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Critiques de Michel Dufranne (128)
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Triangle rose

Marseille, de nos jours. Trois lycéens ont un devoir d'histoire à rendre sur les camps de concentration. Tandis que l'un propose d'aller sur internet, Alex, lui, a une meilleure idée : rendre visite à son arrière-grand-père, Andreas, qui y a survécu. Et ce, même s'il ne connaît pas beaucoup son passé. Le jeune homme prévient aussitôt ses amis : le vieil homme est froid et acariâtre. Et de ce fait, l'accueil est plutôt glacial. Mais dès que les trois lycéens commencent à lui poser des questions, le passé ressurgit...

Berlin, décembre 1932. Dessinateur publicitaire dans une grande entreprise, Andreas est un jeune homme à qui tout sourit. Son patron vante son travail et il est entouré d'une joyeuse bande d'amis, tous homosexuels, avec qui il aime échanger autour d'un bon verre. Outre les blagues et les conquêtes de chacun, il y est aussi question de politique, notamment de la montée en puissance du parti nazi d'Hitler et du sort réservé aux Juifs. Aucune crainte à avoir : aucun d'eux n'est Juif. Lorsqu'un ami communiste s'inquiète du sort qui pourrait être réservé aux homosexuels, là encore, Andreas et ses amis ne semblent pas s'en effrayer car Röhm, à la tête des SA, n'est-il pas lui aussi homo ? Une mise en garde que cette bande d'amis aurait dû prendre au sérieux...



Certes, il y a eu la Shoah, mais quid du sort des invertis, autrement dit les homosexuels, dans les livres d'histoire ? Des homosexuels considérés pendant des années comme des criminels, des malades qu'il fallait soigner, et qui se sont retrouvés eux aussi persécutés, enfermés dans des camps de concentration et exécutés, et cela même avant les Juifs. Des camps qu'ils avaient, pour certains, construits. Dans cet album, Michel Dufranne nous offre un pan de l'histoire méconnu et passionnant. L'on suit Andreas, insouciant et plein de vie, depuis ses années brunes et festives à aujourd'hui en passant par ses années noires où il fut enfermé et torturé et ses années de larmes. Aujourd'hui devenu un vieil homme aigri et amer, il porte toujours en lui les souffrances et les stigmates de ces années. Un récit poignant, révoltant et riche, traité avec une grande justesse. Graphiquement, le trait élégant et réaliste de Milorad Vicanović-Maza sied parfaitement à ces ambiances, festives au début puis beaucoup plus sombres. Les couleurs éclatantes du présent s'éclipsent pour laisser place à un lavis monochrome, seul le rose du triangle jaillissant.



À noter qu'il aura fallu attendre 1994 en Allemagne pour que l'article qui pénalisait l'homosexualité soit aboli (1982 pour la France).
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Candide, tome 3

Candide découvre un pays fascinant, l’Eldorado. Les pierres précieuses servent de cailloux, on lui donne à manger pour rien… De quoi mener la belle vie ! Oui mais voilà, la belle Cunégonde occupe toutes ses pensées ! Et le voilà reparti, avec son aide, Cacambo, vers de nouvelles aventures !



Sous des dehors un peu enfantins, Voltaire a voulu, à travers le personnage de Pangloss, dénoncer la philosophie positive de Leibniz. La maxime favorite du maître à penser de Candide, « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes », est remise en question. Et je trouve que ces trois albums illustrent parfaitement, par le caractère résolument optimiste de Candide, ce que Voltaire reniait. En effet, on a envie de mettre des claques à ce personnage, de lui dire ce que l’on pense de son sourire benêt et de ses actions toutes plus cinglées les unes que les autres !



Je vous conseille vraiment cette trilogie !
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Souvenirs de la Grande Armée, Tome 1 : 1807 -..

Le scénaristes belge Michel Dufranne semble dans cette série rendre hommage à ses aïeux, et avec le dessinateur serbe Alexis Alexander et le coloriste français Jean-Paul Fernandez il offre une reconstitution très intéressante de cette époque charnière entre XVIIIe et XIXe siècle car force est de constater qu'il est très intéressant de voir l'épopée napoléonienne vue du bas. Tout dans cette démarche m'intéressait, et ce serial BD n'est pas loin de démériter, mais rien à faire je n'ai pas accroché (la faute aux lacunes narratives récurrentes des scénaristes belges qui ne savent plus raconter un histoire correctement, genre cette affreuse préitération qui annonce tout à l'avance alors qu'il n'y a déjà guère de suspens !)





Dans ce tome 1 intitulé "Il faut venger Austerlitz !", nous sommes en Pologne en janvier 1807, au coeur d'un hiver dont souffre cruellement habitants, soldats français et soldats russes. Nous suivons les heurs et malheurs du 2e Chasseurs de Sa Majesté Napoléon Ier, à travers les yeux de Marcel Godart dit « le Belge », Daney dit « Mâtin », et Guinebaud dit « J'y étais »... de fil en aiguille, donc d'opérations de pacification de la population en escarmouches contre les cavaliers cosaques, ils se retrouvent à la Bataille d'Eylau qui fit 150000 morts...

Cela aurait être pu très bien, sauf que l'intrigue principale est tellement mal fagotée que personnellement je pense qu'on aurait dû s'en passer. La même nuit disparaisse deux symboles du régiment, l'officier supérieur Beaumont présumé déserteur et le cheval Austerlitz lâchement égorgé. le mauvais oeil contre lequel tout le monde peste serait une opération de démoralisation ennemie, mais il suffit d'un seul interrogatoire pour découvrir toute la vérité, et dans la résolution on met en avant un personnage qui n'avait été que nommé auparavant ! Qu'est-ce que c 'est moyennasse... A quoi bon s'échiner des pages et des pages à appliquer à la lettre les règles du roman naturaliste si c'est pour bazarder de manière aussi grossière le fil directeur du récit ???

