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Critiques de Robert Merle (1116)
Week-end à Zuydcoote

Cela me fait toujours du bien de relire la prose des temps passés.

On y retrouve souvent un vocabulaire perdu, mais surtout une vision des choses, un peu perdue aussi, sur les évènements racontés.



J'ai beaucoup aimé cette lecture, qui au travers d'un temps court, deux jours, retrace l'absurdité de cette drôle de guerre de 1940.



Tout au long du bouquin, je n'ai pu m'empêcher de superposer le visage de Bébel sur celui de Maillat, et cela m'a donné envie de voir le film.



Premier bouquin ? Prix Goncourt ? Je connaissais Robert Merle, mais pas celui-ci, et franchement il est à découvrir !
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L'île

Au XVIIIème siècle, le Blossom, navire de Sa Gracieuse Majesté est le théâtre d’une mutinerie. Après le meurtre d’un jeune matelot, l’officier en second, Mason, tue le capitaine Burt, auteur du meurtre du matelot, et s’empare du commandement.

Après une escale rapide à Tahiti, une partie des membres de l’équipage aidée de Tahitiens (et de Tahitiennes), choisit de se cacher pour éviter la pendaison et s’installe sur un îlot perdu dans le Pacifique.

Après la construction d’un village avec une maison pour chaque Britannique et une maison commune pour les Tahitiens, vient le « partage » des femmes : les tensions ne tardent pas à survenir entre les Peritanis (Britanniques) et les « Noirs » (Tahitiens).

Encore une première pour ce challenge solidaire et j’ai apprécié cette lecture. Un beau roman d’aventure, tout y est : honneur, vengeance, nature, amitié, amour… Robert Merle analyse avec finesse les rapports humains dans ce microcosme paradisiaque. Perdus au milieu de l’océan Pacifique, les hommes restent malheureusement les mêmes : si la solidarité est de mise au début, le racisme, la religion, le pouvoir détruisent l’espoir.

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La Mort est mon métier

Ecrit et sorti dans les premières années de 1950, ce roman a été un choc littéraire et il l'est encore d'une certaine manière. D'abord parce que ce roman fait partie des premiers grands livres traitant de la shoah, à une époque où cette réalité n'était pas encore acceptée. Ensuite parce que c'est un roman - aujourd'hui encore, la littérature concentrationnaire est vue comme un thème "sacré" à ne surtout pas être traité sous l'angle de la fiction. Enfin, l'audace vient du traitement même de ce roman : l'auteur s'est en effet mis dans la peau d'un nazi, en s'inspirant sans le nommer de la vie de Rudolf Hoess qui a été commandant du camp d'extermination d'Aushwitz. Cela donne une fausse biographie passionnante qui est aussi un portrait de l'Allemagne entre 1914 et 1945. Certaines périodes sont hélas un peu trop vite balayées (comme, paradoxalement la période des premières années de la seconde guerre mondiale). On aurait sans doute aussi aimé plonger un peu plus dans l'appareil du parti nazi. Mais enfin, le but de Robert Merle a été d'expliquer comment un soldat exemplaire a pu concevoir avec zèle, administrer sans état d'âme et exécuter plus de deux millions de juifs dans l'enceinte de son camp. Un livre édifiant, plus de 50 ans avant la sortie d'un autre grand roman sur l'univers concentrationnaire, fausse autobiographie d'un nazi aussi : Les Bienveillantes.
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Malevil

Aujourd'hui, plus que jamais c'est un livre à mettre entre toutes les mains.

Prémonitoire, au vu de ce que l'on nous annonce à l'avenir.

Une catastrophe naturelle qui fait ressortir chez les uns et les autres des attitudes qui restent toujours les mêmes. Ceux qui mettent à profit leur compétences et leurs capacités au service du groupe et ceux qui se sentent tellement surs d'eux qu'ils ne savent que se transformer en barbares, voleurs et violeurs de tout poil.

J'ai relu ce livre avec plaisir, les personnages ont tous un rôle important même si certains tellement prévisibles dans leur bêtises de tout saccager sont bien moins appréciables.

A l'approche des vacances, c'est un récit prenant, à glisser dans sa valise.

Ecrit ,au début, à une seule voix et entrecoupé des réflexions et de petites rectifications de l'un des compagnons du narrateur.

