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Le Rouge et le Noir

Il est toujours intéressant de relire les classiques, la maturité permettant de poser un nouveau regard dessus, et mettre en lumière certains détails dont il est difficile de se souvenir après tant d’années. Quand, à la suite de la lecture, on (re)voit le film de Claude Autant Lara, Julien Sorel devient alors Gérard Philippe, et Louise de Rênal, Danielle Darrieux. Ces acteurs qui ont marqué leur génération et qu’on aime qualifier de « monstres du cinéma » incarnent avec talent ces deux personnages centraux du roman, dans une adaptation très fidèle au roman. Les épigrammes de début de chapitre apparaissent dans le film, en amont des scènes clés, nous permettant de refaire l’histoire en accéléré.
Le contexte historique est ici celui de la Restauration, le décor est planté, montrant l’ambiance tendue de l’époque, entre jacobins et monarchistes. Julien Sorel, athée qui se prépare tout de même à devenir prêtre, cache comme il peut son admiration pour Napoléon, est mal à l’aise à son arrivée chez l’ultra royaliste de Rênal. Stendhal raconte avant tout une histoire d’amour impossible au demeurant, une thématique qui lui est chère, et peut-être davantage encore dans « La chartreuse de Parme » que je lui préfère, et qui reste un chef d’œuvre pour moi. Stendhal, Julien Sorel, à quel point les deux se fondent pour ne former qu’un ? C’est ce qui m’a semblé intéressant de savoir en lisant la biographie de cet auteur qui cherche « la vérité, l'âpre vérité ».
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My Happy Marriage, tome 3

le début est très surprenant autant les 2 premiers tomes sont "doux", autant celui-ci est plus brutal mais cela est nécessaire. Le rapprochement et l'amour entre nos 2 héros se fait de plus en plus sentir, chose que j'apprécie lais je dois avouer que cela reste discret (peut être trop ?).

Je dois avouer que je suis très emballé par ses 3 premiers tomes, l'histoire est plaisante à lire, les dessins sont très jolies et pleins de détails.... J'attend avec impatience la sortie du tome 4 l'année prochaine.
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My Happy Marriage, tome 2

Tome 2 : Dans ce tome et grâce à la bienveillance de son époux et de Yurie, Miyo gagne en confiance et commence à apercevoir un avenir serein. Ce tome nous permet aussi d'en apercevoir un peu plus sur le passé de Miyo.

Je dois avouer que je suis très emballé par ses 2 premiers tomes, l'histoire est plaisante à lire, les dessins sont très jolies et pleins de détails.... J'attend avec impatience la sortie du tome 3
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Fish and Chips, tome 2 : Count me in

J'ai préféré le tome 1... Celui-là, j'ai du plus de mal. Je l'ai trouvé un peu ennuyeux. J'ai eu du mal à vraiment m'attacher aux personnages, surtout Nat. Et Nick est qualifié de personne "haute en couleur" mais ça ne se ressent pas tant que ça finalement. Le roman est assez court mais j'ai eu quand même du mal à le finir.
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My Happy Marriage, tome 1

Miyo est brisé et opprimé par sa propre famille, aussi lorsque celle-ci se retrouvait contrainte d'épouser un homme réputé cruel et sans cœur, elle espère simplement vivre et survivre comme elle l'a toujours fait.
La relation entre les 2 personnages se construit peu à peu même si Miyo se rabaisse tout le temps, Kiyoka se montre bienveillant et patient.
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Le Grand Secours

Une lecture à deux rythmes :
- des lenteurs comme par exemple au début pendant plusieurs pages,
- des emballements pour les pages sur l'evenement qui se produit sous le pont de Bondy, les réflexions sociales et politiques, les  rencontres sentimentales, les ateliers d'écriture et théâtre, l'émeute...
Oui, le livre a une dominante descriptive d'une unité de lieu (un lycée-collège dans la ville de Bondy et les accès pour y parvenir) , des personnages (élèves ,professeurs, ecrivain intervenant, cpe...)..
Parfois, trop longues descriptions à mon goût bien que ce soit très bien écrit et richement permettant de visualiser tout ce qui est proposé. Oui, comme le dit l'auteur dans son livre " des détails, des couleurs, des noms ,il faut qu'on ait des images."
Mais je regardais parfois le nombre de pages restantes !