Graphiquement c'est ultraclassique mais très correct malgré un encrage un peu gras et un colorisation manquant de précision, peut-être encore une fois la malédiction des auteurs se réclamant des écoles de Bruxelles et de Marcinelle, mais qui n'en ont pas le talent... Les meilleurs planches sont les couvertures intérieures, et la peste soit de ces phylactères avec une police de caractère taille 6 dont la lecture fatigue inutilement les yeux !
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Candide ou l'optimisme de Voltaire (BD)

Le jeune Candide se fait mettre dehors du château de Tunder-Ten-Tronch car ses yeux se sont arrêtés sur une des plus belles filles du lieu, Cunégonde. Mais celle-ci n’est pas n’importe qui puisque c’est la fille du châtelain. Ce n’est donc pas un manant comme lui qui poursuivra de ses ardeurs sa progéniture, non mais ! C’est alors que commence une série de mésaventures pour le jeune homme qui va découvrir le monde extérieur…



Je viens de relire l’oeuvre de Voltaire et je me suis dit que ce serait pas mal de découvrir cette BD. Je suis très agréablement surprise ! Je pense très honnêtement que Voltaire n’aurait pas renié cet album. Les dessins fourmillent de petits détails, le scénario est dans sa grande majorité fidèle au texte de notre philosophe des Lumières… Que demander de plus ?
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Candide ou l'optimisme, tome 2 (BD)

À la fin du premier tome, le pauvre Candide avait appris la mort de sa chère Cunégonde par la bouche de son maître spirituel, son cher Pangloss. Mais n’oublions pas que nous sommes dans un conte, certes philosophique, mais un conte quand même. Donc, lorsque Candide, alors qu’il allait se faire trucider ou presque, retrouve sa bien-aimée, cela ne nous surprend pas. Notre personnage va-t-il enfin pouvoir vivre heureux avec sa belle ? Rien n’est moins sûr…



J’ai lu ce tome en tournant frénétiquement les pages. Pourtant, ce n’est pas comme si je découvrais l’histoire puisque j’ai dû lire le livre de Voltaire une bonne dizaine de fois (oui, je le connais par coeur ou presque !) Mais je trouve que l’adaptation est vraiment réussie. Un grand bravo aux auteurs car il n’est jamais évident de mettre ainsi en BD une oeuvre littéraire !
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L'ombre d'antan

14 récits, oui 14 comme dans 14-18 car c’est bien de la Grande Guerre dont traite ce roman graphique où se côtoient une multitude de talents avec des scénarios écrits, tant par des auteurs francophones, que serbes, et où les dessinateurs sont tous issus de l’ex-Yougoslavie. Vous vous doutez bien qu’avec pareil sujet, il n’est pas un récit qui soit de nature joyeuse. Chaque dessinateur utilise la technique qui lui semble la meilleure pour traiter de cette infâme boucherie qui aurait dû être « La Der des Ders » si les hommes avaient eu un peu plus de jugeotte et si l’esprit de revanche n’avait pas poussé un petit caporal affublé d’une moustachette ridicule à remettre le couvert vingt-et-un ans plus tard.



Les sujets traités sont très variés ce qui m conduit à écrire ma plus longue chronique à ce jour.



« Entre ciel et terre ».

Commençons par la retraite de l’armée serbe, accompagnée de milliers de civils, à travers les montagnes d’Albanie, où les montagnards albanais entraînés et équipés par les Allemands lui tendent des embuscades. J’ai été particulièrement sensible aux dessins de Drazen Kovacevic et à la mise ne couleur dans les tons sépias de Toni Anastasovski. Le scénario de Dragana Stojilkovic est magnifiquement bien ficelé.



« L’odyssée du sous-marin Curie »

Suit l’incroyable histoire du sous-marin français « Curie » qui s’est empêtré dans les filets à l’entrée du port de Pola où il devait se glisser pour détruire les navires austro-hongrois qui s’y trouveraient. Le scénario de Philippe Zytka se réfère à l’histoire authentique de cet équipage. Le dessin de Darko Perovic a quelque chose de « Corto Maltese ». La mise en couleur de Sofjia Perovic est bien adaptée à l’atmosphère nocturne et à la faible lumière à l’intérieur du sous-marin.



« L’ange gardien ».

Le troisième récit, nous narre l’histoire de Milan, blessé à la tête par un shrapnel. Heureusement pour lui, son casque Adrian a amorti le coup. A l’hôpital, on lui rapporte son couvre-chef pour qu’il puisse voir l’effet du shrapnel et ce casque qui lui a sauvé la vie. C’est alors qu’un mot glisse de ce couvre-chef. Un mot en français que Milan se fait traduire. C’est le début d’une nouvelle histoire… Un très beau scénario de Bruno Falba, superbement illustré et mis en couleur sépia par Aleksa Gajic.



« Le retour de Milou », sur un scénario de Rodolphe, nous entraîne à Belgrade en décembre 1918. Zoran Janjetov au dessin et à la couleur offre l’un des styles les plus particuliers de ce court récit.

La mère de Milan est impatiente de le revoir et s’affaire à mettre sa chambre en ordre. Elle contemple sa photo avec son ami français, Louis. Il y a aussi la photo de Vesna, sa petite fiancée. La maman établit déjà des projets d’avenir. Quand Milou va-t-il rentrer ? Voilà le facteur sur son vélo. Il dépose une lettre dans la boîte, enfin !



