Le texte est grave, fait de phrases courtes remplies d'adjectifs soulignant le sordide, le fangieux de la guerre. le graphisme et réalisé au crayon, gris, hachuré, sombre. le texte est inspiré du roman d'Henri Barbusse ”Le feu”, Prix Goncourt 1916, mais insiste surtout sur l'aspect dégueulasse. L'action se réduit à une seule fuite devant l'ennemi à travers le terrain défoncé rempli de cadavres. Les auteurs ont choisi le camp allemand, contrairement au roman d'Henri Barbusse, cela accentue le point de vue sur l'universalité de l'horreur et l'ineptie de la guerre car c'est sur ce dernier point que Patrick Pécherot et Joe Pinelli cherchent à insister. le résultat est fort, prégnant et le constat n'en est que plus amer et la démonstration radicale : “Il ne faut plus qu'il y ait de guerres
Commenter  J’apprécie         190
Un roman graphique qui a la particularité de donner la parole aux soldats allemands, fait rare dans les ouvrages de la Première Guerre mondiale (en France bien entendu, du moins j'imagine). Seconde particularité, le témoignage est sur une période très courte de la guerre, tout simplement une bataille, ou plutôt un pilonnage…
La description de ce moment est racontée de façon sombre, impersonnelle, dans le fracas des obus et des cris. le dessin au trait gris renforce ce sentiment glauque et cette perte de repère pour cette scène de bataille et de survie du soldat : creuser son trou, fuir sous les bombes, voir tomber ses camarades, chercher son chemin, survivre… un témoignage fort et prégnant.
Pour ma part, je n'ai pas trop accroché au style graphique, même si il faut reconnaître qu'il sied bien au récit. le texte se rapproche d'un récit lyrique, imagé et déchirant ; là aussi ce n'est pas ce que recherche en terme de témoignage de guerre.
Malgré cela, cela reste un témoignage original qui mérite d'être lu pour mieux appréhender cette guerre qui a brisé les hommes autant du côté français que du côté allemand.
Commenter  J’apprécie         40
En adaptant ce texte en bande dessinée, mais de l'autre côté de la ligne de front, Patrick Pécherot au scénario et Joe Pinelli au dessin, insufflent une nouvelle dimension au témoignage. Dans Das Feuer, non seulement la guerre est atroce, mais ce n'est pas à cause de l'ennemi : il vit exactement la même chose dans son camp. Ce qui rend le conflit inhumain, c'est la guerre elle-même.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Tout est là, le texte percutant, accablant, le dessin vif, haletant et si cet album vient s’ajouter aux très nombreuxouvrages consacrés, à juste titre, à ces horreurs, il fait assurément partie de ceux utiles au devoir de mémoire pour les jeunes générations.
Lire la critique sur le site : Auracan
Das Feuer est l’adaptation de Le Feu, un roman d’Henri Barbusse qui a remporté le prix Goncourt en 1916. Patrick Pécherot en propose une transposition très littéraire avec peu de dialogues. Un narrateur raconte la guerre, raconte sa guerre.
Lire la critique sur le site : BDGest
Gardant juste assez d'énergie pour repousser la douceur qu'il y aurait... à se laisser mourir.
il faut tuer la guerre, en commençant par tuer celle qui est en nous.
Rencontre avec Patrick Pécherot au Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale 2018 à Arras, le 1er mai.
Dernier roman : Hével. La Série Noire/Gallimard
Médiation : Tara Lennart
Captation : Colères du Présent