AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Simonetta Greggio (358)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Elsa mon amour

Avec amour, audace et simplicité, Simonetta Greggio se glisse dans la peau de l'auteure Elsa Morante, cette femme écrivain, poétesse, traductrice, qui épousa Alberto Moravie et qui décrocha le grand prix Stega en Italie en 1957 (première femme à être récompensée). Un récit fiction qui nous projette dans les textes, dans la tête, dans les grands tourments et les plus grands rêves d'une femme amoureuse, passionnante et fascinante ! Elsa Morante !



Dans "Elsa mon amour", il y a tout : la littérature, le cinéma, l'amour, l'Italie, Visconti, la passion, l'amour, la richesse, la pauvreté, la destruction, la vie. Elsa est encore plus vivante grâce à la plume de l'auteure à la fois plein d'amour, de lyrisme et de tourment.



Des détails biographiques, aux différentes citations, aux contextes historiques précis, montrent au grand travail de documentation de Simonetta Greggio, qui vise à retracer le parcours de vie d'une auteure atypique et majeure de la littérature italienne.



Un roman qui envoûte sur une femme d'exception, si forte et si fragile à la fois : magnifiquement beau !
Commenter  J’apprécie          70
Elsa mon amour





Je commence par remercier Masse critique et les éditions Flammarion pour ce cadeau

L’italien étant ma première langue, je m’intéresse à son Histoire et à sa littérature.

J’avais lu « La storia » et « L’île d’Arturo ». C’est un bonheur de retrouver leur auteur. Deuxième bonheur important : Simonetta Greggio, beaucoup lue et toujours appréciée.

Me voici en territoire familier.

Le je narrateur n’est pas Elsa, mais Simonetta qui parle pour elle et prend soin de préciser qu’il s’agit ainsi d’une œuvre de fiction. Les personnages et les faits connus sont réels.

Car seule Elsa connaît la vraie Elsa.



L’enfant Morante était précoce et savait lire à quatre ans avec l’aide de sa mère institutrice. Elle a écrit des histoires dès son plus jeune âge et avait la conviction d’être née pour cela.

Si j’avais lu l’écrivain, je ne savais rien de la femme. Celle que présente Simonetta Greggio a « un sale caractère » , « le verbe haut, l’imagination rapide » .Comme sa mère.

Elle vit pleinement ses colères, ses ivresses, ses passions. « La vie est une folie sinon elle ne sert à rien ». et aussi « Risquer ma vie à chaque amour ».

La nostalgie est la dernière compagne d’Elsa, dans sa « cabane enchantée au milieu du jardin », avec ses chats et sa chienne Neve.

C’est rempli d’émotions une fin de vie.

« Appréhender la lenteur, pour moi qui ai vécu le souffle court, c’est le dernier défi ». « M’appartenir, c’est les admettre (les vieilles blessures), les revivre, les nettoyer »

Ses amis disparus l’accompagnent : « Je vous vois mes jeunes et beaux amis, jeunes et beaux pour toujours ». « Je n’ai pas besoin de vos photos, vos visages défilent devant moi un par un « .



Elsa plus vivante que de son vivant grâce à l’écriture de Simonetta Greggio, son lyrisme, son amour enthousiaste qu’elle nous transmet si bien et qui m’émeut profondément.

La qualité du livre est due à son talent. Merci encore.

Commenter  J’apprécie          70
Dolce Vita: 1959-1979

Il y a une musique et une poésie dans la course du temps que décrit Greggio qui a une rémanence une fois le livre achevé. Pourtant les personnages ne sont pas si attachants que ça; mais leur histoire et celle de toute l'Italie l'est. Société perdue ou décadente qui voit avec le temps partir toute forme de résistance. Il y a du sexe, de la perversion, des stars, des filles et des garçons à la dérive à travers le témoigne du prince Valfonda recueilli par son confesseur Saviero. On y attaque l'Eglise, les média, les politiques, l'aristocratie, la valetaille. Personne n'échappe à la critique, car cette Italie qui tombe est l'oeuvre et la responsabilité de chaque Italien. Il reste cette musique triste, un requiem qui appartient à notre monde contemporain, dérisoire, sans grandeur, mais terriblement humain. Alors ouvrez ce livre, goûtez ces mots.
Commenter  J’apprécie          70
Dolce Vita: 1959-1979

Le "roman" de l'Italie de 1959 à 1979.

