AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Serge Lehman (504)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Saint-Elme, tome 2 : L'avenir de la famille

L'ascension du Derviche.

Avec son chapeau en forme de pot de fleur renversé, ses yeux hallucinés, ses danses improvisées, le Derviche est un élément frappadingue de la mafia locale. Franck Sangaré devait le ramener à sa mère qui l'avait mandaté pour ce faire mais le détective n'a pas vu les coups partir et il est maintenant dans de sales mains. Le Derviche n'a pas l'intention d'obtempérer. Il ne semble qu’obéir à Stan, le fils du caïd local. Toujours est-il qu'il faut nettoyer le chalet d'alpage après le pétage de plomb de Félix Morba. La famille n'aime pas qu'on s'immisce dans ses affaires et Sangaré doit savoir pourquoi Morba a déraillé, ce qu'est devenue la jeune fille noire détenue au chalet. Sangaré est mal barré. Bien qu'il ne sache pas grand-chose, il va devoir cracher le morceau et y laisser un peu de sa peau au passage. Le Derviche tout fou tout flamme va s'en occuper avec zèle.

Fascinant récit policier flirtant avec le fantastique, la pègre et l'affairisme, mêlant une famille dysfonctionnelle et des amours contrariés, le scénariste ne ménage ni ses lecteurs ni ses personnages. L'histoire est solide et dévoile ses piliers de soutènement à mesure que les péripéties se succèdent sur un tempo d'enfer avec notamment l'exploitation de la troisième plus grande réserve mondiale d'eau douce. Pourtant, dans les marges, d'autres intrigues se précisent, glauques et visqueuses à souhait comme toutes ces grenouilles qui s'agitent en coulisse. Le dessinateur suisse continue d'exceller. Son trait épais, souple et précis est magnifié par des couleurs électriques et denses, baignant d'irréalité et de dangerosité une histoire sans foi ni loi que des saupoudrages d'humanité de-ci de-là épicent étrangement.
Commenter  J’apprécie          60
Vega

Nous sommes sommes à la fin du XXIeme siecle, Ann Vega, scientifique en Indonésie découvre une femelle orang outan, unique survivante de son espèce. Juste avant une attaque surprise sur Jakarta, elle réussit à embarquer le jeune animal tandis que son mari et sa fille, Dewi, sont tués dans l'attaque de Jakarta.. Quelques années plus tard, lors d'une expérience de téléportation, Vega entre dans le champ et voit son corps devenir un faisceau de lumière. Face a son corps qui se transforme, Ann est étonnée mais pas paniquée. Ce qui va provoquer sa révolte c'est le chantage mené par Alter Pongo, un groupe animalien qui veut récupérer leur soeur, Java, la femelle orang outan, et vont mener des cyber attaques sur la ville afin que la jeune femme rende l'animal...Mais celle ci ne veut pas, n'a aucune confiance envers ses soit disants frères.

Une histoire simple centrée sur une femme assez opaque mais qui fait référence à pas mal de thèmes différents. allié à un graphisme année 70 qui me fait penser un peu à Paul Gillon, une référence. A lire.
Commenter  J’apprécie          60
La Brigade chimérique : Intégrale

Extrait de ma chronique :



"Ainsi présenté, il est facile de deviner où Serge Lehman veut en venir : comme "science sans conscience n'est que ruine de l'âme" suivant Rabelais, c'est en se séparant littéralement de sa part "morale", et en appliquant le même traitement à l'Europe toute entière, que l'homme de Commines livrera le monde à une science qui peut, sans état d'âme aucun, "transformer un... sacrifice humain en problème technique" (page 179) – et en faisant cela, il privera également les super-héros européens de toute possibilité d'exister, les forces psychiques que j'évoquais étant également, dans la conception de Serge Lehman, des conditions d'existence !





Cette analyse du nazisme n'est pas neuve (elle doit beaucoup à Hannah Arendt, voire à Heidegger, et n'est donc pas sans ambiguïtés) ; Serge Lehman se contente d'en étendre la portée en l'appliquant à la fiction de super-héros, qui ne pourrait donc paradoxalement exister dans un monde marquée par une idéologie qui a, pourtant, détourné à son profit le mythe du surhomme de Nietzsche (La Brigade chimérique s'ouvre et se ferme par un narratif inspiré d'Ainsi parlait Zarathoustra)."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
Commenter  J’apprécie          60
Vega

Un album pour les amateurs d’anticipation, de science fiction.

Nous sommes fin du 21e siècle. Dans la jungle indonésienne Ann Vega va découvrir le dernier orang-outan et n’aura de cesse de vouloir la sauver des mafias d’état et des séparatismes génétiques.

De la manipulation du génome en passant par la teleportation, et ma transformation de la matière, tout y passe.

