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Critiques de Ottessa Moshfegh (142)
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Mon année de repos et de détente

Dépression au fond de la 84 ème rue de Manhattan. La narratrice, une jeune femme de 26 ans, veut dormir. Elle ne veut plus être en représentation, ne plus rendre de comptes à personne, ou plutôt si, uniquement à son médecin à qui elle a affirmé être insomniaque. Mais elle n’est pas insomniaque, elle tout simplement malheureuse.



Son médecin, l’inquiétante docteur Tuttle est une grande pourvoyeuse d’anxiolytiques, somnifères et autres calmants plus étonnant les uns que les autres. Dormir pour oublier.



Oublier la mort de ses parents trop tôt disparus. Oublier Trevor et tous les amants de passages, médiocres et prévisible et si sûrs de ne pas l’être. Oublier les habitants riches et botoxés de son immeuble de luxe de l’Upper East Side. Oublier la galerie qui l’emploie et ses artistes pas aussi subversifs, irrévérencieux ou choquants qu’ils prétendent être. Hiberner au moins une année jusqu’au mois de septembre de l’année 2001.



Éloge d’un renoncement, observation clinique d’une aboulique, description littéraire d’une paresseuse ou tout simplement portrait d’une rêveuse idéaliste ? « Mon année de repos et de détente » raconte aussi une lutte radicale contre l’ultra moderne solitude chère à Souchon, un acte absurde contre un monde absurde. Ottessa Moshfeh vient d’écrire une drôle de fable, envoutante, hypnotique, réjouissante et surtout très morale.



On l'aime cette jolie fable morale post ou pré 11 septembre, très branchée, très name-dropping à la Beigbeder..Si on voulait être méchants ( si si ca nous arrive parfois, ) voilà typiquement ce qu'il pourrait nous pondre si par le plus grand des hasards, Frédéric Beigbeder avait du talent......



Plus généralement, ce qui est terrible c’est que les bons gros romans américains sont la plus part de temps très bons....et difficilement ou mal imité par les français, mais si les américains se mettent à écrire de très bons petits romans existentiels et moraux que va-t-il rester aux français.....????




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Eileen

Subtil et ondoyant, ce roman d'apprentissage effleure de délicats problèmes sans négliger le suspense.

Otessa Moshfegh nous livre une tranche de vie d'une âme ardente et triste, dépourvue de rêves, blasée, brimée, qui cherche désespérément un moyen de sortir de son malheur.

Les descriptions précises et bien amorcées illustrent le personnage d'une jeune femme paumée et un peu fêlée.



L'intrigue se profile lentement, donnant lieu à diverses suppositions sur le dénouement.



Quelques longueurs sont à regretter, mais une psychologie sûre, persillée de certaines formules décoiffantes font souffler dans le bon sens le vent de cette aventure intime.



Lucide plutôt que mélodramatique, humain et poétique, avec Eileen, Ottessa Moshfegh cultive l'espoir d'un lendemain meilleur.





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Lapvona

Ce texte est un ovni littéraire ! Mais quel ovni ! A mi-chemin entre le conte et le roman noir, il pourrait se situer à n’importe quelle époque puisqu’il n’y a aucun indice, si ce n’est la guérisseuse que l’on va trouver pour tout et n’importe quoi. Disons que l’histoire pourrait se passer dans un moyen âge un peu particulier… Marek, fils de Jude, a la particularité d’être difforme. Sans le vouloir, il tue le fils de Villiam, le seigneur du village et accessoirement membre de sa famille. En dédommagement, le richissime Villiam adopte Marek. Il va ainsi pouvoir assouvir sa cruauté sur ce dernier. Mais le village subit la sécheresse… Qui sera le plus cruel finalement face au manque ?



J’ai aimé l’écriture d’Ottessa Moshfegh que je découvre grâce à ce livre. Il faut, certes, avoir le coeur bien accroché mais il n’y a rien de mieux que de montrer les choses pour amener le lecteur à réfléchir. L’atmosphère étouffante, morbide est retranscrite à merveille. Les personnages ont tous quelque chose de symbolique. Et, surtout, lorsqu’on en prend un en pitié, il nous dégoûte par la suite.



