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Critiques de Scholastique Mukasonga (323)
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Un si beau diplôme !

Un si beau diplôme ! c'est celui d'assistante sociale, convoité par la narratrice. Mais ce diplôme, c'est surtout le symbole de l'éducation que ses parents ont voulu pour leur fille et la garantie d'un travail ensuite. Pour l'obtenir, la jeune fille quitte le Rwanda pour le Burundi où elle peut terminer ses études, avant de suivre son mari à Djibouti puis en France, où ce "si beau diplôme" n'est pas valide et où elle doit tout recommencer. de cette profession d'assistante sociale, il est finalement assez peu question, sauf lorsqu'elle est exercée par d'autres, et le roman est surtout un retour sur la jeunesse, l'exil, la détermination du personnage, ainsi que, devenue adulte et vivant en France, sur le deuil de tous les siens, Tutsis Rwandais. le ton sait être à la fois léger et inviter à la réflexion. La narratrice montre aussi bien son humour que son courage et sait porter un regard juste sur ce qu'elle rapporte. Il est aisé de la suivre dans son parcours à la fois d'émancipation et de retour aux sources familiales.
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Notre-Dame du Nil

Toutes les odeurs, les couleurs, les sons du Rwanda livrent leur pleine mesure dans le roman de Scholastique Mukasonga, prix Renaudot 2012.

Toute l’inquiétude, toutes les peurs, toutes les incompréhensions sont présentes et se lisent dans l'histoire du lycée internat de Notre-Dame du Nil situé à 2500 m d'altitude, au milieu des nuages du pays des milles collines.

Les années soixante-dix : des jeunes filles de milieu aisé (riches commerçants, militaires, ministres) et selon le quota imposé de 10%, un nombre réduit de filles « Tutsi » le fréquentent. Nous comprenons de suite les tenants et aboutissants que produira ce« mélange ». Le malaise est bien présent et continu entre le mépris jusqu'à la haine de certains et la méfiance des autres.

Nous découvrons les sources de cette rivalité qui aboutira à l'un des grands génocides du XXe siècle. Querelles favorisées par l'horrible mentalité coloniale où la religion catholique prend une part de responsabilité bien démontrée par l'auteur en la personne de l’aumônier à la recherche de plaisirs douteux. Les paroles d'excitation à la haine qu'il tient lors de la poursuite meurtrière (le silence des professeurs belges et l'ignorance des coopérants français lors des faits interpellent) sont celles que je retiendrai essentiellement de ce livre.

Scholastique Mukasonga nous montre et démontre comment les liens de la haine (gratuite), l'influence, la manipulation, tout ce qui fait la laideur de l'homme conduira à cette horreur.

Un si beau pensionnat..., un programme visant à la formation de futures jeunes femmes responsables (la visite de la reine Fabiola est un morceau d'humour qui se déguste)..., la religion sectaire (les processions, cantiques, prières pour un oui, pour un non, les prénoms changés)..., la sorcellerie toujours présente, les us et coutumes de clans..., la folie d'un voisin en extase devant les Tutsis (ce qui nous permet de comprendre l'interrogation posée sur leur origine)..., donc un si beau pensionnat où couvent, microcosme de domination d'une ethnie sur l'autre, tous les ingrédients représentatifs de la destruction future.

Lecture aisée, simple sans fioritures inutiles, dialogues qui font rebondir l'histoire, nous font avancer pas à pas dans ce que nous pourrions croire, au début, être les relations tendues et perverses d'adolescentes en mal d'être jusqu'à découvrir que non, tout est politique, rien que politique et fanatisation.

Dans cette page d'Histoire, il y a cependant l'action finale qui donne à penser que l'homme peut toujours croire en l'homme. Et pourtant elle ne provient pas de celui (le religieux) dont on l'attendrait mais ne dévoilons rien...

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Notre-Dame du Nil

Situé au sommet d'une colline, près de la source du Nil, Notre-Dame du Nil est un pensionnat catholique pour les jeunes filles de la haute-société rwandaise. Un lycée difficile d'accès qui doit former l'élite féminine de demain. Il accueille donc principalement des jeunes filles issues de la majorité Hutu, mais un quota de 10% de Tutsi est admis.

Dans ce pensionnat qui vit en vase clôt, on voit se dessiner en miniature les mêmes problèmes que dans la société rwandaise. A savoir les relations complexes et parfois haineuses entre les deux "ethnies".



Ce roman a été une vraie source de découvertes. Découverte d'une culture, abordée de façon agréable dans ses multiples aspects. Découverte de l'histoire de ce pays à laquelle l'auteur fait maintes allusions. De la société rwandaise, ses codes et inégalités qui sont abordés de façon subtile. Et la place de la religion face aux croyance ancestrales.

