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Critiques de Yann Queffélec (628)
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Disparue dans la nuit

Quelle déception après la claque que j'ai prise l'an dernier avec "Les noces barbares" !



Il est rare que je cherche le sens ou l'enjeu d'un roman jusqu'à la dernière page mais c'est pourtant bien le cas avec "Disparue dans la nuit". Queffélec mêle dans une même narration syncopée et écorchée vive les parcours de David Finiel, flic et père démissionnaire, de sa fille Léna, ado paumée en quête d'une relation père-fille, et les destins des dealers et petites frappes marseillaises. Ecriture maussade et éparpillée, personnages secondaires laissés sur le carreau, rythme saccadé et repères temporels flous, pathos à gogo, non, vraiment, je n'ai retrouvé ni le talent ni la profondeur du sujet qui m'avaient complètement séduite avec les très sombres "Noces barbares".



Un rendez-vous manqué, d'autant plus frustrant que j'aurais adoré ressentir de l'empathie pour les personnages, mais même ma détermination à achever le roman aura été impuissante à m'y aider.





Challenge ABC 2017 - 2018

Challenge ATOUT PRIX 2018

Challenge MULTI-DÉFIS 2018

Challenge des 50 OBJETS 2018 - 2019

Challenge Petit Bac 2017 - 2018
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Osmose

Pour faire bref, voici le roman d’une torture mentale d’un père sur son fils.

son acharnement à vouloir le persuader qu’il faut haïr sa mère, indigne et volage qui les a abandonné tous deux.

Alors que ce père monstrueux……- je n’en dirai pas plus - et que son fils le sait très bien.

C’est le récit terrible de trois vies détruites.



Voici le quatrième roman de Yann Queffélec que je lis et ce sera le dernier. J’ai mis du temps mais j’ai enfin compris qu’il ne me convient pas.



Le style est pourtant très vivant, des phrases courtes et rythmées mènent la cadence de ce roman court.

Mais le tempo devient parfois endiablé, les mots s’entrechoquent et les phrases deviennent confuses

De sorte que ce fut une lecture fatigante qui m’a vraiment demandé de nombreuses pauses.

De plus, le texte - est-ce volontaire ? - est desservi, dans cette édition en tous cas, par une typographie pénible, les phrases se succédant sans espace sans retour à la ligne, rendant le tout encore plus embrouillé.



Si le début de l’histoire est intriguant, le milieu de l’ouvrage devient presque captivant, mais une fin longue, très longue, évoquant la rédaction d’une dissertation est surprenante et malvenue.

L’épilogue, lui, est d’une écriture remarquable de sensibilité et pourrait presque racheter le reste.



Ceci dit je conçois très bien qu’on puisse aimer ce genre d’écriture…moi pas.

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Naissance d'un Goncourt

Naissance d'un Goncourt de Yann Queffelec chez Calmann-Levy publié le 12 septembre 2018

#NaissanceDunGoncourt #NetGalleyFrance

Yann Queffelec fait, je crois, partie de ces auteurs qu'on aime ou que l'on déteste. Pas de juste milieu ne me semble possible. N'était-ce pas le cas de Françoise Verny cette femme mythique régnant sans conteste sur le monde de l'édition des années 80? Un personnage hors norme, difficile à imaginer tellement elle était ... ELLE .Comme dit ma voisine valait mieux être dans ses petits papiers car sinon...

Bref Yann Queffelec signe ici un récit beau par la forme et émouvant sur le fond. Un hommage plein de respect à celle à qui il doit d'être devenu écrivain , ce qui n'était pas chose facile pour le fils d'Henri Queffelec...

Le "toi ,chéri, t'as une gueule d'écrivain " est gravé en lettres de feu dans sa mémoire. Ce sont les premiers mots que lui a adressé Françoise Verny lors de leur rencontre improbable sur le quai de Belle-Ïle un soir de tempête...

Un récit que j'ai savouré et dégusté sans champagne ni Whisky mais avec juste une pointe de nostalgie de ces années que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.



Merci aux éditions Calmann-Lévy pour ce partage .
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Les noces barbares

J'ai conservé un terrible souvenir de cette dramatique histoire.