Bref, c’est complètement décalé, déjanté, mais diablement pervers… suffisamment pour qu’on n’ait pas envie d’en perdre une miette !



Un grand merci à Netgalley et aux Éditions Fayard pour cette découverte.
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La mort entre ses mains

Vesta Gul, 72 ans, vit dans une cabane au fond des bois. Veuve depuis peu, elle a vendu sa grande maison à l'autre bout des Etats-Unis, où elle vivait avec son mari, pour s'installer dans ce trou perdu telle une ermite. Pas de famille, pas d'amis, pas de téléphone, mais elle s'en fiche, elle a tout ce qu'il lui faut : son chien Charlie et la radio pour compagnie, et sa vieille voiture pour les courses en ville une fois par semaine.

Un jour, alors qu'elle se promène dans la forêt avec Charlie, elle découvre sur le sol un bout de papier avec un étrange message : « Elle s'appelait Magda. Personne ne saura jamais qui l'a tuée. Ce n'est pas moi. Voici son cadavre ». Mais Vesta n'aperçoit aucun cadavre, ni aucun signe ou indice de crime ou d'accident. Plutôt que d'avertir la police, elle décide de mener discrètement sa propre enquête. Elle n'a rien de concret à se mettre sous la dent pour progresser, alors elle envisage les mobiles possibles, et dresse une liste de suspects. Forcément un homme, forcément quelqu'un du coin. Elle essaie aussi d'établir le profil de Magda, à partir de rien sauf son intuition. Ou faudrait-il plutôt parler de son imagination ? Vesta s'entête, s'obstine, et des choses bizarres se produisent qui viennent alimenter sa théorie.

C'est Vesta elle-même qui nous raconte son enquête, ses hypothèses, ses impressions, son raisonnement, sa méfiance, son inquiétude. Par bribes, son passé et son portrait affleurent au fil du récit : une femme aux nerfs fragiles, mariée jeune à un homme plus âgé, brillant et affectueux en apparence mais en réalité dominateur et méprisant, étouffant. Sa tristesse à son décès, son soulagement inavoué aussi, et l'adoption de Charlie pour combler le vide affectif et cet espace de liberté soudaine, son déménagement qui sonne comme un nouveau départ.

Avec « La mort entre ses mains », on croit entrer dans un polar, mais on comprend peu à peu qu'il s'agit davantage d'un suspense psychologique que de la résolution d'une enquête criminelle. Il s'agit surtout du portrait d'une femme âgée, effroyablement seule, que son esprit obsessionnel menace de faire basculer dans la démence. Elle vacille d'autant plus qu'elle réalise (mais sans réellement oser se l'avouer) qu'elle arrive au bout d'une vie gâchée par l'égoïsme et l'emprise d'un homme, une vie de rêves et de passions avortés et enfouis, pas oubliés mais désormais irréalisables.

Etre dans la tête de Vesta pendant 260 pages n'est pas de tout repos, c'est même plutôt oppressant. Mais c'est fascinant, et touchant, de la voir s'investir dans son enquête comme dans une mission. Et s'il y a de l'humour, il fait rire jaune tant à la fin cette histoire de vie non vécue laisse une impression de tristesse, de gâchis, et de crainte de finir seul.e.



En partenariat avec les Editions Fayard via Netgalley.

#Lamortentresesmains #NetGalleyFrance
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Mon année de repos et de détente

J’ai tenté de résister mais j’ai fini par baisser les bras, au bout de deux chapitres…



L’héroïne (tout à fait le terme qu’il convient, vu ce qu’elle ingurgite !) a tout pour elle : WASP, riche car elle a hérité de ses parents avec lesquels les relations n’étaient pas au beau fixe, mais cela n’a jamais empêcher d’accepter un héritage) mince, blonde, garde-robe qui va avec, décide de faire un « break » : dormir pendant un an, par n’importe quel moyen.



Une amie boulimique alcoolique continue à venir la voir malgré tout, ce qui donne des échanges au ras des pâquerettes. Pour avoir des médicaments elle consulte un psychiatre, le Dr Tuttle, complètement cinglée, qui délivre plusieurs ordonnances à la fois, toutes plus démentes les unes que les autres. Au niveau déontologie, comme au niveau prescriptions, c’est vraiment limite.



