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Critiques de Robert Merle (1113)
Fortune de France, tome 10 : Le Lys et la p..

Sacré Robert! Il fallait quand même oser le faire!

Raconter avec humour et dans un vocabulaire d'époque, les intrigues menées par Madame de Chevreuse pour faire assassiner le cardinal et le roi au profit de Monsieur son frère et que déjoue habilement le comte Siorac dans une bonne ambiance de chambrières, tétins, catins et autres garcelettes;-)



Et il termine ce par quoi il excelle, le conte rendu des cinq mois du siège de l'île de Re!



Bon, au lieu de piquer au hasard, je choisirai la prochaine fois dans l'ordre chronologique...

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La Mort est mon métier

Un livre incontournable, un grand classique !

Ce roman s'inspire de la vie de Rudolph Hoess, le vrai responsable du camp d'Auschwitz. On sent que Robert Merle s'est beaucoup documenté. Il y a une telle précision, qui renforce l'impression de réalité, comme si il s'était immiscé dans le cerveau de cet homme. J'ai cru comprendre cependant, que l'auteur s'est beaucoup penché sur les notes des entretiens de Rudolph Hoess avec un psy. C'est une information que j'ai lue mais que je n'arrive pas à retrouver, donc qui reste à vérifier.

Ce roman se lit bien, mais il m'a laissé un tel sentiment d'impuissance. Cet homme ne s'est jamais posé la question à savoir si ce qu'il faisait était bien ou pas bien, moral ou pas moral... c'était un soldat, il ne faisait qu'obéir aux ordres ! La responsabilité, selon lui, ne revenait qu'aux chefs de guerre.

A plusieurs reprises il m'est arrivé d'être réellement mal à l'aise, voire dégoûtée.

Ce roman est vraiment intéressant, tellement instructif, et à la fois dérangeant. Il vaut vraiment la peine d'être lu.
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L'île

Avec l'île, le premier questionnement consisterait à se demander si au demeurant, enlever 250 pages au roman pour le ramener à 450 n'aurait pas permis de le faire basculer de la catégorie "bon livre" à celle des chef d'oeuvre.

Le roman de Robert Merle est passionnant, certes, mais à la façon de certains écrivains humanistes, il est parfois légèrement redondant. Je pense particulièrement ici aux romans d'Ursula Le Guin qui languissent quelques fois dans des eaux chargées de paresses littéraires : l'auteur explique, le lecteur écoute et l'action n'avance pas - on peut tout à fait goûter à ça, j'en suis moi-même extrêmement friand-.

Robert Merle agit un peu de la même façon, il n'a de cesse de réexpliciter sa thèse, en l'enrichissant, en la détournant et en l'enjolivant. N'empêche qu'elle reste la même : quelles lois pour vivre ensemble ? Où la liberté de l'autre s'arrête-t-elle ? Jusqu'à quel point peut-on ou doit-on prôner la non-violence ?



Au départ du roman, il y a l'idée simple d'une mutinerie sur un bateau qui va condamner les fautifs à un exil loin des yeux et des oreilles de l'Angleterre. Ce sera l'île,ridicule caillou perdu entre la micronésie et l'île de Paques. Déserte, elle va devoir accueillir lesm utins britanniques mais aussi des Tahitiens embauchés à Bora-Bora pour cet exil fantastique. 15 hommes et 12 femmes et avec eux, dans chacun de leurs gestes, dans chacune de leurs positions, cet être qui caractérise en plein leur différentes cultures. Etre un homme, un marin, et une fois à terre ne plus avoir de capitaine. Etre un Tahitien, être un chef sur son île et recevoir des ordres d'un simple matelot Britannique Etre une femme et devenir l'objet d'un chantage, se transformer en bien exploitable, se marier, être répudier, subir, incarner l'ordre ?



