AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782702439050
350 pages
Le Masque (08/04/2015)
3.88/5   13 notes
Résumé :
Une froide nuit d'hiver en Namibie. Elsa Rodenstein, son arme en bandoulière, déboussolée, monte la garde pour éloigner les chacals du cadavre de son mari, qui git à ses pieds sur le sable dur. Le lendemain matin, l'inspectrice Clemencia Garises prend sa déposition ainsi que celle des fermiers voisins, tous d'origine allemande. Il semble que ce soit une banale tentative de vol de panneau solaire qui ait mal tourné.
Mais le fils Rodestein a lui aussi disparu. ... >Voir plus
Que lire après De roche et de sableVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce « polar venu de Namibie » parait cocher toutes les cases requises : sur des terres appartenant aux Blancs, le Steinland, un meurtre, Gregor Rodenstein, Allemand qui n'a pas voulu, pour rester dans sa terre d'élection la Namibie, rejoindre le grand Reich comme ses compatriotes, sa veuve éplorée en garde toute la nuit contre les chacals devant le cadavre de son mari, l'enlèvement du fils par les terroristes de service.
Une femme flic, Clemencia, formée en Finlande.
Celle-ci habite dans le quartier pauvre de Windhoek, entassée avec deux cent mille personnes dans un township.
Ce « polar » écrit par un Allemand vivant à Windhoek, prend une intéressante dimension géo-politique lorsque l'on comprend que ces terres « de Namibiens Blancs » sont revendiquées par les Namibiens Noirs, avec l'aide d'une réforme agraire.
Car 70% des terres agricoles sont mises en culture par des Blancs namibiens, qui ne représentent que 7 % de la population.
L'idée, pourtant, d'exproprier ces Blancs pour distribuer aux Noirs les terres cultivables, se heurte non seulement à la volonté de ceux qui refusent d'être chassés de leurs terres, mais aussi à la crainte d'effondrement de la production agricole, vu la non formation et le manque de moyens des futurs occupants, ou encore au possible favoritisme en faveur des Ovambos, vu que les Hereros ont été presque tous exterminés, enfin, à l'impossibilité pour l'État de compenser l'expropriation de personnes vivant là depuis plus d'un siècle.
Redistribuer, ce serait donner un sens à l'indépendance obtenue en 1990, contre le pays colonisateur, en l'occurrence l'Afrique du Sud et son système d'apartheid instauré aussi en Namibie ; mais l'exemple du Zimbabwe, ancienne Rhodésie, au moment de Mugabe, avec les exagérations que l'on sait (Doris Lessing se désolidarise de ce régime d'expropriation sans indemnisation, apportant la famine dans ce grenier à blé qu'était l'Afrique australe auparavant)fait hésiter certains dirigeants namibiens.
Dans ce cadre, Bernhard Jaumann monte un polar, en insistant par exemple sur le rôle restreint de la police namibienne, empêchant le lynchage d'un violeur d'une gamine, ou bien lorsqu'un bar ouvre sans licence et ne peut expliquer d'où viennent les portables vendus à la sauvette. Clementia, de son côté se pose la question de son véritable rôle : être la bonne personne, maintenir l'ordre à tout prix, avoir le sentiment d'être du bon côté ou simplement gravir les échelons ?
Enfin, bien entendu, les victimes ne sont pas celles que l'on croit, un des problèmes soulevés est le droit de se faire enterrer à Steinland quand on y a travaillé toute sa vie, argument contré par le risque d'en revendiquer la possession. Seuls les Rodenstein y ont un cimetière à eux.