On début, on sourit un peu, mais contrairement à ce qu suggère le résumé, on ne rit même pas jaune, tant c’est affligeant.



On visite toute la pharmacopée des anxiolytiques, aux somnifères en passant par les neuroleptiques et les médicaments inconnus au bataillon … Mieux vaut relire le Vidal c’est plus drôle.



Et dire que le résumé promettait ceci en guise d’appréciation : « Le meilleur roman existentialiste qui n’ait pas été écrit par un auteur français. » selon Kirkus Review



Je pensais m’amuser un peu, c’est râpé, ce style de littérature n’est vraiment pas pour moi, confinement ou pas… et en plus,la couverture était peu engageante, j’aurais dû hésiter…



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Fayard qui m’ont permis de découvrir cette auteure …



#MonAnnéeDeReposEtDeDétente #NetGalleyFrance
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La mort entre ses mains

La mort entre ses mains démarre sur des chapeaux de roue, le début de l'ouvrage et la surprenante suite m'ont captivée. Hélas ! Je n'ai rien compris au dénouement.

Vesta Gul, soixante-douze ans, se promène avec son chien Charlie quand elle voit un énigmatique message posé sur le sol de la forêt.

Vesta a beau chercher, elle ne trouve aucune trace du cadavre annoncé dans la note, pas même d'un indice qui montrerait qu'une femme est passée par là. Elle ramasse le morceau de papier et les petits cailloux qui le maintenaient au sol et décide d'y réfléchir.

Mais comment mener une enquête quand on a aussi peu d'éléments ? Vesta imagine alors Magda, et Blake l'auteur du message. Ottessa Moshfegh nous emmène ensuite sur un chemin étrange et captivant.

Je n'ai, hélas, pas compris la fin. Alors que je m'attendais, soit à une révélation, soit à une explosion tout aussi énigmatique que le reste, l'histoire part dans un sens complètement différent, étonnant et décevant.

Dommage, cette femme et sa solitude, ce début mi-onirique mi-fantastique sont pourtant fascinants.

Merci à NetGalley et aux éditions Fayard pour cette lecture.


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Nostalgie d'un autre monde

Les failles de l’Amérique d'aujourd'hui



Après avoir fait une entrée remarquée l’an passé avec Mon année de repos et de détente, Ottessa Moshfegh revient avec un recueil de nouvelles qui dresse le portrait d’une Amérique qui s’effondre un peu plus tous les jours.



En quatorze nouvelles, Ottessa Moshfegh raconte l'Amérique sous l’ère Trump et ne laisse guère le choix aux lecteurs à quelques jours de l’élection présidentielle. S’il était possible de changer ce pays, alors personne n’hésiterait, surtout pas ces personnages qui sont tous confrontés à de sérieux problèmes, vivent à la marge ou prennent un gros coup sur le tête. Ils sont pris dans un système qui les broie, témoins impuissants d'une société qui va à vau-l'eau. Ainsi la prof de math qui, dans «Élévation», la nouvelle qui ouvre ce recueil, s'en remet à la drogue et à l'alcool pour cacher son désespoir face à des jeunes qui n'ont pas envie d'apprendre. Prise entre une hiérarchie qui juge au résultat et des élèves qui s’imaginent sans avenir, elle va ériger ses propres règles et se retrouver au bord de l'abîme.

Dans «Monsieur Wu», on fait la connaissance d'un homme qui cherche le meilleur moyen d'aborder la femme qui travaille dans la salle de jeux d'arcade où il passe ses journées et sur laquelle il projette tous ses fantasmes. Quand il n'est pas chez une prostituée.

«Malibu» raconte la liaison entre un jeune homme acnéique et peu sûr de lui et une jeune indienne. Couple bancal et qui se retrouve pour tenter de conjurer leur sort.

«Les branques» en est en quelque sorte la suite, racontant comment une jeune femme se met en couple avec un jeune homme qu'elle déteste. Alors qu'il passe un casting pour une publicité – il veut percer dans le cinéma –, elle annonce aux nouveaux locataires qui s'installent qu'elle va le quitter.