Ce qui m'a quand-même captivée :
-les pages sur l'engagement/conditions de travail des professeurs , plus particulièrement ce personnage de Candice,
-les pages sur cette banlieue où "depuis longtemps, on organise le ghetto."
- les pages sur l'écrivain et l'écriture (lire pour écrire, les mots apporteraient comme un sixième sens..),
-les pages sur la politique (de la ville, de l'école...).,
- les rencontres entre les personnages

Ce qui m'a bluffée/fascinée :
Ce sont les deux chapitres de poèmes de l'élève Mohamed. Waouh, ces pépites au style et fond percutants. (J'ai pensé que Grand-Corps Malade pourraient les lire !)

Ce qui fait la singularité de ce livre , c'est qu'il est social, interrogeant le determinisme, relevant les maux d'une  banlieue "ghetto" qui réagit en émeute, où des représentants de la République (le personnel de l'Education Nationale ,la Police) continuent à y travailler bien que "Ça dysfonctionne de partout, mais on y est habitués ,on dysfonctionne en permanence." Jusqu'à quand ?

Oui ,on est là dans un lieu où il y a "le tremblement, les fissures dans la digue..." , et "c'est si facile de tomber quand tu as grandi là"


Contente d'avoir découvert le style Thomas B.Reverdy : éclectique et riche  (narration/poésie), fluide...un écrivain qui aime ses personnages...



Bien que mon avis soit mitigé du fait des  lenteurs de lecture, j'ai tout de même envie de poursuivre de découvrir les créations de Thomas B.Reverdy.


Premier livre de cet auteur,  lu dans le cadre de ma participation à un jury littéraire organisé par une association locale.

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La peste, tome 4

Un petit retour en arrière pour me rafraîchir la mémoire… le tome 1
Le trait est fin, précis et sobre… Le jeunisme des personnages est troublant …
J’ai continué avec le tome 2
Le texte est de plus en plus succinct … tout est optimisé …
Puis en route pour le tome 3
Tout sentiment est ramené à sa plus simple expression … dénué de toute profondeur … un suspense sans grand intérêt.

Le tome 4 m’attend
Prendre le lecteur pour un c.. exemple «  vous ne parlez que le langage de la raison », a t on besoin d’un petit * pour nous préciser que « cela signifie ici que le docteur veut des preuves avant d’affirmer quoi que ce soit »
L’univers du manga me semble trop réducteur, j’ai passé l’âge ?
Je cherche d’autres émotions, je vais décevoir mes petites filles, je ne pourrais pas partager leur enthousiasme et je m’en vais retourner à mon univers habituel !
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Absinthe : L'affaire Gouffé

J'ai découvert cette jeune maison d édition lyonnaise au Festival du livre Paris avec 3 titres et déjà Absinthe : l'affaire Gouffé avait retenu mon attention .

Soyons honnête, fondée sur une histoire vraie, la découverte du corps d'un huissier parisien dans une malle près de Lyon avait tout pour intrigué.

Alors je me décide enfin et quel plaisir !
Une préface de Christophe Hondelatte (gage de qualité à mes yeux), un narrateur ponctuel qui a tout pour séduire puisqu'il faut journaliste mais aussi écrivain et pas des moindres.

Pour l'histoire, elle est connue, elle témoigne des avancées de la médecine légale notamment et fait l objet de différentes vidéos YouTube.

Pour le roman, on plonge dans le visage sérieux de l huissier le jour et l homme encanaillé la nuit, les cocottes, les escroqueries.
Quant aux coupables ils sont savoureux !

Pas une seconde d ennui.
C'est bien écrit, c'est fluide, ça intrigue et retient l'attention.

Une réussite.
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Cent facettes de M. Diamonds, tome 1 : Lumi..

