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Critiques de Simonetta Greggio (358)
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Elsa mon amour

Simonetta Greggio m'a fait connaître et aimer Elsa Morrante une femme si belle et si libre. Je n'ai plus qu'une envie, découvrir son oeuvre, dès ma chronique finie je vais donc me rendre chez ma libraire préférée pour commander « La Storia ».



L'auteur laisse la parole à Elsa Morrante. Elle va nous raconter sa vie, ses rencontres, ses amours. Des rencontres qui donnent lieu à des portraits sans concession Visconti, Fellini, Rossellini, mais aussi des moments de tendresse infinie quand elle évoque Pasolini poète, écrivain et réalisateur maudit et Bill Morrow peintre, tous deux homosexuels, ses deux petits-frères de coeur.



Le style m'a tout de suite plu, et le fait qu'Elsa s'adresse directement au lecteur donne un ton intime et sensuel à ce récit. L'auteur nous dresse le portrait d'une fillette douce, sauvage, arrogante, menteuse, effrontée mais sensible. À six ans, les premiers romans lus en cachette, chipés dans la bibliothèque, la découverte de Zola.

« J'écris depuis que j'existe. Avant de savoir écrire, j'écrivais déjà. J'étais écrivain dans le ventre de ma mère. Avant de naître, j'étais écrivain. »



L'auteur sait parfaitement décrire les tourments de cette fillette, une mère et son amant, son vrai père et puis le mari de sa mère, son faux père. Les disputes à la maison, une mère qui hurle, un père qui se défile, une mère maquerelle qui va essayer de vendre les premières nouvelles écrites par sa fille de onze ans, une petite fille qui rêve de caresses de cette mère tyrannique. Comme souvent les débuts sont difficiles, elle met sa machine à écrire au clou tellement elle a faim.

« Me réveiller la nuit, la bouche aigre, dans un lit inconnu. Cela ne s'appelle pas de la prostitution. Cela s'appelle misère. »



Elsa est une femme atypique, prête à tout pour être publiée et lue. Elle veut vivre de son écriture, apprendre à voler de ses propres ailes.

« J'aurais pu tuer pour être reconnue à ce que j'estimais être ma valeur. »

Et puis voilà la rencontre avec Moravia, la situation financière s'améliore, l'auteur nous entraîne à la suite de ce couple où les séparations brutales alternent avec les retrouvailles passionnées, les amis qui apprennent à se faufiler entre leurs disputes. Cela n'est pas sans rappeler le couple Liz Taylor et Richard Burton.

« À la fin de la soirée, Moravia m'a serré la main pour prendre congé. J'en ai profité pour lui glisser la clef de mon studio. Nous avons cela en commun, Moravia et moi. Nous ne lambinons pas avec le désir. »



À chaque début de chapitre l'auteur a la bonne idée de replacer le parcours du couple dans l'Histoire mouvementée de l'Italie et de l'Europe, la guerre qui les rattrape, juifs à moitié ils doivent déguerpir, cachés par des amis, jusqu'à la fin du conflit. Ils rentrent à Rome, la vie reprend, Moravia continue de la tromper.

Et puis tout au long du récit il y a le souvenir obsessionnel de la mort de son ami et la hantise de la vieillesse. Par son écriture, faite de fines touches posées régulièrement, Simonetta Greggio nous fait bien percevoir les angoisses d'Elsa.

L'auteur tient à nous préciser qu'il s'agit bien d'une oeuvre de fiction, les fragments de journaux, de poèmes, de lettres d'Elsa qui illustrent le récit rendent ce portrait encore plus vrai. Je crois bien que je suis tombé amoureux d'Elsa, une femme si forte et si fragile à la fois, qui souhaite être protégée tout en étant voulant être indépendante.





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Les mains nues



J'ai eu un peu de mal à entrer dans le roman qui ne correspondait pas aux souvenirs que j'avais gardés de ma première lecture. Et puis l'héroïne à fleur de peau a réussi à m'entraîner à sa suite dans un récit fragmenté, faits de souvenirs plus ou moins heureux et plus ou moins lointains qui permettent de comprendre ce qui a fait d'elle cette femme passionnée par son métier de vétérinaire, mais solitaire ; jusqu'à l'irruption dans sa vie de Gio, adolescent fugueur.