Dans «Une route sombre et sinueuse» un homme dont la femme va accoucher s'offre un dernier moment de liberté dans un petit chalet de montagne. Il va y croiser l'amie de son frère et, après lui avoir fait croire qu'il était homosexuel, va se rapprocher d'elle.

Pour fêter l'anniversaire d'un pensionnaire de l'asile où il travaille, un homme va conduire les deux déficients mentaux dans le Friendly's qui a remplacé le Hooters, qui n’est «Pas un endroit pour les gens bien».

Dans ces petites villes où il ne se passe jamais rien, comme à «Alna», les mêmes maux gangrènent la société. Dans ce coin qui «regorge de meth et d'héroïne», le narrateur rencontre Clark, la «seule personne qui eut vaguement l'air éduquée». Elle va lui proposer de garder sa maison en son absence.

«Une femme honnête» retrace la rencontre d'un homme d'âge mur et sa jeune voisine, tandis que le «Le garçon de la plage» – la nouvelle que je préfère – met en scène un couple de New Yorkais rentrant de vacances dans un endroit exotique. Après un dîner bien arrosé avec des amis, ils rentrent chez eux. Durant la nuit, Marcia meurt. Son mari décide alors de retourner dans ce «paradis sur terre» pour y jeter les cendres de son épouse. Une nouvelle qui aurait aussi pu s’intituler comme le recueil.

Dans ces portraits où l’échec semble le lot commun, où toutes les aspirations se heurtent à une réalité économique aux perspectives très sombres, on ne peut toutefois s’empêcher de penser qu’il suffirait d’un rien pour que le ciel s’éclaircisse. En choisissant la nouvelle, Ottessa Moshfegh choisit en effet de nous livrer des bouts d’histoires. En choisissant le noir, elle n’oublie pas l’humour et pointe les absurdités d’un monde bizarre, ajoutant ici une pointe de fantastique comme dans «Un monde meilleur» où une jeune fille s’imagine venir d’un autre monde et doit tuer quelqu’un pour y retourner et servant le tout avec une plume incisive à souhait.




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Mon année de repos et de détente

J’ai refermé ce livre passablement énervée, avec la désagréable impression d’avoir perdu mon temps. Pourtant, le pitch était intrigant, la quatrième de couverture invitait au lâcher prise et préparait à quelque chose d’assez drôle. Non seulement je n’ai pas ri un instant mais j’ai trouvé l’ensemble vulgaire, sans surprise et sans intérêt. Peut-être suis-je imperméable à ce genre d’humour ? En tout cas, je cherche encore ce qui aurait dû dessiner un sourire sur mes lèvres. Et je découvre, perplexe, les articles élogieux qui fleurissent dans la presse... L’auteure tente une atmosphère à la « Sex in the city » mais son héroïne, « pauvre petite fille riche malaimée qui cherche un sens à sa vie » est si inconsistante qu’il m’a été très difficile d’éprouver le moindre sentiment à son égard, positif ou négatif. Impossible de se raccrocher à l’écriture, sans intérêt non plus. C’est un roman bâti sur du vide, peut-être y a-t-il un concept, un peu comme pour les œuvres d’art contemporain ? Mais dans ce cas, il me passe au-dessus de la tête.

C’est le danger avec les romans qui se revendiquent « méchamment drôles » : si ça tombe à plat, ce qui est le cas ici pour moi, l’effet boomerang est dévastateur. Peut-être un étudiant en pharmacologie y trouvera-t-il un moyen de réviser ses cours sur les narcoleptiques et autres anti-dépresseurs ? C’est à peu près la seule finalité que je lui vois.

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Mon année de repos et de détente

L’héroïne décide à 26 ans d’hiberner pendant un an à l’aide d’antidépresseurs et de somnifères. Elle préfère le sommeil à la vie. On oscille entre des passages noirs et d’autres drôles, proche d’une comédie. Même si je dois l’avouer, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire au début, j’ai bien fait de m’accrocher. J’avais envie de connaitre la direction prise par l’héroïne.
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Mon année de repos et de détente

"La belle au bois dormant" ou La petite fille riche.

Mais ici, point de prince charmant bravant une forêt hostile pour aller embrasser et réveiller sa belle.

Non, ce n'est pas un conte de fée, loin de là.