Les couleurs soutiennent à elles seules un scénario qui n’est pas toujours clair. Mais peut être est ce par manque pour moi de connaissance de ce genre d’album…

Décevant pour une tentative dans le monde du futur ou les limites et l’unité du genre humain sont en jeu.
Commenter  J’apprécie          60
L'Homme gribouillé

La couverture a attiré mon regard, le titre énigmatique m’a arrêtée, il ne m’en faut parfois pas plus pour emprunter une bande dessinée à la bibliothèque. Parfois ce sont de bonnes découvertes, parfois moins. Ici, c’est plutôt moins.

Le dessin ne me plaît pas, un peu trop grossier pour moi et ne dégageant pas d’émotion, et l’histoire est un beau fourre-tout de légendes urbaines et de mythes empruntés à droite et à gauche. Cela donne un mélange assez indigeste, et qui pourtant laisse sur sa faim, car en refermant le livre, je n’ai pu m’empêcher de me demander quelle histoire on avait voulu me raconter, et pourquoi. Une bande dessinée à côté de laquelle je suis donc complètement passée.
Commenter  J’apprécie          60
Saint-Elme, tome 2 : L'avenir de la famille

Nous poursuivons notre route avec tous les protagonistes du premier tome.

Toujours cette violence dans ces couleurs criardes qui peuvent gêner ou pas, selon le lectorat. Personnellement, cela me gêne, j’ai du mal à rester concentrée sur l’histoire.

Justement, l’histoire , parlons-en. Les magouilles commencent à devenir de plus en plus compréhensibles mais sans que l’on sache exactement si les auteurs vont nous y embarquer.

Un deuxième tome à la hauteur du premier. Et comme le premier tome, le dessin de la couverture est le dernier de l’album.

Même si l’ambiance ne me plait pas plus que ça, l’histoire,elle, m’emballe bien et je lirai le troisième volume avec plaisir.
Commenter  J’apprécie          60
Saint-Elme, tome 1 : La vache brûlée

J'ai découvert Frederik Peeters avec Aâma en 2013. Si l'histoire m'avait plu, je n'avais pas été complètement convaincue par le dessin. Babelio m'a donné l'occasion de le retrouver, avec cette fois-ci Serge Lehman au scénario.

Le récit démarre très rapidement avec plusieurs morts assez violentes, on peut dire qu'on est plongé brutalement dans l'histoire, de façon efficace. Amatrice de polars, cela a tout de suite titillé ma curiosité.

Après cette scène, changement de décors avec l'arrivée de l'enquêteur Franck Sangaré à  Saint-Elme, petite bourgade sur la montagne. Le "ici tout est spécial", s'illustre par une pluie de grenouille dont j'avoue ne pas avoir compris le pourquoi du comment. J'imagine que cela sera expliqué dans un futur tome. Il cherche une personne disparue depuis plusieurs mois et va être aidé par Madame Dombre. Petit à petit en parallèle de son enquête, nous allons découvrir les lieux, les protagonistes.

Ce tome est introductif, il pose plus de questions qu'il ne répond à nos interrogations. Le récit est très bien mené et nous donne envie de connaître la suite.

Qu'en est-il du dessin ? Les visages sont très expressifs, le trait donne du mouvement aux personnages.

Mais j'ai été surprise et un peu dérangée par l'utilisation des couleurs: du rouge, du violet sur des cases entières. Même si cela donne du rythme au récit.

Pour conclure, l'histoire m'a intéressée, j'ai envie de connaitre la suite, mais je n'ai pas accrochée à l'utilisation des couleurs.
Lien : http://www.leslecturesdemari..
Commenter  J’apprécie          60
Saint-Elme, tome 1 : La vache brûlée

Un polar ;

Un homme disparu depuis plus de 3 mois ;

Un détective solitaire dans l’âme, Franck Sangaré, accompagné de son assistante, madame Dombre avec son inséparable furet.

Un petit village touristique de montagne réputé pour son eau de source

Une histoire simple et une enquête facile en apparence me direz-vous ? C’est sans compter sans le mélange policier/fantastique dans lequel va nous plonger rapidement Serge Lehman.

Le dessin est saturé en couleurs, les traits sont durs, les personnages peu avenants. Difficile de donner un avis sur une série qui comptera 4 albums. En effet nous sommes sur un album de « mise en place ». Alors 3*** dans l’attente de découvrir le T2.



Merci à Babelio et aux éditions Delcourt pour cette découverte. « L'homme gribouillé », album incontournable et primé de Frederik Peeters et Serge Lehman vient de rejoindre ma pile de BD à lire !!!

