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EAN : 9782330124885
224 pages
Jacqueline Chambon (21/08/2019)
3.83/5   15 notes
Résumé :
Dimanche 12 juillet 1998. Dans la banlieue de D., une ville française anonyme. Yannick et Hakim, des ados inséparables, ont attendu ce jour avec impatience et une ferveur mêlée d’angoisse. Les mains moites, le coeur battant, ils prennent peu à peu conscience que le jour de gloire, pour eux et pour la France, est enfin arrivé. Leur vie, comme projetée en avant sur les millions d’écrans en cette journée historique d’un été brûlant, va s’en trouver bouleversée…
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un auteur brillant à découvrir d'urgence pour celles et ceux qui apprécient les textes bien écrits. Youssef ABBAS manie la plume avec subtilité. On sent derrière chaque mot sa compréhension de la vie et sa grande culture.
En suivant l'épopée de jeunes et de moins jeunes vivant dans des HLM peuplés d'immigrés et de non-immigrés, en 1998 pendant la finale de la coupe du monde de football, Youssef ABBAS brosse avec habileté le portrait du monde d'alors, mais aussi de celui d'aujourd'hui.
Il parle à tous nos sens, à travers l'emploi d'un vocabulaire riche, jamais prétentieux, toujours utilisé de façon idoine, et donnant du sens à chaque mot. Il use de tournures évocatrices et si travaillées qu'elles produisent
un rendu naturel pour peindre l'envers et l'endroit de ces êtres
d'origines et de conditions sociales différentes que tout pousse à se détester mais qui, comme le garçon de banlieue et la jeune
bourgeoise, réussiront à se comprendre grâce à la langue. Car « La langue, c'est le sang d'un pays » (dixit Miguel de Unamuno.)
Il est donc d'autant plus remarquable que Youssef ABBAS parvienne à se livrer à une analyse en finesse et parler de la jeunesse de la banlieue sans utiliser, comme le font si facilement d'autres écrivains, cette langue française massacrée, témoin ou symbole d'un «vouloir vivre collectif» qui l'est tout autant.
Bleu, blanc, Brahms a le parfum du roman de la rentrée et l'auteur, capable changer de style et d'horizons, est à suivre !


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On débute la valse des premiers romans en cette belle rentrée littéraire 2019 avec bleu blanc brahms signé Youssef Abbas et publié chez Actes Sud. La maison arlésienne propose ici un texte à la construction originale mais aux propos de fond plutôt déjà vus et entendus dans la matière littéraire même la plus récente. Jugez plutôt.

# La bande-annonce

Yannick et Hakim ont attendu ce jour avec impatience, une ferveur mêlée d'angoisse…

Dans la banlieue de D., une ville française anonyme, la vie de ces adolescents inséparables est réglée sur la joyeuse cacophonie de leur immeuble, entre le Johnny Hallyday du voisin du quatrième étage, Les Feux de l'amour que leurs mères ne ratent jamais au troisième, et Brahms, au premier, dont les lambeaux de sonates jaillissent des enceintes de Guy Lermot, le nouveau venu, mystérieux et taciturne.

17 h 30, c'est l'heure à laquelle on les rencontre, à la lisière de leurs vies. À la lisière de l'âge adulte, de leur condition, de leurs identités. le compte à rebours est lancé en cette journée de finale de la Coupe du monde, et à l'issue des cinq heures que durera cette partition jouant un morceau de France de la fin des années 1990, les destins télescopés de ces personnages seront bouleversés…

bleu blanc brahms est le roman poignant, drôle et poétique, de trajectoires filantes, entre fièvre populaire et frissons intimes unis dans un même élan universel.

# L'avis de Lettres it be

Youssef Abbas est né en 1983 et « travaille dans le secteur financier ». C'est tout ce que nous saurons sur ce primo-romancier à travers la quatrième de couverture de son livre bleu blanc brahms à retrouver aux éditions Actes Sud. Pour son premier texte, qui plus est soumis en pleine rentrée littéraire session 2019, notre homme fait le choix de la vie. La vie dans la banlieue à travers les yeux de ceux qui s'y trouvent, à travers leurs réflexions, leurs envies et leurs déchéances, mais aussi et surtout, à travers leurs voix. Des voix découpées au gré des minutes et des mi-temps d'un match de football très vite appelé à marquer l'Histoire : la finale de 1998 entre la France et le Brésil. Tout le monde ou presque se souvient de ce qu'il faisait, de ceux avec qui ils se trouvaient. Et Youssef Abbas remonte ce fil mémoriel en s'immisçant au plus profond de la vie de ses personnages. Autant de trajectoires, dans un même frisson.

Très vite, on a cru que les éditions Actes Sud avait fait le pari de nous resservir un texte similaire à Leurs enfants après eux qui avait valu à Nicolas Mathieu l'obtention du Goncourt cuvée 2018. Tout semble démarrer de la même manière, les lieux, les personnages, les réflexions, les discussions… On se surprend à s'attendre, une fois n'est pas coutume, à un texte d'immersion profonde dans la banlieue, un texte pour faire parler ceux qui ne parlent plus. Ou plutôt, pour parler à leur place et forcer leur bouche avec les dires que l'on veut y mettre. C'était tout le grief fait à Nicolas Mathieu, justement. Fort heureusement, Youssef Abbas prend la décision, pour son premier roman, d'orienter son récit autour de la finale de la Coupe du monde de football 1998, tout cela en optant pour une alternance des voix, des espaces et des péripéties. Ouf ! Nous n'aurons pas le droit à un Après leurs enfants après eux. La satisfaction est-elle quand même au rendez-vous ? Rien n'est moins sûr.