Par contre, on a bien la mauvaise fée Carabosse qui, penchée sur le berceau, annone quelques incantations et mantras hostiles et mortifères. Sa propre mère, suicidée aux médicaments et à l'alcool, une presque mère, égocentrique et névrosée à l'excès.

Voici donc une belle jeune femme, dont le prénom nous sera inconnu (mais qu'importe), riche, rentière grâce à l'héritage de ses parents, décédés tous les deux.

Une dépression gravissime lui plonge la tête sous l'eau, elle se noie de chagrin et de cauchemars, se gavant de psychotropes à longueur de journée, dans le seul but de dormir, dormir et dormir.

À chacun ses petits trucs pour échapper à la réalité, à chacun ses plaies, ses errances et son profond mal-être.

Et puis, il y a ce pauvre Trevor, un ex totalement mufle, égoïste qu'elle ne voit que pour des relations sexuelles dénuées de plaisir, d'amour ou même de tendresse. Elle se salit et c'est bien normal puisqu'elle se déteste.

Un peu d'humour, mais si peu en fait, avec le personnage de sa psychiatre, totalement déjantée, une folle, qui lui délivre tous les médicaments que la narrarrice lui demande.

On y rencontre également son amie Reva, pauvre petite chose, superficielle et dépressive. Et oui, elle aussi.

J'ai pu voir que les critiques ne sont pas bonnes.

Pourtant, j'ai adoré.

C'est très bien écrit, profond, et sincère.

Alors oui, il ne se passe RIEN. Et alors ? Le vide abyssal qu'elle ressent tient le livre finalement, ce vide qu'elle comble en dormant.

Le vide occupe tout le livre, il le modèle, le remplit, l'habite. Étonnamment.

La partie difficile a été pour moi cette période où les médocs avalés à outrance ne lui font plus rien, elle les prend comme des cachous. Mais elle ne dort pas.

Je définirais ce livre de thriller psychiatrique, car j'ai voulu connaître la fin, je l'ai littéralement dévoré.

Sur le chemin de ce livre, une petite fille m'est apparue, fragile et maltraitée, qui dormait elle aussi, choisissant le néant du sommeil pour oublier une mère toxique, un bourreau, une sorcière.

Le sommeil comme refuge.

C'est sans doute pour cela que j'ai tant aimé ce livre.

En souvenir de cette enfant qui, sans médicaments, dormait parfois vingt heures sur vingt-quatre.

Cette enfant qui fuyait le réel absurde et angoissant.

Je l'embrasse de tout mon coeur, ma soeur, mon double, mon alter et go.

Un livre que je n'oublierai jamais

Comme un écho à mon histoire.

Merci.









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Lapvona

Lapvona est un village quelque part, à une certaine époque (plutôt médiévale) avec un seigneur et ses sujets. Parmi eux, Marek, enfant difforme. Ce roman-conte c'est son histoire et sa (mauvaise ?) fortune C'est presque un conte de Grimm, version noire. C'est surtout un OLNI : a la fois imaginatif, délicieux et dégoûtant. Les personnages sont crasseux et bizarres. On a pitié et puis non. Et on tourne les pages avec avidité et curiosité pour savoir ce que notre autrice va bien pouvoir nous inventer encore. Pas une page où il ne se passe pas un truc, qui fait sourire, ou qui crée un "beurk" ou un "oups". Complètement accroc à cette écriture passionnante, simple mais franchement déroutante. Comme cette couverture étrange, cet animal qui trébuche sur cette lecture comme déséquilibré.
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Mon année de repos et de détente



Mon année de repos et de détente est le récit, à la première personne, d'une très belle jeune femme de 26 ans qui décide en 2000, après avoir perdu ses deux parents et son travail dans une galerie d'art contemporain, de faire une pause, de se mettre entre parenthèses dans son appartement, pendant un an.

Pour cela, elle consulte une psychiatre, dont le degré de pathologie semble excéder celui de ses patients et dont l'empathie est quasi nulle, simule auprès d'elle des problèmes d'insomnie, et se voit prescrire, à jet continu, des quantités phénoménales de psychotropes.

Elle - nous ne connaîtrons pas son nom - consomme, jour et nuit, barbituriques et anxiolytiques pour dormir et s'anesthésier. Les rares moments où elle ne dort pas, elle reçoit la visite de son amie Reva, ou regarde, à hautes doses, des films populaires ou des séries TV.