Commenter  J’apprécie          60
Saint-Elme, tome 1 : La vache brûlée

Saint-Elme, ses montagnes, son lac, son eau minérale, sa célèbre cérémonie de la vache brûlée et ses grenouilles… C’est là que débarque Franck Sangaré, détective de son état, en quête d’un jeune homme disparu…



Mais rien ne semble vouloir se passer comme prévu, dans une atmosphère noire et pesante, Sangaré n’est pas au bout de ses peines…



On croisera dans ce tome 1 d’autres épais mystères, une galerie de personnages qui oscille entre le farfelu et le lourdaud et une fin de récit qui cloue le bec… et nous laisse dans une insoutenable attente !



Avec des choix graphiques forts, des couleurs ostentatoires, Peeters montre encore une fois son talent pour nous immerger dans une ambiance glauque et oppressante. J’ai été happé par le récit et j’ai dévoré l’album en apnée…



Au final, un tome 1 qui plante un sacré décor et augure d’une série noire formidable avec des personnages forts et une ambiance dingue… un album marquant de cet automne !



Commenter  J’apprécie          60
Saint-Elme, tome 1 : La vache brûlée

Saint-Elme, est une sorte de plongeon dans une ville où même le jour, tout parait sombre. Venus à Saint Elme pour enquêter sur la disparition d'un fugueur, Franck Sangaré et madame Dombre se retrouvent face à une enquête aux ramifications inquiétantes.

Drogue, magouilles financières, règlements de compte, sorcellerie, le lecteur n'est pas épargné dans cette histoire au déchaînement soutenu.



Le scénario de Serge Lehman est à l'image de ces polars noirs à la puissance narrative forte. Sans temps mort, bien ficelée, prenante, on devine à travers ce premier tome, combien l'histoire est complexe. L'ambiance glauque soutenue de bout en bout par le trait épais des dessins et les couleurs froides de Frederik Peeters accentuent l'atmosphère pesante et la violence dominante.



A tous les amateurs de polar noir et de BD, ne boudez pas votre plaisir. Ce premier tome suscite l'intérêt pour la suite que l'on devine déjà prometteuse.



Lu dans le cadre d'une masse critique, mes remerciements à Babelio et aux éditions Delcourt.

Commenter  J’apprécie          60
Metropolis, tome 3

Nouveau tournant avec ce T3 et notamment l'entrée en scène d'A Hitler dans le rôle d'un illustrateur de revue scientifique.

Le scénario, toujours centré sur l'enquête de l'inspecteur Gabriel Faune prend une dimension SF supplémentaire : Métropolis et l'Interland ne seraient-ils pas qu'une gigantesque machine, un décor voire une illusion d'optique?

Une seule façon de le découvrir : le T4

(Toujours un dessin et une ambiance cinématographique excellents)
Commenter  J’apprécie          60
L'oeil de la nuit, tome 1 : Ami du mystère

Le rapport qu’on peut avoir en lisant une œuvre est unique. Elle peut nous plaire ou nous déplaire. En l’occurrence, celle-ci se rangera plutôt dans la deuxième catégorie. Le dessin est beaucoup trop succinct et pas assez précis. Là encore, il y a une couverture alléchante qui ne reflète pas la qualité graphique des albums.



Certes, il y a comme une impression de surréalisme qui est sans doute voulue à cause de l’époque à savoir la fin du XIXème siècle. C’est le Paris des années folles. Mais en même temps, on se situe dans une espèce d’uchronie bizarre où l’affaire Dreyfus a déjà eu lieu et où le gouvernement Clémenceau est au pouvoir une dizaines d’années avant.



Je n’ai pas trouvé de crédibilité satisfaisante à ce feuilleton digne des séries B. Je n’ai pas pris de plaisir à cette lecture totalement décousue. C’est ainsi. Pas de quartier pour ma note.
Commenter  J’apprécie          63
Metropolis, tome 1

J’ai l’impression que les auteurs ont privilégié l’ambiance sur tout le reste. Du coup, la part belle est faite à la ville de Métropolis imaginée jadis par un certain Fritz Lang en 1927.



L’uchronie part d’une très bonne idée, à savoir l’absence d’une Première Guerre Mondiale et de la naissance de l’Europe avant l’heure bercée par une entité franco-allemande. Pour une fois que nous n’avons pas des idées du style tel ennemi a gagné la guerre (je pense au Keiser ou aux nazis).



Le premier tome ne fait qu’installer une certaine atmosphère avec des personnages plutôt ternes. Mis à part un attentat terroriste, il ne se passe rien. L’enquête policière avancera que très doucement dans le second tome. Bref, l’ennui n’est pas très loin et on l'évite de justesse grâce aux nombreuses références et clins d'oeil qui forment une compilation.