Tout est raconté avec énormément de délicatesse, à petites touches qui laissent autant de choses dans l'ombre qu'elles n'en dévoilent. Et finalement j'ai beaucoup aimé ce court roman, tout en sensibilité, et plus encore le dénouement, inattendu, réjouissant.
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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L'homme qui aimait ma femme

Amours , trahison, blessure, drame, sont les maîtres mots de ce roman. Le titre nous prévient, il va y avoir de la rivalité mais ce que le titre ne nous dit pas c'est qu'il s'agit de deux frères. ( la 4ème de couverture le dit, donc je ne dévoile rien :-) )

Deux frères, le plus jeune, Yann, est beau, studieux et est follement épris de Maria, l'aîné quant à lui, Alexandre, est professeur de lettres, volage , grand séducteur et va séduire Maria qui a été présentée par Yann.

On va alors suivre, ou plus exactement, on va essayer de suivre sur 40 ans, ( de 1965 aux années 2000) ce trio.

Je dis essayer car la lecture n'est pas aisée et cela pour plusieurs raisons.

D'une part, les chapitres courts s'enchainent passant d'une époque à une autre, d'autre part la narration à 4 voix ne facilite pas la lecture et enfin parce qu'il est fait référence aux grandes figures qui ont marqué ces années :Althusser, Jankélévitch, Derrida, Deleuze. On a du mal à se repérer, à se retrouver, à savoir qui parle, c'est dommage.

J'ai du mal à noter ce livre, car globalement, je ne suis pas séduite du fait de l'aspect "brouillon" mais le thème et l'idée de faire courir l'histoire sur ces 40 années avec ces références d'intellectuels sont intéressants.
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Femmes de rêve, bananes et framboises

Le titre fruité de ce recueil de nouvelles,et les midinettes de la couverture ne préparent en rien à ce que Simonetta Greggio déploie dans ses textes. Pourtant,en y regardant de plus près, l'illustration ne triche pas car les deux jeunes femmes ont la tête tournée vers de très sombres nuages. Car oui, l'auteure écrit sur la mort et sur la vie, sur l'amour aussi bien sûr car peut on vivre sans amour ?

C'est pour moi une première rencontre avec cette auteure et je suis touchée par sa plume qui parvient magnifiquement à évoquer les plus effroyables rendez vous avec la mort comme dans Os de l'une,qui donne la parole à un rescapé d'Auschwitz,si tant est qu'on s'autorise à employer ce vocabulaire alors que personne n'a pu réchappé totalement de cet enfer. Elle peut aussi en sourire comme dans la dernière nouvelle qui donne son nom au recueil.

Mes cordes sensibles ont vibré sous les mots si bien choisis pour dire le mal d'aimer, l'absence...Et puis,j'ai beaucoup apprécié la sensualité qui se dégage de ces pages pour évoquer l'Italie,ses paysages,ses saveurs,sa douceur de vivre mais aussi ses violences.
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Nina

Le début de l’histoire ne m’a pas emballée, je n’ai pas été convaincue par la longue lettre d’amour qu’Adrien écrit à Nina avant de se suicider.

Et puis, alors qu’il est dans le coma, le ton du roman change et devient très intéressant.

Le changement que vont provoquer cette lettre et celle qu’il a laissée à sa gouvernante sur tous les personnages est passionnant.

J’ai tourné les pages avec hâte.

Pourtant, je ne crierais pas au chef-d’œuvre. Quelques passages ne me semblent pas aboutis, trop clichés.

Bizarrement, j’ai bien aimé mais sans plus alors que l’ambiance de ce livre ne m’a toujours pas quittée.

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L'homme qui aimait ma femme

"C'est ma femme, ma femme, tu sais ça? Personne ne ma la volera.Elle est à moi." crache Alexandre, macho possessif, à son frère Yann, amoureux transi venant de passer à l'acte avec Maria, "visage de madone et corps voluptueux" qu'ils désirent tous deux depuis la Sorbonne.Mais qui des deux a trahi le premier?

Dans L'homme qui aimait ma femme, Simonetta Greggio revisite le mythe de Dante Alighieri dans La divine comédie (repris par Jacques Tournier dans Francesca de Rimini) où deux frères, pris dans l' étau de leur rivalité de toujours, aiment la même femme et se déchirent jusqu'à la mort.

Mais Maria dans ce roman aime les deux, son mari Alexandre et son amant occasionnel Yann, fait le mauvais choix ou peut-être bien se laisse porter par les flots passionnels des deux autres, femme bafouée et désirable tout à la fois.Quarante ans d'histoire, de politique et de culture (beaucoup-trop- de citations littéraires,psychologiques et philosophiques) servent de toile de fond à ces vies où l'amour surnage entre les coups durs du destin.

