fait, si j’y suis allée, c’est que le côté lycanthrope agit comme une madeleine de Proust pour moi. J’en ai tellement lus quand j’étais gamine, enfin quinze, seize ans quoi, à m’enfiler les Anita Blake, les Mercy Thompson et toutes ces autres séries mélangeant le sexe, les émotions à fleur de peau et des créatures magiques. Parfois je me replonge dedans pour me sortir de mes pannes de lecture. Une madeleine donc. Une madeleine à laquelle Karine Rennberg a su apporter son propre goût de la littérature, quelque chose de sombre et de surprenant.



Mon résumé



Val et Nath appartiennent aux Docks. Purs produits de la violence, de la mort et du sang, les deux hommes ont depuis longtemps noué une amitié franche et indéfectible, se vouant une loyauté sans faille, même quand l’un ne peut plus parler et l’autre se transforme en loup. Ensemble ils forment un duo dont toutes les railleries se mêlent, arguant une relation amoureuse qui n’existe pas.



En étant loup, Nath doit également obéissance à l’alpha local, Marc, idéaliste et sympathique, protecteur envers les siens, c’est le deal qu’ils ont passé. Seulement quand l’alpha ramène un jeune Loupiot brisé et apeuré, Nath s’en retrouve tout chamboulé.



Quel est ce lien qui l’unit à lui ? Comment faire pour seulement l’aider alors qu’il n’a jamais su réagir autrement qu’avec de la violence et de la colère ? Peut-il faire mieux que la meute qui le force à avaler des choses qu’il a en horreur ?



Entraînés malgré eux dans cette reconstruction douloureuse, Val, Nath et Calame devront s’apprivoiser, aussi sûrement et lentement que les couleurs d’un tableau qui n’étaient pas destinées à se rencontrer. Le tout en jonglant avec les transformations d’un loup, les combats à mort dans l’Arène, et le démantèlement d’un laboratoire clandestin.



Mon avis



Livres Enchantés t’avait déjà vendu la mèche sur instagram, ce roman serait à la seconde personne du singulier, ça tombe bien, l’expérience Half Bad t’a convaincu que celle-ci te plaît, rentre dans tes entrailles presque plus facilement que le je, comme une prise à partie. Comme s’il fallait que tu fasses partie de cette histoire. Alors pour cette chronique tu empruntes le procédé, comme un avant-goût.



Quand tu ouvres ce livre, à peine quelques heures plus tôt, la nuit dernière, tu ne cherches qu’une chose : échapper aux pensées qui te hantent, cette mauvaise journée de travail où tu as foiré un rendez-vous et fait perdre une cliente à ton agence. Ça arrive, c’est humain, mais tu as besoin de cette dose d’évasion comme d’autres réclament leur dose de jeux vidéos ou de films. Alors tu te lances là dedans à corps perdu et tout commence dans la colère, celle de Nath qui transparaît par tous les pores de sa peau. Puis tout doucement on glisse vers la peur, celle de Loupiot qui voit son protecteur s’éloigner de lui.



D’emblée tu te dis que ce sera la véritable force de ce roman, au delà de l’histoire, au-delà des personnages, les émotions dans leur palette la plus sombre, la plus acide, la plus dure. Très vite, tu sais que cela tournera autour de ces trois personnages, Nath, Val et Calame, Loupiot au début du livre et tu ne sais pas trop si cela te convient d’entrée dans ce monde de violence alors que tu cherchais la paix, mais parce qu’il y a le « tu », tu n’arrives pas à arrêter. Tu t’impliques indubitablement, murmures de colère quand tu découvres Loupiot, imagines ce qu’il a subi, grognes imperceptiblement quand Nath s’énerve même si tu ne le comprends pas toujours, souris devant la belle relation fraternelle et amicale qui l’unit à Val. Il y a de belles images et de beaux moments alors qu’ils apprivoisent petit à petit le jeune loup.



Et puis tu aimes aussi toute cette diversité que Karine Rennberg insuffle dans son récit : ces hommes qui pleurent, qui s’aiment, ce langage des signes, cette nana cinglante et terrifiante, cette autre fille plus douce mais exigeante, tu aimes que Val soit absolument fan de son chat, et que Nath s’effondre de temps en temps. Tu aimes que cette belle humanité, profonde, parfois perdue, émerge d’un univers sombre et violent où s’affrontent chaque jour des hommes et des femmes dans une gerbe de sang.



Et puis, plus que tout, tu aimes que les couleurs prennent place, s’agitent sur les murs telles que Calame les voient autour de ceux qui s’adressent à lui, le violet apaisant, le rouge colère, l’ambre calme, le vert protecteur, le noir douleur, le blanc absence. Une poésie des pigments qui imprègnent tout le point de ce petit louveteau qui en a trop vu, trop subi, mais qui, lentement, avec un courage que tu n’imagines pas, se relève doucement, recule parfois, pour mieux avancer. Entre deux jeux de loups, les fenêtres qui s’ouvrent et les volutes de chocolat chaud.



Alors, quand tu refermes ce livre, ce matin, encore dans ta robe de nuit en laine, les cheveux en bataille, les pieds sous le plaid, tu souris doucement, étrangement apaisée par cette lecture riche en émotions, toutes pensées envolées, tu sais qu’elles reviendront te hanter et qu’il te suffira de penser à ce livre pour voir le monde en couleur.



En résumé



Meute de Karine Rennberg est un roman riche de couleurs, d’émotions et de violence. La mort rôde partout, des gerbes de sang éclaboussent le sol et pourtant il est d’une lumière éblouissante par sa forme, ce « tu » qui interpelle autant qu’il captive, ces personnages tour à tour tendres, durs, blessés, joyeux, et ce trio, loyal, attachant et touchant, parfois profondément meurtri. J’ai adoré ce roman, autant parce qu’il me replongeait dans la lycanthropie, ces relations de meute qui me fascinent depuis mon adolescence, que parce qu’il s’en éloignait indubitablement, invitant de la diversité, des larmes, et des palettes d’émotions intenses et profondes.



