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EAN : 9782070707959
192 pages
Gallimard (02/01/1987)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Julia s’est réfugiée au bord de l’Atlantique, à l’extrême pointe de la Bretagne. Elle ne peut pas aller plus loin. Son amour de la mer est inséparable de ce goût de la solitude qu’elle apprend à connaître, et de sa passion pour l’écriture, seul recours face à une douleur toujours à explorer.

Le lecteur part à la découverte de ce personnage à travers son journal : le Cahier jaune, le Cahier bleu, le Cahier vert, qu’elle a laissés derrière elle aprè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
MEA CULPA... MEA CULPA !!

Je poursuis mes rangements de bibliothèques car mes rayonnages croulent sous le poids de mes "Amis-papier"...mai j'ai l'impression de ne jamais en voir le bout... car dès que je reprends, je relis parfois...découvre des "abandonnés" ..; et plus cruellement des "oubliés" ...

injustement... Et c'est le cas de cette "Ancre bleue"... pour laquelle j'avais, en plus fait la démarche de commander l'ouvrage... après avoir été littéralement enchantée par un autre écrit de Sylvie Monange" le récit du scribe"...

Là, J'avoue que je n'ai pas achevé ce roman, non pas par manque
d'intérêt, loin de là...mais parce que trop fréquemment ma boulimie
m'a joué" encore un fichu tour !! Que d'injustices, de textes délaissés, sans véritable motif... car on les "yeux plus gros que le ventre" !!

Je vais reprendre ce texte quasiment achevé.. relis les très abondants
passages soulignés pour m'immerger à nouveau dans l'univers de
Sylvie Monange... qui m'avait captivée de par sa manière très affinée
de parler de l'écriture et de sa "quête" en la matière ! Ce que nous retrouvons dans cette "Ancre bleue"...

Ma culpabilité va grandissante, car je retrouve la prose magnifique de
"La Nuit du scribe"... et j'ai très sincèrement honte d'avoir délaissé cette "Ancre bleue", la Bretagne, et la quête de l'auteure qui paraît des plus exigeantes sur son travail d'écriture et sa volonté de se connaître,
d'avancer lucidement sur son chemin ! Triste d'avoir délaissé cette
lecture qui ne le méritait nullement...

"Je me suis remise à écrire pour repousser les forces mauvaises. Seule l'écriture m'aide à les tenir à distance puisqu'il a suffi de cet arrêt pour que je sois à nouveau envahie par elles. L'écriture m'aide à vivre en luttant contre le désespoir. L'écriture du désespoir n'est pas le désespoir, qui
est pour moi synonyme de mutisme. Ecrire le désespoir, c'est prendre le mal qu'il y a en soi pour en faire une oeuvre d'art, c'est transmuter le négatif en positif, c'est se montrer capable de sortir du cercle du silence pour donner à voir et à entendre, c'est s'inscrire dans le réél, retrouver le
contact, s'ouvrir aux autres. Ecrire pour renouer avec le monde que le désespoir sait si bien vider de son sens. Il me faut écrire si je veux rester humaine. Ma vie placée sous la sauvegarde de ma plume. L'écriture, un miroir où l'on ne se complaît pas, un miroir de vie."(p. 166)


Des lignes fabuleuses sur les mots, l'Ecriture... Cette ECRITURE, refuge , mystère, consolation, création, poésie du monde, thérapie...rebellion, prise de recul...Un chemin de lumière qui aide l'auteure à vivre et à se fortifier !!

"Gardiens des phares, ô mes semblables ! Nous nous tenons en marge, sur le bord de la côte, non par orgueil, ni par misanthropie. Car nous aimons les hommes mais les paroles quotidiennes ne nous suffisent pas pour leur parler. Nous avons le même sens du devoir [avec l'écriture], et
c'est la même tâche qu'il nous faut accomplir: porter la lumière. "(p.36)