Le roman de Robert Merle interroge tout ça aux travers de personnages au fantastique charisme, tous habités par des idées complexes sur la façon dont cet exil devrait se dérouler. C'est beau et ça questionne et pourtant, c'est écrit avec la verve de London, Melville, Swift et Stevenson. Ce roman d'aventure parle de la liberté et de la contrainte Il est beau, et c'estpresque un chef-d'oeuvre.
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Madrapour

Achevée, cette histoire me laisse dans un état de flottement, de tristesse, de fatalisme et d’interrogations.

L’œuvre est une analyse fine de la psychologie humaine, qui se retrouve décortiquée, révélée.

Le récit se passe à bord d’un avion, mais pas n’importe quel avion. Et le cadre est totalement décalé, illogique, fou !

Des « passagers », aussi différents les uns des autres, et pourtant si semblables dans leur condition humaine, vont devoir faire face à certaines « questions ». Aucune réponse ne sera donnée, car il appartient à chacun de trouver la sienne.

Y-a-t-il un but à notre existence ? Qu’est ce qui est le plus important ? Doit-on se laisser entrainer dans la roue du temps, passivement et en s’enlisant dans nos petits tracas ? Rassurés par nos certitudes, nos règles, ce qui doit ou ce qui ne doit pas être, nos jugements ? Doit-on se laisser ronger par nos angoisses, fuir en espérant un ailleurs qui serait meilleur ?

Un livre que l’on ne peut oublier, sans aucun doute, même avec le temps…

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Le Jour ne se lève pas pour nous

L’histoire se déroule à bord d’un SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d’engins), à travers le récit d’un jeune médecin militaire.



Tout au long de sa patrouille en mer, durant plusieurs semaines, il va nous faire découvrir ce monde si particulier. Son équipage, le rôle de chacun, l’organisation du quotidien, et plus largement, la mission du sous-marin et ses enjeux…



Outre le bénéfice d’enrichir notre culture générale dans un domaine finalement peu connu, l’auteur s’intéresse à la dimension humaine de cette aventure. Les interactions nécessaires entre les membres de l’équipage, les ajustements hiérarchiques, les états d’âme souvent mis à mal du fait de l’enfermement….Les monologues de l’auteur du récit (le médecin) sont également très intéressants, et pleins d’humour !



208 pages captivantes, écrites avec beaucoup de finesse, et chevauchant un vocabulaire soutenu ! (encore une fois, merci Monsieur Merle, d’avoir pensé à alimenter notre culture linguistique)



Bonne lecture.

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La Mort est mon métier

La question que l'on se pose avant de lire ce livre est : Comment un simple homme peut en venir à créer une usine à tuer comme Auswitch et vivre sans remords. Ce que l'on apprend, c'est que ça prend un candidat idéal. Il doit être endoctriné à 100% par l'idéologie du parti, il ne doit avoir aucune empathie et doit savoir exécuter des ordres sans se questionner.



La Mort Est Mon Métier est un livre qui donne des frissons car c'est basé sur la réalité. C'est basé sur la vie de Rudolph Hesse, un des pire crotté de l'histoire humaine. Le livre montre bien la froideur de la pensée de cet être ignoble.



Malgré la dureté du sujet, ça veut le peine de lire ce roman juste pour mieux comprendre les rouages de l'Holocauste. Cependant, comprendre ne veux pas dire accepter.
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La Mort est mon métier

Traumatisé par un père catholique fanatique, autoritaire et certainement fou, Rudolph Lang s’engage dès l’adolescence dans l’armée allemande.



Méthodique et froid, il sera vite remarqué et gravira d’une guerre mondiale à l’autre les échelons qui le mèneront au commandement d’Auschwitz…



La mort est mon métier, c’est avant tout l’histoire d’un homme dénué d’humanité, pris dans l’engrenage de l’obéissance aveugle,



Comme dans ‘Le ruban blanc’ (le film de l’Autrichien Michael Haneke), on retrouve tout ce qu'il y a de glaçant, de toxique dans cette génération née avant la Grande Guerre en Allemagne.



