• Un Pacte avec Dieu
• Will Eisner (Scénario & Dessin)
• Delcourt
Publié pour la première fois en 1982 chez les Humanoïdes Associés sous le nom "Un Bail avec Dieu", puis en 1993 par Glénat sous le nom "Le Contrat", ayant repris les droits en 2004, Delcourt choisira le nom "Un Pacte avec Dieu".
Mais qu'est ce que c'est ?
Eh bien si vous avec déjà entendu parlé de Will Eisner, un petit gars qui a pas trop percé dans le milieu de la BD, vous avez peut-être également entendu parler de sa "trilogie du Bronx" ? Eh bien, Un Pacte avec Dieu en fait partie.
Nous allons suivre au travers de différentes histoires, la vie des habitants d'un quartier du Bronx, la fictive Dropsie Avenue.
Pas de personnages récurrents, juste un quartier pauvre, des gens pauvres, des histoires pas forcément rigolotes, voila ce que Will Eisner va nous dépeindre à travers ces récits.
Will Eisner est bien entendu un très grand nom de la BD, ou du "Roman Graphique", même si je déteste ce terme qui se veut trop élitiste à mon goût, mais je n'avais jamais lu une œuvre de ce dernier.
Je savais que j'y viendrais un jour, mais en ayant tout de même une certaine crainte. En effet, il est toujours difficile d'aborder une œuvre culte en sachant que nous pourrions ne pas accrocher de par son époque, son style particulier, ou tout plein d'autres facteurs.
Eh bien, une fois ma lecture faite, cette crainte c'est envolé. Oui nous sommes dans une lecture particulière, mais ce n'est pas lourd, ce n'est pas difficile d'accès, et j'ai passé un bon moment à suivre les différents personnages de cette Dropsie Avenue que je retrouverais avec plaisir à l'occasion de la lecture de la suite de la trilogie du Bronx un jour ou l'autre.
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Et si c'était le 1er roman graphique ? Le créateur du Spirit aime nous plonger dans les bas-fonds, flirter à la frontière du bien et du mal. Un bail avec Dieu tisse la toile crue du New-York de la crise de 1929. L'art du dessinateur épouse celui du metteur en scène dans un album - le 1er de l'histoire ? - où la bande dessinée se fait roman graphique, dans le fond et la forme. Un chef d'oeuvre.
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J'avis repéré cette BD dans une anthologie sur le roman graphique. Le livre y était annoncé comme une étape dans l'apparition du genre. La composition de la planche prise en exemple, ses nuances de gris m'avaient donné envie d'aller plus loin.
Une fois la BD en main, j'y ai bien retrouvé ce brio pour assembler les cases, des lieux et personnages décrits avec un coup de crayon parfaitement maitrisé, mais aussi cette façon de nous amener à la chute des histoires parfois en seulement quelques mots, voire aucun.
On ressent la ville depuis ces éléments caractéristiques : les transports en commun, les bouches d'incendie, les feux de signalisation suspendus, les perrons des immeubles. Puis on zoome sur la population des quartiers populaire et on y est, on est dans la rue avec le voleur, le papy, les gamins dans la rue, la mégère à sa fenêtre etc...Presque un coup de cœur ! Mais j'ai trouvé les dernières pages moins prenantes, moins surprenantes !
A confirmer avec les prochains volumes ;-)
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Je commence à découvrir le travail de Will Eisner, auteur encensé outre Atlantique, et je dois dire que j'aime bien son travail. Dans ce nouvel opus, Eisner s'attaque à nouveau à l'image que la communauté juive renvoie, et plus particulièrement avec le personnage de Fagin le juif, dans Oliver Twist. Pour ma part je n'ai jamais lu le livre de Dickens, mais j'en connaissais vaguement les grandes lignes, et de toute façon ça n'est pas nécessaire pour lire cette BD. Et tant mieux !
L'originalité du propos est de souligner la raison qui pousse Dickens à mentionner perpétuellement Fagin comme juif avant tout. Et en s'attachant à montrer la communauté juive ashkénaze (et non séfarade) telle qu'elle était dans cette période de révolution industrielle. La représentation des quartiers pauvres, de la misère crasse et du quotidien de ces personnes permet de mieux appréhender pourquoi le terme juif était à l'époque si connoté, et surtout si mal connoté.