La liste des triggers se trouve en fin d’ouvrage, libre à celleux voulant les consulter de le faire. Vous pouvez les retrouver sur le site de l’autrice.
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Meute

J’ai Meute dans ma PAL quasiment depuis sa sortie. Et c’est @book qui m’a conseillé de l’en sortir pour vaincre ma panne de lecture. Ça a très bien marché.



Dès le début, j’ai été captivée par la narration surprenante à la deuxième personne du singulier. J’avais l’impression que Nath, Val et même Calame étaient assis en face de moi, en train de me raconter leur histoire. J’ai trouvé que cela donnait une dimension très personnelle, très intime à l’histoire. Ça implique davantage celui qui écoute, je crois.



On plonge dans un monde post-apocalyptique dont on ne sait presque rien (mais ce n’est pas gênant pour un sou !) pour y rencontrer deux loups et un humain qui a tout d’un alpha qui survivent comme ils peuvent. Ils n’ont pas grand chose et ne peuvent compter que sur eux-mêmes et c’est déjà fabuleux. Ce sont tous des écorchés-vifs, aux sentiments exacerbés, justes et honnêtes, francs, forts et incroyablement vulnérables.



Je me suis passionnée pour cette histoire qui décrit la naissance d’une meute, un truc inattendu, totalement soudain, complètement irrépressible. Un truc qui éclate au museau tel une épiphanie, un truc qui ressemble à une chute dans les escaliers qui ferait dire, une fois en bas, sans dessus dessous, plein de bleus et de bosses : « c’est exactement là où je devais aller ».

C’est une histoire est pleine d’émotions brutes, vives, puissantes et presque ingérables. L’impact de chaque mot est saisissant ; je suis ressortie de ma lecture émotionnée. Bouleversée même. Je me suis prise d’affection pour Nath (peut-être parce que je me suis beaucoup identifiée à lui) ainsi que pour les autres, même les secondaires.



Meute, c’est une histoire qui ne m’a pas laissée indemne et je suis ravie que Karine Rennberg nous l’ai offerte !
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Meute

On se retrouve aujourd’hui avec un roman qui fait le buzz en ce moment : Meute, de Karine Rennberg. Un roman d’urban fantasy que je n’aurais probablement pas acheté sans les conseils avisés de certaines autrices de ma connaissance, et que je me suis finalement procuré au salon Gresimaginaire. Grand bien m’en a pris car c’était une très jolie découverte.



On suit Nathanaël, un loup-garou solitaire qui peine à s’intégrer dans la meute de Marc, celui qui se propose d’être son alpha parce qu’il l’a aidé lors de ses premières transformations. Très proche de Val, son coéquipier, lequel n’est pas un loup-garou mais appartient à un gang, Nath aime autant la bagarre que sa tranquillité. Lorsque Marc lui demande de veiller sur un petit nouveau l’espace de quelques jours, sa vie va en être complètement bouleversée.



On est dans un genre de post-apo où les gangs ont pris le contrôle d’une ville qui n’est pas nommée, et où les ressources comme l’électricité, l’essence et les produits frais sont difficiles à trouver. L’univers est à peine esquissé mais ce n’est pas vraiment dérangeant. Ce qui importe ici, ce sont les relations entre les personnages et leur évolution. De ce point de vue-là, le roman est très réussi. Il y a bien une enquête sur des enlèvements de loups-garous mais elle passe un peu au second plan de l’intrigue. En fait, tout l’enjeu tourne autour du jeune Calame, complètement coupé du monde par son traumatisme et qu’il s’agit de ramener au sein de la meute.



Deux particularités à signaler dans le style de l’autrice, quand même. Pour commencer, le récit est à la deuxième personne du singulier. Autant vous dire que c’est très déstabilisant et qu’il m’a fallu près d’une centaine de pages pour m’y faire, d’autant plus qu’il y a trois personnages principaux. J’avais parfois bien du mal à savoir qui était ce “tu” dont on me parlait. On finit par s'habituer, mais je ne suis définitivement pas fan. Cela complique la lecture sans apporter grand-chose au final.



La seconde singularité, c’est que Calame voit et pense le monde en couleurs, il entend même ce qu’il appelle le chant des couleurs. Il distingue des espèces d’auras colorées autour des gens et des choses, et interprète les sentiments à coups d’orange désert, orange acide ou encore de bleu protection et vert vigilance. Encore une fois, c’est assez spécial, mais j’ai plutôt bien aimé cet aspect, qui illustre très bien les ressentis du loupiot.



Finalement, le roman fait mouche parce que les relations entre les personnages fonctionnent très bien. Ils sont vraiment touchants et on s’attache à eux presque sans s’en apercevoir. Seul bémol, qui ne relève pas de l’autrice mais de son éditeur, le nombre de coquilles qui restent dans le texte ! J’en ai rarement vu autant et c’est le genre de choses qui me rend dingue. Ce n’est vraiment pas sérieux et l’histoire de Karine Rennberg méritait mieux que cela.
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Meute

et bien quelle lecture ! Très étrange. C'est la première fois que je lisais un roman écris à la 2ème personne du singulier. C'est un roman choral donc avec plusieurs personnages. J'ai eu du mal à m'adapter à l'utilisation du "tu" et au changement de personnages, j'avais du mal à discerner qui est qui. Le contexte n'est pas posé du tout, je ne comprenais rien au départ. Petit à petit tout se met en place mais il faut persévérer... C'était trop long pour moi. Je n'aime pas lire quelque chose sans rien comprendre. Même après cela passé, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Le tu créait une barrière (étonnamment) et le manque de contexte m'a perdu. J'ai lutté pour aller jusqu'au bout parce que je voulais me faire un avis complet mais cela ne m'a pas fait changer d'avis. Je ne peux que louer l'effort de l'originalité qui est super, c'était simplement pas pour moi. Je vois pourquoi certains ont adoré, les thèmes abordés sont traités de manière originale et juste, l'écriture très originale avec un rythme saccadé et le "tu" rendent la lecture très différente mais je suis passé à côté malheureusement.
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Meute

Nath a grandi dans les Docks, domaine des gangs qui se disputent les marchés les plus lucratifs : drogues, équipements technologiques ou encore… nourriture. En effet, une éruption solaire a achevé de laminer une société déjà en chute libre. Les ressources se font rares et pour survivre il vaut mieux être fort et sans scrupule.