Mon MEA CULPA a été exacerbé... par une réalité que je découvre en faisant des recherches sur Sylvie Monange... 2 livres en plus de 30 années et le silence depuis 1989... J'en suis sincèrement "affligée" car cet écrivain a une très belle plume qui nous emporte naturellement , dans des questionnements universels...comme le sens intense que l'ECRITURE peut donner à la vie, à notre vie...!
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Critique à l'encre rouge d'un roman à l'eau de rose:
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Suite au choc d'une relation qui s'est terminée dramatiquement, Julia part s'installer à la pointe bretonne, face à l'océan, et rencontre Jean, le gardien du phare.
Elle achète un cahier, puis deux, puis trois, et pendant deux ans, elle écrit son journal.
L'écriture est ici comme une thérapie, pour réapprendre à vivre, réapprendre à s'aimer, à aimer, faire sortir la mort de soi. Mais elle est aussi comme une drogue, aussi obsédante, elle accapare l'esprit et du coup empêche d'appréhender la vie.
Et puis il y a aussi la mer, houleuse, attirante, la mer et ses légendes.
C'est écrit avec beaucoup de finesse, dans un beau style. le personnage se dévoile, sa désespérance est douloureuse, ses espoirs de revivre sont émouvants.
Subsistent cependant deux points d'interrogation :
L'avertissement de l'éditeur fait-il partie du roman ?
Les mystérieux messages signés A.B. sont-ils réels ou sont-ils le fruit de l'imagination deJulia ?
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
4 février

L'écriture, régulateur du chagrin, comme les larmes.Un moyen peut-être de forger l'espoir.Cahier, encre, stylo, objets fétiches : le bonheur sous la main.

( p.131)
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Je me suis remise à écrire pour repousser les forces mauvaises. Seule l'écriture m'aide à les tenir à distance puisqu'il a suffi de cet arrêt pour que je sois à nouveau envahie par elles. L'écriture m'aide à vivre en luttant contre le désespoir. L'écriture du désespoir n'est pas le désespoir, qui est pour moi synonyme de mutisme. Ecrire le désespoir, c'est prendre le mal qu'il y a en soi pour en faire une oeuvre d'art, c'est transmuter le négatif en positif, c'est se montrer capable de sortir du cercle du silence pour donner à voir et à entendre, c'est s'inscrire dans le réél, retrouver le contact, s'ouvrir aux autres. Ecrire pour renouer avec le monde que le désespoir sait si bien vider de son sens. Il me faut écrire si je veux rester humaine. Ma vie placée sous la sauvegarde de ma plume. L'écriture, un miroir où l'on ne se complaît pas, un miroir de vie.(p. 166)
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(...) je sentais que si je voulais sauver quelque chose de cet amour si difficile à vivre, il fallait que je m'isole, et je me mettais à écrire. J'écrivais n'importe quoi, des bouts, des bribes, des morceaux, l'essentiel était d'écrire, de sortir quelque chose, parce que je savais que c'était le seul moyen de toucher à cette étreinte, de la desserrer. Au fur et à mesure que j'avançais, je sentais que je retrouvais les chemins de l'enfance, plus vastes: la forêt s'ouvrait, s'éclaircissait, les arbres recommençaient à bouger, je faisais naître une nouvelle lumière, et quand je levais les yeux, le monde était lavé et de nouveau la vie chantait. (p.99)
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9 juillet.

il faut écrire, pour conjurer le mauvais sort. Comme on touche du bois, après on est tranquille, pour quelque temps. certains écrivent un journal de bord. Moi, quand je suis heureuse, je n'ai pas besoin d'écrire. Je me suffis à moi-même, tout est dit, il n'y a pas de reste. Moi, c'est plutôt un journal de peur que j'écrirais, un journal fétiche, comme on touche du bois, de sorte qu'il n'en est rien un objet maléfique, tout au contraire, il me protège, me rend invulnérable. Il faut écrire pour guérir. Non de la vie, mais de la mort qui est en soi. Mais se battre contre la mort, ça use aussi la vie. (p.169)
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2 mai

Une écriture de patience. Rien ne presse. Et pourtant je vais quelque part, je sens qu'une histoire est entrain de se construire. (...)
C'est peut-être pour cela que je me suis mise à écrire: pour apprendre la patience, la confiance. (....)
Le journaliste ne se déplace que quand il se passe quelque chose, l'écrivain est là quand il ne se passe rien. Etre là. C'est peut-être le secret. (p.65)
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