AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Robert Merle (1113)
Dernier été à Primerol

Robert Merle est un auteur que je n'avais jamais lu, et il fait partie de ces auteurs que j'ai découvert grâce au Challenge solidarité. Musardant en bibliothèque, j'ai découvert ce titre, un inédit de l'auteur publié par les soins de son fils après sa mort.

Nous sommes à une époque dont on parle peu - parce que ceux qui l'ont vécu ont davantage parlé de ce qui s'en est suivi, à savoir la seconde guerre mondiale. Récit rétrospectif, il nous montre les souvenirs du personnage principal, prisonnier de guerre, de ce dernier été avant la guerre. Rien ne manque : le repos, les baignades, la chaleur, les touristes qui viennent de plusieurs pays d'Europe. La peur de la guerre pour certains, l'incrédulité pour les autres, il est impossible, après la grande guerre, qu'une telle folie se reproduise. Tout est toujours possible.
Commenter  J’apprécie          120
Week-end à Zuydcoote

Comme son nom l'indique, ce roman de Robert Merle nous emmène pour un week-end à Zuydcoote... Mais pas n'importe quand, ni avec n'importe qui !



Robert Merle nous plonge en pleine débâcle militaire. Seconde guerre mondiale, les Allemands arrivent, les troupes sont évacuées par bateau. Les anglaises, du moins, car ni à Dunkerque, ni à Bray-Dunes on n'embarque les français, qui n'ont plus qu'à attendre patiemment de se retrouver prisonniers de guerre.



Au cours de ce long et pénible week-end, (enfin, long pour les protagonistes, pas pour les lecteurs, vu que le roman fait moins de 250 pages !), Robert Merle nous fait partager le quotidien de Julien Maillat, soldat français, dans ses pérégrinations, ses rencontres, et ses échanges avec ses frères d'armes, ses amis, à la popote : Alexandre, Dhéry, Pierson, le curé, et puis aussi Pinot, qui se joindra à eux quelques heures après avoir croisé Julien dans un garage... Deux jours intenses pour Julien Maillat et ses comparses.



Honnêtement, j'ai bien accroché avec ce roman, MAIS... Mais la fin m'a gâché toute l'histoire à vrai dire. A partir du moment où Julien rejoint Jeanne chez elle à Bray-Dunes pour la troisième fois, Robert Merle m'a perdue. Dommage, tout le reste était très bien raconté et très crédible aussi, mais là, à partir de ce moment jusqu'à la chute, j'ai trouvé ça, comment dire ? Tiré par les cheveux en fait, non pas tant en termes d'événements, plutôt en ce qui concerne l'évolution de la relation entre les personnages. Bizarre et incompréhensible pour moi. Bref, vraiment dommage.
Commenter  J’apprécie          120
Malevil

L'histoire de ce groupe qui essaie de survivre après une guerre nucléaire était très intéressante. J'ai été séduite par le premier tiers puis.....la suite m'a semblé très lourde et le récit beaucoup trop long et détaillé. Mais le plus difficile consiste pour moi à lire cette histoire qui relève clairement de la misogynie. Pourtant il a été écrit en 1983...Sur ce groupe de 9 personnes survivantes il y a 4 femmes. Les 2 plus vieilles sont affectées à servir ces messieurs :au ménage et a la cuisine et les 2 jeunes à assouvir d autres besoins...en plus l'une est muette l autre nymphomane !! Cela tombe bien. J'oubliais la petite dernière âgée de 14 ans folle amoureuse du narrateur qui a au moins 50 ans mais pas de problème pour lui ! Drôle de communauté que celle de Malevil ou le propriétaire des lieux devient peu a peu le gourou de cette quasi secte… Faut- il y voir un second degré qui m'a complètement échappé ? En tout cas, la lecture m'a été assez pénible. Dommage !



Commenter  J’apprécie          120
Malevil

La fin du monde mais à la française. Dans nos campagnes. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Robert Merle avec Malevil. J'ai lu le premier tome de Fortune De France et on a pas de mal à reconnaître Mr Merle. On en vient rapidement à la religion puis aux femme sous sa plume agréable. Avec en plus, un coco ! Très bonne lecture que je recommande.
Commenter  J’apprécie          120
Les Hommes protégés

Voila un livre des plus étonnants, détonnant et probablement sujet à controverse. C'est un roman que j'ai lu avec beaucoup d'étonnement, surtout pour la façon dont le sujet est traité et l'ensemble des sujets qu'il balaye avec son pitch de base. Parce qu'il faut bien le dire, un tel roman ça ne s'invente pas !



