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EAN : 9782081210554
1104 pages
Flammarion (03/10/2012)
4.09/5   11 notes
Résumé :
Unanimement admirés, les films de Jean Renoir s'accordent mal au portrait jusqu'à présent dessiné de leur auteur, contrastés et divers quand l'homme est présenté d'un seul tenant. Le projet est né de ce constat, du désir de retracer l'histoire d'un des grands acteurs de son siècle, et d'une question jusqu'alors sans réponse : comment un même cinéaste a-t-il pu mettre en scène des classiques aussi dissemblables que Le Crime de M. Lange, La Grande Illusion et La Règle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Monumental !

C'est le mot qui convient face au travail de Pascal Mérigeau.

C'est un véritable documentaire de plus de 1100 pages sur le cinéaste, une fresque passionnante, sans concessions certes, mais également teintée d'admiration.


Tout le monde connaît Jean Renoir, ce fils de... qui réussit à se faire un prénom. Cet homme qui, après une grave blessure pendant la Première Guerre Mondiale, aurait pu vivre tranquillement en mondain des années 20/30, mettant en pratique la maxime de son illustre père qui consistait "à être pareil à un bouchon se laissant porter par le courant". Cet homme, donc, à l'inverse, devint cinéaste par amour pour le dernier modèle de son père.


La vie de Renoir est littéralement partagée en deux parties, avant et après la Seconde Guerre.

La première se situe en France, c'est l'époque la plus prolifique du cinéaste, celle de tous les chefs-d'oeuvre, des "Boudu sauvé des eaux", des "Toni", de "La Grande Illusion" et bien sûr de "La Règle du jeu". On pourrait en citer beaucoup d'autres comme tous les films que Renoir a fait en tant que compagnon de route du parti communiste. Il est à noter que à part "La Grande Illusion" tous ses films ne rencontrèrent pas le public et furent des échecs commerciaux lors de leur première sortie, avant de faire partie, par la suite, de l'Histoire du cinéma.

La seconde partie de sa vie se situe aux Etats-Unis où il trouva refuge pendant la guerre. Renoir ne réussit jamais à s'adapter à la façon de travailler des grands studios américains. Il n'accepta pas de perdre la main sur le montage voire même sur sa manière de tourner. Cela se ressentit sur la qualité de ses créations et d'un point de vue cinématographique, on peut affirmer que ce n'est pas sa meilleure période. La consolation viendra de France par le véritable culte que lui voueront les jeunes cinéastes de la Nouvelle Vague. Renoir devint à partir de ce moment, "le Patron" du cinéma français, rôle qu'il endossa et cultiva bien volontiers notamment à travers ses écrits.

Oublié par Hollywood, Renoir tourna quelques films en Europe et se consacra surtout, à la fin de sa vie, à l'écriture et notamment au livre fabuleux dédié à son père :  "Pierre-Auguste Renoir, mon père" .


Une biographie très complète, vous l'aurez compris, qui ne cache rien des petits travers du cinéaste, sa philosophie du "petit bouchon" n'étant pas du tout adaptée aux périodes troubles qu'il a traversées, lui valut, à cause de mauvaises décisions, d'un manque d'engagement ou d'opinions contradictoires exprimées, quelques déboires ainsi que quelques rancoeurs. Mais, c'est aussi ce qui permit à cet homme de rester libre, indépendant et fidèle à lui-même.

Ce livre, qui est aussi le portrait d'une époque presque d'un siècle, permet de rencontrer tout ce milieu artistique, que ce soit dans la peinture, la sculpture, la littérature et le cinéma évidemment, si riche de cette période.


Un ouvrage remarquable, donc, réservé peut-être aux inconditionnels du cinéaste….
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Ce livre ("l'ouvrage ultime" selon Thierry Frémaux) n'est pas la première biographie sur l'auteur, mais assurément sa plus complète et la plus documentée. C'est un vrai livre-somme de 1120 pages que j'ai commencé depuis plusieurs semaines et que je n'ai pas encore fini (j'en ai lu, au jour d'aujourd'hui, à peu près 600 pages).

On voit que l'auteur, dont j'aime bien la plume dans ses chroniques écrites hebdomadaires, a effectué un travail considérable de documentation et de réécriture. L'écrivain y célèbre bien sur le génie du cinéaste, mais démystifie également le mythe en dévoilant ses parts d'ombre et en rétablissant certaines vérités.

Grande figure du cinéma français d'avant-guerre, exilé hollywoodien en froid avec ses compatriotes, puis porté au pinacle par la jeune garde des « Cahiers du cinéma », Jean Renoir eut une vie aussi riche et compliquée que l'époque qu'il traversa.

Mérigeau revient dans ce livre, qui se lit comme une saga holywoodienne, sur quelques légendes qui entourent la naissance de certains film du maître, en concluant que la réalité est souvent bien différente, et qu'en fait Renoir a quasiment tourné tout ce qu'on lui proposait. le réalisateur n'est d'ailleurs venu au cinéma que dans un seul but, celui de faire de sa compagne de l'époque, Andrée Heuschling une actrice.