Ce livre est étonnant, voire détonnant. Avec ce flot de médicaments cités à longueur de pages, de films ingurgités par l'héroïne, il a un effet hypnotique, mais en même temps, il soulève de nombreuses questions.

Cette jeune femme, dont la beauté nuit à des relations affectives et sociales correctes, n'est pas une toxicomane. Sa consommation de drogues relève d'une démarche volontaire qu'elle maîtrise parfaitement. Quel en est le sens ? S'agit-il vraiment d'une quête de repos ? Elle semble avoir besoin de se réinitialiser, comme un ordinateur, de repartir à zéro, de faire le vide, dans ses pensées et ses émotions, et de redémarrer. Ou peut-être s'agit-il tout simplement du processus de deuil de ses deux parents et de leur maison.

Le ton du livre est tragi-comique, la distance avec les personnages maximum.

Ottessa Moshfegh se livre à une critique virulente des dérives de la société américaine. Elle nous offre une sorte de conte moderne sur les effets de la surconsommation, sur le vide abyssal qu'elle peut générer, sur les étranges rapports que les américains entretiennent avec le corps, la nourriture et la beauté. Il est ici souvent question d'apparence physique, d'ingestion, de remplissage.

A noter, dans cet univers froid et déshumanisé, une relation avec son amie Reva, analysée et décrite avec beaucoup de finesse et de subtilité, une relation comme peuvent en avoir les filles, empreinte de jalousie, de rivalité, de tendresse et de compréhension.

Au final, le monde de l'écrivaine n'est peut-être pas si désenchanté. Elle nous laisse entrevoir, malgré les menaces, des solutions, des issues, des possibilités de régénération et de sublimation.

Très intelligent.
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Nostalgie d'un autre monde

Mais de quelle planète vient Ottessa Moshfegh ? C'est la question que le lecteur est en droit de se poser après avoir terminé son recueil de nouvelles, Nostalgie d'un autre monde, publié entre ses deuxième et troisième roman aux États-Unis (Eileen et Mon année de repos et de détente). Est-ce son ascendance particulière (irano-croate) ou son expérience d'enseignante en Chine doublée d'un travail dans un bar punk local (sic) qui expliquent la singularité de son univers et sa cruauté, à peine constellé de tâches de compassion et de tendresse ? Son regard sans aménité sur notre société et la difficulté de ses personnages à s'y intégrer est en tout cas une constante dans les 14 nouvelles qui composent Nostalgie d'un autre monde. Les différents récits racontent une palette de destins très divers mais le malaise est permanent pour les individus qui s'y meuvent tant bien que mal. Les "héros" d'Ottesa Moshfegh sont tous mal dans leur peau et ont un gros problème pour communiquer avec leur environnement, foncièrement hostile. L'écrivaine, qui devient indifféremment homme, femme, vieillard ou fillette, selon les nouvelles, s'attarde avec une délectation troublante et choquante sur les défauts physiques (surcharge pondérale, dents abominables ...) de ses personnages, leur trouvant au passage une surprenante séduction tant il semble que pour elle le beau est presque toujours bizarre (et réciproquement). Grotesques, absurdes, cyniques, et soutenues par un humour noir quasi permanent, les nouvelles de Nostalgie d'un autre monde, d'une écriture impeccable, peuvent susciter un rejet immédiat mais aussi fasciner par leur vision lucide jusqu'à la souffrance (ou à l'extase ?) de la pauvre et misérable condition humaine.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Fayard de m'avoir permis de lire Nostalgie d'un autre monde en avant-première.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Mon année de repos et de détente

Yes yes yes !

Voilà du lourd, ou comment remplir du vide avec rien ! L'héroïne est juste imbuvable, génial, sexy, tarée, libre, folle etc etc

Sa copine est relou, so cliché !

La doctoresse c'est pas possible elle est de la famille de l'Homme-dé, elle vaut le détour à elle seule !

La fin est sublime

Et pour ne rien gâcher 1 nana qui met un clin d'oeil à Don Delillo mérite tout mon respect

Faut y aller là c'est hyperbon cette came
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Mon année de repos et de détente

Un roman que j'ai aimé, mais dont je ressors" groggy".