« Fusillé pour l’exemple », un scénario de Frédéric Bertocchini avec, au dessin, Igor Krstic. Septembre 1914, du côté de Verdun… LOISEAU Marcel est ramené grièvement blessé à la jambe et à la tête par un camarade. Sur sa route, l’infortuné croise un capitaine, genre abruti de première classe avec palmes et grande distinction. Ce capitaine, malgré les graves blessures dont il est affligé, lui ordonne de repartir au front. Marcel désobéit, tourne le dos à ce fou-furieux de capitaine et se rend au poste de secours tandis que le bon samaritain qui l’a secouru s’en retourne dans l’enfer des combats pour éviter des ennuis avec ce farouche capitaine qui se garde bien de foncer risquer sa très précieuse peau… Les ennuis de Loiseau ne font que commencer à cause de cet oiseau de malheur.

Si vous effectuez des recherches sur Internet, vous vous apercevrez bien vite que Marcel Loiseau a bien été « fusillé pour abandon de poste » le 12 octobre 1914. Il était soldat au 106 R.I. Les faits se sont déroulés à Mouilly - Rupt-en-Woëvre, près des Éparges, dans le département de la Meuse. Il a été réhabilité le 17 mars 1922. Son cas était un exemple flagrant d’un abus de pouvoir de l’autorité absurde d’un supérieur. Il fit partie des premiers soldats « fusillés pour l’exemple » réhabilité.

Le dessin de Igor Krstic, tout en nuances de lavis de gris et de noirs correspond idéalement à l’ambiance très sombre de cette histoire marquée par une profonde injustice. Petite observation : dans ce récit, les uniformes ne correspondent pas à ce qu’ils étaient au début de la guerre…

Anatole France avait écrit en 1909 : « L’armée étant une administration comme l’agriculture, les finances ou l’instruction publique, on ne conçoit pas qu’il existe une justice militaire quand il n’existe ni justice agricole, ni justice financière, ni justice universitaire. Toute justice particulière est en opposition avec les principes du droit moderne. Les prévôtés militaires paraîtront à nos descendants aussi gothiques et barbares que nous paraissent à nous les justices seigneuriales et les officialités. »



« Yanko le berger » de Tibery (Tiberiu Beka), seul aux commandes.

1914. Les Austro-Hongrois sont entrés en Serbie. Dans le territoire occupé ne restent que des femmes, des vieillards et des enfants. Yanko, petit berger, se morfond. L’armée ne veut pas de lui. Il garde ses moutons lorsqu’il entend des coups de feu en provenance de son village. Lorsqu’il arrive à portée de vue, des flammes dévorent déjà plusieurs maisons…

Une mise en couleur aux tons chauds et sombres pour accompagner une descente aux enfers qui montre comment certains soldats austro-hongrois se sont comportés dans les malheureux villages se trouvant sur leur passage. Après cela, on peut mieux comprendre pourquoi tant de civils ont pris la fuite avec les restes de l’armée.



« Le conscrit » sur un scénario de Nenad Mikalacki Django, Igor Krstic au dessin.

Les gaz, ces horreurs, sont évoqués dans ce récit qui est une sorte d’allégorie fantastique de la mort. Je ne commenterai pas cette BD en noir et blanc pour garder l’entière surprise qui attend le lecteur.



« Frères d’armes » est un scénario du Français Dobbs (Olivier Dobremel) mis en lumière par Dragan Panovic.

Récit d’un équipage d’avion. Un Français comme pilote, un Serbe comme mitrailleur. Ils sont pris en chasse par un hydravion autrichien…

Les couleurs sont vives comme le sont celles des paysages autour de la rivière Drina. Un paysage magnifique qui ferait presque oublier que des hommes s’entretuent, comme s’ils n’avaient appris à voler que pour pouvoir s’envoyer en l’air afin de mieux s’étriper !



« L’éclaireur et son binôme », on le doit à un scénario de Vasa Pavkovic et aux dessins, puissants, en noir et blanc de Stevan Subic.

Darko Petrovic est éclaireur dans l’armée serbe. Voilà que seulement quatre mois se sont écoulés depuis le début de la guerre, mais déjà le monde de Darko s’est écroulé. Le voilà reparti, seul, une fois de plus, pour une mission de reconnaissance. Mais cette fois, Darko ne reviendra pas seul…



« Le chemin du désespoir » Milenko Misic, accompagné de Darko Stojanovic au dessin.

Un récit où l’on découvre la grave décision que prend l’état-major serbe de fuir le pays vers l’Albanie et le Monténégro, avec les principaux trésors du peuple serbe et des milliers de civils qui ont déjà « goûté » au comportement des troupes bulgares qui sont entrées en guerre avec des promesses effectuées par l’empereur austro-hongrois et le kaiser.

Les dessins sont de très grande qualité, mais pourquoi avoir opté pour un fond aussi foncé qui empêche de profiter pleinement des dessins ?



« Piqûre d’abeille » est une histoire de Pavle Zelic, Maza au dessin et Desko à la couleur.

Cette narration nous transporte à Salonique en Grèce où les populations et les militaires subissent les attaques incessantes, et leurs terribles conséquences, de l’aviation bulgare. La décision est prise de porter la guerre au cœur-même de la Bulgarie, à Sofia, leur capitale ! Et pour mener à bien cette mission, ils peuvent compter sur… un bombardier Farman ! Un caporal français, Royable, et un sous-lieutenant serbe Naumovic se voient confier cette mission…

De très beaux dessins où le noir se détache sur un fond sépia.



« Le sang des damnés » de Michel Dufranne mis en dessin et en couleurs par Milan Drca.

Sergeï Feodorov qu’as-tu fait pour te retrouver à Mers-El-Khébir dans un bataillon disciplinaire en compagnie de tes camarades russes ? Comment, parti de Russie, t’es-tu retrouvé en France à te battre sous les ordres d’officiers incompétents qui te traitaient, toi et tes semblables, comme des esclaves dénués de droits autres que ceux consistant à obéir, à souffrir et à mourir ?