J'ai beaucoup aimé la façon dont Eisner montre que les bonnes volontés ne suffisent pas. Sans aller à dire qu'il fait de la sociologie, il s'attache à montrer que Fagin ne fut jamais un mauvais homme, mais un homme qu'on obligea à être mauvais. Mal traité, jamais considéré, jamais aidé, il se réfugia dans la seule chose qu'il connaissait : les bas-fond d'une ville en pleine croissance. Sa vie est à l'opposée de celle d'Oliver Twist : rien ne viendra le sauver comme le Deus Ex Machina tant attendu (le collier que portait Oliver Twist dans son cas) et il mourra dans la même misère que celle où il vécut. C'est une part de réalité bien sombre, malheureusement bien trop courante à cette époque (et pas forcément moins courante à la nôtre) et qui permet d'expliquer que tout ceci n'est en rien dû à sa religion, mais à la société qui existait. Et le message est sacrément louable, surtout lorsque Fagin interagit avec Dickens.
Niveau dessin, je trouve encore que Eisner a un style très "souple" dans les corps, comme si tout bougeait en permanence. C'est assez étrange à mon goût, comme certains vieux Disney où les postures et les corps sont très mobiles, de toute part. Mais ce n'est pas dérangeant, et le trait supporte très bien l'histoire. Les détails sont parfois un peu confus, cela dit.
Ce que j'ai bien aimé, c'est que cette histoire a un message important, aussi bien pour l'auteur que pour nous, et rappelle que si nous stigmatisons une partie de la population derrière un terme, il est peut-être bon de se pencher sur les raisons qui ont amené ce terme à coller à eux. Aujourd'hui, il est mal vu de parler en mauvais termes des juifs, mais remplaçons Fagin le juif par Mohammed le beur et nous aurons une histoire tout aussi actuelle. Une belle façon de permettre aux lecteurs de réfléchir au sens des stéréotypes dans les ouvrages de fiction, et également de comprendre pourquoi la lutte contre eux est importante.
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Le sujet était très intéressant dommage qu'i ne soit que survolé dans cette BD au demeurant intrigante et prenante ; en même temp sil est difficile de revenir sur autant de documentation et d'agissement au nom des sages de Sion pour pouvoir approfondir plus .
la traduction de l'anglais au français aurait mérité un niveau au dessus, on a l'impression que c'est une traduction mot à mot.
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Non, "Eisner" n'est pas qu'un préfixe pavlovien au mot anglais "award". C'est aussi un auteur génial de bande dessinée américain, qui a su trouver la porte secrète qui mène du comic à la réalité en en enlevant tout fard pudique.
Comme dans chacun de ses ouvrages, Will Eisner nous fait ici découvrir un quotidien cruel, mais cruellement humain, imprégné de tradition juive et baigné au plus profond de la réalité des villes américaines.
A la manière d'un Dylan, ou à la manière d'un Fitzgerald, Eisner vous fera gagner des années et des années d'études si vous voulez comprendre un peu ce qui se cache derrière ce si large océan Atlantique. Et je pèse mes mots. Ici nous avons affaire à l'option spécialité Bronx dans les années 30. Un grand millésime, à découvrir d'urgence.
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Dans la trilogie de Will Eisner on lit des histoire tragiques, des histoires tristes, des histoires absurdes, des histoires de solitude, des histoires drôles … tel NY on y retrouve un melting pot d’émotions. En quelques cases, quelques détails dans le dessin Will Eisner arrive à nous transporter dans la Grande Pomme. On entend les bruits, on s’imagine les odeurs … en lisant cette BD j’avais l’impression de me retrouver dans une nouvelle de Damon Runyon.
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bande dessinée en noir et blanc sur la vie new yorkaise, ça grouille de personnages, de détails des rues de cette grande ville
j'aime beaucoup le graphisme, j'ai dévoré la trilogie
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Un immeuble New Yorkais est au coeur de l'histoire et la bande dessinée retrace le destin de quatre personnes qui vont toutes avoir en commun cet immeuble.
Les tranches de vie sont tellement réalistes et actuelles que l'on en oublie que cette bandes dessinée a été écrite il y a trente ans.
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C'est un bel ouvrage que voilà. Plutôt atypique, et très agréable à lire.
Will Einser nous dépeint la ville (New York en l’occurrence mais ce pourrait etre n'importe quelle autre grande ville).
Des petites histoires de ce qui se passe tous les jours dans les rues, avec différents thèmes.
Nous profitons de l’œil vigilant de l'auteur pour nous faire partager tous ces bons moments.