A la toute fin du livre, on comprendra pourquoi.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Pierre de Siorac, gentilhomme périgourdin, nait dans la 2ème moitié du XVIème siècle d’une mère catholique et d’un père huguenot. Dans ce premier roman d’une longue série, Robert Merle nous brosse le tableau de l’enfance puis de l’adolescence de ce jeune héros en pleine guerre de religion. Au-delà du cercle familial, c’est aussi la région et le royaume de France que l’on découvre, dans une belle langue empruntant les mots de l’époque.

J’ai savouré ce roman qui mêle habilement l’histoire romanesque à l’histoire de la Renaissance en faisant revivre le français d’alors.

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Malevil



Boummmmm... Une bombe... On est dans une cave, prisonnier.... Avec plein de monde, des gens qui au départ étaient des amis... Comment on fait pour s'en sortir? Comment on réinvente une société? Comment comment?

mode d'emploi... Lire Malevil.



Notice avant lecture....

médicament comportant des risques d’accoutumance.

Avertissement;

- Quelques soucis radioactifs, de comportements asociaux, quelques cas avérés de démences.

Contre indications

- trouble du sommeil.

- Perte d'appétit.

- Allergie aux livres post-apocalyptique.

- Visions troublés.

- perte de confiance en l'homme...



(Les informations présentées ci-dessous proviennent des études cliniques réalisées chez plus de 2000 lecteurs adultes qui ont reçu un traitement intensifs de lectures Merlesques... Selon la posologie recommandée pendant une durée maximale de 28 jours.

Environ 22% de ces patients ont présenté des effets indésirables ; les plus fréquemment rapportés étaient des troubles du comportement (2,1%), des diarrhées verbales (4,2%), des nausées littéraires (3,3%).

- Les effets indésirables imputables à la lecture du dit récit, les plus fréquemment rapportés et qui ont conduit à l'arrêt prématuré de la lecture sont :fatigue, énervement, dépression, trouble bipolaire.

Environ 3% des patients ont arrêté leur traitement après seulement 20 pages suites à des maux de tête à répétition...







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Fortune de France, tome 3 : Paris, ma bonne..

Pierre de Siorac est contraint, suite à un duel qui le met en danger de perdre la tête, de gagner Paris pour quérir la grâce du roi.

Traqué de rues en rues, durant le massacre de la St Barthélémy, il en réchappe après d'éprouvantes péripéties.

Robert Merle confère à son récit, tout à la fois portrait du Paris merveilleux et fangeux du XVI siècle et récit hallucinant d'un évènement tragique, à la vérité des faits la qualité unique du vécu.

Ce récit puissant est porté par une plume agile.
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Le Jour ne se lève pas pour nous

Pour la première fois une patrouille d'un de nos six sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) est racontée.

Robert Merle a fait pour nous offrir ce récit deux séjours à bord du Foudroyant et de l'Inflexible. Il a reconstitué la vie quotidienne de ces marins dans un roman plein de vie et verve.

En filigrane de ce récit Robert Merle évoque la finalité de la dissuasion, sa valeur et son avenir donnant à son livre une valeur documentaire de l'instant.
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La Mort est mon métier

Ca va être difficile de donner un avis sur ce livre, car on ne peut pas juger ou donner une appréhension sur des faits historiques aussi horribles. Il faut donc pour ce livre avoir le coeur bien accroché, c’est une lecture très intense, qui m’a amené à réfléchir sur le devoir et qui m’a plusieurs fois écoeuré.



On suit la vie de Rudolf, de ses treize ans à son emprisonnement. Il a eu une éducation assez rigide, son père était très croyant et voulait faire de son fils un prêtre. Un épisode marquera son enfance c’est lorsque il veut frapper un camarade de classe et celui glisse et se blesse à la jambe, Rudolf va tout de suite se confesser et il est terrifié à l’idée que son père l’apprenne. Le soir même, son père l’apprend, Rudolf croyant avoir été dénoncé par le Père, va perdre la foi.



Il va se tourner vers l’armée, deux tentatives alors qu’il est mineur, puis il combattra en Turquie et d’autres endroits durant la première Guerre Mondiale. Puis la guerre s’arrête, il va se retrouver à ne rien faire, sans ambitions, errant.