Malgré une dizaine de pages absolument insoutenables, je ne peux que vous recommander ce roman historique (écrit en 1952) et psychologique inspiré par personnage réel.





Merci à Canel pour ce livre formidable, un coup de cœur pour elle, un livre indispensable pour moi.
Lien : http://logresse.blogspot.com..
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La Mort est mon métier

Terrifiant.

Ici, le personnage principal, inspiré du véritable commandant du camp d'extermination d'Auschwitz, n'est pas un monstre sanguinaire, mais un bureaucrate zélé, un soldat qui obéit sans réfléchir aux ordres qu'on lui donne. Il y a bien sûr la haine viscérale du juif comme terreau à l'impensable, mais comme Rudolph Lang le dit lui-même, il n'est pas plus coupable que l'aviateur qui largue des bombes sur une ville sans discernement, massacrant des civils. Si on prend deux minutes pour y réfléchir, le type qui a largué une bombe atomique sur Hiroshima n'est-il pas lui aussi responsable de crime contre l'humanité ?

Là où les nazis se sont distingués de la plupart des génocidaires de l'Histoire, c'est en usant d'une logique de rendement, de "chef de production". On ne parle plus d'humains, mais "d'unités", ou de "patients". Des êtres humains se sont vraiment penchés sur une table, ont brassé des chiffres, ont mis en place des "process" pour trouver la façon la plus efficiente d'exterminer d'autres êtres humains. Bref, je ne sais pas si c'est le cas, mais on devrait faire lire ce bouquin aux mômes à l'école.

Pour ce qui est du style, c'est assez propre, assez clinique, pas de grandes envolées lyriques (l'auteur s'efface sans doute devant la gravité du sujet, d'autant que le boucher est le narrateur), mais j'ai été fortement dérangé par le grand nombre de mots, des phrases entières parfois, en allemand dans le texte. Ca n'a à mon avis aucun intérêt.



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La Mort est mon métier

Le pouvoir abject du despote



Au cours de cette existence que nous tâchons de mener au mieux, est-il possible de songer à autre chose qu’à la vie et à toutes les ressources qu’elle nous offre, même si, parfois, il faut aller les chercher loin, « s’abandonner à vivre » comme l’écrit dans son recueil du même titre un Sylvain Tesson caustique ?

Alors que Primo Lévi parle également du « Métier de vivre », Robert Merle, évoque dans ce récit glaçant une orientation radicalement différente : la mort comme métier… Certains êtres font de ce choix abject une politique… C’est ainsi que les despotes de tout poil parviennent à étouffer l’Homme et qu’ils continuent, en plein XXI° siècle, de prospérer sur la « branloire perenne » de nos civilisations.

Dans la galerie des bourreaux, le romancier choisit de raconter l’évolution du sinistre Rudolf Hess, administrateur du génocide à Auschwitz. Avec méthode et précision, il explique comment le personnage en est venu à imaginer la machine destinée à éliminer tous ceux qui n’entraient pas dans les critères de la race aryenne. Il examine aussi comment ce favori d’Hitler a mis en place une entreprise de destruction de masse visant surtout à effacer tout signe d’humanité chez ceux qui ont fini par se demander, comme Primo Lévi, s’ils étaient encore des hommes.


Lien : http://ericbertrand-auteur.n..
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La Mort est mon métier

La mort que signe et paraphe R Lang l'illustre tristement célèbre " serviteuravec pour SEUL MOT D'ORDRE LE DEVOIR

Jusqu'où peut mener l'endoctrinement qui a conduit aux atrocités que l'on sait

Que lHistoire doit retenir

Sans discernement aucun, semble t'il animé de la seule volonté d'établir UN BON ORDRE de nouvelles bases en vue du renouveau escompté

Rudolf Lang a mené jusqu'au bout du raisonnement implacablement orchestré les éléments imbriqués rigoureusement en vue de LA SOLUTION die Endloesung : la solution finale selon Hitler et ses sbires qui en finira avec les errements passés des rancoeurs amenées entre autres par le fameux traité de Versailles et ses écrits qui engendrerent sentiment detre bafoué et foulés au pied



Recouvrer honneur .