Plus que l'histoire de Renoir, c'est l'histoire du cinéma français et l'histoire du XXe siècle (notamment l'ambiance particulière de la période d'entre les deux guerres, où chaque artiste essayait de trouver un sens à la vie) qui est dépeinte dans cette biographie édifiante et assez exceptionnelle de Renoir.

N'hésitant pas à escamoter les légendes, n'omettant aucune anecdote, même les plus dégradantes (notamment sa position ambigue avec Céline, et des déclarations plus que limites sur les juifs), Pascal Mérigeau démystifie Renoir et rend compte de l'homme, dans toute sa globalité.

Dans ce livre, nulle hagiographie d'un homme bien éloigné de l'image du type rondouillard et un peu ours que véhiculent les images d'archives qu'on voit habituellement, mais, au contraire, une vraie peinture sur les complexités et les contradictions d'un homme qui en possédait sans doute plus que le commun des mortels.

On y apprend que Renoir est venu au cinéma grace à Andrée Heuschling d'abord comme producteur plus que comme réalisateur, gràce à l'argent de son père, et qu'il va être passionné par le cinéma américain de cette époque, et notamment celui de Chaplin, qu'il cotoiera lui même dans les années 40 lorsqu'il s'installera à Hollywood.

Onn découvre, aussi entre autres scoops ( Mérigeau a déterré plusieurs documents totalement inédits) un peu plus aussi sur sa relation avec son père, l'illustre peintre Auguste Renoir, sur lequel Jean Renoir écrira un livre hommage, Auguste Renoir, mon père, qui fera revivre l'amour filial très fort qu'il avait pour lui.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (2)
LesEchos
19 décembre 2012
Le monument que Pascal Mérigeau vient de consacrer à Jean Renoir est admirable.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeFigaro
04 octobre 2012
Au terme d'un travail de bénédictin, huit ans de recherches minutieuses (découvrant même des sources inédites), l'auteur nous livre une formidable biographie, d'une rigueur et d'une précision historique exemplaires. Mais l'érudition n'enlève rien au charme romanesque du personnage et de sa vie tumultueuse qui traverse presque tout le XXe siècle.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Renoir s'applique à mettre dans sa poche tous ceux qui l'approchent. A ce jeu-là, les acteurs se déclarent naturellement les premiers conquis. Il en est un pourtant qui sur le plateau de " French Cancan" n'est pas dupe.
Gabin connaît "son" Renoir comme personne et il n'a pas pardonné au cinéaste d'avoir acquis la nationalité américaine, que le fils d'Auguste Renoir ait choisi de ne plus être français. Le temps a passé depuis "La Bête humaine, un gouffre entre eux deux s'est creusé, où la guerre, l'Amérique, les blessures d'amour-propre occupent trop de place.
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Renoir a exprimé par ailleurs les sentiments que lui inspire " l'horrible Santa Claus" :
" Nous voici entrés dans cette indécente période que les hommes de notre temps ont l'audace d'appeler Noël. Comme si la naissance du Christ avait eu un rapport avec cet étalage de goûts douteux. Le "Santa Claus" ou " père Noël" me semble être un associé de Galeries Lafayette, voire de Monoprix".
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L'importance du "Fleuve" dans la vie de Renoir tient autant à la violence du choc exercé sur lui par la découverte de l'Inde qu'au moment où ce choc se produit : Stroheim et Chaplin, ses idoles de toujours, comptent parmi les intimes de son existence, ils le tiennent pour leur égal, et de jeunes cinéastes en devenir, indiens pour commencer, français bientôt, voient en lui une référence absolue : devenu le pair de ses maîtres, Renoir se connait désormais des disciples.
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John Ford avait ce projet de remake de La Grande Illusion" que Zanuck refusa. Zanuck avait alors fait valoir à Ford :
" Je pense que ce serait une injustice criminelle de tenter de refaire le film en anglais. Le plus remarquable, ce sont les superbes arrière-plans, l'atmosphère authentique et les personnages étrangers, qui tous parlent leur propre langue. Une fois que vous avez enlevé tout cela, je pense que vous avez perdu 50% de la valeur du film".
Dans le même courrier, Zanuck précisait que " dans le genre, c'est le plus magnifique film que j'aie jamais vu".
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Le film " La Règle du jeu" fait partie d'un courant qui a irrigué la production française et porté un regard souvent acéré sur les rapports de classe, la déliquescence des valeurs, la sottise et l'inculture des milieux bourgeois, le cynisme des possédants.
Ces films, avec plus ou moins de netteté, présentent le tableau crépusculaire d'un monde.
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Videos de Pascal Mérigeau (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pascal Mérigeau
Au cours de la Première Guerre mondiale, l'avion du lieutenant Maréchal et du capitaine de Boeldieu, de l'escadrille MF902, est abattu par le commandant allemand von Rauffenstein. Dans le camp de prisonniers, les deux français retrouvent leurs compatriotes déjà internés et bien décidés à s'échapper. Mais, alors que le trou qu'ils creusent depuis deux mois est sur le point de les mener vers la liberté, ils sont transférés dans un autre camp, Maréchal et Boeldieu se retrouvant à Wintersborn, forteresse médiévale où ils retrouvent von Rauffenstein, à la fois « enchanté » et « désolé » de les revoir...
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