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Au contraire du 1er tome, celui-ci commence avec une longue histoire, ou plutôt 4 histoires, les destins de 4 personnes autour du même immeuble.
La 2ème partie revient avec des instantanés et des réflexions sur la vie dans les grandes villes, qui sont pour la majorité encore très pertinents aujourd'hui (30 ans après la publication de l'ouvrage).
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Le portrait d’une rue imaginaire mais très représentative de la réalité américaine.
L'histoire commence en 1870 et voit (presque) chaque décennie un changement de population et chacun se croit plus légitime que celui qui arrive. Le racisme dans toute sa splendeur. Heureusement il y a quelques personnages un peu plus solidaire.
Une BD en noir&blanc, extremement bien dessinée. J'ai beaucoup aimé
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L'Eisner de naguère
Juin 1940, c'est un peu la fin d'Iger.
Jerry.
Le jeune et surdoué Will Eisner vient de cesser leur association (qui a quand même conduit à la publication de "Sheena, reine de la jungle") et crée Le Spirit, dans le Weekly Comic Book, un 16 pages (comprenant aussi Lady Luck et M Mystic). Le succés devient tellement évident pour notre justicier masqué, que le Weekly change rapidement de nom pour devenir The Spirit section.
Ce n'est pourtant qu'en 1945, de retour à la vie civile que le Spirit démarre vraiment (mobilisé, Eisner l'avait laissé entre les mains de Lou Fine qui l'avait un peu maltraité).
Ce recueil précédé de 5 pages de présentation, regroupe 16 histoires inédites en N & B, parues entre le 3 février 1946 et le 29 octobre 1950.
Au fil des épisodes, on retrouve les aventures du "super-héros". Le Spirit n'est pourtant personne d'autre que le détective Denny Colt, laissé à tort pour mort et qui est ressorti de la tombe avec un nouveau costume (en fait, un simple masque sous les yeux -on est loin de la sophistication d'Iron Man) pour continuer à traquer la pègre de Central City.
On chercherait en vain à lister toutes les inventions graphiques d'Eisner dont le talent et l'humour explosent à chaque case (et en particulier lors de la présentation de chaque épisode où apparaissent le nom de Spirit et la signature d'Eisner, sous les formes les plus diverses). Influencé par la littérature et encore plus par le cinéma, ses découpages, ses angles de "réalisation" et les perspectives qu'il dessine rappellent les plus belles heures du cinéma expressionniste allemand ou les œuvres d'Orson Welles.
Un pur génie. Sur une trame somme toute limitée, la palette d'Eisner ne semble pas connaître de limite.
En France, nous avons pu suivre Le Spirit dans le journal Tintin, puis traquer des publications souvent erratiques chez de multiples éditeurs (j'ai pour ma part, du "Neptune", "Humanoïdes associés", "Albin Michel").
Quand Eisner laissera tomber le Spirit pour d'autres sujets* (et notamment la vie dans les quartiers new-yorkais ou le Protocole des sages de Sion), il se montrera tellement inventif et divers que cela donne le tournis.
Aujourd'hui, son nom reste associé à ce qui est sans doute la plus belle distinction pour un dessinateur et ce n'est que justice.
PS : quand je pense que j'avais "Comment éviter la mort et les impôts" et "La cuisine occulte" et que je les ai égarés dans un déménagement...
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Fan de l'absurde, du loufoque, du délirant, procure toi cette ouvrage indispensable et fait un pied de nez à ton percepteur et à la camarde en lui émoussant la faux. Quoique... Quoique disait Raymond Devos, il paraît qu'on peut mourir de rire. A consommer avec modération, tensiomètre au bras et pause avant l'arrêt de la respiration dit le docteur.
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Will Eisner dresse dans cet ouvrage le portrait de New-York et ses habitants. Avec finesse, inventivité, humour et parfois ironie, il nous montre les mille et une facettes d'une ville qui fascine. A travers les scènes de la vie quotidienne qu'il dessine transparaît une image de la vie urbaine ainsi que de la société américaine.
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Ce roman graphique présente un intérêt sociologique certain avec l'étude de ce quartier américain. L'histoire débute en 1870, on suit la fin des dernières fermes, les débuts d'un beau quartier fréquenté par les anglais. Puis au fil des ans et des migrations, les populations changent, les ethnies aussi. Pour ce qui est du dessin, noir et blanc; j'ai eu du mal à suivre, car les visages ne sont pas précis, presque caricaturaux.
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