Entre le marteau et l'écume et autres poèmes, poésies complètes

C'est au moment où Béatrix Beck devient une écrivaine sans
éditeur que sa pratique poétique prend de l'ampleur.
Ses poèmes témoignent d'un perpétuelle ébullition créative.
Cette dernière s'accompagne d'un débordement d'angoisse.
Béatrix Beck explore avec passion de nouveaux modes d'écriture.
Noirceur et son corolaire violence sourdent de ses poèmes.
Jeux de mots " le teinturier s'éteint ", Allitérations et Assonances fré-
quentes sont autant de marques de fabrique de cette singulière
écriture.

" Je suis l'alpha Roméo et l'oméga l'homme égaré de Charybde
 en syllabe
" Mots dits ! Voyelles voyous voyeurs qu'on sonne le glas
" Lettres l'Être me guettent en mon ghetto
" Les mots les molosses me molestent
" Égorge les 26 filles brûle ton index vomis ta bible
" Les mots collent les mots racolent sur le trottoir des lignes
" Les mots les motos m'écrasent
" Mots en trop mots anthropophages
" Les mots les molochs m'immolent
" Langue maquerelle dans le bordel de ma bouche
            Langue bien pendue
                  Hang !
" On m'arrache la langue maternelle
" Langue morte dans la bière de ma bouche
" Fornique en enfer avec les langues étrangères

" Les mots les momies furent mes ennemis

Avec ce livre, les petites Editions du Chemin de fer, une maison associative, livrent un livre-objet ou un objet-livre très attirant.
Sur un magnifique papier, épais et bleu, avec une très belle qualité d'impression et de typographie, nous voilà servis !
Pour la partie esthétique et matériel, pour la partie contenu, c'est une autre histoire.
Il faut savoir que Béatrix Beck appartient à cette génération d'écrivains qui a du, pour se renouveler, s'essayer à déconstruire la langue et la mettre à l'épreuve des sons et des constructions pour offrir de nouvelles créations.
La première partie d' Entre le marteau et l'écume et autres poèmes, poésies complètes présente de nombreux poèmes publiés en revues diverses, rassemblés par grande thématique (la mort, le cirque, etc.). Cette partie s'avère assez inégale avec certains poèmes contenant de véritables pépites d'écriture, de véritables morceaux de langues qui font voyager et d'autres beaucoup moins touchants. Ils témoignent cependant de l'évolution d'un travail et d'une recherche du poète.
La seconde partie reprend le recueil Mots Couverts et vient finalement présenter le résultat de cette recherche et offrir les morceaux les plus croustillants et les plus pertinents de la poésie de Béatrix BecK.
En somme, un très bel objet poétique qui vous emmène sur les pas du parcours de poète de l'auteure !

C'est le deuxième livre de Béatrix Beck que je lis, le premier était déjà publié par les éditions du Chemin de fer et je l'avais beaucoup aimé : il s'agissait de « Cou coupé court toujours ».

Parlons tout d'abord de l'objet car il n'est pas commun. Il est bleu, la couverture (très belle d'ailleurs) comme le papier.

Passons au contenu maintenant : ce livre rassemble deux recueils de poèmes de Béatrix Beck ainsi que des poèmes publiés dans des revues. Pour aimer la poésie de Béatrix Beck, il faut apprécier les jeux de mots ou plutôt les jeux de langues. Ses courts textes raviront les amateurs de Raymond Devos mais les autres s'ennuieront peut-être un peu, d'autant qu'on a parfois deux versions d'un même poème et des jeux de mots qui revenant trop souvent perdent leur fraîcheur. Tel jeu de mot qui nous étonnait, nous faisait sourire, titillait notre cerveau et notre oeil la première fois nous lasse la deuxième et encore plus la troisième fois.

Mon avis est donc mitigé sur ce livre : l'objet est beau et les illustrations très réussies, je salue l'exercice de style et apprécie certains poèmes mais je me suis un peu ennuyée lors de cette lecture. Quand le sens passe au second plan, après le jeu sur les mots, j'ai du mal à prendre un plaisir de lecture.

Béatrix Beck est une écrivaine majeure - et pourtant discrète - de la vie littéraire de la seconde moitié du 20ème siècle. Elle est avant tout connue comme romancière (elle obtient en 1952 le Goncourt pour "Léon Morin, prêtre", Gallimard).
Ce recueil inédit regroupe les poésies complètes de l'auteure. La majorité des textes ont été écrits durant une période de ce qui semble être un silence éditorial mais il n'en est rien : à ce moment, l'auteure belge se livre à une intense activité poétique.
Une alternance se joue entre les poèmes de forme plus ou moins libres et de petits récits où la prose poétique est reine. Les thématiques sont diverses (le cirque, la mort, l'amour…) La langue, les jeux autour d'elle, ses détournements font de ce recueil un véritable laboratoire d'écritures où la création bouillonne. Les jeux sur les mots, les rythmes et les sonorités lui confèrent également une dimension humoristique dont le lecteur se délecte.

Jeux de maux jeux de mots

Voici un recueil de poèmes enlevé et plein d'humour. Béatrix Beck explose les maux en jeux de mots dans une poésie surréaliste. Quelques titres des poèmes vous donnent un aperçu de la joyeuse folie qui règne dans ce recueil : la gare la garce des départs, le bourreau pensant, le Père Turban et la mère Tume, l'allié né, ou encore Mangeuse d'oublies. Ballets de monstres et dépression guillerette sont au programme de ces textes qui boue qui bousculent nos habitudes de lecture. Il nous faut parfois reprendre un phrase ou un poème pour reprendre le fil mais on s'amuse beaucoup.
Lien : http://xg-melanges.tumblr.co..