Simonetta Greggio brosse ici deux portraits forts d'hommes:

Yann, le cadet, l' hypersensible muré dans sa souffrance jusqu'à en être insensible, le brillant avocat d'affaires aux prestigieuses études, le paranoïaque....

Alexandre, le don Juan qui "emballe les filles", l'infidèle, le protecteur,l'égoïste,le professeur de lettres de 3° cycle susceptible de s'autodétruire et de détruire si on lui vole son butin.

Car c'est un peu ça qu'elle est Maria pour lui, un butin,un enjeu.

Simonetta Greggio (avec toujours une vision cruelle de l'amour comme dans son recueil de nouvelles L'odeur du figuier) conjugue le verbe aimer à tous les temps et étudie les diverses facettes de l'amour: adultérin,conjugal, fraternel (Maria a aussi une soeur Bébé),platonique (l'auteur fait intervenir une certaine Allis "discrète et renfermée" qui prend la parole), charnel,fou,fatal,possessif, à sens unique....laissant la part belle aux hommes qui prennent et jettent à leur gré...à moins que certaines ne se rebiffent ....puis pardonnent!

Malgré une fin amorale, qui m'a choquée, ce roman, très fouillé psychologiquement, est excellent et bien écrit.

Il annonce une rentrée littéraire qui démarre sur les chapeaux de roues!
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L'ourse qui danse

Encore un titre qui, sans la participation de ma médiathèque à l'élection du prix Passeurs de Mots 2023, n'aurait sûrement pas attiré mon attention. Ce très court roman tout en étant un superbe conte initiatique, est un vibrant appel pour le respect de notre planète et de tous ceux qui la peuplent.



le narrateur, un Inuit, a été arraché à sa banquise au décès de ses parents. Élevé dans la civilisation occidentale, il est devenu professeur mais ses racines le poussent à revenir à ses origines pour y retrouver ses deux soeurs dont il a été séparé. Comme pour un rite d'initiation, il décide de partir à la chasse traditionnelle que pratiquait jadis son père. Mais une ourse va se dresser sur son chemin.



Si le texte est très court, à peine 80 pages, le message est clair. Que l'on soit puissant ou humble, humain ou animal, notre fin sera inéluctable et elle arrivera plus vite que prévue si nous ne changeons pas notre comportement. le territoire des Inuits a été réduit à peau de chagrin, suite à l'exploitation du sous-sol, au réchauffement climatique et à des décisions gouvernementales arbitraires de pays voisins. La population est en souffrance devant la disparition de leurs traditions et les grands animaux sauvages tels que l'ours meurent, leur habitat naturel ne cessant de diminuer. Peut-être que lorsque un reportage télévisé attire notre attention sur ce phénomène, nous nous disons que c'est bien loin, mais n'oublions pas que si eux sont en première ligne, notre tour viendra... Pour sublimer ce message très sombre, il faut toute la poésie de l'auteure pour entraîner le lecteur dans un monde onirique où l'homme danse avec une ourse.



Personnellement, j'ai fini cette lecture les larmes aux yeux. 18/20 pour ce texte trop court, inspiré à Simonetta Greggio par la statuette en stéatite d'un artiste Inuit, Davie Atchealak, représentant un ours qui danse.

C'est vers ce titre que s'orientera mon vote numéro 1, en 2, je choisis "Sauvagines" de Laurine Roux et enfin en 3 "La Géante" de Laurence Vilaine.
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L'ourse qui danse





Le musée des Confluences de Lyon, a lancé depuis quelques années une formidable collection intitulée « Récits d’objets »; collection qu'on avait déjà présenté en tout début d'année .



Elle consiste à solliciter un ou une écrivaine pour lui proposer de choisir un objet de son choix dans les collections du musée pour qu’il s’en inspire et en tire un texte sous la forme de son choix (conte, récit, court roman, etc.).