J'ai été très émue par la façon dont l'auteur, qui a été victime de l'épuration ethnique, arrive à prendre un tel recul afin de sonder la source des relations conflictuelles entre Hutus et Tutsis, et entre les Rwandais et les Blancs. Et ça rend le roman d'autant plus puissant.

Des passages peuvent même être plein d'humour et, tout de même, on sent que l'irréparable peut se produire.

Les jeunes filles du pensionnat incarnent chacune les différences de la société rwandaise. Il y a Gloriosa, fille d'un politicien hutu qui prône l'épuration ethnique ; Modesta née d'un père hutu et d'une mère tutsi mise au ban de la famille, ; Immaculée qui, sous des aspects superficiels, ne se laisse pas dicter sa loi ; Véronica et Virginia deux jeunes filles tutsi pleines de rêves d'avenir mais qui sentent venir la catastrophe. Et les Sœurs blanches du pensionnat, les profs français et belges qui viennent en coopération et ne comprennent pas grand chose au pays qui les accueille.



Mais si j'ai aimé ce roman pour sa subtilité dans le traitement du sujet et pour ce qu'il a à enseigner je n'ai malheureusement pas été "emportée" par l"histoire, qui manque d'un certain ressort. J'ai eu un peu de mal à m'attacher aux personnages et à l'histoire avant le dernier tiers. En fait, je l'ai plus lu comme un témoignage que comme un roman. Rien cependant qui puisse me faire regretter ma lecture !


Lien : http://mumuzbooks.blogspot.f..
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La femme aux pieds nus

Dans ce livre, Scholastique Mukasonga rend hommage à sa mère, courageuse et exceptionnelle.

C'est un témoignage très fort sur la vie des Tutsis déportés après avoir tout perdu, toujours à la merci de militaires agressifs.

Le courage de Stéfania, la mère de Scholastique, est exceptionnel pour protéger ses enfants, rebâtir un lieu protecteur, cultiver la terre, soigner avec les plantes, organiser les mariages, transmettre leur histoire...

Ce livre émouvant est un beau témoignage sur ce village avant la génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.

Scholastique Mukasonga a reçu pour ce livre le prix Seligmann 2008 "contre le racisme, l'injustice et l'intolérance".

Un livre à garder comme un témoignage précieux que je conseille à tous de lire!!
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Notre-Dame du Nil

Notre-Dame du Nil, c’est un internat situé au Rwanda, proche de la source du Nil, tenu par des religieuses et réservé aux jeunes filles de l’élite d’un pays qui vient d’acquérir son indépendance avec un quota "ethnique" rigoureux limitant à 10% le nombre d’élèves Tutsi.

C’est le quotidien de cet internat sur une année que Scholastique Mukasonga propose au lecteur de suivre dans ce roman.



J’ai doublement été touchée lors de la lecture de ce roman.



Tout d’abord l’histoire est d’un propos simple mais elle revêt une beauté et une forme de pudeur touchantes et envoûtantes.

Les jeunes filles dont il est question sont toutes attachantes, émouvantes, différentes les unes des autres.

Ainsi il y a celle qui tombera enceinte d’un diplomate zaïrois, celle qui se prêtera à la folie d’un "vieux blanc" croyant que les Tutsis sont les descendants des pharaons noirs, celle qui fille d’un politicien nourrit des ambitions politiques ou bien celles issues de familles plutôt modestes qui espèrent avoir un bel avenir.



Et puis j’ai appris un certain nombre de choses sur la société rwandaise et son mode de fonctionnement.

J’aime qu’un livre réveille ma curiosité et me donne envie d’en connaître plus sur un sujet.

Avec celui-là ce fut le cas, puisqu’il m’a permis de me rendre compte que je n’avais qu’une vision sommaire de ce que fut le génocide au Rwanda, une vision étriquée sans avoir toutes les cartes en main pour en comprendre les tenants et les aboutissants.



J’ai été frappée par le fait que l’auteur a su garder de la distance par rapport à son récit mais paradoxalement, à certains moments j’aurais aimé qu’elle s’engage dans ses écrits et brise cette distance pour laisser éclater son ressenti.

L’auteur casse régulièrement le rythme de son récit, en partant sur une histoire somme toute banale elle y fait intervenir brusquement le drame, et c’est là sans nul doute la plus grande réussite de l’écriture de Scholastique Mukasonga.

La haine, la violence, les prémices de l’épuration ethnique de 1994 sont présents à chaque page du livre, à chaque moment du récit, dans chacune des paroles de certaines jeunes filles.

Il n’y a pas de réel repère spatio-temporel mais l’aboutissement était inéluctable et l’on comprend, à la lecture de ce livre, que le génocide rwandais avait pris ses racines plusieurs dizaines d’années auparavant, se nourrissant dans un terreau de haine des Hutus envers les Tutsis alors que ces derniers avaient été à la tête du pays auparavant lorsque le pays était une colonie allemande : "Tu vois, Modesta, rien n'empêchera jamais les Tutsi de faire du trafic : même quand ils conduisent leurs filles pour la rentrée, il faut que ça leur rapporte.".