Pour autant, on se laisse bercer par cette ville qui a les allures de New-York. Le dessin reste classique et réaliste. Le scénario n’est pas vilain. Je pense que les auteurs jouent sur une certaine progressivité. J’aurais aimé certainement plus de rythme.
Commenter  J’apprécie          60
Sept, tome 17 : Sept Mages

La série concept des Sept entame allègrement sa troisième saison forte de son succès. En ce qui me concerne, j’ai tout lu et je ne peux pas dire que l’ensemble casse des briques. Je n’ai donné les 4 étoiles qu’à deux volumes à savoir Sept Missionnaires et Sept Yakuzas.



On aurait pu penser qu’avec les échecs du passé, cette série se bonifierait en proposant des récits de qualité. Cela ne sera pas forcément le cas. Sept mages est tout à fait correct dans le graphisme et dans le scénario. Cependant, il n’y a pas cette étincelle qui fait la différence et qui propulserait cette série en avant.



Le suspense est d’ailleurs très faible dans ce monde médiéval envahit par des goules. On se demande également s’il n’y a pas plus de 7 mages. J’en ai comptabilisé 9 en tout. Comme dit, ce ne sera pas le meilleur album de la série mais il est tout de même intéressant.
Commenter  J’apprécie          60
L'esprit du 11 janvier : Une enquête mytholog..

Malheureusement, j’avais effectué cette lecture au plus mauvais moment car un troisième attentat particulièrement meurtrier avait encore secoué notre pays. Le débat actuel est que reste-t-il de l’esprit du 11 janvier ? Pour rappel, après le premier attentat qui avait touché Charlie Hebdo ainsi que l’hyper cacher de la porte de Vincennes, il y a eu un rassemblement populaire regroupant 4 millions de personnes dans les rues pour dire non au terrorisme.



Il est vrai que lorsque l’auteur a commencé son œuvre, cet esprit avait déjà quasiment disparu. Il était intéressant d’avoir une analyse sociologique voire psychologique de ce qu’a été ce phénomène qualifié d’œuvre d’art par certains hommes politiques de droite. Il est vrai que dans mon esprit, je n’avais pas eu la même lecture de cet esprit du 11 janvier. Pour moi, cela signifiait l’union pour un temps de tous les partis politiques pour une cause commune. Visiblement, c’était plus que cela.



Je me rappelle avoir été le tout premier à venir intervenir exceptionnellement sur le forum pour annoncer la mort de Cabu avant que la nouvelle ne soit reprise dans un autre forum où les hommages des bédéphiles avaient alors afflués. J’avais été beaucoup marqué par cette disparition tragique parmi tant d’autres. Puis, il y a eu l’attentat manqué du Thalys en août 2015 et celui terrible du Bataclan du 13 Novembre 2015. Or, chacun semble avoir une lecture différente des événements.



Notre auteur nous explique dans ce qui semble être sa théorie que l’esprit du 11 janvier est né des fruits d’une coïncidence entre différents événements comme la sortie du livre de Michel Houellebecq le 7 janvier, la présence de cette policière qui s’est fait descendre aux abords de l’école juive ou de ce policier musulman ayant essayé d’arrêter les frères Kouachi.



Cet esprit consiste à ne pas céder à la peur et également à ne pas faire d’amalgame. Jusqu’à présent, on avait toujours respecté la minute de silence. Maintenant, même les syndicats perturbent au bruit des casseroles ce respect pour les morts. A Nice, un habitant s’est est pris à une dame de couleur en lui demandant de repartir là où elle était née ce à quoi, elle a répliqué qu’elle était née en France.



C’est l’esprit de la haine et de la vengeance qui a pris la place de l’esprit du 11 janvier. Je me rappelle de ces beaux discours qui sont d’ailleurs mise en avant dans la bd et qui consistaient à ne pas céder à la violence et à pardonner. Ce fut d’ailleurs la première une du journal satirique Charlie avec un prophète qui pleurait avec cette fameuse pancarte. Oui, comme le dit aussi justement l’auteur, c’est désormais pire qu’avant. Le 11 janvier est mort.



Bon, il y a aussi un gros passage sur ce pigeon qui ne choisit pas le bon moment pour salir notre président bienaimé de la République. Je trouve que l’explication donnée est vraiment exagérée mais bon. Pour le reste, ce fut un exercice plutôt convaincant car cela m’a permis de connaître plus en profondeur ce qui faisait ce bel état d’esprit qui a aujourd’hui disparu et que j’aimerais bien qu’on retrouve.



Plus rien ne sera comme avant, c’est certain. Ces gens que nous avons accueilli ou qui sont nés sur notre territoire nous détestent réellement et n’hésitent pas à tuer des enfants ou égorger nos prêtres pour le prouver. Je peux comprendre que la colère gronde. Faut-il pour autant terroriser les terroristes ? Est-ce seulement possible dans une démocratie respectant les droits de l’homme ? Autant de réflexions qui sont posés par l’esprit du 11 janvier. Le constat est sans appel : la paix est désormais menacée.