Nath sait se défendre. Mieux encore, il sait se battre et il aime ça, ce qui fait de lui un mercenaire recherché et un combattant apprécié dans les arènes. Mais il a aussi un secret qu’il doit à toute force garder : il est un loup-garou. Son coéquipier et ami Val, seul humain dans la confidence, est là pour assurer ses arrières, néanmoins il ne peut pas l’arracher à ses obligations en ce qui concerne la meute car, même s’il n’en fait pas partie, Nath a conclu un accord avec l’Alpha. Et cela va le mettre dans une situation aussi inconfortable que surprenante. Cela va, à son corps défendant, le changer.



La suite sur mon blog...
Lien : http://livropathe.blogspot.c..
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Meute

Depuis sa sortie, Meute fait grand bruit et les avis étant tous très positifs, j'avais envie de me faire mon propre avis. C'est grâce aux éditions ActuSF que j'ai eu l'occasion de le lire. Nath est un loup-garou, Val est un humain et Calame, un jeune garçon traumatisé. Ensemble, ils vont se serrer les coudes face aux violences de la vie et ils vont former une meute au lien indestructible.



Tu es Meute, un roman très atypique. Tu es violent, tu seras parfois difficile à lire surtout pour les plus sensibles. Malgré cela, tu renfermes de jolies relations. Tu montres la force des relations humaines face à la cruauté des Hommes. Tes pages montrent la manière dont de belles relations peuvent éclore dans un monde hostile, comment elles se construisent malgré tout. Tu es Meute, une histoire de loups-garous qui sort des sentiers battus. Tu es totalement différent des autres livres lycanthropes, qu'il est possible de croiser en bit-lit. Les loups dont tu narres l'histoire sont là uniquement pour mettre en avant les jolies relations que cachent tes pages. Ils servent de faire-valoir à tes lignes. Malgré tout, tu es assez déstabilisant avec ta narration à la seconde personne du singulier, surtout lorsque tu racontes l'histoire de Calame. Ce qui est dommage, c'est que tu n'expliques pas assez le monde post-apocalyptique dans lequel évoluent les personnages.



Tu es Meute, un livre qui transmet des messages importants grâce à la mise en avant de personnages LGBTQIA+ loin du cliché du mâle alpha. Tes personnages sont attachants et il est facile de s'émouvoir face aux vies de Nath, Val, Luka et Calame. Tu n'es pas tendre avec eux. Tes personnages ont des vies très difficiles, des vies pleines de violence si bien qu'il est difficile de ne pas craindre pour eux. Tes pages décrivent très bien l'évolution de Calame, un personnage que tu n'as pas épargné. Mais heureusement du noir abysse, il arrive à trouver le sérénité du bleu. Tu te concentres tellement sur les relations qui se tissent entre les personnages que tu oublies de parler de leur passé. Tu aurais pu nous en dire plus sur Nath, Val, Calame, Luka et Vik. Tu te concentres trop sur le présent en oubliant le passé. Ce qui est intéressant, c'est que pour parler des émotions, tu utilises les couleurs, surtout pour parler des sentiments de Calame que tu illustres avec du bleu, du vert, du orange, du noir ou encore du blanc.



Tu es Meute, un livre qui sort des sentiers battus, un livre violent qui délivre un beau message à travers sa narration atypique. Tu n'es pas un livre de bit-lit avec des loups-garous, tu es bien plus que cela. Tes loups servent à montrer la beauté des relations humaines à travers le lien de meute qui unit tes personnages qui sont tous attachants. Tu aurais pu décrire un peu mieux cet univers mystérieux. Ta fin apporte une touche de bleu sérénité dans le blanc qui fait peur. Tu aurais pu décrire un peu mieux l'avenir de tes personnages, même si parfois le mieux est l'ennemi du bien.
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Meute

Histoire de loups-garous dans une dystopie post-a.



Nous suivons Nath, un loup solitaire qui fait la rencontre d'un jeune loup-garou Calame. Calame est traumatisé après une captivité forcée et touche profondément Nath, qui va s'occuper de lui et l'aider autant que possible avec l'aide de son meilleur ami Val.



J'ai adoré le personnage de Val, mon chouchou. Le personnage de Nath est tellement en colère.



C'est une histoire de lien, c'est sombre et violent.



Il y a beaucoup de représentation gay, lesbienne, asexuelle.



J'ai trouvé beaucoup de coquilles dans cette édition.
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Meute

Que penses-tu de la seconde personne dans un roman?



Il y a quelque temps, tu as mal débuté avec ce livre. Sur le coup, tu as eu du mal à rentrer dedans à cause de l'écriture à la seconde personne. D'ailleurs, tu ne comprenais même pas ce que tu lisais 😅.



Puis, tu as décidé, après un moment, de lui laisser une seconde chance. Et tu as bien fait puisqu'au final, cette écriture est une des choses qui t'ont fait avoir un coup de coeur.



Les personnages et le fait que l'un d'entre eux voient les gens en couleur en fonction de son ressenti envers eux n'a fait que rajouter à ton plaisir de lecture.



Au final, tu espères que beaucoup de personne découvriront cette pépite! Et toi, tu l'as lu? Il te tente?
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Meute

Bleu éternité, vert prairie, violet lilas, jaune mimosa...