Un roman que je voulais découvrir, même si je savais que c'était le premier roman de ce duo d'auteures. Et franchement, malgré les défauts, j'ai passé un bon moment...

L'histoire est celle d'Amandine, une jeune stagiaire journaliste, qui va faire la rencontre de Gabriel Diamons, un homme aussi beau que puissant. Il va alors l'entraîner dans un monde de luxe et de plaisirs qu'elle ne connaissait pas. Mais est-ce qu'une relation entre eux peut encore être possible...

Autant dire que je n'ai eu aucun mal à me plonger dans l'histoire, tout parait simple pour rentrer dans cet univers. Pourtant, j'ai trouvé que les ressemblances avec d'autres romans sont très présentes, mais surtout, c'est une romance que l'on retrouve beaucoup, il y a une dizaine d'années, notamment lorsque j'ai commencé à lire de la romance. Et j'avoue que ce retour à cette époque était plutôt intéressant et rappeler des souvenirs. Cependant, ce qui m'a dérangé est la rapidité de l'histoire et le manque de détails au niveau des personnages.

Bien évidemment, je suis curieuse de lire la suite des aventures d'Amandine et Gabriel. Le second et dernier tome de cette duologie est déjà dans ma PAL.

Du côté des personnages, Amandine est une jeune femme, qui a un stage en tant que journaliste qu'elle adore. Elle ne pensait pas tomber amoureuse de Gabriel Diamonds, alors qu'elle devait juste faire un article pour son journal... Mais cette relation ne semble pas simple et surtout elle est tellement attachée qu'elle a du mal à vivre en dehors. Amandine est un personnage attachant, même si elle manque un peu de caractère pour moi.

En sa compagnie, on fait la connaissance de Gabriel Diamonds, un homme très mystérieux, qui va se dévoiler au fil des chapitres. J'avoue qu'il ne reste pas un homme très mystérieux longtemps, on apprend ses secrets très rapidement. Néanmoins, j'avoue ne pas forcément comprendre ses actions... J'espère que le prochain tome me fera mieux le comprendre.

S'agissant du style des auteures, on voit qu'il y a eu une évolution de leur plume au fil des romans. Mais cela n'a pas été désagréable de découvrir le début pour encore plus apprécier les prochains.

Un premier tome intéressant, qui m'a fait passer un bon moment de lecture, malgré quelques défauts.
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Légendes enchantées de la Table Ronde

Très heureux de proposer cet ouvrage ! Non seulement parce que Gründ est pour moi l'éditeur par excellence des recueils pour la jeunesse avec sa célèbre collection qui depuis 70 ans rassemble des contes et légendes de tous les pays. S'inscrire dans cette tradition est un honneur pour moi !

Mais ce n'est pas tout, je suis particulièrement sensible aux illustrations de Jean Mallard qui ici donne le meilleur de lui-même.

Un des ouvrages dont je suis le plus fier !
Lien : https://www.tristan-pichard...
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Sherlock Holmes : Le Malade à demeure

Nouvelle faisant partie des Mémoires de Sherlock Holmes, racontées par le Docteur Watson.

Il s'agit ici d'une enquête résolue en un temps record. Le célèbre inspecteur est contacté par un jeune médecin qui lui raconte comment, grâce à un investisseur, il a pu établir son cabinet dans un bon quartier de Londres. Mais soudain cet homme, qui vit au-dessus du cabinet médical et consulte quotidiennement, (le malade - ou patient - à demeure qui donne son titre au récit) est devenu obsédé par la peur d'un cambriolage. Quand un duo étrange vient deux jours de suite consulter le médecin, ce dernier en appelle à l'aide de Sherlock Holmes.

Une enquête rondement menée par l'occupant de Baker Street. Les qualités de notre cher inspecteur, son sens de l'observation, de la déduction. Ce cher Watson est fidèle à lui même, toujours surpris par la capacité de son ami à voir ce qui échappe au commun des mortels.
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Les Sept Soeurs, tome 6 : La Soeur du soleil

Un sixième tome que j'avais envie de découvrir, car j'ai beaucoup aimé les tomes précédents. Et franchement, celui-ci est un de mes préférés depuis le début...