Parti de l'idée d'une maladie touchant les hommes seulement, nous voyons, au fur et à mesure du livre, développer un état qui confine et enferme (tiens, c'est d'actualité ça !) tout les hommes dans le but déclaré de les protéger. Cependant, nous découvrons bien vite que derrière cette façade respectable, un état dictatorial et totalitaire de femme se met en place. Une mise en situation qui n'a pas été sans me rappeler les excellents mots de Terry Pratchett à la fin du volume "Le régiment monstrueux" : "L'ennemi, ce n'étaient pas les hommes, ni les femmes, ni les vieux ni même les morts. Mais les foutus imbéciles de tous poils.".

Parce que le roman se concentrera, au travers d'une fiction sur le sexisme, sur la façon dont un état totalitaire renversant les valeurs sexistes de notre société ne sera au final qu'un état dictatorial et totalitaire. Et que cela ne concerne ni les femmes ni les hommes, mais les personnes qui font des choses atroces au nom de leur sexe. Une bien belle réflexion, et je trouve même assez osée, de la part de l'auteur.



Mais ce qui me bluffe réellement dans ce livre, c'est le renversement final qui donne toute la saveur au travail de politique et de rapport de sexe posé dans le livre. En effet, l'auteur ne finit non pas sur une morale facile et peu intéressante, celle qui aurait choisi la facilité d'une dictature pas sympa, de féministe extrémiste s'accaparant le pouvoir et qu'on renverse pour remettre une démocratie.



Non, de façon bien plus intelligente, Robert Merle développe un renversement d'un état totalitaire pour une démocratie sexiste ... envers les hommes. Et ce renversement final est magistralement orchestré par le personnage principal qui devient ce que sont les femmes dans notre monde. Entre les regards dans la rue, les considérations de bas-étage ou le renvoi continuel à une position sociétale précise (et pas forcément voulue), on est dans la dénonciation directe de notre sexisme sociétale. Sauf que l'auteur ne s'arrête toujours pas là, et présente ce monde comme plus juste et plus humain que le notre. Non pas dans une égalité de fait entre hommes et femmes, mais dans une relation de domination des femmes sans conteste. Et là, on touche au superbe, puisque l'auteur nous laisse sur un monde non-idyllique, porteur de questions et de réflexions qui nous sont toutes laissées. Robert Merle ne développe pas plus et c'est ce qu'il fallait, à mon sens : laisser au lecteur le choix de comprendre et retirer ce qu'il veut de cette lecture. le bien et le mal ne sont pas net, dans cette fin. Si le roman conspue le totalitarisme, il ne dit rien sur un éventuel sexisme de la société (présenté peut-être comme inévitable, même si ce n'est pas clairement exprimé). Bref, Robert Merle nous sort quelque chose de bien différent de ce à quoi nous avons l'habitude dans des romans dystopiques du genre.



Le roman est servi, dans son propos, par des personnages géniaux et que j'ai adoré suivre : des véritables tronches que l'on se plait à découvrir, chacun ayant sa particularité et son fond, que nous découvrons parfois petit à petit, et surtout des retournements qui font sentir tout ce qui échappe au lecteur mais aussi au personnage principal. Nous sommes dans un monde où tout n'est pas totalement expliqué, ou une partie des évènements nous échapperont. C'est d'autant plus prenant lors de la lecture, qui semble devenir un thriller, tout autant qu'un roman d'anticipation, de réflexion sur le sexisme ou encore un roman d'amour, dans lequel les personnages n'auront pas la fin que l'on suppose. Bref, une bien belle composition, intelligente et bien menée.