L'idée de démarrer l'histoire de ces deux décennies avec le mythique Dolce Vita de Fellini donne l'envie de voir ou de revoir ce film.

Tous nous connaissons la fameuse scène du film et frémissons devant la sensualité d'Anita Ekberg et le regard fatal de Marcello Mastroianni.

La société flamboyante et flambante de Rome défile devant nous avec ses luxes, ses tares, ses jeux, ses faux rêves, ses déviances.

Un personnage de ce monde hors du monde "Don Emmanuele", 85 ans, se confie quarante ans après à Saverio, son confesseur jésuite dont nous suivrons également l'histoire.

Tout défile rapidement : scandales financiers, scandales de mœurs, scandales au Vatican, attentats, Brigades rouges de sinistre mémoire, décadence d'une société dite privilégiée, mal être d'un pays qui ne se situe plus et dans sa propre histoire et dans son présent endolori.

Ce qu'on appelle "roman" nous livre une page de l'histoire italienne : violences, trahisons, dureté, injustice, interrogation...

Cela se lit en un seul souffle tant l'histoire et l'écriture sont intenses et ardentes jusqu'à l'écœurement devant les excès, jusqu'à l'incompréhension devant l'ignominie humaine.

Le ton, les lieux, les personnages nous renvoient à tout ce cinéma italien qu'on pouvait croire excessif... et bien non! la nature et le mode d'expression sont telles que nous comprendrons peut-être mieux les messages délivrés.
Commenter  J’apprécie          70
La Douceur des hommes

Fosca, une dame de 87 ans, sait qu’elle va mourir. Au cours d’un voyage en voiture de la France vers l’Italie, cette dernière raconte à Constance, une jeune femme dans la trentaine, sa vie. Elle met l’accent sur ses amours, les hommes qui ont partagé sa vie, ses amis, ses espoirs et ses déboires, la manière dont elle a ressenti les faits qui ont marqué sa vie, sans pudeur et pourtant avec toujours la beauté des sentiments. Malgré certains évènements que d’autres raconteraient avec force larmes et mines tristes, Fosca rayonne, le sourire étant sa marque de fabrique. Elle a avancé dans la vie tête haute et souriante à la recherche de ses rêves et de ses désirs qu’elle n’ignora jamais. A la veille de mourir, elle raconte à Constance, une jeune femme rencontrée quelques jours plus tôt devant une bouteille de vin blanc comment elle s’est livrée aux hommes. C’était « la seule manière de vivre » lui dit Fosca. Pourquoi tant d’empressement devant une étrangère me demanderez-vous. Ce serait si simple que de vous répondre. Non… Je ne dirai rien. L’amour se lit et se vit plus longuement qu’en révélant en une phrase le fin mot de l’histoire.

Ce livre c’est l’histoire de Fosca mais c’est aussi l’histoire de ces deux femmes dont on apprend petit-à-petit le lien qui les unit, à travers les escales qu’elles font mais également au travers des gens qu’elles rencontrent. Ainsi c’est aussi l’histoire de Constance.

Une très belle histoire d’amour se cache dans cet ouvrage au milieu de toutes les histoires qui nous sont contées. Une vie est faite de plusieurs vies? C’est en tout cas le sujet de ce court roman de 154 pages. Le véritable amour naît de plusieurs histoires, nous raconte l’auteur. Fosca apprend au cours de sa vie qu’il existe en effet plusieurs sortes d’amours. « Le tout », précise-t-elle, « c'est de savoir faire la différence

».



