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Richard, cependant, pensait résumer la situation rappelant que pour arrêter cette maladie, si ele s'arrêtait pas d'elle-même, il fallait appliquer les graves mesures de prophylaxie prévues par la loi ; que, pour faire, il fallait reconnaítre officiellement qu'il s 'agissait de la peste; que à cet égard et la certitude n'était pas absolue qu'en conséquence, cela demandait réflexion.

- La question, insista Rieux, n'est pas de savoir si les mesures prévues par la loi sont graves mais si elles sont nécessaires pour empêcher la moitié de la ville d'etre tuée Le reste est affaire d'administration et, justement, nos institutions ont prévu un préfet pour régler ces questions.

- Sans doute, dit le préfet, mais j'ai besoin que vous reconnaissiez officiellement qu'il s'agit d'une épidémie de peste. Si nous ne le reconnaissons pas, dit Rieux, elle risque quand même de tuer la moitié de la ville. Richard intervint avec quelque nervosité. - La vérité est que notre confrère croit à la peste. Sa description du syndrome le prouve.

Rieux répondit qu'il n'avait pas décrit un syndrome, il avait décrit ce quil avait vu. Et ce qu'il avait vu c'étaient des bubons, des taches, des fièvres délirantes, fatales en quarante-huit heures. Est-ce que M. Richard pouvait prendre la responsabilité d'affirmer que l'épidémie s'arre- terait sans mesures de prophylaxie rigoureuses? Richard hésita et regarda Rieux :

-Sincèrement, dites-moi votre pensée, avez-Vous la certitude qu'il s'agit de la peste ?

-Vous posez mal le problème. Ce n'est pas une question de vocabulaire, c'est une question de temps.
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Je partagerais avec ma fille les dures, mais sages leçons d’une vérité brutale, mais immuable : pour certains d’entre nous, la vie ne sera pas enchantée comme un rêve d’été.

Elle sera assassine.

Vous devrez l’être deux fois plus.
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Même lorsque le docteur Rieux eut reconnu devant ami qu'une poignée de malades dispersés venaient son sans avertissement, de mourir de la peste, le danger demeurait irréel pour lui. Simplement, quand on est on est médecin, on s'est fait une idée de la douleur et on a un peu plus d'imagina tion. En regardant par la fenêtre sa ville qui ville qui n'avait pas changé, c'est à peine si le docteur sentait naitre en Jui iéger éceurement devant l'avenir qu'on appelle inquictude. Il essayait de rassembler dans son esprit ce qu'il savaít de cette maladie. Des chiffres flottaient dans sa mémoire et il se disait que la trentaine de grandes pestes que l'histoire a connues avait fait près de cent millions de morts. Mais qu'est-ce que cent millions de morts ? Quand On a fait la guerre, C'est à peine si on sait déjà ce qu'est un mort. Et puisqu'un homme mortn'a de poids que si on l'a vu mort, cent millions de cadavres semés à travers I'histoire ne sont qu'une fumée dans l'imagination. Le docteur se souvenait de la peste de Constantinople qui, selon Procope, avait fait dix mille victimes en un jour. Dix mille morts font cinq fois le public d'un grand cinéma. Voilà ce qu'il faudrait faire. On rassemble les gens à la sortie de cinq cinémas, on les conduit sur une place de la ville et on les fait mourir en tas pour y voir un peu clair.
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Le mot de « peste » venait d'être prononcé pour la première fois. A ce point du récit qui laisse Bernard Rieux derrière sa fenêtre, on permettra au narrateur de justifier 1'incertitude et la surprise du docteur, puisque, avec des nuances, sa réaction fut celle de la plupart de nos conci- toyens. Les fléaux, en effet, sont une chose commune, mais on croit difficilement aux fléaux lorsqu'ils vous tombent sur la tête. II ya eu dans le monde autant de pestes que de guerres. Et pourtant pestes et guerres trouvent les gens toujours aussi dépourvus. Le docteur Rieux était dépourvu, comme l'étaient nos concitoyens, et c'est ainsf qu'il faut comprendre ses hésitations. C'est ainsi qu'il faut comprendre aussi qu'il fut partagé entre l'inquiétude et la confiance. Quand une guerre éclate, les gens disent : « Ça ne durera pas, c'est trop bête. » Et sans doute une guerre est certainement trop bête, mais cela ne l'empêche pas de durer. La bêtise insiste toujours, on s'en apercevrait si lon ne pensait pas toujours à soi. Nos concitoyens à cet égard étaient comme tout le monde, ils pensaient à eux-mêmes, autrement dit ils étaient humanistes : ils ne croyaient pas aux fléaux. Le fléau n'est pas à la mesure de l'homme, on se dit donc que le fléau est irréel, c'est un mauvais rêve qui va passer. Mais il ne passe pas toujours et, de mauvais rêve en mauvais rêve, ce sont les hommes qui passent, et les humanistes en premier lieu, parce qu'ils n'ont pas pris leurs précautions.
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- Tu n'as pas peur de finir comme une loseuse? À faire la manche et à chanter dans le métro de New York?

Scarlett avait penché la tête sur le côté, pensive.

