J'ignore si Christian Carion a d'abord été l'écrivain de ce roman ou le réalisateur du film du même nom sorti fin 2015. Une chose est sûre, leur parution est pratiquement simultanée et l'un est l'exacte retranscription de l'autre.
Le titre "En mai fais ce qu'il te plaît", symbole de liberté, reste pour moi assez énigmatique (mis à part le fait qu'il figure en maxime sur un calendrier des PTT de l'époque) car il ne reflète pas vraiment le contenu du roman qui décrit l'exode au printemps 1940 des populations du Nord de la France fuyant l'invasion allemande. On y fait la connaissance de Paul, le maire de Lebucquière, qui, aidé de sa femme Mado, va entraîner tous ses administrés sur les routes de la Somme, emmenant avec eux un petit réfugié allemand dont le père a été dénoncé aux autorités locales et emprisonné. C'est la jeune institutrice Suzanne, à l'origine de la délation qui va prendre l'enfant sous son aile tout au long du périple.
Ce livre reste pour moi un film retranscrit car il est très court. Je trouve qu'il est difficile de creuser réellement une histoire en moins de 150 pages. Je suis restée sur ma faim devant un dénouement aussi rapide. Pourtant malgré le fait que la narration aurait mérité plus de profondeur, j'ai apprécié certains moments dramatiquement intenses comme le bombardement de la colonne de réfugiés par l'aviation allemande, mais aussi d'autres instants inattendus par leur drôlerie : la vision d'Albert qui préfère boire tout le vin de sa cave avant de fuir plutôt que de le laisser à l'envahisseur et celle du conseil municipal délibérant avant de prendre toute décision sur le tapis vert et sous le portrait de Marianne en pleine campagne (le dévouement de Paul pour la République n'a pas de limites).
Une histoire d'amitié entre un allemand et un soldat écossais et l'amour d'un père pour son fils tentent de se faufiler au milieu de l'histoire mais tout est allé si vite que c'est déjà la fin et que je n'accorde qu'un 12/20 à ce trop court roman, bien loin du niveau de son précédent succès "Joyeux Noël".
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Le livre et le film sont sortis presque concomitamment, j'avais vu le film à la TV, il narrait avec une certaine nostalgie l'exode d'un village du nord pour fuir l'avancée de l'armée allemande.
je suis tombée sur le livre il y a quelques semaines et voulait comparer; je suis un peu déçue par cette lecture qui n'apporte pas plus que la version cinéma, ce qui est plutôt rare.
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Hans a poursuivi sa route malgré la nuit qui est tombée. Il marche à travers champ, ne sachant pas vraiment où aller, cherchant dans les ténèbres quelque trace, un indice, une espérance. Parfois, il bute sur des paquetages abandonnés de soldats ou les cadavres de combattants allemands et français, dont il éclaire les visages avec le Zippo.
A l'évidence, il chemine sur ce qui fut un champ de bataille. La guerre est passée là, laissant des corps comme la marée abandonne en se retirant, des coquillages.
Arbeit und Brot... Avec trois mots, les nazis ont pris le pouvoir en 1933. Les Allemands voulaient du travail et du pain. Peu importe à quel prix...
C'est tout un peuple qui se déverse sur les routes, comme si le pays perdait son sang en ce mois de mai 1940.
Arbeit und Brot... Avec trois mots, les nazis ont pris le pouvoir en 1933. Les Allemands voulaient du travail et du pain. Peu importe à quel prix...
Joyeux Noël, bande annonce du film.