Du plus loin qu'elle s'en souvienne, Natacha Flinch a toujours passé le plus clair de son temps libre chez ses voisins les Erschen ; deux frères, Quentin et Raphaël, et une soeur, Delphine, élevés par leur père cardiologue et une gouvernante, leur mère étant morte dans un accident de voiture alors qu'ils étaient encore au berceau.
Inséparable de la fratrie Erschen, c'est tout naturellement que, plus tard, elle les suit à Paris pour entamer des études de médecine, à l'instar des deux frères, pendant que Delphine s'inscrit dans un cursus d'anglais à la Sorbonne. Commencent alors les années loin de leur Alsace natale, dans un appartement du boulevard Brune. le beau Quentin étudie sans relâche, le joyeux Raphaël court les fêtes et les filles, la gentille Delphine subit ses cours tout en se rêvant boulangère. Et Natacha espère encore et toujours que Quentin réponde enfin à cet amour qui la ronge depuis tant d'années.
Roman sur l'enfance, ses joies, ses douleurs, les jeux partagés,
J'étais Quentin Erschen est aussi un roman sur l'amour, celui qu'on donne, qu'on reçoit et celui dont on est privé.
Isabelle COUDRIER y décortique les souffrances, les tourments de ce sentiment qui fait vivre l'enfer quand il n'est pas partagé mais peut s'avérer encore plus dangereux quand on est incapable de le ressentir.
Après le prometteur
va et dis-le aux chiens,
Isabelle COUDRIER confirme son talent. On y retrouve la même musicalité nostalgique et lancinante que dans son premier roman. Sa signature s'affirme grâce à des thèmes récurrents : une petite ville d'Alsace, une famille confrontée à un drame, une fille qui ne sera jamais une femme (d'après sa mère) et l'amour, bien sûr, obsédant, insaisissable, si difficile à appréhender et à vivre.
Une auteure talentueuse, un roman magnifique, un style à découvrir absolument!