À partir de mai 2020, les éditions Cambourakis s’associent au musée des Confluences pour coéditer cette collection à raison de deux titres par an c'est la romancière et traductrice italienne Simonetta Greggio (auteure de "Elsa mon amour "en 2018 chez Flamarion) qui inaugure ce partenariat avec "L’Ourse qui danse", un court récit inspiré par une statuette Inuit. FILMS (cinéma, DVD)

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lundi 21 septembre

Récits d’objets : "L'Ourse qui danse ": un récit inouï sur les Inuits



Greggio_Ourse



"J'étais alors dans mon âge guerrier. En revenant au village, je retrouvais mes racines. Les mots d'autrefois. Le gout de nos viandes goulûment machées, le désordre fou, le chaos aimables de nos maisons. Nous n'avons jamais appris à tenir un intérieur comme vous dites: nous sommes des errants, jamais nous n'avons imaginé nous sédantariser. Chez nous lorsque quelq'un meurt, on arrache les portes et les fenêtres pur que son esprit puisse s'envoler."



Le musée des Confluences de Lyon, a lancé depuis quelques années une formidable collection intitulée « Récits d’objets »; collection qu'on avait déjà présenté en tout début d'année .



Elle consiste à solliciter un ou une écrivaine pour lui proposer de choisir un objet de son choix dans les collections du musée pour qu’il s’en inspire et en tire un texte sous la forme de son choix (conte, récit, court roman, etc.).



À partir de mai 2020, les éditions Cambourakis s’associent au musée des Confluences pour coéditer cette collection à raison de deux titres par an c'est la romancière et traductrice italienne Simonetta Greggio (auteure de "Elsa mon amour "en 2018 chez Flamarion) qui inaugure ce partenariat avec "L’Ourse qui danse", un court récit inspiré par une statuette Inuit.



Dans ce court roman extrêmement documenté dans lequel elle rend un hommage appuyé à l'illustre Jean Malaurie, ethnographe spécialiste du monde polaire, Simonetta Greggio centre son récit autour la rencontre d’un homme inuit et d’une ourse.





Une confrontation a priori effrayante qui se transforme en fascination et profond respect mutuel puisqu’après s’être affrontés et mutuellement blessés, homme et ourse vont cohabiter et survivre l’un grâce à l’autre avant que l’homme ne rejoigne sa famille.ph17334_01



Un texte imprégné par les coutumes et les croyances de cette population, qui souligne la différence des modes de vie entre Occidentaux et Inuits mais également entre une ancienne génération en quête d’une forme de communion avec la nature et les animaux et la jeune, hélas beaucoup plus méfiante et distante.



Entre conte animalier et chronique documentaire, "L'ourse qui danse" nous montre combien la communauté inuite possède une vision symbolique du monde, englobant tout à la fois vie matérielle, organisation sociale et croyances, dans lequels coahbitent humains, esprits et animaux de l’Arctique.



L'ourse qui danse est ainsi un texte extrêmement vivant et documenté, propice à la découverte de cette culture inuite, notamment son rapport aux animaux, par opposition au mode de vie moderne et occidental qui évoque pas mal des romans de nature writing comme "De pierre et d’os" de Bérangère Cournut ou "Croire aux fauves" de Nastassja Martin.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Étoiles

Gaspard est l’étoile montante de la gastronomie française. Il est marié à une femme superbe et il a un associé très impliqué. Et puis, un soir, son petit monde parfait s’écroule. Alors, Gaspard s’en va et roule pendant des kilomètres. « Quand on vous fait très mal, la seule revanche qui reste est celle de vous en faire plus encore. Il était prêt pour toutes les conneries quand il arrêta le 4x4 au bord de la route. Il en descendit sans la fermer à clé, car tout ce qu’on aurait pu lui voler avait déjà été pris. On avait cambriolé son cœur, dévalisé ses chimères, il avait été dépouillé, escroqué. Il était fini. » (p. 33)



Gaspard trouve refuge dans un petit village du sud de la France et s’installe dans une buvette perdue au bout d’un sentier pierreux et perdu. Inconnu, anonyme, il reprend goût à la vie et cuisine à nouveau avec plaisir. Et surgit Stella Amor, une fille si fine que la lumière lui passe à travers. Avec amour, Gaspard va lui rendre le goût de manger.



Voici une courte nouvelle qui se lit très bien et propose une histoire plutôt mignonne sur l’anorexie et les miracles de l’amour. « Depuis qu’elle vivait près de Gaspard, elle comprenait que manger n’est pas se tuer à petit feu, mais entretenir son petit feu. » (p. 66) Le mot à retenir, c’est mignonne… Stella Amor, vraiment ? C’est le nom de personnage le plus ridiculement guimauve que j’ai jamais lu ! Et que dire que la romance entre l’homme, force de la nature au cœur blessé, et la femme, fragile et meurtrie, qui reprend vie dans les bras de son Jules ? À 15 ans, cette histoire m’aurait enchantée. À mon âge canonique, elle m’a simplement sourire, parfois un peu méchamment.