Pour conclure, la politique couvre tous les jeux et les compromissions. « Nous savons que nous ne vaincrons pas la pauvreté même en expropriant tous les fermiers blancs, Pour cela, bien d'autres mesures sont nécessaires, et nous les prendrons aussi. Cependant, il se pourrait que nous n'en ayons plus le temps, parce que nos partisans perdent patience, et nous, notre majorité », dit un homme politique cultivant l'art de ne rien dire, alors que son chef assène : «  nous avons le pouvoir d'expulser cette bande d'escrocs blancs du pays, et si cela est nécessaire ou s'ils continuent à nous provoquer de la sorte, nous le ferons sans aucune pitié. »
Commenter  J’apprécie          7433
Gregor est mort. Dans sa ferme, Steinland, vaste domaine Namibien et propriété familiale depuis près d'un siècle . Les voisins , tous blancs et propriétaires terriens se retrouvent autour d'Elsa sa veuve. Thomas, le fils , a été enlevé par les meurtriers. Ou pas....
Des livres vous tombent entre les mains. Vous n'en avez jamais entendu parlé, l'auteur vous est inconnu. Et pourtant, vous le lisez au mépris de la monstrueuse pile de livres que vous voulez lire.
C'est le cas ici pour moi, et je ne regrette pas ma lecture.

Il y a l'intrigue policière, très bien faite, crédible .Assez touffue pour que l'on ne s'ennuie pas mais assez fluide pour que l'on ne s'enlise. Ça bondit, ça rebondit, tout en restant crédible.

Il y a surtout l'histoire de la Namibie de l'invasion allemande à nos jours . C'est cette histoire qui sert de trame à l'intrigue et personnellement les "policiers" ne m'intéressent que lorsqu'ils sont implantés dans la réalité .
On apprend beaucoup de choses sur la Namibie, enfin moi.
C'est aussi l'histoire de tous les pays africains , jeunes démocraties aux soubresauts inévitables. Les luttes ethniques , sous fond d'ancien Apartheid, sont omniprésentes et l'auteur , allemand vivant en Namibie, fait bien la part des choses.
Faut il le lire ? Déjà, il faut le trouver ! Ensuite, un bon polar, intelligent, documenté est toujours une expérience enrichissante et divertissante !
Commenter  J’apprécie          285
Je ne sais pas ce que vaut la traduction en francais. Je ne connais que le titre et le trouve très mauvais. On aurait dû garder "Steinland", nom de la ferme occupée depuis plus d'un siècle par des colons allemands et leurs descendants. La version originale, allemande, m'a comblé. Pour tenir compte de la seule critique existante à ce jour, plutôt mitigée, j'admets que pour pleinement apprécier ce livre comme les autres "polars namibiens" de l'auteur, il est vraisemblablement utile de s'intéresser un minimum au devenir des anciennes colonies africaines après leur indépendance. La Namibie est le dernier pays libéré de la colonisation à ce jour (1989). Après un bon demi-siècle de gouvernement sous l'égide de la SWAPO, ancien mouvement indépendantiste et parti fortement majoritaire, rien n'est réglé dans le pays. le problème principal reste celui de la distribution des terres. Sans oublier la grande pauvreté de la majorité des habitants noirs dans un pays richissime en ressources naturelles, la corruption, le SIDA... Revenons au livre : il traite justement de ce problème principal et va droit au coeur du sujet. Jaumann a entre-temps quitté la Namibie et c'est sûrement une bonne idée... Dans ce livre tout est inventé et tout est réel, comme le prouvent par exemple les écrits de Melber. le suspense est grand, le style retenu, les rebondissements spectaculaires. Pour moi, c'est l'un des meilleurs polars jamais lus. Encore mieux que le premier de la série, récompensé en 2011 par le Prix allemand du polar. le troisième et dernier livre attends sur ma table de nuit...
Commenter  J’apprécie          270
De roche et de sable, un titre étrange qui ne nous renseigne pas beaucoup sur son contenu, est un polar qui se déroule en Namibie. Il est très moyen en tant que polar, l'intérêt de cet ouvrage est de nous faire découvrir la situation économique et politique du pays. Tout comme l'Afrique du Sud et le Zimbabwe, la Namibie a connu l'apartheid et les grandes fermes du pays appartiennent à la minorité blanche.
D'où l'impossible équation : d'un côté des Blancs descendants de colons qui possèdent la terre et n'ont pas envie de la céder car ce sont eux qui l'ont mise en valeur. de l'autre des Noirs majoritaires qui ne voient pas ce que l'indépendance leur a apporté puisque la richesse appartient encore aux anciens colons.
La logique économique est de laisser faire ceux qui savent, si on exproprie les Blancs, les fermes vont péricliter vu que les nouveaux propriétaires n'ont pas d'expérience ("D'un point de vue économique, toute cette réforme agraire est une absurdité" déclare le ministre).
D'un point de vue politique, le gouvernement doit prendre en compte les revendications de la majorité et assurer un partage plus équitable des richesses.