L'histoire est, cette fois-ci, celle d'Électra d'Aplièse, un des mannequins le plus en vue de la planète. Elle a tout pour elle : belle, riche et célèbre. Pourtant, depuis la mort de Pa Salt, elle est tombée dans la spirale infernale de la drogue et de l'alcool. C'est alors qu'elle reçoit la lettre d'une inconnue, qui dit être sa grand-mère...



Dès les premières pages, je n'ai eu aucun mal à me plonger dans cette nouvelle histoire, car j'ai trouvé le personnage d'Électra très attachant et la révélation de ses origines très intéressante. Et surtout, j'ai trouvé que cela allait vraiment la changer dans son futur, la faire remonter la pente. Je pense que c'est ce côté-là qui fait que j'ai d'autant plus apprécié ma lecture.

Évidemment, la fin me donne envie de continuer la Saga avec le septième tome sur la sœur disparue, qui est déjà dans ma PAL pour le début de l'année 2024.

S'agissant de notre narratrice principale, Électra, je n'ai eu aucun mal à m'attacher à elle, bien au contraire. Il faut dire qu'elle a vraiment tout pour me plaire. Certes, elle n'a pas une vie facile, elle est un peu perdue. Pourtant, le fait de connaître ses origines va lui permettre de remonter la pente et de pouvoir penser à l'avenir plus sereinement. Tu l'auras compris à la lecture de ma chronique, je me suis énormément attachée à ce personnage.



C'est une évidence, j'ai aussi apprécié la plume de l'auteure. Il faut dire que je m'y suis bien habituée depuis le début de la Saga. Et je pense que je lirais d'autres romans de l'auteure.

Un sixième tome où l'on découvre l'histoire d'Électra, qui est vraiment celle que je préfère jusqu'ici.
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Alabama 1963

Les lois changent, la société change, il y a deux noirs pour porter le cercueil du président Kennedy en ce mois de novembre 1963. Et pourtant en Alabama, les tensions entre les communautés sont bien réelles. Une gamine noire disparaît, une autre est retrouvée assassinée.

Sous le prétexte d’une enquête policière, les deux auteurs nous décrivent l’Amérique du début des années 60 et l’atmosphère étouffante en Alabama où la ségrégation continue de sévir et où le Ku Klux Klan veille. Ce récit est porté par un duo improbable, Bud, un ancien flic reconverti en détective, bougon, alcoolique et légèrement raciste et Adela, femme de ménage noire, veuve, mère de famille, toujours de bonne humeur et d’une grande lucidité. On s’attache à ces deux personnages qui vont collaborer pour notre plus grand bonheur. Un style très agréable, une belle découverte.
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Les super vilains peuvent aussi tomber amou..

Un peu déçu par ce livre ! J'aimais l'idée d'un roman humoristique sur des supers vilains mais dans les faits, j'ai eu du mal avec à peu près tout. Je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages, même si Singer était un peu marrant. Le problème aussi c'est que leur relation tourne pratiquement exclusivement autour du sexe. Il n'y a pas vraiment d'histoire concrète avec le fait qu'ils soient des vilains, juste des excuses pour qu'ils se rencontrent et se désirent tout en se détestant.
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La Mer de la tranquillité

Première plongée dans l'univers captivant de l'autrice canadienne que j'ai découverte grâce à la recommandation enthousiaste de Mélissandre @enlivrons_nous ! "La mer de la tranquillité" est une véritable aventure littéraire qui m'a transportée bien au-delà de mes habitudes de lecture.