- J'ai bien plus peur de laisser tomber et de passer le reste de ma vie à me demander si jy serais arrivée. Il ny a rien de pire que les regrets.
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Je ne m'intéresse pas beaucoup à l'art, mais si je pouvais l'immortaliser à ce moment précis sous forme de portrait, je le ferais.
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Bibliothèque Saint-Sulpice. Il s’agit de la seule exposition d’importance du

vivant de l’artiste. Elle regroupe 40 oeuvres, dont plusieurs récentes comme

Cumulus bleu, 1913, Pommes vertes, 1914-1915, et Le pont de béton, 1915. En

1921, il publie une brochure sur le décor de Leduc pour la chapelle du Sacré-

Coeur de l’église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End (Montréal) et, en 1938, alors

qu’il est recteur de l’Université de Montréal, il lui fait décerner un doctorat

honoris causa. Leduc n’est pas en peine et il réalise entre 1918 et 1924 des

portraits dessinés et peints de son ami.
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Son humour est apprécié et des exemples nous en sont communiqués dans ses écrits. Par exemple, dans son Journal de Sherbrooke tenu entre 1922 et 1937, il écrit en date du 5 avril 1922 : « Vu, au Cinéma, “La Lumière éternel (sic)” dont on parle tant. On dirait un musée de cire en mouvement. Je suis resté jusqu’à la fin; mais je fus ravi de voir le Christ soulevé vers le ciel, d’ou (sic) il reviendra pour juger le “Cinéma” et ses nouveaux bourreaux. (sic) », ou encore, le lendemain, 6 avril : « L’Hon J. N Francoeur Président de l’Assemblée législative, me fait savoir, par une aimable lettre qu’il se trouve beaucoup trop âgé (sic) dans son portrait. Il paraît que tout le monde le trouve aussi même des connaisseurs. On le rajeunira plus tard. »
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Ils niaient tranquillement, contre toute évidence, que nous ayons jamais connu ce monde insensé où le meurtre d'un homme était aussi quotidien que celui des mouches. cette sauvagerie bien définie, ce délire calculé, cet emprisonnement qui apportait avec lui une affreuse liberté à l'égard de tout ce qui n'était pas le présent, cette odeur de mort qui stupéfiait tous ceux qu'elle ne tuait pas, ils niaient enfin que nous ayons été ce peuple abasourdi dont tous les jours une partie, entassée dans la gueule d'un four, s'évaporait en fumées grasses, pendant que l'autre, chargée des chaînes de l'impuissance et de la peur. attendait son tour.
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Chercher interférait avec la capacité à trouver. "Ne cherche pas les champignons, regarde là où ils poussent. La nuit, ne cherche pas la piste d'un animal, va juste là où il n'y a pas d'arbres. Vois des formes et des couleurs, pas la chose elle-même."

Ce mode de pensée lui avait rendu de grands services dans ses activités d'enquêteur à l'armée. Mick procédait de la même manière que son grand-père dans les bois - ouvert à tout ce qui était autour de lui, voyant ce qui était là, et utilisant ces informations pour mieux appréhender la situation.
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(…) la poussière qui dansait sur les meubles, courtisée par tous les rayons de lumière qui se faufilaient par les fenêtres.

Puisque les besognes ménagères n’avaient jamais fait partie des attributions de Connor, la simple idée de prendre un torchon pour épousseter ne l’avait jamais effleuré.
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Ainsi on en est là, se dit-il, prêts à se massacrer entre nous pour quelques cailloux. La rébellion, toute cette merde n’est que l’excuse pour que certains puissent s’enrichir. Nous sommes des assassins aveugles, des pantins entre les mains de salopards avides comme cet Américain, comme Popay et comme ce chef du Hezbollah.
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Mon cœur déborde. Je me mets à croire que, même si nous étions ici sous une averse sans parapluie, les gouttes voleraient autour de nous sans nous atteindre.
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Des conseillers financiers et d’ex-généraux se prélassent dans un spa après une journée épuisante de fraude fiscale.
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Ce tournoi pourrait bien tout changer.

Gagner serait synonyme de liberté.

Perdre serait synonyme de damnation.
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De père, il n'avait que le nom. Peut-être n'avais-je ni son sang, ni ses pouvoirs, ni son immortalité, mais j'étais tout aussi impitoyable que lui. Il avait arrosé les épines de ma cruauté.
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Si le cocktail est un art de la rigueur et de la mesure, tenir un bar, c'est au contraire l'art du désordre; laissez déborder la vie, jouer avec les limites, accepter parfois de les dépasser, voilà ce qui a fait le succès de Frank Meier, plus encore sans doute que ces célèbres boissons.
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Pour la majorité de ces ouvriers indiens des plantations d'acajou, qui étaient à quatre-vingt-dix pour cent des agriculteurs, le concept de liberté se résumait en un vœu simple, clair et net : que l'État les laisse en paix. Ils ne voulaient plus subir d'oppression, quel que soit nom qu'on lui donnât : gouvernement, amour de la patrie, augmentation de la production, expansion économique, conquête des marchés, discipline, droit ou devoir. Ils rejetaient toutes ces pressions insidieusement transmises au peuple, toutes ces prétendues vertus, absurdes et insensées, que la dictature proclamait pour abrutir le peuple et l'empêcher de regarder en face la racine de tous ses maux.
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j'ai un besoin permanent de maîtriser ou, du moins, de penser maîtriser la situation.
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S'il y a un Dieu, il est infiniment incompréhensible, puisque, n'ayant ni parties ni bornes, il n'a nul rapport avec nous. Nous sommes donc incapables de connaître ni ce qu'il est, ni s'il est.
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