Sur la forme, je déplore un style inégal : la plume est majoritairement très fine, mais plonge parfois dans le potache. Dommage également que des règles de grammaire de base n’aient pas été respectées. Dernier mauvais point pour la couverture : l’illustration ne correspond pas au roman et quid du carnet de recettes annoncé en quatrième de couverture ? Bref, une lecture plaisante, mais que j’oublierai très vite.

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Étoiles

Quelle jolie découverte!

Cette nouvelle est un véritable régal. Simonetta Greggio nous régale au sens propre et figuré.

Gaspard Coimbra est un jeune chef talentueux, tout semble lui sourire. Reconnu par ses pairs il est parti pour New-York recevoir son prix .. une embrouille à la douane, retour direct à la maison et le ciel lui tombe sur la tête.

Gaspard repart en errance jusqu'au jour où ses pas le conduisent dans le Haut Lubéron à la porte d'une petite buvette ... il revit et Stella apparait ...

Portée par la plume allègre de Simonetta Greggio, ce court récit est tout à la fois un hymne à la cuisine et un hymne à la vie et à l'amour . Parce que une cuisine faite avec amour c'est tout autre chose..

A consommer sans modération , promis vous ne prendrez pas un gramme .



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Les mains nues

Emma a dépassé la quarantaine.

Elle est vétérinaire en montagne et vit seule.

Quand Gio,le fils d'un ancien couple d'amis très proches débarque chez elle, sa vie va changer.

Cet adolescent fugueur de 15 ans qu'elle a connu petit bouleverse l'équilibre qu'elle avait réussi à trouver.

Que Simonetta Greggio écrit bien !

Quelle sensibilité, quelle psychologie !

C'est tout d'abord un très beau portrait de femme.

J'ai tout de suite aimé Emma, sa vie, ses souvenirs.

D'une plume délicate, sensible, poétique, l'auteure nous fait entrer dans sa vie.

Un plaisir toujours renouvelé de la lire.
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Elsa mon amour

Pour m’être délectée de ses histoires un tantinet sulfureuses (dans les années 60 en tout cas), Alberto Moravia a été un auteur incontournable de mon adolescence.

Je garde un souvenir vivace de quelques-uns de ses romans, notamment « Le mépris » magnifié sous la caméra de Jean-Luc Godard par Brigitte Bardot au summum de sa beauté.

D’Elsa Morante, j’avoue ne connaître que le nom de son plus célèbre roman « La Storia ».

Simonetta Greggio, je la lis régulièrement avec énormément de plaisir, aussi,

lorsque Babelio m’a proposé « Elsa mon amour », son dernier opus, je me suis empressée d’accepter tant j’étais curieuse de lire sous la plume de l’auteure l’histoire de deux géants de la littérature.



Dès les premières pages, l’écriture est superbe : « Il pleut, les orangers et les citronniers sont en boutons, blanches dragées de mariée. »

J’aime cette poésie qui enveloppe l’histoire.



En se glissant dans la tête de la romancière, c’est un morceau de l’histoire italienne que Simonette Greggio nous donne à lire. Au fil des lignes nous découvrons des grands noms de la littérature et du cinéma italien qui furent ses amis : Pasolini, Fellini et Anna Magnani.



Mais le compagnon est bien sûr Moravia dont elle accepte les infidélités, il est et restera son mari, et tant pis pour sa rivale qu’elle qualifie de serpent à sonnette qui a du poil au menton.

« Sa robe de mariée, elle peut toujours l’attendre, celle-là.

La fureur d’une femme trahie ne se brise que sur la dalle du cimetière ».



A travers ce roman parfaitement documenté, Simonetta Greggio nous offre un vibrant et bel hommage à Elsa Morante.

Il ne me reste plus qu’à découvrir « La Storia ».



Un grand merci à Babelio et aux Editions Flammarion.

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L'homme qui aimait ma femme

Alexandre et Yann sont deux frères. Ils sont amoureux de la même femme, Maria. Mais c’est Alexandre qui l’épouse.

Des années 60 aux années 2000, on suit leur parcours.

Bien que très proches, ils ont des aspirations bien différentes.

Variations sur l’amour et ses formes variées.