Après un départ un peu déconcertant, je me suis complètement laissée emporter par cette fascinante odyssée temporelle, naviguant entre les années 1912 et 2401, et tissant des liens entre les différents personnages pour converger vers une conclusion aussi saisissante qu'imprévisible. Cette fusion de science et de poésie, entre douceur et mélancolie, a su me charmer. "La mer de la tranquillité" est une expérience de lecture que je renouvellerai.
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Un homme amoureux

De l'extra-ordinaire à partir de l'ordinaire…

C'est avec beaucoup d'attachement et de tendresse pour l'auteur norvégien Karl Ove Knausgaard que je viens de terminer le deuxième tome de son autobiographie titanesque, intitulée non sans une certaine ironie Mon Combat.
Les mille et une variations sur l'amour, sa survenue en coup de foudre pour Linda, jeune femme d'une très grande fragilité, ses débuts balbutiants et idylliques, son acmé en une explosion enchanteresse, l'arrivée des enfants fruits de cet amour, puis son délitement d'abord progressif, puis violent, font suite aux variations sur la mort, en l'occurrence la mort de son père, dans le premier tome.
Combat de l'auteur adolescent face à un père d'une autre époque puis combat du deuil à mener à la mort de celui-ci dans le premier tome. Combat de l'écriture, ici dans ce second opus, au milieu des couches, des poussettes, des crises, nombreuses, avec Linda, des amis qui l'ennuient avec lesquels il faut composer, de la voisine alcoolique qui ne supporte aucun bruit, de ce quotidien absurde que seuls l'art et la nature permettent d'illuminer, que seule l'écriture permet de transcender.

« Quand j'étais avec les autres, je me sentais lié à eux, incroyablement proche d'eux et mon empathie pour eux était profonde. Si profonde même que leur bien-être passait toujours avant le mien. Je me soumettais à eux jusqu'à l'effacement et, par un mécanisme interne que je ne contrôlais pas, je faisais passer leurs réflexions et leurs opinions, quelles qu'elles soient, avant les miennes. Mais dès que j'étais seul, les autres ne signifiaient plus rien. Non pas que je ne les appréciais pas ou les avais en horreur, au contraire, j'aimais la plupart d'entre eux et ceux que je n'aimais pas vraiment, je leur trouvais toujours une qualité qui me plaisait ou du moins que je trouvais intéressante et qui pouvait m'occuper l'esprit dans l'instant. Mais les aimer ne voulait pas dire que je m'intéressais à eux. C'étaient les contingences sociales qui me liaient, pas les gens. Entre les deux, il n'y avait rien. Soit j'étais dans l'étroitesse de l'effacement, soit dans l'ampleur de la distanciation. Or la vie quotidienne se jouait entre les deux. Peut-être était-ce pour ça que j'avais tant de difficultés à la vivre. La vie quotidienne, avec son lot de devoirs et d'habitudes, je l'endurais. Mais elle ne me réjouissait pas, je n'y voyais aucun intérêt et elle ne me rendait pas heureux. Ce n'était pas le manque d'envie de laver par terre ou de changer les couches mais quelque chose de plus profond que j'avais toujours ressenti : l'impossibilité d'y voir une quelconque valeur doublée d'une profonde aspiration à autre chose. Si bien que la vie que je menais n'était pas la mienne. J'essayais de la faire mienne, c'était mon combat, je le voulais vraiment, mais en vain, car mon envie d'autre chose vidait tout ce que je faisais de son contenu.»

L'amour est donc au centre de ce deuxième opus mais aussi son combat pour écrire, tiraillé entre son engagement familial prenant (trois enfants arrivent très vite dans ce couple à la relation compliquée dès le départ) et son besoin vital de solitude et de liberté, également son regard très caustique de Norvégien sur la Suède, mais aussi les émotions complexes induites par la paternité depuis l'émerveillement, l'adoration en passant par la fierté mais aussi l'agacement, le tout analysé à travers le prisme du quotidien le plus prosaïque (je sais à présent ce qu'aime cuisiner Karl Ove, ce qu'il aime boire, notamment ce thé noir avec une goutte de lait de très bon matin, sa première cigarette dans la petite cour lorsque le soleil se lève…) quotidien qui le dispute aux nombreuses réflexions philosophiques, métaphysiques les plus profondes, brillante construction digressive qui avait fait le sel du premier tome et que nous retrouvons ici de façon encore plus présente, je trouve, donnant une belle profondeur à ce livre.