Entre gravité et légèreté, entre douceur et respect, Fosca transmettra à Constance (et j’ose dire au lecteur) le douloureux bonheur d’aimer et d’être aimé. Plus qu’un simple témoignage sur une période de sa vie, ce livre est un véritable testament sur une certaine philosophie de vie grâce à une écriture vibrante d’émotions. On en apprend sur la vie, sur les femmes et sur les hommes tels par exemple cet extrait que je trouve particulièrement beau:



«Ma vertu, c'est les hommes. Mon rythme, c'est eux. Leur douceur. Il faut juste leur en laisser la possibilité, tu sais, le droit de l'être. C'est si dur de devenir un homme : c'est pour ça qu'il leur faut cacher cette douceur. Un homme doux transporte avec lui l'enfant qu'il a été et le vieillard qu'il sera, sa violence et la fierté de savoir y renoncer. Il est plus doux qu'un père et une mère, plus doux qu'une gorgée d'eau pour qui meurt de soif. Un homme doux, c'est toute la douceur du monde, c'est la salive sur un genou écorché, et la dernière rose en décembre, et la truffe de ton chien qui te fouille le visage à ton premier chagrin."

Encore un silence. Encore un soupir. Ce qui fait la force d'un homme, c'est sa douceur. »



Une rareté littéraire jouissive qui bouleverse par sa force, son honnêteté impudique et son pied-de nez au mode de vie qui défend le manque de prise de risques.
Lien : http://aupetitbonheurlapage...
Commenter  J’apprécie          70
La Douceur des hommes

oui quelques jolies phrases mais n'ai pu le terminer : quel ennui distillé entre des idées pseudo érotiques ...
Commenter  J’apprécie          70
Dolce Vita: 1959-1979

« Dolce Vita : 1959 – 1979 » est un récit historique, une enquête journalistique, une analyse socio politique. C’est surtout un roman et de la littérature.



Les années soixante soixante-dix ce sont, en Italie et ailleurs, un grand et terrible foutoir qui mêle culture, politique et mœurs. C’est un indémêlable imbroglio entre les Brigades rouges, l’extrême-droite et diverses services secrets ; entre le Vatican et la loge maçonnique P2 ; entre des faits divers scabreux, des scandales et des secrets politiques… Le roman n’a que faire de mettre de l’ordre dans tout cela, de construire un « idéal type » explicatif. « La politique est la grande génératrice et la littérature la grande particularisatrice, et elles sont dans une relation non seulement d’inversion mais aussi d’antagonisme » (…) «Rendre la nuance telle est la tâche de l’artiste. Sa tâche est de ne pas simplifier. Même quand on choisit d’écrire avec un maximum de simplicité, à la Hemingway, la tâche est de faire passer la nuance, d’élucider la complication, et d’impliquer la contradiction. Non pas d’effacer la contradiction, de la nier, mais de voir où, à l’intérieur de ses terme, se situe l’être humain tourmenté. Laisser de la place au chaos, lui donner droit de cité. Il faut lui donner droit de citer. Autrement on produit de la propagande, sinon pour un parti politique, un mouvement politique, du moins une propagande imbécile en faveur de la vie elle-même – la vie telle qu’elle aimerait se voir mise en publicité» nous dit Philip Roth un autre écrivain préoccupé d’histoire et de politique. Les acteurs sont perdus, manipulés et les lecteurs naturellement pas toujours à leur aise. L’Italie de ces années là est emplie des relents de son passé fasciste, saturée de violence politique et privée, elle est en pleine déliquescence morale. C’est une période de confusion extrême mais sans aucun doute aussi un moment de grande créativité, de réflexion intense et de remise en cause généralisée. C’est une véritable crise d’adolescence d’une partie des acteurs de l’espace politique – au sens où l’entendait Jean Piaget. Ce microcosme confond les choses de l’intelligence et l’intelligence des choses. En 1960, c’est la première représentation du film de Fellini éponyme du roman. L’auteur, au début de son livre, fait revivre ce moment. Elle décrit des scènes entières de « la Dolce Vita ». L’ambiance de cette période lourde, légère, dramatique, imaginative et frivole est ainsi remarquablement reconstituée. C’est le monde dans lequel l'antipathique Prince Malo a vécu. Celui qui l’a façonné et qu’il a façonné. Il se confesse à un Jésuite avant de mourir. L’espace social, lui, recroquevillé, efficace, préoccupé de production et de consommation à outrance se développe sans mesure. Il nait, comme l’avait souligné Hannah Arendt, une société dépolitisée dans laquelle l’indifférence aux affaires publiques, l’atomisation, l’individualisme, le déchainement de la compétition ne trouvent plus de limites et font craindre le pire : la sénilité incapable même d’imagination, le berlusconisme. Le roman fait revivre Pasolini et quel plaisir de l’entendre à nouveau : « L’Italie pourrit dans un bien être qui est égoïsme, stupidité, inculture, commérage, moralisme, intimidation, conformisme ». Les pages se tournent, 1959 – 1979, le temps d’une génération nous achemine du film de Fellini au lendemain de l’assassinat d’Aldo Moro et à la veille de l’attentat meurtrier de la gare de Bologne.



