Un receuil de trois pièces de Tennessee Williams.
S'il est peu connu en France, c'est l'adaptation d'une de ses pièces au cinéma qui a permis de lancer la carrière fulgurante de Marlon Brando (avec sa fameuse interprétation dans Un Tramway nommé Désir) - petite anecdote qui mérite d'être relevée !
Ces trois pièces ( Doux Oiseau de la Jeunesse, Un Tramway Nommé Désir et La Ménagerie de Verre ) résument bien les grandes lignes et grandes obsessions du dramaturge.
Dans chacune des pièce, on voit revenir de façon lancinante les thèmes de la névrose, de la solitude, du désir et des illusions. Ces pièces sont toutes trois étouffées par les non-dits et les sous-entendus qui constituent une ombre de cette réalité qu'on veut fuir mais qui nous rattrape sans cesse.
Si je connaissais les deux dernières, en revanche j'ai été surprise par Sweet Bird of Youth ( "Doux Oiseau de la Jeunesse"), une pièce que l'auteur a commencé à écrire alors qu'il n'avait que 16 ans ! Une pièce dans laquelle deux solitudes (une vieille actrice has been et malade et un gigolo) se rencontrent et tentent de tromper leurs coeurs meurtis par l'amour et la beauté de la jeunesse qui n'est plus ; avec le temps qui passe comme de l'acide sur leurs plaies.
Ce n'est certes pas la plus abouties des trois pièces, et pas la plus saisissante non plus, mais la justesse des fêlures de ces deux personnages (au demeurant antipathiques !) est remarquable quand on sait qu'elle a été écrite par une si jeune personne.
Pour revenir à leurs points communs, je soulignerai que dans chacune l'évocation du vieux Sud et de ses valeurs avec des personnages qui s'y accrochent comme des noyés à la mer donne un charme un peu désuet aux pièces, autant qu'elle permette de mettre en scène la névrose de ces personnages qui refusent de vivre avec leur temps ( Boss Finley, Princess, Blanche, Amanda Wingfield..). Là aussi, on voit que les lieux ou espaces mis en scène ou évoqués jouent un rôle important autant que les morceaux de musique qui accompagnent beaucoup de scènes.
Des pièces à l'atmosphère souvent malsaines mais néamoins enivrantes grâce à cette manière si particulière de mettre en scène et de parler de notre part d'ombre (sans en parler réellement!) !
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Challenge Variétés 2015
Catégorie : Une pièce de théâtre
"A Streetcar Named Desire" est le premier Pulitzer de Tennessee Williams (1948).
Dans la chaleur de la Nouvelle-Orléans, Blanche DuBois débarque chez sa jeune sœur et son mari. Un séjour durant lequel deux fortes personnalités vont se confronter et se débattre jusqu'à la domination de l'une d'elle et la destruction de l'autre…
Une pièce remarquable dans la construction complexe de ses protagonistes et le glissement de ceux-ci dans des postures diamétralement opposées. D'un côté, Blanche DuBois, délicate trentenaire maniérée qui joue sur l'ombre et la lumière pour camoufler une beauté qui se fane. Elle est la représentante typique d'une époque révolue, celle d'un vieux Sud agricole, traditionnaliste, conservateur, dont les racines familiales sont bien ancrées. De l'autre, Stanley Kowalski, un jeune homme rustre, ancien soldat devenu ouvrier. Il représente la nouvelle génération, celles de valeurs libérées, brutes, vulgaires parfois violentes. Il est le mâle tout puissant, viril et franc, issu de l'immigration, qui aime boire et jouer.
Puis, petit à petit tout bascule et l'on découvre une Blanche manipulatrice. Séductrice vénéneuse qui se joue des hommes, en use à outrance. Femme à l'équilibre vacillant entre un imaginaire où elle attire ses proies et une réalité qui ne lui convient pas et qu'elle veut fuir par tous les moyens. A l'inverse, la sensibilité de Stanley se dévoile petit à petit. Un homme amoureux fou, passionné (un peu trop parfois), bien plus cultivé que ne le laisse paraître son attitude et le seul qui ne soit pas dupe de sa belle-sœur.
Enfin, un ultime basculement où la bataille entre les deux prend fin. Stanley incarne la figure épouvantable d'un dominateur capable d'écraser son adversaire par les plus vils moyens. Blanche se retrouve doublement anéantie, physiquement et psychiquement, par le viol puis l'internement.