Il est parfois compliqué de retranscrire son avis et c'est totalement ce qu'il m'arrive avec Meute par peur de ne pas décrire mon ressenti à sa juste valeur ou de ne pas réussir à dévoiler suffisamment l'âme du roman.



Meute est un roman vraiment original et assez atypique. Il sort et de ma zone de confort et des romans qu'on peut lire habituellement et franchement qu'est-ce que j'ai aimé ça !



Tout d'abord, meute possède une narration très particulière mais qui se démarque des autres romans. À la deuxième personne, on suivra trois personnages, tous hauts en couleurs, tous différents, tous atypiques.



Ces protagonistes sont vraiment le point fort du roman. On ne suit pas une intrigue de dingue avec des actions incroyables. On suit des personnages à la psychologie intéressante, qui ont tous un passé, parfois plus compliqué que d'autres et franchement qu'est-ce qu'ils sont excellents !



Il est d'ailleurs super compliqué de savoir lequel préférer. Calame est celui qui apporte le plus de beauté mais aussi de tristesse à l'histoire. C'est le poète visuel, l'artiste qui nous prend aux tripes. En mode, il nous prend les tripes mais peut aussi nous les boxer bien fort : Nathan. C'est sûrement le personnage qui a le plus évoluer dans le livre et qui a eu une des meilleurs évolutions que j'ai pu lire jusqu'ici. Et enfin, probablement mon préféré mais je me tâte encore : Val. Personnification de la loyauté, de l'amitié sincère, fidèle et profonde, je l'ai vraiment adoré. Déjà il aime lire, puis il est muet, et en plus asexuel / aromantique (chose qu'on ne voit que très peu). Clairement c'est une brochette de personnages qu'on n'a jamais vu et qui fonctionne à la perfection !



J'avoue qu'il est vraiment très dur d'être objective avec ce livre parce qu'en plus d'avoir envoûté pas mal d'autre booksta, il m'a également prise dans ses filets ! Ça se lit vraiment super bien malgré une petite lenteur que j'ai vu venir en milieu de roman mais qui a très vite disparue. La plume est super fluide et entraînante.



De plus, l'Autrice n'a clairement pas fait les choses à moitié puisqu'on n'est pas dans une urban fantasy classique. Déjà le côté loup-garou (oui parce qu'on suit des lycanthropes) n'est pas du tout comme ce qu'on peut retrouver habituellement chez nos amis twilight & CO. On est dans un univers de post-apo très peu exploité certe mais qui apporte une certaine originalité. Il est la pour mettre les bases et permettre à nos personnages d'évoluer dans un monde dur. Vraiment très dur.



En effet, il peut y avoir beaucoup de violence dans ce livre. Il y a des combats d'arène allant jusqu'à ce que le sang coule voir pire. Ces passages apportent énormément de relief au récit mais restent tout de même des trigger warning à avoir en tête en voulant lire le roman !



En bref, coup de cœur pour ce roman, si ce n'est coup de foudre ! La différence ? J'en sais rien mais coup de foudre ça claque ! J'ai tellement aimer ce livre si atypique mais si beau, si poignant, si fort. Il nous fait traverser une multitude d'émotions, peut nous serrer le cœur tout en nous montrant la lumière parmi les ombres. L'Autrice a su me convaincre et par sa narration à la deuxième personne, et par sa plume et par son inventivité. Les personnages sont exceptionnels et vraiment recherchés (en plus d'être LGBT !), ils sont touchants et forts. Même l'univers m'a carrément emballé avec ce background post apo et ce système de gang / d'arènes. Franchement si vous n'avez pas encore lu ce roman, foncez !
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Meute

Lente tranche de vie aux multiples répétitions, Meute narre la vie d’une… meute. Oui, mais de loup-garous, s’il vous plaît ! On retrouve donc les poncifs du genre, avec un brin de tension sexuelle (il y en d’ailleurs pour tous les genres), mais sans grandes actions vivifiantes. Non, nous nous trouvons ici dans un récit psychologique (à la deuxième personne d’ailleurs) d’un autre genre. Un étrange ovni au sein de la bit-lit.

Je recommanderais surtout Meute aux inconditionnels du sujet, qui pensent en avoir déjà fait le tour, mais qui en redemandent quand même. Quant aux autres lecteurs, ça pourrait en revanche vous donner une idée de ce que lit votre ado lorsqu’elle mentionne suivre des fanfics (bien souvent) anglophones.

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Meute

Meute de Karine Rennberg est le premier roman que je lis parmi les recommandations qui m’ont été faites cette année. Je l’avais vu parmi les sorties de l’année dernière. Le récit avait l’air d’avoir plu à de nombreuses personnes, bien le résumé m’avait semblé un peu mystérieux et intrigant. On est face à une histoire d’urban fantasy, de lycanthropie et de tranche de vie. Mais cela m’a-t-il convaincu ?



Ce qui surprend dans un premier temps, c’est le choix de la narration. Le roman est écrit à la seconde personne, ce que j’avais très peu croisé jusqu’ici. Le seul récit ayant fait ce choix que j’avais lu était La cinquième saison de N.K Jemisin. C’est dépaysant au début mais je m’y suis faite. Le style est également très direct, voire oral par moments, ce qui le rend assez fluide. Meute alterne entre trois points de vue, ce qui permet de voir l’histoire en suivant trois personnages. On suit particulièrement l’évolution de Loupiot/Calame, un jeune lycanthrope traumatisé qui doit réapprendre à faire confiance. Mais aussi celle de Nath, qui évolue dans une meute qui ne lui convient pas et doit apprendre à s’entourer des personnes qu’il souhaite.



Le récit repose beaucoup sur les relations entre le trio principal. Nous suivons des personnages au passé complexe, pris dans une spirale de violence dans un monde qui se délite. Ce récit est celui du passage d’un monde sombre vers celui de la couleurs, et de la difficulté des épreuves qui y mènent. L’autrice a une bonne plume pour explorer la sensibilité derrière la dureté apparente de ses personnages. Elle leur construit en plus de cela des identités variées, entre asexuel, gay… Sans que cela ne semble forcé ou artificiel. L’histoire plaira donc plutôt aux lecteur et aux lectrices qui apprécient les récits basés sur l’humain et le développement des personnages et les familles trouvées avec des gens que l’on choisit.