Simonetta Greggio est un auteur plein de talent. Ce récit est remarquablement construit, les brèves, les flashbacks, comme au cinéma dont il est beaucoup question dans ce livre, se succèdent sans transition mêlant le réel et la fiction. Je ne peux que vous conseiller ce roman passionnant et bien écrit.

Commenter  J’apprécie          70
Dolce Vita: 1959-1979

Pour comprendre l’Italie d’aujourd’hui, celle de Berlusconi, vulgaire et corrompue, il faut remonter au moins à l’après-guerre et à la renaissance d’un pays qui a une faim inimaginable (de liberté, de consommation, de plaisirs mais aussi une faim au sens propre). Le film de Fellini « La Dolce Vita » est le symbole de cette Italie qui change et le point de départ du roman de Simonetta Greggio.

Ce livre est avant tout très instructif sur l’histoire de l’Italie de la seconde moitié du XXème siècle mais il est aussi un précis de culture italienne (on le referme avec l’envie de lire des livres, de voir des films et d’écouter de la musique italienne : et l’auteur nous aide même à faire notre choix en fin d’ouvrage). Enfin, ce livre est un roman - et non un essai - où l’on suit le destin de personnages et qui recèle des pages très belles notamment le petit chapitre sur Talitha Koumi ou les pages sur Pasolini.



La suite sur le blog : http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.com/2011/06/dolce-vita-1959-1979-de-simonetta.html
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
Commenter  J’apprécie          70
Les mains nues

Ce livre est une perle. J’ai déjà lu de cette auteure Col de l’ange que j’avais déjà trouvé très beau, mais je dois dire que lui m’a encore beaucoup plus plu. Les mains nues, est un de ces livres tout en délicatesse, en brume, en chant, en poésie, en peinture. Les mots choisis sont clairs, purs et résonnent comme du cristal. Les sentiments sont pudiques, les personnages profonds et les paysages nous ramènes aux choses les plus simples.



Si je devais donner un qualificatif pour décrire ces pages, je choisirais le mot authentique. Authentique sur les sentiments, mais aussi sur le caractère des scènes. Et en particulier à la fin quand le village la rejette.



Un livre à lire.
Commenter  J’apprécie          70
Étoiles

Un petit livre délicieux qui fut une vraie respiration ensoleillée après les paysages austères de l'Afrique du Sud de ma lecture précédente. Une bulle d'émotions, d'odeurs, de parfums, de petits bonheurs, d'humour. Bref un petit roman à l'écriture musicale et sensuelle que j'ai adoré. Il faut dire que je suis une gourmande et que les mots truffe, huile d'olive, pain chaud, Saint-Jacques, basilic, romarin... me transcendent. Pour résumer un peu cette histoire, je dirai qu'elle commence par une trahison, une petite vengeance, une disparition et se termine par une renaissance.

Gaspard est un grand chef, promis à un brillant avenir qui, après un voyage annulé aux States où il devait y recevoir un prix pour sa cuisine, rentre chez lui plus tôt que prévu pour découvrir que sa femme le trompe. Rien de plus banal me direz-vous ? Pourtant c'est là que va vraiment débuter sa vie. Après une petite vengeance, que personnellement j'ai trouvé vraiment savoureuse et jusqu'au boutiste (les lecteurs de ce livre verront de quoi je parle), Gaspard prend la route et atterrit par hasard dans un petit village du Sud de la France, loin de tout, de la célébrité, de l'argent, à l'abri du monde... Le hasard des rencontres va lui redonner le goût de la cuisine et lui permettre de trouver l'amour. Je sais, cela fait vraiment conte de fées moderne mais il n'y a pas de honte à apprécier une happy-end de temps en temps... surtout quand il y aussi un vrai talent d'écriture derrière !