Au milieu, prise en étau, Stella est déchirée par son amour pour ces deux personnalités dont la réunion ne peut faire que des étincelles.
J'avais adoré le film avec Marlon Brando et Vivien Leigh qui poursuit les oppositions jusque dans le jeu des acteurs. Je crois que j'aime encore plus la pièce. Cette dernière va plus loin dans les thèmes abordés qui sont assumés jusqu'au bout. La symbolique me semble y être plus forte également, en tout cas plus visible. Un chef d'œuvre sur lequel il y aurait tant à dire mais je me contenterai de ceci : à découvrir d'urgence !
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Le volume se compose de deux pièces. La première pièce du tome, La Chatte sur un Toit brûlant, est un classique. D'ailleurs, la photo de la couverture est issue de l'adaptation cinématographique. Que j'ai vu il y a bien longtemps.
Tennessee Williams nous livre à petites touches le destin de Brick et Margaret. Lui un ancien sportif, qui ne peut se résoudre à l'inaction. Elle, amoureuse et exubérante. Possessive et persuasive.
Les dialogues sont millimétrés, pesés. Les répliques fusent et réagissent. Chez Williams, pas de ressort lié à la situation, mais de l'action, venant des dialogues.
On pourrait être dans du Shakespeare. Le Roi meurt et on se partage ses avoirs. Air connu. Le happy end, ou ce qui s'en rapproche le plus chez Williams, vient soulager tout ce monde, englué dans les haines et les envies. En l'occurrence, le fait ou non d'avoir des enfants, le fait ou non d'être un "bon" fils... C'est bien vu de Williams, tout à fait ancré dans le quotidien, intemporel, absolu. Le dramaturge nous livre une vision exacerbée, déchirante, désespérée de l'âme humaine.
La seconde pièce, La Descente d'Orphée, m'était inconnue. Quand on regarde la distribution des acteurs pour la première parisienne, on est frappé par le niveau très relevé. Arletty, bien sûr, mais pas seulement. Il faut du lourd pour que cela ne soit pas caricatural, à coup sûr.
Tout se passe dans une petite ville américaine. J'ai supposé le Midwest. Avec les tumbleweeds qui roulent au gré du vent. Les haines se lâchent. De nouveau, les trahisons, les compromissions, les secrets se nouent et se dénouent. On est dans un suspense, un thriller, implacable. Chez Tennessee Williams, les gens jugent leur prochain. Les condamnent. Dur. Et cela frappe juste. On se reconnaît. Oh, bien sûr, on n'a pas envie de se reconnaître dans ces femmes envieuses qui passent leur temps à épier et médire... mais c'est tellement bien vu de l'auteur.
Au final, une découverte.
Coller deux pièces peut se révéler tout à fait inadéquat. Cependant, plusieurs points les relient. Le poids du passé tout d'abord, pas seulement celui de l'histoire des personnages, mais celui de la Tradition (avec une majuscule). Ensuite la beauté, la jeunesse, et le temps qui passe. Enfin, quelque chose d'instinctif, de primal, de viscéral. Je me suis surpris à penser que les personnages criaient, bien plus souvent que nécessaire. Tellement les répliques me semblaient devoir se hurler, frénétiquement, obsessionnellement.
Mais ce qui m'a le plus frappé dans les deux pièces, ce sont les didascalies, les indications fournies par Williams lui-même. La première pièce est un huis-clos, un duel... mais surtout un ballet. La place des protagonistes est réglée par l'auteur. Cela avance, recule, bouge, se positionne... car les places occupées ont de l'importance. La gestion de l'espace est un acteur à part entière. Efficace, terriblement efficace. La seconde pièce se déroule dans plusieurs endroits selon les tableaux, mais de nouveau on retrouve ce souci du positionnement des acteurs. Le hasard n'a pas de place ici.
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"Chaque fois,avec lui, c'est la première fois; le temps n'efface rien, le temps n'existe pas" affirme Sérafina, dans La rose tatouée.