Un récit poignant sur ces soldats traités comme des moins que rien par leurs officiers inaptes au commandement, soldats qui, en France aussi, vont se révolter contre eux et faire leur petite révolution d’Octobre…



« Le billet » de Philippe Zytka dessiné et mis en couleur par Milan Jovanovic.

Hugh Gibson est Australien… Et engagé volontaire. Il quitte son pays en 1915. Sa fiancée lui remet un billet de chemin de fer « aller-retour ». Comme cela, lorsqu’il rentrera en Australie, il n’aura pas à en acheter. Pour Hugh, ce billet va devenir son porte-bonheur. Son sauf-conduit qui doit lui permettre de revenir vivant au pays…

Basé sur le premier combat des Australiens sur le continent européen, à la Bataille de Fromelles, ils perdirent 5533 hommes. Cet épisode constitue les 24 heures les plus sanglantes de l’histoire militaire australienne ! Pour rappel, il n’y eut pas de conscription en Australie durant la Grande Guerre ! Tous les soldats étaient des engagés volontaires.



« Le journal de Corfou », d’après un scénario de Filip Bankovic, mis en images par Ivan Stojkovic.

Milutin Dimitrijevic a 42 ans et il a découvert, à Belgrade, dans l’appartement de ses parents, au milieu d’un tas d’ouvrages poussiéreux, le journal de son arrière-grand-père qui s’appelait exactement comme lui. Le 3 décembre 1914, lors de la contre-offensive serbe, son aïeul n’eut la vie sauve que grâce à un autre soldat qui le jeta à terre au moment d’une explosion. Il retrouvera par hasard cet inconnu sur l’île de Corfou où les survivants de l’armée serbe ont trouvé refuge, évacués par la marine française. Son sauveur s’appelle Lazare. Ils ne se quitteront plus jusqu’à ce que…

Un récit qui montre qu’il s’en faut de peu pour que s’arrête ou survive une lignée. Traité dans les tons sépia, c’est une BD très touchante.



Voilà résumés les courts récits présentés dans ce roman graphique d’excellent facture, tant artistique qu’historique. Il nous ouvre les yeux sur l’implication des Serbes dans la Grande Guerre (mais pas que puisqu’on y relate aussi des histoires de soldats australiens, russes, français, …).



La lecture de cet ouvrage m’a pris des jours ! Heureusement que j’étais en congé pour en profiter pleinement : il m’a mis en appétit pour en savoir davantage sur la participation des Serbes à ce conflit qui a démarré à cause d’un étudiant serbe à Sarajevo. J’ai passé des heures et des heures sur Internet à effectuer des recherches pour m’assurer de la base historique de chacun des récits, mais surtout pour en savoir plus (et pas que sur les Serbes).



A la fin de l’ouvrage, un dossier retrace l’histoire de la Serbie durant la Grande Guerre.



Je ne puis qu’en recommander l’achat à tous les passionnés d’histoire, en particulier ceux intéressés par la Première Guerre mondiale, mais aussi par l’histoire de l’aviation. Au niveau du graphisme, il y en a pour tous les goûts. Pour cette raison aussi, si vous voulez sortir des sentiers battus au niveau du « dessin », osez vous aventurer dans « L’ombre d’antan ».



Merci aux éditions INUKSHUK et à cette Masse critique « spéciale » qui m’ont permis de déguster une œuvre très originale.

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Souvenirs de la Grande Armée, Tome 2 : 1808 -..

Le scénaristes belge Michel Dufranne semble dans cette série rendre hommage à ses aïeux, et avec le dessinateur serbe Alexis Alexander et le coloriste français Jean-Paul Fernandez il offre une reconstitution très intéressante de cette époque charnière entre XVIIIe et XIXe siècle car force est de constater qu'il est très intéressant de voir l'épopée napoléonienne vue du bas. Tout dans cette démarche m'intéressait, et ce serial BD n'est pas loin de démériter, mais rien à faire je n'ai pas accroché (la faute aux lacunes narratives récurrentes des scénaristes belges qui ne savent plus raconter un histoire correctement, genre cette affreuse préitération qui annonce tout à l'avance alors qu'il n'y a déjà guère de suspens !)





Dans ce tome 2 intitulé "Les Enfants de la veuve", je me suis particulièrement ennuyé...

Je vois bien où le scénariste veut en venir en opposant les discussions de salon où on débat de la politique religieuse de l'Empire Français entre Franc-Maçonnerie et Grand Sanhédrin, et un village paumé de la campagne polonaise où la peur et les superstitions conduisent à un pogrom en bonnes et dues formes.... Mais qu'est-ce que c'est mal raconté !

On suit toujours « le Belge », « Mâtin » et « J'y étais », et nous sommes toujours en Pologne en 1808. L'Empereur Napoléon Ier négocie avec le Tsar Alexandre, et les soldats rongent leur frein... le 2e Chasseur en envoyé surveiller la frontière du Duché de Varsovie nouvellement créé, dans une zone de non droit où bandits et déserteurs des deux camps font la loi ! Il y a un histoire de village assiégé par des bandits russes déguisés en loups-garous, une histoire de Marie-Thérèse Figueur qui tient absolument à régler ses comptes, une histoire de conflit hiérarchique avec le commandant Decouz qui s'acharne sur le troufion dénommé Kohnen, mais tout cela est mal amené et mal exploité, et ce n'est pas avec tous ces phylactères en polonais, en russe, ou police taille 6 qu'on peut approfondir le récit... Et pour rien gâcher, les dernières sentent quand même la bande dessinée finie plus ou moins à l'arrache...
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Triangle rose