Ce roman, je le vois comme une des anticipations/réflexions sur le sexisme des plus réfléchie parmi celles que j'ai lu. En fait, je l'oppose presque à La servante écarlate, que j'avais trouvé fade et peu consistant dans sa réflexion, justement. Ici, le propos final est réellement philosophique, le questionnement restant latent et tout au lecteur. Je ne dirais pas que j'en ai eu une lecture totale et juste, mais que chacun aura sa propre lecture et sa propre réflexion autour de ce livre, ce qui est parfait pour un tel sujet. Peut-être encore plus d'actualité maintenant que lors de sa sortie, Robert Merle sait tomber juste dans sa vision du monde. Un auteur des plus intéressant que j'ai hâte de découvrir plus avant.
Commenter  J’apprécie          122
Malevil

J'ai été refroidie (Mais vraiment, genre douche glacée) à l'arrivée du premier personnage féminin "en âge".

Le sexisme (même pas latent. Le sexisme évidement, limite assumé) du récit dès son entrée en scène m'a scandalisé.

Avant, Le roman était presque exclusivement masculin, 6 hommes et une petite vieille, et je me disais avec un demi sourire qu'on ne risquait pas de passer le Bechdel.

A l'arrivée de la jeune fille, l'auteur aggrave son cas!

J'ai trouvé ça sur internet :

"Un des points négatifs de ce roman se situe d'ailleurs dans le rapport aux femmes et a leur place dans la communauté. Les rôles sexuels sont fortement différenciés. Les hommes ont le pouvoir et réalisent les taches prestigieuses ; au contraire, les femmes ne sont vues que comme des mères ou des partenaires sexuelles éventuelles. Les personnages féminins passent leur temps a faire la cour, l'amour ou la vaisselle. Elles ne parlent que pour séduire les hommes ou se livrer a des commérages. Elles n'ont pas voix au chapitre concernant la vie du groupe. D'ailleurs, la jeune et jolie Miette est muette. Alors que cette impression désagréable s'accroit au fil des pages, on ne comprend pas bien si Merle décrit la difficile situation des femmes dans une société pré-moderne ou s'il laisse simplement exprimer un sexisme inconscient et encore très présent dans une société moderne. "



Et je ne crois pas vraiment à une dénonciation de la difficile situation des femmes dans une société post-moderne.

Ce récit est une fiction.

L'auteur aurait pu donner la parole à des personnages féminins. Il aurait pu en inventer une (ou deux, ou trois) qui ne soit ni une mégère ni une poupée gonflable.

Il a décidé que la jeune fille serait MUETTE.

Pratique! Quel homme ne rêverait pas d'une partenaire sexuelle qui fait aussi sa lessive, Mais n'a pas de voix pour se plaindre ni gémir qu'elle a la migraine? Le paradis en quelque sorte! Dire qu'il n'a fallu qu'une petite apocalypse nucléaire pour que ces bonnes femmes retrouvent leur place!



La sexualisation et les sous-entendus autour d'un personnage de très jeune fille (14 ans) frôle la pédophilie. Mais à en croire l'auteur, c'est l'apocalypse! Il faut bien renouveler l'espèce, il serait malvenu de chipoter sur l'âge de cette gamine!



Par ailleurs, il se trouve dans le roman un traitement du viol comme jeu sexuel qui m'a fait froid dans le dos :

"-même que j'ai été violée, je suis quand même pas une putain.

- Mais j'en suis sûr, dis-je avec force. Ce n'est absolument pas ta faute, je n'y pensais pas!"

Je la prends dans mes bras, je lui caresse d'une main tremblante la joue et les cheveux. A cet instant, c'est surtout de la compassion que je devrais ressentir, mais je n'éprouve rien que du désir. Il me tombe dessus à l'improviste et me possède avec une brutalité qui m'effraie. Mes yeux se troublent, ma respiration change. Il me reste juste assez de lucidité pour penser qu'il me faut obtenir son consentement à tout prix et tout de suite, si je ne veux pas me mettre dans le cas de la violer à mon tour.

Je la presse. Je la somme de me répondre. Bien qu'elle soit passive dans mes bras, elle hésite, elle résiste encore et enfin quand elle acquiesce, c'est, je crois, davantage parce qu'elle est prise par la contagion de mon désir que persuadée par mes raisons. [...] On dirait que je l'ai enfermée, cette tendresse, dans un coin de ma conscience pour qu'elle cesse de me gêner. Et je prends Agnès avec rudesse, avec violence."



On peut traiter de la difficulté et de la violence des rapports humains suite à une apocalypse. Mais l'auteur ne dénonce rien. Il est d'une bonne foi affligeante.