Tel fut le défi lancé par Hitler , a lui meme a la nation qui l'amena au pouvoir dans cette optique savamment conduite

Mein Kampf. mon combat Hitler qui a subjugué Lang Himmler lOrdre NOIR

qui a voulu décider de tout

Et imposa les pouvoirs de faire régner un renouveau

Dans le sang versé

La mort .le métier et sa toute puissance

Robert Merle en est le transcripteur exact

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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Lors de ma lecture des rois maudits,  Babelio me proposait comme livres proches, Fortune de France de Robert Merle. Les nombreuses critiques élogieuses m'ont donné envie de me lancer.

C'est désormais chose faite et me voilà très probablement partie pour passer 6 mois en compagnie de Pierre de Sioriac et ses acolytes,  temps nécessaire à la lecture des 13 tomes de la série.

Pour l'instant,  tout me plaît : l'histoire,  les personnages tout en nuances,  le style d'écriture, qui peut rebuter du fait de l'utilisation d'un vocabulaire particulier,  mais qui donne du corps à cette lecture.
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Fortune de France, tome 2 : En nos vertes a..

Il faut vous dire : Jules avait rapporté il y a quelques temps plusieurs romans de Robert Merle. Après les avoir lu lui-même, il m’en a fait l’éloge et à chaque fois que je m’interrogeais sur ma lecture suivante, il me disait invariablement « tu devrais lire Robert Merle ».

Oui, mais, moi, j’attendais le moment pour ça, c’est-à-dire le bon moment. Et le moment de m’attaquer à Robert Merle est venu. Là, devant les livres rangés côte à côte dans la bibliothèque, je me suis demandé par lequel commencer. Et j’ai pris celui qui m’attirait le moins. Vous savez, comme quand petit vous triez les aliments dans votre assiette pour finir par celui que vous préférez. Stratégie que j’ai souvent adopté, pourtant pas terrible en ce qui me concernait ; que de fois mon mini appétit m’a privé du meilleur ! Depuis, je mange toujours tout ensemble de ce qu’il y a dans mon assiette. Mais ça n’est pas valable pour les livres, les lire tous ensembles ne donne rien.



Si je dis que ce roman est celui qui m’attirait le moins de ceux que l’on a de l’auteur, c’est bien sûr à cause d’un gros a priori de ma part ; les romans historiques ne m’attirent pas. Alors des histoires de huguenots et de papistes…

Oui, mais en réalité, ce qui m’a décidé à prendre ce livre quand même, c’est l’allusion en quatrième de couverture (comme quoi, elles peuvent être utiles quand elles sont bien faites) au caractère picaresque du roman. Et ça j’aime bien.

D’ailleurs, il est peut-être là le mélange pour les livres, avoir deux genres ensembles pour faire passer celui que l’on aime pas grâce à celui que l’on aime bien.



Ce livre est écrit dans une langue ponctuée de mots anciens, mais dans une proportion qui reste tout à fait raisonnable et ne gêne donc pas la fluidité de la lecture.

Étrangement donc, je me suis vite intéressée à l’histoire de Pierre de Siorac et aux péripéties auxquelles il devra faire face. Il est en effet venu à Montpellier pour ses études de médecine, domaine qui l’intéresse certes, mais sans exclusivité. Il apprécie aussi visiblement les femmes et les bonnes tables.



Le contexte historique permet de s’instruire, si jamais la simple lecture détente ne suffit pas. Sinon l’intrigue et la qualité littéraire sont déjà amplement suffisants pour justifier du choix de cette lecture.