En ce sens, comme si la claque que représente l’ensemble du livre ne suffisait pas, la fin vient assommer le lecteur tant elle est criante de vérité, avec un désespoir clairement exprimé et annonciateur du massacre qui aura lieu quelques années plus tard mais également avec une lueur d’espoir, d’apaisement, de retour à la paix : "Je ne veux plus rester dans ce pays. Le Rwanda, c'est le pays de la Mort. [...] La Mort a établie son règne sur notre pauvre Rwanda. [...] Je reviendrai quand le soleil de la vie brillera à nouveau sur notre Rwanda. J'espère que je t'y reverrai.".



"Notre-Dame du Nil" est un livre qui démontre clairement qu’au-delà de l’ordinaire, de la banalité d’une vie de pensionnat de jeunes filles, l’indicible et l’horreur ne sont jamais loin, tapis dans l’ombre et prêts à surgir au nom de soi-disant idéaux ethniques.

C’est aussi une formidable ouverture sur l’Afrique, la complexité de ce continent, à travers le prisme d’un pays : le Rwanda.

"Notre-Dame du Nil" est une lecture que je ne suis pas prête d’oublier et qui marque les esprits de façon permanente.
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L'Iguifou : Nouvelles rwandaises

L'Iguifou, c'est la faim qui ronge le ventre des petites Tutsi exilées à un tel point qu'il leur rend si belles et lumineuses les portes de la mort. Alors on se souvient de la vache, du lait, sacré, que l'on buvait assis par terre le dos bien droit et les jambes allongées.



La peur par contre n'a pas de nom mais c'est leur ange gardien, toujours être prêt à se jeter dans les fossés épineux quand un camion de militaire s'amuse à lancer une grenade ou à tirer dans les jambes des écoliers.

Il y a aussi la triste histoire d'Helena, la plus jolie fille de la région, et ce deuil, si difficile à accomplir en exil avec juste devant soi la liste des membres de la famille victimes du génocide.



L'écriture de Scholastique Mukasonga est très belle et reste légère et sereine malgré la gravité du sujet.

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Cœur tambour

Scholastique Mukasonga nous parle ici du Rwanda, son pays d'origine o à travers la musique des percussions

Des instruments qui rythment les coutumes et les traditions d'un pays ravagé par le génocide et les souffrances de tout un peuple

Ce roman, composé de deux parties bien distinctes, l'une plus documentaire et 'lautre très romancé, nous plonge dans cette culture africaine où les traditions, la magie , les légendes et les mystères sont légions

Le récit est parfois un peu difficile à suivre lorsqu'on n'a pas une connaissance accrue de cette musique là, mais l'auteur conserve un style assez simple qui rend la lecture accessible et auréolé de cet envoutement inhérént à l'Afrique.. un beau voyage littéraire et musical forcément dépaysant..
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Notre-Dame du Nil

Première rencontre avec cet auteur pour un roman lauréat du Prix Renaudot en 2012. Le lecteur part au Rwanda à une époque antérieure au génocide, dans un collège catholique de jeunes filles, perché sur les montagnes à proximité des sources du Nil. Le roman soulève les problèmes qui existent déjà au Rwanda entre les Tutsi et les Hutu. Les Hutu sont alors au pouvoir et les Tutsi sont justes tolérés, même dans ce lycée Notre-Dame du Nil, où les élèves sont quand même encadrées par des religieux. Les jeunes filles reçoivent cette instruction dans le but de pouvoir faire un beau mariage, car elles sont issues pour la plupart de classes très aisées de la société rwandaise. Elles semblent aussi plus ou moins protégées des tentations et du "diable", bien que... et là le regard de l'auteur se porte sur un prêtre plutôt libidineux... Personne n'est vraiment épargné, même ce vieux planteur blanc à moitié fou, qui discerne dans l'ethnie tutsi les descendants des dieux et monarques de l'Egypte antique.

De la jalousie, de la rivalité, de l'incompréhension, de la violence verbale ou physique, des machinations, de la politique et un peu de religion sont le quotidien de ces jeunes lycéennes.

Découverte d'un univers et des coutumes d'un pays, un ouvrage intéressant, mais je n'ai pas vraiment été conquise par l'écriture, et j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs.
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Notre-Dame du Nil

Prélude au massacre.



Le lycée Notre-Dame du Nil est le meilleur lycée du Rwanda. Son objectif ? Former l'élite féminine du pays.



Lecture très intéressante. Le lycée Notre-Dame du Nil accueille les filles des dignitaires rwandais. Sois-disant pour former l'élite, dans les faits pour qu'elles arrivent vierges au mariage. A cela s'ajoute un quota de 10% de Tutsies, de quoi alimenter les haines raciales.



