Bonjour, chaos

"-Tu connais les grandes fractures du passé. L'établissement de la religion chrétienne en est une. Elle a changé le mode de pensée des gens à leur propre égard, et leur relation avec leur Dieu. La théorie de Copernic en a été une autre. Elle a aussi changé le mode de pensée des gens envers eux-mêmes, et leur rapport dans l'espace avec l'espace. On a alors eu la preuve que la terre était ronde. On a fini par très bien savoir ce qu'était notre monde, où il se situait dans l'univers. Du centre de tout cela, nous nous sommes glissés dans une situation infime au sein d'une galaxie inconnue, à la lisière même. Chaque grand changement se révèle tumultueux, il change notre capacité de perception. Chaque fracture entraîne peut-être un changement de nos synapses. Au début, peu de gens y ont cru, puis ils ont été plus nombreux, et pour finir tout le monde a suivi, mais très longtemps après. Il y en a encore beaucoup qui se révoltent encore contre les deux dernières grandes fractures : la théorie de Darwin, et celle de Freud sur le subconscient. Il faut un temps très long avant que de telles réalités soient acceptées, que les ajustement se fassent."
[...]
"Pour cette fracture-ci, le temps fera défaut. Ce ne sera pas la prochaine génération, ni la suivante, qui devra s'adapter, mais la nôtre.
-Oui. En sera-t-elle capable ?"

J'ai parfois l'impression que l'histoire a été uniquement inventée pour retracer les guerres, car même avant les livres, la tradition orale existait. Quand l'univers n'était habité que dans un nombre restreint de vallées fertiles, les gens se battaient d'une vallée à l'autre. Il y aura toujours des individus qui voudront avoir ce que possèdent les autres, qui auront besoin de dominer leurs semblables, qui auront besoin de puissance.

Nous voyons apparaître un président républicain, après avoir travaillé pendant des années sous la houlette des démocrates, et nous nous disons, cette fois les choses vont vraiment changer, un grand coup de balai, rien que du neuf. Nous somme tous sur le pont, mais il ne se passe rien. Et puis un démocrate revient au pouvoir, et c'est à nouveau la même agitation. Un coup en avant, un coup en arrière, dans le fond rien ne change vraiment, en tous les cas pas au niveau où cela devrait se produire. Seuls les noms sur les portes changent, cinq ou six personnes au sommet, qui connaissent la gloire du pouvoir, accèdent aux secrets d’État, avant de retourner chez eux et de brûler d'écrire des livres sur ce qu'ils ont appris.