Femme passionnée à la "silhouette voluptueuse",elle est très amoureuse de son mari Rosario, un camionneur dont la rose tatouée sur le mâle poitrail la met en transe. Dit ainsi, cette première (sur les deux du livre) pièce de théâtre (en 3 actes) de Tennessee Williams (auteur, poète,nouvelliste et dramaturge américain du XX° siècle dont Le tramway nommé désir eut un succès flamboyant) parait 'cucul' (je pèse mes mots ayant ressenti cela au fil des pages). Pourtant malgré le côté un brin désuet de ce drame "romantique" (qui se passe près de la Nouvelle Orléans dans un village de Siciliens) où cette simple couturière superstitieuse et mystique, éprise, pleure à chaudes larmes son contrebandier passeur de drogue tué; puis colère complètement hystérique contre les mauvaises langues qui suggèrent que le bel époux avait une maitresse; s'enferme;se laisse aller;rencontre un autre camionneur à la rose tatouée au même endroit...en dit long sur la roue de la vie,l'amour,ses hauts et ses bas,le temps qui passe et s'il n'efface pas tout diminue les peines.
Le côté comique de la situation (malgré la cruauté du sort qui frappe Serafina) est fort bien rendu par les nombreuses répliques théâtrales des Siciliennes que l'on imagine criées à grand renfort de gestes: "cara mia" dit Sérafina à sa fille qu'elle couve d'un amour abusif, "baronessa" se fait-elle appeler,"Madona Santa" prient les voisines, "Macaroni" se fait insulter Alvaro le nouvel amant...
Le caractère de Sérafina, au bord du ridicule,est touchant car c'est un monde de confiance et d'amour qui s'effondre sous ses yeux pourtant Tennessee Williams, grand prince, accordera une nouvelle chance à cette "veuve généreuse" dont le personnage anticonformiste est basé sur la personnalité de l'actrice Anna Magnani (amie de l'auteur).
"La rose tatouée est mon chant d'amour pour le monde" a affirmé Tennessee Williams, résolument optimiste.
La deuxième pièce (Le doux oiseau de ma jeunesse), est plus tragique car, ici, "notre ennemi à tous, c'est le temps", un temps qui tue l'amour, les êtres,les choses et salit.
Le personnage principal est Chance, un voyou, un séducteur de trente ans à peine "au beau visage ravagé" et gigolo malchanceux, qui se retrouve aux ordres d'un "gentil monstre" la "Princesse Alexandra de Carlo" qui n'a de princesse que l'image qu'elle se donne et n'est qu'une actrice souffreteuse sur le déclin qui passe du haschich en contrebande (encore une!).
Il aime Angeline,la fille d'un politicien (qui veut sa peau de "crapule" inconséquente) et souhaite devenir acteur pour la reconquérir.
Ici, le temps "grignote" cruellement, les amours passent et trépassent et le plus monstre des deux (princesse et gigolo) dévorera l'autre.
L'action, située au "Royal Palms Hôtel" d'une ville du Mexique où les Noirs se font encore lyncher et castrer pour une simple bévue, ajoute une note cruelle à la dimension dramatique de la pièce.
Point de 'cucul' mais du drame pur et sans réplique,du grand art et presqu'une philosophie de vie, une vie éphémère dont il faut profiter sans trop tirer sur la corde car tout se paye ici bas!
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Pièce édifiante et emblématique, à l'atmosphère moite et noire. L'histoire d'un mauvais trio (Stella, Stanley son mari et Blanche la sœur de Stella) , qui tourne évidemment au drame. Blanche débarque chez sa sœur, avec ses grands airs de ne pas y toucher et ses belles toilettes, ses grands principes mais Stanley, homme d'une virilité redoutable sans demie mesure, la mettra à nue, sans aucun ménagement. Une pièce intense, qui bouleverse et laisse amer. Un classique à lire.
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🐈 « L’homme est un animal condamné à mourir, mais avant, il achète, il achète, il achète parce qu’au fond de lui-même il a l’espoir démentiel que parmi tout ce qu’il aura acheté, il y aura la vie éternelle ! Mais ça n’arrive jamais … »
(P.112)
🐈 Ni la beauté d’une jeune femme, ni une immense et magnifique demeure, ni l’argent et le succès ne sauraient rendre heureux lorsqu’à l’intérieur, des maux nous dévorent. Qu’il s’agisse d’un cancer, de non-dits, de trahisons ou de manipulations, tôt ou tard il faut un jour payer pour le mal que l’on a fait. Alors que le couple de Margaret et Bricks part à la dérive sous l’œil ravi du frère et de la belle-sœur de ce dernier, l’on assiste à la déchéance d’une famille qui guette la mort du Père comme on attend une promesse mille fois répétée.