Si vous êtes déprimée ou en mode " off" je vous déconseille sa lecture.

Peut-on appeler cela une expérience?: notre héroïne dont on ignore le prénom a décidé de se droguer aux somnifères pendant un an afin de sombrerdans un sommeil profond proche de l'hibernation.

Complètement droguée, notre riche et belle héritière oscille entre périodes plus ou moins éveillées ,avec des periodes où elle ne se souvient plus du tout dece qu'elle a fait.

Loin de m'avoir amusée, je n'ai pas aimé la caricature de son médecin, encore plus déjantée qu'elle.Je trouve que ça plombe le roman,cela ne m'a pas fait rire et encore moins sourire,trop absurde,ce qui enlève une certaine crédibilité à l'histoire.

Au travers le portrait de sa seule et unique meilleure amie: Reva, on décèle une critique de cette société américaine où tout doit être " too much".

Un roman ,une histoire déstabilisante.

Malgré tout ,j'ai aimé cette jeune femme pour le regard désabusée,entre conscience et inconscience, et l'analyse au vitriol qu'elle porte sur la société.

Un drôle de roman une drôle d'histoire,une originalité, à classer dans quel genre?A vrai dire ,je n'en sais rien ,mais j'ai apprécié. ⭐⭐⭐⭐



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La mort entre ses mains

« Elle s’appelait Magda. Personne ne saura jamais qui l’a tuée. Ce n’est pas moi. Voici son cadavre. ». Ainsi s’ouvre La Mort entre ses mains d’Ottessa Moshfengh, une auteure américaine que je découvre avec ce roman singulier et oppressant. Vesta Gul, soixante-douze ans, vit seule avec son chien Charlie, dans une cabane entourée de pins sur le bord d’un lac, jadis ayant fait partie d’un ancien camp pour scoutes, achetée après la mort de son mari. Bien qu’elle se rende une fois par semaine faire des courses à Bethsdame, elle n’a pour ainsi dire pas beaucoup de contact avec le monde extérieur, à part une vieille radio qui diffuse des reprises. Elle trouve ce mot lors d’une promenade dans la forêt, sauf que de cadavre, il n’y en a pas… Stimulée par cette situation plutôt mystérieuse, voire inquiétante, elle se met à imaginer cette mystérieuse Magda, à lui donner corps, à lui prêter vie, et si au départ ses fantaisies sont plutôt cohérentes, on perd de plus en plus pied, jusqu’à ne plus pouvoir distinguer ce qui est réel de ce qui ne l’est pas. Si j’ai trouvé intéressant de suivre le jeu des projections de ce personnage de femme seule qui jette un regard chargé d’amertume sur sa vie passée, c’est davantage un plaisir intellectuel que j’ai ressenti à la lecture de cette histoire bien maîtrisée par ailleurs, qui dérange dans le regard que l’auteure porte sur la fin de la vie.
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Mon année de repos et de détente

Dans "Mon année de repos et de détente", la romancière new yorkaise Ottessa Moshfegh raconte le confinement volontaire d'une jeune femme dans son appartement, confinement qui consiste à dormir essentiellement. Mais l'auteure n'enferme pas son personnage seule dans une chambre. Elle multiplie les souvenirs, les visites de l'amie de la narratrice, Reva, aussi bouleversante que pitoyable dans ses tentatives désespérées d'être normale et ses visites à sa psy encore plus déjantée qu'elle.

C'est féroce et désespéré, souvent on rit jaune. Les écrivains sont ceux qui peuvent explorer les vies que nous menons en s’attaquant aux travers de notre temps avec une lucidité implacable,

C'est méchamment drôle mais ça manque de souffle et c'est trop répétitif. La fin est laborieuse.

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Nostalgie d'un autre monde

Envie de vous engluer dans les bas fonds américains ? Vous êtes à la bonne adresse !!

Bienvenue chez les loosers, les nullos, les ratés.

Bienvenue chez les génies incompris, les stars attendant que le hasard et leur talent discutable les accrochent au firmament.

Bienvenue chez les maniaques, les crados, les ringards, les dégueus, les obsédés, les doux dingues, les presque bosseurs, les presque à la rue.