La bonne solution n'a pas encore été trouvée, ni en Namibie, ni au Zimbabwe, ni en Afrique du Sud. D'ailleurs le livre n'apporte pas de solution miracle, il présente seulement le problème qui n'est pas forcément connu du grand public en Europe. Encore une fois c'est l'intérêt majeur de cet ouvrage.
Commenter  J’apprécie          20
Une histoire policière et politique mais rien qui m'a exaltée. Cela se passe en Namibie : vol et attaque de ferme tenu par des blancs mais c'est surtout une histoire politique car un personnage haut placé veut s'approprier la ferme.
Et bien sur on élimine tous les témoins.
Je l'ai lu en parti mais sans exaltation. Il me semble que il manque quelque chose à ce livre, un tout petit quelque chose pour vous emballer.
Commenter  J’apprécie          50


critiques presse (1)
LaPresse
20 juillet 2015
Une histoire bien menée qui se lit facilement, surtout pour les amateurs de thrillers politiques et de cultures étrangères.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
En cette même année 1911, Johann Rodenstein trouva une femme prête à partager son avenir. Par une journée de tempête, alors que les vagues de l’Atlantique s’écrasaient en grondant contre la jetée, il alla lui-même la chercher à Swakopmund, au débarcadère du bateau à vapeur. En guise de bienvenue, il dit ne pas pouvoir lui promettre le paradis sur terre, mais simplement un ciel bien plus vaste au-dessus d’une terre bien plus immense que tout ce qu’elle pourrait jamais trouver en Allemagne.
Commenter  J’apprécie          20
La vie continuait, comme elle avait toujours continué. Demain aussi, le soleil se lèverait pour elle, et après-demain, et toutes les années qui lui restaient encore à vivre. Et quand Elsa ne serait plus là, il le ferait pour les générations qui viendraient après elle. Elle n’avait pas le droit de se laisser aller ; elle devait rester dure comme ces pierres qui défiaient depuis une éternité la fournaise de l’été et le gel de l’hiver.
Commenter  J’apprécie          20
Chaque callosité annonçait la couleur : les problèmes étaient faits pour être résolus. Si une clôture était abîmée, on la réparait ; si le fourrage manquait dans les prés à cause de la sécheresse, on donnait de la luzerne au bétail ; si un léopard posait des problèmes, on l’abattait. Et si des tsotsis décidaient d’attaquer une ferme, on leur faisait face exactement de la même manière, l’arme à la main. Même au risque que quelqu’un y laisse sa vie. C’était ainsi.
Commenter  J’apprécie          10
C’est comme une loi tacite, chez nous. Si quelqu’un a besoin de toi, tu es là, parce que tu sais qu’à la prochaine occasion, c’est toi qui pourrais avoir besoin de son aide, que ce soit pour un feu de savane, une morsure de vipère quand tu es en manque de sérum ou bien justement en cas d’attaque.
Commenter  J’apprécie          20
D’un point de vue économique, toute cette réforme agraire est une absurdité. Pas une seule des fermes que nous avons achetées et incluses dans ce programme de réforme n’est restée aussi productive qu’elle l’était auparavant, ni celles cédées à des acheteurs uniques à prix préférentiels, ni, encore moins, celles découpées en parcelles. La majorité feraient faillite sans le soutien financier des contribuables.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : namibieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (38) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}