Pour préserver la solidarité du groupe, il
serait nécessaire de tracer une ligne nette, d’apparence étanche, entre, d’un
côté, les hétérosexuels et, de l’autre, les homosexuels. Pourtant, les amitiés
masculines sont en proie à une continuelle ambivalence. Tantôt glorifiées et
servant à maintenir la suprématie virile (par la cooptation et l’entre-soi),
elles tendent à devenir suspectes et dangereuses lorsqu’elles basculent dans
une trop étroite intimité…[...] Tout un système d’éducation
les pousse à se rapprocher et à admirer leurs semblables. Être un homme, un
vrai, c’est à la fois traîner en bande de mecs, les admirer, préférer leur
compagnie, dénigrer avec ses pairs les femmes, puisqu’elles restent moins
intéressantes, moins drôles, moins intelligentes, et, dans le même temps,
faire attention à ne pas se montrer trop vulnérable et à ne pas paraître trop
proche de ses « bros », en veillant à demeurer en surface dans les
discussions, en favorisant la vanne plutôt que la confession. Un gars viril
serait donc un être autosuffisant, qui n’a pas besoin d’une épaule sur
laquelle pleurer ou à qui se confier.
Ainsi, l’amitié masculine se construit généralement dans des rapports
voués à rester en surface : de proximité, oui, mais pas d’intimité. Comme le
souligne Geoffrey L. Greif, docteur en psychologie : « Les hommes ont
souvent besoin de partager des activités épaules à épaules pour se sentir
confortables avec d’autres, en comparaison des femmes qui ont des amitiés
visage à visage impliquant plus d’intimité. La plupart des hommes ne sont
pas à l’aise à l’idée de s’asseoir et de discuter en face à face. Quand les
hommes s’écoutent ou se soutiennent, c’est souvent dans le contexte
d’activités. L’impression d’une trop grande intimité fait naître la peur
d’apparaître homosexuel . »
Gérer un cimetière, c’est d’abord accompagner les vivants.
En Irlande une pinte de bière et tout est pardonné !
Je ne suis que la pouliche préférée du roi.
Je n’aime pas cette expression. Je préfère que les gens m’appellent la favorite du roi. Ça sonne beaucoup mieux, même si ça signifie la même chose.
Les gens d'ici ont les idées claires, je l'ai dit. Ils savent ce qui est juste, ce qui est bon ; ils le savaient pour moi avant même que je ne songe à mon propre destin, ils avaient déjà ces idées claires quand, enfant encore, j'allais à l'école apprendre à écrire la langue de cet état moderne.
Ils avaient aussi les idées claires sur ma famille. Mes parents, mes grands-parents sont nés ici, et comme beaucoup de villageois, mes arrière-grands-parents ont passés la frontière pour immigrer ici à l'époque des évènements.
Ainsi, nous sommes vraiment d'ici, comme les autres. Mais nous n'avons jamais cru en Dieu. Cela fait une grande différence.
J'ai toujours apprécié l'humour indulgent de Sempé sur les gens et leurs travers, leur petitesse ou leurs désirs de grandeur. Avec son regard humaniste et critique sur nos sociétés où, tout perdu qu'il est, l'être humain continue à rêver, à se croire important, à inviter des amis ou à manifester, il nous fait prendre un peu de recul et sourire de notre modeste condition humaine. Comme en plus ses dessins fourmillent de détails, on peut se plonger dedans pour y découvrir un enfant timide, des poireaux dans un sac ou un vase sur une étagère que l'on n'avait jamais remarqués. Bref, depuis des années je ne m'en lasse pas, je le trouve toujours aussi amusant et plein d'humanité.
Pas dorée. Pas bronzée. Pas peinte, ni trempée, ni teintée. Ma peau est en or véritable, ce métal chatoyant, satiné et doré… Je suis une curiosité, un objet de convoitise et de rumeur. Je suis la favorite du roi. Celle qu’il a changée en or et qu’il garde dans une cage au sommet de son château, celle dont le corps porte la marque de sa propriété et de sa préférence.
Son animal de compagnie doré… Je suis la prisonnière couverte d’or.
Il a gagné ma confiance. Mon amour. Ma loyauté. Sinon je ne serais pas ici, dans cette cage dorée.
Le principe des mortels... c'est qu'ils meurent.
Une cage reste une cage, même dorée.
Pourquoi ne pouvait-on pas conserver toute la vie cette capacité à considérer la terre, l’herbe, le bruit de la pluie et les étoiles comme des merveilles et des miracles ?
- Attends qu'il croise la route d'une jolie fille plus jeune que toi, la fesse haute et le sein alerte, et tu verras ce qu'il en fera, de son serment de fidélité.
Hadès aux Enfers frotte ses mains grises, Charon prépare ses rames, les Moires aiguisent leurs dents.
L'ambition de théorie politique est déjà là, à la fin de son discours : Françoise se propose d'analyser les règles de fonctionnement de nos sociétés - pas seulement en Afrique, mais partout dans le monde -, afin de dégager des types de fonctionnement social qui nous rassemblent tous malgré des divergences apparentes. Se situant délibérément dans le camp de l'universalisme contre les tenants du multiculturalisme, elle entend démontrer scientifiquement l'existence universelle de grands archétypes de la pensée humaine où toutes les cultures et les sociétés peuvent être confondues. C'est à cette recherche de ce qu'elle nomme les "mécanismes invariants" qu'elle souhaite désormais consacrer son temps et son énergie en tentant de trouver une logique du social.
L’endroit était assez agréable, pour un cimetière, avec beaucoup d’arbres et de bancs. Si on y avait enlevé les tombes, il aurait fait un joli parc, surtout avec le soleil qui réchauffait cette froide matinée d’avril. J’essayai de me concentrer sur la luminosité et le paysage, et pas sur ce qui se trouvait sous mes pieds.
Que les choses soient claires : je n'ai aucune intention de retourner dans mon ancien corps !
Après les cloches des campaniles, les danses et les baisers, les drapeaux agités comme des fantômes fous, venait l’heure des comptes. La joie populaire ne s’était pas complètement libérée, encore meurtrie des privations et des chagrins, encore retenue par les absents.
Les gosses qui faisaient l'école buissonnière se roulaient des joints sous le pont ou glandaient sur les bancs, tuant le temps comme ils le pouvaient.
Pourquoi est ce que tu as peint ça?
Parce que c’est la chambre des enfants que j aurai avec toi .
La vie est une sorte de voyage où l’on avance en se délestant peu à peu de ses souvenirs.