🐈 Alors que cette famille a tout pour être heureuse, elle est rongée par les vices : pourtant, ni l’alcool ne saura faire oublier à Brick le décès de son meilleur ami et la trahison de sa femme, tout comme cette dernière ne trouvera le réconfort de ne pouvoir être mère en se laissant désirer par tous les hommes qui la croisent ; être succesful et un bon père ne suffira pas non plus à Gooper pour enfin obtenir l’amour et l’admiration tant espérée de son Père. Non, décidément, rien ne va dans cette famille qui se déchire pour l’argent, pour la gloire et la reconnaissance. Alors on règle ses comptes, on recolle des morceaux parfois, on essaie tant bien que mal de raviver une flamme depuis longtemps éteinte…
🐈 La chatte sur un toit brûlant est une comédie à l’image de la vie, avec ses absurdités et ses futilités, ses non-sens et ses folies, et cette tentative désespérée de vouloir gommer les erreurs, de réparer l’irréparable et de chasser la lâcheté, l’envie et cette impossibilité à se mouvoir. Le langage est provocant, les propos sont violents, le résultat n’en est que plus troublant.
🐈 « On vit dans le mensonge. L’alcool est une façon d’en sortir, la mort en est une autre… »
(P.154)
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Une pièce magistrale dans l'atmosphère mythique de la Nouvelle-Orléans. La séduisante Blanche Dubois arrive en ville, recueillie chez sa sœur après de mystérieux déboires dans l'ancienne ferme familiale. Comme un aimant, elle agite tout son monde autour d'elle avec son franc-parler et ses manières grandiloquentes. C'est une exploration assez glauque des relations conjugales tandis que Blanche et sa sœur doivent faire face à la colère violente de Stanley, "l'homme de la maison". Il s'agit alors de tenter de démasquer la véritable Blanche et déterminer son degré de moralité. J'ai été séduit !
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Je ne parviens pas à m'intéresser aux personnages, (mis à part celui de Moïse, si fascinante), malgré leur environnement sombrement déjanté et tellement humain : des gens désespérés qui luttent pour ne pas mourir. Le style est savamment disloqué et cela aurait pu être une réussite, mais l'excès de la désarticulation m'a découragée. Exemple :
"A ce point, il se renversa sur sa chaise en riant et tomba sur le sol ; mais il ne parut pas remarquer l'incident ; il releva sa chaise, se rassit et reprit son récit.
Je lui dis donc "Ah", puis lui demandai si elle avait retenu une chambre à l'hôtel des Roses ;
Non chéri, réponse négative."
Cette lecture exige, sous des dehors échevelés, une motivation solide et une attention soutenue. Je la soupçonne d'être d'une extrême précision pour laisser une telle impression de déréliction et de déconstruction des êtres.
Je ne dois pas être dans un état d'esprit suffisamment réceptif : je jette l'éponge.
Dire que j'aime tant les pièces du même auteur !
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J'adore le théâtre de Tennessee Williams et « La ménagerie de verre » est bien dans la lignée de son oeuvre qui peint des personnages en proies aux frustrations et aux excès de la société américaine.
Tennessee Williams est un écrivain célèbre parce qu'il a souvent été adapté au cinéma, comme l'exceptionnel « Un tramway nommé Désir » en 1948 ou encore « La Chatte sur un toit brûlant » en 1955. Mais aller au théâtre voir une de ses pièces est vraiment passionnant.
C'est ce que j'ai fait en allant voir « La ménagerie de verre » dans une mise en scène de Daniel Jeanneteau.
J'en ai profité pour lire le texte avant et c'est d'autant plus intéressant qu'il y a beaucoup de didascalies.
La pièce se déroule dans un modeste appartement de Saint-Louis, dans le Missouri. Amanda Wingfield, hantée par sa jeunesse dorée perdue, y vit difficilement avec ses deux enfants adultes, Tom et Laura, qu'elle harcèle pour faire leur bonheur. Car elle veut réparer les manques affectifs et financiers de la famille liés à l'abandon du père. Elle va donc organiser un dîner auquel elle convie un galant, ami de Tom, pour le présenter à sa fille marquée par une timidité maladive et un léger handicap. Mais Laura ne sera pas libérée de son triste destin.
L'originalité de la pièce vient du fait que c'est Tom, le frère poète qui travaille à l'usine de chaussures, qui est le narrateur tout en étant acteur de l'histoire. Et c'est un portrait vraiment bouleversant d'une famille à la dérive.
