Confinement, quand tu m'empêches de lire… Voilà plusieurs jours que j'ouvre un livre, en lit quelques pages, puis le repose… en ouvre un autre et fais de même… Et puis voilà que ce matin, m'apparaît sur une étagère ce petit, tout petit ouvrage, perdu entre deux mastodontes. J'avais dû l'acheter fin septembre 2018 à la Fête du livre de Merlieux : "
Aux fils du calvaire", nouvelle de
Jean-Luc Manet parue aux Editions aNTIDATA, que j'adore, et qui y étaient invitées.
Couverture noire et rouge, c'est dans le ton de l'histoire. Romain, SDF, vit dans un box. Il a pour voisins, Denis et son chien. Romain ne fut pas toujours ce "clodo" comme on appelle les gens de son engeance. Il mène une vie somme toute routinière entre bières, manche dans le métro, balades sur les quais et étapes aux bains-douches. Cette vie va quelque peu changer lorsqu'il rencontre Christelle, une jeune étudiante en journalisme qui prépare un papier sur les sans-abris ; et perd son comparse Denis, parti sans laisser de nouvelles.
Un véritable moment de plaisir entre romantisme et noirceur. Un texte dépourvu de fioritures, pas un mot superflu, pas une expression inutile, pas une phrase vaine. Et pourtant, l'écriture est d'une grande beauté, digne d'une jolie mélodie. Elle chante comme la pluie sur les toits à la fois douce et entraînante. "Sa fraîcheur et ses lumineux torrents roux perturbent ma grisaille… Par chance, la serveuse piétine le silence naissant."
Bien écrit, donc, formidablement construit, riche en informations diverses, littéraires, touristiques – Paris dans toute sa splendeur – et même médicales, ce petit texte de cinquante-et-une pages est un véritable régal.
Comme quoi, il n'est jamais trop tard pour bien faire.
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