Alors, oui il faut lire cette œuvre qui reste malheureusement d’actualité. Cela ne sera pas la joie que d’explorer les traumatismes profonds que les français ont subi. Il s’agit de donner un sens à tout cela. C’est parfois difficile. Serge Lehman y est arrivé avec brio en collectant certains faits au cœur de la tragédie nationale et en les transfigurant dans une dimension presque mythologique voire métaphysique. Cependant, je souligne également que cette bd garde une empreinte assez personnel ce qui la rend unique.
Commenter  J’apprécie          60
L'Homme gribouillé

Je suis tombée sous le charme !



Betty, la quarantaine, éconduit un dragueur et rentre dîner chez sa mère Maud, elle y retrouve sa fille et Jasmine, aide domicile de sa mère. Betty souffrant d'aphasie temporaire ne peut pas répliquer quand sa fille la provoque en la menaçant d'aller vivre chez son père.

Maud écrit des livres pour enfant et Betty est maquettiste.

Dans la nuit Maud fait un AVC et alors que Clara, la petite fille , trouve sa grand-mère inconsciente, un homme étrange, un homme-corbeau, fait irruption dans la maison, à la recherche d'un paquet...

Le thriller commence !



Roman graphique très réussi tant au niveau graphique que textuel. L'histoire est captivante, les personnages ultra attachants, la pointe de fantastique, juste ce qu'il faut.

A lire
Commenter  J’apprécie          60
L'Homme gribouillé

Au premier abord, avec cette bande dessinée, on peut penser entrer dans une histoire familiale plutôt réaliste et psychologique, qui nous dévoilera les raisons des failles de certains personnages, notamment celles de Betty qui souffre d'aphasies ponctuelles. Mais on verse peu à peu, puis complètement, dans le récit fantastique.



C'est ce que j'ai aimé, je crois (même si ça peut être déconcertant), ce mélange de genres. On est surpris et entrainé dans des contrées qu'on n'attendait pas au départ. Les personnages ont du caractère, sont vraiment atypiques. Le dessin est très travaillé, je n'étais pas vraiment séduite par les traits des personnages au départ, mais j'ai appris à les apprécier au fur et à mesure. Les paysages sont très réussis, avec une ambiance noire et trouble qui se dégage fortement.

Enfin, j'ai eu un gros gros coup de cœur pour la première de couverture, époustouflante !
Commenter  J’apprécie          60
L'Homme gribouillé

Entre vieille légende juive et conte pour faire peur aux enfants, "L'homme gribouillé" (très beau titre) oscille entre réalité et fantastique. 320 pages haletantes qui se lisent d'une traite, avec gourmandise.



Le moins que l'on puisse dire, c'est que la BD est de toute beauté, maîtrisée, bien rythmée, alternant des passages d'enquête, de repos, de rêves, avec des accélérations, de l'action et du suspens. L'intrigue est bien ficelée, mais colle un peu trop à mon goût aux histoires classiques de Golems déjà croisées ci et là. L'appropriation du thème est personnelle et bien digérée, mais ne me touche pas plus que ça, peu séduit par cet axe.



J'ai pensé par instant à la saga "Le Legs de l'Alchimiste" de Hubert et Hervé Tanquerelle, aux histoires du Croque-Mitaine, au mythe de Prométhée. C'est dense, très cinématographique, mériterait son adaptation de genre, mais un peu convenu à mon goût. L'apport du fantastique affadit mon ressenti, personnellement plus friand d'histoires terre-à-terre, d'apparences surnaturelles trompeuses déjouées par l'esprit raisonné, d'explications concrètes et scientifiques, cartésiennes.



Reste un travail aux petits oignons pour qui apprécie (plus que moi) ce genre, un Serge Lehman inspiré dans sa narration et un Frederik Peeters de haut vol au dessin. Un très bon moment lecture.
Commenter  J’apprécie          60
L'Homme gribouillé

"L'homme gribouillé" est une bande-dessinée dense de plus de 300 pages ce qui la rend déjà plutôt originale. On s'attend à découvrir une BD couleur et, surprise, l'intérieur nous présente des pages entièrement en noir et blanc, avec parfois des planches sans dialogues. [Lire la suite]



