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EAN : 9791036000140
512 pages
L’Atalante (21/11/2019)
3.97/5   18 notes
Résumé :
Fellside est une célèbre prison de haute sécurité pour femmes. Pas le genre d’endroit où l’on rêve de passer sa vie. Jess Moulson y est incarcérée, après avoir survécu à l’incendie de son appartement, accusée du meurtre d’Alex Beech, le petit garçon de l’étage du dessus.

À Fellside, les murs murmurent.

Et une voix d’enfant a un message pour Jess.

L’écoutera-t-elle ?



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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Fellside est une prison pour femme, vous y croiserez au premier regard, des gens particulièrement antipathiques.

L'ambiance est plutôt sinistre donc si vous voulez vous gondolez, passez votre chemin. Ici ce sera : culpabilité, tentative de suicide, corruption, meurtre, drogue.


Jess met le feu chez elle. Tout semble croire qu'elle cherchait à assassiner son compagnon de vie et de drogues. L'incendie tuera le petit garçon de 11 ans qui vit au-dessus de son appartement. Sa culpabilité l'incitera à ne plus vouloir vivre. Comme on l'empêche de se suicider, elle décide de ne plus se nourrir jusqu'à la mort. Détenue à l'infirmerie de la prison, c'est au dernier instant de sa vie, au cours d'un voyage astral, que Jess prend contact avec le petit garçon sous forme spectrale… Il lui réclame son aide car il est persuadé que ce n'est pas elle qui l'a tué…

Ayant une raison de vivre, Jess se rétablit et est alors envoyée avec les autres détenues. Seulement personne n'aime les tueuses d'enfant…


Mike Carey a le don de me surprendre. Pourtant ici, malgré toute ses volontés pour nous emmener vers un autre terrain, j'ai assez vite compris. Déception ? Absolument pas. Car le génie de Mike Carey réside avant tout, dans ses personnages.

Le démarrage est long et j'ai cru que j'allais abandonner. Mais j'ai tenu et fort heureusement. Les voyages à travers les rêves des détenues, en compagnie d'un fantôme, offrent un ton terriblement mélancolique et sensible. J'ai été touché par Jess, Buller, Lizzie, Passmore, McBride et quelques-unes, par les avocats prêt à tout pour défendre Jess, j'ai été furieuse contre le système carcéral, avec des directeurs et des geôliers à la morale douteuse, des prisonnières sans scrupules, même une infirmière qui devrait concrètement changer de carrière et j'ai craint pour Jess à plusieurs reprises.

Une lecture sous tension.
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J'avais lu et aimé "Celle qui a tous les dons", puis lu et encore plus aimé "La part du monstre". Ces lectures m'avaient permis d'apprécier le talent de Mike Carey pour poser des ambiance, et se fondre dans la peau de personnages atypiques. J'ai donc voulu découvrir l'auteur dans un autre contexte avec "Fellside", et force est de constater que je pourrais en citer les mêmes qualités.
"Fellside" est le nom de la prison haute-sécurité où sera (assez rapidement) incarcérée Jess, condamnée pour meurtre après un incendie qu'elle aurait vraisemblablement allumé, et qui a couté la vie au petit garçon de l'étage du dessus. Précisons tout de même que Jess est aussi une toxico accro à l'héroïne, et son dernier trip ne lui a laissé aucun souvenir - en revanche, son visage brulé et défiguré semble être une preuve suffisante. Tout comme le témoignage accablant de son ex. Jess est une femme fragile, sensible, et elle accepte sans broncher le verdict, et se noie dans la culpabilité, au point de vouloir mourir de la seule façon dont elle a encore la liberté de le faire : en se laissant mourir de faim.
Dès le départ, j'ai apprécié ce parti pris très audacieux : suivre une (éventuelle) tueuse d'enfants, suivre la meurtrière. Dès que ça touche aux enfants, la plupart des gens réagissent avec émotions (et rarement avec raison), et on sait également les traitements réservés à ces détenus en prison - ce qui est particulièrement discutable, tant entre coupables, on peut se demander quel est l'intérêt de chercher celui qui l'est plus que les autres ; j'ai d'ailleurs le sentiment, à la lecture du roman, que l'auteur partage cet avis. On y voit donc les réactions épidermiques des détenues, mais aussi du public (qui n'a comme infos que les articles pas très objectifs de la presse), et aussi, bien plus grave, du personnel de la prison.