Son protagoniste, Emmanuel, est un cas de Gary-Stu, à savoir un personnage idéalisé, admiré de tous, qui s'avère aussi compétente en agronomie, finances, arts de la guerre, stratégie, diplomatie, politique, religion, tout en étant irrésistible auprès des femmes de tous âges, respecté par ses pairs, d'une autorité naturelle, d'une intelligence hors norme, et d'un sens aigü de la justice.

Ou vraiment? C'est lui qui viole Agnès, ci-dessus, sans l'ombre d'un remord.



Et c'est ce cliché de personnage lisse de perfection qui me pousse à croire que les points de vue d'Emmanuel sont ceux de l'auteur : Emmanuel ne commet pas d'erreur de jugement, il est tout au long du roman une sorte de messie. Son point de vue est partagé comme celui du juste.



En plus de rendre le personnage insupportable, ça rend le roman illisible.
Commenter  J’apprécie          1219
La Mort est mon métier

Je me mets à sa place. Penser à l'extermination des juifs est une chose, mais de là à vouloir passer à l'action, même si le Fûhrer le lui commande. C'est lourd comme et cruelle comme responsabilité. Tuer des gens, des humains, mais loin de lui cette idée. Je ne voudrai pas être à sa place à ce pauvre type. Tous les jours des gens pensent tuer leur voisin ou un membres de leur famille, mais ne sont pas obligés de passer à l'acte, mais tous les jours ne sont pas des jours de guerre. Et personne ne demande de tuer, sauf un barré tel que le führer qui n'a pas l'oreille sourde et qui tire profit sur un souhait profond d'un soldat. Et pas n'importe lequel. Lui disant ;

"Je vous ai choisi pour résolure le problème des juifs. C'est bien ce que vous vouliez ?"

-Je n'irai pas pas jusque là et je ne raconterai pas l'histoire. Ce livre, je ne l'ai pas lu encore. Il m'a l'air d'être chaud bouillant dans le genre GENOCIDE. Nous connaissant bien notre histoire de France, et celle du pays du Führer. Il n' a plus qu'à lire le livre. Un conseil tout de même.

MEFIEZ VOUS DE CE QUE VOUS SOUHAITEZ
Commenter  J’apprécie          120
Malevil

Emmanuel a toujours rêvé de disposer à sa guise des ruines du château de Malevil. Gamin, il bravait les interdictions et y jouait avec les autres garçons du village. À la mort de son oncle qui l’a élevé une bonne partie de son enfance (sa mère n’aimait que ses deux soeurs et son père était trop lâche pour prendre sa défense), Emmanuel a reçu un bel héritage qui lui a permis de réaliser son voeu le plus cher : posséder et restaurer Malevil. (Son oncle s’est tué en voiture, en même temps que ses parents, lors du retour d’un match de foot.)



Emmanuel a consacré des années et la quasi totalité de son argent à remettre le château en état, en compagnie de la Menou (ancienne bonne de son oncle), de son fils Momo (mentalement retardé), de ses copains inséparables (Peyssou, Messonnier, et Colin) et de Thomas le jeune géologue. Le bonheur aurait pu durer des années encore si les fêtes Pascales de l’année 1977 n’avaient pas mis fin à la civilisation humaine, lors d’une explosion d’origine inconnue et très certainement nucléaire … Ils ont été miraculeusement épargnés, car fort heureusement enfermés dans la cave du château au moment fatidique … Dès lors, il va falloir apprendre à résister loin du monde moderne et à se protéger des quelques survivants de la région, pas forcément bien intentionnés, notamment ceux de La Roque … Avec l’indispensable instauration d’une hiérarchie pertinente, afin de préserver un infime espoir d’avenir …



Robert Merle, maître conteur dont le style littéraire est une pure merveille, nous offre encore une fois une formidable intrigue post-apocalyptique qui se dévore sans modération ! C’est intelligent, superbement écrit et terriblement passionnant ! Un immense plaisir de re-lecture !
Commenter  J’apprécie          120
Malevil

Comment survivrons-nous après une guerre atomique ?

Dans ce roman post-apocalyptique nous suivons les aventures d'un groupe de personnages avant, pendant et après l'explosion d'origine inconnue.



Les événements qui précèdent cette explosion sont plutôt banals, on commence à s'attacher aux personnages au fil de la lecture.