Cette haine d'une mère, d'une famille pour un enfant innocent issu d'un viol, est effrayante. A la lecture de son histoire, on aimerait le protéger, le sauver, le retirer de cette affreuse famille, alors que lui ne tend qu'à ravir un regard, un sourire de sa mère bien-aimée. Que ne ferait-il pas pour elle ?



Bouleversante histoire de 2 vies brisées.
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Les noces barbares

Le récit commence avec l'histoire de Nicole, alors âgée de 13 ans, et tombée amoureuse d'un soldat américain sur le point de repartir au pays. Il l'invite dans sa base la veille de son départ, avec des promesses de retour et de mariage plein la bouche. Mais une fois dans sa chambre, le soldat et ses deux compagnons de chambrée violent la jeune fille à tour de rôle.



Neuf mois plus tard, Ludo arrive dans la famille, haï par tout le monde : pour sa mère, il est le rappel constant du cauchemar qui lui est arrivé. Pour ses grands-parents, la fin de la bonne réputation de la famille, la preuve que leur "fille honnête pour laquelle ils ont tout sacrifié" s'est comportée comme une "catin". Pour ne pas devoir supporter sa vue, on l'enferme dans le grenier. Seule sa tante lui témoigne un peu d'affection et vient le voir de temps en temps.



Son sort semble s'améliorer quand Micho décide d'épouser Nicole. Mais Ludo recherche en vain l'identité de son père, et l'amour de sa mère, qu'il tente de conquérir par tous les moyens : sang versé dans son café pour devenir frères de sang, vol d'argent pour lui offrir un beau présent, ... Si son beau-père a pris sa défense dans les premiers temps, il capitule finalement devant l'insistance de son épouse, qui tient à tout prix à éloigner Ludo de la maison. Il finira par être envoyé dans un institut pour "simples d'esprit" où il s'attire les foudres de la directrice et de certains pensionnaires pour n'être pas assez docile. Il finira par s'enfuir pour vivre seul, dans une épave abandonnée.



Le roman est dur et triste : l'histoire d'un garçon rejeté de toute part et qui ne demande finalement qu'un peu d'affection.
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Les noces barbares

Yann Queffelec a su parler d'une façon sobre, originale, et extrêmement émouvante d'un thème souvent évoqué en littérature, le mal-être et le "mal vivre" d'un enfant mal-aimé. Le sort du petit Ludovic, né d'un viol subi par sa mère alors qu'elle n'était qu'une adolescente, est profondément bouleversant.

Un livre "coup de poing".
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La mer et au-delà

Yann Queffélec, a rencontré Florence Arthaud un jour à Ajaccio, sur un bateau qu'il n'aviguait.



Elle était présente avec Pierre Bachelet (avec qui elle avait chanté le fameux Flo) et le lauréat du Prix Goncourt pour Les Noces barbares en 1985, n'a reconnu ni l'un ni l'autre.



Heureusement il a rattrapé sa bévue le jour même et c'était alors le début d'une belle amitié qui est devenue au fil des années sa "sœur d'affinité".Décédée en 2015 au cours d'un accident d'helicoptère sur le tournage d'une émission de TF1, Yann Quéfellec raconte sa Flo, cette femme rebelle qui était toujours là où on le l'attendait pas et qui a toujours refusé les diktats qu'on voulait lui imposer.



De la Route du Rhum au tragique accident qui lui a coûté la vie, de sa passion pour la mer. Florence Arthaud voulait faire un livre, « un bouquin sur la mer et la vie », avec Yann Queffélec mais celui ci navait toujours décliné le projet.



De sa plume précise et aérienne, Yann Queffélec, lauréat du Prix Goncourt pour Les Noces barbares en 1985, nous raconte une Florence Arthaud mystérieuse et indomptable, avec qui il partageait la passion de la mer.



Et ajoute sa contribution au mythe de celle qui fût . La Mer et au-delà est un très beau récit porté par l'écriture d'un grand écrivain qui dresse le portrait d'une femme surprenante
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Naissance d'un Goncourt

On savait que les personnages de Yann Queffelec étaient hauts en couleurs, truculents, sauvages, parfois violents, souvent excessifs. Le personnage principal (en dehors du narrateur) de son récit "Naissance d'un Goncourt", n'échappe pas à la règle. A ceci près qu'il a réellement existé.