À travers les trois personnages, dans un mélange de réalisme et de rêve, dans le désastre ou la fantaisie, Tennessee Williams mène une remarquable analyse de la solitude, qui fut la constante de sa vie. Elle est symbolisée ici par la collection de Laura, de petits animaux en verre, une « Ménagerie de verre » comme la nomme sa mère, qui l'isole par sa fragilité.
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Ce roman chef d’œuvre incontesté sur l’amour de Tennessee Williams n’est pas qu’une très bonne adaptation cinématographique mais bien aussi un grand livre, hélas presque inconnu en France. L’action n’est bien sûr pas l’élément premier, c’est une histoire beaucoup plus psychologique. Mrs Stone richissime veuve et actrice à la retraite se rend à Rome, ville de tous les fantasmes pour ce ressourcer, se reconstruire. Dans cette ville la bonne société américaine s’encanaille aussi. Au contact d’une contessa plus mère maquerelle que noble, il rencontrera le beau et jeune Paolo, gigolo issue d’une famille pauvre. Du désir naîtras l’amour, mais à quel prix. C’est donc une vrai histoire d’amour mais qui parle des fossés séparant les deux personnages principaux. Elle est riche et vieillissante, lui est jeune et pauvre. L’un achète l’autre. C’est immoral. Mais l’amour est il moral. Le printemps deviendra-t-il hivers ?
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A streetcar Named Desire est certainement l'oeuvre la plus connue de Tennessee Williams. C'est le récit de la descente aux enfers d'une jeune femme, Blanche Dubois, dont l'univers où domine l'imaginaire s'effondre car elle ne trouve pas sa place dans le monde matérialiste représenté par sa soeur et son beau-frère. Venue vivre quelque temps à la Nouvelle Orléans chez sa soeur Stella, Blanche déplore la grossièreté de son beau-frère et évoque continuellement le passé d'aristocrates de leur famille et la perte de leur plantation Belle Reve.
Après de vives tensions entre elle et son beau-frère Stanley Kowalski, Blanche finira par être internée.
Une pièce difficile car les thématiques abordées ont donné une réputation sulfureuse à cette pièce: la sexualité et sa complexité, la folie, le Sud des Etats Unis, ses préjugés.
Une pièce qui date de 1947, d'où l'importance des thèmes de l'immigration, de la redéfinition des rapports homme-femme au retour des soldats. De même cette pièce s'articule autour de l'opposition entre le Vieux Sud (l'agriculture, les plantations) et le Nouveau Sud (les industries, les machines).
Blanche, c'est la nostalgie de l'Amérique pour son passé (cf "Gone with the wind" autant en emporte le vent) alors que Stanley Kowalski, le beau-frère, représente les nouvaeux arrivants.
Une oeuvre importante, qui touche à de nombreux sujets atemporels: sexualité, marginalisation, opposition rêve/ imagination, répulsion/fascination, manipulation/pouvoir, identité/société.
Une structure binaire typiquement américaine.
Enfin rendons hommage à Elia Kazan pour son adaptation cinématographique en 1951 et la magistrale interprétation de Vivien Leigh et Marlon Brando.
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Blanche qui a perdu son mari arrive à La Nouvelle-Orléans. Elle prend un " Un tramway nommé désir" pour se rendre chez sa sœur ainée Stella qui attend un bébé. Stella est l'épouse de Stanley ; ce dernier un peu rustre prend immédiatement sa belle-sœur en grippe, détestant ses airs aristocratiques, ses affabulations et son coté ténébreux aguichant.
Cette pièce de théâtre extrêmement dramatique, a été écrite par Tennessee Williams en 1947. Ce grand classique de la littérature Américaine a été récompensé par un prix Pulitzer. Il nous offre une ambiance trouble, des situations très classiques mais aussi extrêmement sensibles et émouvantes.
Ce récit a été brillamment adapté par Elia Kazan en 1951 dans un grand film avec Vivien Leigh et Marlon Brando.
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Un tramway nommé désir de Tennessee Williams
L'auteur est l'un de mes dramaturge préféré. Il a un style particulier, celui-là même qui lui a donné ce succès. Il parle de familles de basses conditions, qui souffrent de leurs vies.