Puis il y a l'explosion, peut-être ce qui m'a le plus marqué, la description de l'action et le ressenti des personnages sont terribles de précision et d'horreur.

Les survivants doivent ré-apprendre à vivre avec leurs moyens, à survivre. Former une communauté, une organisation, une entre-aide.



C'est ici que se révèle le caractère de l'homme, après un tel événement l'homme est-il capable de s'unir pour survivre ou va t-il sombrer dans ses travers de domination et de pouvoir ?

Les survivants vont faire face à de multiples péripéties qui nous feront autant réfléchir sur la place de la religion, la politique ou la position des femmes dans la société.
Commenter  J’apprécie          120
Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Commencé il y a 20 ans puis abandonné, je suis enfin arrivée à bout de ce livre. Et je dois dire que cela a été une bonne surprise. J'en gardais le souvenir d'un livre difficile d'accès et peu intéressant. Mais c'est tout le contraire. Un roman bien écrit, où l'auteur a fait des recherches pour retranscrire la langue de l'époque. C'est intelligent et la grande et petit histoire se mêlent agréablement.

Pour autant, je n'ai pas retrouvé la verve et le souffle épique d'un Alexandre Dumas. Je lirai sans doute la suite pour me faire une idée plus précise...
Commenter  J’apprécie          121
La Mort est mon métier

Publié chez Gallimard en 1952 par Robert Merle, dont je ne saurai trop vous conseiller sa longue saga sur les guerres de religion intitulée Fortune de France (Éd. Plon, 1978-1985), cet ouvrage oscillant entre roman historique et biographie nous narre la vie de Rudolf Hoess, le commandant du camp d'Auschwitz durant la Seconde guerre mondiale. De son enfance jusqu'à son exécution finale par pendaison sur le lieu même de ses crimes, on assiste horrifié à l'ascension militaire de cet homme sociopathe et névrosé, doté d'une seule et unique obsession : obéir.



Obéir mais à quel prix ? Comment renier définitivement toute part d'humanité ? Robert Merle, grâce à un travail d'historien précis et documenté, nous confronte à l'incompréhensible ignominie de la machine d'extermination nazie. En mettant au point le système d'extermination sans doute le plus poussé de l'Histoire, Rudolf Hoess, alias ici Rudolf Lang, s'affranchit de toute conscience et jugement moral afin d'exécuter "son devoir" envers l'Allemagne. Tout le talent de l'auteur, à l'instar de ce que Jonathan Littell avait déployé dans Les Bienveillantes (Éd. Gallimard, 2006) avec son officier SS Maximulien Aue, c'est de nous immerger au coeur de la vie quotidienne d'un monstre à sang froid, méthodique et sans état d'âme. Une véritable plongée aux enfers tracée par un Rudolf Hoess psychologiquement insaisissable, qui n'exprimera jamais aucun véritable remord face au génocide dont il prit part au plus haut niveau. Il n'y a qu'a consulter son autobiographie, que (...)
Lien : http://leslecturesdares.over..
Commenter  J’apprécie          120
L'île

Un récit basée sur l'histoire des mutins et rescapés du Bounty, outre un roman d'aventure bien mené, c'est surtout la difficulté des hommes à vivre ensemble qui est relatée : avec 15 hommes pour 12 femmes, avec de violentes oppositions raciales : d'un côté les blancs (les anglais) avec leur mode de vie : strict et rigoureux et raciste, et de l'autre les noirs (les Tahitiens) avec un mode vie totalement décalé de celui des blancs et pourtant si souvent beaucoup plus respectueux des hommes et de la nature, mais ce qui m'a le plus intéressé dans ce roman c'est le rôle des femmes, qui bien souvent sont beaucoup plus réalistes, justes, ouvertes d'esprit, contre la guerre, respectueuse des autres..... un livre passionnant à lire et qui laisse à réfléchir sur la capacité des hommes à vivre ensemble et à créer une société « équitable ».

Un livre à lire, à recommander, et à relire....
Commenter  J’apprécie          120
Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

J'ai un sérieux problème avec cette saga historique...

Il y a 15 ans environ, je l'ai commencée une première fois. Je me suis arrêtée au milieu du tome 2, je n'arrivais pas à m'intéresser à l'histoire. Mais j'ai toujours eu le regret de ne pas avoir insisté et continué ma lecture.