L'articulation de la pensée sur des sujets aussi variés que l'amour, la peinture, la famille, ses difficultés avec la parentalité, les connaissances et les amis, la littérature, les différences culturelles entre son pays d'origine et la Suède, fait de de récit éminemment personnel et intime une histoire universelle dans laquelle nous nous retrouvons, confusément, en lumineuses réminiscences ou troublantes hontes. J'ai fait miennes ses odes à la nature, à la littérature, à la vie, miennes ses pensées inavouables pourtant avouées avec une franchise déconcertante. Je me disais parfois « oui j'ai déjà éprouvé cela », pensée enfouie, cachée sur laquelle l'auteur pose des mots, extériorise.
Ce livre est riche de références musicales, de peintures, de photos et de références littéraires. Il nous parle par exemple avec passion du langage de Paul Célan dans ses poésies, de la couleur dans les peintures de Georges Braques et de David Hockney, de la couleur de la neige dans celles de Claude Monet, de l'idéal chrétien dans les livres de Dostoïevski…et lui-même, en tant qu'amateur de peinture, ne cesse d'avoir le regard du peintre sur les couleurs, de nombreux tableaux ne cessent d'émerger de cette lecture notamment lorsque l'auteur décrit la nature.

« Quelques rares pommes pendaient encore aux deux pommiers en contrebas du sentier. Leur surface, ridée et couverte de taches noires, avait gardé ses couleurs rouge et vert assombries, atténuées, qui semblaient avoir grandi en elles, en même temps que les branches nues et noires qui les entouraient, les renforçaient. Quand on les voyait se détacher sur la forêt incolore, elles chatoyaient littéralement. En revanche, quand on les voyait sur fond de cabanons rouges, leurs teintes s'estompaient, se voyaient à peine ».

Knausgaard touche également d'un doigt délicat les aspects métaphysiques de l'existence. C'est moins un nihilisme qui anime l'auteur qu'une croyance absolue aux éléments naturels dont les cycles se déroulent au-delà de nous.
« Les étoiles clignotent au-dessus de nos rêves, le soleil brille, l'herbe croît et la terre, oui, la terre, elle engloutit toute vie en effaçant la moindre trace et elle recrache de la vie toute neuve en une cascade de membres et d'yeux, de feuilles et d'ongles, de paille et de queues, de peau, de fourrure, d'écorce et d'entrailles, pour les engloutir de nouveau. Et ce que nous ne comprenons jamais vraiment ou ne voulons pas comprendre, c'est que ça se passe au-delà de nous, que nous ne sommes pas partie prenante, que nous sommes seulement ce qui vit et meurt, aussi aveuglément que les vagues de l'océan ».

Le livre ne manque cependant pas d'humour, j'ai parfois explosé de rire en imaginant la tête de Karl ove lors du cours de rythmique postnatale secouer des maracas, en l'imaginant animateur contraint d'une crèche parentale une semaine durant, ou en poussant son landau dans les rues de Stockholm, rongeant son frein, comme atteint dans sa virilité.
Son regard de Norvégien sur la Suède est également savoureux. le côté réactionnaire, lisse, froid et distant de ce pays est décrit de façon réjouissante. Je n'aurais pas cru qu'il y avait tant de différences culturelles entre la Norvège et la Suède, ces deux pays scandinaves. On sent à quel point il ne trouve pas sa place dans ce pays, sorte de grain de sable bien rustre, brut de décoffrage, personnage plein de crevasses et d'aspérités dans cette société bien huilée. Et, surtout, monter des meubles Ikea le rend littéralement fou.