Nous sommes dans les années 70. Le Rwanda sort à peine de la colonisation. Toutefois les français et les belges sont toujours présent. Ils sont des ombres omniprésentes au sein du lycée. Par apporter la bonne langue, le français, et la bonne religion, le catholicisme. Toutefois, il ne s'agit que d'un vernis. En dehors du lycée, les jeunes filles parlent le kinyarwanda et vont voir des sorciers traditionnels. J'ai trouvé intéressant de voir ce mélange de tradition et de colonialisme.



Autre point que j'ai découvert. La haine des Hutus envers les Tutsis est ancienne. Il y a déjà eu des massacres avant le génocide de 1994. Une tension est présente dès le début du roman et va croissant jusqu'au désastre final. C'est une sorte de prélude au massacre de 1994. Les européens présent seront passifs face à celui-ci. Indifférence ou complicité ? Cela ne fait aucune différence, le résultat est le même. La conclusion reste porteuse d'espoirs malgré tout, même si l'histoire du Rwanda a déçu ceux-ci.



En somme, un roman très intéressant qui m'a permis d'en apprendre plus sur l'histoire du Rwanda et les haines interraciales qui l’empoisonnent de l'intérieur.
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Notre-Dame du Nil

Une histoire qui se déroule dans un lycée fréquenté par des jeunes filles qui seront amenées à devenir l’élite féminine du Rwanda. Le lycée Notre-Dame du Nil a été construit près de la source du Nil, d’où son nom. Au fil des pages, l’atmosphère devient pesante, le fossé entre Hutu et Tutsi se creuse, la politique et l’armée s’en mêle. Tout se déroule pendant une année scolaire et l’élément déclencheur de cette épuration ethnique est le fait d’une élève Hutu. Scholastique Mukasonga est une rescapée du massacre Tutsi.

Un roman vite lu et, pour ma part, une question : comment a-t-il remporté le prix Renaudot ?
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Inyenzi ou les Cafards

Un peu d'histoire…

Au Rwanda cohabitent trois grands groupes ethniques, les éleveurs Tutsis, les agriculteurs Hutus et les artisans Twas. Ce pays a d'abord été colonisé par l'Allemagne sous administration Tutsi, puis par la Belgique et à ce titre a été rattaché au Congo Belge. En 1962, les Hutus proclament l'indépendance du Rwanda, chassent et déportent les Tutsis. Juvénal Habyarimana devient président après un coup d'état. Les Tutsis exilés fondent le Front Patriotique Rwandais (F.P.R.) qui cherche à renverser ce président hutu : une véritable guerre civile éclate et le président est assassiné en avril 1994 ; plus de huit cent mille tutsis et hutus modérés sont alors massacrés entre avril et juillet 1994 malgré les interventions de l'O.N.U dont l'opération Turquoise française. En juillet 1994, Paul Kagamé leader du F.P.R. devient vice-président puis président de la république en 2000, faisant adopter une nouvelle constitution

Dans ce récit autobiographique, publié en 2006, il s'agit bien pour l'auteure de mettre des mots, ses mots à elle, sur des morts afin qu'ils ne soient pas oubliés ; il s'agit aussi de répondre par des mots, ses propres mots, à cette insulte trop souvent reçue, « inyenzi », « cafard », du nom de cet insecte considéré comme nuisible et invasif, malodorant, habile à se cacher, honni entre tous, synonyme de paria, de pestiféré… C'est tout le pouvoir de catharsis de la littérature qui est ici convoqué, pour dire l'indicible des déplacements de populations des années soixante, puis du génocide de 1994. Nous entrons dans un livre terrible où « les mots sont sans émotion, glacés par la mort ».



Dès sa plus tendre enfance, l'auteure a connu la violence des conflits ethniques et les déplacements de populations ; elle nous les décrit à la fois à partir de son point de vue de petite fille dans une langue épurée, d'une émouvante efficacité et avec le recul de la femme de cinquante ans, en proie a de terribles cauchemars récurrents, qui témoigne et, par là, se révèle dans une posture d'écrivain au service de la mémoire et du souvenir des victimes.

Mukasonga a à peine trois ans quand « l'engrenage du génocide » commence : elle connaît l'exclusion et la déportation dans des zones de brousse, véritables ghettos, puis la persécution violente et meurtrière. Dans les années soixante, en pleine période de terreur militaire, cette petite fille a vu en allant chercher de l'eau « les corps ligotés des victimes qui agonisaient lentement dans les eaux basses du lac » et a du subir les crachats, les coups, les insultes et les menaces de jeunes miliciens à peine plus âgés qu'elle, chargés « d'humilier et de terroriser une population sans défense ».

