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EAN : 9782919285211
57 pages
Antidata (02/07/2018)
4.22/5   9 notes
Résumé :
Romain est SDF. Il a pourtant un toit : un box promis à la démolition, qu’il squatte en compagnie d’un vieux clochard mutique, toujours flanqué d’un petit chien galeux. Sa vie bien réglée, entre manche quotidienne dans le métro parisien, escales aux bains-douches publics, et errances sur les quais de la Seine, est soudain doublement perturbée, par la rencontre d’une jeune étudiante en journalisme et par une vague de meurtres sordides frappant les sans-abris.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Confinement, quand tu m'empêches de lire… Voilà plusieurs jours que j'ouvre un livre, en lit quelques pages, puis le repose… en ouvre un autre et fais de même… Et puis voilà que ce matin, m'apparaît sur une étagère ce petit, tout petit ouvrage, perdu entre deux mastodontes. J'avais dû l'acheter fin septembre 2018 à la Fête du livre de Merlieux : "Aux fils du calvaire", nouvelle de Jean-Luc Manet parue aux Editions aNTIDATA, que j'adore, et qui y étaient invitées.

Couverture noire et rouge, c'est dans le ton de l'histoire. Romain, SDF, vit dans un box. Il a pour voisins, Denis et son chien. Romain ne fut pas toujours ce "clodo" comme on appelle les gens de son engeance. Il mène une vie somme toute routinière entre bières, manche dans le métro, balades sur les quais et étapes aux bains-douches. Cette vie va quelque peu changer lorsqu'il rencontre Christelle, une jeune étudiante en journalisme qui prépare un papier sur les sans-abris ; et perd son comparse Denis, parti sans laisser de nouvelles.

Un véritable moment de plaisir entre romantisme et noirceur. Un texte dépourvu de fioritures, pas un mot superflu, pas une expression inutile, pas une phrase vaine. Et pourtant, l'écriture est d'une grande beauté, digne d'une jolie mélodie. Elle chante comme la pluie sur les toits à la fois douce et entraînante. "Sa fraîcheur et ses lumineux torrents roux perturbent ma grisaille… Par chance, la serveuse piétine le silence naissant."
Bien écrit, donc, formidablement construit, riche en informations diverses, littéraires, touristiques – Paris dans toute sa splendeur – et même médicales, ce petit texte de cinquante-et-une pages est un véritable régal.