Petit topo sur l'histoire : Paris 2015, temps pluvieux et repas familial. Maud Couvreur, sa fille Betty, Clara sa petite-fille et Jasmine, son amie, sont réunies autour d'un repas au travers duquel les caractères des unes et des autres se font déjà ressentir. Betty Couvreur (Singer) est une femme un peu perdue qui semblent multiplier les conquêtes et qui élève seule sa fille, Clara. Elles vivent chez Maud, la grand-mère, depuis quelques temps du fait d'un dégât des eaux. Un soir, un homme étrange, masqué, vêtu de plumes noires et à l'allure effrayante, se présente de façon abrupte comme étant Max, et réclame un mystérieux paquet que Maud devait lui remettre. Suite à sa visite, s'ensuit un lot de péripéties et d'interrogations sur le mystère du lien entre Maud et Max. Betty va entamer une quête de vérité autour de son enfance, de ses ancêtres et du mystère qui entoure cet homme-corbeau. Son enquête va également la mener sur les traces de l'homme gribouillé, dont on retrouve la physionomie au travers des dives dessins réalisés par les femmes de la famille Singer ...



Da façon générale j'ai été agréablement surprise par "L'homme gribouillé", je ne m'attendais pas du tout à un récit sombre, fantastique et parfois violent. Les personnages sont attachants, principalement Betty, la mère de Clara. Je trouve qu'elle est très bien dépeinte. D'un caractère plutôt fort, elle est victime de crise d'aphasie dès lors qu'elle rencontre un situation de stress. Son personnage est intéressant car totalement ancré dans la vraie vie, c'est à dire que l'on peut tout à fait s'identifier à elle et c'est plaisant de voir un personnage "imparfait". On voit également la relation d'avec sa fille évoluer au cours des pages. Elle apparaît comme une femme réservée, qui avoue difficilement ses sentiments mais dont les péripéties qu'elle va surmonter vont lui permettre de rassembler les pièces du puzzle qui manquent à sa vie et gagner en sérénité.



En revanche, plusieurs points de l'histoire restent flous. Il est par exemple question d'un certain Philippe au début de l'histoire, mais je me suis demandée qu'elle était sa place dans le scénario. Prétendu "flic", il a pourtant disparu aussi rapidement que ce qu'il était apparu. Il en va de même en ce qui concerne les liens entre le culte mérovingien, les papiers d'identités lors de la seconde guerre mondiale réalisés par un faussaire et le rôle exact de Max... serait-ce plusieurs histoires en une ? Certaines incohérences m'ont un peu laissée coi à la fin de ma lecture. J'ai pu lire sur le site des éditions Delcourt (lien ici) que les auteurs avaient été inspirés par le travail du photographe Charles Fréger, notamment par son ouvrage "Wilder Mann". Il est interessant de le notifier car on retrouve en effet cette inspiration au cours de notre lecture, inspiration qui apporte quelques réponses sur les cultes que l'on retrouve dans le scénario.



Au niveau des illustrations je les trouve vraiment agréables à regarder. Frederik Peeters et Serge Lehman ne s'attardent pas particulièrement sur les détails des objets mais prennent soin de donner la parole aux bruits, ce qui permet au lecteur de se fondre dans l'action, de se l'imaginer pleinement (par exemple le bruit d'une canette que l'on ouvre ou d'un briquet que l'on actionne). C'est un petit détail, qui pour ma part, à beaucoup jouer au cours de ma lecture, développant ainsi mon imagination.

Au niveau de Max le Corbeau, je trouve qu'il possède une allure maîtrisée, sa physionomie oscillant entre l'oiseau et l'homme est plutôt bien réalisée. On suit d'ailleurs sa transformation au cours du récit, transformation qui se réalise dès lors que sa colère gagne du terrain. Il est à noter également la beauté des paysages peints par l'illustrateur. Certaines pages sont sans dialogues et invitent le lecteur à se fondre dans le décor, décor que l'on voit également évoluer.



En conclusion, une bande-dessinée que j'ai trouvé originale, aux illustrations efficaces mais au scénario, qui manque parfois de cohérence (bien que l'on ressent un réel travail de recherche). Je pense qu'une deuxième lecture est nécessaire pour saisir le sens de tout le récit. Il y a beaucoup d'informations, des informations riches et intéressantes mais malheureusement pas suffisamment exploitées et pas suffisamment en lien entre-elles. Malgré un goût d'inachevé à la fin de ma lecture, je recommande quand même cette bande-dessinée qui nous happe de par son ambiance étrange et de par ses personnages attachants. Une BD bien mystérieuse ;)
Commenter  J’apprécie          62
La Brigade Chimérique, tome 1

Ce tome est le premier d'une série indépendante, constituant une histoire complète en 6 tomes qui a bénéficié d'une réédition en intégrale La Brigade Chimérique, Intégrale. Il est paru initialement en 2009. Cette BD est coécrite par Serge Lehman & Fabrice Colin, dessinée et encrée par Gess (Stéphane Girard), avec une mise en couleurs réalisée par Céline Bessonneau. Dans les annexes de la version intégrale, Serge Lehman explique que son objectif était d'écrire sur la disparition des surhommes en Europe, pendant les années 1940. Il évoque également la prédominance du genre superhéros dans la production de bandes dessinées américaines, ainsi que l'entreprise de réhabilitation des personnages fantastiques de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième siècle, réalisée par Alan Moore et Kevin O'Neill, dans la série de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Cela explique le format du récit : 2 chapitre d'une vingtaine de pages chacun, à l'instar du format mensuel des comics de superhéros.