Dernièrement j'ai décidé de la reprendre. J'ai donc repris au premier tome.

Si au début, j'ai eu l'impression que la magie allait enfin opérer, j'ai rapidement déchanté... Je n'arrive pas à me passionner pour les personnages rencontrés, ni pour le contexte (la guerre de religion entre catholiques et huguenots) et le style trop empoulé à mon goût me rebute un peu. Et pourtant, quelle richesse que cette écriture!

Mais surtout, je crois que ce qui me désenchante, c'est que je n'aime pas le personnage principal, le narrateur. Il m'agace... mais je ne saurais trop dire pourquoi.

Il m'aura fallu près de 2 mois pour lire les 400 et quelques pages du livre de poche.

Malgré cette déception, je lirai prochainement le deuxième tome, en espérant y trouver de l'intérêt pour m'inciter à poursuivre avec les tomes suivants.
Commenter  J’apprécie          121
La Mort est mon métier

Pour une fois, j’ai décidé de passer de l’autre coté. Ce livre est le récit de la vie d’un nazi, un haut dignitaire, qui plus est. Il raconte non pas les misères d’un déporté, mais les difficultés techniques qu’un homme a eues pour mettre au point la Solution Finale. Culpabilité, Dégoût, Interrogations… Le lecteur ne sait plus que penser, une fois le livre terminé.



J’ai beaucoup aimé ce livre qui est très différent de l’ordinaire. Je savais qu’il était difficile de lire ce livre, parce-que les descriptions objectives peuvent choquer… Mais il en faut beaucoup pour me choquer. Je dirai donc que si on prend le livre par la moitié : la première partie ne m’a pas posé de problème, on y lit la montée au pouvoir de Rudolf, qui passe de grade en grade; mais la seconde partie, par contre, est beaucoup plus riche en émotion : elle concerne la partie de sa vie ou il règne sur Auschwitz, et pendant laquelle il doit mettre au point la Solution Finale. On fait donc face à des descriptions objectives des mécanismes barbares du génocide : « gazage », « cheminées », et « douches », apparaissent à profusion.

Ce qui est problématique dans ce livre, c’est son aspect objectif. Jamais Lang ne donnera son opinion sur ses actions : le fait qu’il tue des milliers et des milliers de Juifs ne lui pose pas de problème, car il obéit seulement à des ordres. Tout ce qu’il fait, c’est à dire ses recherches pour trouver la « méthode la plus efficace », il ne le fait que parce-que l’on compte sur lui. Dans la première partie du livre, de la même façon, il cherche à partir en guerre, parce-qu’il rêve d’être un soldat. Lang est donc un personnage qui suit sans cesse l’impératif catégorique, et qui est extrêmement patriotique.

C’est pourquoi ce livre à la capacité d’énerver son lecteur. Dans mon cas, je voulais connaitre son avis sur la chose. Mais le personnage de Lang est si déshumanisé qu’il agit comme un robot programmé pour une certaine tache. A la fin du livre, il reconnait que ce qu’il fait ne lui plait pas, mais qu’il agit selon les « ordres ». Ainsi, il pourrait même tuer son propre fils si on lui en donnait l’ordre. Pour lui, la question n’est pas de savoir ce qui est bien, ou ce qui est mal, mais de faire son devoir.

C’est là ce qui est le plus terrible, quand on sait que ce genre de comportements ont emmené au génocide. Mais en ce qui concerne cet officier là, il est très intéressant d’avoir pu suivre sa vie tout au long du livre. On observe combien son père, semblable a un tyran, imposait des règles absurdes dans la maisonnée, et combien il terrifiait son fils (Lang, en l’occurence). Or, à plusieurs reprises dans le film, ce père si redoutable revient hanter l’officier Lang. En réalité, de la même façon que son père qui est attaché à la religion, Lang, lui, est attaché à l’Allemagne. Sa religion, c’est le patriotisme. Et à travers le patriotisme, il diabolise « le Juif ». Cette idéologie absurde le rend finalement semblable à son père, qui l’effrayait tant. Il est même pire que son père, car il commet le crime de l’humanité.

Pourtant, c’est cette formation que son père lui a apportée malgré lui, qui le rend ainsi. Et c’est en fuyant l’image de son père que, paradoxalement, il la rejoint, et devient plus terrible que lui encore. On observe avec horreur comment il force un de ses sous-officiers à rester responsable des immolations, amenant celui-ci à se suicider.