À douze ans, sa réussite à l'examen national, inespéré à cause des quotas ethniques, lui permet d'intégrer l'enseignement secondaire, mais elle doit quitter sa famille et entrer « dans un autre monde », toujours victime d'humiliation et de rejet. Les rares Tutsis admises au lycée doivent être parmi les meilleures et travailler pour cela nuit et jour : les bons résultats sont leur seule protection mais elles sont prises en grippe, toujours traitées de cafards et doivent se mettre au service des autres élèves.

Quand Mukasonga est admise à l'école d'assistante sociale, il n'y a que six Tutsies sur la trentaine d'élèves de première année et « les signes avant-coureurs et l'accumulation inexorable des menaces » augmentent encore ; elle a choisi ce métier « pour rester près de la terre, des paysans », sans imaginer alors qu'elle exercerait cette profession en France. Chassée de cette école, sauvée in extrémis, elle s'enfuit au Burundi avec un de ses frères, pour avoir la possibilité ou la chance de continuer leurs études : « et surtout, les parents ne savaient comment le dire, il fallait au moins que quelques uns survivent, gardent la mémoire, que la famille, ailleurs, puisse continuer ». Comment imaginer le dilemme d'une famille qui doit choisir qui va partir et qui devra rester, qui va devoir « vivre au nom de tous »?

La déplacée, l'humiliée, la rejetée devient alors une exilée, une réfugiée, avec d'autres Rwandais, Tutsis et aussi Hutus modérés, « victimes de la même folie ethnique ». Elle parvient à exercer la profession d'assistante sociale pour des projets de l'UNICEF : elle épouse un français avec qui elle a deux enfants. Sa vie se construit loin de « l'inguérissable blessure » du Rwanda, pays toujours interdit pour les Tutsis.

L'horreur du génocide de 1994 est indicible. La lecture du chapitre XIII est difficile ; on n'en sort pas indemne, mais on continue de lire ces passages insoutenables par respect pour ceux qui les ont vécus et parce que Mukasonga leur donne un « tombeau de papier » sur lequel nous devons nous recueillir. le pèlerinage final est un appel de ces morts sans sépulture, de ces cadavres abandonnés, de ces ossements dispersés, les trente-sept membres de la famille de Mukasonga et tous les autres, qui ne sont plus que des noms dans le souvenir, qu'une foule anonyme. le pèlerinage final est aussi une confrontation avec les assassins, qui ne se sont pas contentés d'écraser les inyenzi, les cafards, mais qui a pris plaisir à leur agonie ; ce plaisir immonde est au-delà de la capacité du pardon.



Lire ou relire ce livre à la lumière de la réouverture en novembre 2016 de l'enquête judiciaire sur l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du président rwandais Habyarimana nous remet, plus de vingt après, face au génocide perpétré par les Hutus contre les Tutsis et nous pousse à nous interroger : deux ethnies différentes ou deux groupes, deux clans d'un même peuple ? Que dire des familles mixtes ? Quelle part de responsabilité des colonisateurs ?

Il ne faut pas perdre de vue que Hutus et Tutsis parlaient la même langue, avaient les mêmes pratiques religieuses et vivaient en harmonie quand les colonisateurs européens, allemands puis belges, sont arrivés au Rwanda à la fin du XIXème siècle. Les politiques coloniales ont alors tout fait pour diviser les différents groupes, exagérant les différences raciales (nez trop étroit, cheveux trop abondants, peau trop claire) et institutionnalisant les clivages…

L'homme est le pire ennemi de l'homme : quel terrible constat ! Comment donner du sens à cette horreur ? Comment continuer à vivre et à avancer dans une telle Histoire ? L'apaisement n'est possible que dans un retour aux origines, aux traditions orales d'avant « la parole d'oppression des missionnaires », au plus intime consigné dans le cahier d'écolier de Mukasonga, dans une forme de poésie et de merveilleux de l'ancienne Afrique, celle qui véhiculait une altérité vraie entre faune, flore et humanité.

Il faut lire Mukasonga.

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Ce que murmurent les collines : Nouvelles r..

Ce recueil de nouvelles nous permet de découvrir les légendes et les traditions rwandaises. Scholastique Mukasonga nous conte le quotidien de son enfance et quelques autres histoires.

A travers ces nouvelles, nous découvrons un pays, le Rwanda, avant le génocide et au moment où les européens avaient établis leurs colonies ce qui a entraîné une cohabitation entre les cultures païennes et la domination chrétienne.



