MEA CULPA... MEA CULPA !!
Je poursuis mes rangements de bibliothèques car mes rayonnages croulent sous le poids de mes "Amis-papier"...mai j'ai l'impression de ne jamais en voir le bout... car dès que je reprends, je relis parfois...découvre des "abandonnés" ..; et plus cruellement des "oubliés" ...
injustement... Et c'est le cas de cette "Ancre bleue"... pour laquelle j'avais, en plus fait la démarche de commander l'ouvrage... après avoir été littéralement enchantée par un autre écrit de
Sylvie Monange"
le récit du scribe"...
Là, J'avoue que je n'ai pas achevé ce roman, non pas par manque
d'intérêt, loin de là...mais parce que trop fréquemment ma boulimie
m'a joué" encore un fichu tour !! Que d'injustices, de textes délaissés, sans véritable motif... car on les "yeux plus gros que le ventre" !!
Je vais reprendre ce texte quasiment achevé.. relis les très abondants
passages soulignés pour m'immerger à nouveau dans l'univers de
Sylvie Monange... qui m'avait captivée de par sa manière très affinée
de parler de l'écriture et de sa "quête" en la matière ! Ce que nous retrouvons dans cette "Ancre bleue"...
Ma culpabilité va grandissante, car je retrouve la prose magnifique de
"La Nuit du scribe"... et j'ai très sincèrement honte d'avoir délaissé cette "Ancre bleue", la Bretagne, et la quête de l'auteure qui paraît des plus exigeantes sur son travail d'écriture et sa volonté de se connaître,
d'avancer lucidement sur son chemin ! Triste d'avoir délaissé cette
lecture qui ne le méritait nullement...
"Je me suis remise à écrire pour repousser les forces mauvaises. Seule l'écriture m'aide à les tenir à distance puisqu'il a suffi de cet arrêt pour que je sois à nouveau envahie par elles. L'écriture m'aide à vivre en luttant contre le désespoir. L'écriture du désespoir n'est pas le désespoir, qui
est pour moi synonyme de mutisme. Ecrire le désespoir, c'est prendre le mal qu'il y a en soi pour en faire une oeuvre d'art, c'est transmuter le négatif en positif, c'est se montrer capable de sortir du cercle du silence pour donner à voir et à entendre, c'est s'inscrire dans le réél, retrouver le
contact, s'ouvrir aux autres. Ecrire pour renouer avec le monde que le désespoir sait si bien vider de son sens. Il me faut écrire si je veux rester humaine. Ma vie placée sous la sauvegarde de ma plume. L'écriture, un miroir où l'on ne se complaît pas, un miroir de vie."(p. 166)
Des lignes fabuleuses sur les mots, l'Ecriture... Cette ECRITURE, refuge , mystère, consolation, création, poésie du monde, thérapie...rebellion, prise de recul...Un chemin de lumière qui aide l'auteure à vivre et à se fortifier !!
"Gardiens des phares, ô mes semblables ! Nous nous tenons en marge, sur le bord de la côte, non par orgueil, ni par misanthropie. Car nous aimons les hommes mais les paroles quotidiennes ne nous suffisent pas pour leur parler. Nous avons le même sens du devoir [avec l'écriture], et
c'est la même tâche qu'il nous faut accomplir: porter la lumière. "(p.36)
Mon MEA CULPA a été exacerbé... par une réalité que je découvre en faisant des recherches sur
Sylvie Monange... 2 livres en plus de 30 années et le silence depuis 1989... J'en suis sincèrement "affligée" car cet écrivain a une très belle plume qui nous emporte naturellement , dans des questionnements universels...comme le sens intense que l'ECRITURE peut donner à la vie, à notre vie...!