Replaçons le contexte. Au début du roman : "suite à un appel de détresse, une patrouille policière doit se rendre au domicile d'un individu, dont le logement est dans une cité sensible. L'ascenseur en panne, la patrouille, composée de deux hommes, une femme et un chien, emprunte l'escalier. Là, au niveau de l'un des paliers se trouvent une dizaine de "jeunes" qui se jettent sur le premier des policiers et le poignardent, le laissant raide mort. La policière lâche le chien qui se fait égorger. Pris de panique, pour sauver sa peau et celle de sa collègue, le deuxième policier vide son chargeur sur l'un des tueurs et le reste de la patrouille parvient à s'enfuir in extremis. Suite à cela, par crainte de la population des cités, pouvoirs publics et médias passent sous silence le décès du policier, pour se concentrer sur le décès du jeune qui est qualifié de bavures policières. Mais malgré le laxisme politico-judiciaire, les cités s'embrasent, leurs jeunes pillent, brûlent, saccagent..."
Possible que la suite de ce roman soit un peu trop alarmiste - ou pas. Quand je l'ai lu fin 2022, je le trouvais un peu excessif, mais c'était avant tous les évènements de l'année 2023, évènements qualifiés par un gouvernement pusillanime comme "faits divers" alors que ce sont des "faits de société". Curieusement l'affaire Naël ressemble étrangement au début de ce roman : "un jeune homme originaire d'une cité, sans permis, et devant passer en jugement pour le même motif, conduit dangereusement une puissante voiture de location. Les caméras de circulation l'ayant vu éviter de justesse piétons et cyclistes, des motards sont chargés d'arrêter ce dangereux conducteur . Mais le jeune Naël les feinte à plusieurs reprises, faisant semblant d'obtempérer pour repartir aussitôt, jusqu'à ce qu'un embouteillage ne le stoppe. Là, un policier, coincé entre la voiture et la rembarde de sécurité, applique le protocole en sortant son arme, mais Naël démarre et le coup de feu, parti accidentellement, le tue. Là-dessus, une partie des médias (par idéologie) et du gouvernement (par lâcheté et laxisme) crie à la bavure policière, alors qu'il n'en ai rien. Il s'en suit des semaines de pillages et de saccages."
Dans le roman : les Caïds prennent le contrôlent des banlieues et instaure la Charia. Une jeune femme musulmane refusant de s'y plier se fait torturer. Un fait divers survenu en 2023 fait curieusement écho à cet épisode : "une jeune musulmane s'est fait lacérée le visage par d'autres jeunes femmes de sa communauté car sa tenue leur semblaient indécente". Toujours dans ce roman (ou le reste de la trilogie), des bandes de jeunes des cités montent sur Paris pour casser du Blanc. Autre fait divers troublant, l'agression commise par des jeunes de cité dans un petit village de la Drome lors d'un bal. un jeune villageois, Thomas, 17 ans, y est décédé suite à plusieurs coup de couteaux. Bien que plusieurs témoins aient entendu "on vient casser du blanc", le délit de racisme n'a pas été retenu par la justice.
Donc, au moins trois des points soulevés dans ce roman sont conformes à la réalité. Possible que ce roman soit d'une exagération énorme, mais peut-être pas tant que ça. En tout cas, ce qui est indiscutable c'est que ceux qui prétendent qu'il y a un parti pris dans ce roman sont de très mauvaise foi et politise leur appréciation. La seule chose que l'on peut objectivement reprocher à cette trilogie c'est que le style littéraire laisse à désirer (syntaxe, vocabulaire).
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Je me suis régalé avec la lecture du troisième opus Guérilla que j'ai dévoré en une nuit... J'ai retrouvé avec un grand plaisir Danjou, Gite, Escard, Marcel , Guérilla...
Cette trilogie qui n'est éditée plus chez Ring, ressemble à Demain les barbares, une autre trilogie que j'ai adorée. Les deux auteurs décrivent d'une manière très différente le chemin vers le grand effondrement. Chez Obertone, l'étincelle vient d'une bavure en banlieue, chez Poupart, elle vient de l'effondrement financier du pays. Mais dans les deux cas, on retrouve la barbarie, la violence, la guerre ethnique, l'islam, la trahison des élites…
Dans ce tome qui est une sorte d'affrontement final, Obertone se focalise plus sur la trahison des élites française et l'effondrement de l'Etat.
Chez Poupart, on retrouve Alex, Fatou, Lucas, Landry… Son ton est plus apocalyptique, historique et à la limite du fantastique… Les deux textes sont glaçants et leur succès témoigne de l'inquiétude actuelle d'un pays qui subit un terrifiant déclassement.
La plongée actuelle dans la crise énergétique, sociale et économique n'est pas faite pour nous rassurer. La France actuelle ressemble de plus en plus à celle de Guérilla et de Demain les barbares…
Seul regret, il semble que ce soit le dernier tome de Guérilla… Et en plus, le quatrième tome de « Demain les barbares » se fait attendre…
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« Dans le journal qui m'a servi à allumer ce feu, on écrit que je suis un loup solitaire, d'extrême droite, un psychopathe raciste, un assassin fou de massacre. Je ne suis pas d'accord avec ces racontars. Je ne suis pas exactement un loup. Je suis une chose en marge des deux mondes. Il y a des chiens, il y a des loups, et il y a des bêtes. Le chien garde le troupeau, le loup mange le mouton, la bête décapite le berger. Voilà la différence. Il y a du chien dans la bête, et il y a du loup. La bête est une chose hybride, habituée à la compagnie des humains, mais qui garde ses instincts sauvages, ses obsessions de loup. Moi je ne pense qu'à tuer, et eux à aboyer contre moi, à l'abri de leur clôture. Car les hommes ne sont plus que des chiens pour l'homme, et moi je suis leur bête. Voilà la rupture, le divorce irrémé- diable. Je n'ai plus rien d'humain et ils n'ont plus rien d'animal. Entre eux et moi, c'est un combat à mort. »
tout bourreau le sait : amener la multitude à l’insécurité psychologique, en régnant sur ses peurs autant que ses plaisirs, c’est l’amener à dépendre entièrement du maître, à changer chaque instant de répit en reconnaissance, à aller chaque jour vers une soumission plus parfaite et démonstrative.
Il avait longtemps patienté, à l'écart, dans l'ombre de sa folie, à la recherche d'un carnage à sa hauteur. Et le voilà qui revenait, avec la mort et le chaos. Il revenait à la ville, cette capitale qu'il voulait détruire, cette Cité de Tolérance se protégeant comme nulle autre au monde. Il y observait ces hommes hyéniformes, masqués, codés, stériles, à demi terrés dans leurs sas blindés, ces êtres de postures, de bienveillance carillonnée. Tous, prêts à dénoncer depuis leur tanière numérique, contre une bouffée de reconnaissance, un instant de répit.
Mieux valait faire comme tout le monde, comme toujours : regarder la télé et ne pas trop réfléchir. Attendre et espérer.
Attendre, c’est encore émietter nos chances. C’est ce que nous faisons depuis des décennies.
Laurent Obertone - Passe-sanitaire, vaccins : La révolte contre Macron. 17 juil. 2021