"Naissance d'un Goncourt" se présente en effet comme les débuts d'un écrivain, mais aussi comme une défense et illustration de celle qui fut son accoucheuse, Françoise Verny, grande papesse de l'édition sous les couleurs successives des écuries Grasset, Gallimard et Flammarion. Ne serait-ce que pour le portrait de cet "hénaurme" personnalité (comme aurait dit Flaubert), le livre de Queffelec vaut le voyage. Forte femme (dans tous les sens du terme), fumeuse et buveuse invétérée (Gitanes et whisky de préférence), grande gueule, n'ayant peur de rien (sauf de Dieu, peut-être), elle fut à l'origine de l'éclosion de plusieurs jeunes auteurs (Marie Nimier, Alexandre Jardin, entre autres) et leur tint lieu de seconde mère, et c'est d'ailleurs ainsi que Queffelec nous la présente. On aura du reste une idée assez précise de "la" Verny en visionnant sur Youtube une ahurissante interview que Thierry Ardisson lui consacra dans les années 90.

On aurait tort d'aborder "Naissance d'un Goncourt" en voyeur, escomptant une immersion dans les arcanes du jury de Drouant, ses accommodements, ses compromis, ses jeux de coulisse. Rien de tout cela. C'est bien des tout débuts d'un écrivain qu'il est question ici, avec ses doutes, ses emballements soudains, ses désillusions. Le récit, tout de déconstruction, est coloré, parfois grave, souvent drôle. On relèvera entre autres choses un très amusant et très déjanté passage sur un voyage en Concorde. Et il n'est d'ailleurs pas interdit de penser que le romancier Queffelec s'est autorisé quelques libéralités avec le réel...

Les deux premiers livres de Yann Queffelec, "Le charme noir" et "les Noces barbares" (Prix Goncourt 1985), sont probablement le meilleur de sa bibliographie. On peut légitimement faire la fine bouche avec les suivants, tant il est vrai qu'il est souvent difficile de rebondir après un grand prix littéraire. Il me semble toutefois qu'avec le récent "Homme de ma vie" (sur son père Henri Queffelec) et ce "Naissance d'un Goncourt", YQ nous aura montré que ses talents d'écrivain sont encore bien vivaces.
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Noir animal ou la menace

Court texte de Queffelec qui frappe plutôt fort. Charlie, un jeune Zaïrois qui a grandi en Institut les dix premières années de sa vie, se fait adopter par une famille de banlieue parisienne. Le couple qui l'adopte a déjà un enfant, Erik, jeune adulte néo-naziste. Il écoute à tue tête de la musique du IIIe Reich, possède plein d'armes de confection allemande et traîne avec sa bande terrorisant tout le quartier. Il fera de Charlie son nouveau bouc-émissaire. Par chance que ce roman est très court, parce qu'il est très pénible à lire. Ce sont quelques soixante pages qui décrivent les horreurs que font vivre Érik à Charlie. Et l'épilogue est plus que révoltante.
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Les noces barbares

Roman de Yann Queffélec. Lettre Q de mon Challenge ABC critiques Babelio.



"À treize ans, bientôt quatorze, elle en paraissait dix-huit avec ce corps déjà mûr, cette bouche sanguine, ces yeux bleus en amande, et ces longs cheveux vermeils comme un feu sur les épaules." (p. 13) D'être aussi jolie, la jeune Nicole Blanchard, fille des boulangers du village, devient la proie de trois militaires américains. De belles promesses en viol collectif, la vie de Nicole chavire et se brise à tout jamais. De cet épisode liminaire étourdissant de violence naît Ludovic, Ludo, un gamin qui ne cessera jamais de mendier l'amour de sa mère.