Mise à part une structure du récit assez originale, mise à part une tension progressive pointant le bout de son nez au beau milieu de cette alternance de voix et de situations, bleu blanc brahms n'est pas la surprise de l'année. On reste, à regret, enfermé dans une accumulation de réflexions convenues et de propos sans grande fraîcheur, dans la bouche de personnages venus de banlieue. Mention spéciale, tout de même, au voisin fan absolu de Brahms, qui apporte une dynamique intéressante en fin de texte. Mais ce sera tout.

Découvrez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Très belle surprise de cette rentrée littéraire, « Bleu, blanc Brahms », le premier essai d'un écrivain talentueux et à suivre.
Un style frais, tantôt sophistiqué, tantôt urbain, souvent poétique et toujours incisif. Un regard chirurgical, drôle, et tendre sur la vie et les codes de la banlieue à travers des personnages attachants.
La construction du roman est originale, autour d'un match de foot ayant marqué à jamais notre génération, la finale France Brésil 98, rythmé de commentaires de Thierry Roland et Jean-Mimi.
Youssef Abbas, souvenez-vous de ce nom ; et procurez-vous une des révélations de cette rentrée littéraire par le Thierry Henry (nous sommes en 98) de la maison Actes Sud
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Rythmées par les commentaires de Roland-Larqué, un soir de coupe du Monde victorieuse (98, pas 2018, c'est dingue ce que le temps passe vite), les trajectoires d'un duo de zouaves de banlieue, troussées avec élégance et crédibilité, et d'un solo homo mélomane qui n'en peut plus de traîner son dégoût de lui-même. Cette troisième partie, triste et lucide sur la difficulté de s'assumer (rien à foutre de l'évolution des moeurs, moi, ce que je veux, c'est être normal, résume le protagoniste), est très réussie. Dommage que la rencontre de ces trois destins soit un chouïa improbable, et donc quelque peu artificielle.
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Moyen.

La construction du roman est plus originale que l'histoire en elle-même mais ce la n'empêche pas qu'elle se lise bien. C'est juste qu'elle a un petit air de déjà vu...

La plume de l'auteur est bonne : fluide et adaptée à ce genre littéraire.

En bref, j'ai passé un bon moment avec ce livre même si il sera vite oublié.
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critiques presse (1)
LeFigaro
12 septembre 2019
Youssef Abbas, qui comme ses personnages a grandi en banlieue, signe un premier roman riche en talent, poignant de justesse.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Sur le chemin du retour, il se questionnait: à sa connaissance tous les livres ne traitaient que de trois thèmes en pointillé: le temps, l'amour, la mort. Aucun n'y échappait. Comment le football, l'art le plus populaire au monde, s'insérait-il dans ce trinôme? Sans doute embrassait-il les trois à la fois, et c'était trop pour un roman.
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Guy Lermot occupait le premier appartement de son étage. Ses cheveux châtains tirés en arrière découvraient une calvitie naissante. Sa fossette sur le menton lui donnait du caractère. Des rides naissantes sous ses yeux aqueux racontaient une vie différente. Il dégageait ce charisme des gens sans sourire. On ne savait d’où il venait. Il suscitait un tas de rumeurs. Il avait été banquier, il était lettré, il avait tout perdu au jeu, il avait voyagé, c’était un repenti. On lui prêtait la vie du comte de Monte-Cristo. Seule certitude : il aimait Brahms.
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Hakim et Yannick avaient été abandonnés par les autres après le repas. Au quartier, on fréquentait de plus en plus la mosquée. Hakim y allait bien un peu, lui aussi. À la vérité, c’était un prétexte habile pour retrouver tous les copains dans un même mouvement, sans sentir le chacal en sortant et sans rien avoir à payer. Cela réjouissait son père, croyait-il. Yannick y passait aussi parfois, pour tuer le temps. Les grands disaient s’y rendre afin de cumuler des sortes de miles et ainsi filer au paradis en première classe.
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Selon eux, tout y était gratuit, le vin, le miel et les filles. Ils disaient que les murs sales seraient remplacés par une végétation luxuriante. Pourtant, Hakim aurait aimé les garder ces murs, au paradis. C’était une preuve irréfutable du progrès social. Sa génération à lui savait lire. Maltraitait les mots, les torsadait dans une bouillie d’insultes et de slogans. Mettait la langue en pièces et la répandait sur la façade des bâtiments pour la partager avec le plus grand nombre. Ça valait bien l’émigration des parents.
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On ne bossait pas comme une dératée avec un gamin sur les bras, sans jamais se plaindre ni faillir, sans manquer d’énergie, simplement pour des « je t’aime » et des « tu es tout pour moi ». On ne passait pas un coup de sabre sur sa vie, femme avant, mère après, et puis c’est tout, sans être une Sapiens avec un truc en plus. Quand il entendit prononcer le mot « enceinte », il se demanda comment lui pourrait y arriver, lui, surtout lui. Il découvrit alors que s’il ne devait se choisir qu’une seule identité, il n’opterait pas pour « Français », ni même pour « pauvre » : il serait d’abord « fils de mère seule ». Et Yannick a pensé très fort à tous ces « ta mère la pute ».
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