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EAN : 9782262037314
550 pages
Perrin (24/08/2017)
4.29/5   7 notes
Résumé :
Enfant, Charles Baudelaire voulait être comédien. Cette fantaisie est très sérieuse : elle révèle toute l'importance que Baudelaire accorde à l'artifice, l'élément fondateur de son dandysme. Loin d'être une mode frivole ou juvénile, le dandysme représente pour lui une philosophie qu'il revendique et manifeste autant par sa vie que par son oeuvre. Voilà, parmi d'autres thèmes, ce qu'apporte cette biographie novatrice de l'auteur des Fleurs du mal : bien des pans de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Admiré par certains, mais vilipendé par la plupart de ses contemporains, il a dû faire face aux ciseaux de la censure, se démener pour vivre, fulminer contre ses contemporains qui ne percevait pas son génie. Nourri de romantisme, tourné vers le classisme, son oeuvre apparaît de nos jours comme une sorte de synthèse entre le Parnasse et le symbolisme, étiquette imparfaite puisque l'homme était unique en son genre, précurseur et authentique, doté d'une plume particulièrement singulière et pétrie de sentiments exaltés. Marie-Christine Natta, agrégée de lettres, nous offre une biographie soignée, revient sur le dandisme de l'auteur, son addiction à la drogue, sa quête perpétuelle d'argent pour régler ses dettes, la puissance de son écriture, la syphilis qui a eu raison de lui et les diverses interprétations véhiculées depuis plus de cent cinquante ans concernant sa personnalité et son oeuvre. Il apparaît que son aspect errant ou « bohémianisme » aurait été à la fois une bénédiction et une malédiction dans la mesure où il ne s'est enraciné nulle part et a pu donner libre cours à son expression sans digues aucunes.
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Charles Baudelaire, qui a mené une vie en totale opposition avec les codes moraux de son époque, est l'image même du poète écorché vif. Non reconnu de son vivant, le poète en tira une profonde tristesse. Il sera ensuite acclamé par ses successeurs : "le vrai Dieu" selon Arthur Rimbaud, "le premier surréaliste" pour André Breton ou encore "le plus important des poètes" pour Paul Valéry. Ses oeuvres inaugurent la modernité en poésie. Marie-Christine Natta nous propose une bio sympathique. Grâce à de nombreux documents et sources de valeur, l'auteur revient sur le dandysme du poète, sur la réelle place qu'occupait la drogue dans sa vie ou encore sur la puissance de son talent, bien loin de se réduire aux Fleurs du mal.
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L'ouvrage de référence sur la bio de Baudelaire. Une somme impressionnante de près de 900 pages. Il sera difficile de faire mieux: précis, fouillé, bien construit et pas mal écrit du tout… Un seul regret: que l'épisode des mers du Sud soit si court. On aurait aimé embarquer avec ce tout jeune adulte, maladroit, persuadé de son génie, méprisant à l'égard des autres passagers pour le persuader de changer le cours de sa vie et de faire cap sur le bonheur. Mais le bonheur a-t-il jamais fait de la bonne poésie? Je me suis régalé, crénom !
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Ouvrage de référence incontournable pour connaître l’itinéraire de Baudelaire (1821-1867) d’un dandy génial, orphelin de père et adorant sa mère remariée, madame Aupick. Destin contrarié d’un poète qui a eu l’intuition d’une œuvre originale et dérangeante : une vie de bohème assumée avec pour seule vocation la poésie.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
31 août 2017
Une nouvelle biographie du chantre des "Fleurs du Mal", due à la très lettrée Marie-Christine Natta, auteure notamment d’un essai sur le dandysme, "La Grandeur sans convictions".
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Enfant, Charles Baudelaire voulait être comédien. Dans son poème en prose Les Vocations, il fait dire à un petit garçon qui lui ressemble l’immense plaisir que lui a procuré une tragédie jouée par des hommes et des femmes « bien plus beaux et bien mieux habillés que ceux que nous voyons partout ». Adulte, il reste fasciné par le théâtre, ce lieu enchanteur où la vie a une intensité superlative. Il rêve même d’un jeu dramatique absolument antinaturel où les acteurs marcheraient sur des patins très hauts, porteraient des masques plus expressifs que le visage humain, et parleraient à travers des porte-voix.