Cela a été pour moi une excellente découverte, d'autant que j'avais apprécié moyennement son roman : "Notre Dame du Nil". A travers de courts récits, j'ai pu mieux appréhender le quotidien du peuple rwandais. L'auteur a d'ailleurs consacré à chaque fin des nouvelles un petit passage intitulé "Notes à l'attention d'un lecteur curieux".
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Notre-Dame du Nil

« Tu sais bien, Veronica, que, nous autres les Tutsi, nous savons garder nos secrets. On nous appris à nos taire. Il le faut bien, si nous tenons à la vie. »

« Qu’est-ce que tu es venue faire au lycée alors, dit Gloriosa, tu aurais dû rester dans ta cambrousse à manger des bananes dans les champs. Tu aurais laissé ta place pour une vraie Rwandaise du peuple majoritaire. »

« On va bientôt sonner pour l réfectoire, dit Gloriosa, allons-y et toi Virginia, tu seras bien forcée d’ouvrir la bouche devant nous pour manger les restes des vrais Rwandaises. »



Sans que cela soit explicite, eu égard à certains faits, en particulier une visite du Roi Baudoin de Belgique, et de la Reine Fabiola, je situe l’action de ce roman avant 1993 (année du décès du Roi des Belges), et avant le génocide du Rwanda. Le fil du roman suit une année scolaire complète. Nous vivrons donc avec ces jeunes filles leur quotidien, mais nous aurons un regard prophétique de la vie de ce pays

Nous sommes dans un lycée pour jeunes filles de bonne famille, situé là où prend naissance le Nil. Notre-Dame du Nil, c’est son nom accueille les jeunes filles en vue de les promettre à un beau mariage, et de les préserver des turpitudes de la vie moderne ; toutes les jeunes filles à ceci près, que déjà la sélection ethnique se pratique insidieusement, avec ce qui se dessine déjà avec des expressions comme « peuple minoritaire »

La rivalité entre Tutsis, et Hutus, entre les fausses, et les vraies Rwandaises se fait sentir dès les premières lignes du livre, et laisse présager de sombres lendemains au Lycée Notre Dame du Nil. S’y ajoute les complots, et les trahisons entre les membres des familles de ses jeunes filles. L’encadrement religieux n’est pas mieux non plus ; loin de faire respecter le strict respect de chaque ethnie, il semble plus préoccupé par sauvegarder les apparences.

Scholastique Mukasonga, a hélas connu et vécu cette lamentable tranche de l’histoire de son pays, montre en prenant appui sur des jeunes personnes éduquées, que la folie des hommes qui conduit à de véritables massacres prend racine en chacun d’entre nous.

Elle utilise une langue admirable, dans un style direct, sans encombre, ni métaphore, où chaque mot est pesé, et à chaque fois lourd de sens. Une fois lancée, la lecture ne souffre pas d’être laissée de côté ; elle laisse derrière elle d’infinie petites et grandes choses, donne furieusement envie de revenir vers l’auteur et d’aller plus loin en sa compagnie à la rencontre de l’histoire de son pays.






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La femme aux pieds nus

Hommage rendu à sa mère et à toutes les mères courage.

A lire, aussi pour apprendre/connaître les us et coutumes d'un pays.
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Kibogo est monté au ciel

Dans les années 1930 et 1940, le Rwanda voit arriver des missionnaires blancs qui viennent apporter la vraie foi en Yézu et Maria. Ces deux divinités nouvelles pourront-elles enfin faire pleuvoir sur la plaine desséchée ? Ou bien faut-il pour cela prier Kibogo, enlevé par le ciel un soir d'orage ? Les croyances s'affrontent, mais finissent aussi par se superposer et développer de nouveaux motifs, au gré des personnes qui les racontent et de celles qui les écoutent.

Dans quatre récits qui se suivent et s'emmêlent, l'auteure, tout comme les "tisseuses de contes" qui filent ces histoires, recrée à la fois la langue orale des conteurs, mais campe aussi ses personnages représentatifs : vieillards que l'on veut croire séniles mais qui sont dépositaires de la mémoire du peuple bien plus que les livre des Blancs, missionnaires qui ne voient que des superstitions païennes à combattre absolument, puis étudiants et chercheurs à la recherche de traces de sacrifices humains qui ne voient et n'entendent que ce qu'ils veulent, et parmi tous ces gens, les malheureux croyants ne sachant plus qui prier et tentant de concilier les rites ancestraux et les nouvelles instructions dénuées de sens.

Le plus beau dans ce tissage, c'est que les croyances qui semblent pourtant totalement opposées en viennent à se compléter et à se ressembler. Ainsi le séminariste défroqué réfugié sur la colline aux esprits et offrant du pain aux enfants, l'éminent professeur poursuivi par les nuages d'orage pour le punir d'avoir profané cette même colline, et finalement, le petit garçon malin qui espère bien qu'en échange des mystères de son peuple, il pourra aller dans une vraie école. Mettre sur le même plan les croyances populaires et la religion chrétienne permet de voir comment elles se nourrissent les unes des autres et donnent ainsi de beaux motifs à ce tissu de contes, tout en faisant sourire le lecteur de parvenir à ces rapprochements inattendus.
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Un si beau diplôme !