Pendant l’entre deux guerres, il va combattre à l’Est et dans la Ruhr, malgré le traité de Versailles qui s’oppose à une armée allemande. Il va ensuite s’inscrire au Parti Nazi et voilà comment il va se retrouver à la tête du camp d’Auschwitz-Birkenau.



Pendant toute ma lecture, j’ai voulu comprendre la personne de Rudolf, comprendre comment il arrive à devenir une machine à tuer. Mais on ne peut pas comprendre, c’est une personne froide, sans réel sentiment, il fait toutes ces actions par ordre de quelqu’un : même se marier ! C’est vraiment une machine, il est déshumanisé comme le dit le Procureur de son procès. Elsie m’a marqué lorsqu’elle apprend ce que son mari mijote dans ces camps, elle a envie de le faire réfléchir, réagir à cette horreur qu’il fait. Même Setler, le bras droit de Rudolf à Birkenau est plus “admirable” car il préfère s’arrêter de vivre que continuer cette horreur.



Je ne crois pas avoir déjà lu d’avis de l’autre côté de ce drame, j’ai surtout lu du côté des persécutés : le livre de Primo Levi Si c’est un homme décrit l’intérieur d’un camp de concentration. Donc ici, ça donne une vision totalement différente, et même aberrante, on n’arrête pas de se demander comment font-ils pour supporter à vivre, pour continuer? Rudolf a imaginé le principe des chambres à gaz et des fours crématoires au même endroit, il a visité d’autres camps d’extermination pour réaliser un camp supérieur au nombre de morts. Ca devient la mort industrielle, atteindre le chiffre fixé et même le dépasser si possible, écœurant. Ce qui m’a le plus dégoûté sont les descriptions des camps : l’odeur de chair humaine brûlée a failli plusieurs fois me faire vomir, imaginer également que les chefs de camps habitent en dehors et vivent raisonnablement alors que tous les jours des hommes sont tués à quelques centaines de mètres ou kilomètres.



J’étais souvent étonné qu’il n’y ait pas de rébellions et si à la fin du livre un groupe de juifs se rebellent et prennent les mitraillettes des SS, et des mères également cachent leurs enfants dans leurs vêtements aux vestiaires, c’est touchant même si ça n’empêche pas qu’il soit tués.



Rudolf explique ce travail par ordre, par devoir. Ca nous fait réfléchir sur : jusqu’au peut-on aller par devoir ? Lui-même est capable de tuer son propre fils sur ordre, et Himmler a tué son neveu pour montrer que le devoir n’a aucune limite.



Vraiment c’est un livre qu’il faut lire, si vous avez l’estomac bien accroché : à ne pas mettre en de jeunes mains, ça nous amène à réfléchir sur cette période.



En tout cas pour moi ce fut une lecture intense, intéressante.
Lien : http://novelenn.wordpress.co..
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Premier livre de lu cette année !

On commence avec Robert Merle !

Et bien c'est pas vraiment une perle comme les ressemblances des livres de Dumas.

Malheureusement les livres historiques et moi c'est plus compliqué que ce que je pensais !

Mais il est intéressant ce livre !

Merci à Denis de m'en avoir parlé



Petite anecdote du jour : Je l'ai lu pendant mon séjour à Montpellier chez ma grand-mère puis ma grand-mère m'a dit qu'elle a eu l'opportunité d'habiter et lui parler quelques instants sur le prix du loyer d'électricité ! Robert Merle

J'étais bouche bée.



Je vais essayer par contre de lire les 12 tomes suivants !



Bonne année à vous et mes meilleurs vœux de nouveau ! :D

Pour ce livre de lu en 2024 ,:)
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La Mort est mon métier

Un grand livre, sur un sujet abordé à maintes et maintes reprises. L'approche est différente, la lecture est fluide, on suit de très près le personnage central, on arrive à comprendre son fonctionnement.

Si vous ne l'avez jamais lu, foncez. C'est très bien écrit, le livre se dévore.

Je vais me mettre en quête d'autres ouvrages de cet auteur

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Le Jour ne se lève pas pour nous

Ce court ouvrage de Robert Merle nous décrit, par la voix d'un médecin, la patrouille d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins, ou SNLE.

Avec authenticité et acuité, on accompagne le quotidien d'environ 150 hommes qui vont passer 70 jours en plongée pour assurer la mission de dissuasion nucléaire de la France.