Bienvenue chez ceux qui se contente de peu voire du pire. C'est toujours mieux que rien non.

L'écriture est ciselée. L'auteure vous sert la pire des piquette dans un verre en cristal. Elle voit un bouton, elle le perce avec un certain sadisme et ensuite, vlan au soleil pendant 2 heures pour avoir une belle cicatrice, ça te fera un souvenir. Elle accroche ses pas aux pires moments de la vie des personnages. Pas pour leur faire de l'ombre et les protéger, mais justement pour mettre un bon coup de projecteur sur leurs pires défauts et tares. A croire qu'avec cette galerie de personnes dont on ne voudrait même pas en voisin, elle aurait pu inventer l'adjectif taré.

Alors après, on adhère ou pas. J'ai trouvé ça très bien écrit, mais c'est vraiment noir. Un peu trop sans espoir. C'est mon côté irrécupérablement optimiste qui me fait toujours dire que quand même ils pourraient se bouger un peu plus. La médiocrité n'est pas une fatalité, mais un choix.



Alors, faut-il le lire ? Si vous aimez cotoyer la fange, oui. C'est un bon recueil de nouvelles, même si ce n'est pas mon préféré.

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Mon année de repos et de détente

Un roman dont on a beaucoup parlé. Il faut dire que le sujet n'est pas commun. En 2000, une jeune américaine de 26 ans, dont on ne connaîtra pas le prénom a décidé de passer son année à dormir, à hiberner comme elle dit. Elle vient de perdre ses parents, s'est fait virer de son emploi dans une galerie d'art et n'a pas de petit ami régulier. Elle consulte une psychiatre qui va lui prescrire des anxiolytiques et somnifères de plus en plus forts.

Elle a une amie connue à l'université, Reva, qui vient la voir très souvent mais a aussi ses problèmes existentiels car elle est boulimique et sa mère se meurt d'un cancer.

L'héroïne a hérité de ses parents et n'a donc pas de problèmes d'argent, son loyer est prélevé et elle peut s'offrir ce qu'elle veut, le fait de ne pas travailler ne la gêne donc pas. Elle dort, elle regarde des comédies avec Whoopi Goldberg, elle re-dort. A cause d'un médicament en particulier, elle devient somnambule et n'a aucun souvenir de ce qu'elle a pu faire la nuit...

J'ai trouvé l'idée du roman très bonne, certains passages sur New York, la vie américaine, sont très intéressants.

Mais les personnages sont trop caricaturaux pour qu'on s'attache à eux et au final, c'est une histoire un peu vaine je trouve. Mais, c'est juste mon avis !
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Mon année de repos et de détente

L'héroïne de ce roman décide de passer un an à dormir, une "année de détente et de repos", alors qu'à 26 ans, elle vient d'obtenir son diplôme en art. Aidée par une armée de médicaments inconsciemment fournis par sa psychiatre, elle décide de se réfugier dans le sommeil, loin du tumulte de la vie. L'histoire se passe à New York, dans les beaux quartiers, la plupart du temps dans sa chambre. Elle doit se réveiller au printemps 2001.

Le roman, écrit à la première personne, nous plonge dans la tête de cette jeune femme très belle, vivant de l'héritage de ses parents et de ses allocations chômage.

J'ai beaucoup aimé ce livre. Certes, il ne se passe pas grand chose, mais j'ai aimé suivre les déambulations oniriques et dépressives de cette jeune femme fragile. Elle revient sur son passé avec beaucoup d'humour et de lucidité, malgré son état comateux.

On assiste aussi au visite de sa (pas si bonne) copine, Reva, fashion-victim superficielle, obsédée par son poids et qui est jalouse de sa minceur et de sa richesse.

Elle évoque aussi ces rendez-vous complètement loufoques avec sa psy et son "histoire d'amour" avec Trevor.

C'est incroyablement ancré dans le réel, très new-yorkais. Les personnages ont vraiment pris vie sous mes yeux et sont très bien incarnés. L'autrice écrit très bien, avec intelligence et esprit. Bizarrement, je n'ai pas pu lâcher ce livre, dont j'attendais beaucoup. Je n'ai pas été déçue une seule seconde.

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