Dans cette pièce, sa plus connue, celle qui a vraiment assis sa renommé en tant qu'auteur. On rencontre Stella Du Bois qui débarque à la Nouvelle-Orléans. Chez sœur Blanche et le mari de celle-ci Stanley. Elle arrive en se disant ruinée, avec les nerfs à vif. Mais aussi avec des malles pleines de jolies choses.
C'est une pièce assez courte, donc vous en dire davantage risquerait de vous gâcher le plaisir. Mais parlons un peu étymologie :
Stella, qui vient du latin et signifie étoile. Une étoile naît, vit puis s'éteint. On s'imagine avec ce prénom une personnalité frivole. Elle brille au loin.
Blanche, un prénom d'une pureté immaculée. Une virginité d'âme.
Stanley, nom slave qui signifie '' se dresser, dans la gloire ''. Donc un personnage fier.
J'aime beaucoup décrypter une histoire et son continuum avec les étymologie. Cela apporte de belle lectures, relectures. Vous ne trouvez pas ?
🚎 Bref c'est une histoire d'argent, de famille, de sexe. Donc forcément une histoire pleine d'intérêt !
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Un hôtel un peu miteux au Mexique. Une galerie de personnages au caractère bien trempé, un peu paumés. Pas vraiment d'intrigue, si ce n'est autour de Shannon, guide touristique, pasteur défroqué, séducteur de ces dames...
Lire cette pièce de théâtre a été un véritable pensum pour moi, je n'ai apprécié ni le style, ni les personnages. J'ai dû passer à côté de quelque chose...
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Roman psychologique. Mrs Stone, actrice américaine, n'a plus le succès d'autrefois. Celui-ci reposait sur sa beauté et à plus de cinquante ans, elle n'a plus l'éclat de ses vingt ans. C'est un drame pour elle, elle se retire à Rome, sombre dans la déchéance, mesure sa solitude et n'accepte pas de vieillir. Toute dignité la quitte et pour se faire croire qu'elle est toujours aussi séduisante, elle en est réduite à payer. Elle prend conscience du vide de son existence, elle qui n'a vécu que dans le paraître.
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J'ai fait un tour du côté du théâtre américain avec cette pièce de Tennessee Williams. Certaines de ses autres pièces ont été adaptées au cinéma et je les avais appréciées. Le dramaturge aime souligner la psychologie et ses côtés abrupts, tourmentés. D'ailleurs, j'aimerais revoir ses adaptations cinématographiques hollywoodiennes en salle si une rétrospective le permet. Il faut que je surveille cela.
1. La ménagerie de verre
Amanda veut caser sa fille, Laura, timide et souffrant d'un léger handicap moteur. Tom, le frère, invite Jim, un irlandais, collègue de travail, afin que les deux se rencontrent. Amanda endosse pour l'occasion ses plus beaux habits de fête. Laura et Jim sympathisent. Celui-ci a le coeur sur la main, mais il est aussi un peu distrait, disons comme ça. Laissons la fin en suspens.
C'est une pièce drôle et cruelle à la fois, où de belles paroles sont dites sur la confiance à avoir en soi, mais où l'on voit malgré tout aussi que cette confiance en soi est difficile à atteindre quand un handicap est présent.
2. Le paradis sur terre
Lot et Muguette viennent de se marier. Muguette est texane et ancienne comédienne de Music Hall. Ils intègrent la maison de Lot habitée par Poulet. Lot apprend à Muguette qu'il ne lui reste plus que 6 mois à vivre.
C'est une pièce encore plus cruelle que l'autre, qui montre des personnages forts prenant l'ascendant sur le personnage faible et mourant, devenu pratiquement un objet inutile ne servant plus à rien. Il y a des moments drôles.
Dans les deux pièces, la mise en scène prévue par Tennessee Williams m'a plu. Je ne m'y suis pas ennuyée. Évidemment, en ce mois théâtral, il est tout aussi bien de voir en vrai les pièces, si vous en avez l'occasion.
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Déception à la lecture de "La rose tatouée".
Ou je me trompe, ou ce n'est pas du grand Tennessee Williams : trop d'expressions italiennes, trop d'effets (les clowns, la sorcière, le bouc, sans compter les roses) qui sont supposés être de lourds symboles de quelque chose... Serafina surjoue son amour, elle semble plus amoureuse de son rôle d'éplorée dans le miroir que du défunt époux. Williams a trop insisté sur la couleur locale de l'hystérie sicilienne, ça fait cliché.
J'ai eu du mal à terminer.
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