L'ambiance est très noire dès le début : les souvenirs épars de Jess, sa toxicomanie, son visage brulé, son enfance brutal, puis sa tentative de s'en sortir, pour finalement sombrer dans la drogue. Sa culpabilité dévorante, sa volonté de mourir de la pire des façons.

La découverte, par la suite, de la prison de Fellside, n'est pas une plus grande promenade de santé : on y découvre rapidement un établissement gangrené par les trafics et la corruption.

On suit différents personnages, du surveillant en chef violent et tyrannique (et corrompu jusqu'à la moelle) aux détenues, le médecin lâche et brisé après différents drames, l'infirmière aux réactions on ne peut plus discutables, la "big boss" du batiment, le directeur complètement perché qui administre la prison comme si c'était une start-up (et petite critique de la privatisation, au passage), quelques surveillantes, l'avocat et son "apprenti", les détenues à l'esprit brisé... Mike Carey se glisse avec brio dans la tête de chacun pour nous dépeindre un microcosme effrayant de réalisme. Soit l'auteur a travaillé en prison, soit il s'est extrêmement bien documenté, et j'ai apprécié un roman éloigné des fantasmes que l'on retrouve parfois dans les oeuvres qui parlent de détention. C'est d'ailleurs pour cela que le rapprochement avec "Orange is the new black", cité sur la quatrième de couv', me parait un peu excessif - je réalise à quel point la série était gentille et drôle, à côté de ce roman glaçant.

Bien sûr, à cela s'ajoute l'élément surnaturel, cette voix d'enfant qui vient parler à Jess...

Quelle claque ! L'évolution de l'histoire est complètement imprévisible, et si on se doute rapidement qu'il y a anguille sous roche, de multiples intrigues nous baladent tout du long, jusqu'au final pour le moins explosif, d'où peu (pas ?) de personnages ressortent indemnes. On en prend plein la tête sur les dernières pages, jusqu'à la conclusion, bouleversante.


Je renouvelle donc mon éloge de Mike Carey, auteur à découvrir et à suivre, dont le talent à poser des ambiances et à dépeindre la psychologie humaine est admirable.
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Dans ce récit, nous plongeons dans le milieu carcéral féminin, avec toutes les horreurs qu'il s'y passe. Passages à tabac, trafics en tout genre, gangs, suicides, hiérarchie, corruption... Certains passages sont assez forts, mais malheureusement réalistes, j'imagine. Dans ce milieu, on bouffe ou on se fait bouffer.
Nous suivons le personnage de Jessica Moulson, incarcérée pour homicide du petit Alex vivant au dessus de chez elle lorsqu'elle a mit le feu à son appartement. Perdue, défigurée, ancienne droguée ; la chirurgie l'a reconstruite après l'incendie. Mais elle a de grosses pertes de mémoire, il lui est très difficile de se rappeler de ce qui s'est effectivement passé le soir du drame. La vérité est simple. Mais ce qui parait évident est il la vérité ? Comment être sure du déroulement des faits quand on ne s'en rappelle quasiment pas ?
Nous allons suivre Jess au coeur de Fellside, subissant malgré son caractère paisible. Elle provoque ignorance ou dégoût à certaines autres détenues et à certains membres du personnel... ce qui va se répercuter sur son intégration au sein de Fellside. Nous apprenons les moeurs et le passé de certaines femmes au fil du livre ; on se surprend à ressentir de la compassion ou de la haine pour les personnages.
A cela s'ajoute une dose de plus en plus forte de surnaturel. Jess entend une voix, celle d'un petit garçon... A la fois, cette présence grandissante sera son plus grand allié au sein de Fellside, mais la poussera également dans ses retranchements...

Globalement, j'ai beaucoup aimé ce récit ; c'est original et les personnages sont bien pensés. La touche de surnaturel est géniale, mais attention ; à certains moments, cela m'a un peu perdu tant ça peut aller loin dans les métaphores et le surnaturel.
Le livre est agréable à lire, avec ses nombreux chapitres ; permettant d'alléger la lecture qui n'est pas forcément aisée. J'ai rencontré énormément de mots pour lesquels je m'arrêtais pour trouver une définition ; ce qui peut casser un peu le rythme ou décourager certaines personnes.
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Voici un récit carcéral et fantastique, sujet déjà abordé par le roi Stephen King dans la ligne verte. Nous suivons Jess Moulson, personnage sans cesse maltraité, de l'incendie originel qui l'a défigurée à la prison pour femmes Fellside, dirigée par une équipe corrompue. Le mystère se dévoile peu à peu, avec
une galerie de personnages lâches, violents et sans scrupules, jusqu'à l'intervention du fantastique. Certaines scènes de prison et au tribunal sont particulièrement efficaces. Cependant il manque à l'ensemble un souffle, une émotion pour vraiment emporter le lecteur. La distance persiste. Peut être est ce le style plat de Carey ? Les twists surprennent, l'intrigue est tortueuse à souhait. Mais la langue peu percutante amortit les effets dans mon cas..
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Où suis-je ? Comment ai-je atterri ici ? Qui pense tout ça ? Qu’y avait-il avant ?