Une belle découverte.



Au suivant, donc !


Lien : https://chargedame.wordpress..
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La Mort est mon métier

Malgré la (très) bonne note que j'accorde à La Mort est mon métier, j'ai un avis très partagé sur cet ouvrage... En effet, j'ai eu beaucoup de mal à me "glisser" dans la peau de cet officier allemand, à l'humanisme absent et au sens rigoureux de l'ordre et de la hiérarchie. Bien entendu, c'est voulu. Mais j'ai franchement plusieurs fois hésité à arrêter ma lecture tant le personnage est effroyable.

J'en suis toutefois venu à bout, et j'ai le sentiment d'avoir lu quelque chose d'important... On s'imagine tous des choses sur la seconde guerre mondiale, on a tous eu des exposés, des cours sur la chose... Mais à la lecture de La Mort est mon métier, j'ai davantage appréhendé certains des aspects les plus terrifiants du régime nazi et de la guerre en général. Je crains que cet ouvrage ne soit malheureusement encore très nécessaire aujourd'hui...
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Malevil

Bien que peu amatrice de dystopies , j'avais envie de retrouver la plume de Robert Merle cet auteur qui m'a procuré un tel bonheur de lecture avec sa saga "Fortune de France". Ce roman apocalyptique bien antérieur, porte néanmoins en germe bien des éléments que l'auteur développera par la suite et notamment la solidarité d'une communauté rurale confrontée à la rudesse du monde extérieur,

Quand "l'évènement" survient, quelques individus sont en train de mettre du vin en bouteilles dans une cave profonde et c'est ce qui leur permet de rester en vie car tout autour de ce "nid crénelé" de Malevil (qui évoque aussitôt pour moi le Mespech de la saga ) la vie s'est arrêtée sous l'effet de ce qui n'est jamais précisément décrit mais parait bien être un sinistre nucléaire. Plus de vie extérieure, mais aussi plus d'électricité, ni de transports, ni de moyens de communication. Il faut faire avec et les survivants ne peuvent compter que sur leurs propres forces pour survivre. Heureusement qu'à la campagne, on a quand même des provisions d'avance... et qu'on sait se passer d'une technologie qui a été absente pendant des siècles sans empêcher quiconque de cultiver la terre et de se nourrir, d'élever des animaux et de vivre en autarcie.

Croyant être les derniers survivants d'une humanité éteinte les rescapés vont néanmoins apprendre qu'il leur reste des voisins, et pas toujours bien intentionnés ...

Emmanuel le propriétaire de Malevil endossera le rôle de leader charismatique pour partager le travail et intégrer à la communauté ceux qui se trouveront sur sa route tout en les défendant des périls extérieurs.

Au moment où explosent tous les cadres sociétaux qui ont structuré le monde d'avant, il est nécessaire d'en créer de nouveaux pour permettre la cohabitation pacifique et le partage des femmes est mis à l'ordre du jour.

Je comprends parfaitement les critiques justifiées qui ont été émises en réponse à ce choix narratif de l'auteur qui me parait pourtant correspondre l'au contexte culturel de l'époque de rédaction du roman, les années 1970, celles de la libération sexuelle, du flower power, de l'interdiction d'interdire.

Aujourd'hui il est évident que les personnages féminins sont particulièrement faibles mais il faut aussi noter que les hommes ont parfois également des réactions bien simplistes ...

L'absence de réaction des villageois rescapés devant ce qui pourrait devenir une dictature religieuse à la Savonarole est aussi datée d'une époque où l'emprise catholique sur les campagnes existait encore ce qui ne s'avère plus exact quarante ans après .