Il ne s'agit pas ici d'un manuel sur le fonctionnement du fleuron technologique qu'est un sous-marin nucléaire, mais d'une vision "à la loupe" du quotidien de l'équipage à travers quelques personnages clefs que sont le boulanger, les cuisiniers, le pacha ou les techniciens, et aussi à travers les difficultés qu'ils confient au médecin du bord.

Ce médecin, dont c'est la première mission à bord d'un tel bateau est donc ce que les marins appellent un éléphant, c'est-à-dire un membre de l'équipage qui méconnaît ce monde très fermé et très secret.

De familigrammes en petites tensions internes, on suit la vie à bord avec un certain intérêt, même si le récit peine à nous sortir parfois de cette sorte d'ennui que doivent sans doute ressentir les sous-mariniers eux-mêmes.

Certains personnages sont attachants, d'autres beaucoup moins, comme ces deux aspirants ou "mimis" lauréats des concours de grandes écoles dont le phrasé quelque peu pédant les rend assez peu aimables, confirmant par-là l'opinion négative et assez répandue au sujet des énarques.

Ce livre, pas vraiment un roman, ni vraiment un reportage, ni tout-à-fait un journal de bord, ne laisse pas une trace marquante malgré quelques sujets intéressants, mais jamais développés.
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La Mort est mon métier

Bonjour à tous.

La mort est mon métier : Robert Merle.

Ce roman soulève une page de l'histoire. C'est une page sombre voire noire. Comment un jeune homme peut-il devenir un monstre ? L'amour de la Patrie ? Mais l'auteur montre la double personnalité de l'homme et de ce qu'il est capable de commettre.

J'ai appris une page terrible de notre Histoire : l'extermination des Juifs. Horrible mais tellement bien écrit.
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Fortune de France, tome 9 : Les Roses de la..

Louis XIII, après s'être débarrassé des Conchini et de la régence de Marie de Médicis, arrive au pouvoir. Ce tome nous raconte ses premières années de règne avec ses victoires mais aussi ses difficultés et ses échecs. Ce fut un réel plaisir de le lire ce volume du fait de la présence de nombreux détails sur la vie de l'époque à la cour, mais aussi de découvrir combien la vie des pauvres gens de la campagne était difficile.
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L'île

Robert Merle c'est bien sûr Fortune de France, monumental roman historique en treize volumes, que tout amateur de littérature doit avoir dans sa bibliothèque. Mais c'est aussi 13 autres romans dont plusieurs chefs-d'œuvre, qu'il faut avoir lus au moins une fois dans sa vie.

C'est le cas de L'Ile, paru en 1962. Pour l'écrire, l'auteur s'est inspiré, comme point de départ, de l'aventure des mutins du Bounty : un équipage se révolte contre son capitaine, prend possession du bateau et cherche une île lointaine, à l'écart des routes maritimes, pour y bâtir une nouvelle société. A ce stade, la seule différence est que les mutins du Bounty laissent la vie sauve au capitaine Bligh, et que ceux du Blossom exécutent le capitaine Burt. Les mutins du Bounty, accompagnés de tahitiens et de tahitiennes, trouvent refuge sur l'île Pitcairn, ceux du Blossom, dans les mêmes conditions, sur une île inconnue au milieu du Pacifique.

Nous voilà à présent au cœur du roman. Comme souvent chez Robert Merle, une poignée de personnes que la nécessité oblige à vivre ensemble, se voient contraints de s'organiser pour vivre ensemble. Ce sera à nouveau le cas dans Malevil (1972) ou des survivants à une explosion nucléaire doivent reconstruire une société humaine à partir de ruines, ou encore dans Madrapour (1976) où les passagers d'un avion sans pilote se retrouvent face à eux-mêmes et face à leur destin.

Dans L'île on trouve quelques uns des thèmes chers à l'auteur : l'individu face au collectif, la hiérarchie (place du chef), la cohabitation entre personnes (ou races) dissemblables, la naissance de la notion d'état (et de démocratie), la place des femmes dans la société...

Purcell, le héros du roman - et porte-parole de l'auteur - est un humaniste convaincu qui a fort à faire contre ces ennemis latents et perpétuels que sont l'intolérance, le racisme, le refus du compromis. La question de la religion se posera également. Mais Purcell sait aussi que dans cette lutte du quotidien, il a deux atouts maîtres, l'amour et l'amitié.