Cette soignante n’est pas seule à se montrer prudente face à elle ; ses collègues semblent tous marcher sur des œufs. Jess compte chaque fois sur eux pour répondre aux questions qu’elle n’est pas en mesure de poser. On devrait vous enseigner ces rudiments-là en école d’infirmière, non ? Comportement : Dès qu’un patient revient à lui après un traumatisme grave, commencez par le mettre au courant des faits essentiels : « Vous avez eu un sale accident », par exemple, ou « on vous a agressée et dévalisée en pleine rue, puis laissée pour morte devant une station de métro. »

Presque un indice, là. Mille souvenirs tressaillent à cette idée. Les stations de métro sont une caractéristique de sa vie. Elle habitait sans doute Londres. Pourtant, son esprit ne contient rien qui soutienne la thèse de l’accident ou de l’agression. Rien qu’un trou – le genre de forme en creux qu’on obtient en découpant une poupée dans une feuille de journal avant de la jeter, ou de la brûler. Jess n’est pas encore Jess, mais son absence – soupçonneuse.
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Ce sont presque toutes des femmes. Les rares hommes se remarquent, car ils se détachent par contraste. Mais tous et toutes ont les paupières closes. Leurs visages arborent pour l’essentiel une expression vide, d’indifférence, bien que certains aient l’air tristes ou torturés. Les femmes n’observent pas Jess, elles ne perçoivent pas sa présence. Jess, qui sait soudain qu’aucune d’entre elles n’a conscience de celle des autres non plus.
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Jess se souvient de la psy, à présent : une femme amène et bienveillante à petit chignon rond qui posait des milliers de questions. Quoi qu’elle énonce par ailleurs, elle ne se départissait jamais de son sourire, si bien qu’en fin de compte il ne signifiait plus rien.

Jess se rappelle avoir menti. Dissimulé. Dit ce qui à son avis serait le mieux interprété. Parce qu’en déchiffrant le visage des adultes qui l’entourent, chaque enfant sait s’il risque quelque chose. Il comprend d’instinct quand il faut faire profil bas.
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Elle a du mal à se redresser mais, une fois debout, réussit à translater son oscillation d’ivrogne en progression vers l’avant. Il suffit de choisir le bon moment pour lever le pied puis le reposer.

C’est avec la vélocité d’un ralenti de cinéma qu’elle se dirige vers le couloir. Il lui faut environ une minute et demie pour couvrir les quatre mètres. Sortir de la pièce constitue un plus grand défi, car involontairement elle cogne du coude la porte, qui commence à se refermer sous l’effet d’un ressort quelconque.
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Dans sa profession, on n’attaque pas frontalement les questions et la parallaxe les déforme. Il ne sert à rien d’essayer de lui faire comprendre la simplicité fondamentale de la situation. Malgré tout, des mots émergent de sa bouche.

« J’ai tué un enfant.

— Vous ne pouvez pas en être sûre.

— Si. Ils l’ont démontré. Et Alex… » Elle n’arrive pas à aller plus loin. Ce prénom la fait couler, elle n’arrive plus à respirer. Le jeune s’avance d’un pas vers elle mais il reste impuissant, planté sur place, la mine inquiète.

En tant que junkie, elle a vécu très longtemps dans un lieu où rien n’a d’importance, où rien ne vous retient. Si quelque chose comptait dans son existence, c’était ce lien ténu, cette compassion stérile envers le gamin efflanqué qui lui avait à peine parlé dans l’escalier. Tuer John aurait été supportable. Compréhensible. Avoir tué Alex Beech relève de tout autre chose. Il n’y a pas moyen de s’en remettre.
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Videos de Mike Carey (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mike Carey
À l'occasion du festival Hypermondes qui s'est déroulé à Mérignac les 23 et 24 Septembre 2023, Mike Carey vous présente son ouvrage "La cité de soie et d'acier" aux éditions l'Attalante.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2931774/mike-carey-la-cite-de-soie-et-d-acier
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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