C’est très bien écrit, mais alors, que Simonetta Greggio aime à nous embrouiller. Rien de linéaire dans cette narration. On ne sait jamais qui parle, quand ça se passe. Il faut s’accrocher, mais ça en vaut la peine.

Se mêlent à cette histoire d’amour tourmentée des considérations sociologiques, politiques et philosophiques sur les années traversées.

Un roman riche et intense.

Par contre, je ne trouve pas le titre représentatif de l’histoire.

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Nina

Très joli roman, mêlant amour d'enfance, rivalité entre frères, la vie entre deux mondes, comment décider la fin de vie quand un proche est dans le coma, retrouvailles, écriture, etc... Un joli bouquet bien harmonieux, j'ai beaucoup aimé l'écriture poétique, la lettre à Nina tellement touchante. Ça peut paraître du vu, revu, etc...rien d'original pour certains, mais c'est l'émotion qui s'en dégage, la sensibilité, et la poésie ainsi que les personnages incluant Gaston le chien qui m'ont touchée.



Si ce n'est pas le vrai coup de cœur si rare, j'en suis pas loin, car je n'avais aucune envie de quitter Paris face au jardin du Luxembourg, Rose, Nina, Gaston, Emilie, et Adrien. Une suite peut être ????

Alors pour ceux qui aiment les belles histoires, lisez vite Nina, vous serez pas déçus.
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Les mains nues

Emma, à l’aube de la cinquantaine, est vétérinaire. Femme solitaire qui a perdu son amour. Il l’a abandonné il y a de cela 20 ans, pour une autre femme. Elle s’est alors donnée corps et âme à son métier, initiée par Thomas d’Aurevilly, devenu son vieil ami. Annie est proche d’elle aussi, sa seule amie depuis, qui a elle-même vécu un amour douloureux. Et un jour, Giovanni, dit Gio, débarque. Elle ne l’a pas vu depuis une dizaine d’année. Il a bientôt 15 ans, a fugué et est venu se réfugier chez elle. C’est alors que le passé resurgit, rouvrant les plaies qui ne furent pas tout à fait cicatrisées. Elle repense à Raphaël, à Micol, à Gio qu’elle a connu bébé et petit enfant, et aux jumelles. Des beaux souvenirs, mais des souvenirs douloureux, la mélancolie et la nostalgie. Les regrets. Un rapprochement équivoque se profile entre Gio et Emma. Ils passeront tout l’été ensemble, avec l’accord cette fois des parents de Gio après qu’il soit retourné les voir.



Quatre ans après, Emma se remémore la venue de Gio, les conséquences sur son avenir ainsi que les années passées depuis qu’elle avait rencontré Raphaël. Un va-et-vient du présent au passé, de ses souvenirs avec Raphaël, à ses souvenirs auprès de D’Aurevilly "Le patron", à son enfance auprès de ses parents, la maladie de sa mère…. De vraiment belles évocations de son passé. Et puis un voile levé sur la dureté du métier de vétérinaire à la campagne, la solitude, la disponibilité, la dureté de certaines décisions etc.



Un court roman (152 pages en format poche) qui nous parle d’amour, d’enfance, de souvenirs, de trahison, de regret, de passion, d’amitié, de la vieillesse, de vengeance, de perte et de tabou. La plume de Simonetta Greggio m’apparaît toujours aussi belle, délicate et fluide. C’est une auteure que j’aime vraiment. Une histoire toute en pudeur, en poésie, en douceur et aussi en douleur. La douleur du passé, la douleur aussi des choses qu’on ne maîtrise pas. L’amertume. Le passé se mêle au présent, les sentiments se confondent.



J’avais eu un coup ce coeur pour Col de l’ange de Simonetta Greggio, je pourrais en avoir eu un pour celui-ci également mais je dirais seulement que je l’ai beaucoup aimé (même si quelque part c’est sans réelle importance). J’attends de lire encore ses autres romans. Ce qui me plait profondément chez cette auteure, c’est sa facilité à parler de choses lourdes toute en finesse, en délicatesse et en pudeur. La poésie de ses mots, les souvenirs doux de l’enfance d’Emma, ses amitiés profondes et rassurantes, tout cela concourt à apporter de la légèreté qui fait une lecture agréable bien que les sujets abordés puissent être dérangeants ou douloureux.