Ce qui est étonnant et troublant c'est d'imaginer l'auteur, de le voir comme si nous étions avec lui et qu'il nous parlait. J'avais vraiment le sentiment d'être à ses côtés, de l'écouter en prenant un verre avec lui. Sans doute que sa plume au style direct, franc, spontané, sans fioritures ni circonvolutions, sans compromis, sans idéalisme participe à cette proximité. Son visage charismatique aussi, son regard profond, assez médiatisé depuis l'obtention de plusieurs prix, notamment le prix Brage qui met à l'honneur chaque année la nouvelle littérature norvégienne, sans oublier en 2017, le tome "Aux confins du monde" sacré meilleur livre de l'année par le magazine Lire. L'auteur a également obtenu le Prix Médicis essai 2020 pour "Fin de combat". Et comme pour le premier tome, cette proximité participe au fait de ne pouvoir lâcher le livre, totalement immergée dans l'intimité de l'écrivain. Certes l'auteur ne parle que de lui, il y a indéniablement un côté narcissique que certains lecteurs ont pu trouver gênants, voire malsains, ce d'autant plus qu'il nomme précisément absolument toutes les personnes, n'embellit pas, n'enveloppe jamais son récit d'aucune fiction, mais j'ai eu le même sentiment que pour le premier tome, le fait que de cette histoire très intime il parvient à effleurer l'indicible et à faire émerger l'universel.

Je finis donc sous le charme alors que j'avais commencé ma lecture avec la crainte d'être déçue après le coup de coeur éprouvé pour le tome précédent, souvent perçu comme le meilleur de l'hexalogie. Ce livre m'a donné des clés sur ma vision d'être avec les autres, moi qui suis également assez solitaire, voire sauvage par moment, il m'a fait sourire, m'a troublée par moment tant je comprenais ce que ressentait l'auteur, m'a choquée à d'autres tant il frise la misanthropie et la mauvaise foi. Il m'a donné envie de découvrir plus en détail certains auteurs et certains peintres, il m'a invité imperceptiblement à plonger en moi-même, à reconsidérer mon quotidien, mes désirs, mes aspirations, ma propre liberté. Un livre somme, un livre monde. Un livre profondément humain.

« C'était la vie rêvée. Se lever à six heures, prendre une tartine au petit-déjeuner, une cigarette et un café sur le pas de la porte que le soleil commençait à chauffer et d'où on voyait le pré et la lisière de la forêt, aller à bicyclette à la gare avec dans mon sac à dos les sandwichs qu'Ingrid m'avait préparés, lire dans le train, monter au bureau et écrire, rentrer vers six heures en traversant la forêt comme saturée de couleurs sous le soleil, et reprendre la bicyclette à travers champs jusqu'à la petite maison où ils m'attendaient pour le dîner, et le soir peut-être faire un plongeon dans l'eau avec Linda, rester dehors à lire un peu et se coucher de bonne heure ».

Oui, voilà…Tout simplement…vibrations de connivence d'une lectrice amoureuse d'un auteur « brut de décoffrage » à la sincérité désarmante placé dans une lutte, perpétuelle, entre ce qu'il aimerait être dans l'idéal et celui qu'il est...


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Réseaux sociaux !

A l'égard de qui pense différemment ou est différent, l'invective, le brocard, l'insulte et la dérision ne sont pas nés avec l'ère du tout numérique, pas plus que l'intolérance ou la haine.
De la même façon, la manipulation et le conditionnement des esprits ne datent pas d'hier.
Pour vendre du papier, rien de tel qu'une bonne polémique avec si possible un bouc émissaire sur qui se défouler et déchaîner les passions les plus viles. Il n'y avait pas d'ordinateur au temps de l'affaire Dreyfus. Pas d'internet autour du petit Grégory sur les rives de la Vologne.
L'individu moutonnier suit volontiers le troupeau de ses semblables pour bêler de concert avec eux. Il n'y avait pas d'algorithme pour passer au tout bagnole dans la France pompidolienne alors que dès 1896, Svante Arrhenius avait pourtant publié en Suède une étude qui disait tout (ou presque) de l'effet de serre causé par l'émission de dioxyde de carbone dans l'atmosphère! Mais c'est loin, la Suède!
Sur le fond, je pense donc que rien ne change jamais puisque les tares de l'espèce homo sapiens sont immuables. En revanche, sur la forme, dès lors qu'avec le tout numérique et le déploiement tentaculaire des algorithmes, homo numericus prend le relais comme un mutant finit par supplanter la souche dont il est issu, les défauts s'accentuent et prennent une ampleur inédite dans l'histoire des sociétés humaines.
Tout cela est extrêmement bien analysé dans ce livre dont la lecture devrait être vigoureusement encouragée. Elle permettrait peut-être d'espérer que l'on tourne sept fois la souris dans sa main avant de cliquer, voire, caressons ce doux rêve, de laisser tomber la tablette et le téléphone!
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La plus secrète mémoire des hommes