Je n’ai malheureusement pas autant accroché que d’autres personnes qui l’ont lu ! Je lui reconnais ses qualités. Cependant, j’ai trouvé que l’ensemble du récit était long comparativement aux événements racontés. En fait, il s’agit avant tout d’une tranche de vie, ce à quoi je n’accroche pas habituellement. Ici, j’ai trouvé que, malheureusement, les événements étaient assez répétitifs et évoluaient très lentement. C’est visible à travers des gimmicks d’écriture. Calame est par exemple capable de voir les auras des personnes qui l’entourent. Du coup, chaque fois que l’on passe de son point de vue, on passe beaucoup de temps à voir les émotions des autres. C’est intéressant au début mais j’ai vite trouvé cela lassant et accessoire. De la même façon, le style manque de distinction entre chaque personnages, ce qui rend l’usage de la deuxième personne gadget.



Ensuite, j’ai trouvé assez étrange le manque e détails de l’univers en lui-même. J’ai eu l’impression de rester étrangement en surface, comme si l’idée derrière le livre avait été rapidement épuisée. Pourquoi sommes-nous dans un futur où notre monde semble se détruire et s’être peuplé de communautés violentes ? Pourquoi y a-t-il des loup-garous et quel est leur rapport avec le reste de la population ? En somme, il a été très difficile pour moi de m’immerger totalement dans le récit, qui manquait de précision et se montrait au fil des pages trop répétitif et bavard pour m’accrocher pleinement.



Meute est un récit qui ne manque pas d’originalité. Sur la forme, le récit à la deuxième personne crée une ambiance rêche qui se prête bien aux aspects viscéraux du récit. Avec un style qui mêle émotions et couleurs, elle parvient à construire un récit tranche de vie qui marque la transition d’un trio de l’ombre à la lumière. Cependant, le roman tend à abuser de ses tropes et gimmicks stylistiques, comme la synesthésie d’un des personnages. Une routine qui ne suffit pas à masquer le manque d’épaisseur du scénario ou de l’univers. C’est sûrement que ce type de roman s’éloigne un peu de mon genre habituel. Ne vous laissez pas refroidir par mon avis, Meute a plus que largement trouvé son public.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Meute

Une excellente surprise.

Un alignement impeccable entre le fond et la forme, l'ambition et les moyens mis à sa disposition.

C'est attachant, rafraichissant à plus d'un égard, j'aimerais lire ce genre de nouveautés plus souvent.

D'autant plus agréable que de l'extérieur je ne pensais vraiment pas prendre mon pied à ce point là.
Lien : https://syndromequickson.com..
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Meute

J’ai toujours aimé les histoires de loups. En tant que mon animal préféré, le loup a toujours été un élément qui faisait pencher la balance dans mon choix de lecture. Et cela m’a rarement déçue : je suis tombée sous le charme des Loups de Mercy Falls de Maggie Stiefvater, des loups dans la série Mercy Thompson et aujourd’hui, sous celui de Meute de Karine Kennberg.



La première chose qui m’a frappé dans ce roman, comme un peu tout le monde je pense, c’est sa narration. L’usage de la deuxième personne du singulier est assez rare dans mes habitudes de lecture. J’ai tendance à préférer une narration à la troisième personne et je suis un peu gênée par les autres. Or, ici, la deuxième personne est parfaitement à sa place. Agréablement surprise, cela m’a d’autant plus ouvert à cet univers que nous offre ce roman si beau, qui mélange avec finesse la douceur et la violence. Tout est dans l’ambiance, l’atmosphère, mais aussi dans les personnages et leurs relations. L’autrice nous narre l’histoire de personnages complexes, originaux, vivants et réalistes. J’ai eu un énorme coup de cœur pour les trois personnages principaux : l’adorable et déchirant petit Calame, le vaillant et protecteur Val et l’impétueux Nath. Il s’avère que j’ai néanmoins une petite préférence pour le dernier dont le côté perdu, frustré qui le pousse à la colère et la violence m’a énormément touché. Nath est un personnage qui veut faire de son mieux. C’est un homme qui veut tout faire et tout bien faire sinon rien. Et c’est ce que j’admire chez ce personnage qui nage contre le courant, qui s’acharne à vouloir tout gérer tout seul, tout encaisser, même quand il a des gens sur qui compter comme Val, l’ami fidèle et protecteur, ou encore Enzo, l’amant patient et confiant. Mais comment ne pas se donner à fond quand on doit protéger quelqu’un comme Calame ? Cet incroyable bout de chou dont la maltraitance a fait des dégâts proches de l’irrémédiable, qui voit la vie et les gens en palette de couleurs, qui aime le chocolat chaud et les gâteaux et qui refuse d’affronter le monde extérieur. A la découverte de ce personnage, une bouffée de tendresse et d’élan protecteur m’a traversé à son égard, tout comme Nath.



Je pourrais encore discourir longuement sur ces personnages, notamment Val dont je parle peu mais qui apporte tellement à ce roman et ses autres personnages. Val qui est présent, souvent dans l’ombre, mais toujours là quand on en a besoin. Mais je vais plutôt vous laisser les découvrir à travers la plume de Karine, bien plus belle et forte que la mienne, et vous parler un peu plus de l’intrigue. Intrigue qui ne cesse de monter en tension à chaque changement de point de vue, créant des effets d’attente qui nous empêche de reposer le roman. On suit en effet la difficulté de Nath à trouver un équilibre dans sa vie quand Calame y entre de manière fracassante. Loup solitaire et violent, plongé en plein cœur d’un monde de gang et de tournois de combat, le voilà en charge d’un petit louveteau traumatisé aux portes de la mort.