On rencontre Ludo après une ellipse de sept ans. L'enfant est cloîtré dans un grenier sordide et il guette les visites de sa mère. Légèrement idiot, il se sait banni, honni, vomi par une famille qui n'a pas voulu de lui. "Nicole avait refusé son lait ; le boulanger refusait son pain." (p. 30) Quand Michel Bossard, dit Micho, propose d'épouser Nicole et d'assumer Ludo, un horizon se dévoile pour l'enfant. "Ce mignon qui n'avait pas de papa, avec une maman qu'osait pas l'aimer comme il faut, il a les deux maintenant. Et même un frangin. Tu vas m'appeler papa, mignon ! " (p. 61) Mais le gros bon coeur de Micho ne suffit pas à construire un foyer dans lequel Ludo et Nicole peuvent cohabiter et s'apprivoiser. Nicole voit en son fils l'incarnation de son malheur et, de haine dégoûtée en mépris sournois, elle n'a de cesse de repousser ce gamin affamé de tendresse et de reconnaissance. Ludo est envoyé dans un centre pour malades mentaux, mais il n'y trouve pas davantage sa place. C'est finalement sur un vieux cargo échoué et rongé de rouille qu'il créera son havre de paix, face à l'océan qui le fascine et dans l'attente inassouvie d'un geste de celle qui n'a jamais su être sa mère.



Ces noces barbares, c'est d'abord le viol que subit Nicole, enfant dans un corps menteur. Ludo, ensuite, sera un éternel enfant, rêvant de noces de sang avec sa mère. Ébloui d'amour, il trace sans les comprendre des dessins macabres : "son obsession favorite : un visage de femme entrevu par les doigts écartés d'une main noire." (p. 116) Sans le savoir, il trace la ligne de son propre destin en "une allégorie du malheur : la main comme une gifle au néant, les cheveux laqués rouges pareils à du vrai sang." (p. 204)



Ludo le mal-aimé débite un monologue muet, un souffle intérieur sans ponctuation dans lequel il rassemble ses sentiments et ses peines. Son cri silencieux est un aveu d'amour à l'indifférence incarnée. "Il écrivait à sa mère, mais n'envoyait plus les lettres. Il avait détourné son cahier de catéchisme à cet usage : journal de bord sans date où, s'adressant des réponses imaginaires, il prenait livraison des sentiments qu'on lui refusait. [...] La réalité semblait courir à son rythme, il entendait en lui battre des mots qu'il s'interdisait d'écouter : on l'abandonnait. Dans ses mains calleuses, il contemplait cette évidence : on l'abandonnait. Dans ses yeux il voyait sa mère absente, il fuyait les miroirs, il fuyait sa mémoire, et vaincu fuyait ce dont il était sûr depuis sa naissance : on l'abandonnait." (p. 257)



La détresse de ce gamin qui pousse au hasard du malheur est puissamment mise en mots par Queffélec. J'avais lu ce texte vers mes douze ans et l'impression bouleversante n'est jamais passée. Le reprendre aujourd'hui, c'est retrouver la même émotion et la même haine impuissante face à la figure maternelle. Prix Goncourt en 1985 (décidément une année exceptionnelle !), ce roman ne fane pas. Intemporel, il chante pour toujours la douleur des enfants orphelins d'amour.

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Le maître des chimères

Ce roman m'est littéralement tombé des mains ; j'y suis restée totalement hermétique bien qu'ayant persévéré jusqu'au dernier tiers. C'est la deuxième déception pour moi après le coup de cœur des "Noces barbares", prix Goncourt 1985. Je ne comprends pas, j'ai vraiment l'impression de ne pas lire le même auteur.



Francis Pavel est un comédien à succès qui vit à Paris. Nombriliste, vaniteux et fantasque, il m'a immédiatement déplu, je n'ai pas eu pour lui la complaisance qu'on se devrait d'avoir envers les artistes, les confortant dans une bulle à part, une sorte de classe sociale où tous les délires sont permis, tous les excès aussi au simple prétexte qu'ils sont des "artistes". Partant de là, impossible de m'attacher à lui, de m'émoustiller de ses frasques, de ne pas plaindre les femmes ou les hommes qui essaient de vivre et de supporter un individu aussi toxique. La poésie du personnage, son histoire personnelle, je suis passée à côté.



J'ai de plus trouvé le style maniéré, affecté, cherchant à séduire mais se ridiculisant par des tournures et des coq-à-l'âne importuns.



Bref, un raté, comme Francis Pavel à mes yeux.





Challenge ABC 2021/2022

Challenge XXème siècle 2022
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Les noces barbares

Une histoire triste d'un enfant né d'un viol collectif et que sa mère n'arrive pas à aimer.