Comme quoi, il n'est jamais trop tard pour bien faire.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Après « Trottoirs », un changement insidieux de décor pour poursuivre une abrupte saga de la cloche contemporaine, sans aucun romantisme et avec beaucoup de force intérieure.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/08/01/note-de-lecture-aux-fils-du-calvaire-jean-luc-manet/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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La vie de SDF ne va pas sans ses vicissitudes, mais quand Romain trouve enfin un abri près d'un voisin mutique, il se passe des choses inattendues et dérangeantes, qui vont le conduire à mener l'enquête. Une jeune journaliste se joint à lui et le duo n'aura de cesse que de retrouver la trace de Denis, le mystérieux voisin disparu sans laisser d'adresse. Nous voici embarqués dans les bas-fonds de Paname, suspense garanti au passage. A house is not a home, when there's no one there to hold you tight, entonne un Romain attachant dans la conscience de sa propre déchéance et sa réticence à s'exposer devant la jeune femme inquisitrice qui vient déranger son quotidien paisiblement minable. Mais le duo va transcender la gêne et se mettre au service d'une cause qui les dépasse. Il doublera même la police dans leur enquête sur le terrain, laquelle restera forcément secrète, la lucidité de Romain devant la logique du système dont il est exclu l'empêchant de dévoiler l'impensable. La fin agit sur nous comme une catharsis implacable, la victime devenant bourreau et l'on ne peut retenir un frisson dont on ne sait s'il vient d'un sentiment d'horreur ou de joie. Dans le sillage du génial Haine 7, Jean-Luc Manet trace sa route, entraînant le lecteur dans des eaux troubles dont il ne ressort pas indemne.
Nathalie Barrié
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Romain revient d'un été passé en Bretagne. Il retrouve Paris, son métro, ses quais, son bain-douche et la routine d'un quotidien qui n'est pas très épanouissant. Romain est SDF. Pas facile de se faire une place dans cette ville. Mais Romain est mieux loti que certains. Il possède un box. Un petit chez lui. Et un voisin, Denis qui vit avec son chien. Ils ne se voient pas tout le temps, ils ont chacun leurs habitudes. Pourtant, Denis ne donne bientôt plus signe de vie. Pire, il disparaît complètement en laissant son chien. Cette disparition est concomitante à la rencontre de Romain avec Christelle, une étudiante en journalisme qui souhaite en savoir un peu plus sur la situation des sans-abris. Romain est d'abord sceptique, puis prend ces rendez-vous à coeur. Pourquoi ? Parce qu'en faisant le tour de ses connaissances, il se rend compte que la disparition de Denis n'est pas isolée. Pire encore, on lui demande d'aller identifier des corps ! La situation est tendue et semble inquiéter tout le monde, Christelle, les flics, les sans-abris eux-mêmes. Espérons qu'elle ne dégénère pas ! Une nouvelle qui balaye de nombreux sujets autour d'une intrigue sur la disparition et les meurtres de sans-abris. En peu de pages l'histoire nous prend, vive et effrayante quant à la vulnérabilité de ces invisibles durement touchés. On en reste sans voix. 
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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Dans cette suite de "Trottoirs", cette nouvelle nous plonge dans le quartier parisien de la Bastille où l'on retrouve notre sans domicie fixe sollicité par une journaliste qui s'intéresse aux conditions des SDF. L'aventure y est très bien écrite, rythmée, sans tomber dans le misérabilisme et teintée parfois d'une pointe d'humour noire... .
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le boxon ? Non, le Box 11. Telle est ma nouvelle adresse, un box désaffecté, parmi une douzaine d’autres, alignés au bout d’une impasse galeuse. On peut y voir une certaine cohérence avec mon existence. Boxon, Box 11, l’analogie des sons et de l’état des lieux est sans appel.
Je l’ai déniché la semaine passée, de retour à Paris après un été breton presque serein. Ca tombe bien, l’automne est en marche et commencer à salement griser le paysage. Les bourrasques bleues du Penn-ar-Bed me manquent déjà, mais les flux migratoires dictent leurs lois. Même pour faire la manche, il faut suivre le troupeau et ses transhumances. Retour à la case Paname donc.
Jusqu’au printemps dernier, je squattais un banc du côté de Bastille, le long du port de l’Arsenal. J’aimais bien. Mais un domicile ouvert à tous les vents s’avère vite n’être qu’une solution saisonnière. Dès que se gâtent les humeurs du ciel, il faut composer avec les refuges du Secours Populaire et autres gites compliqués. La promiscuité, telle un reflet dans une glace réprobatrice ou sardonique, me pèse. Je ne trouve un peu de soulagement que dans l’isolement.
En retrait du monde, mon box est parfait, étanche aux rotations d’une planète qui tourne sans moi depuis bien longtemps. Le hasard me l’a offert derrière des palissades annonçant l’érection prochaine d’une résidence de standing. Ce n’est pas exactement ce que j’y ai trouvé en me faufilant entre deux planches disjointes. Mais ça me va. Comme annoncé, je m’en ferai déloger par les chenilles processionnaires des bulldozers le jour où commenceront les travaux. Juste espérer que ce matin-là, l’hiver lui aussi aura levé le camp. En attendant, j’ai un toit, à un jet de pierre des bouches de métro Filles du Calvaire et Saint-Sébastien-Froissart, au cœur de mutations urbaines qui le rendent invisible.
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Je replonge dans le métro à la station Maubert-Mutualité, direction Boulogne. Ma tronche, tondue de frais, m’impose d’égrener un nouveau couplet. À celui du gars en vrac qui voudrait bien remplir l’écuelle du soir, se substitue la tirade du boulot perdu et de la famille aux abois. Plus porteur. Plus effrayant surtout à cette heure de sortie d’un bureau dont chacun se demande aujourd’hui s’il ne va pas s’en faire expulser le lendemain. Une pièce tendue ne les sauvera sans doute pas d’un possible licenciement, mais semble conjurer l’épée de Damoclès.
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Ca ne rate pas, la somnolence rameute mes fantômes : Virginie bien entendu, les belles années de notre petite librairie, sa longue maladie, son enterrement, notre enterrement. Le refrain tourne en boucle, notre amour des livres, notre amour tout court, notre rencontre et les années de symbiose qui suivirent. Puis les premières alertes d’un cœur vulnérable…
- Excusez-moi Monsieur. Vous accepteriez de répondre à quelques questions ?
J’ai dû m’égarer au fin fond du sommeil pour qu’un ange me parle. Il est assis à mes côtés. Les anges n’ont pas de sexe mais celui-ci est assurément féminin. Des questions ? M’extraire de la torpeur pour me poser des questions ?
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Ils briquent le monde aux aurores, mais sont priés de ne pas trop s'y attarder aux heures lumineuses.
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Présentation et lecture d'extraits de "Haine 7".
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Comment s'appelle le voisin de box de Romain ?

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