Au delà des apparences et de la facilité de lecture, plusieurs thèmes sont néanmoins abordés et peuvent se décliner de deux façons : humaines et gastronomiques. La cuisine étant intimement liée à l'individu. Le retour aux vraies valeurs, à la simplicité, aux choses simples qui permettent d'aller à l'essentiel... tout cela permet une double lecture de cette jolie fable moderne. Ce n'est pas un hasard, si Stella le personnage féminin principal du roman souffre d'anorexie et retrouvera l'envie de manger grâce à cet homme qui lui redonne le goût de la vie. Tous deux vont se trouver et se reconnaître, chacun ayant besoin de l'autre pour continuer à avancer. C'est un petit roman, léger et frais, au vocabulaire sensuel et gourmand que j'ai beaucoup aimé et j'espère par ces quelques lignes vous avoir mis l'eau à la bouche...

Commenter  J’apprécie          71
Les mains nues

Une femme, un ado, un passé amoureux trouble, les apparences et les jugements... et la vie dans son flou et sa rudesse, dans ce qu'on fait et dans ce qu'on ne maitrise pas.
Commenter  J’apprécie          70
Mes nuits sans Bardot

Mes nuits sans Bardot de Simonetta Greggio

Albin Michel



D’abord son insolente beauté, peut-être est-ce réducteur de commencer par cela ? Et pourtant, Bardot a crevé les écrans...

Ensuite, au-delà de tout ce qui a été dit, il y a sa pertinence, sa répartie et surtout cette farouche liberté au nom de laquelle, elle n’a jamais plié.

Et puis Simonetta Greggio. Je voulais savoir comment la plus française des auteures italiennes s’était emparée du sujet. J’avais aimé ses lignes pour Elsa Morante, Aimerai-je Bardot ?

Parce que de Bardot, tout a été dit, presse, films, téléfilms, livres, confessions et même les mémoires de l’intéressée en personne.



La narratrice se rapproche de la Madrague, chaque nuit, elle dépose une lettre sous le caillou devant sa porte. Elle voudrait s’assurer que BB est toujours là, en vie, derrière sa porte, avec ses chiens et ses souvenirs. Elle voudrait une réponse, un mot, un signe.

Bardot a deviné la présence, recueille les lettres, les lit et revisite sa vie.

Dans sa maison au bord de la plage, les murs sont très hauts et le froid plombe les nuits. C’est auprès des chiens que Brigitte trouve la chaleur, le réconfort et l’amour. Les souvenirs s’invitent : les hommes, l’amour, la fidélité, la maternité, le cinéma, l’oubli, le droit à l’oubli.

- J’ai été touché par la rencontre de BB et Marylin et des propos rapportés au sujet du film des Désaxés, pont avec le livre de Tatiana de Rosnay.

- J’ai aimé les retrouvailles Bardot-Gainsbourg à la Madrague, tant d’années après leur romance, ils ont plus de 50 ans et le temps qui a passé se fait plus pesant que jamais.

- J’ai aimé l’aveu de Marguerite Yourcenar à l’encontre de la star.

- J’ai aimé.



Dans cette longue introspection à deux entrées, deux femmes se confient à la nuit, ouvrent leur cœur, à tour de rôle.

Pas de scoops véritables mais une solide documentation pour un portrait de femme attachant, une femme libre avant l’heure, une vie de désillusions et le chemin sans détour vers la cause animale, déçue par les hommes, elle se consacrera aux bêtes.

Une biographie déguisée, qui ne manque ni d’humour ni d’émotion.

Commenter  J’apprécie          60
Bellissima

Roman d'après une histoire vraie indique la page de garde, celle en effet de l'autrice et de l'Italie, l'une et l'autre marquée par la violence.

Le premier chapitre -Milan 1945 - montre le peuple qui s'acharne sur le cadavre de Mussolini et celui de sa compagne, le deuxième, la fuite de la petite fille de 8 ans poursuivi par "l'homme sans visage".