Un groupe de lycéens doit rendre un devoir sur les camps de concentration. L’un d’eux décide d’interroger son arrière-grand-père, rescapé de la Shoah. Il s’appelle Andreas Müller : c’est un vieil homme dur, maniaque et un peu agressif. Il accepte toutefois de raconter son histoire. Il ouvre son récit sur le réveillon de l’année 1932 qu’il a fêté avec ses amis. De beaux Allemands, comme lui. Heureux et insouciants, comme lui. Homosexuels, comme lui. En 1933, les élections propulsent le NSDAP à la tête du pays et un Autrichien du nom d’Adolph Hitler devient chancelier de la république de Weimar. Mais les jeunes homosexuels n’ont pas peur : Röhm, à la tête des SA, n’est-il pas un homosexuel déclaré ? Et Andreas n’a-t-il pas un jeune amant membre du NSDAP ? « Tu ne résistes vraiment pas au charme de l’uniforme ?! / Que veux-tu, on ne change pas ses fantasmes si facilement. » (p. 33) Tristement ironique, n’est-ce pas ?



Alors oui, c’est vrai que les lois se durcissent, mais ça ne concerne que les Juifs. Andreas et ses amis sont Allemands, de bons Allemands : qu’auraient-ils à craindre de leur pays ? « Personnellement, les Juifs, je ne les aime pas. Cette discrimination, c’est peut-être un bien pour la nation, peut-être pas. Mais quoi qu’il en soit, je ne me battrai pas pour eux. Trop d’Allemands, de vrais Allemands, souffrent et ces injustices-là doivent être réparées. » (p. 37) Homosexuels et Juifs dans le même panier ? Certainement pas ! Et pourtant, le Code pénal allemand n’est toujours pas amendé et le paragraphe 175 est toujours en vigueur. Cet article de loi considère l’homosexualité comme un crime. Andreas et ses amis sentent le vent tourner et certains envisagent de quitter Berlin, voire de quitter l’Allemagne. Hélas, il y a toujours des optimistes qui refusent de croire à la dérive du régime et Andreas est de ceux-là.



Romantique et souvent amoureux, Andreas ne peut concevoir qu’il est un criminel. Le régime se charge de lui prouver le contraire, et ce bien avant le début de la Seconde Guerre mondiale puisqu’Andreas est arrêté et envoyé dans les premiers camps de concentration en 1937. Le chapitre consacré à la période de la guerre est très court. Sur ce sujet, tout a déjà été dit et il est impossible de dire si les Juifs ont souffert davantage que les homosexuels. Ils ont tous souffert, c’est tout et c’est trop. La montée de la haine prend toute la place et on sait bien ce qui a suivi. Hélas, l’après-guerre ne met aucun terme aux souffrances des prisonniers homosexuels. « Vous comprendrez que l’indemnisation est prévue pour les vraies victimes. Pas pour les criminels relevant du droit commun !! » (p. 126)



Une fois cette lecture achevée, des questions subsistent : peut-on faire de l’emprisonnement des homosexuels le sujet d’un devoir scolaire ? Trois ou quatre générations plus tard, les jeunes sont-ils armés pour appréhender ce sujet qui semble se perdre dans la mémoire collective ? « Et qu’on ne me parle plus de souvenirs ou d’hommages. Nous sommes déjà rangés parmi les oubliés de l’histoire. » (p. 139) Enfin, faut-il souscrire sans réserve au devoir de mémoire ou respecter le droit à l’oubli des victimes ? Hélas (oui, c’est le troisième…), quand je vois que casser du pédé reste un sport en vogue en 2013, je me dis que l’on peut vraiment s’interroger sur la prétendue portée des leçons du passé ? Certains ont la mémoire courte, à moins que ce soit la haine de se souvenir qui les habite.



Outre la sublime gravité de son sujet, ce roman graphique est un bel objet, imprimé sur un papier épais et noble. Les dessins sont très fins et les pages foisonnent de détails architecturaux et corporels. Tout le récit d’Andreas est représenté en couleur sépia qui se dégrade peu à peu vers le gris. Ce sépia est le même que celui des vieilles photos, mais ce souvenir, malgré les années, ne prendra jamais de patine douce et nostalgique, il restera à l’état d’horreur brute. Certaines pleines pages ont la force terrible des images d’archives. Et des années brunes aux années noires, la seule touche de couleur est un triangle d’un odieux rose.



Vous l’aurez compris, cette histoire m’a vraiment émue, mais aussi révoltée. Un grand bravo aux éditions Quadrants qui ont publié un très beau livre.

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Journal d'une Femen

J’ai découvert cette BD tout à fait par hasard, grâce à mon abonnement sur le site Iznéo, et j’ai été intriguée par le titre et la couverture.



Nous connaissons toutes et tous le terme Femen, mais sans vraiment savoir comment cela se concrétise, ni ce que cela implique. On a aussi tendance à avoir une image négative de ces femmes manifestants seins nus, sans comprendre réellement leurs revendications.



À travers cet ouvrage, c’est un documentaire qui nous est proposé pour découvrir l’univers de ces femmes qui ont décidé de se mettre à nu pour le bien de toutes. Souvent incomprises, ridiculisées, elles mènent des combats, veulent choquer, pour faire réagir, et même si je ne suis pas tout à fait d’accord sur la manière de faire (je ne suis pas certaine que revendiquer les seins nus fasse bouger les choses.), je comprends l’envie de vouloir choquer pour faire réagir, je comprends ce qu’elles portent en elles.



Ce roman graphique pose les bases d’un excellent documentaire s’affranchissant des préjugés, pour entraîner le lecteur au sein du militantisme actif à travers Apolline, une jeune française qui travaille dans une agence de communication. Plusieurs incidents lui font prendre conscience du machisme ambiant et d’une certaine violence envers les femmes, que ce soit au bureau, dans le métro et parfois même au sein de sa famille !