L'île est un roman fort, prenant comme un roman d'aventure, profond comme un roman à thèse, riche de personnages attachants, de cadres idylliques, de scènes tour à tour touchantes et cruelles, drôles ou dramatiques, épiques et familières, un roman qui ne vous lâchera pas avant la fin, un roman que vous n'oublierez pas.

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Malevil

Avant de commencer, malgré ma passion pour la collection Folio, je trouve qu’ils ont vraiment mal mis en avant ce chef d’œuvre ! Même si le résumé est pas mal, un peu d’imagination ne fait pas de mal...



J’ai toujours été attiré par ce genre de récits et je me suis dit que ça allait être « encore » la même histoire. Quelle erreur ! Ce n’est pas n’importe quel oiseau qui gazouille, mais le Merle, avec sa robe noire, aussi noire que mon premier récit lu de lui. « La mort est mon métier » en a secoué plus d’un, et c’est une raison pour laquelle c’est ma critique la plus partagée, car la même horripilation nous a parcouru les plumes



Du vile, du mal, une ville du mal, des mâles : c’est un peu de tout ça qui reste après une tabula rasa si propre qu’aucun Sievert n’est senti par nos protagonistes, mis à part quelques miettes de misogynie et de vie. Brutal, phénoménal, colossal : aucun détour n'est fait pour incarner l'humain comme un animal d'une sauvagerie effrontée. Cela m'a fait très plaisir de lire ce livre sous cette thématique et qui "date", où l'imagination d'une société post-acopalyptique meilleure me paraît à distance peu évoluée...



Et si à la place d'une bombe, le temps ne ferait-il pas simplement son travail ?
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Malevil

Curiosité, cette fameuse robinsonnade, popularisée par un film de 1981. Écrite en 1972 dans le contexte d’une relative détente de la guerre froide, elle se projette aussi loin que 1977. Française et rurale, avant comme après “l’événement” atomique, la société est patriarcale et l’on y parle patois. Elle a pourtant un titre hybride, redondance franco-britannique. À l’inverse des fictions post-apocalyptiques, elle ne contient aucune transition urbaine/rurale. Les richesses et les enjeux sont les mêmes dans les 70 pages d’introduction et les 500 pages de péripéties : terre, blé, fourrage, vigne, chevaux et vaches. Les guerres picrocholiques portent sur ces ressources, les femmes et la religion. Le récit, porté par Emmanuel, propriétaire de la forteresse médiévale de Malevil, est repris après sa mort par Thomas qui use du même style méticuleux, prolixe et raisonnable. Raisonnable ? Pardon pour les femmes. La figure de Miette, bonne fille, muette (ce qui simplifie son consentement), est partagée entre tous par l’assemblée des hommes. Si les adeptes de MeToo lisaient sur ce roman, ils/elles le mettraient à l’index.
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La Mort est mon métier

Le récit de la vie de Rudolf Hoss l’officier qui a mis en place le camp d’extermination d’Auschwitz à la demande de Himmler. Sa famille se compose d’un père véritable tyran, rigoriste, vivant dans la peur de dieu, priant et demandant pardon à Dieu pour tout, infligeant à tous et à lui-même des punitions, d’une mère effacée et de deux sœurs tout aussi terrorisées. Ce père militaire a commis un jour « une faute » et qui pour expier a décidé que son fils unique serait prêtre. Aucun autre choix possible.

Dès 16 ans, Rudolf mentant sur son âge rejoint un détachement armé qui combat contre la France lors de la première guerre mondiale. La discipline militaire lui convient bien, lui permet d’obéir sans se poser de question et l’apaise. Vaincu, l’Allemagne connaîtra des années difficiles pour sa population. Les conditions imposées par les vainqueurs jettent les allemands dans la misère.

Après le décès de son père, Rudolf s’engage clandestinement dans le parti nazi. Repéré pour ses qualités d’obéissance sans faille et d’absence d’empathie, il évoluera rapidement. Lors de la seconde guerre mondiale, il se verra donc confier l’organisation du camp d’Auschwitz. On lui demande de permettre l’élimination journalière de « 2 000 unités ». Dans cet ouvrage, on voit tous les problèmes techniques, matériel qu’il a fallu résoudre.