Le roman se poursuit en fonction des souvenirs de l'autrice, ravivés par des photos et les questions posées à sa mère Amanda. Celle-ci a échappé à la mort quand, petite juive de 5 ans, elle a été adoptée par Gino et Ida et c'est auprès de ces grands-parents maternels que l'autrice a passé les meilleurs moments de son enfance. Les photos montrent ses parents, un fort beau couple, et les jolis "bouilles" de ses frères. Sur l'une d'elle, reproduite à la page 192, la fillette enlace son père tant aimé, celui-là même qui se transformera en bourreau. Sang, coups, violence, difficile pour l'adolescente d'échapper à ses coups.

Parallèlement, le lecteur voit défiler l'histoire de l'Italie : le fascisme et la chasse aux communistes, la fuite des cerveaux aux Etats-Unis, les brigades rouges et les attentats et enfin l'ère Berlusconi. Corruption et mafia gangrènent le pays.

Roman difficile à suivre parfois car la mémoire - et l'écriture- procède par tâtonnements, la vérité se dévoile peu à peu. Mais une histoire émouvante, une Histoire à re-découvrir et une leçon : on ne connaît pas toujours ceux qu'on aime le plus.



Commenter  J’apprécie          60
L'ourse qui danse

80 pages seulement et pourtant l'intensité d'un "pavé". Vous l'aurez compris, j'ai adoré. Je me suis complètement laissée immergée dans l'histoire de ce peuple inuit.

Ce récit fait donc partie de la collection "Récits d'objets", il est édité par les éditions Cambourakis pour le musée des Confluences de Lyon. Le principe : inviter un écrivain à faire d’un objet du musée le cœur d’une fiction.

Tout part donc de la sculpture "Ours dansant II" de l'artiste inuit Davie Atchealak.

Ce livre est profondément marquant, en peu de pages, vous allez vraiment vivre une aventure extraordinaire. Le récit est raconté par un homme inuit qui bien qu'ayant été "intégré" à la société occidentale cherche encore sa place... Professeur en ville ou chasseur parmi les siens ?

Il est dit dans les contes inuit que c'est seulement après la rencontre avec l'ours qu'un petit garçon passe du stade de l'enfant à celui d'homme. C'est donc dans une sorte de quête initiatique dans une nature sauvage que va nous plonger ce récit, au coeur des croyances et des coutumes d'un peuple malmené. Et c'est beau, très beau.

Jamais jusqu'à aujourd'hui je ne m'étais réellement préoccupée du peuple inuit et de leur histoire mais maintenant j'ai envie d'en savoir plus! Ma libraire m'a de ce fait conseillé un autre livre "De pierre et d'os" pour aller un peu plus loin.
Commenter  J’apprécie          65
Nina

Livre qui a longuement trôné dans ma pile de livres à lire... En reprenant le livre je ne me souvenais même plus pourquoi il avait atterri ici...



La lecture y est très fluide et simple, ce qui entraîne un rythme rapide.

J'ai été partagée dans ce livre:

- la partie d'Adrien est sympa avec cette histoire de lettre avant de mourir. Cependant, c'est très souvent répétitif même s'il évoque des souvenirs d'enfance. Je me suis même questionnée sur le contenu du livre si on continuait exclusivement sur ce point de vue...!

- la seconde partie est beaucoup plus agréable et avec davantage de rythme. On a envie d'y croire à cette histoire de retrouvailles. C'est tout de même digne d'un film de M6 des après-midis :-). Et puis, là aussi il y a des répétitions qui font une lourdeur dans le livre. Des secrets qui paraissent gros et clichés.

Le final est pour moi trop gros et enlève l'authenticité de ce roman. C'est bien dommage.



Un livre bien captivant et agréable mais pas totalement à la hauteur de mes attentes.
Commenter  J’apprécie          63
Elsa mon amour

Un excellent roman d’une réussite éclatante. Elsa Morante est une femme qui a atteint la plénitude de ses talents et qui en a fait profiter les femmes de sa génération, nous sommes dans les années 40. Elle a vécu dans un milieu acculturé et a réussi à tirer des avantages de cette situation grâce à sa marraine . Ce monde n’était pas fait pour elle car elle était trop moderne pour l’époque, elle s’est battue, elle a renoncé à des choses pour pouvoir être elle- même, elle aurait pu se sacrifier et aurait été douée pour tout donner aux hommes qu’elle a aimés mais elle a fait un autre choix, elle a choisi d’ être elle-même.