Cette fantaisie est très sérieuse, car elle révèle toute l’importance que Baudelaire accorde à l’artifice. À rebours de ses contemporains, il se détourne de la nature dont le spectacle ne l’inspire ni ne l’émeut. Il n’a même que dédain pour les fleurs et les arbres, ces « légumes sanctifiés » par les romantiques et leurs descendants. Les seuls végétaux qui l’intéressent sont ceux qu’une main artiste a sauvés de la banalité, celle d’un paysagiste qui corrige les reliefs, ou celle d’un jardinier qui cultive des plantes rares aux formes contournées. Il en est de même de la femme. Naturelle, elle ne peut être qu’« abominable et vulgaire », seulement capable de satisfaire des besoins physiologiques. Alors que parée et fardée, elle s’élève au-dessus de son animalité originelle « pour mieux subjuguer les cœurs et frapper les esprits ».
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Depuis son retour des mers du Sud, Baudelaire se partage entre des territoires bien circonscrits : son travail, sa mère, ses amis et Jeanne. Si sa mère est sa confidente privilégiée, ses amis, même les plus proches, ignorent l’essentiel de sa vie personnelle. C’est par hasard que Banville et Nadar apprennent sa liaison avec Jeanne. C’est par hasard également que Le Vavasseur découvre les souffrances que l’infidèle lui fait endurer : un soir, au théâtre, les deux amis s’apprêtent à entrer dans leur loge. Constatant qu’elle est occupée, ils s’installent dans celle d’en face. Baudelaire, qui a « l’œil du chat, le nez du chien et l’ouïe du sauvage », darde son regard sur la place prise. Au moment où il entend « le petit coup sec d’une porte qui se ferme », il bondit comme un tigre et entraîne Le Vavasseur à sa suite pour savoir qui s’est enfui. Ému et haletant, il parvient cependant à user de sa politesse exquise pour obtenir de l’ouvreuse qu’elle le laisse entrer dans ce lieu qui l’inquiète tant. Personne. Il s’écrie alors, avec un vrai accent de douloureuse jalousie : « Jeanne était là ! »
Il laisse parfois échapper une émotion ou un aveu, mais jamais ne s’épanche sur les affres dans lesquelles le plongent les trahisons de sa maîtresse, les humiliations du conseil judiciaire et les poursuites des créanciers. Ses amis ne lui seraient, en l’occurrence, d’aucun secours, alors pourquoi gâcher leurs plaisantes conversations par des soucis domestiques ? Baudelaire préfère les garder pour lui, et préserver ainsi son énergie et son orgueil.
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À l’automne 1845, Baudelaire retourne à l’hôtel Pimodan, où il n’est plus allé depuis le 30 juin, date de sa tentative de suicide. Rappelons qu’il a donné son congé pour le mois de septembre et qu’il a laissé son mobilier en gage. Dès l’échéance du délai, l’appartement est loué en l’état, c’est-à-dire décoré et meublé par le dandy poète. La jeune femme qui y prend place est enchantée de cette « installation d’artiste ». Tout lui plaît : le papier à ramages rouges et noirs, les tableaux de Deroy et de Delacroix, la table en noyer, les gros fauteuils de chanoine, le petit divan turc où elle dort la nuit et lit le jour.
Quand il franchit le seuil de son ancien logis, Baudelaire est étonné d’y trouver la nouvelle occupante nichée dans ses meubles, foulant ses tapis, lisant ses livres, buvant dans ses verres de Bohême. Loin de le fâcher, cette présence imprévue le charme au plus haut point. Notons que l’intruse n’est pas n’importe qui. Il s’agit d’Élise Sergent, dite « la reine Pomaré », « la polkiste la plus transcendantale qui ait jamais frappé du talon le sol battu d’un bal public ».
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Au pays parfumé que le soleil caresse,
J’ai vu dans un retrait de tamarins ambrés
Et des palmiers d’où pleut sous les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.

Son teint est pâle et chaud ; la brume enchanteresse
A dans le cou des airs noblement maniérés ;
Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.

Si vous alliez, Madame, au vrai pays de Gloire,
Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire,
Belle, digne d’orner les antiques manoirs,

Vous feriez, à l’abri des mousseuses retraites,
Germer mille sonnets dans le cœur des poètes,
Que vos regards rendraient plus soumis que des noirs.

( C’est le premier poème qu’il publiera sous son nom en 1845 dans' L’Artiste', avant de l’introduire en 1857 dans 'Les Fleurs du Ma'l sous le titre de « A une dame créole ».)
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