L'histoire s’étend lentement pour illustrer cet amour maternel que cherche en vain Ludo.

On le croit idiot mais il n'est que souffrance.

Jamais il ne renoncera, jamais il ne comprendra, jamais il n'oubliera.

Une écriture intime, quelques longueurs sur la fin mais un style poétique.

Bien sur, on est en empathie avec l'enfant, on attend un geste d’affection mais est-ce-possible ?

Il faudra attendre les toutes dernières pages pour le savoir.
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Les noces barbares

L'auteur signe ici un drame psychologique éblouissant de beauté, tant par l'écriture que par la narration, et où l'on ne s'ennuie pas un seul instant. Au début, il y a le viol de Nicole. C'est un viol collectif d'une petite adolescente de 13 ans, encore une enfant, amoureuse de l'un de ses violeurs, l'organisateur de la tournante. La brutalité de cet épisode nous décrit une agression où la jeune fille est devenue un vulgaire objet entre les mains de trois hommes. Et puis, la voilà enceinte de Ludo, enfant non désiré, venu trop tôt. Ludo, que Nicole n'a pas demandé, tombé dans les bras d'une autre enfant, et qu'elle mettra au grenier, avec ses autres jouets. Ludo lui rappelant sans cesse le cauchemar qu'elle a vécu, elle est incapable de jouer son rôle de mère, ni même de le concevoir.



Ils disent en plus que le petit garçon « a un grain », qu'il est idiot. Ludo serait-il vraiment malade ou arriéré ? Certains pensent plutôt qu'il a peur, comme le prêtre, ou qu'il est malheureux, comme Nanette qui se prend d'affection pour lui. Désespéré, c'est un enfant qui se laisse aller.



Je n'ai pas vu le film tiré du livre peu après sa publication. Il est vrai que ce roman se prête beaucoup au déroulement des images, tant le drame est appuyé. La détresse de Ludo est poignante, car il essaye sans cesse d'atteindre sa mère, malgré sa froideur. Un des premiers acquis de l'homme est la tendresse maternelle, et quand cet acquis est absent, le besoin d'affection inconditionnelle devient un du, et s'il n'est pas rempli, il devient une obsession. En les confrontant à nos histoires, on comprend combien ces manques peuvent être douloureux, à sens ou à contresens, et c'est bien pour cela que de telles histoires nous parlent autant.



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Le maître des chimères

Entre Yann Queffélec et moi, c'est toujours compliqué. J'alterne entre bonnes et mauvaises surprises et pour ce livre ci, on est plutôt du mauvais côté à tel point que j'ai failli l'abandonner ce qui ne m'arrive jamais.

J'aime m'attacher aux personnages d'un roman, or ici l'auteur nous trace le portrait d'un homme mythomane, lâche, fainéant, imbu de lui-même. Un menteur compulsif égocentrique, indifférent au sort des siens à l'exception de sa fille mais cela ne suffira pas à le racheter. On suit ses aventures et on le regarde s'enfoncer toujours plus. L'écriture de Yann Queffélec m'a également déçu même si elle accompagne au mieux les dérives de son personnage principal.

Il faudra attendre l'épilogue, les deux derniers chapitres pour que je trouve cette histoire intéressante, il est vrai qu'on se retrouve face à un virage à 180° mais c'était hélas bien trop tard.
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D'où vient l'amour

Fabregues. Maud retourne voir ses parents. La jeune fille est enceinte de Samuel, le fils du propriétaire des ateliers Poujol, où elle y travaille. Elle ne le lui a pas encore annoncé, mais elle est convaincue que le jeune homme accueillera cette nouvelle avec bonheur. En plein conflit mondial, la Résistance se met peu à peu en place, et Samuel a dans l’idée de suivre les pas de son père.



C’est un résumé très succinct que je vous livre ici, ayant trop peur de vous dévoiler trop d’événements qu’il vaut mieux que vous découvriez au fur et à mesure de votre lecture. Si au départ, j’ai pensé lire un roman tournant autour d’une histoire d’amour, je me suis vite aperçue que ce récit, c’est bien plus que cela.