En rejoignant le mouvement, elle souhaite avant tout lutter contre le sexisme quotidien, mais elle va rapidement comprendre que lorsque l’on embrasse la cause des femmes, c’est un puits sans fonds…



Certaines situations prêtent à sourire, mais les situations sont toutes réelles et au moins une fois dans sa vie, chaque femme y sera confrontée. C’est un documentaire, avec le recul nécessaire, apportant des informations intéressantes, sans jamais porter de jugement sur le mouvement lui-même.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Sillage, H.S. : Le Collectionneur

Bobo se rend sur un vaisseau qui abrite la copie conforme du vaisseau de navis. il pénètre dans un ordinateur et se rend compte que tous les faits et gestes de navis sont consignés. Bien sur Le consul, le célèbre mécène et ennemi juré de notre héroine est le propriétaire de ce vaisseau.



Ce tome est un hors série qui est somme toute super agréable a lire. L'histoire on l'a connait si on a lu les différents tomes de sillage. Mais c'est surtout un régal pour les yeux grace aux magnifiques dessins qui représentent Navis , ses amis, Navel ou encore toutes les créatures sorties tout droit de l'imagination de l'auteur..



Je n'ai qu'un seul regret c'est qu'il n'y ai pas une grande planche avec seulement une esquisse de Navis.. et oui que voulez vous je suis fan de la plastique de cette jeune terrienne .
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Souvenirs de la Grande Armée, tome 3 : 1809 -..

Le scénaristes belge Michel Dufranne semble dans cette série rendre hommage à ses aïeux, et avec le dessinateur serbe Alexis Alexander et le coloriste français Jean-Paul Fernandez il offre une reconstitution très intéressante de cette époque charnière entre XVIIIe et XIXe siècle car force est de constater qu'il est très intéressant de voir l'épopée napoléonienne vue du bas. Tout dans cette démarche m'intéressait, et ce serial BD n'est pas loin de démériter, mais rien à faire je n'ai pas accroché (la faute aux lacunes narratives récurrentes des scénaristes belges qui ne savent plus raconter un histoire correctement, genre cette affreuse préitération qui annonce tout à l'avance alors qu'il n'y a déjà guère de suspens !)





Dans ce tome 3 intitulé "Voir Vienne et mourir !", cela ressemble plus à un vraie bande dessinée mais c'est encore une fois mal raconté (et en plus il y a tromperie sur la marchandises puisqu'on ne voit Vienne ni de près ni de loin ^^)

Je ne sais pas quelles ont été les conditions d'édition de la série, mais ici les auteurs auraient tout fait pour boucler leur série pas sûr qu'ils s'y serait pris autrement... En avril 1849 Marcel Godart est à la recherche d'un homme dont il compte bien faire payer les crimes. En avril 1809 le 2e Chasseurs bivouaque dans la Confédération du Rhin nouvellement créée, mais nous sommes dans la Cinquième Coalition et les Bavarois et les Autrichiens financés et soutenus de loin par les Rosbefs attaquent en masse les troupes napoléoniennes. Au coeur de la folie du combat, le Belge voit J'y étais y rester, lui qui lui avait annoncé quelques heures plutôt qu'il sentait que sa dernière heure était venue (déjà qu'il n'y a guère de suspens, cette préitération est pénible), et Mâtin cruellement blessé et défiguré doit sans doute y rester aussi... Il se réveille à l'infirmerie où il reconnaît la fille de J'y étais et souhaite l'informer du trépas de son père et lui confier ses dernières volontés, mais la belle est convoitée par 3 médecins : un beau-gosse charismatique, une vieille barbe conservatrice, et un hominus crevaricus prêt à tout et au reste pour gagner du pognon et monter en grade pour gagner encore plus de pognon, c'est donc tout naturellement que tout se finit dans le sang et les larmes avec un crevard sur se lolant sur la tombe de tous ceux qu'il a manipulé... Mais il est rattrapé 40 ans plus tard par la Justice Immanente !

Ce relationship drama était très intéressant et ne demandait qu'à être développé, mais le récit principal ne fait que 24 pages donc tout est survolé, tout est facilement amené et facilement exploité et c'est bien dommage !
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Les trois mousquetaires, tome 2 (BD)

Dans ce deuxième tome de les trois mousquetaires, plusieurs interrogations émergent entre l'autorité du cardinal et de celle de la reine sous le regard confus du roi. Les deux antagonistes s'affrontent malicieusement tout en sachant que le cardinal dispose d'une grande 'influence auprès du roi qu'il exerce avec malignité., et aussi d'un plus grand nombre de gardes qui lui sont favorables. Aussi la reine trouvera-t-elle son compte en ayant recours aux trois mousquetaires et plus particulièrement à D'artagnan...



En effet, de sa mission de Londres, D'artagnan ramène les deux ferrets contrefait à la perfection remplaçant les deux autres qui ont été volés par la Milady, la complice du cardinal. Aussi quand la reine apparaîtra avec tous les ferrets à la fête, le Cardinal a su aussitôt déjouer la colère du roi car tout soupçon porté vers la reine se tourne à présent contre lui. Le cardinal comprit aussi que D'artagnan avait réussit sa mission, et que lui, le Cardinal, la grande Eminence avait à présent un tout petit ennemi mais qui en valait bien plusieurs. Tant que D'artagnan sera bien là, en vie, il est fort probable qu'il compromettra toujours ses ténébreux plans. Il faut le mettre hors d'état de nuire, c'est une tête qui doit tomber à tout prix...