Il faut donc lire cette dystopie en ayant sans cesse à l'esprit le contexte culturel qui l'a vue naître et si on fait cet effort, on reconnait que l'on a sous la main un bon , un très bon roman, bien construit dans lequel il faut hardiment s'avancer car les cent premières pages paraissent un peu longues... Mais ensuite les rebondissements s'enchaînent, l'intérêt ne faiblit jamais et le livre devient vraiment passionnant. On suit les personnages qui revivent en même temps que la nature qui les entoure et voici que tout repart ...pour un tour ? avant la prochaine catastrophe ? question ouverte que la fin du roman laisse entrevoir.

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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Dans les romans historiques comme celui-ci, la part romancée se mélange avec les réalités historiques quand les personnages fictifs rencontrent la grande histoire, sans que le romancé ne se distingue du vrai.

Merle a un peu de mal à fondre les deux, et introduit de long chapitres d'histoire (la guerre civile de cette période est particulièrement riche) un peu comme si on lisait les journaux...ce qui casse un peu l'intrigue. Le rythme est lent et suit la vie du héros Pierre de Siorac, jeune garçon au sang chaud de la noblesse périgordine, dans un style imagé et plein de gouaille, mêlant formules anciennes (voir de langue d'oc), avec un parler moderne.

De ce point de vue c'est assez réussi, même si le roman a un peu vieilli et que certaines formules se répètent un peu.

On suit la saga familiale avec plaisir, passant vite sur les violences, disparitions, guerres et épidémies qui rappellent combien naturelle était la mort, omniprésente et frappant au hasard... petit rappel d'histoire en cette époque de COVID que nos ancêtres regarderaient en rigolant !

J'ai trouvé la suite dans la boîte à livre de mon quartier.... donc !

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Malevil

Curiosité, cette fameuse robinsonnade, popularisée par un film de 1981. Écrite en 1972 dans le contexte d’une relative détente de la guerre froide, elle se projette aussi loin que 1977. Française et rurale, avant comme après “l’événement” atomique, la société est patriarcale et l’on y parle patois. Elle a pourtant un titre hybride, redondance franco-britannique. À l’inverse des fictions post-apocalyptiques, elle ne contient aucune transition urbaine/rurale. Les richesses et les enjeux sont les mêmes dans les 70 pages d’introduction et les 500 pages de péripéties : terre, blé, fourrage, vigne, chevaux et vaches. Les guerres picrocholiques portent sur ces ressources, les femmes et la religion. Le récit, porté par Emmanuel, propriétaire de la forteresse médiévale de Malevil, est repris après sa mort par Thomas qui use du même style méticuleux, prolixe et raisonnable. Raisonnable ? Pardon pour les femmes. La figure de Miette, bonne fille, muette (ce qui simplifie son consentement), est partagée entre tous par l’assemblée des hommes. Si les adeptes de MeToo lisaient sur ce roman, ils/elles le mettraient à l’index.
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La Mort est mon métier

Étant intéressé par ce sujet en général, je ne pouvais pas passer à côté de ce roman qui récolte de très bonnes critiques, à juste titre.



Il s'intéresse à un protagoniste principal d'une des plus grosses horreurs du 20 ème siècle : Rudolf Hoess (Lang dans le livre).

Robert Merle, raconte à travers un passé "fictionnel" comment cet homme a pu devenir ce qu'il a été. Il faut savoir que l'écrivain, a pu rencontrer le psychologue de Rudolf Hoess quand il a été arrêté et jugé au procès de Nuremberg.



La psychologie de ce personnage est très surprenante. Alors qu'on peut s'attendre à un homme assoiffé de sang, de violence, il n'en est rien. Enfance baignée sous les ordres et la discipline d'un père tyrannique, marquée par la défaite de la patrie lors de la 1 ère guerre mondiale, puis humiliée suite à ça. Voilà tant d'éléments qui au début pourraient presque nous donner de la pitié pour ce personnage.



Rudolf deviendra alors quelqu'un de très sérieux dans son travail, très obéissant et préférant la mort à l'échec/ fuite (Cf anecdote avec la mitrailleuse pendant la guerre).