En pleine Seconde Guerre Mondiale, les personnages vont évoluer. Le récit est divisé en deux grandes parties, la première étant davantage centrée sur Maud et Samuel et la deuxième, plutôt sur le mouvement de Résistance.



J’ai été conquise par la première partie, que j’ai trouvée très émouvante et qui est servie par une héroïne touchante et inspirante. Maud est une jeune femme affirmée, qui se bat pour ceux qu’elle aime. Durant ces quelques pages, le lecteur pourra voir comment les deux jeunes gens se sont rencontrés.



La deuxième partie mettra davantage en exergue le courage des personnages. J’ai été extrêmement touchée par eux et par tout ce qu’ils mettent en place afin de survivre pendant la période d’Occupation et les risques qu’ils prennent pour aider ceux qui en ont besoin. Le roman prend donc une tout autre tournure en deuxième partie.



La plume de l’auteur m’a beaucoup plu. J’aime autant vous prévenir, dans ce roman le style de l’auteur sera très particulier. Avec un langage fait d’images et un ton alternant entre légèreté et gravité, le roman a une véritable touche d’originalité.



Un roman qui débute comme une romance, mais qui prend une multitude d’autres directions jalonnées d’émotions et de bouleversements. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Les noces barbares

J'ai tendance à me méfier des livres qui ont reçu ce genre de prix, car en général, ils me déçoivent. Ici, on ne peut pas dire que ce soit le cas. En-dehors du fait qu'il y a pas mal de "coquilles" (vieille édition de France Loisirs), c'est un roman assez poignant, voire choquant à certains moments. On rentre, dès le départ, dans cette ambiance sordide : dès le premier chapitre, on comprend vite qu'on est loin du pays des "bisounours"... Malgré le côté sombre du récit, où l'on suit le calvaire de Ludovic depuis sa naissance jusqu'à l'âge presque adulte, on rentre bien dedans et on passe un bon moment de lecture malgré tout. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi dur, aussi dérangeant, c'est en fait une belle surprise. Ce livre marque les esprits, je vais l'avoir dans la tête un moment je pense.



[Lu en avril 2020]
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Adieu Bugaled Breizh

Le Point. 05/11/2021.



La justice britannique s’est rangée, vendredi 5 novembre, à la thèse de l’accident de pêche pour expliquer le naufrage du chalutier français Bugaled Breizh, qui a fait cinq morts en 2004, écartant la thèse du sous-marin défendue par les familles des victimes. Cinq ans après le non-lieu définitif prononcé en France, les proches des victimes espéraient que les trois semaines d’audiences tenues en octobre à la Haute Cour de Londres permettraient de faire apparaître de nouveaux éléments susceptibles de relancer l’enquête.



Mais alors que la justice française n’avait pu trancher entre l’hypothèse d’un sous-marin et celle d’un accident de pêche, le juge Nigel Lickley s’est montré plus catégorique et a douché leurs espoirs. Le chalutier a « coulé en raison d’un accident de pêche », a-t-il tranché en rendant ses conclusions, ajoutant qu’aucun autre vaisseau n’était impliqué que ce soit en surface ou non. Le magistrat a indiqué que la « cause probable » du naufrage est que son train de pêche se soit enterré dans le fond marin, conduisant vraisemblablement « à une perte progressive de la stabilité du navire ».



Le bateau breton a sombré très rapidement le 15 janvier 2004 au large des Cornouailles, au sud-ouest de l’Angleterre, où il pêchait dans des conditions météorologiques plutôt bonnes. Les cinq marins qui se trouvaient à bord avaient été emportés par le fond. « Je chavire, viens vite ! » avait lancé ce jour-là le patron du Bugaled Breizh (« Enfants de Bretagne » en breton), Yves Gloaguen, dans un appel de détresse à l’un de ses confrères à la mi-journée.



À LIRE AUSSI« Bugaled Breizh » : Néerlandais et Britanniques nient l’implication d’un sous-marin
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Les noces barbares



C'est l'histoire d'une jeune fille naïve qui n'aurait pas du croire un militaire américain. C'est l'histoire d'un enfant qui n'aurait pas du naître mais qui est né quand même. C'est l'histoire d'un enfant qu'on garde caché dans un grenier. C'est l'histoire d'un enfant dont sa mère et ses grands-parents tente de nier l'existence. C'est l'histoire d'un enfant qui ne sait pas ce qu'est une mère. C'est l'histoire d'un enfant qui ne sait pas comment c'est d'être aimé. C'est l'histoire d'un enfant qui ne sait pas aimer.