C’est une femme réaliste, bouillonnante, efficace dans ses pensées et lutteuse, car Elsa Morante, je pense, mais ce n’est que mon avis a fait un acte d’exorcisme en écrivant pour tuer les souvenirs damnés de son enfance. Elsa Morante a pu le faire parce qu’elle a été extrêmement douée et très intelligente pour tout.

Elle était une femme dans son cœur et dans son âme. Elle n’appartenait pas à un milieu dans lequel les jeunes filles étaient élevées comme des princesses. Elle a assumé son éducation grâce à sa marraine qui l’a trouvait déjà très intelligente et très mûre pour son âge.

C’est une lecture extraordinaire car on sent qu’Elsa est allée jusqu’au bout de ses élans et de ses rêves.

Simonetta Greggio pour moi est une grande romancière elle est un peu Elsa Morante car elle la décrit avec toute son âme et avec tout son coeur avec une grande authenticité et une belle sincérité de plus il y a une grande justesse de ton dans ce qu’elle dit et d’une belle acuité. Son écriture est harmonieuse et pleine de clarté que nous en redemandons. En lisant ces pages sur cette femme qui est extrêmement intelligente on se rend compte combien au fil du temps les critères qui servent de base pour juger une femme ont changé.

Bref, né d’un assemblage ou d’une conjonction la plus courte, Simonetta arrive à la conclusion qu’Elsa a réussi une victoire sur l’homme en général qui lui avait déclaré la guerre, une guerre littéraire bien sûr. On lui dira encore « madame » mais sur le ton de « monsieur ».

C’est un roman violent qui fait éclater les vitres mais ce que j’ai le plus aimé dans ce livre c’est l’écriture poétique de Simonetta. Une écriture éblouissante très bien menée avec une justesse de ton. Je déteste la pluie, mais avec l’auteure ses mots me font aimer cette pluie qui est omniprésente sans oublier les chats qui eux aussi nous accompagnent en tout lieu. Ils sont partout.

Simonetta est trop subtile pour nous embrigader dans un roman déluré, c’est vrai qu’Elsa sait braver tous les interdits et paradoxalement elle peut très aisément transgresser les mœurs de son époque. Elle fréquente le monde des lettres et les artistes. Elle s’amuse, elle séduit mais elle reste prisonnière de l’homme qu’elle aime à la folie Alberto Moravia.

Merci à Simonetta Greggio pour ce très beau livre que je n’ai pas fait dédicacer par elle lorsque je l’ai rencontrée à Aix en provence. Peut-être un jour la reverrai-je ?


Lien : https://leschroniquesdecoco2..
Commenter  J’apprécie          60
Les mains nues

Relecture de ce livre retrouvé sur mes étagères dont je ne me souvenais pas..... 



J'implore mes amis de respecter ma solitude - (Rilke) - (p55)



Je suis assez perplexe à la lecture de ce roman.



Cette femme solitaire qui voit surgir dans sa vie le Giovanni, fils de ses amis, perdus de vue depuis longtemps, est l'occasion pour elle d'une plongée dans ses souvenirs, bons et moins bons : les livres, leurs auteurs, le souvenir de son Maître à penser le "Patron" comme elle l'appelle, qui l'a initiée au métier de vétérinaire de campagne, son amour, le seul, Raphaël..... mais aussi une introspection de sa vie, du chemin parcouru.



Ce à quoi l'on tient le plus n'est pas ce que l'on garde le plus longtemps. (p60)



Il y a dans ce récit des trous, tout n'est pas dit, suggérer parfois, la mémoire mélange le présent, le passé, fait l'impasse sur certaines choses  du type de relation qu'entretient exactement Emma avec Gio. Pourtant il y a accusation, procès, elle se défend peu, pas. Emma tente-t-elle de se venger du passé, une revanche ? 



Et pourtant j'ai pris du plaisir à lire, lu en une journée, car l'écriture est belle, délicate, féminine mais il manque des éléments pour tout comprendre et pourquoi après tout nous laisser le choix, mais la fin est ambigüe et moi je suis restée sur ma fin.