Vous en dire plus serait vous gâcher la lecture de ce roman si atypique et incroyablement bien écrit. Je vous laisse donc ici sur une dernière chose : lisez Meute.
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Meute

La première chose qui frappe à la lecture de Meute, c’est sa narration : l’autrice raconte cette histoire via les points de vue des trois personnages principaux, chacun à la deuxième personne du singulier. Et ce choix est particulièrement pertinent ici, très immersif, j’ai vraiment eu l’impression qu’on m’incluait dans la meute, ça aide vraiment à ressentir cette cohésion de groupe.



Les personnages sont assez atypiques également. On est loin des héros lumineux ou ténébreux, on a juste des individus qui ont vécu des choses horribles et/ou qui sont paumés, et qui cherchent à trouver leur place et à se construire en tant qu’eux-mêmes. Nat et Val, deux adultes amis depuis longtemps, sont très vite attachants, mais le plus marquant, c’est incontestablement Calame.



Calame est un enfant loup-garou dont va s’occuper Nat un peu à l’insu de son plein gré. Il ne parle pas, il a vécu des choses traumatisantes dont il garde de profondes séquelles à la fois physiques et mentales, et tout le récit va tourner autour de sa reconstruction très progressive. Et rien que pour les passages sous le point de vue de Calame valent la lecture. C’est un esprit atypique, extrêmement sensible à son environnent et aux actes et émotions des autres, méfiant mais adorable, qui pense en couleurs autant qu’en mots. C’est extrêmement touchant, triste aussi, et on n’a qu’une seule envie, s’asseoir dans un coin de la pièce pour le regarder peindre avec tendresse, à distance respectueuse pour ne pas l’effrayer, comme pour essayer d’apprivoiser un chat ou un chien battu.



J’ai aussi un attachement tout particulier pour Luka, aussi adorable et sensible que Calame.



A côté de cette beauté triste, il y a aussi la violence, avec un certain côté post-apocalyptique : ce monde, dont on ne saura pas grand chose (et c’est pas grave, parce que c’est pas le sujet du livre), n’est pas tendre avec ses personnages. Arènes de combats, difficultés à trouver à manger ou des médicaments, clans adverses… Le roman est malgré tout très peu graphique, on assiste aux conséquences plus qu’aux causes, on assistera ainsi très peu aux combats. Et c’est pas grave non plus, on n’est pas là pour ça. On est là pour pleurer toutes les larmes de notre corps en buvant un chocolat chaud.



Bilan

Le résumé n’a pas menti : c’est atypique, et il y a des loups-garous. Ce texte ne parlera pas forcément à tout le monde, mais si vous adhérez à sa sensibilité, vous allez probablement adorer cette meute dysfonctionnelle mais ô combien attachante.



A lire bien emmitouflés, un chocolat chaud à côté de vous, les bras serrés autour du truc à fourrure le plus proche (les peluches, ça marche aussi. Je vous déconseille quand même le loup-garou).
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Meute

J’ai adoré ce roman ! Il m’a choppé SI VITE ! L’écriture en “tu” a hyper bien fonctionné sur moi, j’ai vraiment été plongé dans la tête des personnages, j’ai ressenti chacune de leurs émotions, c’est venu gratter fort dans le bide, creuser dans le cœur, c’était puissant !



J’ai aimé la douceur et la bienveillance qui se dégage du roman, autant que la violence et la brutalité qui s’y loge, aussi bien dans le contexte post-apo que dans les émotions qui traversent les personnages. Les passages de Calame, dans sa vulnérabilité, sa souffrance, comme dans la poésie colorée avec laquelle il perçoit le monde m’ont touché. Et surtout, le fait qu’il essaye, si fort, même quand c’est trop dur.



Et que dire du désarroi de Nath, qui a peur de ne pas faire assez, de ne pas être assez, je l’ai ressentit, fort, fort. J’ai été au bord des larmes, j’ai frissonné et oublié de respirer (les arènes purée !), j’ai été touché (Luka ! Val !). Je trouve que ce roman propose une vision un peu glauque, un peu cracra des loups-garous très convaincante, tout en parlant admirablement d’amitié, de famille choisie et de traumatisme. De sortir de sa cage, aussi.



J’ai aimé la représentation (handicap, homosexualité, asexualité). J’ai aimé l’évolution des personnages et de leurs relations, non sans heurts, mais si indéniablement humaine et réelle.



Quelle claque ! C’est un énorme coup de cœur.
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Meute

C'est une lecture que j'ai vu beaucoup passer, avec majoritairement de très bons avis, pas mal de coups de cœur et comme d'habitude, j'ai pris peur, peur de ne pas l'aimer autant et de passer à côté.



Mais heureusement, ce fut une excellente lecture, j'ai vraiment aimé apprendre le fonctionnement d'une meute de loup-garous dans un monde post-apo.



L'univers en lui-même n'est pas vraiment développé, on sait juste que suite à une éruption solaire les infrastructures électriques sont tombées, provoquant l'effondrement de la société.

C'est assez succinct mais le décor est planté et l'imagination fait le reste.

En fond on retrouve également des luttes de classes entre les quartiers défavorisé et la population plus aisée.



C'est dans ce monde "d'après" que nos protagonistes évoluent, au nombre de trois, le point de vu alterne entre Nath, loup-garou indépendant, mais rattaché à une meute à laquelle il n'a pas de réel sentiment d'appartenance, Val, son meilleur ami et humain toujours là pour assurer ses arrières et enfin Loupiot, un garçon recueilli par la meute, muet et traumatisé dont personne ne connaît le passé.



Si j'ai vite passé sur certaines scènes de combats en arène, principale source de revenu pour Val et Nath, j'ai adoré tout le reste.

Les liens qui se créent entre les protagonistes, la manière dont ont voit les relations se faire et se défaire.