Je vous recommande chaleureusement ce très beau roman !
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Étoiles

J'ai passé un très bon moment avec ce court récit. Gaspard voit sa vie basculer du jour au lendemain et l'on assiste peu à peu à sa renaissance. Grand cuisinier, il découvre que son restaurant tourne très bien sans lui et que sa femme le trompe avec un ami a lui... Il décide de tout quitter du jour au lendemain pour reprendre un tout petit restaurant dans un village isolé.... Voila comment tout commence. Au fil des pages, on découvre l’écriture vive de Simonetta Greggio et surtout on salive devant l’évocation des plats que prépare notre cuisinier (petits chèvres en bouchée mouillée au romarin, pommes de terre tièdes aux pétales de truffes et j'en passe....).
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Bellissima

Simonetta Greggio ne se contente pas de retracer les points forts de son enfance. Elle les confronte à l'Histoire de son pays, l'Italie. Et elle remonte même jusqu'à l'enfance de ses grands parents adoptifs et à l'histoire de ses parents biologiques, au début du siècle. Mais très vite, on sent bien que c'est l'association de la période fasciste avec la violence de son père qu'elle veut mettre en évidence. Mais pas seulement non plus. Car dès l'après-guerre, les deux grands partis de l'époque, la démocratie chrétienne et le parti communiste se rendront coupables de méfaits, de meurtres, de tueries par Brigades rouges interposées. Les groupuscules d'extrême gauche et d'extrême droite se livreront une guerre sans merci mettant à mal la démocratie, et ce dès les années 60. Les années de plomb, la stratégie, de la tension peuvent commencer. Mais là où l'auteure excelle, c'est de connecter cette histoire à la sienne, surtout à travers la maltraitance du père. Son père, pour qui elle éprouve des sentiments très ambivalents d'amour/haine. Les malversations paternelles, en lien avec la grande histoire, au cours des années 70, précipiteront la famille dans l'abîme. C'est quelques années après, en 81, qu'elle choisira de s'exiler en France. Pour autant, elle ne cessera de revenir en Italie dans de multiples aller-retours. Ce pays qu'elle ne cessera d'aimer malgré son impossibilité d'y vivre au vu des malversations politiques en lien avec les accointances mafieuses. Mais elle y reviendra aussi pour ne pas rompre le lien familial malgré tout. Son père, sa mère qu'elle accompagnera jusqu'à leur mort.

Son style est assez journalistique avec des phrases parfois très courtes, qui rendent d'autant plus abrupts ses propos.

L'Italie est un de ces pays qui ne peuvent laisser indifférents. Un pays d'une richesse culturelle incommensurable, mais aux prises avec une démocratie parfois à la limite du totalitarisme. C'est un pays qui, au fil de son histoire, à su faire preuve de résilience à plusieurs reprises, comme le phénix, se relevant à chaque fois de ses cendres. C'est cette histoire là que, à travers son histoire personnelle, nous conte avec brio et tendresse, mais sans concession, Simonetta Greggio.
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Elsa mon amour

Je me suis procurée récemment La storia, le roman d'Elsa Morante suite à des chroniques lues ici ou là et avant de le découvrir je voulais en savoir un peu plus sur cette auteure italienne alors quoi de mieux qu'une biographie romancée d'une auteure italienne Simonetta Greggio que j'avais découvert avec Les mains nues il y a deux ans.



D'Elsa Morante je ne connaissais rien, ni de sa vie, ni de son œuvre et j'ai découvert une femme dont la vie fut à elle-même un roman, une italienne telle qu'on peut se la représenter, fougueuse, aux milles vies, à la personnalité à la fois forte et fragile avec des moments de débordements, de cris et de larmes.



C'est au soir de sa vie qu'elle se confie, dans une sorte de journal-testament où elle revient très rapidement sur son enfance, sur ce père qui n'était pas le sien, sur l'autre qui ne le fut pas non plus, sur sa mère juive, avec laquelle elle s'affrontait pour finir par quitter très jeune le toit familial et se lancer dans la vie.



Elle évoque son grand amour, Alberto Moravia, avec lequel elle restera uniejusqu'à sa mort en 1985 même si leur mariage était fait d'écarts de part et d'autre, mais aussi ses ami(e)s  : Malaparte, Pasolini, Anna Magnani, son amant Visconti, sa jeunesse où elle a connu la faim, les rencontres de passage, et puis très vite la reconnaissance de son travail d'écriture.