Ce livre m'a été super bien vendu par ma libraire, mais j'ai été déçue. Il ne m'a pas convenu. Je n'ai pas trop accroché l'histoire de ce livre qui tue, le contexte de magie, les différents personnages qui gravitent autour de l'écrivain, cette simili enquête où l'on fini par ne plus comprendre qui est en train de raconter quoi, à quel époque.
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Le tournesol suit toujours la lumière du soleil

Au printemps 1861, les Etats-Unis sont au bord de la guerre civile et la Confédération comme l'Union intensifient la conscription chaque jour un peu plus.

L'histoire suit trois femmes qui nous racontent leur histoire chacune leur tour, chapitre après chapitre.
Georgy vient d'une famille aisé mais décide de s'engager en temps qu'infirmière.
Jemma est noire et esclave dans une plantation de coton.
Anne-may dirige une plantation de coton.

Pour ma part, j'ai aimé la détermination de Georgy et Jemma et j'ai tout simplement détesté Anne-May.

En bref, la lecture est simple et agréable; j'ai aimé suivre trois points de vue différents sur la guerre et encore plus à travers le regard de femme que tout oppose.
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Le bastion de l'alchimiste, tome 1

Extrait :
Nouvelle série Komikku, qui sera assez courte, puisqu’elle n’a que trois volumes. J’ai un peu peur de ce genre d’adaptation de Light Novel, car justement il y a peu de tomes, donc tout sera vite expédié, sans pour autant vraiment faire honneur au support de base. J’ai essayé de chercher à combien de volumes ou chapitres s’étend le light novel, mais je n’ai rien trouvé… Impossible donc de savoir si trois volumes manga est un choix pertinent, même si à mon avis, c’est plus pour faire un coup de pub, comme tant d’autres adaptations rapides.

Une nouvelle série isekai dans la collection, encore une fois, un bourreau de travail fini par mourir d’épuisement et se retrouve transporter dans un autre monde. Ce monde, il s’avère qu’il s’agit du jeu vidéo créé par ses parents disparus. Dans celui il est devenu un maître alchimiste, avec une capacité incroyable pour un être humain. Toutefois, il semblerait qu’il ne soit pas apparu dans ce qui devait être le village de départ, et le monde dans lequel il se trouve est voué à disparaître si l’équilibre n’est pas respecté. Souhaitant vivre, avec ses proches, il fera tout pour faire comprendre la situation, malheureusement, il finira considéré comme un vil scélérat. N’ayant pas d’autres choix, il partira alors de la capitale, pour, au final, rejoindre le fameux village de départ. C’est là qu’il commencera à tout faire pour rééquilibrer la balance afin de sauver son nouveau monde. Pour cela, il fera la rencontre de plusieurs personnages, qui s’avèrent être les autres héros du jeu.

Pour ce premier tome, le protagoniste semble assez bien développé. On découvre surtout son passé durant son autre vie, tout en ayant les explications sur ce monde, d’une pierre deux coups. L’univers est pour le moment, moyennement traité, c’est surtout le système du jeu qui est expliqué. Quant aux autres personnages importants, ils sont vaguement développés pour le moment. Pour certains, tout ce que l’on sait c’est leur métier, mais aussi leur importance pour le protagoniste, qui avait fait une grosse dépression lors du décès de ses parents. Pour le reste, certaines choses semblent un peu différentes du jeu qu’il connaît, mais je suppose que cette partie ne sera pas plus développée, vu que la série est très courte. On sait aussi qu’il va finir par créer un village, alias le bastion, comme ville de secours. Je trouve que l’intrigue met quand même un peu de temps avant de vraiment se lancer, surtout pour une série prévue pour être courte.

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