Mécanoïde Curie - La scène introductive montre un individu en gabardine de SS qui repère un bâtiment avec la grille d'une conduite descellée dont sortent des cafards. Il regarde dans la conduite, et repositionne la grille après avoir écrasé un cafard entre ses doigts. En même temps, les cellules de texte comprennent des extraits de l'œuvre de Friedrich Nietzsche. Le reste de cet épisode est consacré à une réunion d'individus extraordinaires, organisée et présidée par le docteur Mabuse, le 30 septembre 1938, à Metropolis une ville fictive située en Europe Centrale.



La dernière mission du Passe-Muraille - Le 16 mars 1939 à l'institut du Radium, le professeur Frédéric Joliot reçoit un document secret, remis par un enfant appelé Michel Joubert. Il va le remettre à Irène Joliot-Curie qui observe l'avancée des expériences du docteur Flohr sur l'homme élastique. Par la suite, François Dutilleul qui a la capacité de passer à travers les murs (ce qui lui vaut le surnom de Passe-Muraille), effectue une mission d'infiltration dans la base du Nyctalope pour le compte de Joliot & Curie.



Pour pouvoir apprécier ce premier tome, il vaut mieux que le lecteur soit conscient des intentions des auteurs, sans cela il risque d'être rebuté par cette forme inattendue et inhabituelle. Il y a d'abord ce choix de découper chaque tome en 2 parties distinctes pour simuler le format de 2 comics mensuels accolés. C'est un peu bizarre puisqu'il s'agit bien d'un album cartonné de 48 pages. Le lecteur passe facilement outre cette particularité, en considérant qu'il s'agit de 2 chapitres dans une histoire plus longue. Il lui faut ensuite accepter de jouer le jeu des références à des personnages (et des auteurs) méconnus, voire obscurs. C'est effectivement un aspect ludique équivalent à celui que propose Alan Moore à la lecture de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires. On y retrouve d'ailleurs Thomas Carnacki, un personnage créé par William Hope Hodgson, apparaissant également dans les aventures de la Ligue. Pour pouvoir pleinement apprécier cette dimension de la lecture, il vaut mieux lire la version intégrale qui comprend un copieux addenda (32 pages) dans lequel Serge Lehman présente chacun de ces personnages.



Étant averti sur la nature du récit et sur l'intention de l'auteur, le lecteur (qui en vaut maintenant 2) peut lire ces 2 premiers épisodes en toute connaissance de cause. En particulier il a conscience qu'il ne s'agit que de 2 chapitres (en fait un prologue et le chapitre 1) dans un récit complet qui en compte 12 (prologue et épilogue compris). La séquence d'ouverture montre un surhomme nazi non identifié constatant la présence de cafards. La scène principale de ce prologue permet de comprendre d'où proviennent ces cafards, et de les rattacher à Gregor Samsa (personnage principal de La métamorphose de Frantz Kafka). La dimension ludique de reconnaître les références commence donc dès le début. La réunion organisée par le docteur Mabuse comprend de nombreux invités européens, mais aussi américains dont certains noms sont modifiés pour ne pas risquer les foudres des corporations en détenant les droits de propriété intellectuelle. L'épisode 1 change un peu de registre pour ce qui est des références, évoquant plus des auteurs de l'époque, ainsi que le mouvement surréaliste et ses artistes.



Comme pour la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, le lecteur peut trouver cette avalanche de références obscures futile, parce qu'il s'agit de personnages ou d'auteurs que la postérité n'a pas retenus, parce qu'il ne lira jamais rien de tout ça. Vu sous un autre angle, il peut également apprécier cet élargissement de sa culture en la matière qui plus est présenté sous la forme ludique et divertissante d'une bande dessinée. Il plonge alors dans un complot à l'échelle mondiale, dont l'auteur lui révèle des bribes parcellaires. Dans le même temps, il apprécie le spectacle des pouvoirs surprenant de ces individus, les merveilles technologiques issues de l'anticipation (tendance radiumpunk, c’est-à-dire une variante du steampunk à partir du radieum plutôt que du moteur à vapeur). Il prend chaque séquence comme la pièce d'un vaste puzzle, mêlant exposition de l'intrigue, et action spectaculaire.