Rudolf n’est pas sentimental, il a besoin d’obéir. Il ne s’interroge pas sur le bien, le mal. Il ne pense que résolution de problèmes pratiques pour mettre en œuvre ce que ses supérieurs lui demandent.

Ainsi raconté, on est placé dans la peau de cet officier qui ne doute pas, qui résout toutes les difficultés qui se posent à lui. L’horreur est racontée comme il l’a vécu et ressentie donc ce n’est pas insoutenable.

On y voit aussi les révoltes de prisonniers juifs dans les camps, le suicide d’un officier nazi devant l’horreur de ce qu’on lui demande de faire. La femme de l’officier qui prend conscience de l’inhumanité de son mari et qui va continuer à donner le change.

Livre intéressant qui montre comment un homme peut commettre des actes impensables, inhumains.

L’auteur se base sur les entretiens de l’officier nazi avec un psychiatre et sur le récit qu’il a fait de sa vie pour son procès.

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Malevil

Vous cherchez une lecture facile pour cet été? Une lecture "feel-good" entre deux plongeons dans la piscine? Et bien , passez votre chemin, Malevil attendra... Tout comme la survie en milieu hostile à laquelle sont confrontés les personnages, venir à bout de ce livre demande de la concentration, de la ténacité, de la perseverance..

Malevil , c'est le château que possède Emmanuel Comte. C'est ce château qui va lui sauver la vie, à lui et à six de ses compagnons un dimanche de Pâques de 1977. Ce jour là, une explosion (nucléaire?) ravage la Terre. Emmanuel et ses amis sont sauvés car, de manière très opportune, ceux ci se trouvaient dans la cave lors de la catastrophe.

On assiste avec eux au désastre, à la stupéfaction qui s'en suit et à l'instinct de survie qui prend rapidement le dessus.Ce groupe de rescapés va devoir survivre avec ce qui leur reste (à savoir, pas grand chose..) mais, en plus, va devoir affronter des groupes armés désireux de s'emparer de Malevil.

Je m'attendais à beaucoup plus d'actions, ou du moins, de rebondissements. L'auteur a privilégié développer la psychologie des personnages. Il nous amène à comprendre comment Emmanuel devient peu à peu le leader du groupe, comment il tire brillamment partie de ses talents d'orateur..Malgré un thème de départ intriguant et des réparties piquantes, je dois avouer avoir trouvé des longueurs dans le récit. Les descriptions sont parfois trop précises et le temps s'étire looooooonguement (sûrement aussi longuement que le ressentent les personnages, désormais privés des distractions d'avant..). Il y a tout de même beaucoup d'humour dans la plume de Robert Merle et un talent de "psy" qui m'ont fait tenir cette lecture jusqu'au bout.





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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Révisons notre histoire de France avec le plus extraordinaire des conteurs ! Robert Merle nous transporte au cœur du 16ème siècle dans la douce province périgourdine où la joie de vivre n'est pas encore bannie par la guerres de religion qui culmineront quelques années plus tard avec le massacre de la Saint Barthélémy à Paris en 1572.

On s'attache à la famille des deux Jean, Siorac et Sauveterre, frères d'armes et de cœur qui dans leur château de Mespech professent la religion réformée.

Sous la plume truculente et gourmande de Robert Merle, c'est toute la vie quotidienne à la campagne qui est racontée avec les mésaventures des petits et grands personnages tantôt drôles et gaillardes, tantôt tragiques mais toujours passionnantes.

Alors que Jean de Sauveterre est un parangon de vertu huguenote, Jean de Siorac est bien porté sur le beau sexe et va même jusqu'à épouser par amour une catholique intransigeante ce qui ne contribuera guère à la paix familiale.

Dès ce premier volume de la série on s'attache aux personnages plus vrais que nature, maîtres et valets, et plus spécifiquement aux enfants Siorac, Pierre le narrateur, courageux , espiègle et déjà amoureux de toutes les femmes, et Samson le bâtard, beau comme un ange, à l'âme si pure et tant aimé de son frère qui le protège des aléas de la vie.

Les épisodes de la grande histoire ponctuent le récit romanesque et c'est avec un plaisir grandissant que l'on se coule dans cette langue savoureuse mêlant vieux français et occitan et qui fleure bon le soleil du midi.

Un vrai régal que cette série que j'avais découverte "en mes vertes années " et dans laquelle je me replonge avec un ravissement renouvelé.
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