Simonetta Greggio laisse transpirer toute l'admiration qu'elle a pour la femme et pour l'écrivaine au caractère bien trempé, elle entrecoupe cette biographie romancée de courts chapitres qui permettent de resituer les événements et leurs contextes.



Il y a à la fois toute la splendeur de cette femme dont la vie fut une aventure continuelle mais qui sombre dans la vieillesse et l'isolement après plusieurs chutes en constatant que beaucoup de ceux qu'elle a aimés sont définitivement partis de leur plein gré ou non, elle-même ayant tenté de le faire sans succès.



Je dois avouer que le personnage m'a séduit, je l'ai lu en une journée car ne connaissant rien d'elle j'ai été totalement subjugué par son parcours, sa modernité, son amour inconditionnel pour Moravia jusqu'à son dernier jour, malgré les scènes et les trahisons, ses passions pour les artistes, écrivains, poètes, cinématographes croisés, les petites anecdotes et son amour pour sa ville Rome. C'est un voyage dans l'Italie d'après-guerre dans ce qu'elle comportait d'artistes et d'écrivains.



C'est un récit tout en nuances, en couleurs, en forme, en mille petits détails de sa vie mais on ressent tout au long une sorte de mélancolie, de tristesse dans le regard porté par cette femme sur ses belles années, pas toujours heureuses et sur sa fin de vie, immobilisée et ne trouvant du réconfort que dans ses souvenirs. Quel contraste entre ce qu'elle fut et l'amertume de ce qu'elle est désormais.



Rien de trop, juste l'essentiel mais qui dresse le portrait d'une femme de caractère au cœur sensible, ayant la certitude qu'être "écrivain" (et non écrivaine comme elle le dit) était sa seule destinée, Simonetta Greggio s'efface totalement derrière Elsa en lui laissant la parole et qui peut mieux qu'elle pour parler d'elle !



Je ne sais pas quand je vais lire La storia mais je dois avouer que j'ai une certaine impatience pour découvrir la plume de cette femme et voir si je retrouve son énergie, sa volonté, son œil sur son pays et ses contemporains.



"J'étais jeune longtemps. J'étais belle, du moins le disait-on. Je suis devenue un écrivain, un grand. Puis je suis tombée. J'ai désiré les hommes, je les ai aimés et attachés avec les yeux de mon vrai père. Et je suis connue sous le nom de mon faux père. Il en aurait fallu moins pour être celle que je suis. (p11)"
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L'odeur du figuier

Je ne suis pas très amatrice de nouvelles (je trouve ce type d'écrit trop frustrant, à peine est-on entré dans l'histoire que celle-ci se termine déjà), mais je dois saluer le travail éditorial sur "L'odeur du figuier" : une photo de couverture qui transporte en été, quand on est allongé entre l'ombre et le soleil qui vient nous chauffer le visage, ivre de senteurs dont celle du figuier, mais surtout, une quatrième de couverture très bien ficelée, qui attire vers ces cinq histoires reliées, pour la plupart, par l'odeur de ce fruit de fin d'été-début d'automne.



Las, ces cinq histoires ne sont pas aussi juteuses que je l'aurais espéré. Si la première nouvelle, "Acquascura", qui décrit le lent désamour d'un couple emmuré dans son incapacité à communiquer, et "Quand les gros seront maigres...", l'histoire glaçante d'un vieil homme se retrouvant coincé dans l'ascenseur de son immeuble déserté en plein mois d'août, se démarquent nettement par leur qualité, les trois histoires restantes m'ont semblé un peu fades, pas assez accrocheuses.

Le style est là, la mélancolie produite par un amour finissant ou insatisfaisant aussi, mais cela n'est malheureusement pas suffisant à ce que le souvenir de la lecture perdure plus loin que quelques heures suivant la fin de l'ouvrage.



Ainsi, pour me faire une idée plus approfondie de l'oeuvre de Simonetta Greggio, j'attends toujours avec impatience le moment où je commencerai enfin "L'Homme qui aimait ma femme" !
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L'odeur du figuier

Trouvé dans une boite à livres, et pris parce que j'avais aimé Nina, écrit avec Frédéric Lenoir.

Cinq nouvelles dans ce recueil. L'écriture est belle. Cependant, la lecture m'apporte une sorte de malaise. Il y a quelque chose de malsain dans ces textes, où rodent le mal-être, la mort, la drogue parfois ou le sexe... Des vies abimées... Assez déprimant, malgré le soleil d'Italie, les paysages marins et l'odeur de figuier...
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