Pour mettre en images cette histoire ambitieuse, les coscénaristes ont embauché un artiste dont les dessins ne payent pas de mine : traits de visages grossiers, aplats de noir hasardeux, découpage des pages un peu chargé (jusqu'à 16 cases par page), arrière-plans à la qualité très fluctuante (variant de perspectives complexes d'une rue parisienne vue du ciel en diagonale, à une absence d'arrière-plan). Il faut donc un peu de temps au lecteur pour se mettre au diapason de cette narration visuelle qui ne rentre pas dans les canons habituels de la bande dessinée franco-belge (ni des comics).



La première séquence évoque vaguement Mike Mignola avec de gros aplats de noir. Le lecteur y apprécie le détail des façades et le pavage de la rue. Par la suite il apprécie la capacité de l'artiste à évoquer les rues parisiennes et leur ambiance, à créer une salle monumentale dans le repaire du Nyctalope. Par contraste, il reste un peu déconcerté quand Gess n'arrive pas à transcrire une texture pour les sols foulés par les personnages, qu'il s'agisse de la grande salle où le docteur Mabuse tient sa conférence, ou de celle de la base du Nyctalope. Il est très impressionné par la densité de détails des cases. En particulier lors de la conférence de Mabuse, il y a de nombreux invités que Gess représente un à un, en dessinant leurs particularités physiques à chacun. Il sait transcrire la posture ou le détail qui permet de reconnaître aisément la carrure imposante de l'homme d'acier, ou encore le foulard et le chapeau de feutre de Lamont Cranston. Il est tout aussi efficace pour évoquer les œuvres des surréalistes ou des affiches d'époque (celle de Fantomas par exemple).



Le lecteur apprécie également la mise en scène des moments d'action. Par exemple, dans le prologue, Andrew Gibberne (dit l'Accélérateur) court à une vitesse surnaturelle entre les invités qui écoutent le docteur Mabuse. Les 4 cases correspondantes montrent sa progression en vue de dessus, rendant manifeste cette performance physique, sans pour autant utiliser les conventions graphiques des comics. Ainsi la narration visuelle atteste bien la spécificité européenne de ce haut fait. La demi-douzaine de pages consacrée à l'infiltration du Passe-Muraille est tout aussi fluide et gracieuse, à nouveau sans rapport avec une narration américaine qui aurait usé d'angles de vue plus dramatiques, et d'un rythme plus syncopé.



Ce premier tome constitue une expérience de lecture déroutante. La narration de l'intrigue est décousue, morcelée par ce découpage en 2 chapitres. Arrivé à la fin de ce premier tome, le lecteur se rend compte que la situation de la fin du prologue est restée sans résolution alors que les héros se préparaient à affronter les forces du docteur Mabuse, et pourtant le chapitre 1 se passe 6 mois plus tard. La narration de Lehman & Colin est factuelle, sans laisser beaucoup de place aux émotions, au ressenti des personnages. De ce fait le lecteur n'a pas la possibilité de s'attacher à l'un ou l'autre, de s'identifier avec un de ces individus, tous réduits à l'état de dispositifs narratifs servant l'intrigue. De la même manière, le découpage des pages sans cesse changeant induit un rythme de lecture heurté, alors même que Gess n'utilise que des cases en rectangle parfois en gaufrier, parfois de taille irrégulière d'une ligne à l'autre.



Ce premier tome constitue également une expérience de lecture fascinante car le lecteur saisit que l'intrigue est de grande ampleur, qu'elle s'insère à la fois dans la grande Histoire, mais aussi dans celle de la culture populaire de l'époque dont Serge Lehman est un expert en la matière. L'intrigue abonde en mystères et présente une forte dimension ludique, incitant le lecteur à essayer d'assembler les pièces du puzzle pour se repérer au milieu de cette foule de personnages. Les images montrent des personnages tout aussi mystérieux et décidés, évoluant dans de riches environnements, dans des reconstitutions historiques à fort intérêt touristique. Chaque page place le lecteur dans un endroit étrange, légèrement décalé, avec une forte consistance. En tant qu'album de bande dessinée pris pour lui-même, cette lecture est insatisfaisante, malgré les qualités des auteurs. 3 étoiles. En tant que premier album d'une série, il est impossible de résister à la curiosité qu'il génère, et le lecteur n'a plus qu'une envie : de connaître la suite, de rencontrer d'autres individus étranges, de comprendre ce qui se trame, et de déchiffrer les stratégies des différentes factions.
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Serge Lehman (1674)Voir plus

Quiz Voir plus

l'oeil du loup

D'où vient le loup ?

De france
De chine
D'alaska

10 questions
230 lecteurs ont répondu
Thème : L'oeil du loup de Daniel PennacCréer un quiz sur cet auteur

{* *}