Yann Queffélec nous livre dans son roman la désespérance à l'état brut. Désespérance d'une femme sauvagement violée, devenue mère par accident et voulant de toute ses forces redevenir la petite fille qu'elle était le jour d'avant. Désespérance d'un enfant qui voudrait tellement que sa mère l'aime et qui ne sait qu'exprimer maladroitement ce désir qui le bouffe de l'intérieur.



D'une noirceur profonde, que même l'éclat de la mer ne parvient pas à illuminer, la vie de Ludo n'est faite que de malentendus et maladresses. Les adultes sont tous malheureux, l'amertume ayant rendu la majorité d'entre eux cruels, incapables de détecter la détresse chez un enfant perdu dans le tourbillon d'une vie qu'il n'a pas demandée.



Il n'y a pas vraiment d'émotion dans ce Goncourt 85, juste des faits, des relations qui ne se nouent pas, des gens horribles, des situations horribles. Et ça laisse un parfum de gâchis, teinté de colère, des besoins de raconter jamais écoutés, des envies d'amour jamais assouvies comme si l'idée d'une vie heureuse était un mirage.
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Tabarly

Eric Tabarly est chanceux…

Chanceux, oui : qui peut bénéficier comme biographe d’un équipier fidèle et admiratif doublé d’un marin-écrivain ? Et quel écrivain : Yann Queffélec ! Je me souviens encore de l’effet que m’avait fait en son temps (c’était en 1985) la lecture de « Les noces barbares », prix Goncourt de cette année-là et découverte pour moi d’un futur grand…



Dans cette biographie maritime d’Éric Tabarly, Yann Queffélec nous retrace la vie d’un amateur de bateaux plus que de la mer. Un texte quasiment bâti comme un roman ou l’on découvre l’enfance de Tabarly bercée par les mauvaises plates au gré du vent, parfois mauvais… On le voit aviateur, un temps puis sauveur de Pen Duick 1er, ensuite baroudeur de haute mer, enfin … enfin… enfin , cette nuit-là, où « quelque chose arriva »… On est par 51°18’N – 5°53’W et le vent fraîchit. Il faut affaler la grand-voile et hisser la voile de cape. Erwan Quéméré prend la barre quand Tabarly se met à la manœuvre. On ne lofera pas, ordre du skipper. Pen Duick rebondit sur les vagues pour finir par verser sur tribord et se relever brutalement sur bâbord : ruade fatale de l’embarcation qui projettera Tabarly à la mer…Il ne verra pas Fairlie où se sont donné rendez-vous bon nombre de voiliers mythiques…



Qui mieux que Yann Queffélec pouvait nous retracer la vie de ce marin d’exception, lui qui navigua souvent à ses côtés ; et dont la prose peut se faire violente comme une déferlante sur le pont ou caressante comme une brise du petit matin ? Personne assurément. Ajoutons à cela un récit émaillé de termes nautiques : l’ambiance y est et le souvenir me revient des grands exploits de ce cachotier de marin sorti des brumes qu’était Tabarly dans ses grandes victoires transatlantiques quand tous le pensaient perdu. On rencontre Alain Colas, également, l’ancien élève devenu rival du Maître, perdu dans sa mégalomanie et seul sur le pont de son quatre mâts de soixante-douze mètres : Manuréva…



Un régal pour les amoureux de mer, de voile et de bateaux, même si on peut reprocher à Yann Queffélec de se mettre un peu trop en valeur par rapport à son sujet.

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Les noces barbares

Un roman choc qui s'ouvre sur une scène de viol : Nicole adolescente croyait avoir trouvé le prince charmant en la personne de Will, soldat américain ... elle se retrouve humiliée et salie par trois soldats.

De ce viol nait Ludovic ... C'est son destin que l'on suit dans ce roman. Rejeté, méprisé, torturé mentalement par une mère qui refuse sa présence, c'est un récit poignant que nous livre Yann Queffélec.

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