Scholastique Mukasonga n’a que 4 ans quand sa famille Tutsi est déportée à Nyamata. Quand le père de famille comprend que ses enfants devront toujours lutter pour se faire une place dans ce Rwanda où les Hutus les haïssent, il s’obstine à leur faire prendre le chemin de l’école, persuadé qu’un beau diplôme les sauvera.

La jeune Scholastique réussit l’examen d’entrée au secondaire puis celui de l’école d’assistante sociale de Butare. Mais les raids contre les Tutsis se multiplient, elle doit fuir au Burundi où elle compte bien finir son cursus…

A travers ces « péripéties d’une jeune diplômée », c’est son histoire de réfugiée puis d’exilée, avec son cortège de galères, de colère et d’injustices que Mukasonga donne à voir. Pourtant, le ton n’est pas dramatique, il y a de l’humour et de la poésie dans cette écriture vive, et une certaine tendresse dans le regard que porte Scholastique Mukasonga sur les habitants de cette région d’Afrique; Beaucoup de passages m’ont fait sourire, d’autres sont touchants d’humanité.

Tout est en contraste dans ce récit autobiographique, peut-être à l’image de ce que ressent l’autrice pour cette terre qui est la sienne et qui lui a pourtant tout pris.

C’est de ce contraste que vient la force du récit, montrer la douleur de l’exil à hauteur de jeune fille, qui voit le monde avec l’espoir et la naïveté sincère des jeunes gens.

Finalement ce n’est pas le beau diplôme de Mukasonga qui la sauvera, mais bien cette confiance qu’elle place dans l’injonction de son père à réussir, cette vivacité d’esprit et cette détermination, qui force l’admiration.

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Notre-Dame du Nil

Ce roman est tout simplement bouleversant.



Quand vous le commencez, vous trouvez l'histoire agréable, vous vous dites que ce sera un roman centré sur des jeunes filles en pensionnat au lycée, sur leur quotidien, le tout agrémenté d'anecdotes. Oui en effet, mais pas seulement. Il y a bien sûr une certaine légéreté avec ces jeunes filles qui parlent de maquillage, cherchent des sorciers pour être sûres de garder leur petit ami.

Mais peu à peu la tension monte. Au début, quelques petites phrases sont lancées de temps à autres sur les Tutsis, puis elles sont distillées de plus en plus régulièrement au fil du récit, notamment avec cette peste de Gloriosa qui est l'oeil du Parti et n'a que l'expression "le peuple majoritaire" à la bouche.



Bein sûr, certaines choses prêtent à sourire, parce qu'elles restent des jeunes filles candides qui découvrent la vie de femme. Leur admiration pour leurs jeunes professeurs et leurs petits secrets sont des exemples de ce côté un peu frivole, de cette insouciance.



Mais je pense que le sentiment qui restera le plus marquant à la fin de cette lecture est l'horreur. Comment peut-on, déjà à cet âge, faire autant de discrimination et appeler à la violence envers d'autres humains ?



J'ai été profondément marquée par ce drame, vu sous un autre angle (celui de jeunes lycéennes), par les meurtres des Tutsis, par la discrimination qu'ils ont vécu au quotidien, les quotas, le fait d'être servis en dernier etc.



Une phrase me restera en mémoire, prononcée par une jeune fille qui dit que de nombreux singes n'ont pas voulu devenir humains en voyant la méchanceté des hommes.
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Notre-Dame du Nil

Notre-Dame du Nil, un collège pour jeune fille à 2500 mètres d'altitude au Rwanda. A quelques kilomètres, une grotte, la source du Nil présumée, une vierge noire au nez tutsi.



Oui, un nez tutsi...



Si vous êtes comme moi, la forme d'un nez, cela n'a aucun intérêt. Pourtant pour Gloriana, hutu, fille de ministre, cela en a, de l'importance.



Scholastique Mukasonga nous conte une chronique. Celle d'un massacre annoncé. On démarre sur les ruines d'une colonisation aveugle et d'une décolonisation ratée. Prêtres à oeillères, profs jeunots sans expérience, mère supérieure dépassée, racisme de caste, tout annonce les dérapages.



On passe du sourire à l'absurde avec la vie du collège et les blancs épris de jeunes antilopes rwandaises... Puis on affronte l'amer avec les haines ethniques. On touche à l'immonde avec les massacres, traités de manière pudique et digne par l'auteure.



