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EAN : 9782081224049
133 pages
Flammarion (01/04/2015)
3.89/5   18 notes
Résumé :
«Je vais vous dire ce que je voudrais pour mon enterrement : des garçons nus et gémissants sur mon cercueil, des roses blanches par milliers tombées d'un avion sur Saint-Germain-des-Prés, une messe œcuménique dans l'église de mon village provençal, mes amies Jeanine et Colette, soixante-quinze ans, en minijupe à fleurs, chapeau à larges bords et lunettes noires, une fête au champagne qui se terminerait dans la piscine par une nuit de pleine lune, un lâcher de luciol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Sous ce titre appétissant et pétillant, tiré des paroles d'une chanson de Paolo Conte ( Onde su Onde) , se cachent sept nouvelles,plus ou moins longues, totalement différentes, traitant de sujets un peu plus lourds et sombres que nous présagent ces mots qui font rêver. Mais ce n'est pas pour autant triste. Avec une prose pleine de sensibilité et de sensualité, teintée d'humour, Greggio aborde les difficultés et injustices de la vie, de la mort,et bien sûr de l'amour.
Certaines nouvelles sont inspirées de personnages réels, comme ce magnifique texte, hommage à Romain Gary (Quelque chose comme du bleu),ou cette lettre adressée au juge antimafia par son futur assassin,membre de Cosa Nostra (Signor Giudice), où elle résume si bien l'imbroglio politique avec la Mafia, dans l'Italie des années 90. Dans d'autres c'est l'intime de Greggio qui se révèle,comme dans la nouvelle qui donne son titre au recueil, où elle nous énumère ce qu'elle voudrait pour son enterrement ,truculent ! -"Voilà ce que je voudrais: des garçons qui se jettent ,nus et gémissants, sur mon cercueil ,des roses blanches par millions tombant d'un avion sur Saint-Germain-des-Prés....Ah oui aussi un prix littéraire posthume.Parce que vivre est une perte de temps quand on écrit, et là, ce serait radical: je n'aurais pas à m'embêter avec le livre d'après"-.
Greggio est une écrivaine italienne, qui écrit en francais avec un style bien à elle plein de verve, C'est son deuxiéme livre que je viens de lire aprés "Étoiles",que j'avais beaucoup aimé, je peux en dire autant pour ce très beau receuil émouvant !
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Ne vous fiez pas uniquement à la couverture légère et au titre énigmatique de ce recueil de nouvelles ou vous risqueriez de laisser de côté, pour une mauvaise raison, une lecture des plus poignantes.


Poignante parce que Simonetta Greggio sait comme personne évoquer le sentiment amoureux et ses paysages ensoleillés, ses orages, ses tempêtes, ses cataclysmes en narrant ses élans, ses transports, ses folies mais tout autant ses peines, ses larmes, ses chagrins et la solitude qu'il laisse quand la tornade est passée.

A l'opposé, cette écrivaine sait aussi parler de la mort, du passage que mourir représente, de cette mort qui nous entoure finalement à chaque moment, avec l'absence de ceux qui nous ont quittés, avec ceux qui sont en train de partir.
Qu'on décide de la fuir, qu'on l'accepte comme compagne de route, elle est toujours présente, ou qu'elle soit imposée par certains à d'autres comme un atroce miroir de l'avenir qui n'existe plus.

Et finalement, Amour et Mort ne sont-ils pas les deux piliers de nos existences : que faire sans amour, comment vivre sans aimer ou être aimé, quelles barrières ce sentiment permet-il d'abattre, quelle main fait-il se tendre, quel courage insuffle-t-il ? Et quand tout s'éteint, que l'Amour n'est plus, pour une raison ou une autre, dans quel état de délabrement, d'incertitude, de solitude laisse-t-il, quel abîme ouvre-t-il sous les pas ? "Une petite mort" qui présage de celle que tous les hommes croiseront, de celle que chacun côtoie en la refusant, en la niant, en l'idolâtrant ou en la craignant.


Ces nouvelles content tout cela : la mort et les animaux qui en sont messagers ou prédicateurs, qu'il s'agisse de la leur ou de celle à laquelle ils permettent d'échapper, la proximité de ceux qui ont disparu, du poids de leur souvenir et de la réalité de leur sépulture, le sentiment de sa propre fin, l'Amour incandescent qui n'est plus, celui qui efface les frontières de l'âge et la race, celui qui rend "grand" l'écrivain parce qu'il le vit et que ses mots en flamboient.
Sur une multitude de partitions, sur autant de modes, comme autant de voix qui s'élèvent, ce recueil parle finalement tout au long des pages de deux fondements primordiaux de l'existence. Et, en cela, c'est une lecture pénétrante qui interroge.



Pour citer un écrivain qui visite une de ces nouvelles, en conclusion, quelques mots qui s'adaptent à tout "être" aimé et à toute séparation :

"Lorsqu'on a aimé une femme de tous ses yeux, de tous ses matins, de toutes les forêts, champs, sources et oiseaux, on sait qu'on ne l'a pas encore aimée assez et que le monde n'est qu'un commencement de tout ce qui vous reste à faire."

Romain Gary, Clair de femme.