Enrôlé dans l'armée jeune, il sera influencé par des hommes "il n'y a qu'un seul pêché, c'est de ne pas être un bon allemand".



Reconnu par son bon travail, il va gagner du crédit dans un parti nazi en pleine effervescence. On lui confiera alors la gestion du camp d' Auschwitz.



Ce roman est très intéressant, la façon dont se comporte Rudolf, comme s'il s'agissait d'un boulot ordinaire, fait froid dans le dos. On le voit réfléchir, faire de son mieux pour augmenter "l'unité" de juifs tués par jour dans le camp. Avec une telle détermination et sérieux, on peut être capable du meilleur comme du pire, pour son cas ça va au delà du mal absolu, avec sur la "conscience" 3 millions de morts.. Euh plutôt 2,5 millions. La précision et la rigueur comptent beaucoup pour lui quand on donne des chiffres, vous comprenez.

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L'île

En terminant sa conférence (sur zoom) traitant de la véritable histoire des révoltés du Bounty, Olivier Mignon, le conférencier, nous conseille la lecture de l'Ile de Robert Merle. Ce livre paru en 1962 a obtenu le prix de la Fraternité.



Robert Merle ne m'était pas inconnu. de mémoire j'ai déjà lu de cet auteur "la Mort est mon Métier" ainsi que toute la série "Fortune de France" .



L'île est l'histoire romancée des révoltés du Bounty. C'est un excellent roman d'aventure avec quelques longueurs. (698 pages, édition Folio)



A la suite d'une révolte pour mauvais traitements des mutins s'emparent du bateau. Ils sont neuf à rester à bord. Lors d' une escale à Tahiti ayant besoin d'aide pour manœuvrer le bateau ils embarquent six tahitiens et 12 tahitiennes. Après plusieurs jour de navigation ils aperçoivent une île quasi inaccessible "c'est un rocher et fort peu hospitalier".



A terre s'organise une société inégalitaire, d'un coté les anglais "les péritani", de l'autre les tahitiens. Chaque anglais se choisit une femme, ne laissant que 3 femmes aux tahitiens. Très vite une tension suivie de violence s'installent entre les deux groupes.



La majeur partie du livre traite des difficultés de la vie en société mais aussi et surtout l'intolérance, du racisme, de la violence. Au dernier chapitre perce une lueur d'espoir et d'amitié.



Les tahitiennes sont avec le lieutenant Purcell les personnages les plus intéressants.





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Malevil

J'ai lu ce titre il y a maintenant quinze ans, et j'en garde le souvenir d'un livre marquant et passionnant. Sans doute toujours d'actualité, il brosse une étude très réaliste des comportements humains. Présenté comme le récit de l'un des protagonistes, interrompu par des notes écrites par un autre personnage, ce livre nous raconte comment quelques personnes ont survécu à l'explosion d'une bombe au lithium ayant ravagée toute la terre et quelles difficultés ils doivent surmonter. Un récit tout à fait plausible.
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Malevil

Je pense vraiment que ce roman est à lire. Il nous amène à nous interroger sur la vie en société, sur l'individu, son positionnement par rapport aux autres, ses instincts, son évolution au gré de la place qu'on lui attribue… J'ai trouvé très intéressantes les analyses et décisions d'Emmanuel pour pouvoir survivre et garder une situation de domination. Et les interventions de Thomas dans la narration d'Emmanuel poussent à la prise de recul. Il y a beaucoup de petites réflexions philosophiques dans cette oeuvre. Et cela sans toutefois apporter un quelconque ennui. Par ailleurs, je me demandais vraiment comment le roman allait se terminer!

Un petit bémol néanmoins… Une petite centaine de pages en trop! J'ai passé deux semaines avec cette petite communauté et les deux derniers jours, j'ai pris moins de plaisir. J'ai été contente de quitter Emmanuel et les siens… Mais ravie de les avoir découverts!
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