Un très bel hommage à un génocide qui restera comme une tache indélébile sur notre mémoire.
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La femme aux pieds nus

« Ce livre est le linceul dont je n'ai pu parer ma mère. C'est aussi le bonheur déchirant de la faire revivre, elle qui, jusqu'au bout traquée, voulut nous sauver en déjouant pour nous la sanglante terreur du quotidien. C'est, au seuil de l'horrible génocide, son histoire, c'est notre histoire. »



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« Quand je mourrai, quand vous me verrez morte, il faudra recouvrir mon corps. Personne ne doit voir, il ne faut pas laisser voir le corps d’une mère. C’est vous mes filles qui devez le recouvrir, c’est à vous seules que cela revient… »



Scholastique Mukasonga n’a pas pu recouvrir le corps de sa mère, ses restes ont disparus. On l’a froidement assassinée, démembrée à coup de machettes en avril 1994, lors du génocide des Tutsis au Rwanda. En faisant revivre ses secrets, elle nous livre ici le témoignage touchant de La femme aux pieds nus, Stefania, cette femme courageuse dont la mission première fut de protéger ses enfants. Sachant que le seul asile était de franchir la frontière du Burundi, elle élaborait pour eux des plans d’évasion, des cachettes où se dissimuler, explorant chaque jour le chemin de brousse menant à la frontière. Quelques provisions étaient soigneusement préparées pour la fuite, lorsqu’il serait temps de partir et que la menace serait si grande qu’ils n’auraient pas même le temps de se dire adieu. Car ils partiraient seuls, ses parents ayant choisi de mourir au Rwanda, sur la terre de leur enfance…



Ce récit extrêmement émouvant est marqué au fer rouge par cette période sombre de l’histoire d’un génocide qui a tué plus de 800 000 innocents au nom d’une guerre civile opposant le gouvernement rwandais. Les soldats ont pris les armes, ils ont saccagé, pillé et terrorisé. Ils ont violé des milliers de femmes et laissé derrière elles des images de terreur qui hanteront à jamais le cauchemar des survivantes. Stefania et sa famille ont été déportées à Nyamata, où 50 000 Tutsis ont été assassinés sur la commune. Les « maisons de Tripoli » (cases des déplacés) étaient alignées, Stefania rêvait encore d’y construire l’inzu (sa maison). Les militaires du camp de Gako, établis aux frontières du Burundi, y faisaient irruption à tout moment de la nuit. Sous mes yeux de femme occidentalisée, et au regard de ma sensibilité face aux injustices planétaires et à toutes formes de mépris et de haine, qu’elles passent par les guerres, les génocides, les famines ou les exodes, je n’arriverai jamais à comprendre toute cette violence humaine…



« Et je suis seule avec mes pauvres mots et mes phrases, sur la page du cahier, tissant et retissant le linceul de ton corps absent. »



Dans ce tableau noir de la déportation, des persécutions et de l’exil, Mukasonka a aussi tenu à nous peindre l’Afrique de son enfance, celui des odeurs, des saveurs et des richesses de la savane. Comme une manière de tamiser l’horreur de souvenirs tendres, une sorte de rappel qui s’éveille à la mémoire d’une enfant blessée dans ce qu’elle a de plus fondamental, l’amour à sa mère disparue. Elle partage avec nous les rites et traditions, les vertus des plantes médicinales, l’heure des contes, à la nuit tombée, la moisson, les rires, les chants et les danses. Sous les caféiers, les femmes s’adonnaient à ce précieux rituel du lavage de pieds dans l’herbe fraîche de rosée, goûtant le jus sucré et doux comme le miel du sorgho. Si ce récit est triste, les pages sont parfumées de l’odeur du manioc, des haricots fraîchement cueillis, des patates douces, des bananiers et des calebasses de bière. Au village, les mères venaient chaque jour rendre visite à Stefania, une marieuse réputée qui trouvait un homme à leurs filles. Elle était respectée de tous.



Ce récit est un vibrant hommage à cette mère, Stefania, et à toutes les femmes du Rwanda. Dans la brousse hostile, aucune guerre ne sera jamais arrivée à détruire en elles leur courage, leur instinct de survie, leur fierté, l’entraide et la solidarité. Ces femmes sont un modèle. Je n’oublierai jamais leur histoire…



«Le Rwanda aujourd’hui, c’est le pays des Mères-Courage»



Je dédie cette lecture à A-M Habyalimana, femme-courage et amie de toujours. À son père et son frère Jean-Luc qui ont trouvé la mort durant le génocide.
Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Notre-Dame du Nil

Notre-Dame du Nil est LE lycée pour jeunes filles brillantes et de bonnes familles du Rwanda en 1970, mais seules 10% des places sont accessibles aux Tutsies...

Les professeurs viennent du Rwanda mais aussi, et surtout, de Belgique et de France. C'est un établissement catholique.

A travers l'histoire de quelques élèves emblématiques, Scholastique Mukasonga raconte l'histoire du Rwanda, les mensonges qui amènent à la condamnation, au viol ou au massacre d'une partie de la population par une autre, la position de la reine Fabiola ou de la France et de la Belgique...

Le lycée comme une métaphore du pays...
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