Ce livre est donc difficile à lire par moment, car le vocabulaire est employé sans tabou, et que l’aspect technique de cette incroyable tuerie est décrite point par point. Je voudrais souligner combien ce livre est riche, avec tant de détails qu’il est une véritable source documentaire sur cette histoire des camps de la mort. Mais il faut parfois avoir l’estomac bien accroché, et je pense qu’il faut une certaine maturité au lecteur pour pouvoir lire le livre dans son intégralité.

Un autre point sur lequel je voudrais me pencher : celui de la place du lecteur. En lisant ce livre, on rencontre les difficultés posées à Lang, des difficultés techniques et hiérarchique. Et inévitablement, en lecteurs curieux, on se demande « comment va-t-il faire ? ». Ce type de questions éveille un drôle de sentiment : pas forcément de la culpabilité, mais la position que l’on a est ambiguë. Sachant que l’on lit un livre, on cherche un dénouement, mais sachant que les faits sont réels, on trouve cela affreux. On est donc dans une position difficile : coupable de vouloir savoir, avide de connaitre les détails. Et pourtant, cette réaction est normale : nous sommes des lecteurs et le passé est une chose importante qu’il faut absolument transmettre.

L’écriture de Robert Merle, son narrateur objectif, nous permettent de nous imaginer le personnage froid qu’était Lang. Pas de sentiments évoqués, pas beaucoup de sensations, juste une obéissance quasi-mécanique qui le font apparaitre comme une machine à obéir, et qui nous donnent l’impression d’être dans la Lager, comme un fantôme. Nous nous retrouvons donc à observer sans jamais rien dire, à voir la vie de Lang sans que jamais celui ci ne se demande : je dois le faire, mais est-ce raisonnable ? Est-ce bon ? Est-ce que je le veux vraiment ?



Malheureusement, rares sont les dignitaires nazis qui se sont posés ces questions là. Beaucoup, de par l’idéologie nazie même, pensaient cela bon. On ne pourra évidemment jamais changer les faits passer, mais cette lecture est indispensable, pour comprendre, mais aussi pour transmettre ce qui ne doit pas être oublié.


Lien : http://lettresevanescentes.b..
Commenter  J’apprécie          120
Malevil

Très bon roman qui raconte l'après d'une destruction massive de la planète à cause d'une explosion nucléaire . Que reste-t-il ? Rien, des cendres, des arbres carbonisés et quelques rescapés qui ont pu résister à la chaleur de l'explosion, cloitrés dans des caves. Il va falloir tout réorganiser au dessus des décombres. Survivre, trouver à manger, se grouper pour être plus forts, lutter contre les pillards. Beaucoup de personnages, mais tous très bien décrits.
Commenter  J’apprécie          120
La Mort est mon métier

La mort est mon métier ou comment entrer dans la peau (la tête ?) d'un salaud ? En nous racontant à la première personne l'enfance et la montée en puissance de la "carrière" d'un directeur de camp de concentration, Robert Merle réussit la gageure de nous le rendre (presque) humain.
Commenter  J’apprécie          120
Fortune de France, tome 12 : Complots Et Ca..

Dans cet avant dernier tome de Fortune de France, le comte d'Orbieu relate trois années du règne de Louis XIII !!

Ces 3 années verront les deux campagnes d'Italie, et surtout certains évènements tels la Journée des Dupes qui sonnera le glas de la reine mère Marie de Médicis.

On constate aussi la volonté de Richelieu et du Roi de " rogner" le pouvoir des grands qui ne pensent qu'à comploter et retirer des avantages pour eux mêmes et non pour le royaume.

La saga commence un peu à s'essouffler, l'histoire devenant de plus en plus une chronique du règne de louis XIII au détriment de la vie et des aventures des Siorac , chose qui selon moi, contribuait au charme de cette série.
Commenter  J’apprécie          120
Fortune de France, tome 11 : La Gloire et l..

La gloire et les périls est rien moins que le onzième tome de la saga Fortune de France ( qui en compte treize ) de Robert Merle.

Je craignais que mon intérêt s'émousse au fur et à mesure de la série, mais ce n'est absolument pas le cas.