J'ai adoré les descriptions des attitudes animales, d'une justesse, qui m'ont touchées en plein cœur ainsi que la thématique de la famille que l'on se crée et l'attachement progressif en chacun d'eux.



C'est une lecture qui a mis mes sentiments à vif de manière assez déconcertante.

La sensibilité à fleur de peau, les caractères, les peurs, le passé de chacun s'entrelace pour nous livrer un roman qui casse les codes des histoires de lycans.



En bref: Si vous vous êtes toujours demandé comment fonctionnait le lien au sein d'une meute de loup-garous vous serez servis.

C'est une lecture addictive et qui remue les tripes, qui m'a laissée un peu orpheline de cette famille poilue une fois le livre refermé.
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Meute

Tu commences le récit et déjà la surprise envahit tes traits.

Une narration à la deuxième personne du singulier, voilà qui n'est pas commun. On se tutoie ? OK.

Tu te demandes quand même si cela ne va pas gêner ta lecture. Dix pages plus loin, tu ne te rappelles déjà plus ce que tu craignais.

Tu es happé par ce récit et ses personnages hors normes.



L'univers est intéressant et les repères vites trouvés. L'action se situe dans un futur assez proche, une éruption solaire a balayé la technologie moderne telle que nous la connaissons et le monde d'après est sans pitié pour ceux qui vivent avec peu de moyens.

L'accès à l'électricité est précaire, les systèmes de communication sont réduits et les villes sont divisées entre quartiers aisés et ceux miséreux.

C'est dans l'un de ces derniers que tu rencontres Val, un combattant des arènes et membre d'un gang, et Nathanaël, un loup-garou en proie à une difficile maîtrise de sa part animale. Ils vivent dans les docks, une zone de non-droit dirigée par des milices locales qui contrôlent le trafic de drogues et les spectacles de combat.

Nath et Val ont noué dès l'enfance une amitié indéfectible, née dans le sang et la violence.

A la suite d'un combat, Val a définitivement perdu la voix. Ses difficultés de communication avec autrui sont bien mis en avant, la maîtrise de la langue des signes étant peu répandue.

Il est le seul humain à connaître la véritable nature de Nathanaël.

Lorsque plusieurs loup-garous commencent à disparaître dans des conditions inexpliquées, l'Alpha de la meute locale part en chasse et demande à Nath de s'occuper de son dernier protégé : un jeune loupiot traumatisé qui ne parle pas et reste prostré dans la pièce à dessin.

Intrigué par le comportement du gamin, Nath va peu à peu établir une communication et un lien particulier va se créer, menaçant de bouleverser l'organisation de la meute et sa propre vie.



En adoptant une forme chorale pour le récit, en plus d'une narration à la deuxième personne du singulier, l'autrice nous met dans la tête des personnages et l'immersion est totale.

J'ai été conquise par le style et par le récit.

L'autrice nous parle d'une meute. Et qu'est-ce qu'une meute sinon une famille ?

Tu te retrouves donc plongé dans la construction de cette famille, atypique et dysfonctionnelle par certains côtés, qui ne répond à aucune règle hormis celle du coeur, une famille dont les membres, un par un, se sont mutuellement choisis et qui suivent leurs propres valeurs. L'édifice prend forme lentement, pas à pas chacun va apprivoiser l'autre.

C'est un récit magnifique dans lequel priment les émotions que Calame, le jeune loupiot, nous transcrit sous forme de couleurs. Les passages où nous sommes dans sa tête sont remplis de poésie, en dépit de son traumatisme. C'est un personnage extrêmement émouvant, la touche d'innocence dans un monde où les rapports s'exercent par la force et la violence.

La communication tient également une place dominante et s'exerce sous différentes formes : langue des signes, langage corporel et expression artistique.

L'autrice joue d'ailleurs avec toi dès le début du récit en présentant des protagonistes principaux avec des prénoms féminins. Il m'a fallu quelques lignes pour comprendre qu'ils étaient des hommes. Les personnages forment également une grande diversité de couleurs, de sexualités et de handicaps.

C'est probablement l'un des meilleurs romans d'urban fantasy que j'ai pu lire et surtout, une belle ode à la tolérance et à la bienveillance.

Un récit que tu vas terminer à bout de souffle tant l'imminence d'une catastrophe te tient aux tripes.

Un texte atypique pour ce genre littéraire qu'il renouvelle complètement.

Une autrice qui m'a séduite, comme tu le seras probablement, et dont je guetterai les prochaines sorties littéraires.

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Meute

Meute, c’est un roman dont j’ai beaucoup entendu parler. Et j’ai l’impression qu’il y a deux clans de lecteurs avec lui : ceux qui détestent et ceux qui adorent. Il faut dire qu’avec sa narration à la 2e personne du singulier, il a le mérite de sortir du lot. Ça change, c’est inhabituel et moi j’adore ça. Les romans qui sortent des sentiers battus, c’est typiquement ce qui m’attire. Parfois ça casse… mais pas avec Meute. J’ai adoré dès les premières lignes! Je n’ai donc pas hésité à le faire dédicacer par son autrice, adorable, à Ouest Hurlant alors que je n’avais lu que 50 pages. Actu SF, la maison d’édition, a d’ailleurs parfaitement bien cerné ce titre. C’est bien la première fois que je lis une quatrième de couverture qui décrit si bien un roman : Atypique, tranche de vie et couleurs sont réellement les mots parfaits pour le décrire!