(Janvier 2022)
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Le titre fruité de ce recueil de nouvelles,et les midinettes de la couverture ne préparent en rien à ce que Simonetta Greggio déploie dans ses textes. Pourtant,en y regardant de plus près, l'illustration ne triche pas car les deux jeunes femmes ont la tête tournée vers de très sombres nuages. Car oui, l'auteure écrit sur la mort et sur la vie, sur l'amour aussi bien sûr car peut on vivre sans amour ?
C'est pour moi une première rencontre avec cette auteure et je suis touchée par sa plume qui parvient magnifiquement à évoquer les plus effroyables rendez vous avec la mort comme dans Os de l'une,qui donne la parole à un rescapé d'Auschwitz,si tant est qu'on s'autorise à employer ce vocabulaire alors que personne n'a pu réchappé totalement de cet enfer. Elle peut aussi en sourire comme dans la dernière nouvelle qui donne son nom au recueil.
Mes cordes sensibles ont vibré sous les mots si bien choisis pour dire le mal d'aimer, l'absence...Et puis,j'ai beaucoup apprécié la sensualité qui se dégage de ces pages pour évoquer l'Italie,ses paysages,ses saveurs,sa douceur de vivre mais aussi ses violences.
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Voici un recueil de nouvelles au titre original tiré d'une chanson de Paolo Conte – et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de la triste fable d'un homme délaissé par sa belle qu'il voit danser, les yeux dans les yeux, avec un autre que lui. Désespéré, il préfère le naufrage et ses chimères au bonheur qu'elle n'a pu lui donner…
Simonetta Greggio nous prend par la main et nous emmène par monts et merveilles (si, si !) pour sept randonnées originales sur les terres de la mort et de la désolation.
- Une femme qui contemple les yeux d'un poisson mort et pense à son bel amant
- Un vénitien, juif, violoniste, qui rentre d'un camp de la Mort accompagné d'une chienne de garde (c'est d'entre toutes les nouvelles ma préférée)
- le blues d'un tueur à gages
- Un éditeur, Romain Gary, Cocteau, Malraux et compagnie…
- Une rupture, un Paris-Avignon en TGV et des regrets
- La mort. La vie. Aberrantes l'une comme l'autre, ce qui peut conduite à la folie
- La mort, encore. Mais la nôtre, idéalisée, afin d'éviter le naufrage. Ou, au contraire, pour se porter volontaire tel un Alain Bombard intrépide et audacieux
Vague après vague, ce joli concentré d'amour et de romance grise nous noie dans un océan de mélancolie addictive.
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Le titre et la couverture m'auraient fait me désintéresser de ce livre si ma chère bibliothécaire ne me l'avait mis entre les mains. Qu'elle en soit remerciée. Elle connaît bien mes goûts.

Il s'agit de nouvelles. Différentes les unes des autres.
Celles qui m'ont profondément touchées sont " Signor giudice" ,lettre du tueur pressenti par la mafia pour l'exécution du dernier juge.
Et "Os de Lune" bouleversante, poignante, dont la fin m'a émue aux larmes.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Moi, je n'ai pas l'intention d'être vieille, jamais, je déteste la télé et mon banquier pourrait me piquer la moitié de ce que j'ai sans que je m'en aperçoive. Rien dans les mains, rien dans les poches, les lieux que j'habite sont des locations, la dernière fois que j'ai déménagé j'ai loué une voiture et j'y ai entassé des livres. C'est tout ce que je voulais emporter.
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J'ai passionnément aimé les papillons, surtout les bleus. Mon grand père avec son chapeau de paille et sa chemise blanche, une bêche à la main. L'odeur du foin mûr. Celle de l'herbe qui vient d'être coupée. La rose du ciel à l'aube, lorsque je me levais tôt pour aller au lycée. La boule rouge sang du soleil et le mauve qui inondait le ciel tandis que j'achetais un petit pain aux raisins à la boulangerie de mon village. L'odeur de ma mère, miel et lavande et pelage de chat blond. La robe couleur bonbon qu'elle avait tricotée pour moi quand j'étais enfant. Apprendre à marcher. Apprendre à lire. Apprendre à faire du vélo. Apprendre à embrasser. Apprendre à écrire. Marcher à la lisière d'un glacier. Dormir dans un refuge de montagne tout habillée....
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Quand on se quitte, chacun reste avec ce qu'il est. Ce qu'il était avant, bien sûr, mais Antoine et moi, nous nous étions si bien mélangés dans les quelques semaines de notre histoire que j'avais du mal à retrouver l'usage de moi même. Je me sentais amputée.
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Il y en a qui disent qu'un chien reste un chien, et quoi qu'il en soit, même le maître le plus aimé doit s'en méfier. C'est peut-être vrai du rapport entre un lion et son dompteur, mais ça ne vaut pas pour les chiens. Ils sont nos complices depuis la nuit des temps, pour le pire et le meilleur. Liés à nous par un pacte mystérieux, ils sont notre part sauvage, notre part de veulerie aussi. Moitié loup moitié homme, un chien n'est pas un être tout à fait recommandable. Comme nous. Exactement comme nous.
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Il y en a parmi nous qu'on a appelé des trompe-la-mort. Ceux qui sont passés à travers les mailles. C'est une question de chance, tu sais ? Ce qu'on nomme destin est une une question de chance. Il y en a qui survivent là où personne d'autre ne survit, et glissent sur une peau de banane alors que la guerre est finie. Il y en a qui peuvent se jeter sur les barbelés électrifiés, et c'est le jus qui saute, d'autres qui vont s'ouvrir le petit doigt du pied sur le seul foutu morceau de verre qui traîne et y laisser leur peau. Je ne sais pas à quoi c'est dû. Je ne sais pas si là-haut trône quelqu'un qui a un foutu sens de l'humour - ou alors, pas d'humour du tout. Il faut dire que si quelqu'un a vu ce que nous avons vécu, ça a dû stopper net son envie de rire. Non, sérieusement, regarde-moi : comment crois-tu que je m'en suis tiré ? Comment, plus de soixante ans après, je suis là, en train de boire un Spritz avec toi. Dis-moi, pourquoi moi, et pas Mirko ? Pourquoi ?
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Videos de Simonetta Greggio (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Simonetta Greggio
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