Emma est une femme blessée, trahie, qui se réfugie dans la nature auprès des animaux et leur vient en aide comme elle vient en aide à Gio, sans poser de questions, simplement, humainement est un très beau personnage. Elle possède une force tranquille, elle vit au milieu de la nature, en savoure les beautés et la puissance, elle m'a beaucoup touchée mais j'aurai aimé, peut-être, que le personnage de Gio soit plus développé ainsi que celui de Raphaël, personnage important de l'intrigue mais qui est très en retrait à la différence de Micol, son épouse.



Ce sont ces détails qui font que je reste sur ma faim en refermant ce livre sur cette jolie réflexion :



Je lui ai appris autant qu'il m'a appris. La hargne, la tendresse qui se mêle à la brutalité, la domination qui cède le pas à l'abandon. (p170)
Lien : http://mumudanslebocage.word..
Commenter  J’apprécie          60
La Douceur des hommes

En italien :"La dolcezza degli uomini"



Histoire de deux femmes, une histoire délicate et parfois émouvante.

Leurs récits semblent murmurés à l'oreille du lecteur agréablement attiré par cette écoute.

Deux femmes éloignées dans le temps, de générations différentes mais unies par les mêmes émotions, par leurs expériences, leurs faiblesses et leurs naissances.

Leur amitié spontanée est née dans un restaurant, à Venise , face au canal de la Giudecca.

Elles se sont trouvées, elles ne se quitteront plus.

"L'âge n'est pas autre chose qu'une facette de l'être humain".

Fosca est là pour un dernier rendez-vous, Constance est de retour de Casablanca, elle doit découvrir des lieux touristiques pour les tour operator. Pour elle, voyager "a toujours été un intervalle qui permet de voir les choses différemment".

Constance accompagne la fin de vie de Fosca, sa grand-mère d'adoption. "Fosca a été la ligne de démarcation entre le temps d'avant et le temps d'après ".



Ce livre se lit facilement et me laisse un sentiment de douce mélancolie.
Commenter  J’apprécie          60
Étoiles

Une nouvelle assez courte et facile à lire mais celle-ci ne parvient pas à rassasier le lecteur.

« Étoiles » ne tient pas ses promesses malgré ses belles illustrations de récit culinaire.

En effet, les recettes évoquées ne sont pas expliquées à la fin ou tout au long du livre.

Tout au plus, celui-ci relate les amours contrariés d’un chef.

Commenter  J’apprécie          60
Nina

Adrien va mal ..... il a décidé d'en finir avec sa vie. Même Gaston son chien et fidèle compagnon n'arrive plus à le sortir de son état dépressif. Même Rose, sa fidèle amie et gouvernante voit bien que plus rien ne va mais jamais elle n'aurait pensé qu'il en arriverait à se suicider. Et pourtant tout est prêt mais avant de franchir le pas, il envoie une dernière longue lettre à l'amour de sa jeunesse et de sa vie : Nina. Confiant le tout à Rose, sa légataire, il renonce à vivre. Mais Gaston est là.....

Pendant les premiers chapitres je me suis dit ..... c'est télescopé, je sais ce qui va se passer et puis différents personnages apparaissent : Emily, Robert, Nicolas, Enzo et on commence à tourner les pages et à découvrir chacun et chacune. Un livre chorale où chacun va avoir un rôle important, où les choses vont se révéler, s'avouer.

Livre très touchant, émouvant même.

Frédérice Lenoir, je connaissais pour avoir lu entre autre l'Ame du monde, Simonetta Greggio je regardais de temps en temps car les sujets de ses romans m'interpellaient. Les deux ensemble ont écrit ce joli roman, peut être un peu convenu mais qui m'a confirmé dans le fait qu'il faut dire aux gens qu'on aime qu'on les aime, que des non-dits ou des quiproquos peuvent parfois gâcher la vie......
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Simonetta Greggio (1388)Voir plus

Quiz Voir plus

L'argot français (1).

L'artiche = ...

la frime
l'artichaut
l'argent
le journal

10 questions
1755 lecteurs ont répondu
Thèmes : argot , vocabulaire , langue françaiseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}