Meute, c’est avant tout une histoire de personnages. On découvre Nathanaël, Val et Calame à un moment clé de leur vie. Celui qui va tout chambouler, les déstabiliser, les mettre en danger et tester la solidité de leurs relations, qu’elles soient anciennes ou récentes. A Ouest Hurlant, l’autrice m’a demandé lequel des 3 je préférais. La question m’avait prise de court et j’avais répondu Val par réflexe. C’est le plus facile des 3 à aimer. Il est loyal, dévoué, fort, posé, intelligent, calme. Mais il n’a pas vraiment de défaut en fait et il reste ainsi assez fidèle à lui-même tout au long du récit. Val était peut-être un peu trop parfait à mes yeux pour avoir ma préférence. J’aurais pu répondre Calame aussi. Avec sa sensibilité, sa gentillesse et son traumatisme, c’est un jeune homme qu’on a envie de rassurer, d’aider pour qu’il se sente mieux et qu’il survive aux épreuves qui le hantent. Et il a une façon bien particulière de penser, chaque émotion ayant une couleur précise pour lui. Le côté atypique de cette oeuvre n’est donc pas que dans la narration en « tu » mais aussi dans la manière de penser de ses héros et dans leur personnalité, leur vécu. Après être venu à bout de ce pavé, j’ai donc réfléchi de nouveau à la question de l’autrice et en réalité mon choix s’est porté sur Nath. Ne te méprends pas, j’ai adoré les deux autres mais Nath est celui qui m’a le plus plu. C’est un homme complexe, qui a du mal à apprivoiser ses failles et qui fait de son mieux pour faire face à l’arrivée de Calame et à tout ce que ça change pour lui. Il le gère parfaitement, trouve les mots et les gestes qu’il faut alors qu’il est perdu, prend sur lui. Il gère comme il peut sa colère aussi. J’ai trouvé son évolution incroyable tout au long du récit et c’est justement pour ça qu’il a ma préférence.



Meute, c’est aussi un parti pris avec un worldbulding assez léger. Si tu es friand(e) des descriptions et de l’histoire de l’univers dans lequel prend place le récit, tu risques d’être un brin frustré(e). Tu n’apprendras pas grand chose et tu devineras plus qu’on ne t’expliquera ce monde dystopique. Personnellement, me sachant dans un récit « tranche de vie », je n’ai pas ressenti de manque. Ce qui est dit, clairement ou non sur ce monde, m’a suffit. Car encore une fois, on est plus sur une histoire de personnages et de psychologie que sur un récit d’actions. Il y a bien un petit fil rouge ceci dit, une intrigue à laquelle on a besoin que des réponses soient apportées, ce qui apporte un intérêt supplémentaire pour l’histoire.



Meute enfin, c’est un rythme pausé, davantage tourné vers les pensées de ses narrateurs que vers le dialogue, d’autant qu’ils ne sont pas très bavards de base, pour différentes raisons que je tairais ici. Le récit est donc assez dense et ce roman étant déjà un pavé, je ne te cache pas que j’ai mis pas mal de temps avant d’en venir à bout. Même si j’aurais bien aimé qu’il y ait un peu plus d’actions et de rythme par moment, je n’ai toutefois pas ressenti de longueurs à sa lecture. L’ambiance est rude, violente, dure, marquée par la loi des gangs et par une menace pesant sur nos héros. Mon attachement pour eux grandissant de pages en pages, mon angoisse et ma crainte de les voir mourir n’a donc fait que grandir au fil de ma lecture et m’a tenue en haleine jusqu’au bout. De plus, Nath, Val et Calame ont pris une place de choix dans mon coeur dès les premiers chapitres. J’ai aimé leur différence et la belle représentativité que l’autrice a glissé dans son histoire. Comme quoi, ce n’est pas si dur de représenter, de manière naturelle, les genres, les populations, les identités, les handicaps dans un roman. Karine Rennberg le fait parfaitement bien. Alors, merci pour cette magnifique lecture, elle se démarque et sera parmi mes plus marquantes de cette année, c’est sûr.
Lien : https://callysseblog.wordpre..
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Meute

"Meute" contient des thèmes et une narration qui auraient pu me plaire. le fait que le roman évolue lentement ne me dérange pas, au contraire; le fait qu'il ne s'y passe pas grand chose, non plus. Le fait que les thèmes ne soient pas très originaux, que, très souvent, j'ai eu l'impression de relire des passages de Twilight (le lien entre les loups dans la meute est très semblable et abordé de la même façon), ce n'est pas non plus ce qui m'a causé des soucis. Le pseudo-langage poétique/en couleurs du point de vue de l'un des personnages, répétitif, à la limite agaçant devient déjà plus ennuyeux au cours de la lecture mais je conviens qu'il s'agit d'une question de point de vue personnel.

Non, le plus problématique, en fait, réside dans le choix de l'emploi de deuxième personne du singulier, non pas pour un point de vue (1 personnage), mais trois. Je m'explique.

La narration à la seconde personne est atypique, certes, mais peut très bien fonctionner. Elle a ceci de spécial qu'elle s'adresse directement au lecteur/à la lectrice, bref à nous. C'est le paradoxe ultime : celui de raconter à la personne qui lit sa propre histoire (ex: le livre dont vous êtes le héros). Ainsi, le lecteur est inscrit dans la narration avec le "tu", plus qu'avec toute autre (contrairement au "je" ou au "il/elle"). le processus "identification/distanciation" qui s'effectue durant la lecture d'une fiction est totalement chamboulé. Et ceci d'autant plus que les points de vue se multiplient. Employer le "tu" pour un personnage, cela aurait pu fonctionner, mais trois ?

Narrativement, j'ai trouvé que cela n'avait pas beaucoup de sens. La confusion s'installe. La cohérence se perd.

Et c'est à ce moment que le livre m'a perdu et m'a totalement déçue.





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Meute

Sans doute ma meilleure lecture du mois. Je ne savais rien de l'histoire et si vous le pouvez, je vous invite à le lire comme ça.

Cette histoire était un tourbillon d'émotions, une vague que j'ai reçu de plein fouet.

C'est une tranche de vie.

Il ne faut pas s'attendre à retrouver telle ou telle chose. Ce roman est unique, ne peut sans doute pas plaire à tout le monde mais si vous accrochez il vous marquera. Par sa singularité, par la place qu'il laisse aux émotions de ses personnages.

Des personnages qu'il est dur de quitter et que j'aurais aimé accompagner encore un temps.
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