Alors ce deuxième ne compte pas beaucoup de scène d'action ou de combat mais la guerre ici, elle est froide. Chacun dans coin veut répondre à certaines questions, mijoter des plans d'attaque ou de défense...aussi le couple Bonacieux se trouve mêlé dans l'affaire, pendant que le mari se fait agent du cardinal, la femme est malmené par des enlèvements sans cesse, parce qu'elle est la femme de chambre de la reine et surtout parce que D'artagnan est amoureux d'elle....



On voit nos héros, à la place de l'épée, ils ouvrent leur cœur à l'amour,..
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Triangle rose

Trois adolescents ont un devoir d'histoire à faire sur les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale. Un sujet des plus rasoirs à leur goût et dont ils se seraient bien passé. Mais puisqu'ils ont tout de même envie de briller et d'être les meilleurs, ils ont tout à coup une idée de génie : plutôt que d'aller pomper tout et n'importe quoi sur Wikipédia (comme tous leurs autres camarades), ils vont allé interrogé l'arrière-grand-père de l'un d'entre eux qui se trouve être un rescapé des camps.

Seulement cette super idée ne va pas être de tout repos, car ce vieil homme acariâtre n'a jamais parlé de son expérience dans les camps.



Lorsque les adolescents commencent à le questionner, Andreas Müller replonge dans ses souvenirs de jeune homme à Berlin… Il se revoit dans un premier temps, complètement insouciant, ne pensant qu'à ses fêtes, ses amis et ses amants. Mais le régime nazi fini par montrer ses dents et dans la série de promulgation des lois discriminatoires, le tour des homosexuels - déjà considérés comme des pestiférés par la Weimar (depuis 1794 en fait!) - arrive très vite. Et Andreas Müller est incarcéré, (brièvement) relâché puis déporté.



En dehors du sujet, assez peu traité dans la littérature concentrationnaire, ce qui m'a attiré, c'est le graphisme très précis, presque vinage de cette bande dessinée. Les pages de souvenirs sont organisées en fonctions de couleurs, pour faire écho à la couleur des triangles des déportés (rose dans le cas de ce personnage principal). C'est un lieu commun, et presque une citation de dire que le régime nazi et la Gestapo ont fait preuve de sadisme et de cruauté, mais à chaque fois, ça choque tout de même les lecteurs du 21ème siècle que nous sommes, élevés à la tolérance et aux luttes anti discriminations en tout genre. Ce que j'ai trouvé révoltant dans cette histoire, c'est le rejet et la violence envers ces personnes, avec une loi qui les désigne comme des criminels et ne les reconnaît pas comme victime après la guerre. Pire encore, j'ignorais qu'il avait fallu attendre 1982 pour que l'article qui pénalisait 'homosexualité (en France) soit abrogé ! Certes, il aura fallu 12ans de plus à l'Allemagne, mais ça n'est pas réconfortant. Et ces images qui montrent des manifestations d'anciens "triangles roses" huée par la populace qui hurle au scandale car "ces gens-là" salissent la mémoire de leurs proches qui sont morts dans dans les camps "et eux ils c'était pas des sales pédés !".



Et on pourrait rajouter à la chronologie : en 2013, la France envient la risée de l'Europe avec ses Manifs pour Tous. …



Donc, on peut se demander maintenant : quand finira-t-on enfin de se mêlé des "moeurs" des gens et de jouer les Sainte-Mère Morale contre des pratiques qui étaient acceptées sans problème dans l'Antiquité ????
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Bruxelles Noir

Dans ce recueil, treize nouvelles sont déclinées par quartier de Bruxelles intramuros ou par communes associées, par autant d'écrivains bruxellois. Certaines de ces nouvelles sont particulièrement sombres et s'ancrent dans la réalité d'évènements tragiques d'un passé assez récent comme les tueurs du Brabant ou l'affaire Dutroux, d'autres permettent de découvrir un quartier (Seuls les ruisseaux boueux de Patrick Delperdange) ou la langue brusseleir (l'autre guerre de la Marolle) et d'autres analysent les méandres de la nature humaine, n’utilisant le décor bruxellois que comme prétexte ou mise en abyme de la psychologie d'un personnage ou d'une tradition, traités dans les textes de Barbara Abel et de Kenan Gorgün, ce dernier étant particulièrement impressionnant. Un recueil de nouvelles qui permet de passer le spectre des différents facettes de Bruxelles et de confirmer ou découvrir de nouvelles plumes,
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Helldorado, tome 3 : Todos enfermos !

Le dernier tome commence, lui aussi, de manière violente, très violente… C’est horriblement dégueulasse et barbare.



Comme souvent dans les trilogies, il y a un meilleur album que les autres et quand le deuxième n’est pas terrible, le suivant sera meilleur.



C’est le cas ici, ça bouge plus, on apprend beaucoup de choses sur les fourberies du cruel capitaine Abatirso à la sale gueule et les personnages vont pouvoir se révolter contre deux tyrans à la fois : celui des conquistadors et celui du peuple des Syyanas.



Je ne sais pas si c’était possible, à l’époque, de vacciner des gens grâce à un malade qui avait guéri d’une maladie infectieuse, mais on fera semblant que si, afin de terminer cette série violente sur une note plus positive, bien que le positif ne dure jamais longtemps…



En tout cas, ce n’est pas une série que je recommanderai. Pas en raison de l’omniprésence des violences, les conquistadors n’étaient pas des Bisounours ! Les indigènes non plus…



Je ne la recommanderai pas en raison de son scénario qui est fort basique, conventionnel et qui manquait de profondeur, notamment dans le tome 2 (le plus catastrophique).

