Chère Madame Djavann,
J'avais, il y a quelques années, été totalement conquise par votre roman : «
Je ne suis pas celle que je suis ». La langue, le style, la profondeur de votre écriture m'avait tout autant enchantée que laissée admirative.
Je ne doute ni de vos compétences, ni de votre connaissance « innée » de L'Iran des mollahs.
Faut-il pour autant tomber dans tant de facilités ? Fustiger
Obama, clouer au Pilori les dirigeants européens passés et présents, reconnaître à Trump une clairvoyance inouïe, pour finalement prôner un rapprochement avec la Russie de Poutine et la Chine ? N'est-ce pas pactiser avec les pires pour un but qui au fil des pages semble virer à l'obsession ?
Oui, j'ai peur et honte de voir la Turquie islamisée, certains de nos quartiers abandonnés aux prêches d'Imams peu vertueux. Mais je ne vous rejoindrais pas sur le chemin que vous choisissez.
La clairvoyance n'est pas l'outrance, et l'honnêteté n'a jamais été injure. Vos accusations n'effraient pas, ne mobilisent pas, elles nous tirent vers le bas. J'ai pu lire que votre écriture était dans ce pamphlet qualifiée de « nerveuse ». Je la trouve juste vulgaire. N'est pas
Zola qui veut… Je doute que votre « J'accuse » trouve un jour un écho loin de votre aura, qu'au fil des pages, vous entretenez très bien.
Je reste inquiète. Je reste souvent triste et choquée face à l'avancée de notre monde. Mais
Salman Rushdie et
Kamel Daoud, avec leur mots de littérateurs me convainquent beaucoup plus que ces pages, et leur combat, beaucoup plus silencieux, fédère bien mieux que vos outrances.