Ici, Pierre Emmanuel de Siorac, qui va d'ailleurs être élevé au rang de duc par Louis XIII, relate le siège de La Rochelle par Richelieu.

Ce livre m'a permis de comprendre les enjeux et les détails de cette page de l'histoire de France avec entre autres la construction de la fameuse digue qui a empêché la ville de pouvoir espérer du secours par la voie maritime.

Pierre Emmanuel raconte avec sa verve habituelle son histoire qui se trouve étroitement mêlée par moments à la réalité historique.
Commenter  J’apprécie          120
Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Je suis entièrement d’accord avec la grande majorité des commentateurs: dans la catégorie des romans historiques, ce premier livre de "Fortune de France" est un chef d’œuvre. Robert Merle rend d’une manière excellente l’ambiance et les événements du XVIème siècle, période très pénible de notre histoire; et en même temps, il nous captive complètement avec les aventures de personnages très attachants, dont le principal est un jeune noble nommé Pierre de Siorac. On retrouve dans ce premier volume de la série les remarquables qualités de narrateur dont l’écrivain fait preuve dans son "Malevil": une fois qu’on a commencé le livre, on ne peut plus le lâcher. Mais je n’en dirai pas autant pour les volumes suivants: plus on avance dans cette saga, plus le lecteur a l’impression que l’auteur dilue à l’excès son récit: c'est pourquoi j'ai renoncé à lire l'intégrale de la série des "Fortune de France".
Commenter  J’apprécie          120
Derrière la vitre

En 1968, Robert Merle était enseignant à la faculté des Lettres de Nanterre, qui était alors toute neuve, et accueillait déjà douze mille étudiants. Près de la résidence universitaire se trouvaient les bidonvilles de Nanterre, une véritable petite ville avec ses ruelles, et habités majoritairement par des algériens, des maçons qui partent tôt le matin, pour aller travailler sur tous les chantiers de la région parisienne.

Robert Merle avait déjà le projet d'écrire un livre sur le milieu étudiant depuis la rentrée universitaire, en 1967, et il connaissait donc déjà beaucoup des acteurs de cette journée du 22 mars 1968, au cours de laquelle des centaines d'étudiants envahissent la tour administrative de l'Université, un des facteurs déclenchant de la mobilisation qui suivra.

Il décrit, heure par heure, ce qu'il a vu durant cette journée très agitée, et qui finit, le soir, en apothéose.

Pour les personnages de son roman, Robert Merle s'est donc servi des rencontres et des discussions qu'il a eu avec des tas de jeunes étudiants et étudiantes, qui vivent dans les petites cellules des chambres d'étudiants, mais garçons et filles séparés... Il a changé quelques noms, mais en a aussi conservé certains (comme Daniel Cohn-Bendit, etc.). C'est donc un foisonnement de vies, d'idées, d'aspirations. Bien que romancé, le livre fait donc plutôt office de reportage sur le vif, et les acteurs réels de ces événements sont reconnaissables (à l'époque).

Certains sont très politisés, d'autres pas du tout. Certains rêvent de révolution... sociale, oui, mais aussi (et parfois surtout) de révolution sexuelle. Tout se libère alors, et notamment la parole. Pour certains, tout devient possible, pour d'autres, les aspirations sont plus modestes, comme de trouver du boulot, pour s'émanciper de leurs parents.

Beaucoup ont rejoint les groupes gauchistes, maoïstes, trotskystes, anarchistes, lors des manifestations contre la guerre du Vietnam. Ils contestent la société et le capitalisme, et sont plein d’enthousiasmes. Ils veulent aller aux portes des usines, rencontrer les ouvriers.

Robert Merle dresse là un portrait très vivant de la condition étudiante de cette époque, et de cette extraordinaire bouffée de liberté qui envahit toute la vie sociale.
Commenter  J’apprécie          121




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Robert Merle Voir plus

Quiz Voir plus

Connaissez vous les romans de Robert Merle ?

Roman historique lauréat du prix Goncourt publié en 1949 racontant la retraite d'un groupe de soldats français lors de la défaite franco-britannique lors de la seconde guerre mondiale. Mon titre est "week-end

chez ma mère'
à Deauville'
à Zuydcoote'
en amoureux

8 questions
110 lecteurs ont répondu
Thème : Robert MerleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}