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Triangle rose

Une BD nécessaire. Une lecture éprouvante sur un sujet difficile. L'enfermement en camp de travail de milliers de gais et lesbiennes, sous prétexte du paragraphe 175. De milliers de vies brisées... Inhumain. Insoutenable. J'ai mal à mon humanité chaque fois que je lis sur ce sujet... Mais je ne peux m'en empêcher, parce que j'ai envie de me souvenir pour toujours à quel point l'Homme a pu se déshumaniser en cette période sombre de l'histoire. Une BD pour se rappeler où il ne faut plus jamais aller. Les dessins sont percutants, sobres... Et j'ai aimé le fait que les auteurs n'ont pris que quelques pages pour nous montrer l'horreur des camps... S'attardant surtout sur le avant et le après. Une lecture éprouvante, mais nécessaire.
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Les trois mousquetaires, tome 1 (BD)

Nous sommes au premier tome de les Trois mousquetaires donc au début, nous voyons comment D'artagnan, sous la recommandation de son père quitte le pays des Gascons pour Paris. Sa recommandation est une lettre que son père adresse à M. Tréville le capitaine des mousquetaires qui sont fidèlement au service du roi.



Sur sa route vers la ville, il rencontre l'homme à la cicatrice à la trempe qui le provoque. Un homme a susciter une grande crainte mais cela n'empêche pas à D'artagnan de se mesurer au combat avec lui. C'est alors qu'on découvre que D'artagnan n'est pas n'importe qui, on voit déjà s'éveiller sa bravoure, surtout quand il crie haut et fort qu'il se rend à Paris rencontrer M. Tréville le capitaine des mousquetaire, voilà un autre homme craint...



Une fois à Paris c'est toujours grâce sa bravoure, en acceptant à la fois trois duels avec trois mousquetaires Athos, Porthos et Aramisn, en se mêlant au combat qui oppose les trois mousquetaires aux gardes du Cardinal, combat au cours duquel il afflige un sérieux coup d'épée au grand Jussac, que D'artagnan occupera une place de choix auprès des trois mousquetaires qui n'hésiteront à se soumettre à ses pertinents points de vue, aux yeux de Tréville qui n'hésitera pas à le proposer même dans les missions les plus dangereuses et même aux yeux du roi qui n'a sans cesse besoin des braves autour de lui...



C'est alors qu'on confiera, de la part de la reine, une mission dangereuse. Celle-ci consiste à se rendre à Londres et récupérer les deux ferrets qui manquent au ruban de la reine et que le roi aimera la voir avec lors de la fête qu'il organisera d'ici là...



C'est dans l'exécution de cette mission que prend fin le premier tome...
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Triangle rose

Pour un exposé sur les camps de concentration, un groupe de jeunes va voir le grand père de l’un d’entre eux. On se demande pourquoi, étant Allemand, le grand père a pu être envoyé là-bas. Au moment de parler des camps, il se souvient avec douleur de sa jeunesse et de ce qui l’a entraîné dans ces lieux d’horreur.

On a peu entendu parler de l’homosexualité pendant la seconde guerre mondiale, et à quel point les homosexuels avaient été traqués, au même titre que les juifs ou les tziganes. Cette bd replace bien le contexte et nous apporte en plus, à nous français, une vision de la guerre du côté des allemands. Comme quoi ces gens normaux, dont certains homosexuels, ont voté Hitler sans savoir que ce régime allait les conduire à la mort.

Bd noire, écrite dans un langage familier, elle est une bonne approche pour la jeunesse de la question de l’homosexualité en général. Pour se souvenir, et pour transmettre.

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Odessa, tome 2

Le titre de cette BD fait bien entendu référence à cette organisation d'exfiltration de nazis lors de la chute du troisième Reich et après guerre. Un sujet déjà abordé il y a des décennies par Frederick Forsyth dans un bon thriller, ou par Philip Kerr dans Une douce flamme.



Dans la suite de ce récit en deux tomes, André, ancien résistant, part en 1946 à la recherche de son frère Charles qui s'était enrôlé dans la division SS Charlemagne. Il a pu remonter sa trace jusqu'à Bruxelles où d'anciens nazis liés au grand banditisme semblent continuer à diriger les bas-fonds, sous l'oeil distant de la police.



Le titre annonçait un explicatif des réseaux de départ d'anciens nazis vers l'Amérique du Sud. Il n'en est rien. On va juste aller faire un petit tour dans l'Argentine de Peron et puis… c'est tout. Ce qui ressort de ces deux albums, c'est un climat pesant plus qu'un essai d'explications. Le sujet est peu et mal exploité. Les personnages n'emportent aucune empathie. Dommage, dommage…
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Odessa, tome 1

Le titre de cette BD fait bien entendu référence à cette organisation d'exfiltration de nazis lors de la chute du troisième Reich et après guerre. Un sujet déjà abordé il y a des décennies par Frederick Forsyth dans un bon thriller, ou par Philip Kerr dans Une douce flamme.



Dans ce tome, une famille se retrouve en 1946 divisée par les aléas de la guerre. André a choisi la résistance communiste, son frère aîné Charles était lui dans la division SS "Charlemagne". Mourante, leur mère convainc André de retrouver Charles, que tout le monde pense tué quelque part sur le front russe. Malgré son dégoût pour les choix de son frère, André part à la recherche de son ainé.



Le récit évite de trop marquer les choix politiques des deux frères (en fait, ils sont trois, le troisième René étant revenu de déportation infirme). le parcours de Charles qui progressivement va se retrouver par « patriotisme » engagé dans la LVF, puis au côté des troupes nazies est présenté sans excès, ni excuses. L'enquête d'André va l'amener en Belgique et s'est alors tout un climat d'après-guerre qui s'impose avec la réincorporation de collaborateurs dans les services de police et une relative tolérance vis à vis des anciens nazis.



Le récit est assez glauque, impression amplifiée par les dessins brusques et hachés de Peka. le contexte met un peu mal à l'aise. le lecteur attend des révélations dans le tome 2 qui doit clore l'histoire.
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