Disons-le, musardant dans une librairie, il ne me serait pas venu à l'idée d'acheter ce livre. Mais Babelio est passé par là avec masse critique et je l'ai reçu. Joli objet, vraiment pas épais cachant bien ses 165 pages, couverture en relief.
Mais à l'intérieur ?
Une histoire tragi-comique, celle d'un président à vie (il se pense immortel), d'un petit état du golfe débordant de pétrole, élu facilement avec un peu plus de voix que de votants. Ce potentat comme tout dictateur qui se respecte est entouré de ministres tremblants pour leur vie (souvent assez brève et se terminant brutalement sur un signe du maître), lequel dictateur a une révélation. Certains l'ont sous un pommier, dans une grotte, lui comme Archimède l'a dans son bain. Allah lui réclame de construire la plus grande mosquée du monde sur l'eau ! (ben tiens c'était pas assez difficile sur terre). Il va devoir mettre à contribution ses bons, fidèles et loyaux sujets, non, compatriotes.
Le livre commence donc sur un style humoristique et volontiers sarcastique avec souvent des phrases longues, la deuxième partie serait plutôt un conte oriental avec une morale.
Mon tout se lit facilement, je n'ai pas vu le réalisme magique de la 4° de couverture, mais je l'ai descendu en une journée.
Livre donc, agréable mais que je ne relirais pas.
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Assez intéressante comme lecture. Un conte philosophique à prendre bien évidemment au second degré avec beaucoup d'ironie.
Assez rapide et agréable comme lecture. C'est fluide et sans coupure.
Au début, j'ai eu peur pour la qualité du texte. Il est difficile de ne pas s'embrouiller avec des phrases aussi longues. Mais, apparemment, l'auteur a su rester clair et concis dans son écriture.
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Elle (la mort) aura la douceur du miel et leur tombe, bien que creusée dans le sombre de la terre, sera inondée de lumière comme si la lune, laissant un trou dans le ciel à hauteur d'étoile et se frayant un chemin parmi les ronces et les racines, les eût accompagnés jusque sous la terre pour en boire l'obscurité et, tout en versant sur eux ses larmes blanches, faire briller leur corps tel un ver luisant et tellement heureux.
P.62
Son excellence était à ce point impliqué dans le projet, qu'il délégua temporairement la gestion du peuple à son premier sinistre (c'est ainsi qu'il désignait le chef du gouvernement, en son absence) qui la délégua à son tour au ministre de l'intérieur et Indicateur en chef, jugé plus à même de capter aussi bien les grondements que les murmures de la populace, de mater au besoin les plus insolents parmi elle avant de leur arracher des aveux et de les condamner, comme il en avait pris l'habitude, pour hérésie avec préméditation, faisant passer les plus dangereux parmi eux devant le peloton d'exécution.
P.78
Il savait depuis toujours, qu'il n'y a que dans le noir que brillent les étoiles et restait convaincu que moins il parlerait et moins on le verrait, plus on percevrait sa présence et l'étendue de son pouvoir.
p.84
On avait également relever dans son entourage, mais sans jamais osé le signaler, un taux particulièrement élevé de suicides par pendaison, par noyade et même par balles tirées dans le dos avec pour le moins une certaine dextérité, et que l'on mettait toujours sur le compte des pressions que pouvaient exercer les hautes fonctions auprès du Big Suprême.
p.30
Lorsque le jour parut, le vent ne soufflait déjà presque plus, et c'était à peine si on entendait la mer respirer. Elle semblait avoir retrouvé tout son calme et était tendue comme une étoffe de soie, étincelante et sans aucun pli, comme si, pour l'endormir, une force invisible l'eût caressée du plat de la main.
P.161
Sortie de C'est beau, la guerre de Youssouf Amine Elalamy aux éditions Au diable vauvert
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